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(même les petits)
prenons notre envol et planons sur le monde | alyx
Le lion ensoleillé
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An 304, lunes 3
Le lion observait les travaux, les sourcils froncés. Il ne quittait pas des yeux les travailleurs. La Dent d'Or changeait, vite, trop vite presque. Les murs s'elevaient plus haut et trop de gens passaient entre les murs de la forteresse. L'Ouest avait besoin de la Dent d'Or. Il en aurait sourit autrefois. Mais les faits ne lui permettaient plus de sourire maintenant. Pas par inquiétude. Seulement car la rancoeur hurlait dans son coeur. Il voulait prendre les armes. Chevaucher et, tel Jaime Lannister, arrâcher la vie de ce tyran qui déferlait sur Westeros. Daven n'avait pas peur de cette guerre. Il savait qu'elle serait sanglante mais, cette fois, ils affronteraient un ennemi vivant. Un ennemi craignant les lames et la poudre. Qu'importait les dragons. Les monstres étaient dans chaque camps. Les monstres vomissaient leur flamme dans chaque camps.
Il serra un peu plus les doigts sur la rembarde et seule l'arrivée d'Erena changea les choses. Sa nourrice courrait derrière elle et s'excusa platement quand la petite fille tira sur la cape de son père. Il n'en prit pas outrage. Au contraire. Il montra à son enfant tout ce qui, un jour, serait à elle. Le monde, la grandeur de leur terre. Elle était aussi intelligente que sa mère malgré son jeune âge. Et il pouvait enfin commencer à discuter avec elle. Daven la couva d'un sourire paternel alors qu'elle montrait l'horizon, derrière les hauts murs de la Dent d'Or. Bientôt, il l'emmènerait voir avec lui et chasser. Elle serait une femme forte. Une puissante sur ce monde trop fragile.
Madame veut vous voir Ser.
Daven releva la tête, jusqu'au page qui lui annonçait la nouvelle. Il inclina à nouveau la tête et lâcha Erena. D'un mouvement, il demanda à sa nourrice de la ramener jusqu'aux activités de la petite. Cette dernière eut un sourire taquin avant de se laisser prendre la main. Son air mutin de la quittait pas encore et Daven ébouriffa ses cheveux, entrainant une moue boudeuse sur les lèvres de sa fille. Une vraie petite héritière.
Il quitta alors son perchoir pour retourner dans les couloirs de la Dent d'Or. Combien de fois avait-il fait ce chemin ? Il connaissait les couloirs par coeur, presque plus que la propre demeure de son enfance. Après tout, Daven avait vécu plus de temps ici que chez lui...
Le lion fini par s'approcher du bureau dans lequel travaillait Alyx. Il savait, au vu de l'heure, ne pas la trouver dans sa chambre. Son épouse n'était pas, et fort heureusement, le genre de princesse passant ses journées à il ne savait quelle occupation de demoiselle. Elle travaillait, allégrement, au bien être de sa maison.
Il toqua et attendit la réponse d'Alyx, sans se départir de son sourire. Aujourd'hui, le lion était étonnement de bonne humeur.
The cunning sun
Alyx se noyait dans son travail d’héritière. Elle remplaçait en plus Alysanne qui désormais vivait à Serena. Ces dernières lunes, sa tante lui avait manqué. Son accouchement l’avait éprouvé même si elle s’était remise plus rapidement que la dernière fois. L’ambiance à la Dent d’Or n’était pourtant pas si légère. Le fief était en pleine militarisation, le ban avait été convoqué et la route de la Rivière était désormais contrôlée avec la plus grande minutie. Les Kenning de Kayce et les Aupébins leur avaient envoyés des hommes supplémentaires. Nourrir toutes ses bouches coutaient de l’argent et même si les Lefford était loin d’être pauvre, ils devaient faire attention à leur dépense à côté. Afin de ne pas se retrouver trop appauvrit à la sortie de la guerre. L’héritière passait alors au crible les livres de compte pour savoir où elle pouvait alléger le budget de la maisonnée du fief. Peut-être que certaines dépenses n’étaient plus utiles ou que de confort.
La journée passa vite et elle finit par demander à ce qu’on aille chercher son époux. Soldat et guerrier ils pouvaient probablement l’éclairer sur quelques dépenses qui concernait la garde rapprochée du château et de la famille. Certaines choses lui semblaient bien obscur, elle n’était qu’une lady et n’avait pas reçu d’éducation militaire. Elle espérait donc que son époux puisse l’aider, et se serait après tout son futur rôle quand elle héritera du domaine.
