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Mother's love perfume towers even the ocean ﴿ Talya

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Mother's love perfume towers even the ocean
An 304, Lune 4, Semaine 1

Ysolde restait silencieuse. Elle les observait, un sourire au coin des lèvres, elle écoutait leurs jeux, leurs rires, et tentait de balayer les souvenirs qui lui parvenaient. Elle. Keyliah. À leur âge. Elles n'auraient jamais imaginé qu'une décennie plus tard, leurs destinées personnelles allaient les éloigner à tout jamais. Ysolde pensait à sa sœur en cet instant terrible. Elle n'était pas l'épouse du seigneur. Elle n'avait pas de fille, pas d'attache. Se verraient-elles ici ? À Lancehélion, ou demeurerait-elle à Le Voi ? Elle pensait aussi à sa belle-sœur, à Nadejda, partirait-elle vers l'Est ? Vers Essos ? Ysolde l'ignorait. Chaque famille faisait ses propres choix, mais ce dont elle était certaine, c'était que Quentyn avait dû grandement insister pour que sa sœur quitte les rivages devenus dangereux de Dorne. Ysolde observait. Elle regardait ses filles jouer, rire, elle observait la complicité qu'elles avaient avec leur cousine. Elle goûtait aux derniers instants de joie. L'heure fatidique arriverait à grands pas. Quentyn ne laisserait pas Ysolde tergiverser. Il ne lui laisserait pas l'opportunité de revoir sa position, de revoir son avis sur le départ de leurs filles. Il ne prendrait pas ce risque. Il craignait la fureur de Ysolde. Il craignait les brusques humeurs de son épouse, ces fièvres féminines qui soudainement transformait la parfaite maîtresse du Grès en un feu crépitant. Ysolde était une étoile. Brillante, lumineuse, mais pas moins brûlante. Nabella rit aux éclats. Amma ne tarda pas. Ysolde détourna le visage, essuya du revers de la main une larme qui venait de faire son chemin sur sa joue fardée. C'était mieux pour elle. C'était mieux pour elle. Il fallait s'en convaincre. Il fallait que Ysolde soit convaincue.

Un peu plus tard dans la matinée, Ysolde décida de rendre visite à une amie. Un paquet entre les mains, elle prit le chemin des appartements de la princesse Talya. Longue avait été leur correspondance, ininterrompue. Ysolde avait trouvé dans le courrier de son amie, une grande source de réconfort, des nouvelles de la capitale et surtout le plaisir de ses découvertes. Talya était une mère maintenant, au-delà d'être une femme, d'être une épouse, d'être une princesse. Par les Sept, que tout cela semblait déjà si loin pour Ysolde. À seize ans, elle avait abandonné son statut de fille pour prendre celui dépouse, et, très rapidement, celui de mère. Gulian était venu au monde, et depuis, l'univers de la dame du Grès avait été transcendé. Ysolde ne savait pas ce qu'elle était capable de faire pour ses enfants. Tout sans doute. Sans hésiter, elle serait monté à la capitale pour exiger du roi Rhaegar qu'il lui rende son aîné, si la situation avait tourné au désavantage du prince Oberyn et de sa suite, plus tôt qu'il n'avait pu l'anticiper. Ysolde était capable de tout pour sa famille, même des plus douloureux sacrifices, c'était de cela qu'elle essayait de se convaincre à cet instant précis. Un sourire aux lèvres, elle arriva enfin devant les appartements de son amie. Un garde frappa à la porte pour elle, l'ouvrit et l'annonça. « Où se cache la plus belle oiselle de Lancehélion ? » Lança-t-elle d'une voix forte en entrant dans la pièce.

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Mother’s love perfume towers even the ocean.
Palais Vieux | An 304, lune 4, semaine 1



Plus les jours passaient, et plus Darna déployait ses ailes.


Ou tout du moins, s’y essayait-elle. Du haut de ses onze lunes, sa petite oiselle avait déjà tenté plusieurs fois de se tenir sur ses deux jambes. Sa nourrice avait vite fait de la rattraper et de remettre à plus tard ses envies d’exploration. Talya avait également déjà du faire de même, non sans inquiétude. Darna avait l’âme aventureuse, ce qui présageait à la fois le meilleur et le pire pour la suite de son existence. Si marcher était encore une chose malaisée pour elle, il n’en allait pas de même pour le fait de ramper. Dès lors fallait-il appliquer une surveillance constante, tout en veillant à ne pas laisser des objets potentiellement dangereux sur le chemin de leur petite aventurière.


« Un jour, tu pourras lire seule, Darna. Pour le moment, tu devras te contenter de voir ces livres entre mes mains. » tempéra, amusée, la Tyroshi.


De ses petites mains potelées, sa fille tentait encore et toujours de se saisir des pages qui défilaient. Parfois, et en dépit des efforts de sa mère, ses petites phalanges parvenaient à capturer les feuillets. Alors, inlassablement, la petite oiselle gazouillait. Talya l’avait surprise à prononcer ce qu’il lui avait semblé être des syllabes. Des syllabes sans le moindre sens, évocatrices d’un langage que Darna découvrirait davantage dans quelques lunes. En public, sa chère petite n’entendait que la langue commune. En privé, alors qu’elles n’étaient que toutes les deux, sa mère se permettait quelques écarts, laissant ses paroles être portées dans sa langue maternelle.


Posant son menton sur le haut du crâne de sa fille, Talya balaya du regard les pages qui se trouvait devant elle. Darna était assise sur ses genoux, comme souvent dès qu’il leur était possible de passer un peu de temps ensemble. Des moments que la Princesse tâchait de multiplier autant que faire ce peut. Hélas, le Prince son époux avait du s’absenter de Lancehélion en compagnie de leur beau-frère, afin de trouver une manière de combattre efficacement ces fléaux venus des cieux. Dès lors, Talya veillait à ce que leur fille soit bien entourée. C’était là ce que Quentyn aurait voulu. Cela et le fait que la jeune femme veillait à consigner les progrès de leur fille dans quelques lettres. Ainsi, cette absence n’en était plus tant.


« Ton père te trouveras changée, ma petite oiselle. Il pense souvent à toi, j’en suis certaine. » reprit Talya, refermant son livre pour le déposer à côté d’elle, serrant sa fille dans ses bras.


Darna gazouilla de plus belle, arrachant un sourire à sa mère. Plus les jours passaient et plus ce fait se confirmait. Darna lui ressemblait de plus en plus. Leurs regards étaient semblables, de même que leurs chevelures. Malgré son jeune âge, sa petite oiselle arborait déjà un certain nombre de boucles sombres. Déposant un baiser sur le haut du crâne de sa fille, Talya se redressa, sa fille assise au creux de son coude. Naturellement, Darna passa sa petite main derrière son cou, afin de se retenir davantage. Esquissant quelques pas, la Tyroshi se retrouva finalement devant une fenêtre qui donnait sur les jardins du palais. La jeune femme s’appuya sur le mur tout proche. Sa fille n’était plus un nourrisson. Sans doute ne pourrait-elle bientôt plus la porter. Ou tout du moins, plus aussi longtemps qu’auparavant.


Alors que Talya observait les jardins, indiquant quelques oiseaux à sa fille de la pointe de son index, une voix retentit à l’extérieur. Une voix suivie d’un grincement caractéristique. La porte s’ouvrit alors sur une silhouette des plus familières. Familière, mais qui était restée au combien lointaine durant bien des lunes. Un éclatant sourire étira alors les lèvres de la Tyroshi, reconnaissant là Ysolde. Sa fille toujours dans ses bras, la Princesse s’approcha d’un pas dansant. Voilà une visite qu’elle n’avait pu qu’attendre avec une grande impatience !


« Ma chère Ysolde, quelle joie de vous voir ici ! Comme j’aurai aimé pouvoir vous serrer contre moi ! Hélas, je sers déjà de perchoir à une bien belle oiselle. Il me semble que c’était elle que vous souhaitiez rencontrer ? »


Darna semblait s’être faite bien silencieuse, depuis l’entrée d’Ysolde. Comme bien des jeunes enfants, elle faisait preuve d’une grande timidité, face à des personnes qui lui étaient encore inconnues. Il ne lui fallut que quelques instants pour dissimuler en partie son visage dans les lourdes boucles brunes de sa mère, dont les traits s’adoucirent de nouveau. Sans doute avait-elle été surprise par l’entrée d’Ysolde dans leurs appartements. Chaque chose en son temps. Doucement, la Tyroshi replaça convenablement sa chevelure, s’adressant par la suite à sa fille en langue commune.


