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Danger that we sense is the one that troubles the most ▄ celia

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Danger that we sense is the one that troubles the most

« N'es-tu pas heureuse de nous revoir, Hortense ? » Demanda Marq tandis qu'il rencontrait le mutisme de sa sœur. Hortense était mal à l'aise, et peinait à dissimuler cette gêne qui grandissait au fur et à mesure de la conversation qu'elle avait avec son frère et son père. Elle tentait de se remémorer le lâcher prise dont elle avait su faire preuve quelques instants auparavant aux côtés de Robar Royce. Il ne restait plus rien de cet instant. « Devrais-je l'être ? » Répondit-elle sèchement. Marq releva les yeux vers son père, qui, dans un soupir, quitta la table avec son verre à la main. Il afficha un large sourire sur son visage constellé de taches de rousseur et se fondit dans la foule. « Que t'arrive-t-il enfin ? Nous ne sommes pas vu depuis des lunes, tu es dame de compagnie de la reine Alyria, tu devais avoir tant de choses excitantes à me raconter… À nous raconter. » Expliqua Marq, soucieux. Hortense demeurait de marbre, refermée dans son hostilité apparente envers son frère. Il ne parvenait pas à défaire les bras croisés de sa sœur qui dansait du genou comme une enfant impatiente. Hortense s'impatientait oui, que Margaery Targaryen la rappelle à elle, que ce maudit mariage se termine, que le suivant se suive et qu'elle soit loin de ses amis, sa famille. Hortense en voulait à son père, et d'autant plus à son frère, resté inactif face à son départ, à son exil vers la cour. Hortense n'avait rien demandé, elle. Ils n'auraient pas dû se séparer, et, de facto, se retrouver. Ils auraient dû demeurer ensemble, à Château-Rosières, comme depuis leur enfance. Tous les trois, avec Lewys, et leur armée de cousins. « Ortie... » Essaya Marq. Hortense le dévisagea et s'approcha, tirant sa chaise vers lui. « Tu veux savoir, Marq ? Tu veux vraiment savoir ce que je pense de ma nouvelle condition... » Hortense fit la moue. « Je continue de penser que ce n'est ni le lieu, ni le moment. Mais soit. Puisque père et toi ne cessez pas de me harceler. Je vais te le dire. » Hortense plongea son regard dans les yeux de son aîné. « Prêt ? » Hortense posa ses mains sur ses genoux, prit une grande respiration. « Vous m'avez envoyé dans une fosse aux serpents. Papa est fier. Mais fier de quoi ? Oberyn Martell a failli être exécuté sous mes yeux, sous les yeux de toute la cour alors qu'il n'avait, à l'évidence, à se reprocher pas grand-chose si ce n'est rien du tout… Hormis, peut-être, les choix imposés par son frère aîné. Entends-tu ce que je te dis ? Vous m'avez envoyé auprès de la reine ! L'épouse du roi. Un roi qui n'a clairement pas toute sa raison et qui est prêt à tuer un prince devant ses plus proches sujets… Par les Sept Marq, un prince ! » Hortense reprit sa respiration. « Je vais me retrouver à Port-Réal alors qu'une guerre fratricide s'annonce entre deux Targaryen pour un trône qui… Bingo ! Se trouve à Port-Réal. Père a extrêmement mal choisi son moment pour devenir un fidèle banneret et envoyer son unique fille auprès d'une reine, qui, potentiellement, peut se retrouver avec la tête au bout d'une pique si Viserys le déchu gagne cette guerre… Alors. Non. Je ne suis pas franchement ravie de ma nouvelle position que vous m'avez imposée sans me consulter ! » Marq ne savait pas quoi dire, et l'occasion ne lui fut pas donnée. « Lady Ryger... » S'exclama Clément, un peu plus loin dans la foule.

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An unexpected curiosity – Part 1


- Better Bent than Broken -



La bataille de Winterfell encore dans les esprits, ce sont surtout les funérailles de Lymond Lychester qui demeuraient dans l’esprit de certains Ryger. Leur vieil oncle avait rendu l’âme juste après la victoire contre les Marcheurs Blancs. C’était là tout un symbole et pourtant, Célia comme sa mère, avait eu vent de l’absence d’hommes venant de Castel-Lychester. Lymond n’avait envoyé aucun homme et cela rendait bien curieuse la matriarche de Bois-de-Saule. Mais l’heure des questions n’est plus d’actualité tandis que le convoi des Ryger se prépare à quitter leur demeure pour se rendre aux Portes de la Lune où devait se dérouler le mariage de lord Harrold Hardyng et sa promise, lady Mya Nerbosc. Voilà un mariage que la mère de Célia ne pouvait pas rater. C’était l’occasion pour elle de juger tout le faste déployé par sa rivale valoise, Anya Vanbois. Ils laissèrent donc leur chagrin derrière eux ainsi que ser Merwyn et ser Robin, chargés de tenir la demeure en leur absence. La famille conflanaise partait effectivement en grand nombre. Le couple seigneurial. Les deux aînés, Richard l’héritier et Célia qui suivait sa mère. Le cadet, Hollis, émissaire de la famille. Ainsi que la plupart des petits-enfants. De leurs côtés, ceux de Célia n’étaient pas de la partie. Lady Morya pour des raisons évidentes puisqu’elle habitait à Rubriant depuis son mariage avec un jeune Florent. Lady Tyta se destinait à la vie de septa et ne souhaitait donc plus faire partie des fêtes mondaines qui étaient le quasi-quotidien de sa famille. Enfin, le jeune Cleos avait été autorisé à demeurer à Bois-de-Saule. Nul doute qu’il se rendrait également à Château-de-la-Roue pour visiter sa famille. Célia ne leur en voulait pas. Ils étaient grands maintenant et avaient leur propre vie. De plus, ils étaient des enfants d’un fils second-né et d’une fille cadette. Ils n’aspiraient à aucun titre, à aucune ambition si ce n’est celle qu’ils veulent accomplir.