Elle lança un « entrez » fort et distinct s’échapper de ses lèvres lorsqu’elle entendit quelques coups frappés à la porte du bureau qu’elle occupait pour travailler. Elle ne releva pas les yeux, toujours penché sur les livres des comptes, inspectant ligne après ligne les intitulés et les montants. Les pas qui s’approchèrent n’était pas ceux d’un serviteur et il n’y eut aucune salutation d’une voix tremblante. Alors les yeux verts d’Alyx se levèrent légèrement vers la porte pour y voir le lion souriant s’approcher. Il était de bonne humeur, il rayonnait. Chose qu’Alyx ne faisait plus depuis plusieurs lunes. Mais elle n’en parlait pas, elle ne parlait pas de ce petit garçon que les Dieux lui avaient une nouvelle fois arraché. Son père ne lui adressait plus la parole depuis où juste le strict nécessaire. Une situation qu’elle avait du mal à gérer et qui venait tuer son sourire.
« Ah te voilà. J’aurais besoin de ton expertise concernant les dépenses de la garde rapprochée du château. »
Le vif du sujet, le travail. Elle s’y noyait pour ne pas penser à autre chose. Pour ne pas parler des choses qui blessent, qui fâchent. Même avec Daven. Elle ne voulait pas être distraite. Alors sa voix était sans chaleur. Elle n’était cependant pas froide, ni sifflante.
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Le lion ensoleillé
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An 304, lunes 3
Le visage d'Alyx, son humeur, tout offrait à Daven la promesse d'une mauvaise journée. Depuis son accouchement prématuré, Alyx avait changé. Daven, choqué sur le coup, avait apprit. Lentement, à lécher les blessures. Ils avaient Erena. Ils avaient leur fille. Qu'importait un garçon. Qu'importait qu'ils continuent. Il refusait de perdre sa femme. Ne l'avait-elle couvert du plus beau des présents autrefois ? Nul besoin de plus.
Les humeurs des Lefford courraient pourtant dans tout le château. Leo, qui ne desserrait plus les dents. Alyx, qui se plongeait dans le travail. Jamais le lion n'avait eu plus l'impression d'être un étranger dans la forteresse. Il s'occupait, entrainait les hommes et évitait avec le plus d'habilité possible son beau père. Le reste... Daven n'avait, trop souvent, pas le choix de le subir.
Alors il ne prit nul ombrage du ton d'Alyx. Sa bonne humeur ne devait pas être assombrit. Peut-être arriverait-il à, si ce n'est la rendre heureuse, au moins la faire sourire. Il savait le jeu perdu d'avance. Alyx ne changerait pas son état, pas plus qu'elle n'évoluera. Il avait épousé une peste, capricieuse qui plus est, en toute connaissance de cause.
Il s'assit donc en face d'elle, le regard concentré, perdant ce sourire amusé qui, quelques minutes plus tôt à peine, flottait encore sur son visage.
Les hommes coutent cher à attendre. Mais il leur faudrait des nouvelles armes. Les anciennes ont subit les anciens efforts et je crains qu'elles ne finissent par rendre l'arme. Il nous faudrait aussi partir chercher des plumes. Il en manque pour les flèches.
Le stock ne s'épuissait pas, pas encore mais Daven préférait être trop prudent s'ils venaient à subir une attaque, ce qui, au dire des uns et des autres, n'attendrait pas. La Dent d'Or était un chemin bien trop emprunté pour que les troupes du roi félons ne tentent pas de la faire tomber. Et si l'Ouest sombrait, Daven ne donnait pas cher des autres. Il serra les dents. Rhaegar avait laissé tout ça arriver. Et, une fois de plus, c'était à eux d'en payer les pots cassés. S'ils avaient tué Viserys pendant la guerre contre les Spectres. S'ils avaient abattu son dragon, d'une lance bien placée ! Alors vous auriez perdu face aux créatures. La petite voix le fit tiquer. Viserys n'avait pas tué le roi des spectres... Mais l'un de ses hommes...
Il ne voulu pas s'attarder sur l'évenement. Cette guerre lui donnait encore des sueurs froides la nuit.
