From now on, nothing will ever be the same. - ft. Alysanne

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From now on, nothing will ever be the same.
Alysanne Caron &  @Leo Lefford

We used to say that we were brother and sister. We used to think nothing, was every bitter. Today, I break, my promises to stay out of the emptiness. Today let's make our promises for tomorrow

Alysanne évitait le reflet du miroir qui lui renvoyait l'image du sourire en coin de Gemma. Encore rougissante au souvenir de la nuit passée, la désormais Lady Caron se préparait pour retrouver ce monde qu'elle avait oublié dès lorsqu'elle s'était retrouvée seule avec Bryce. Il lui semblait que tout son corps portait encore la sensation des caresses et des baisers échangés mais l'esprit encore timide sur le sujet de la brune embrasait ses joues. Elle doutait que telle passion puisse, un jour, s'éteindre et, bien qu'elle refusait de l'admettre, il lui tardait de pouvoir à nouveau vénérer le de son corps, l'amour qu'elle portait à son désormais mari. Elle n'était pas mécontente que leur mariage se soit fait en comité restreint : leurs familles respectives, quelques amis de marques avaient été présents pour voir la Lefford quitter le bleu de son blason natal pour les couleurs du rossignol. Lorsqu'il avait quitté leur lit, un peu plus tôt, Alysanne n'avait pu retenir un froncement de nez déçu tandis que les draps se refroidissaient en son absence, lui rappelant qu'elle avait désormais un devoir d’hôtesse qu'elle ne pouvait négliger. Gemma lui avait choisit une robe dans des tons lavande et or qui contrastait élégamment avec la noir de sa longue chevelure. La fluidité du tissus était d'autant plus agréable que le redoux ne l'obligeait à surmonter le tout d'une sur-robe plus chaude. A l'extérieur brillait un grand soleil qui laissait présager d'une journée magnifique. Lorsqu'elle eut finit de s'apprêter, la brune décida de s'accorder encore un peu de paix avant de ne retrouver les siens. Elle ne doutait pas des taquineries dont sa nièce la gratifierait avec humour ou de la curiosité amusée de Leonella sur ce qui s'était passé dernière les portes closes de la chambre à coucher. Pour l'heure, elle voulait juste profiter des derniers moments de solitude qu'elle pouvait s'accorder, se permettant la faiblesse d'un sourire pudique au souvenir des talents de son amant ou d'un battement de coeur douloureux à l'idée que, bientôt Alyx et Leo s'en rentreraient dans l'Ouest. On ne pouvait tout avoir, songea Alysanne. Alyx n'était plus une enfant et bien qu'elle ne douta pas que son affection fut réciproque, il était temps qu'elle vole de ses propres ailes sans avoir à vivre le regard inquiet de sa tante en permanence.

Mais inquiète, Alysanne le serait toujours. Alyx était tantôt une soeur, tantôt une fille. Ce voyage avait été l'occasion d'une ultime annonce dont elle avait été spectatrice et qui, la ravissant pour le nom des Lefford, lui avait fait prendre conscience qu'ils ne pouvaient s'attarder. Si le temps et les dieux le permettaient, elle pourrait la rejoindre avant le terme de cette grossesse, être présente pour elle bien qu'elles ne vivent plus sous le même toit. Mais tant de choses pouvaient arriver d'ici les prochaines lunes. Nul n'était ignorants des tensions existantes dans le royaume ... Ou peut être qu'elle même serait retenu auprès de Bryce pour la même raison qui poussait les Lefford à reprendre la route de la Dent d'Or. Son regard descendit sur son abdomen, matrice de son premier devoir d'épouse. Elle ignorait combien de temps il lui faudrait pour donner au Caron un premier enfant : Leonella lui avait écrit bien des lettres, dans les premières années de son mariage, sur sa crainte d'être stérile et Alysanne savait qu'elle n'était plus une jeune fille. Toutefois, plutôt que de songer à ce qui deviendrait sa priorité première dans les prochaines semaines, elle se réjouissait de l'annonce de l'héritière Lefford. Elle connaissait la pression que Leo mettait sur les épaules de sa fille pour qu'elle donne un garçon à la famille. Alysanne s'était inquiétée, au début de son mariage, de l'absence d'enfant mais après sa fausse couche, elle n'avait plus commenté les choix et agissements de sa nièce. La naissance d'Erenna avait ravi l'aînée qui n'avait plus aborder le sujet avec sa nièce à part en de rares occasion : si Alyx était elle même une héritière, quel problème y avait-il à ce qu'elle donne elle même une fille pour lui succéder. Ce n'était pas une pensée que partageait son frère et si Alysanne désapprouvait la manière dont Leo scrutait le ventre de sa fille en rêvant à la naissance d'un petit fils, elle en comprenait la raison.