L’énorme convoi Ryger arriva aux Portes près d’une lune plus tard, tout juste à temps pour le mariage. Tous ne purent pas être logés mais les branches cadettes avaient tout prévus. Ce n’était pas leur première sortie loin de chez eux. Lestival avait été tout une logique en son temps. Quoiqu’il en soit, lors du banquet, il était aisé de se repérer en prenant comme référence la tablée que les Ryger prenaient. Cependant, ils étaient loin d’être les seuls dans la mesure où les Vanbois sont nombreux. Anya avait eu beaucoup de filles, toutes mariées. Sa descendance était également présente. Il n’aurait manqué que les Tyrell et les Portes de la Lune auraient affiché salle comble. Célia était ainsi à nouveau plongée dans la foule. Elle ne détestait pas cela mais n’était pas non plus friande de ce genre d’événements. Au moins, c’était un mariage et les mariages étaient la plupart du temps des moments de bonheur. Cela changeait des funérailles sauf quand ledit mariage finit en funérailles. Elle se souvient bien sûr des noces du jeune Hoster et de la fille Stark. Elle avait été très attristée d’assister à l’empoisonnement de Tytos Nerbosc. Sa mère avait beau ne pas l’apprécier, il demeurait le Suzerain du Conflans. Tandis que ses frères parlaient de sujets sérieux, que sa mère était déjà partie en campagne pour dénicher le moindre défaut de l’organisatrice, Célia, elle, se retrouvait malgré elle, seule, en compagnie de ses neveux et nièces. Il lui sembla apercevoir justement l’un d’elle. Lady Sarya. Elle était la fille de Richard et avait épousé un valois il y a quelques années. Elle se décida donc à parcourir la salle jusqu’à elle, l’ayant manqué lorsqu’elle est venue les saluer lors de la cérémonie.

Célia s’adonna ainsi à un l’exercice du sourire. Chaque regard croisé était une invitation au sourire et un « bonsoir » parfois murmuré. Quelques discussions se stoppèrent sur son passage, notamment lorsqu’elle croisa l’héritier de lady Anya. Charmant homme au regard souvent triste. La quinquagénaire n’est pas sans savoir que le pauvre homme est veuf et triste depuis la mort de sa femme survenue il y a maintenant plus de vingt ans. Passant son chemin après quelques échanges banals, elle vit Sarya et voulut l’interpeler mais une voix familière la fit se détourner de son chemin. Tournant la tête, elle sembla chercher d’où elle pouvait provenir et à qui elle appartenait. C’étaient là des mots assez forts, débités avec une telle aisance. Se rapprochant, Célia reconnut tout de suite la jeune femme qui expliquait à l’homme à ses côtés, son frère, sa vision des choses quant à sa situation actuelle. Effectivement, lady Hortense Piper avait eu la chance – même s’il semblerait qu’elle croit le contraire – d’être nommée au service de la reine comme dame de compagnie. Célia se souvient que sa petite sœur, Leana, avait eu ce même privilège il y a quelques années en intégrant le service de la princesse Rhaenys. Ce n’était effectivement pas un statut des plus plaisant surtout au vu de la situation que vivait le royaume depuis la confirmation du retour de Viserys. L’atmosphère était lourde et devait encore plus l’être à Port-Réal, notamment depuis cette affaire avec le prince de Dorne. C’est incroyable tout ce que l’on peut apprendre lors d’un mariage aussi prestigieux que celui qui unissait le Conflans et le Val. Une autre voix l’interpela et cette fois directement. Lord Clément Piper. Cela la ramena ainsi à la réalité et toute la tablée Piper sembla la regarder. Elle ne se débina pas et, tendant la main vers le seigneur de Château-Rosières, elle les salua.

- Lord Clément, quel plaisir de vous voir ici. Je vois que votre fille a pu venir à votre rencontre malgré ses obligations auprès de notre reine.

Célia lança un regard en direction d’Hortense, la saluant à son tour. La jeune femme était souvent venue à Bois-de-Saule pour tenir compagnie à sa nièce, lady Liliyana. La conflanaise était d’une douceur et d’une gentillesse. Il ne faisait aucun doute qu’elle était aimée parmi les siens. Mais, elle semblait également faire preuve d’un caractère bien fort. Célia avait l’impression de voir sa fille, Tyta, qui avait un peu le même tempérament. S’avançant vers eux, sur invitation de lord Clément, Célia salua le reste des membres de la famille Piper présents. Lançant un regard derrière elle, ne voyant plus sa nièce, elle se dit qu’elle la retrouverait bien plus tard.


#677E52 : Célia Van

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Danger that we sense is the one that troubles the most

Hortense releva la tête. Celia Van. Fille de Melantha Ryger. Elle espérait que cette dernière n'ait rien entendu de la conversation qu'elle avait avec Marq. Sans doute avait-elle réussi à comprendre des bribes de conversation. Peut-être même quelques phrases. Hortense n'avait rien à cacher, néanmoins, elle aurait préféré que tout ceci ne s'ébruite pas. Son intégration au sein du service de la reine tenait beaucoup à l'impression qu'elle donnait : celle d'une Conflanaise irréprochable d'un caractère doux, ce qui était vrai, tolérante et plutôt adaptable. Hortense avait toujours été d'un naturel franc, tout en  cherchant les mots justes, les mots tendres, ceux qui en feraient pas de mal à entendre tout en transmettant le fond exact de sa pensée. Mais il était difficile de faire cela avec la reine. Tyana Grandison était d'une rigidité sans bornes. Toute la cour était régie par l'étiquette. Hortense n'avait pas eu l'habitude de cela. Dans ses champs nataux, il n'y avait pour seules règles que celles de la nature. Hortense et sa Majesté ne connaissaient pas, c'était un fait établi, et Hortense remplaçait certainement une femme qui était devenue une amie, et, dont le départ, s'il avait eu lieu, avait dû se dérouler contraindre et forcer. On ne laissait pas partir une dame de compagnie sans regret, sans y être obligé. La reine Alyria ouvrait son intimité aux femmes de son entourage, remplacer une femme qui avait sa confiance, c'était prendre un risque, et cela, Hortense en avait pleinement conscience. Marq porta également son regard vers Celia Van. Marq était plus dur. Il avait la mâchoire serrée. Étais-ce l'irruption de la née Ryger ? Ou bien étais-ce plutôt ce que Hortense venait de violemment lui confier ? Hortense ne prendrait pas le temps de la découvrir. Bientôt, elle prendrait le chemin des appartements de Margaery Targaryen. Elle prendrait quelques instants pour saluer Lilyanna, peut-être Andar, si l’occasion se présentait, puis elle prendrait le chemin du Nord, pour les noces de son amie Kylis. « En effet. » Répondit Clément avant de faire signe à Hortense.