The cunning sun
Daven s’assit en face d’elle et se concentra à son grand soulagement. Même s’il conservait ce petit sourire qui le caractérisait tant…Il donna son expertise et Alyx poussa un soupire. Ce n’était pas ce qu’elle aurait voulu entendre. Ce que le lion annonçait c’était plus de dépense, chose qu’ils ne pouvaient pas se permettre en tant de guerre. Elle devait réduire les dépenses à un endroit pour les redispatché ailleurs. Elle se frotta la glabelle, réfléchissant à comment les chiffres pouvaient s’emboiter pour pas que la famille se retrouve trop en déficit.
« Y’a pas un endroit où on pourrait réduire les coups pour permettre ce genre de besoin ? »
La garde du château ne constituait pas le gros de l’armée des Lefford. Les soldats à l’intérieur n’irait probablement pas se battre contrairement à la garnison permanente qui stationnait même en temps de paix pour surveiller le passage à travers la montagne.
« Pour les plumes, réquisitionnait des oies chez un métayer du coin. Effort de guerre, ça nous coutera moins cher. Pour les armes, est-ce que réparer les anciennes avec un bon forgeron ne serait pas moins couteux ? On a de trop nombreuses bouches à nourrir entre nos hommes, ceux des Aubépins et des Kenning. Si je ne veux pas qu’ils meurent de faim faut qu’on coupe les fonds autre part. J’ai réduit tout ce que je pouvais en dehors de ce qui touche la garde et la garnison. Mais je ne vais pas avoir le choix si on ne veut pas finir endetter à la fin de la guerre. »
Le personnel du château avait été revu à la baisse, le strict minimum pour faire fonctionner la Dent d’Or correctement, les salaires diminués, les dépenses non essentiels interdites. Mais une armée coutait cher. Il fallait nourrir, payer, entretenir les soldats. C’était un puit financier sans fin, mais qui au moins occupait l’esprit d’Alyx pour ne pas penser à des sujets plus douloureux, plus personnel. Ses traits étaient tirés par la fatigue et le travail intense dans lequel l’héritière de la Dent d’Or se plongeait. Elle allait devoir faire une pause si elle ne voulait pas mourir d’épuisement.
Elle s’adossa au dossier de sa chaise, posant parchemins et plume. Tellement d’émotion s’entremêlait dans ses yeux, qu’elle ne savait pas comment elle faisait pour les gérer avec le calme qui était le sien.
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Le lion ensoleillé
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An 304, lunes 3
Daven serra les dents. Il n'était pas comptable et les chiffres n'étaient pas ses meilleurs alliers. L'homme n'était pas né pour hériter de quoi que ce soit et l'accent avait bien plus été mis sur son entrainement militaire que sur les compétences de gestions. Il n'était pas bête mais n'était pas devenue l'un des plus jeunes ecuyers nommé chevalier le nez dans les parchemins et les doigts colorés d'encre. Il devait pourtant se concentrer. Alyx ne demandait jamais d'aide et s'il pouvait lui en apporter une, hors de question qu'il refuse. Tout pouvait aider, au moins à minimas.
Ses doigts parcoururent rapidement les parchemins. Les dépenses avaient été réduites au maximum, il le savait. Alors où trouver un peu plus d'argent ? Il ne pouvait accuser sa femme de dépense extravagante. Alyx n'était de ces dames qui offraient tout à une parure ou une robe. Elevée par son père à la rudesse de leur montagne, elle savait la valeur de l'or. Daven refusait de priver Erenna. Ils le feraient quand même s'ils le devaient.
Il acquissa, pour le métayer comme pour le forgeron. Celui de la Dent d'Or n'était peut-être pas un maitre mais il ferait largement l'affaire. Pour le reste...
Les Aubépins et les Kenning participent déjà financièrement je suppose ?
La question, rhétorique, ne s'attardait pas dans l'air car Daven enchainait déjà sur les premiers mots qu'il désirait énoncer. Parce qu'il avait quelque idée, bien que tellement évidente qu'il se doutait qu'Alyx y avait déjà pensé.
Vois si nous pouvons faire des économies sur la nourriture. Je ne veux pas dire affamer les troupes mais moins de viandes couterait déjà bien moins chers. Pour la garnison, je doute que les hommes aillent combattre si nous sommes attaqués. Ils resteront ici. Reduis, légèrement, le budget qui leur ait alloué. Peut-être organiser quelques chasses dans les montagnes ? Cela entrainera les hommes à tirer et nous fournira plus de nourritures que l'élevage peut produire ? Réduit également au maximum les feux et les bougies. L'hivers se termine et une couverture sur les épaules coute moins cher que du bois. Interdiction, pour tous, d'allumer des éclairages quand cela n'est pas une nécessité ?