Ce fut en rejoignant les pièces emplies de vie et du bruit des matinaux visiteurs de Serena qu'Alysanne repéra son frère. Malgré sa sévérité et son exigence constante, Leo n'avait jamais manqué de bonté à son égard. Il l'avait presque élevé, prenant le relai de parents absents, alors même qu'il n'était qu'un jeune homme et en cela, il garderait à jamais une place d'importance dans son coeur. « L'air n'est-il pas encore bien frais ce matin ? » lui demanda-t-elle avec un sourire, laissant Gemma partir vers d'autres occupations. « Malgré tout ... Cela nous change de nos montagnes ... » fit-elle constater, cherchant dans le visage de son frère, un signe, une émotion qui pourrait l'aider à discerner dans quel état d'esprit il se trouvait. Ils n'avaient que peu parler de ce que son départ provoquait en lui, de la façon dont il le vivait, préférant taire les sentiments au profit de l'organisation qui serait la leur désormais. Mais à ce moment, Alysanne ne voulait pas parler avec celui qui, depuis toujours, avait été son seigneur, juste avec son frère.

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Alysanne n'était pas naïve au point de croire que personne ne parlerait de ses noces, bien qu'elles eurent lieu en petit comité. Le remariage du seigneur de Serena devait sans doute être source de bien des conversations, surtout après les évènements de Lestival l'impliquant lui et sa précédente épouse. Quant à elle ... Qui aurait pu penser qu'une femme de son âge puisse encore prétendre à trouver un si profitable mariage ? On se moquerait bien des sentiments qui motivaient les noces, jasant de l'âge avancée d'une mariée peut être trop vieille pour enfanter ou souhaitant, avec plus ou moins de bienveillance, que ce mariage connaisse une fin plus heureuse et discrète que le précédent. Mais Alysanne n'en avait cure. Elle se fichait bien de ce qu'on pouvait dire d'elle ou de ses motivations, elle avait la réputation de sa famille pour elle, la puissance et la richesse des Lefford et elle ne plierait devant aucune insinuation. Il était indéniable qu'avec ce dernier mariage, Leo Lefford avait arrangé d'avantageuses unions pour sa famille. Leonella pour sceller une alliance avec les Frey des Jumeaux, Alyx à son cousin Lannister pour renouveler l'amitié historique des Lefford avec Castral Roc et maintenant le mariage de sa plus jeune soeur avec le seigneur d'une maison majeure de l'Orage ... Pour sur que vue de l'extérieur, cela devait paraitre bien joué de la part de la Dent d'Or. Elle doutait, cependant, que cela soit la préoccupation de Leo. Il n'avait pas caché le chamboulement que son départ causerait, dans leurs habitudes et dans le fonctionnement de la maison et elle était persuadée que, même si Bryce avait été seigneur d'une maison moins importante, il aurait finit par donner sa bénédiction malgré tout.