Hortense se leva de sa chaise, arborant un large sourire sur son visage angélique. Celia et elle s'étaient croisées à plusieurs reprises, la dernière fois, c'était dans des circonstances pour le moins funestes. Son oncle venait de mourir. Castel-Lychester. Sa moiteur. Sa solitude. Ses ombres. Hortense avait rencontré lady Jane Bracken lors de ces funérailles. Un souvenir qui lui laissait plus de questions que de certitudes. « Je suis heureuse de vous revoir en d'autres circonstances, lady Van. » « J'ai appris pour votre oncle, lady Celia, mes plus sincères condoléances. » Assura Clément. Marq se leva à son tour. « Lady Van. » Salua-t-il de manière protocolaire avant de disparaître dans la foule. « J'aimerais demeurer en votre charmante compagnie, mais je dois répondre à mes obligations. Des mains à serrer, des salutations a adressé. J'imagine que vous me comprenez lady Celia, auquel cas, j'espère avoir le plaisir de vous croiser. » Clément s'éclipsa à son tour. « J'ai intégré la suite de Son Altesse, la princesse Margaery, Sa Majesté a jugé pertinent que j'assiste au mariage de lord Hardyng et lady Mya en raison de ma proximité avec la maison Nerbosc… Aussi, Ses Altesses représenteront le roi aux noces de lord Stark et lady Omble, de laquelle je suis proche. Des retrouvailles bénéfiques pour tout le monde en somme. Cependant, je crois que je n'aurai jamais autant voyagé en si peu de temps... Et, de fait, accumuler la fatigue qui va de paire avec les voyages. » Ironisa Hortense. « Comment va votre mère, lady Van ? Je n'ai pas eu le plaisir de la croiser. »

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An unexpected curiosity – Part 2


- Better Bent than Broken -



Cette voix avait porté et lady Célia n’avait pu s’empêcher d’aller vers celle-ci alors qu’elle espérait pouvoir retrouver sa nièce, épouse Pryor, quelques pas plus loin. Les Piper étaient regroupés dans leur coin, comme toutes les familles du Conflans et du Val conviées au mariage de l’année. Un mariage suzerain ou qui impliquait une famille suzeraine était toujours le mariage de l’année. Cela faisait bien des années maintenant que ce genre de mariage rythmait la vie des Ouestriens. Il vient néanmoins à l’esprit de la Conflanaise que le dernier en date qui eut lieu dans le Val fut celui de lord Jon et lady Lysa. Cela remontait à vingt années maintenant. Vingt ans. Que le temps passe. Les mots de lord Clément la sortirent de ses songes et elle afficha un sourire en se présentant au reste de la famille. Le jeune Marq Piper, très beau au demeurant, la salua avant de s’éclipser parmi la foule. Lord Clément en fit de même. Le seigneur et l’héritier avaient effectivement bien d’autres choses à faire que de se terrer dans un coin. Avec toutes les familles présentes, il y avait là un devoir de représentation. Elle remarqua au loin son frère, Richard, qui suivait son père parmi la foule, saluant çà et là quelques convives, discutant, riant, buvant. Lord Harrold venait à peine d’être marié que la politique revenait s’incruster dans les conversations. Il y avait les discussions sur la situation du royaume, d’autres sur Dorne, encore d’autres sur de possibles alliances – Melantha devait sûrement être à la recherche d’un parti pour Kirth – ou bien sur Harrold lui-même. Le jeune homme était à la tête du Val depuis seulement un an quasiment. Certains devaient déjà avoir des choses à redire. Qu’importe, lady Célia se tenait bien à l’écart de tout cela. Même pour ses enfants, elle avait laissé sa mère se charger de trouver des familles convenables et ce n’est pas peu dire. Sa fille aînée, Morya, avait épousé un cousin Florent. Quant à Cleos, puisque Tyta se destinait à devenir septa, lady Melantha avait débuté des discussions avec les Gouër.

Hortense Piper était appréciée des Ryger. Même la matriarche s’était prise d’affection pour la jeune Conflanaise. Elle avait exercé une bonne influence sur Liliyana. Elle venait souvent à Bois-de-Saule pour lui faire la lecture, lui tenir compagnie, lui raconter les dernières nouvelles, jouer avec elle et ses cousines. Hortense était une réelle bouffée d’air frais à chaque apparition dans la demeure des Saules ou lorsqu’elle venait à eux lors d’occasions comme les banquets, les mariages et même les funérailles. Célia se souvient bien sûr de l’avoir croisé à celles de son oncle, lord Lymond Lychester, il y a de cela tout juste trois lunes. Dans la lugubre demeure de son oncle, elle se souvient avoir été marquée, à nouveau, par sa fraicheur, son innocence et sa beauté. Hortense Piper était une belle jeune femme qui devait sûrement faire faillir plus d’un homme. Dernièrement, elle avait intégré le service de la reine, devant alors quitter le Conflans pour Port-Réal. C’était un départ bien triste pour la jeune Liliyana. Cela l’éloignait considérablement de la jeune femme dont elle s’était éprise amicalement. Elles ne pouvaient effectivement plus se voir autant qu’avant. Devenir dame de compagnie d’un membre de la famille royale était à la fois un honneur et une contrainte. C’est ce que semblait clamait quelques secondes plus tôt la jeune Hortense, n’imaginant pas que ses mots atteindraient d’autres oreilles que celles de son père et son frère. Mais Célia ne lui en tenait pas rigueur. Qui pourrait lui en vouloir de se plaindre de sa position, quand bien même elle ne la tenait que depuis une lune.