Les idées lui semblaient idiotes. Il n'était pas né pour ça, quand bien même il l'avait cru pendant si longtemps. Pire encore : il n'aimait pas l'intendance.
Il se leva et contourna le fauteuil d'Alyx pour venir poser ses mains sur ses frêles épaules. Elles commencèrent leur travail, massant la chair torturée par l'inquiétude. Il ne pouvait pas faire grand chose de plus qu'essayer, un maximum, de détendre son épouse.
The cunning sun
Alyx acquiéça par reflexe à la question de Daven sur la participation financière des Aubépins et des Kenning. Ils avaient équipé leurs soldats, leur avait fourni l’équipement nécessaire pour se battre et mener à bien leur mission. Mais cela ne suffisait pas. Pour le moment les Lefford gérait sans s’endetté mais il ignorait combien de temps ils devaient tenir ainsi. Une semaine ? Une lune ? Un an ? Les prévisions du budget n’étaient pas les mêmes. Il fallait prévoir le pire. C’était ce que la Lefford cherchait à faire. Mais elle arrivait à court d’idée. Elle ne connaissait passez le monde militaire pour penser à tout alors elle avait pensé à son époux. Car dans quelques années se seraient leur tâche. Le jour où Leo rejoindra Orelia, le jeune couple prendrait les rênes de la Dent d’Or pleinement. Autant qu’ils commencent à se rompre à l’exercice avec Leo derrière pour rattraper les éventuels erreurs qu’ils pouvaient faire.
Daven balança des idées pour l’aider. Certaines pouvaient fonctionner. Elle se redressa légèrement, et chercha dans les livres de compte les couts engendrer par le bois, les bougies, la viande. Ses doigts parcoururent rapidement les lignes et les colonnes de chiffres.
« J’ai déjà diminué tous les salaires, garnison permanente compris. » soupira-t-elle. « Pour les chasses ça ne coute rien d’essayer. Il faudra passer par mon père pour les autorisations et les zones. Si ça peut nous diminuer un peu le coup. Je vais demander à Otto les cheminés qui peuvent fonctionnés le moins et les zones qui peuvent se passer d’éclairage notamment la nuit. »
Son serviteur personnel avait en général une bonne vue d’ensemble sur le fonctionnement de la Dent d’Or. Il avait le regard des coulisses que la jeune femme n’avait pas. Il lui était d’une aide précieuse en ses temps compliqués.
Daven passa derrière son fauteuil pour lui masser doucement les épaules. Elle sentit ses muscles crier de douleurs face à toutes la tension accumulées ces dernières lunes. Mais doucement, sous les doigts de son époux elle se détendit.
« J’ai parlé à mon père… Du moins il a brisé le silence… » lâcha-t-elle
Les mots durs de son paternel étaient encore ancrés dans sa chair et résonnait toujours dans son esprit. Les larmes d’Alyx n’avait sur briser la glace, Leo s’était montré implacable. Elle devait tomber enceinte dans les plus bref délai, avant que la guerre ne les engloutisse.
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Le lion ensoleillé
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An 304, lunes 3
Il acquiesça, avant d'observer son épouse. Ses traits tirés ne lui rappelaient que trop la guerre à leur porte. Daven avait craint pour sa vie en affrontant les Spectres et il en restait choqué, se réveillant chaque nuit en sueur, les poings serrés et un cri au bord des lèvres. Mais il savait qu'ils tiendraient bien, qu'ils protégeraient le continent. Cette fois.... la guerre était à leur porte et elle était bien trop proche de sa femme et de sa fille. Daven n'était pas né pour être seigneur mais il le deviendrait, pas l'intermédiaire d'Alyx. Et s'il se gaussait de son titre de chevalier, fier coomme un paon de l'avoir acquit si tôt, celui de seigneur ne lui disait rien. Même dans d'autre monde, où il aurait été le parfait Jaime à la suite des Lannister. Ambitieux. Plus téméraire. Il avait changé en vieillissant. Il n'attendait plus rien d'autre que ce que ses actes seuls lui apportaient.