Les premiers mots, bien superficiels en comparaison de ce qu'ils avaient pu échanger, eurent le don de sortir le seigneur Lefford de son silence. Alysanne hocha la tête au bref son de sa voix, attendant qu'il se décide à poser des qualificatif sur ce qui semblait le troubler. Ce fut une question qui passa ses lèvres. Une question simple mais si compliquée. Une question si anecdotique et pourtant si importante. Alysanne songea aux lunes passées, aux années qu'elle avait vu défiler. Dans son esprit s'opposait la familière forteresse ouestienne qui l'avait vu naitre, dans laquelle elle avait grandit, et ce château au carrefour de trois grandes régions, à l'histoire inscrite à même la pierre. Nulle demeure ne pourrait se comparer à ce qu'elle avait vécu auprès des siens, les souvenirs remontant dans son esprit comme s'ils avait eut lieu la veille. La voix lointaine de son père, les pleurs d'une Alyx ayant à peine quelques jours, la douceur d'Orélia, le regard sévère mais fier de Leo. Elle avait vécu tant de chose auprès d'eux, tant de joies immenses et de tristesses pudiques. Ils lui manquerait indubitablement. La discrète mais réelle complicité qui l'unissait à Leo, l'amour inconditionnel qu'elle avait pour Alyx. Ils ne disparaitrait pas, mais leur absence la rendrait surement triste parfois. Cependant, Alysanne ne pouvait ôter de son esprit les semaines passées auprès des Caron l'an passé. La petite main d'Erich dans la sienne tandis qu'il lui montrait des cachettes dans les jardins enneigés, le sourire bienveillant de Lady Bethany lorsqu'elle lui avait fait ses adieux avant de rentrer aux Eteules avec son époux. Mais plus que tout, elle repensa à cette soirée dans les appartements de Bryce et au baiser qu'ils avaient échangé, scellant une promesse, un engagement. « Je pense ... » dit-elle en glissant son bras autour de celui de son frère. « Je pense qu'il me plairait que Serena soit moins loin de la Dent d'Or. » confia-t-elle avec un léger sourire empreint de nostalgie. Deux lunes de voyage, sans compter le temps sur place, représentait un déplacement important qu'elle ne pourrait faire aussi régulièrement qu'elle aurait aimé. Mais elle se promettait de leur écrire autant que possible et de leur rendre visite dès qu'elle en aurait l'occasion, consciente que l'état de la maison Caron ne permettait guère à Bryce d'avoir le loisir de s'absenter longtemps. Elle espérait toutefois pouvoir se rendre dans son fief natal prochainement: l'annonce qu'Alyx avait fait avait ravi son coeur tout en l'inquiétant de se savoir si loin quant sa nièce pourrait avoir besoin d'elle. « Mais ... Oui. Je crois que j'ai trouvé un chemin qui m'apportera le bonheur. » ajouta-t-elle avec un sourire tandis que ses yeux regardèrent l'une des fenêtres donnant sur les jardins baigné d'un soleil timide mais présent. « Bryce est quelqu'un de bien. Lors de mon séjour, je lui ai trouvé quelques ressemblance avec toi ... » dit-elle d'une voix mutine, songeant que bien avant cela, déjà, elle avait loué son sens de la famille et admiré l'inquiétude réelle qu'il portait au sien, tout comme Leo pouvait le faire avec les deux femmes qui peuplaient son château. « Tu vas me manquer, Leo. » lui avoua-t-elle. Il n'y aurait eu que lui ou Alyx pour la retenir, que pour eux qu'elle aurait pu sacrifier ce bonheur qu'elle entrapercevait dans les bras de l'orageois.

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Leurs relations n'avaient pas toujours été au beau fixe. Fut un temps, avant même Lestival, Alysanne avait pensé que le petit secret de leur famille aurait sonné le glas de leurs relations. Trop jeune, trop embrumée dans le souvenir qu'elle gardait de son père, elle avait tenté une confrontation dure, frontale, avec lui pour comprendre de quoi il en retournait. Comment un homme tel que lui, qu'elle avait tant admiré, pouvait être responsable de la mort de leur père ? Comment pouvait-il vivre avec le poids d'un parricide, certes indirect mais il demeurait la raison de la chute du seigneur Lefford ? La faille dans sa confiance. La faille dans leur binôme si bien huilé. Lorsqu'Alyx avait annoncé sa grossesse, lorsqu'il avait demandé sa présence à ses côtés à Lestival pour pallier à l'absence de son héritière, Alysanne s'était demandé si c'était un premier pas vers un retour à leurs relations passées ou s'il voulait juste la garder à l'oeil. Après tout, un Lefford en avait bien défait un autre. L'affection inconditionnelle d'Alysanne pour Alyx, nièce préférée entre toute, était-elle plus forte que celle qui la liait à son frère ? Un frère qui, par sa colère, la terrorisait ? Car telle était la réalité de leur lien : elle aimait Leo autant qu'elle le redoutait, admirait ce seigneur et frère autant qu'elle pouvait être paralysée par ses mots. Trop grande affection menait souvent à déception lorsque les espoirs se voyaient déçus, lorsque les sentiments étaient heurté par le doute. Alysanne en avait voulu à Leo de ne pas avoir été honnête au sujet de leur père. Elle lui en avait voulu de lui avoir arraché cet homme dont elle gardait doux souvenir avant de découvrir la face sombre d'un homme qu'elle n'avait, semblait-il, pas réellement connu. Elle l'avait maudit pour l'avoir laissé à l'écart d'une telle vérité, jugeant que son silence ne pouvait être que la preuve de l'aspect criminel de ses intentions envers leurs géniteurs avant de comprendre que ce n'était que protection. Fine frontière de haine et d'amour qui avait failli briser ce lien si cher à son coeur.