« N’ayez crainte, ma fille. Lady Ysolde est une bonne âme et une bonne amie. Que diriez-vous de la saluer ? Le regard de la Tyroshi se porta sur la Qorgyle. Je vous prie de l’excuser, ma chère. Il semblerait que ma fille fasse preuve d’une certaine timidité à votre égard. Mais n’ayez crainte, elle se remettra vite à gazouiller. »


Hésitante, Darna finit par esquisser un petit signe de la main. Un signe quelque peu hasardeux. Maladroit également. Cette timidité affichée était des plus touchantes. Ses dames ne manqueraient pas de s’en amuser, lorsque Talya leur ferait le récit de cette rencontre. Avec Myria, mais plus encore avec Elena, Darna était déjà bien plus extravertie. Ces dernières lunes, sa petite oiselle avait été fort bien entourée, par des femmes majoritairement. Aussi, sa mère ne doutait pas un seul instant qu’Ysolde trouverait vite grâce aux yeux de sa fille.


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An 304, Lune 4, Semaine 1

« Évidemment ! » S'exclama Ysolde en souriant. Lumineuse, solaire, dissimulant l'ombre qui la rongeait intérieurement. Voir la petite Darna lui rappela avec sa propre fille, Élia, née seulement quelques lunes de cela, et qu'elle avait laissé au Grès pour lui éviter un voyage à la fois harassant et parfaitement inutile pour son jeune âge. Partir n'avait pas été facile, mais il aurait encore plus impossible pour elle de regarder ses enfants se diriger vers Lancéhélion, seuls, sans leur mère pour leur dire au revoir sur le quai de la capitale. Impossible. Tout bonnement. Elle ravala sa salive, arbora un large sourire. Son nœud dans le ventre finirait par disparaître. Tout finirait par se délier. Tout finirait par aller mieux. « Ainsi, n'aurai-je pas le droit d'entendre le doux chant d'un si joli oiseau ? » S'amusa Ysolde. « Quel dommage… Je vais donc devoir repartir avec ce présent qui était pourtant destiné à la princesse Darna. On m'a compté tant de belles choses à votre propos petite colombe. » Ysolde fit mine d'être vexée, pinçant grossièrement les lèvres et observant la jeune altesse avec malice. « Et si... » Se mit-elle à murmurer. « Nous ouvrions ce paquet plutôt que de nous cacher ? Auquel cas. Je le donne à quelqu'un d'autre. » Cela serait-il suffisant pour dérider la jeune Darna ? Ysolde ne doutait pas un seul instant de son arme de séduction ultime : un cadeau. Ysolde avait de la maîtrise en la matière. Après avoir donné naissance à autant d'enfants, elle savait très bien comment s'y prendre pour séduire l'un d'entre eux : le jeu, les sucreries et les cadeaux. Secouant légèrement le cadeau, des tintements se firent entendre, attirant subitement l'attention de la petite fille qui, certainement, ne tiendrait plus longtemps avant de réclamer à ouvrir son cadeau. Ysolde mit le cadeau entre les mains d'une domestique qui se trouvait là, et que, visiblement, la princesse connaissait. Ysolde savait ainsi que le cadeau ainsi présenter serait bien mieux accueillie que tendu par une inconnue, de surcroît, bien différente de sa mère physiquement et des dames qu'elle avait pu fréquenter. Ysolde était un objet à part, elle le savait.

« Je vous trouve en forme mon amie, cela me fait plaisir à voir. Vous avez pratiquement retrouvé votre taille de guêpe. » S'amusa Ysolde avant de reporter son attention sur la petite fille qui observait intriguer le cadeau. Ouvrir. Ne pas ouvrir. Un dilemme proprement indicible. « J'ai appris pour l'absence de votre époux. » Débuta-t-elle, un air compatissant sur son visage mi-angélique, mi-diabolique. « Je comprends ainsi pourquoi vous n'êtes pas de nouveau enceinte… Près de vous, je puis affirmer qu'il n'aurait pas résisté longtemps avant de céder aux sirènes de l'amour. Vous êtes une parfaite tentatrice, ma douce amie. » Confirma Ysolde en prenant la main de Talya, et en la faisant tourner sur elle-même pour l'observer. « Tyrosh n'a pas à pâlir. La Dornienne que je suis en serait presque jalouse si je ne vous aimais pas tant ! » Dit Ysolde avant de rire aux éclats.

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Palais Vieux | An 304, lune 4, semaine 1




Un tel instant de légèreté était pour le moins rare à Lancehélion comme dans le reste de Dorne. Cela faisait plusieurs lunes que chaque demeure d’importance était entrée comme en ébullition, selon les demandes de son beau-père. En allait-il de même avec certaines Cités d’Essos ? Talya n’aurait su dire. Depuis son récent refus à la proposition de son propre père quant au fait de s’en retourner à Tyrosh, sa famille d’origine était restée étonnamment silencieuse. A moins que ses frères ne soient en mer actuellement et n’aient même pas encore conscience de sa réponse ? Aryos n’aurait pas manqué de lui transmettre de ses nouvelles, comme à chaque fois qu’il revenait au port. De tenter de la raisonner également ? C’était là une possibilité.


« Darna. Le ton de Talya était fort doux, l’un de ces tons que les mères ne réservaient qu’à leurs enfants, afin de les rassurer. Ainsi me feriez-vous mentir face à une amie ? Il me semble déjà vous avoir parlé d’elle à plus d’une reprise, pourtant. La jeune femme caressa la joue de sa petite oiselle. Il s’agit de Lady Ysolde Qorgyle. Il semblerait qu’elle ait quelque chose pour vous, qui plus est. »


Esquissant une légère moue, Darna préféra dissimuler en partie son visage dans la dense chevelure de sa mère, ne gardant qu’un œil sur cette inconnue. La Tyroshi retint difficilement un léger rire, tout en adressant un regard amusé à Ysolde. Sa fille pouvait faire preuve d’un certain talent de comédie, semblait-il. Une comédie qui ne dura que peu de temps. Tout comme sa mère, la petite fille n’avait pu que reconnaître le son qui s’élevait du paquet. La musique était un art que Talya maîtrisait et qu’elle partageait volontiers. Les berceuses musicales avaient cependant rapidement laissées leur place à des mélodies bien plus diverses, à présent que l’enfant était plus âgée. Des mélodies auxquelles Darna participaient à sa manière, en gazouillant ou en essayant d’imiter, avec quelques difficultés, les propres chants que sa mère connaissait.


« Voilà une sage idée. approuva Talya, tout sourire. Il serait dommage de gâcher un tel présent. Je vous sais avisée, à ce sujet comme sur bien d’autres et une autre personne saura en profiter. »


D’un hochement de tête, Talya fit signe à Alya d’accepter le paquet tendu par Ysolde. La servante obtempéra, gardant l’objet avec elle. Mieux valait laissait à Darna le temps de se calmer. Ses ‘’ remerciements ‘’ à destination d’Ysolde pourraient attendre encore un peu.  Calmer était sans doute un bien grand terme, qui plus est. Ses prunelles sombres étaient toutes dirigées vers le présent qu’Ysolde avait confié à sa servante. Se détournant quelques instants, Talya déposa sa fille sur une étoffe déjà présente sur le sol. Darna aurait un an d’ici peu de temps. Aussi ne pouvait-elle plus la porter aussi longtemps et aisément que durant ses premières lunes.


Alors qu’Alya s’approchait de Darna, s’agenouillant à ses côtés, Talya reporta son attention sur Ysolde. La jeune femme haussa doucement les épaules, faussement penaude, lorsque les propos de la Qorgyle lui parvinrent. Que cela soit le Prince son époux, Elena, Myria ou encore Elena, tous et toutes avaient pu se rendre compte qu’elle n’avait jamais été âme à tenir en place. Aussi avait-elle rapidement reprit le chemin de ses activités quotidiennes, après la naissance de sa fille. A défaut de pouvoir naviguer, la Tyroshi avait pris plaisir à cavaler à nouveau dans les environs du Palais Vieux et à parcourir la ville ombreuse.


« Dix lunes de repos et de précautions diverses, c’est bien là dix lunes de trop. Talya laissa échapper un rire. Que cela reste entre nous, je pense que notre pauvre Mestre a eu bien des sueurs froides avec une patiente telle que moi. Je pense qu’il a accueilli avec autant de soulagement que ma personne le fait que je puisse retrouver une vie plus active. La jeune femme se tut quelques instants. Je ne peux que vous retourner le compliment, qui plus est. Si je n’avais pas appris qu’une petite Elia vous était née, je pourrai croire que certains de vos propos dans vos lettres n’étaient que des mensonges. »


Une légère ombre passa cependant sur le visage de Talya, alors qu’Ysolde évoquait l’absence de son époux. La lumière revint cependant fort rapidement. Quentyn ne faisait que participer à cet effort de guerre partagé par tous les autres Dorniens. C’était une mission d’importance, que son père lui avait confié. Son cœur se réjouissait de ce fait, bien que la Tyroshi aurait préféré que les circonstances soient différentes. Elle retrouverait son cher ami bien assez tôt. Pour le moment, son cœur devait se réjouir. Ce n’était pas tous les jours qu’une amie lui venait du Grès !