Hortense lui annonça alors les raisons de sa présence. Il est vrai que ni le roi ni la reine étaient présents ce soir. Il était donc curieux de voir la jeune femme en compagnie de sa famille. Cela s’expliquait par un échange de dames, semble-t-il. Elle avait intégré le service de la princesse Margaery pour assister aux mariages suzerains du Val et du Nord. Cette année, il n’y aurait pas qu’un seul mariage attirant tous les intérêts des Ouestriens. La reine avait accepté de la laisser retrouver sa famille aux Portes de la Lune puis d’assister au mariage de son amie, Kylis Omble. Voilà qui rajoutait du crédit à la reine qui semblait être une femme bienveillante et bien plus accessible qu’elle n’aurait pensée. Elle lui sourit et compatit à ses mots – et maux – alors que la jeune Conflanaise lui fait part de la fatigue du voyage. Célia ne pouvait que la comprendre. Voyager en Westeros était une plaie. Célia en savait quelque chose. Il y en avait eu des voyages depuis qu’elle était toute petite. Elle se souviendra toujours du voyage qui la mena à Rubriant, fief des Florent, pour marier sa fille au jeune Merrell. C’était long. C’était éprouvant. Elle ne pouvait ainsi que compatir à la jeune femme à qui elle prit le bras et l’invita à marcher quelques instants en sa compagnie. Elle retrouverait bien Sarya à un autre moment.

- Vous vous doutez bien qu’elle se porte comme un charme, égale à elle-même.

Célia lui adressa un petit sourire complice et mena la marche parmi la foule. Il y en avait du monde ce soir. Les inquiétudes de la bataille de Winterfell semblaient déjà si lointaines et pourtant, la plupart des hommes venaient tout juste de rentrer chez eux. Un mariage ne pouvait que mettre du baume au cœur après tous ces événements. Il y avait la guerre, oui, mais bien plus encore, il avait été annoncé que les dragons étaient de retour. Pire encore, Viserys Targaryen lui-même était de retour en Westeros. Cela n’indiquait rien de bon. L’année 303 marquerait assurément le début d’une nouvelle ère. Le retour du printemps se faisait déjà quelque peu ressentir et c’était bien agréable après ce long hiver qui aura duré près de trois ans.

- Mais, dîtes m’en plus sur Port-Réal, sur la reine. J’imagine que vous n’avez pas trop eu le temps de vous acclimater ? Mère me disait que vous y êtes que depuis la lune passée ?

La curiosité pouvait être perçue comme un vilain défaut mais Célia s’en moquait bien. Elle n’avait jamais eu l’occasion de se rendre à Port-Réal et encore moins de côtoyer la famille royale hormis la princesse Daenerys mais la jeune femme ne pouvait aisément pas dire qu’elle l’avait côtoyé. Maintenant qu’elle connaissait quelqu’un dans la place, elle voulait tout savoir, ou du moins tout ce que lady Hortense voudrait bien lui dire.


#677E52 : Célia Van

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Danger that we sense is the one that troubles the most

« Je suis heureuse de le savoir. » Répondit Hortense au sujet de l'état de santé de la doyenne Ryger. Melantha n'allait pas en rajeunissant et elle n'était pas femme à s’épancher sur ses états d'âme, sur des plaintes ou ses soucis. Elle imaginait mal à dame de Bois de Saule confier ses soucis à sa fille, sans crainte de l'inquiéter. Melantha devait être de ces femmes à garder pour soi les détails qu'elle estimait inutiles pour les autres. À tort ou à raison. « Elle m'est apparue comme une femme inébranlable lors de nos diverses rencontres. Parfaitement accueillante au demeurant. Je me suis beaucoup plus à bois de Saule… Ce temps me paraît si… » Hortense ne termina pas sa phrase et balaya le tout d'un sourire. « Tout ceci me rend nostalgique, je n'ai pas encore de connaissance à la cour, quant à parler d'amis, cela paraît le bout du monde... » Aurait-elle seulement un jour un ami à la cour ? Cela pouvait-il s'avérer possible ? Hortense en doutait. Des alliés, peut-être, de ces gens qui retournaient leur veste au moment opportun, lorsque le fumet de la cuisine d’à coter s'avérait plus ragoutant que celui qu'elle leur proposerait. Surtout, qu'aurait-elle à proposer ? Son indéfectible loyauté. Ah. Allons bon. La cour n'avait pas d’intérêt pour cela. Les Piper n'étaient pas influents, ils n'étaient pas riches, ils n'étaient pas d'imminents seigneurs. Ils comptaient dans leurs connaissances quelques influentes et des têtes pensantes. Mais quelle différence cela pouvait faire ?

« J'ai eu bon accueil de la part de la reine, elle s'est montrée compréhensive, patiente et paraît être à l'écoute. Je pense qu'elle a parfaitement conscience du gouffre qui oppose Port-Réal au Conflans. » Assura Hortense à Celia. « Vous en conviendrez. Je suis certaine. » Hortense essayait de monopoliser la conversation pour que lady Van ne puisse pas lui poser de questions dérangeantes. « Néanmoins, mon récent échange du service de la reine au service de la princesse Margaery ne m'a pas laissé l’occasion de prendre plus amplement mes repères à la capitale… Cependant, je suis reconnaissante à la reine de m'avoir laissé accompagner Son Altesse royale, et ainsi me permettre de voir ma famille et d'assister aux noces d'une de mes amies les plus chères. » Hortense se décida enfin à se taire quelques instants avant de finalement reprendre. « N'ayant jamais quitté mon château natal plus que quelques jours, je ne saurai que très médiocrement estimer combien de temps il me faudra pour m'acclimater à l'air de la capitale... » Ironisa Hortense avant de rire, faussement. Elle était inquiète, évidemment. La capitale puait. Elle sentait la merde. Elle humait la violence. Elle répandait la pauvreté et la misère. « Pardonnez-moi si ma question est indélicate, auquel cas, je comprendrai parfaitement que vous décliniez à y répondre mais… Combien de temps vous a-t-il fallut lors de vos noces pour vous habituer à Château-la-Roue ? Et ce fut-il difficile ? » Hortense était curieuse. Elle n'avait pas de recul, par celui nécessaire en tous les cas.