Car si aujourd'hui, son coeur était à Bryce Caron, Leo Lefford demeurerait à jamais l'un des hommes les plus importants de sa vie. Leur duo était assimilable à un couple dépourvu de romance ou d'attirance physique : elle palliait à l'absence d'une Dame de la Dent d'Or pour qu'il ne s'épuise pas à la tâche, pour laisser à Alyx, un héritage dont elle soit fière. Le seul amour qui les unissait était celui du sang, de la certitude qu'au sein des montagnes sur lesquels ils régnaient, il n'y avait d'astre plus brillant que leur nom, qu'ils ne ploierait que face à Castral Roc mais qu'au sein des familles de l'Ouest ou des régions voisines, ils gardaient la tête haute. « Je ne crois pas t'avoir vu un jour si curieux, cher frère » répondit Alysanne, détournant le regard avec un sourire léger. Ses noces la rendait joyeuse, taquine au point d'en oublier la gêne que provoquait la demande de Leo de livrer le contenu d'une pensée si intimiste. « Le sens de la famille. » finit-elle par dire, son regard se perdant vers une fenêtre autant que dans ses souvenirs de Lestival. « Quand je l'ai vu avec Lady Bethany, avec son fils ... Je retrouve la force de ce qui nous unit nous, Lefford. La force de ce sang que nous partageons, Leonella, toi et moi, et l'espoir que nous avons tous lorsque nous regardon Alyx ... » explicita-t-elle. La venue de sa soeur depuis les Jumeaux était une occasion unique qu'ils avaient d'être tous ensemble : une première depuis des années. Ne manquait plus que Myrranda pour parfaire l'adelphie Lefford au grand complet mais l'aînée avait disparue depuis des années, emportée par la maladie. Entourée de son frère, et de sa soeur préférée, pouvant compter sur la présence d'Alyx, Alysanne faisait ses adieux au soleil de son blason natal avec ceux qui comptait le plus pour elle. Elle devenait une Caron, un rossignol orageois mais n'en demeurerait pas moins une Lefford de sang, une ouestienne dans l'âme à défaut de pouvoir offrir à l'Ouest son coeur. « Je me suis parfois demandé pourquoi tu n'avais jamais voulu reprendre d'épouse après Orélia ... » dit-elle après un silence. « Surtout avec le poids qui pèse sur les épaules de ta fille mais ... Je crois que je comprends désormais. » dit-elle en reportant son regard sur le seigneur de la Dent d'Or. Son devoir était moindre, face à celui d'un seigneur, et ses responsabilités également. Cependant, elle n'était pas certaine de pouvoir accepter d'un autre, ce qu'elle avait reçu de Bryce, ni pouvoir donner autant que ce qu'elle avait pu avoir à offrir depuis leur rencontre. La pression que Leo mettait sur Alyx, attendant la naissance d'un garçon, lui paraissait toujours, par moment, injuste, mais elle comprenait qu'il ne puisse envisager d'accomplir cette tâche de lui même. Elle n'aurait sans doute jamais une idée précise de ce qui avait retenu son frère sur la question mais elle abordait le sujet sous un angle de réflexion différent à présent. « Avez-vous prévu de rester un petit peu ? Maintenant que le mariage est passé, je me doute que tu vas vouloir rentrer rapidement à la Dent d'Or. » D'ordinaire, les absences du seigneur des lieux était pallié par la présence de sa soeur, ou celle de son héritière. Mais la famille au complet s'étant réunies à Serena, le domaine des Lefford demeurait entre les mains d'hommes de confiance de Leo, une première depuis son accession au pouvoir.  

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Alysanne Caron &  @Leo Lefford