Les lèvres d'Alyx s'ouvrirent enfin, sur d'autre mots que ceux attendus par Daven. Leo. La seule personne capable de faire trembler son épouse. Son beau père, son ancien mentor. Celui qui, de part son enseignement, avait fait de lui un chevalier si jeune. Il ne desserra pas les mâchoires. Ecouta les mots d'Alyx.
Oh... souffla-t-il.
Ses doigts s'arrêtèrent, brièvement, sur les épaules tendues. Le ton du Soleil ne lui disait rien qui vaille. Sa voix, brisée, présageait des choses qu'il n'était certainement pas prêt à entendre.
Et que t'a-t-il dit ?
La question était idiote. Daven sentait, présentait, très bien ce que Leo avait derrière la tête. Ce qui avait manqué lui arracher son épouse, ce qui avait manqué marquer pour de bon leur couple d'une tragédie cruelle. Alyx devait mettre au monde un héritier, quand bien même les lois acceptait de faire de leur fille la future dame des Lefford. Alyx avait suffit et avait, de sa poigne, réussit à interdire que le fief tombe entre de mauvaises mains. Mais qu'en serait-il de leur fille ?
Le lion souffla. Ils essayaient pourtant. Depuis qu'ils étaient rentrés. Mais le ventre de sa femme restait désespérément plat. Le seul fils... Daven préférait ne plus penser à cette évènement, au sang, à l'odeur de l'Etranger si proche et heureusement si lointain. Alyx était encore jeune. Nombreuses survivaient aux fausses couches. Elle devait porter leur fils. N'était-ce son devoir depuis toujours ?
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La jeune femme sentit son époux se tendre légèrement quand elle lui annonça qu’elle avait vu Leo. Le seigneur de la Dent d’Or était connu de tous pour son caractère. Au final tel père, telle fille. Mais il était le seul à pouvoir faire trembler Alyx, le seul à pouvoir lui faire perdre ses moyens. Et ce détail, Daven le savait. Il connaissait l’emprise de son beau-père sur l’héritière. Et vu le ton utilisait par la brune, il devait se douter quelque chose clochait.
Elle inspira profondément, cherchant à retrouver la force qui était la sienne habituellement afin d’honorer la promesse faite à sa mère sur lit de mort des années auparavant. Cette discussion l’avait mis à mal, le regard froid, impénétrable de son père. Cette distance qu’il avait mise au point où Alyx envisageait le pire pour sa santé afin de lui donner ce qu’il désirait. Elle ne supportait plus de voir cette déception constante dans les yeux de glace de Leo.
« Il trouve que l’on met trop de temps à ce que je retombe enceinte…il faut que je le sois avant que la guerre ne nous rattrape, quitte à ce que ma santé soit en jeu… »
Elle désirait ardemment un fils mais elle n’avait jamais voulu que tout se passe ainsi. Mais l’absence d’un héritier mâle dans la lignée créait une obsession chez le seigneur de la Dent d’Or. Seule Alyx pouvait apaiser cela, seule elle pour faire disparaître cette obsession. Mais visiblement, elle devait se sacrifier pour y parvenir. Son jeune âge était certes de son côté mais son premier accouchement jouait contre elle. Le second et le troisième s’étaient révélés être moins violent mais elle n’était pas à l’abris que le prochain soit dévastateur.
« J’ai demandé au mestre s’il n’y avait pas des remèdes pour favoriser la fertilité. Même si notre famille n’est pas connue pour avoir ce genre de problème. Le plus tôt sera le mieux. »
Redonner l’espoir à la lignée Lefford devait être une priorité, si son ventre grossissait, elle aurait quelques lunes de répits jusqu’au jour de l’accouchement qui dévoilerait le sexe de l’enfant et savoir s’il vivrait ou non. Elle n’était pas des plus pieuse mais si elle devait l’être durant dix lunes, elle le ferait si cela lui permettait d’obtenir un fils en vie.
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Le lion ensoleillé
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An 304, lunes 3
Sa respiration. Son souffle. L'appréhension trop visible en elle. Daven ferme les yeux, déglutit. Inspire alors que ses dents grincent les unes contre les autres. Parce que les mots de Leo ne lui plaise pas. Il a raison, c'est certain. Il a raison et Daven ne pourra rien faire contre ça. Mais les souvenirs lui arrachent la cervelle. Alyx dans son propre sang. Alyx menaçant de mourir. Alyx... Il avait cru la perdre. Encore une fois pendant la guerre. Il avait cru que tout serait fini. Alors les mots lui arrachent le coeur et ses mains quittent ses épaules.