« Lady Ysolde, vous êtes incorrigible ! Talya ne put que rire franchement. Vous avez cependant raison sur un point. Il me faut bien m’entretenir. A bien des égards, le corps est un temple qu’il faut entretenir avec une autre sorte de prières que celles que nous adressons aux Dieux pour nos âmes. »


Virevoltant quelques instants sur elle-même à l’initiative d’Ysolde, Talya esquissa un léger pas de danse en s’arrêtant. Danser. Il lui semblait que cela faisait une éternité que cela ne lui était pas arrivé. Il était vrai que Quentyn n’était pas un homme familier de cette chose. Les circonstances ne se prêtaient pas non plus à une telle activité. Et pourtant, à bien des égards, la danse était un exercice comme un autre qui pouvait entretenir un corps habitué aux arts du combats. Elena n’était pas coutumière d’une telle chose. Myria était bien la seule avec qui elle pouvait se prêter à la danse, lorsque le temps le leur permettait.


« Vous ? Jalouse ? Talya avait détaché chacune de ses syllabes, feignant le fait d’y croire, une lueur d’amusement dans le regard. Veillez m’excuser pour le doute qui m’habite à ce sujet. La Tyroshi laissa échapper un nouveau rire. Comme il est bon de vous revoir, Ysolde ! Assez parlé de moi, voulez-vous ? Cela fait une éternité que nous ne nous sommes pas croisées ! Comment s’est passé votre voyage ? Votre petite Elia se porte-t-elle bien ? Quel âge a-t-elle, à présent ? Je gage qu’elle pourra un jour se joindre aux jeux de Darna, lorsqu’elle en aura l’âge. La jeune femme se tut quelques instants. Veuillez m’excuser, il semblerait que je m’égare dans mes propres paroles ! »


La dernière-née d’Ysolde n’avait que quelques lunes. Sans doute était-ce la raison de son absence ? Talya aurait sans doute pris une telle décision. Elle-même n’avait pas encore pris de décision, au sujet de sa propre fille. Darna n’avait même pas un an. C’était là un âge bien jeune pour prendre la mer, qui bien même Tyrosh, Myr ou Lys n’étaient qu’à quelques jours en navire. Pour avoir parcouru les flots par elle-même à plusieurs reprises, Talya préférait encore éviter une pareille chose à son enfant. Une lune ou deux de répit, cela n’était que peu de choses mais cela changerait tout. La Tyroshi chassa ces pensées de son esprit. Il ne s’agissait pas d’un temps pour songer à de pareilles choses. Tout le contraire devait se produire, dans les faits. Que cela soit Ysolde ou elle-même, elles avaient bien le droit d’oublier les troubles au-dehors de Dorne le temps de cette rencontre.


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Ysolde lâcha un rire franc lorsque Talya évoqua toutes les difficultés que le mestre avait dû avoir pour maintenir la princesse au repos. Ysolde n'avait jamais été femme inactive non plus. Elle comprenait tout à fait le désir de son amie à occuper ses journées, à les rythmer, cela était fort important, sans quoi quel sens donner au jour présent, puis au suivant et au surlendemain, même à la lune tout entière . Si tout se ressemblait, cela rendait la vie fort maussade, et ce n'était pas comme cela que Ysolde envisageait de vivre la sienne. Il fallait mordre chaque instant que l'existence donnait à vivre avec vigueur et envie. « J'ai toujours eu une condition qui m'a permis d'accueillir chacune de mes grossesses avec facilité et de m'en remettre… Sans quoi je n'aurai pas donné autant d'enfants à mon époux. » Ironisa Ysolde. « Saviez-vous que certaines femmes en étaient rendues à se garnir leur intimité de boulettes de cuivre pour empêcher, soi-disant, de voir un petit être s'accrocher à leurs… Vous voyez. » Ysolde tentait de faire attention aux mots qu'elle prononçait devant une enfant. Les dieux savaient combien cela était difficile de protéger un nourrisson de la grossièreté du monde, et notamment des hommes, qui n'avaient que faire des oreilles délicates qui pouvaient être à l'écoute des stupidités à répéter. « Quant à toutes ces femmes qui finissent par ressembler à des outres difformes et flatulentes… Inenvisageable pour moi. Imaginez-moi au milieu du désert en pareille condition, j'aurais pu être assurément confondu avec un dromadaire, ou pire encore, un bœuf ! » Ysolde éclata de rires.

« Nous sommes de la même trempe. Des femmes de volonté qui savent qu'on ne gagne rien à demeurer oisive et que la vie ne vous donne rien à gober qui soit préalablement cuit… » Ysolde observa la pièce et chercha un fauteuil sur lequel prendre place. « Soyons honnête, on ne garde pas un homme dans son lit lorsqu'on est incapable de rire et de se retenir d'uriner en même temps… » Ysolde lâcha un petit rire moqueur avant de se raviser. « Serais-je méchante ? » Ysolde balaya l'air d'un revers de main. « Je ne suis pas connue pour l'être... » S'amusa-t-elle. « Un temple. Parfaitement. » Ysolde observa la petite princesse. « Tout temple doit donner envie aux fidèles de s'y rendre, sans quoi, il finit par être déserté. Personne ne veut prier dans un endroit qui sent l'humidité et qui est recouvert de mousse. » Ysolde réfléchit quelques instants. « Pas moi en tout cas. » Elle priait régulièrement, dans le petit autel aménagé au Grès. Elle louait les dieux pour l'avoir gardé du danger de la maternité, du malheur de redonner naissance à une enfant fragile ou pire, un mort-né. Elle louait les dieux pour sa facilité à retrouver la santé, à regagner de la force et à demeurer celle qu'elle était… Mais aussi à écarter la violence et la tragédie de sa famille.

« Je crois que pour une fois, j'ai apprécié la lenteur du trajet jusqu'à Lancéhélion. » Ysolde s'installa dans un fauteuil. « Je soupçonne Quentyn d'avoir volontairement demandé au cocher de prendre son temps. » Romantique certes, mais pas très raisonnable au regard des dangers qui pouvaient exister dans le désert et des risques que représentait sa traversée. « Elia entre dans sa quatrième lune. Elle est superbe. Une vraie beauté. Des yeux à vous transpercer le cœur. Une chose est certaine c'est que je ne gâcherai pas son potentiel en l'envoyant servir les Sept. » Ironisa Ysolde, le cœur serré d'avoir laissé sa petite. « Il serait parfaitement délicieux de l'imaginer vagabonder dans les Jardins Aquatiques aux côtés de Darna. Nous scellerions ainsi, au-delà de notre propre passage sur Westeros, notre amitié. Elles riront toutes deux de nous lorsque nous serons vieilles et rabougries. Du moins, vous bien plus que de moi, évidemment... » Se moqua Ysolde avant de rire. « Et elles se remémoreront nos histoires lorsque nous aurons cessé de les raconter. » La gorge de Ysolde se serra. « Vous comprendrez sans doute pourquoi elle ne fut pas partie prenante de ce voyage. Nous avons préféré la laisser aux bons soins de sa nourrice et lui épargner un tel trajet… Sans oublier le retour qui sera autrement plus difficile. »  

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La venue d’Ysolde était rafraîchissante, à bien des égards. Depuis quelques lunes à présent, le temps semblait comme s’être arrêté. Les fêtes n’étaient plus, les marchands étaient moins nombreux dans la Ville Ombreuse. Quant aux ports, ils étaient moins fournis également. Cette guerre n’était pourtant pas la leur. Du moins, pas totalement. Elle opposait avant tout deux frères rivaux. Eux ne faisaient que se préparer à un retour de flamme, attendu avec une inquiétude certaine. Il n’y avait guère que Darna pour sortir la Tyroshi de ce temps figé. Sa fille et un éloignement du Palais Vieux durant parfois quelques heures, le temps d’une balade à cheval. Puis, la Princesse se replongeait inlassablement dans ses livres et ses parchemins. Après tout, que pouvait-elle faire si ce n’était attendre ?