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Si elle fut surprise du qualificatif par lequel il la nomma, assez rare pour qu'elle sache l'apprécier, elle n'en fit guère mention, préférant se taire et savourer la chose, un léger sourire sur les lèvres. Elle qui craignait la pente glissante sur laquelle le sujet d'Orélia conduisait généralement se sentait rassurer par la marque d'affection témoignant de la sincérité du seigneur Lefford, dépourvu d'ironie ou de cynisme. Son regard s'assombrit quelque peu à l'idée que d'ici deux jours, les banderoles au soleil d'or aient disparues et que ceux qu'elle aimait tant quitte Serena. Si une telle tristesse la prenait alors qu'elle demeurait auprès d'un homme qu'elle aimait, elle n'osait songer à ces jeunes filles qu'on accompagnait auprès d'un inconnu, presque vendue pour une alliance quelconque, et qui demeuraient, seules, dans leurs nouvelles demeures sans aucun point de repère. Etait-ce ce qui avait motivé Leo à attendre pour donner sa bénédiction ? D'être certain qu'elle soit prête à mettre des centaines de lieues entre eux sans risquer de regretter son choix. Elle se força à éviter de penser à son réveil pour ne pas rougir, songeant qu'elle cesserait sans doute de se morfondre bien vite si elle partait sur ce terrain de pensée. Refoulant le pincement au coeur que l'idée de ce départ provoquait, elle retrouva son sérieux habituel, cet air qui avait été celui de l'intendante que Leo avait forgé et connu. « Penses-tu que Lord Tywin aura envoyé des directives d'ici à ton retour ? » demanda-t-elle, glissant vers le brun, un regard en coin. Il semblait évident que les tensions finiraient par éclater : Leonella lui avait déjà confié ses inquiétudes sur l'état du Conflans, prenant la crise de succession des Frey comme exemple. Alysanne ne savait qu'en penser mais les récits qui lui était parvenus de Winterfell, du retour du prince Viserys étaient annonciateurs de quelque chose que tous se refusaient à nommer. Comme si se taire empêcherait les choses d'éclater ! Cependant, la jeune mariée n'était plus embrumée par les festivités de ses noces et la joie des siens autour d'elle. Si Leo et Alyx devaient rentrer, Leonella ne tarderait pas à repartir également. Et le quotidien se rappellerait bien vite à leur bon vouloir.  « Cette guerre m'inquiète, Leo. Des dragons sur le champ de bataille ... Ça change tout ! » lui dit-elle à voix basse tandis qu'ils passaient devant une porte qui auraient pu abriter des oreilles indiscrètes. Elle avait tut l'existence de la créature que Cersei dissimulait, jusqu'à ce que son amie se promène ouvertement avec mais ce jeune dragon qu'elle avait vu, en contrebas de Castral Roc, des lunes auparavant, n'était rien en comparaison de celui, monté, que le prince déchu semblait avoir amené sur le champ de bataille nordien. Un dragon qui, à en croire les témoignages n'étaient pas seul cette nuit là. Ils pouvaient combattre des hommes : elle avait foi en Leo, en Daven ... Mais des dragons ... Cela n'avait jamais réussit aux armées opposées à ces dragonniers que de se trouver face à face lors d'une bataille. Elle baissa les yeux, admirant les mouvement fluide de sa robe comme un moyen de fixer son attention sur quelque chose. « J'ai peur pour toi et je m'inquiète pour Alyx. Tout ça ... Ce n'est pas bon pour elle. Pas en ce moment. » ajouta-t-elle un regard insistant. Au delà de l'air barbouillé d'Alyx et de ses humeurs encore plus difficiles qu'à l'accoutumée, amenant Alysanne à se poser des questions, les retrouvailles du couple permettait d'espérer une heureuse nouvelle là où la guerre n'en apporterait aucune. Elle craignait que toutes ces nouvelles nuisent à la santé de l'héritière, à sa capacité à concevoir et à porter un enfant autant qu'à lui donner naissance. Alyx avait déjà connu le drame d'un accouchement dramatique, Alysanne craignait que de mauvaises nouvelles, la perspective de la mort de son père ou de son mari, ne soit néfaste à sa santé. Maintenant qu'elle ne serait plus là, il n'y avait plus que les deux hommes pour veiller sur elle ... Et cette pensée n'aidait pas la trentenaire à se détendre.