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Acclimatising – Part 1


- Better Bent than Broken -



Melantha Ryger était un roc, une force de la nature qui ne se laissait pas faire. Autoritaire, sévère, pieuse, mystérieuse, elle était loin de disparaître de la surface du monde. Elle dirigeait aux côtés de son époux, lord Perwyn, Bois-de-Saule depuis près de cinquante ans. Bien d’autres années viendraient compléter celles-ci mais Célia était bien consciente que cela ne pouvait durer éternellement. Perwyn et Melantha étaient âgés désormais et n’étaient plus au meilleur de leur forme. Quelques faiblesses avaient inquiété la conflanaise sur l’état de sa mère. Pourtant, elle ne couvait rien si ce n’est être vieille. C’était là les aléas de la vie d’une personne de son âge, rien de plus. Elle assura donc à la jeune Hortense que Melantha était égale à elle-même. Elle devait probablement juger la tenue du banquet organisé par lady Anya, sa rivale, tout en éduquant Liliyana et surveillant ses fils et ses petits-enfants pour qu’ils ne fassent aucun faux pas. Célia, quant à elle, avait pris le prétexte d’avoir aperçu sa nièce Sarya pour s’enfuir, se plonger dans la foule de convive, souriant aux hommes qui lui souriait, saluant les femmes qui la saluaient. C’est comme cela qu’elle tomba sur lady Hortense et sa famille. La discussion entre les deux femmes se poursuivaient entre elles deux seulement, son père et son frère ayant pris congé. Tant mieux, elles pourraient ainsi se laisser aller à quelques confidences. Lady Célia appréciait grandement la jeune femme qui était fort regrettée à Bois-de-Saule depuis son départ pour la capitale. Être dame de compagnie de la reine devait être un immense honneur mais aussi une grande responsabilité qui pouvait faire peur. Elle avait senti dans son discours quelques secondes plus tôt que sa nouvelle condition ne lui plaisait guère. C’étaient là sûrement les premières impressions d’une jeune femme qui avait quitté famille et amies.

Célia n’avait pas tardé à poser quelques questions, bien curieuse sur la vie d’Hortense à Port-Réal. Elle ne s’y était jamais rendue et ne connaissait la ville que par les récits qu’on lui en avait fait. Hortense en aurait sûrement un à lui raconter. Les échos furent positifs concernant la reine. Cela ne l’étonnait guère, la reine Alyria était plutôt bien aimée des Ouestriens. La présence de la jeune conflanaise le prouvait puisqu’il semblerait qu’un échange de dames eut lieu avec la princesse Margaery. Hortense clamait ainsi la gentillesse de la reine qui l’avait laissé venir dans le Val pour retrouver sa famille et être présente pour le mariage d’une amie. C’était effectivement un bon geste de la part de la reine alors que cela ne faisait qu’une lune qu’elle était à son service. Célia ne se souvenait pas d’une aussi bonne attention du temps où sa propre sœur, Leana, était au service de la princesse Rhaenys. Il fallait néanmoins reconnaître que Leana avait souhaité se rendre à Port-Réal et s’y plaisait si bien qu’elle finit par épouser un couronnien, un seigneur de surcroit. Elles n’avaient pas toutes cette chance. Chassant cette pseudo-jalousie qui n’avait plus lieu d’être aujourd’hui, Célia écouta avec attention les confidences d’Hortense. Elle lui demandait alors comment elle s’était accommodée à la vie loin de son fief natal. Elle voyait où la jeune femme voulait en venir même si clairement, leur situation était bien différente dans la mesure où le fief des Van était bien plus proche de Bois-de-Saule que Port-Réal ne l’était de Château-Rosières.

- Oh, ne vous en faites pas, je comprends aisément votre question et de surcroit, votre ressenti.

L’invitant alors à marcher quelques pas avec elle, Célia se replongea alors dans un passé vieux de près de trente ans. Elle était bien jeune à l’époque et fut, contre toute attente, fiancée à ser Ronel Van. Ni fils aîné, ni seigneur, il était un second-né d’un seigneur plutôt modeste du Conflans. Il était loin de représenter l’idéal qu’aurait souhaité Célia de primes abords. Mais, la décision ne lui revenait pas. Lord Perwyn y voyait son intérêt et sa mère semblait en accord. Pour une fois que ses parents avaient été d’accord sur quelque chose. Quoiqu’il en soit, la jeune femme s’était alors préparée à quitter Bois-de-Saule pour vivre auprès de son mari. C’était là un changement...

- … radical dans ma vie de jeune femme. J’avais tout juste vingt ans lorsque je me suis mariée et bien sûr, j’avais des attentes. Mais aussi des appréhensions. En arrivant à Château-de-la-Roue, ce ne fut pas tout de suite facile et c’était en partie normal. J'étais une inconnue pour eux encore.

Célia marqua une pause puis reprit, un peu plus bas pour que les oreilles indiscrètes ne captent pas ses propos. Tout le monde n’avait pas forcément besoin de savoir ce dont elles parlaient.

- Je ne vous cache pas que cela a effectivement été difficile. Entre nous, je ne désirais pas ce mariage au début, ce qui n’a pas aidé à l’intégration, vous vous en doutez bien... Il m’a fallu bien deux années pour m’y faire, mon cher époux ayant été bien plus bienveillant que je ne l’aurai pensé.

Depuis, Célia avait revu son jugement à propos de son époux qui avait su la combler, lui donnant trois enfants et un semblant d’amour. Cela n’avait jamais été parfait entre eux mais leur couple fut assez important pour qu’encore aujourd’hui, elle veuille se rendre sur sa tombe pour honorer sa mémoire. Même vingt ans après sa mort. Célia reprit alors, voulant néanmoins nuancer son propos.

- Mais chaque expérience est bien différente, lady Hortense. Voyez, ma sœur, Leana, qui a épousé lord Renfred Rykker, s’est totalement acclimatée à Port-Réal – puisqu’elle a été comme vous dame de compagnie d’un membre de la famille royale – puis à Sombreval, sa demeure actuelle. Cela dépend de tellement de choses. Ça n’a pas nécessairement vocation à être difficile.

La curiosité était dans les deux sens entre les deux conflanaises. Célia hésitait, portant son regard devant elle pour se frayer un chemin parmi les convives, puis poursuivit ainsi.

- J’imagine aisément ce que vous devez vous dire mais laissez-vous une chance d’apprécier cette nouvelle aventure que vous vivez là. Peut-être que d’ici quelques lunes, vos inquiétudes s’évaporeront.