« La Mère a été décidément bien généreuse avec vous. remarqua Talya, amusée. Faites donc attention, vous devez attirer bien des jalousies… ou des convoitises. La jeune femme se tut quelques instants, visiblement songeuse, la pointe de certaines de ses phalanges tapotant sur l’une de ses joues. Je me garderai de vous faire part des secrets des dames d’Essos, à ce sujet. Je crains que votre estomac ne se plaise à imaginer un tel repas et qu’il ne se serre pour ainsi dire presque immédiatement. »


Voyant qu’Ysolde semblait chercher un endroit où s’installer, Talya lui indiqua un siège d’un geste de la main avant de s’installer non loin à son tour. Coulant tout d’abord un regard en direction de Darna, toujours sous la garde de sa servante. Malgré sa jeunesse, Alya savait comment se comporter avec sa fille et était parfaitement au fait de la manière dont il fallait s’occuper d’elle. Ou encore du moment où il fallait la laisser sous la garde de sa nourrice. Si la Princesse n’appréciait que peu le fait d’être séparée de son enfant, plus encore par les temps qui couraient, elle se devait de se faire violence dans un tel cas. Elle avait fort à faire, bien que son rôle ne soit pas de premier rang. Ses propres affaires se poursuivaient, de même que celles de son époux. Quant à ses recherches… Sans doute prenaient-elles une place bien trop importante. Mais il s’agissait-là d’une autre histoire qui se devait de rester plus discrète. Il ne faisait pas bon de parler trop haut de dragons par les temps qui courraient.


« Mes ancêtres se disent issus des eaux. Du moins, c’est ainsi que Trios nous aurait façonné, à partir de sable, d’eau et d’algues. Talya esquissa un nouveau signe de la main, comme pour chasser ses propos précédents. Pour autant, vous ne ressentirez jamais d’humidité dans nos Temples. Ou tout du moins, nous faisons en sorte de l’éviter autant que possible. Leur magnificence ne pourrait être maintenue sur des fondations humides et sans des soins presque constants. Il en va de même pour les Hommes. Si notre santé est bonne de part notre naissance, il n’en reste pas moins que nous devons faire quelques efforts pour la préserver. »


Talya esquissa un fin sourire, alors qu’Ysolde lui décrivait sa dernière-née. Un petit brin d’espoir dans cette période qui s’annonçait bien sombre. Darna était née alors que l’hiver semblait connaître une légère accalmie, annonçant sa fin quelques lunes plus tard pour sa part. Comme la Princesse aurait aimé pouvoir assurer à leurs plus jeunes enfants un avenir plus radieux. Le printemps revenu servait cette idée. Et pourtant, une nouvelle ombre se dressait, dans ce tableau qui aurait pu être bucolique après quelques mois, peut-être quelques années après la fin de la saison froide.


« Je suis heureuse que la Mère vous ait permis de faire le trajet jusqu’à Lancehélion de la meilleure des manières, ma chère amie. Comme j’aurai aimé pouvoir rencontrer votre fille comme vous avez pu rencontrer la mienne. Puisse les années leur permettre de se rencontrer, une fois que nous n’aurons plus rien à craindre. Doucement, la main de Talya se posa sur le poignet de la Qorgyle. Je ne sais que trop bien à quel point les voyages peuvent être éprouvants pour les plus petits. Plus encore quand la chaleur s’éveille. Vous avez fait le meilleur des choix en laissant votre petite Elia au Grès. J’ai la certitude qu’elle y ait bien entourée, que vous y avez personnellement veillé. »


Talya aurait fait un pareil choix, si elle s’était retrouvée dans une situation semblable. Que cela soit la mer ou le désert, il s’agissait de lieux peu adaptés à des enfants aussi jeunes que Darna ou Elia. Seule une situation profondément catastrophique lui ferait changer d’avis, à ce sujet. Une situation que tous et toutes feraient en sorte d’éviter. Et ce, qu’importe le prix à payer. Les enfants nés récemment étaient l’avenir de Dorne. Un avenir que les adultes qu’ils étaient devaient protéger de l’ire des dragons. Une situation bien familière, au vu de l’histoire de la Principauté.


« Vous parliez d’histoires que nos filles pourront se remémorer, dans quelques années ou davantage encore. Voyez donc ce voyage comme l’un de ces récits, qu’en dites-vous ? Le sourire de Talya se fit plus large, la douceur laissant place à un ton légèrement plus moqueur, alors que la jeune femme se penchait légèrement. Si j’étais vous, j’oublierai cependant d’évoquer ma future vieillesse à votre petite Elia. Certains ne me disent pas sorcière après tout ? »


Un rire léger avait accompagné cette fausse confidence. Une fausse confidence, de laquelle la jeune femme préférait jouer pour cette fois. Seuls les Dieux pouvaient se targuer de maîtriser un tel art. Les onguents qu’elle utilisait, les encens que sa famille lui procurait n’étaient rien de plus que de mixtures qu’Essos vendait fréquemment en Westeros. Ses origines restaient cependant la cible de bien des craintes dans certains esprits. A moins que cela ne soit son amour pour les savoirs en général qui effrayaient ces personnes ? Le fait qu’elle parle un dialecte dérivé du Haut Valyrien, ainsi que cette langue ancienne ? Comment le savoir ?


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« Il est des choses que j’apprécie d'ignorer. » Affirma Ysolde avant de rire aux éclats. Il était vrai qu’Essos pouvait parfois passer pour un continent hébergeant des peuples aux coutumes barbares. Ysolde ne s’intéressait pas vraiment à autre chose qu’Ysolde, et lorsque son attention devait se porter sur un sujet différent… C’était surtout sa famille, son château et ses amitiés qui la captivaient. Savoir ce qui pouvait bien se passer au-delà des rivages de Dorne ou encore quel monarque vivait et chutait après le Détroit. Elle n’avait rien à faire de toutes ces histoires. Celles que Talya lui racontaient lui paraissaient presque comme des contes exotiques ou des légendes insulaires alors que pour la jeune femme, il s’agissait de son passé, de son histoire. « J’aime quand vous me parlez de Tyrosh… Vous me faites voyager à travers l’espace et le temps mais sans toutes les incommodités des transports. » Ironisa Ysolde. Il était bien une chose qui rendait pénible les allers et venus, c’était bien les moyens de transport. En dépit du confort que Quentyn avait pu commander dans leur carrosse. Il n’était jamais suffisant. Le mauvais état des routes était pour beaucoup. Et le désert rendait difficile de maintenir ces dernières dans un état correct. Par endroits il s’agissait presque des pistes… Quant aux trajets navals. Ysolde ne préférait même pas y penser. Pourtant, il lui faudrait bien, il lui faudrait se rendre sur le port, et regarder embarquer ceux qu’elle aimait.

« Je n’ai aucune inquiétude à ce sujet. » Non. Son esprit était plutôt obnubilé par les séparations qui approchaient à grands pas. Quentyn, pourtant, n’avait pas mis de pression à son épouse. Elle devrait prendre le temps qu’il lui faudrait… Faille-t-il pour cela y passer des semaines. Il comprenait la douleur de son épouse, sans doute parce qu’il masquait la même, en son cœur. Néanmoins, il était seigneur, et sans parler de cela, ils ne pouvaient pas se permettre d’être fébriles au même moment… Surtout qu’Ysolde n’était pas connue pour savoir se contenir bien longtemps. Les effusions de larmes viendraient. C’était une chose certaine. Ysolde éclata de rires aux paroles de Talya. Sorcière ? Et quoi encore. « Sorcière… Sorcière. » Ysolde riait à gorge déployée. « Vous êtes aussi sorcière que je suis une sirène ! » Se moqua-t-elle. Non pas de Talya, mais de toutes ces gourdes qui pensaient sincèrement qu’une femme était capable d’envoûtements. Au-delà du Mur peut-être, sur Essos sans doute. Mais une princesse sorcière ! Quelle drôle d’association. « Auquel cas, vous êtes une sorcière de luxe, ma tendre Talya… Vous ne souffrez d’aucune comparaison si l’on en croit les récits de celles et ceux qui ont pu en rencontrer. De vieilles femmes, laides, sentant l’oignon et le chou, vivant dans des huttes au cœur des marécages… Je crois que vos détracteurs feraient mieux de se replonger dans leurs contes pour enfants. Une sorcière. » Ysolde lâcha un dernier rire tonitruant et moqueur. Un bon moment pour lui faire oublier la raison de sa présence ici. « Je crains de ne pas posséder votre capacité de résilience et votre philosophie, mon amie. Il me faudra du temps pour parvenir à prendre du recul. » Avoua-t-elle dans un soupir.

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Auparavant, parler des Cités d’Essos n’étaient le signe que d’un certain exotisme, pour son peuple d’adoption. On écoutait les dires de la fille de l’archonte comme il était possible de le faire avec une conteuse. Depuis quelques lunes à présent, les regards s’étaient emprunts d’une douleur que Talya ne pouvait ignorer. Ces lieux qui avaient semblé fort lointain aux yeux de certains nobles allaient devenir la demeure des leurs jusqu’à temps que la guerre ne s’apaise. Ce qui ne ressemblait qu’à des contes pour enfants étaient devenu la plus cruelle des réalités.