Par une fenêtre, Alysanne observa le blason de la maison Caron, flottant au vent sur un oriflamme qui avait été là après le gros des festivités. Son blason, à présent, songea-t-elle, se remémorant l'instant où Bryce avait déposé sur ses épaules le manteau jaune et noir de sa famille. De soleil, elle devenait un rossignol et le bleu et l'or des Lefford serait remplacé peu à peu jusqu'à ce que son coeur batte autant pour Serena que pour son seigneur. « Qu'il est étrange de devoir maintenant songer que mon suzerain n'est plus Tywin Lannister. Je vais mettre un peu de temps à m'habituer à songer à Lord Stannis et à Accalmie avant Castral Roc. » remarqua la jeune femme sur un ton plus léger. Cette idée d'une suzeraineté différente était marquante, parlante mais moins intime que de songer que celui qui, aujourd'hui, était son seigneur et maître n'était plus l'homme qui se trouvait à son bras. Plus de trente années auprès de Leo ne disparaitrait jamais, mais c'était devant Bryce qu'elle devrait à présent répondre et pour sa nouvelle famille, son nouveau fief qu'elle devrait oeuvré. Les Lefford auraient toujours une place particulière dans son coeur, et elle se battrait bec et ongle pour les interêts d'Alyx autant que pour ceux de la Dent d'Or, mais rien ne serait comme avant à présent. « Mais je doute que mon époux ne me donne autant de responsabilité que je pouvais en avoir à la Dent d'Or, du moins pas tout de suite ... » S'ils se connaissaient bien plus que la plupart des épousés lors de leur mariage, ils leur restaient encore beaucoup à découvrir l'un sur l'autre. Ils n'avaient encore parlé du rôle que Bryce désirait qu'elle joue. Bien sur, au niveau familial, il avait toujours été très clair et elle avait accepté cela bien avant d'accepter sa demande en mariage. Mais sur le reste, ils n'avaient eut l'occasion de s'accorder. Alysanne devrait apprendre les subtilités des terres de l'Orage, des relations que son époux entretenait avec ses alliés ou avec ses rivaux et tout ce qui lui permettrait de pouvoir habilement soulagé son mari. « ... Je vais devoir faire mes preuves et montrer à tous qu'Alysanne, de la maison Lefford, est tout aussi redoutable que son grand-frère lorsqu'il le faut. » ajouta-t-elle, à la fois sérieuse et taquine alors que la fin de sa phrase s'achevait dans un sourire. Elle ne voulait pas qu'il s'inquiète pour elle car elle ne doutait pas d'être capable de réitérer ce qu'elle avait fait à la Dent d'Or, ici à Serena, avec un peu de temps. Resserrant son bras sur celui de son frère, son sourire s'accentua. « Ne pourrais-tu pas les regarder avec ce regard assassin que tu fais si bien ? Juste histoire de graver cela dans leur mémoire pour qu'ils soient pétris de terreur lorsque je serai en colère ? » demanda-t-elle, amusée par le souvenir que sa prise de responsabilité au chateau avait eut sur la maisonnée. D'abord septique, elle avait apprit de son frère à offrir un regard qui ne laissait place à aucune question, à montrer une détermination sans faille, à ne laisser passer aucune émotion qui puisse nuire à son imagine. « Si je demande à Alyx ... Mon mari devra faire face à une grande vague de démission, je le crains. » ajouta-t-elle avec un rire. L'héritière n'avait pas eut besoin de passer par ce genre d'apprentissage : comme si le sang de Leo, qui coulait dans ses veines, rendait l'exercice inné, elle connaissait bon nombre de servante terrorisées par la jeune fille et se demandait si cela n'avait pas joué dans la décision de Gemma de demeurer avec elle, quittant tout pour venir à Serena.

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Alysanne Caron &  @Leo Lefford

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La brune hocha la tête distraitement, réponse automatique au récit que lui faisait son frère. « C'est une drôle de personne oui ... » confirma-t-elle tandis que l'image de Renly Baratheon s'imposait à elle. Elle avait entendu bien des ses choses sur le cadet de la famille suzeraine de l'Orage, plus encore en étant dans l'entourage de Cersei. La Lannister elle même n'avait pas caché que c'était pour retrouvé cet homme que son époux avait trouvé la mort lors de l'épidémie de peste rouge, une confirmation à ces rumeurs qui s'étaient accentuées lorsque le Baratheon avait porté les couleurs de Haujtardin lors du tournoi de Lestival. A cette époque, Alysanne était loin de penser que sa personne serait représentée par un tel énergumène. Elle avait perçu le regard dure de la suzeraine de l'Orage ou la pâleur fantomatique de l'épouse, née Redwyne, du chevalier. Car c'était bien la rose d'or et non la grappe de raison de La Treille qui habillait ser Renly. Cependant, si elle n'avait qu'à demi crut les tentatives d'excuse au sujet d'un hommage que le jeune homme rendait au cousin de son épouse, elle devait reconnaitre qu'il possédait une aisance certaine au sein des nobles. Si Alysanne doutait qu'il ait le recul et la sagesse nécessaire pour être un bon seigneur, il avait un relationnel impeccable qui faisait de lui un bon émissaire. Ils n'avaient échangé que quelques mots lorsqu'il était venu la saluer et lui souhaiter la bienvenue dans l'Orage, mais il avait tout d'un être fort charmant bien qu'elle peinait à l'imaginer ailleurs que dans la région qui l'avait vu naître : un tel homme né au sein du Roc aurait tôt fait de rentrer dans le rang. Cependant, la présence de Ser Renly s'accompagnait d'un message de Lord Stannis en personne : Alysanne aurait pu être impressionnée de la proximité que son époux semblait avoir avec Accalmie si elle n'avait su l'aide apportée par les Baratheon dans la résolution du scandale entourant le premier mariage de Bryce. Annulation des noces mais reconnaissance de la légitimité d'Erich, la maison Caron avait pu compter sur le soutien de son suzerain auprès du Roi mais aussi pour tout ce qui concernait cette femme que la née Lefford s'interdisait de nommer. « Crois-tu que les choses seront différentes de la dernière guerre ? Crois-tu que Lord Tywin prendra position ? Après tout, il est au conseil restreint, ce qui fait une grande différence avec l'époque de la rébellion. » demanda-t-elle finalement. Lors de la rébellion, Lord Tywin avait quitté son poste de Main du Roi quelques temps seulement avant que n'éclate la colère du Cerf. Son absence de Port-Réal lui avait permit de faire patienter ses troupes jusqu'au dernier moment et l'Ouest n'avait connu les dégats des régions adjacentes. Cependant, Lord Tywin était à présent Maître de la Guerre : il était, de fait, compté dans les soutiens du Roi Rhaegar mais Alysanne se demandait s'il patienterait de voirà qui la guerre serait profitable ou s'il prendrait ouvertement position en envoyant des renforts hors de ses frontières. Elle songea à elle-même, à Leonella, à toutes ces ouestienne de naissance mariées hors des familles loyales aux Lannister qui pâtiraient peut être d'une telle attitude mais elle n'en dit mot. « Cersei m'a confié que son père n'était guère enchanté de l'existence du sien ... » Soupira la jeune femme. Maintenant, l'existence de la créature de la lionne était connu mais l'avis d'Alysanne n'avait changé : si Castral Roc se trouvait en mauvaise posture, la présence d'un dragon serait forcément un avantage à ne pas négliger. Que se passerait-il dans le cas inverse ? Être assiégé par un dragonnier ne risquait-il pas de forger de nouveaux Harrenhall à travers les Sept Couronnes ?  Elle se demanda ce que ferait Bryce dans ce cas. Ce que ferait Leo. Lutteraient-ils pour leurs convictions ou céderaient-ils pour sauver leurs vies et leurs familles ?