Célia ne pouvait que tenter de la rassurer comme elle pouvait. Elle n’avait jamais vécu à Port-Réal et ne pouvait pas se rendre compte de ce que c’était. Lady Hortense était jeune encore et il était bien difficile à cet âge d’être si éloignée de sa famille. C’est normal qu’elle se questionne, doute et s’inquiète, surtout dans une ville où les intrigues allaient bon train. Être dame de compagnie de la reine ne devait pas être de tout repos et même si elle accompagnait la princesse Margaery le temps d’assister à quelques mariages, elle répondait d’un personnage royal. Cela impliquait tant de responsabilités et de devoirs. Un sourire de compassion vint s’afficher sur le visage de Célia tandis qu’elle saisissait deux coupes de vin, en offrant une à sa jeune comparse. Ses pensées se redirigeaient vers Château-de-la-Roue une nouvelle fois. Il est clair qu’elle n’avait pas été un exemple en matière d’acclimatation, la jeune femme boudant parfois son mari et sa belle-famille dans les premiers temps de son installation chez les Van. Aujourd’hui, elle en riait mais cela lui permettait de comprendre le ressenti d’Hortense qui n’avait pas changé depuis la dernière fois qu’elles s’étaient croisées à Bois-de-Saule. Jeune, jolie et quelque peu fragile encore.


#677E52 : Célia Van

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Danger that we sense is the one that troubles the most

Ses inquiétudes allaient-elles réellement s'évaporer comme semblait le penser lady Van ? Hortense n'en était pas moins sûre. À son retour à la capitale, Rhaegar serait toujours Rhaegar, Rhaegar serait toujours le roi, Rhaegar serait toujours malade. Hortense avait vu la folie incarnée. Elle avait vu l’insensé se produire. Elle avait entendu à Château-Rosières des mots prononcés sur cette maladie qui ravageait l'esprit Targaryen… Elle avait entendu ces histoires formulées par son père et son cousin lorsque Daenerys Targaryen avait épousé Brynden Nerbosc. Ils avaient prié les dieux pour que la jeune princesse n'apporte pas en guise de dot, le mal qui avait dévoré Aerys. Hortense n'avait pas compris à l'époque de quoi ils parlaient, sans doute par manque de considération, par ce qu'elle avait d'autres chats à fouetter alors ou qu'elle était en pleine partie de cache-cache avec ses cousins. Ce souvenir lui était réapparu dernièrement, après le lynchage du prince Oberyn, lorsque Hortense avait cherché une explication à cette scène sans parvenir à faire le lien entre ce qu'elle savait du roi et ce qui se passait devant elle… Cette noblesse ainsi massée, retenant un souffle crispé, serrant des dents grinçantes d’inquiétudes. Le Donjon-Rouge n'était pas Château-de-la-Roue. Le roi Rhaegar n'était pas ser Van. Hortense avait donc la certitude que les choses ne s’arrangeraient pas à son retour à la capitale. Elle s'y sentirait sans doute plus à son aise, elle prendrait ses marques, elle y découvrirait les facettes encore inconnues de la reine, mais, ses peurs, elles… « Chaque expérience est bien différente. » Hortense répéta les mots de lady Celia avec monotonie. « Vous avez parfaitement raison. » Acquiesça-t-elle dans un sourire.

« Port-Réal et le Conflans n'ont absolument rien à voir… » S'amusa Hortense pour dissimuler des inquiétudes qu'elle savait plus que palpables. « J'ai bien peur qu'un retour à Château-Rosières sera parfaitement inenvisageable quand je me serai acclimatée à la frénésie de la cour, au fourmillement des rues de la capitale, au bruit… Imagineriez-vous un lieu où de jour comme de nuit, le silence ne règne jamais. » S'amusa Hortense avant de rire, discrètement. « Un bourdonnement incessant. Une abeille constamment à votre oreille. » Et toutes ces nouvelles têtes. Des nobles qu'elle n'aurait jamais pensé croiser un jour. Des familles de la Couronne. Des familles de tous Westeros qui demandaient audience au roi ou à la reine. Hortense avait eu conscience de cela en quittant le Conflans, elle avait emporté avec elle tous les livres généalogiques qu'elle avait pu trouver. Quant à parvenir à discerner un Boulleau d'un Prédeaux c'était encore en cours de rodage. Sa tête semblait sur le point d'exploser. « Et je n'évoquerai même pas tant le Donjon-Rouge peut-être vaste et semblable. Je ne saurai dire combien de coursives et de couloirs différents j'ai pu emprunter, combien d'antichambres et de salles j'ai pu visiter. Je peux vous l'avouer, je me suis perdue au moins trois fois en cherchant à regagner mes appartements. » Tourna-t-elle en dérision cherchant à détourner l'attention d'une Celia au regard curieux.

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Acclimatising – Part 2


- Better Bent than Broken -



La curiosité était autant une qualité qu’un défaut. Chez Célia, il était clair que cela était un défaut, un vilain défaut qu’elle n’arrivait aucunement à effacer. Elle tenait ça de sa mère, sans aucun doute. Elle avait hérité de nombreuses choses de sa mère. Certains lui disaient même qu’elle lui ressemblait. Pour ceux qui ont connu Melantha il y a vingt-trente ans en tout cas. Célia était loin de s’imaginer la vie qu’Hortense avait désormais, en étant dame de compagnie de la reine. Au fil de la conversation, sa curiosité s’estompait et elle remarquait l’inquiétude de la jeune femme qu’elle tentait de lui cacher. Il est vrai que depuis Winterfell, l’atmosphère sur Westeros n’était pas des plus plaisantes. Le retour de Viserys Targaryen faisait parler de lui, annonçant une nouvelle guerre qui se préparait dans l’ombre. Malgré le retour des hommes, les mariages reprogrammés, les voyages effectués, la guerre fratricide entre Rhaegar et Viserys était inévitable. Cette pauvre Hortense se retrouvait alors balancer dans la fosse aux lions – ou aux serpents selon ses propres dires de tout à l’heure – à une heure bien sombre du règne du Dragon. Elle pesait pourtant ses mots, tentant de ne rien laisser paraître mais il semblait évident pour Célia que la vie à la capitale n’était pas de tout repos.