« Tyrosh n’est pas la seule Cité que les Dieux m’ont permis de fouler. remarqua Talya, tout sourire. Peut-être pourrais-je agrémenter votre séjour de d’autres récits sur Volantis ou encore sur Braavos ? L’espace de quelques instants, la jeune femme s’était perdue dans une légère réflexion. Si, à mon humble avis, Tyrosh les surpasse pour bien des raisons, elles n’en restent pas moins dignes d’intérêt. »


‘’Si cela peut vous rassurer’’. Voilà ce que la Tyroshi aurait voulu ajouter. Et pourtant, Talya ne voulait pas formuler cette idée. Cela s’apparentait à donner un nouveau coup de poignard à une mère qui allait devoir se séparer de ses enfants pour les Dieux seuls savaient combien de lunes. Un acte que la jeune femme se refusait de donner. Elle-même se trouvait dans cette situation, il est vrai. Sa nature de fille de l’archonte de Tyrosh lui offrait cependant une autre vision des choses. Lorsque Darna serait plus âgée, elle serait placée parmi des visages amis et entre des bras aimants. S’il ne s’agirait pas des siens, la Princesse avait tout de même l’esprit tranquille. Aussi tranquille que son âme pouvait l’être avec une guerre approchante.


« Que puis-je répondre à cela ? Durant quelques instants, Talya s’était laissée allée à un rire. Je crains que mon phrasé n’ait pu effrayer certaines personnes. A moins que cela ne soit la couleur de mes cheveux. Le bleu que j’arborai jusqu’à mon mariage m’allait pourtant à ravir, à mon sens. La jeune femme haussa les épaules. Je ne saurais dire, ma tendre amie. La différence effraie, voilà tout. Je ne pourrais pourtant pas faire le moindre mal à quiconque. Un sourire malicieux étira les lèvres de la Princesse. Vous feriez pourtant une très belle sirène, je n’en doute pas. Leur beauté n’est égalée que par les chants dont elles sont capables, dit-on. »


Les rires avaient laissés place aux soupirs. Talya ne pouvait qu’avoir conscience que la présence d’Ysolde à Lancehélion ne lui causait pas la plus grande des joies. Si ces murs avaient connu bien des moments d’allégresse, les départs prochains de bien des êtres chers occulter ces doux souvenirs. La Princesse savait ce que cela signifiait, de quitter les siens pour un autre continent. De laisser derrière elle souvenirs, amis et familles. C’était là le lot de bien des femmes de ce monde. A bien des égards, il y avait bien des différences entre Braavos et Tyrosh. Peut-être même autant qu’entre Dorne et sa Cité d’origine. Dans les faits, cette sensation de perte l’aurait suivie dans tous les cas, qu’elle soit restée en Essos ou que la jeune femme ait acceptée la proposition de son père en s’unissait au Prince son époux.


« Vous me dotez de bien plus de force que je n’en possède, ma chère. Le ton de Talya s’était fait plus doux, quittant toute trace de moquerie. Je ne suis qu’une femme, comme vous. Une mère également. La jeune femme s’était tut quelques instants, les yeux clos. J’ai quitté bien des choses, en montant sur ce navire qui devait me mener jusqu’à Lancehélion, le savez-vous ? J’avais des frères aimants, un père pour qui j’avais le plus respect et un oncle qui m’a mené sur la plupart des eaux d’Essos. Un sourire était né sur les lèvres de la Princesse à cette pensée. J’avais aussi des amis. J’avais toute une vie, en Essos. Le silence se fit quelques instants. Comme j’ai pu pleurer cette vie, mon amie. Vous êtes désormais l’une des seules à le savoir. Aussi, je comprends la douleur, la tristesse qui peut être la vôtre. Je le comprends et ne la connaît que trop bien. »


Talya avait rouvert les yeux en prononçant ces derniers mots, offrant par la suite un sourire compatissant à la Qorgyle. Elle avait pleuré, c’était un fait. Sans doute même avait-elle regretté sa décision, par moment. Et pourtant, la Tyroshi était toujours là. C’était là la réelle morale qu’elle avait tiré de ce voyage sans réel retour qu’elle avait fait. La souffrance n’était que passagère. Les larmes finissaient toujours par se tarir mais les âmes, elles, subsistaient. Elles subsistaient et pouvaient en ressortir grandies.


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« Vous semblez avoir vu tant de choses ma tendre Talya… Je suis bien plus vieille et je ne peux pas me vanter de tant de voyages ! Mon unique voyage en dehors de Dorne se résume à Lestival… Avouez qu’il y a bien plus dépaysant comme découverte. » Consenti Ysolde. Ysolde était devenue rapidement une dame. Elle avait épousé Quentyn alors qu’elle était à peine âgée de seize ans, et même si sa belle-mère était morte bien des années plus tard, elle avait rapidement endossé son rôle de dame du Grès… Un rôle auquel elle n’avait jamais été réellement préparée jusqu’à qu’elle tombe enceinte de celui qui allait devenir son époux. La position isolée du Grès n’avait pas joué en faveur des déplacements et des voyages, pas plus que les nombreuses grossesses qu’Ysolde avait subie pour mettre au monde la multitude d’héritiers de la maisonnée Qorgyle… Autant de paramètres qui avaient mis un terme aux voyages, aux découvertes et aux prises de risques. « Maintenant que je réfléchis à mon passé, je n’ai jamais vraiment connu le danger… Sauf si manger en face de feu mon beau père pouvait être considéré comme tel… Il avait une de ces manières de manger qui vous coupait immédiatement l’appétit. » Ironisa Ysolde. Elle se cachait derrière son ironie pour dissimuler le fait qu’elle n’avait pas eu d’adolescence. Elle n’avait pas eu la liberté d’agir à sa guise comme une cousine de maison majeure aurait pu le faire. Non. Elle avait commis un égarement à l’époque, et cela l’avait mené où elle était maintenant… Elle ne regrettait rien bien sûr, comment le pourrait-elle ? Autant de si beaux enfants, autant de joies… Elle ne pouvait plus rien regretter. « Parlez moi encore de ces cités lointaines… Toutes ces anecdotes sont à la fois intrigantes et vivifiantes ! »



« Vous êtes brune… Tout vous va, petite insolente ! » Se moqua Ysolde. Une brune pouvait tout se permettre, toutes les excentricités alors que les blondes étaient reléguées à des couleurs spécifiques pour bien mettre en valeur leurs traits. « Vous êtes particulièrement agaçante ma chère, comment puis-je être amie avec vous ? » Taquina-t-elle à nouveau la princesse tout en portant une main réconfortante sur le bras de son amie. Elle riait d’elle, bien entendu, car elle aimait beaucoup sa Talya, et ce, depuis le commencement. Elles se ressemblaient, et c’était de cette ressemblance qu’elles tiraient leur complicité… Ainsi qu’un humour incisif dont Ysolde usait plus que Talya, mais qui ne manquait pas de la faire rire. Visiblement. Calme, douce, Ysolde se défit de son masque pour s’apaiser. « Vous ne faites que démontrer la force dont vous êtes capable, Talya… Quitter son pays, quitter sa famille, quitter son univers. Vous êtes l’incarnation même de la force féminine. Aucune des Dorniennes que vous croiserez n’a eu à passer par ce que vous avez vécu… Elles ont quitté une famille, mais elles ont conservé un pays, et sont souvent passées du nid parental au nid conjugal qui se trouve pas si éloigné que cela. » Son cœur se serra. Ses filles connaîtraient le même déchirement. Ysolde chassa ses pensées sombres en se raccrochant au fait que Daïssa les accompagnait. Daïssa serait là pour elle quand Ysolde ne le pourrait pas.

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A Tyrosh, on disait que le Dieu Ivre se penchait sur tous les berceaux, lorsqu’un enfant venait au monde. Il y restait aussi longtemps qu’il le pouvait, avant que Trios ne revienne afin d’offrir dons et caractères au nouveau-né. Plus ce temps laissé sans surveillance était long et plus l’enfant, en grandissant, serait doté de certains défauts. D’une certaine forme de témérité, d’une pointe de folie qui étaient comme ancrées dans les fibres de leur âme ou de tous autre trait qu’il était possible d’attribuer à une mesquinerie de ce diable des eaux. De toute sa fratrie, Talya et son plus jeune frère étaient vus comme ceux qui avaient eu davantage d’attention du Dieu Ivre, partageant une témérité bien réelle ainsi qu’une réelle curiosité, les poussant à vouloir explorer jusqu’aux confins du monde connu. Combien de fois avaient-ils parlé de ces terres encore inexplorées, parfois à la lueur d’une bougie ? De cette possibilité de trouver, au-delà des flots, de nouvelles terres ou de rejoindre Asshaï-lès-l’Ombre de cette manière avec pour, seuls outils, un astrolabe, une boussole, une carte et le ciel étoilé ? Tout cela faisait partie de leur caractère. De ce tour que le Dieu Ivre avait joué à Trios, alors qu’il avait le dos tourné.