Une chose était certaine, son changement de nom ne remettait nullement en question l'affection qu'elle avait pour les Lefford. Elle tentait de se rassurer en se disant qu'elle ne cesserait jamais de voir Alyx comme l'enfant qu'elle avait été, la bridant de fait dans sa vie de femme et de dame. Mais la vérité était moins simple : qu'importe le choix qu'elle aurait fait, Alysanne aurait du faire un trait sur un être cher à son coeur. Cette fois, elle avait fait un choix pour elle plus que pour son nom, plus que pour Alyx. Si l'héritière ne lui avait pas assuré qu'elle était capable de gérer les choses, son choix aurait-il été différent ? Elle ne le saurait jamais et il était trop tard pour y penser bien que Leo lui assurait qu'elle était tout à fait capable, affirmation dont la brune ignorait s'il y croyait réellement ou s'il le disait pour la rassurer. Elle ne put retenir son rire alors qu'il affirmait que cela ferait fuir tout le personnel qu'embauchait Bryce, un rire qui se transforma en sourire tendre. Leo n'était pas des hommes à s'étendre en compliment et propos rassurants aussi apprécia-t-elle l'assurance qui émana de ses paroles. Elle était capable, elle était née Lefford. « Et je le serais toujours Leo. » répondit Alysanne que la sincérité de son coeur forçait à vocaliser ce fait. Tout comme Lady Bethany était une Selmy par les noces mais demeurait une Caron par le sang, et attachée à ce qui advenait de son frère et de son neveu. Alysanne voulait ça. Elle savait que La Dent d'Or était bien plus loin que Les Eteules mais cela ne l'empêcherait pas d'entretenir une forte relation avec sa maison natale. « Je dois veiller aux intérêts des Caron, des enfants que j'aurai, d'Erich mais ... » commença-t-elle, ajoutant son nouveau beau-fils dans l'équation : il n'était plus que l'enfant de Bryce, il n'était plus qu'un héritier à convaincre, il était désormais son fils, bien que son sang ne coulerait jamais dans ses veines. Elle devait prendre soin de lui comme s'il était à elle. Elle posa sa main sur celle de Leo. « Je n'oublierai jamais ceux d'Alyx. Ou les tiens. » assura-t-elle alors. Son mariage était une union basé sur une attirance, un amour certain, mais il avait fait l'objet de négociation entre Leo et Bryce, et en cela elle était certaine qu'il y avait beaucoup à retirer des relations entre les deux fiefs. Peut être étaient-ils éloignés mais au moins, ils ne se faisaient nullement concurrence et elle voulait animer une nouvelle dynamique dans les échanges des deux maisons. « Peut être est-ce mon mariage tardif mais je ne cesserai jamais d'être une Lefford. Lorsque les choses se seront apaisées, j'espère que que mes enfants pourront jouer avec ceux d'Alyx autant que j'espère qu'ils seront proche de leurs cousins Selmy ou leur demi-frère. » Si les dieux étaient généreux, elle donnerait naissance à un petit garçon ou à une petite fille dès que possible, assurant à Bryce qu'elle était un bon choix et non un simple élan du coeur. Lorsque la guerre qui s'annonçait s'achèverait, d'une manière ou d'une autre, elle espérait que des jours ensoleillés viendraient ponctuer leurs existences. 