- C’est effectivement ce que ma sœur racontait déjà à l’époque. Le bruit incessant de la capitale. C’est là un bien tout autre monde que notre Conflans calme et reposant.

Célia accompagna la jeune femme dans son rire et répliqua à sa suite.

- Oh non, je ne veux pas imaginer. Mais vous avez là toute ma compassion, lady Hortense.

C’est bien tout ce que Célia pouvait lui donner. Calmant quelque peu sa curiosité, elle qui aurait souhaité en savoir plus sur le roi, la reine, la vie à la cour, les rumeurs et autres détails croustillants, Célia se terra derrière son sourire, s’efforçant de compatir. Lorsqu’Hortense vint à parler du Donjon Rouge, elle ne pouvait qu’imaginer l’immensité de cette bâtisse dominant la baie de la Néra. Tout comme la jeune conflanaise, c’était un coup à se perdre entre la salle du trône et les appartements, les petits salons ou bien les balcons. Il aurait été bien étrange pour Hortense de se tromper de chemin et de finir dans la tour de la Main ou bien carrément dans la salle du Conseil Restreint. Elle clama s’être perdue au moins trois fois en tentant de retrouver ses appartements. Cela surprit Célia qui se demandait bien ce qui était passé par la tête de ce vieux Clément Piper pour envoyer sa fille là-bas. Déjà, c’est loin. La pauvre enfant devait être en manque de ses amies, de sa famille. De plus, l’ambiance y est bien différente, tout comme la vie. Pauvre enfant. Célia serra un peu plus son bras autour du sien comme pour montrer toute sa compassion.

- Par les Sept… je comprends mieux votre colère de tout à l’heure.

Célia porta son regard vers la foule, où au loin se trouvait justement lord Piper et son héritier, puis poursuivit en ces mots.

- Pardonnez mon indiscrétion mais j’ai entendu ce que vous disiez à votre frère. Pas entièrement je dois bien l’avouer mais quelques bribes.

Célia se tut quelques instants. Elle se rendait bien compte qu’elle était loin de s’imaginer ce que la jeune femme pouvait vivre actuellement. Célia n’avait jamais été amenée à Port-Réal. Elle n’était allée qu’au fief des Van, un petit fief conflanais bien tranquille. Quant à Bois-de-Saule, il fallait reconnaître que le domaine des Ryger était un petit havre de paix. Elle en remerciait ses parents qui l’avaient bien retapé et remis au goût du jour depuis la mort de lord Alyn, son grand-père. Les deux demeures conflanaises étaient loin de la fourmilière qu’était Port-Réal. Ce n’était pas du tout comparable. Prenant une, même plusieurs gorgées de vin, Célia se voulait rassurante et elle pensait tout ce qu’elle venait de lui dire. Qui sait si d’ici quelques semaines, la jeune Hortense se plairait à la capitale. Mais, elle n’en savait rien et avec les tensions plus que palpables du moment, rien de bon ne s’annonçait pour la suite.


#677E52 : Célia Van

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Danger that we sense is the one that troubles the most

« Oh. » Répondit Hortense à lady Celia. Une onomatopée qui lui échappa bien malgré elle. Une syllabe qui en disait long sur sa réaction, trop naturelle, trop spontanée, trop indisciplinée. Ainsi la dame Van avait laissé traîner ses oreilles, ou elle était parvenue à capter des mots que Hortense, malgré sa retenue, avait prononcés trop haut pour échapper à l'écoute de son entourage. Quelle bêtise avait fait Hortense de se dévoiler ainsi au milieu de tous ces nobles prompts au jugement et aux commérages. Quelle bêtise avait commis Marq en poussant sa sœur jusqu'au summum de ses retranchements. Quelle bêtise avait réalisé son père en ne disant rien, en n'intervenant pas entre son fils et sa fille, en laissant Hortense se laisser aller ainsi, au milieu de leurs contemporains, de leurs connaissances et des pipelettes de la cour. Hortense comprit qu'elle venait de commettre une importante erreur. Hortense s'empourpra, ne sachant plus quoi dire, plus quoi faire…  Dire la vérité, pousser un peu plus le danger, la bêtise. Mentir pour couvrir les doutes de la fille Ryger, pour pouvoir rentrer la tête haute à Port-Réal, pour que la princesse Margaery ne soit pas avertie des doutes de la nouvelle dame de compagnie. Une disgrâce, voilà ce qu'elle encourait. Entrer au service de la reine et être renvoyée aussitôt parce qu'elle n'avait pas su se canaliser, trouver les mots justes pour s'exprimer ou tout simplement taire ce qu'elle avait au plus profond d'elle-même… Cette peur viscérale qui l'empêchait de dormir nuit après nuit depuis qu'elle avait vu ces yeux, cet homme en proie à la maladie, ce discours chancelant, cette partialité et cette haine gratuite. Cela avait été Oberyn Martell ce jour. Mais demain ? Cela pouvait être n'importe qui, surtout ceux qui jouissaient de la confiance du roi. Ne voyait-il plus que des ennemis partout autour de lui ? Étais-ce cela la royauté ? Sombrer peu à peu dans la folie.

Lady Celia. Elle ne la connaissait pas finalement. Elle connaissait Melantha Ryger, quelque peu, brièvement, mais que savait-elle des véritables aspirations de la matriarche de Bois-de-Saule ? Elle ne connaissait rien aux propres vœux de lady Van. Recherchait-elle la gloire, le pouvoir et comment voulait-elle l'obtenir ? Un monde de femmes. Hortense avait bien compris que son entente avec sa cousine n'était pas légion dans l'univers qu'était le leur, que les femmes, qu'elles soient du même sang ou non, se tiraient la bourre pour quelques faveurs, quelques sourires, une rose parfois. Finalement, Hortense ne savait rien de cette famille qui était leurs voisins. Liliyana seule avait sa confiance. « Je ne... » Balbutia Hortense. « Je ne... » Répéta-t-elle sans se rendre compte qu'elle était devenue livide. Son regard se perdit dans la foule, recherchant une sortie, une échappatoire pour un peu d'air frais. « Pouvons-nous sortir quelques instants lady Celia ? Je manque d'air tout à coup... » Finit-elle par réussir à formuler. Elles seraient mieux à discuter au-dehors, même dans le couloir, loin d'oreilles discrètes supplémentaires, prêtes à saisir la faiblesse d'une demoiselle trop peu expérimentée.