Et qu'est-ce que le mestre t'as répondu ?
Il ne savait que répondre. Certes, lui aussi voulait un enfant. Certes, la vie d'Alyx était un bémole face à l'héritage de la dent d'or pour tous. Mais n'avaient-ils déjà essayé ? Ne risquaient-ils pas tout si elle portait un fils ? Le Lannister ne priait pas, pas assez. Et sa femme. Qu'avait-elle fait pour qu'ils ne soient pas encore parents. Pas assez de grosssesses. Il était souvent à la maison. moins que ce qu'il désirait mais présent tout de même.
Le Lannister ferma une seconde les yeux, avant de regarder Alyx. Ils auraient ce fils. Mais les mots de Leo l'agaçait. N'avait-il déjà une première petite fille ? N'avait-il au moins un enfant ? Lui n'avait bien pas daigné se remarier pour offrir une autre branche aux Lefford. Sa faute, uniquement sa faute.
Et qu'est ce que tu en penses ? De tout ça ?
Au moins demander son avis. Juste pour l'espoir qu'elle n'agisse pas uniquement pour son père. Parce qu'ils leur fallaient un enfant, certes. Mais elle, qui n'avait pas apprécié sa grossesse et parlait à sa fille bien différemment de lui.... Alyx n'était pas la mère qu'il aurait cru.
De toute manière, nous finirons bien par avoir un enfant. Tu es jeune et tu es déjà tombée enceinte. Te presser ne changera rien à l'exception de recréer ce que nous avons déjà subit.
Car si son père voulait qu'elle meurt, qu'il le dise plus vite. La colère ceinturait le cœur du Lannister, toujours aussi impulsif. Et qu'on mette Alyx dans cet état ne l'enthousiasmait pas... pas le moins du monde. Le lion était protecteur, trop protecteur. Même face à son beau père, quand bien même il soit son mentor. Quand bien même il soit l'homme ayant fait de lui ce qu'il était aujourd'hui. On ne touchait pas à sa lionne. Jamais. Même pour des choses sur lesquelles il était d'accord.
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The cunning sun
Daven n’avait pas l’obsession de Leo sur le sujet. Pourtant Alyx savait qu’il désirait ardemment un fils. Mais pas au point que la vie de son épouse soit en jeu. Lui possédait cette lucidité. Pour une fois le lion se montrait plus sage que le soleil. Même le mestre avait émis des doutes. Physiquement Alyx était remise, l’homme de venue de la Citadelle n’avait pas émis de réserve à ce que le couple réessaye. Mais quand la jeune femme lui avait demandé s’il existait un remède pour aider à l’entreprise ou améliorer les chances d’obtenir un fils, il avait arqué un sourcil. Il savait pertinemment que derrière cette question se cachait la pression du seigneur des lieux. Et il n’était pas assez fou pour aller dire le fond de sa pensée à Leo Lefford. Si mestre Orion était apprécié à la Dent d’Or, il savait que certains points devaient être évité du moins temporairement avec le lord.
« Qu’il pouvait me faire des remèdes de « bonnes femmes » à base de plante mais qu’il n’y avait aucune preuve pour que cela fonctionne, mais que ça ne fera pas de mal néanmoins. »
Alyx ne s’y connaissait pas pour savoir si l’inverse du thé au lune existait vraiment ou non. Et se mélanger à la populace pour demander ce genre de détail ne lui ressemblait pas et elle ne le ferait pas.
Daven lui demanda ce qu’elle pensait de tout. L’héritière haussa les épaules. Que pouvait-elle bien pensé après cette discussion avec son paternel qui l’avait plus blessé qu’autre chose ? Elle n’en savait rien, elle était quelque peu perdue. Cherchant à savoir jusqu’où il était sérieux dans les mots qu’il avait prononcés.
« Ce que j’en pense ? Je n’en sais rien. Il est…obsédé et si je ne lui donne pas ce qu’il désire… je risque de perdre mon statut d’héritière. J’ignore à quel point il était sérieux dans ces mots. »
Alyx n’était même pas en colère. Elle avait peur. Peur de perdre son monde et ce pourquoi elle vivait au quotidien, ce pourquoi elle avait été élevé. Lui retirer son héritage serait la pire des choses qu’il pouvait lui arriver. Elle ignorait si Alysanne pouvait essayer de raisonner le seigneur de la Dent d’Or. Daven ne le pourrait certainement pas. Trop sanguin, trop impliqué dans l’affaire. Leo n’était pas raisonnable sur ce point. Et s’il cherchait à la rassurer, il ne pouvait pas retirer la pression que venait de mettre le seigneur de la Dent d’Or sur sa fille.