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Alysanne Caron & @Leo Lefford

We used to say that we were brother and sister. We used to think nothing, was every bitter. Today, I break, my promises to stay out of the emptiness. Today let's make our promises for tomorrow

Alysanne hocha la tête : personne ne le disait réellement ouvertement, mais Tywin Lannister avait bien attendu avant de se positionner en faveur de Rhaegar Targaryen ou du rebelle Baratheon, à l'époque. Malgré son titre de Maitre de la Guerre, rien n'assurait le camp du vieux lion et nul ouestien n'agirait sans l'accord explicite du redoutable suzerain. On aurait pu croire que les titres et la présence au conseil restreint positionnerait le seigneur de Castral Roc, mais Alysanne s'inquiétait de n'avoir rien entendu de sa part à l'exception de la militarisation des fiefs ou de la surveillance des routes. L'Ouest se protégeait, comme toutes les régions le faisaient avec l'imminence d'une guerre qu'on ne pouvait plus feindre de ne pas voir arriver, mais Alysanne ignorait encore de qui. En un sens, cela la rassurait quant à la sécurité de son frère et de sa nièce : l'Ouest n'avait jamais failli depuis que Lord Tywin était au pouvoir. Il avait rendu ses lettres de noblesses à une maison malmené par des années de passivité et de corruption et avait imposé son autorité de manière stricte mais durable sur toute la région. Cependant, elle ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter de l'absence de position explicite du suzerain. Même si elle devenait orageoise par ses noces, Alysanne avait l'Ouest dans le sang et elle savait que la réputation de Lord TYwin n'avait rien d'usurpée. Une réputation qui serait sans doute vitale dans les batailles à venir. « Les choses sont différentes aujourd'hui : la balance des forces est déséquilibrée par la présence de dragon. J'espère que cela n'empêchera pas les hommes de se battre mais ... La dernière fois que des dragons se sont mêlés d'une guerre cela s'est très mal fini. » rappela Alysanne. Conquête d'Aegon I ou Danse des Dragons, rien de bon n'advenait jamais lorsque des créatures ailés et cracheuse de feu intervenaient.

Alysanne soupira « Fais attention à toi Leo ... Et à Alyx également : je sais qu'elle a toujours eut un caractère très affirmé et qu'elle est forte mais, j'ai peur qu'elle pousse trop loin ses limites. Elle est encore jeune. » Elle s'efforça de prendre un ton ferme, mais elle doutait que Leo perçoive la source de son inquiétude. La dévotion de la fille pour son père, pour combler ses attentes, était-elle que l'ainée craignait pour la santé de sa protégée. Combien de femmes étaient morte pour offrir un fils à leur famille ? Alyx était la seule héritière de Leo Lefford, et Alysanne craignait que l'obsession de son frère à avoir un petit fils ne finisse par lui couter ce qu'il avait de plus précieux. Il y aurait bien Erena pour remplacer sa mère, mais une fois encore, l'enfant n'était pas le garçon tant désiré par le seigneur de la Dent d'Or. A la naissance de l'enfant, Alysanne avait temporiser, arguant que si Leo voulait tant un garçon, il aurait du s'y prendre plus tôt et le faire lui même. Une pique dans les disputes qu'ils avaient pu avoir, une tentative de voir Alyx profiter de sa fille plutôt que de regretter de ne pas avoir eut de garçon. La dynamique de ce duo finissait par la dépasser : son départ valait mieux que de n'être écouté de personne mais elle redoutait ce qui pourrait arriver maintenant qu'elle n'était plus là pour se ranger à la raison. Alyx était jeune, Daven était jeune : ils avaient encore de nombreuses années pour agrandir leur famille et donner le garçon tant attendu par le seigneur Lefford. De plus, en tant que seule dame présent à la Dent d'Or, Alyx aurait bien plus de chose à gérer qu'auparavant : une surcharge de travail qui aurait sans doute son lot de conséquence sur sa santé qu'un stress supplémentaire ne ferait qu'aggraver. « Erena va tant me manquer ! J'aimais tellement pouponner. » reprit-elle d'un ton plus léger, éloignant le sous entendu de ses paroles précédentes par la mention de la plus jeune des Lefford. « Puisse cette guerre se terminer promptement, que je puisse voir mes petits-neveux grandir sans craindre d'être complètement sénile lors de notre prochaine rencontre. » La plaisanterie gardait le gout de l'inquiétude. Nul ne pouvait prédire ce qui adviendrait dans les lunes à venir.