« Il y a des choses qui tiennent davantage de la volonté des Dieux que de la nôtre, ma chère Ysolde. avoua doucement Talya. Je ne suis qu’une exception. Si ma mère n’avait pas été là pour convaincre l’archonte mon père, la seule fois où il m’aurait été donné de poser le pied sur un navire aurait été pour mes épousailles. Ma défunte mère a cependant su trouver les bons mots pour me permettre de découvrir le monde. La jeune femme s’était tut quelques instants, affichant un nouveau sourire. En cela, je ne peux que la remercier. Vous m’auriez trouvé bien terne et ennuyeuse, dans le cas contraire ! »


Shaïra n’avait pas eu sa chance. Le Dieu Ivre ne s’était pas contenté de se pencher quelques temps sur son berceau. Trios s’en était détourné bien trop longtemps et son triste comparse avait eu le temps de prendre le nouveau-né qu’elle était alors dans ses bras. Ainsi était née la graine de folie qui se trouvait encore au creux de son cœur et qui avait causé tant de troubles… Si Talya tâchait de conserver la douceur dont sa cousine pouvait faire preuve à l’esprit, dès qu’elle fermait les yeux en songeant à elle, les seules images qui lui revenaient étaient celles de son acte odieux. Ce même acte qui l’avait menée à son enfermement, parmi les novices de Trios. Car ce que le Dieu Ivre faisait, seul leur autre Dieu pouvait défaire.


« Les choses les plus monstrueuses se cachent le plus souvent sous des apparences bien inoffensives ou qui nous sont fort connues. ne put s’empêcher de faire remarquer Talya, avant de laisser échapper un petit rire. D’un autre côté, cela vous aurait fort bien formée pour pourfendre dragons et krakens. »


Longtemps, Talya avait regretté d’être comme un objet de curiosité. D’être comme un tigre d’Essos mis en cage pour le plaisir de d’autres personnes de noble sang. De n’être qu’une créature au pelage exotique, tantôt bleu ou rouge, davantage accoutumée aux arbres couverts de lianes qu’aux salles d’un palais. Ses premières semaines à Dorne avaient eu un goût particulier pour cela. Juste assez de temps pour se ressaisir, pour s’amuser de la situation. Pour la tourner à son avantage, pour que ses jambes et ses pieds apprennent cette nouvelle danse qu’on lui présentait. Elle avait fait de ses propres récits une arme aussi aiguisée qu’une épée. Une épée qui était devenue comme un bouclier pour autrui, à présent que certains craignaient de voir leurs familles rejoindre sa propre contrée. On ne l’écoutait plus forcément pour voyager mais aussi pour s’apaiser.


« Une chance que les Dieux m’aient dotée de la mémoire qui est la mienne, sans quoi je n’aurai guère pu répondre positivement à votre demande. remarqua Talya, une étincelle d’amusement dans le regard. Qu’il y a-t-il que je ne vous aurai pas déjà conté… La jeune femme glissa l’une de ses phalanges sous son menton. Pourquoi pas au sujet de Lys ? Il s’agit de la deuxième Cité Libre qu’il me fut donné de visiter en compagnie de mes frères. Rendez-vous compte, ma chère Ysolde, je n’avais que onze ans à cette époque ! Le climat y est des plus agréables. Dans les faits, je le trouve assez proche de celui de Dorne, bien qu’il puisse y être un peu plus frais dans les faits. On y trouve bien des penseurs, des érudits mais aussi des alchimistes de talent. Que cela reste entre nous, certains d’entre eux laissent même sous-entendre le fait qu’ils seraient capables de changer le plomb en or. »


La dernière phrase avait été dite sur le ton de la confidence. Si certains se disaient capables de changer quelques grammes de ce métal banal en un autre, noble entre tous, il ne s’agissait-là que de charlatans. Néanmoins, ils donnaient une petite touche d’ésotérisme à cette Cité, sorte de sœur pour la sienne. A dire vrai, Lys, Myr et Tyrosh étaient des villes où il faisait bon vivre. La jeune femme ne doutait pas que les enfants de son amie y seraient fort bien traités, bien que cela ne pourrait effacer la douleur inhérente à l’éloignement qui se serait creusé entre eux et le reste de leur famille.


« On y mange fort bien également. Je ne pourrais que vous conseiller leurs plats à base de lamproies. Le meilleur reste encore de les déguster dans les échoppes de la ville en elle-même, voire auprès de cuisiniers itinérants. Mais que cela reste entre nous. Je n’aimerai pas passer pour une sauvage. »


Un nouveau rire s’était échappé des lèvres de la Princesse à cet aveu. Son seul but, son seul vœu, était d’apaiser comme elle le pouvait la Qorgyle. Si à onze ans, son père lui avait permis de se rendre à Lys en compagnie de son oncle et de ses frères, c’est que la ville était d’une sûreté suffisante. Une ville qui saurait les tenir éloignés des tensions qui couraient en Westeros. Une ville qui leur permettrait, pour le moment, de vivre une enfance loin du fracas des épées et des boucliers. Loin de possibles flammes draconiques.


« Peut-être vous ai-je jeté un sort sans que vous n’ayez pu vous en rendre compte ? proposa Talya, agitant ses phalanges quelques instants comme si elle s’apprêtait un lancer un quelconque sortilège. On parle souvent de philtres d’amour, dans les contes et les légendes. Un philtre d’amitié n’est peut-être pas impossible, après tout. »


Une lueur amusée brillait dans les prunelles de la Tyroshi. En l’espace de quelques instants, toute tristesse semblait avoir quitté ses traits ainsi que sa voix. Ne restait plus que Talya, fidèle à elle-même, à son mantra. A cœur vaillant, rien n’est impossible. Pas même traverser le Détroit et y trouver une nouvelle forme de stabilité. Pas même résister aux flammes d’un quelconque dragon. Au moindre doute, la jeune femme répétait ces mots. Encore et toujours. Plus souvent ces derniers temps qu’auparavant, il est vrai. Et pourtant, la Tyroshi croyait toujours en leur pouvoir.


« Ysolde... » murmura Talya.


Doucement, la Tyroshi avait pris la main de la Qorgyle entre les siennes. Talya n’était pas aveugle, loin de là. Plus encore à présent qu’elle avait, elle aussi, une enfant sur laquelle il fallait veiller. Dès lors, comment ne pouvait-elle pas imaginer ce pincement, si ce n’est cet étau, qui devait prendre le cœur de son amie en ce moment-même ? Elle-même le ressentirait également, le moment venu.


« Je ne vous dirai pas de ne pas pleurer, ma tendre amie. reprit finalement la Tyroshi, sur un ton qu’elle voulait doux, bien que bas. De taire cette douleur qui est la vôtre. Car tout cela est impossible. Vos filles partent pour un long voyage, il est vrai. Mais si elles n’ont ne serait-ce que la moitié de cette force qui anime votre coeur, elles vous reviendront plus fortes encore qu’elles ne vous ont quitté. Dorne et Essos ne sont pas si différents. Elles seront bien traitées, quoiqu’il puisse advenir. Et si cela venait à ne pas être le cas… Croyez-moi bien qu’il me reste assez d’amis de l’autre côté du Détroit pour m’assurer qu’une telle erreur ne sera pas faite deux fois. »


Un nouveau sourire avait accompagné cette confidence, qui n’en était pas réellement une au demeurant. Ses amitiés avec Essos, bien que devenues plus lâches au fil des lunes pour certaines, restaient bien réelles. Si ce petit réseau lui avait permis d’obtenir présents et autres objets étonnants pour tisser ses propres amitiés à Dorne, sans doute pourrait-elle en user autrement, le cas échéant.


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« Sans aucun doute ! » Affirma Ysolde avec panache. « Je n’ai pas pour coutume de m’entourer de dindes farcies de leurs propres superficialités… Je me suffis bien à moi-même sur ce sujet ! » Continua-t-elle avant de rire aux éclats. Il était certain qu’une femme comme Ysolde ne connaissait pas de réels sujets de malheur, après tout, leur vie était tellement privilégiée que le moindre souci qui pouvait venir troubler leur existence passait pour insignifiant quand on mettait en perspective les miséreux et bien entendu, la guerre qui arrivait au galop jusqu’à eux. « Croyez-moi que, si vous aviez connu ma belle-mère, vous ne douteriez pas de mes capacités à abattre un dragon… Je n’en ai pas rencontré de plus féroce qu’elle. Elle ne crachait peut-être pas le feu, mais c’était tout comme ! » Ajouta Ysolde, avant de partir dans un nouveau fou rire. Quelle mauvaise belle-fille faisait-elle pour celle qui avait dû l’accueillir contrainte et forcé. Adryanna n’avait jamais été une tante très soucieuse du bien-être de ses nièces par alliance. Ysolde imaginait parfaitement la déconvenue de cette dernière quand son fils tant aimé, son héritier, avait malencontreusement mis enceinte celle qui devait, nécessairement, disparaître de son champ de vision tôt ou tard. Ysolde était passée de nièce à bru. Un statut peu enviable, et une place qu’Ysolde n’avait pas méritée, du moins, aux yeux de la mère de Quentyn. Sans doute, avait-elle changé d’avis avec les années et les naissances successives chez les Qorgyle. Sans jamais l’avouer cependant. « Plus vous me racontez des histoires au sujet d’Essos, plus cela me conforte dans le fait de ne jamais poser ne serait-ce qu’un doigt de pied dans cette contrée… À croire que vous êtes tous à moitié ensorcelés dans cette région du monde. Changer le plomb en or. Vous allez bientôt m’avouer que certains de vos voisins naviguent à dos de chevaux marins ! Je ne saurai pas dire si cela me surprendrait… » Ysolde fit signe à Talya de se taire. « Plus un mot, vous allez m’empêcher de fermer les yeux ce soir… » Dit-elle avant de rire à nouveau. « Trop tard mon amie, je vous vois déjà telle que vous êtes… Une petite sauvageonne ! » Continua Ysolde, tout en riant.