« Je sais bien Daven. Je sais bien. Mais… la guerre approche. Qu’adviendra-t-il si tu ne reviens pas ? Je ne pourrais pas vivre une vie de veuvage comme mon père. Il me forcera à reprendre un époux pour qui je n’aurais probablement que mépris et désamour. »
Elle leva son regard vert vers le lion. Il n’y avait que lui qui avait su capturer son cœur. La tâche était ardue, Daven le savait que trop bien. Un miracle ne se produisait qu’une fois dans une vie. Il était quasiment certains qu’aucun autre homme ne puisse venir capturer le cœur de l’héritière de la Dent d’Or. Alors il fallait mettre ce garçon au monde dans les plus bref délais que cela les enchante ou non.
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An 304, lunes 3
Daven n'y connaissait pas grand chose en médecine. S'il avait apprit, comme tout bon chevalier à garroter une plaie ou effectuer les soins de premier secours sur un champs de bataille, tout le reste lui passait bien au dessus, habitué qu'il était à la présence des Mestres. Leurs voix étaient devenues uniques réponses possible et surtout unique réponses réalistes. Si Orion pensait que cela ne ferait pas de mal à Alyx, il ne contredirait jamais les mots de l'homme de science. Il inclina donc seulement la tête aux paroles de l'héritière. Néanmoins, il savait. Que si un rémède pour avoir des fils existaient, les mestres l'auraient depuis longtemps trouvé et les premiers nés auraient, toujours, eu entre les cuisses ce qui les sacraient roi de ce monde. Alyx n'aurait peut-être pas de fils. Mais Daven ne comprenait pas l'acharnement de Leo. Alyx ne permettait-elle pas à son nom de perdurer ? Daven voulait un fils, pour lui apprendre l'épée, pour le lien trop fort qu'il voulait créé,, pour remplacer celui perdue avec son père. Sa fille était sa princesse mais bientôt, elle parlerait de chiffon et de bordure quand lui voulait partir à la chasse et faire tenir une épée à son enfant. Mais elle était tout aussi apte à hériter l'était Alyx. Et Daven ne pouvait s'empêcher de serrer les dents. Leo avait été un mentor exigeant. Il ne pensait pas qu'il le serait autant avec sa fille, surtout quand cela pouvait la mettre en danger.
Les doigts de Daven se serrent. Encore plus fort. Il s'en serrait fait mal pour contrôler la colère qui, lentement et sans aucun filtre, commençait à flamboyer dans son coeur. Parce que si Alyx perdait son statut d'héritière. Il serait triste pour elle, du plus profond de son coeur. Mais il en voudrait également à Leo comme peu de gens avait pu un jour lui en vouloir. Car Daven avait offert son nom et son rang pour la dame qui dansait à son bras pendant les cérémonies. Son mariage l'avait heurté, au début et sans concession. Le lion était ambitieux. Son nom de Lannister l'était tout autant et Daven avait grandit certain d'offrir des lions au monde. Pour que sa fille s'appelle Lefford.
Et laisser Erena perdre son statut ? il ne pouvait interdire à sa voix de raisonner. Car l'action de Leo aurait de trop grace conséquence sur tous pour que Daven puisse l'accepter.
Mais sa colère se fana quand Alyx leva vers lui ses yeux et que les mots coulèrent de sa gorge. Elle ne lui témoignait que trop rarement son affection. Au début, il en doutait, à chaque instant et à chaque seconde. Alyx n'était pas une dinde pendue à ses lèvres et à ses mots. Elle cachait, mentait, complotait. Mais jamais contre lui. Jamais contre leur union. Et Daven, avec le temps, avait apprit à prendre les rares mots qu'elle lui offrait de la sorte et à oublier le reste. A quoi bon ? Il ne voulait se facher avec son épouse. Elle l'aimait. C'était tout ce dont il devait se contenter.
Sa main glissa alors sur sa joue, douce réconfortante apportant un semblant de paix.