« L’amitié, n’est-elle pas une forme d’amour ? Plus chaste, presque plus pure en réalité… Nous ne passons pas par des étapes plus brûlantes et plus assagies, aux diables les passions, seulement l’équilibre et la constance. Je crois que cela est sans doute la plus belle forme d’amour qu’il nous est donné d’avoir, en dehors, de celle pour nos enfants. » La main de Talya vint se nicher dans la sienne, et ses mots se firent plus doux, plus calmes, plus sérieux. Ysolde comprit que son désespoir profondément enfoui ressurgissait quoiqu’elle fasse. Sa respiration se fit plus saccadée, sa douleur qu’elle pensait bien camoufler plus rougeoyante encore, elle se fit plus vive, presque à lui couper le souffle. Ysolde lâcha la main de Talya et la porta à sa poitrine qui se soulevait mécaniquement, par à-coups, et ce furent les larmes qui se mirent à couler… Un flot ininterrompu de larmes qu’Ysolde tenta, en vain, de taire pour ne pas effrayer plus encore la fillette par sa présence. Ils allaient les prendre pour les envoyer loin d’elle. Ils allaient lui arracher sa chair et son sang. Ils allaient la priver des êtres les plus importants, des plus belles choses qu’elle avait faites, des meilleures parties d’elle-même… Ils allaient les prendre et elle n’était pas certaine de les revoir. Elle n’était plus certaine de rien une fois qu’ils seraient hors de portée. Ysolde aurait avalé toutes entières les vagues pourvu que cela mette la mer et l’océan à sec. Ysolde aurait mis à mort ces princes aux cheveux argentés pourvu que cela éteigne l’incendie qui menaçait le continent. Ysolde aurait tout fait pour ne pas leur dire au revoir, un départ qui avait un goût amer d’adieux. Où étaient-ils ces dieux, au demeurant, pour laisser les événements se dérouler ainsi ? Ysolde pleurait encore, incapable de dire un mot, incapable de faire un bruit, retenant ces cris de douleur qui déferlaient en elle comme autant de poignards perçant son ventre pour la saigner de toute cette vie qu’elle avait portée en elle.

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La réaction d’Ysolde amusa Talya. A dire vrai, elle préférait voir la Qorgyle fidèle à elle-même. De bien tristes temps les attendaient. Nobles ou petites gens, leurs destins se révélaient bien proches pour une fois. D’une certaine manière, la jeune femme se rattachait à cette impression de normalité. Sans cette guerre au-delà des Montagnes Rouges, Ysolde comme elle auraient pu rire à l’envi. Comme avant. Poursuivre ces existences qui étaient les leurs, entre désert et mer. Les semaines passant, il semblait à Talya que tout prenait un goût de cendres et de terre. Tout mais pas le goût du sang. Quoiqu’il puisse advenir, tout mais pas cela.


« Vous êtes trop dure avec vous-même, ma tendre amie. contra Talya, tout sourire. Les dindes, pour reprendre vos termes, ne combattent pas de dragons. Elles ne mènent pas leurs demeures d’une main de maître sans ciller, alors même que d’autres ne les considèrent pas bienvenues. Elles ne font pas des voyages de plusieurs semaines comme vous l’avez fait vous-même par amour pour leurs enfants. Aucune d’entre elles n’aurait ne serait-ce que l’idée de se comporter de la sorte. »


Talya les connaissaient, ces femmes oisives qui se complaisaient dans ce que seul leur noble sang avait pu leur offrir. Elles n’étaient pas les seules critiquables, cependant. Bien des hommes souffraient des mêmes défauts. Ysolde n’en faisait pas partie. Le caractère qu’elle s’était forgé contre vents et marées en était la preuve. C’était de personnes comme elles dont Dorne aurait besoin, si les temps s’assombrissaient davantage encore. Ces mêmes personnes qui sauraient capables d’agir malgré la peur, malgré ce futur qui leur était inconnu. Après tout, ne disait-on pas que la Fortune souriait aux audacieux ? Il devait en aller de même pour les audacieuses !


« Essos est une terre de mystères, ma chère Ysolde. Moi-même, je ne peux me targuer de tous les connaître. Talya avait esquissé un sourire rêveur à cette pensée. Nous ne sommes cependant pas si différents que vous, au demeurant. Nous aimons, nous haïssons, nous chantons pour nos dieux, nous domptons les mers et les déserts. Voilà qui nous fait un point commun avec Dorne, par ailleurs. La jeune femme laissa échapper un léger rire. Pour le reste… Je dirais que les ouvrages que vos Mestres et vos érudits ont pu écrire sont en partie responsable de notre réputation. »


En partie. Le terme n’aurait pas pu être plus juste. Astrologues, Prêtres et Prêtresses Rouges, devins et devineresses tout cela faisait partie de l’univers où elle avait vu le jour. N’était-ce pas en Essos que les dragons avaient vu le jour également ? Dès lors, imaginer que cette partie du monde était empreinte d’une Magie ancienne et profonde, désormais disparue pour sa majorité, pouvait s’entendre.


« Oh ! s’exclama la jeune femme, faussement outrée. Me voilà fort fâchée ! ironisa Talya, avant de rire à nouveau à son tour, prouvant qu’elle ne croyait rien. Et moi qui ne souhaitait que vous divertir de quelques récits ! »


Rassurer. Le terme aurait été plus juste. Et pourtant, Talya se refusait de le prononcer. Rassurer était le signe que la tristesse avait déjà gagné du terrain. Peut-être était-ce le cas. Peut-être pas. Rassurer pour chasser le désespoir, pour lui opposer un rempart digne de ce nom. Rassurer car elle savait ce qui attendait ces enfants. Qu’elle se rappelait encore ce que cela avait pu lui faire quand sa mère avait mis un genou à terre, se mettant à sa hauteur, pour lui annoncer qu’elle deviendrait la pupille de la maison Martell. Qu’elle devait se montrer courageuse, que cela lui serait un voyage profitable. Une petite fille. Elle n’était alors qu’une petite fille qui avait hoché la tête, obéissante. Obéissante malgré les quelques larmes qui lui avaient échappé ce jour-là.


« … J’ai entendu bien des propos quant à l’amour et l’amitié. avoua doucement Talya. Vos mots me semblent cependant emprunt d’une douceur que les autres ne parvenaient pas à inspirer. Les amitiés peuvent durer là où l’amour s’éteint. La jeune femme marqua une pause. Lorsque j’étais en voyage, j’ai entendu dire que les amis étaient à la famille que nous choisissons. Celle qui ne nous est pas imposée par les Dieux et par les Hommes. Un petit rire, comme pris dans un sanglot, s’échappa de ses lèvres. Que cette famille hétéroclite est parfois la seule qui nous reste, la seule à même de comprendre les douleurs que nous dissimulons aux autres. »


Shaïra. Shaïra avait été de sa famille, de son sang. Elle avait occupé la place de cette sœur que Trios ne lui avait pas donné. Et pourtant… Après sa trahison, ce fut Myria et Elena qui se portèrent à son secours, qui veillèrent sur elle comme si elles avaient toujours été là. Comme si c’était leur propre sang qui avait été meurtri en plus du sien. C’est alors que la main d’Ysolde quitta la sienne, se portant au niveau de sa poitrine.


D’un bond, Talya se leva, sa mâchoire se crispant alors qu’elle se précipitait auprès de son amie. Au Dieu Ivre les convenances ! En cet instant, la seule chose que craignait la jeune femme était de s’assurer qu’Ysolde ne soit pas en passe de tomber au sol. Alya s’était relevée également, prenant Darna dans ses bras. D’un regard, Talya confirma son idée. A cet instant, elle et Ysolde avaient besoin de calme. La servante disparue, dans la pièce adjacente, la Princesse posa sa main gauche sur le dos d’Ysolde, tandis que sa main droite trouvait refuge sur son bras. Il fallait qu’elle puisse la soutenir, si elle venait à s’écrouler.