Tu ne serais pas tombée sur moi que tu aurais dû le faire Alyx. Nous essayerons d'avoir un fils, je te le promets. Mais si je ne reviens pas de la guerre, je veux que tu me promettes aussi d'essayer de satisfaire ton père. Ne laisse pas un potentiel veuvage gâcher ta vie. Je ne suis pas ta mère. Des chevaliers orgueilleux, tu sais aussi bien que moi qu'il y en a partout.
Il tenta un rire, une touche d'humour. Elle sonna si faux à sa propre gorge. Lui ne pourrait pas se remettre de la perte d'Alyx. Ils s'étaient trouvés sans réellement le faire et Daven avait pris tout ce qu'il désirait pour l'éternité. Malgré son caractère, malgré ses piques glacées, Alyx était son tout. Nulle autre n'arrivait à la cheville de la belle de l'Ouest.
Mais même si je ne suis pas mestre, je reste satisfait que te remplir le crane d'obligation ne t'aidera pas à avoir un fils. Ou du moins à mener une possible grossesse à terme. Certes la guerre arrive. Certes, je repartirai au front. Mais ne suis-je pas revenu ?
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The cunning sun
Comme elle s’y attendait, Daven bouillonnait. Elle le sentait. La menace de Leo de retirer le statut d’héritière à Alyx en reprenant une épouse et en fournissant l’héritier mâle qu’attendait les Lefford depuis des années, impactait aussi le Lannister. Il avait tout abandonner dans ce mariage matrilinéaire. L’espoir de voir briller ses enfants et à défaut Erena pouvait s’envoler à tout instant. Mais la jeune femme n’était pas inquiète pour sa fille, cette dernière n’était pas encore condamnée si cela arrivait. La petite fille pouvait devenir l’épouse d’un seigneur et briller via ce biais-là. Le fils aîné de son amie Azilys permettrait à Erena d’être celle qu’elle devait être. Elle brillerait pour mettre le paon en lumière. Et Alyx doutait que son amie lui tourne le dos si Leo mettait à exécution sa menace.
« Ça ira pour Erena, je n’ai jamais voulu qu’elle connaisse le statut d’héritière. Son avenir est sécurisé, tout ira bien pour elle. Mais pour nous… »
Pour elle. Daven était ambassadeur de l’Ouest, il pouvait garder ce poste prestigieux. Alyx serait cantonné au rôle d’épouse de l’ambassadeur. Elle ne pourrait plus user de sa verbe pour répliquer à des gens trop insignifiant car elle deviendrait insignifiante. Les Farman se gausserait probablement de la situation. Daven chercha à la rassurer mais cela ne fonctionnera pas. Oui elle ferait son devoir si elle devenait veuve. Mais elle y laisserait sa promesse de bonheur. Il n’y avait qu’un seul Daven, aucun autre homme n’était comme lui. Personne ne serait capable de l’atteindre comme lui l’avait fait. Car ils se connaissaient depuis toujours, ils avaient grandi ensemble. Et cela faisait toute la différence.
« Je ferais mon devoir quoiqu’il arrive, tu peux en être certains. Mais tu n’es pas qu’un chevalier orgueilleux. Tu es un Lannister, tu es le père d’Erena, tu me connais depuis que je suis enfant. Il n’y en a pas deux comme toi. Personne n’arrivera à obtenir de moi ce que tu as obtenu. Personne ne le pourra. »
Alyx était d’accord avec Daven sur le fait que l’accabler de tous les mots, de menace et d’obligations en tout genre. Le Lannister tenta de détendre l’atmosphère mais son trait d’humour fit lever les yeux aux ciels de la jeune femme qui claqua sa langue.
« Je suis d’accord avec toi mais ne t’avise pas de ne pas revenir la prochaine fois. Parce que si je mets au monde un fils, j’espère que le premier homme qu’il verra se sera son père et non son grand père. Et par père j’entends Daven Lannister et pas un autre chevalier à la noix qui m’agacera par son égo trop haut placé. »
Le petit tacle sur l’égo de son époux avait été plus fort qu’elle. Daven pouvait prodigieusement l’énervé, les disputes n’étaient pas rares mais il n’y avait que le lion qui arrivait à se faire pardonner de ses moments qui m’était Alyx en colère. Les autres s’en mordaient les doigts.
Commençant à sentir la fatigue l’envahir, la jeune femme ferma le livre des comptes. Elle finirait cela le lendemain. Elle se leva et fit face à Daven.
« Allons retrouver Erena. »
┗ Like a raging sun ┛
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