« Ma pauvre amie… chuchota Talya, tout en frictionnant doucement le dos de la Qorgyle. Pleurez donc, ma chère. Cela restera notre secret, je vous en donne ma parole. Je suis là… Nul ne peut vous reprocher ces larmes. »


La voix de la Tyroshi s’était perdue dans un murmure. Dévastée. La Princesse était dévastée pour sa camarade, pour cette femme qui avait été blessée jusqu’au plus profond de son âme. Le chagrin de son amie lui semblait si intense. Comment les choses auraient-elles pu être différentes ? Ysolde aimait ses enfants par-dessus tout. La guerre laissait à craindre que leurs retrouvailles ne se feraient pas avant des lunes, si ce n’est plus.


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Mother's love perfume towers even the ocean
An 304, Lune 4, Semaine 1

Un tremblement de terre qui secoue tout le château, de la pointe des tours jusqu'aux plus profondes fondations. Elle avait repoussé cette crise depuis des jours, des semaines peut-être, sans doute depuis qu'elle avait appris qu'on allait les séparer. Ysolde avait toujours été consciente que viendrait un temps où ses fils partiraient pour apprendre l'art de la guerre auprès de seigneurs autre que ceux qui se trouvaient être au sein de leur famille. Ysolde avait toujours été consciente que viendrait un temps où ses filles partiraient vers d'autres maisons, voisines ou amies, pour prendre époux et construire ainsi leur propre famille. Mais là. Maintenant. Elles n'étaient pas âgées. Elles n'étaient pas encore complètement sorties de l'enfance qu'on leur demandait déjà de voler haut dans le ciel, de voguer loin sans leur mère se tenant dans leur ombre. Quentyn avait compris la douleur de son épouse, mais l'avait-il seulement ressenti au plus profond de lui ? Ysolde, elle, avait les tripes nouées, la respiration était rendue plus difficile, le cœur manquait des battements dès que l'on évoquait ce moment à venir... Un raz-de-marée de larmes, de gémissements, elle ne put faire autrement que de laisser aller ce flot ininterrompu de sentiments plus forts les uns que les autres, plus viscérales. Était-ce seulement cette impuissance face à laquelle elle était confrontée, peut-être, depuis longtemps, pour la première fois ? Cette sensation désagréable de ne pas pouvoir se défaire de ce futur qui avançait au galop, de cette destinée déjà écrite, de ces desseins divins irrévocables. Ysolde pleurait. Elle pleurait tout en étouffant ses larmes peu dignes d'elle, peu digne de sa condition. Elle se laissait aller face à une amie, une princesse qui devenue mère devait certainement être la mieux placée pour comprendre la douleur qu'elle éprouvait... Comme toute femme devenue mère, comme tout être qui aimait, en fin de compte.

« Pardonnez-moi, pardonnez-moi... » Formula Ysolde avec difficulté en portant ses mains à ses lèvres comme pour rendre muettes les plaintes, les larmes, pour faire taire la douleur qui s'exprimait avec vigueur à cet instant présent. Passant machinalement ses doigts sous ses yeux pour essuyer l'eau qui s'en extrayait, répétant l'opération avec frénésie pour faire cesser ces rivières lacrymales. Ysolde ne se rendait pas compte à quel point ses yeux étaient bouffi de cette tristesse qu'elle avait longuement refusé d'affronter. « Pardonnez-moi, pardonnez-moi ! » Répétait-elle encore. Tentant de reprendre constance, elle parvint après de longues minutes à retrouver un rythme de respiration plus lent, à faire cesser les larmes, à calmer la vibration exercée par des lèvres chahutées par la douleur et la perte. « Pardonnez-moi, je n'aurai pas dû perdre ainsi mon calme... Mais... » L'image de ses filles lui vint soudain, leurs deux frimousses souriantes, leurs boucles blondes, leurs rires. « Comment faire autrement ? Ils me les prennent à cause d'une guerre que je n'ai pas choisie, qu'aucun d'entre nous n'a choisi. Je trouve ça... Je trouve ça... » Ysolde cherchait ses mots, levant ses yeux rougis vers le plafond avant de les fermer un long moment. « Profondément injuste. » Finit-elle par expirer avec dépit. « J'aurais voulu partir, j'aurais voulu les suivre, mais Quentyn me l'a refusé. Il veut que je demeure au Grès au cas où les Targaryen envahiraient Dorne... Que ferais-je alors, là-bas, quand bien même ils marcheraient sur la principauté ? Je ne vais pas, seule, faire rempart aux armées de Rhaegar... Ou de Viserys... Je me contrefiche de savoir qui gagne cette foutue guerre fratricide. » Ysolde se fit plus dure, plus rougeoyante de colère que de tristesse. « Qu'ils crèvent tous dans leur Donjon rouge et qu'ils nous laissent en paix. J'en ai soupé de la guerre. »

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Palais Vieux | An 304, lune 4, semaine 1



Doucement, Talya secoua la tête. Non, il n’y avait rien à pardonner. Un sourire, bien que maigre, ornait ses lèvres. A cet instant, elles n’étaient que des femmes qui pleuraient le sort de leurs enfants qui étaient partis ou qui partiraient bientôt. Des femmes qui pleuraient le sort de leurs époux, voire de leurs frères et de leurs cousins, qui devraient combattre une menace qui n’avait plus cours depuis des siècles. Juste des femmes, sans titre, comme il pouvait en exister des milliers en ce bas monde.


L’espace de quelques secondes, Talya quitta la pièce où se trouvait Ysolde pour en revenir avec un petit carré de tissu. Un mouchoir. Un mouchoir que la Princesse garda en main, alors qu’elle rapprochait d’elle-même son siège de celui de son amie. Elle ne voulait plus être face à elle, non. Elle devait être à ses côtés. Ceci fait, la Tyroshi se réinstalla, donnant le petit morceau d’étoffe à la Dornienne, lui intimant d’un petit geste de s’en saisir pour essuyer ses joues. Pas de mots, juste des gestes. Car l’Essosi savait qu’aucun mot ne pouvait apaiser une peine semblable à celle que ressentait Ysolde.


« Ce secret sera le nôtre. répéta calmement Talya. Le protocole peut se bien remettre de ce type d’entorse. »


Le sourire de la jeune femme s’était sensiblement agrandi, alors qu’elle posait sa main sur le bras de son amie. Avant son arrivée à Dorne, elle avait tenu à connaître toutes les règles qui régiraient sa nouvelle vie. Ses origines feraient jaser, après son mariage. Un fait dont Talya avait parfaitement conscience. Aussi avait-elle toujours fait en sorte de se montrer irréprochable, donnant moins de prises à ses assaillants, de fait. Puis, les lunes et les années étaient passées. Et pourtant, à cet instant, Talya se comportait comme cette princesse venue de l’autre côté du Détroit que certains avaient pu imaginer.


Un fait qui ne lui importait que peu, à ce instant.  


« Injuste, le terme est bien choisi. Talya avait fermé les yeux à son tour, plongée dans une profonde réflexion. Une injuste épreuve dont nous ne devons pas devenir les victimes. »


La jeune femme avait rouvert les yeux, les reportant sur Ysolde. Elle aussi aurait pu fuir. Sans doute aurait-elle du. Son père lui avait fait part de la possibilité pour elle de rentrer au pays. De revoir Tyrosh, loin de cette guerre qui prenait déjà tant de place dans tous les esprits. Et pourtant… Et pourtant elle avait fait le choix de rester. De prouver aux dernières vipères qui l’entouraient qu’elle avait plus de courage qu’ils ne pouvaient l’imaginer. Que l’avenir de la Principauté lui importait, à elle aussi.


« Seule non, j’en conviens. assura Talya alors que sa prise se resserrait légèrement sur le bras de son amie. Mais vous n’êtes pas seule, Ysolde. Que cela soit dans votre douleur, dans votre colère ou dans les combats à venir, jamais vous ne serez seule. Le vainqueur de cette guerre au-delà des montagnes, s’il parvient jusqu’à nous, sera accueilli non pas par quelques individus mais par un peuple entier. C’est là la grande différence entre Dorne et ces Couronnes qui se déchirent entre elles au-delà des Montagnes Rouges.  »


Talya plaçait toute la conviction dont elle était capable dans ces mots. Car elle croyait en leur victoire future. Celle qui leur ferait oublier tous les sacrifices qu’ils avaient pu faire. Celle qui prouverait au monde que leurs terres étaient à eux et à eux-seuls. Que le rattachement de leur Principauté au reste du Royaume Targaryen n’avait été qu’un interlude dans une Histoire bien plus grande et bien plus longue.

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