@Celia Van
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Breathless


- Better Bent than Broken -



Le mariage d’Harrold Hardyng et Mya Nerbosc était l’occasion pour Célia de sortir sa plus belle robe, de paraître la quinquagénaire la plus charmante qui soit, de faire tourner la tête à quelques hommes, si elle en avait encore le pouvoir. C’était également l’occasion de retrouver certaines têtes connues du Conflans, elle qui ne sortait pas beaucoup mais aussi sa nièce adorée, lady Sarya, qu’elle avait manqué de peu quelques minutes plus tôt. Elle se trouvait désormais en présence des Piper ou du moins de lady Hortense, le père et le frère de celle-ci ayant pris congé. Les deux dames ne se connaissaient que très peu. La jeune femme venait souvent à Bois-de-Saule mais pour tenir compagnie à Liliyana, non pour faire la conversation et boire le thé avec une vieille dame, bien moins vieille que la matriarche qui semblait apprécier la jeune fille. Célia s’était intéressée à la vie à la cour de sa jeune comparse. En effet, Hortense avait eu l’honneur d’être nommée dame de compagnie de la reine quelques semaines plus tôt. Elle s’était alors souvenue que sa sœur avait eu le même privilège, intégrant l’entourage de la princesse Rhaenys avant son mariage avec un seigneur couronnien. Curieuse de nature mais ne le montrant pas trop, Célia espérait pouvoir en apprendre plus sur Port-Réal en dehors des racontars habituels mais également faire connaissance avec la jeune femme que portait en haute estime sa mère.

La digne fille de Melantha Ryger n’était pas passée à côté du courroux d’Hortense. Elle s’imaginait aisément que les premiers pas à la cour royale n’avaient pas été faciles. Mais jamais, elle n’aurait pu imaginer l’état d’esprit d’Hortense qui semblait bien remontée contre son père pour l’avoir laissé s’éloigner, pour vivre le quotidien qu’elle vivait actuellement. Cet aveu d’avoir entendu ses mots eut l’effet d’une surprise pour la jeune Conflanaise mais le genre de bonne surprise. Ne sachant plus quoi dire, elle demanda alors à sortir de la salle de banquet. Célia, inquiète, s’en voulait quelque peu. La pauvre enfant. Elle était si jeune. Comprenant aisément que l’air était irrespirable dans ce brouhaha conflano-valois, Célia la prit délicatement par le bras, respira avec elle et la mena dès que possible en dehors du tumulte joyeux et extravagant qui remplissait cette salle. Elles arrivèrent à un couloir mais Célia poursuivit le chemin et mena la jeune Hortense sur le premier balcon qui se présentèrent à elle. Là, elles se stoppèrent et Célia présenta ses excuses à la jeune femme.

- Pardonnez ma maladresse, lady Hortense. Je n’avais pas à écouter vos conversations privées… Je venais juste d’arriver à votre hauteur, j’ai simplement entendu quelques bribes de mots. Pardonnez-moi.

Reprenant également son souffle, Célia prit Hortense par les épaules et l’invita à respirer en même temps qu’elle. Elle se voulait rassurante, comprenant parfaitement que la foule pouvait parfois être oppressantes. S’excusant à nouveau platement, Célia reprit alors sur un ton des plus doux et calme.

- Voulez-vous vous asseoir ? Quelque chose à boire ? Dîtes-moi. Que puis-je faire pour vous ?

La vie à la cour royale ne devait finalement pas être un conte de fée comme on en racontait aux petites filles pour les endormir le soir. La réaction et surtout les mots d’Hortense dits à son père en disaient longs mais Célia n’abusa pas plus que de mesure. La jeune femme ne se sentait pas bien. Elle se montrait donc compatissante et présente pour elle, espérant pouvoir réparer la maladresse qu’elle avait commise à son encontre.


#B0CC99 : Célia Van

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Danger that we sense is the one that troubles the most

« Ce n’est rien lady Celia. » Formula Hortense en prenant un bon bol d’air frais. Lady Van était parvenue à extraire la nouvelle dame de compagnie de la reine de la salle de banquet surpeuplée, surchauffée et bourdonnante d’un bruit qui lui rappelait que trop la capitale. Une capitale qu’Hortense dédaignait à épouser. Il était vrai. Elle se demandait parfois si elle mettait réellement assez de cœur à s’acclimater ou si elle se comportait uniquement comme une enfant gâtée. Sans doute que la seconde option aurait été celle choisie par sa mère. Hortense observa lady Celia quelques instants et se demanda quel genre de femme elle aurait pu être si elle avait été élevée par une lady comme elle. Elles ne se connaissaient pas, elles s’étaient croisées plus que rencontrées à Bois-de-Saule, Hortense toujours occupée entre Lilyanna et les quelques entrevues avec Melantha… Et Celia s’occupant comme une lady de son rang, et au sein du château qui était son foyer depuis son veuvage. Elle pensa secrètement qu’elle aurait été tout autre avec Celia comme mère. Aurait-elle été mieux préparée ? Sans aucun doute. Sa fille avait tout de même épousé un Florent. Une maison importante du Bief. On n’intégrait pas ces lignées si l’on n’était pas préparé à cela. Pas plus qu’on ne devenait dame de compagnie du jour au lendemain… « Je n’aurai pas dû me répandre ainsi. J’ai été sotte de parler à mon frère et à mon père de ces sujets de cette manière et en pareilles circonstances… Mais ils ont été si insistants. » Hortense fit signe de la main qu’elle ne désirait rien… Juste cet air frais et pur de la montagne. « Je n’ai jamais su mentir. Ma mère a veillé à cela. Elle a veillé à ce que je sois une fille obéissante, docile et gentille. » Confia Hortense sans ajouter de commentaire sur celle qui l’avait élevée. « Je ne suis pas faites pour la cour. Je n’intrigue pas. Je ne corromps pas. Je… suis une Conflanaise éprise de sa maison, de sa famille, de ses terres. Je ne… » Hortense chercha ses mots dans l’abîme de la nuit. Sans se rendre compte, elle saisit la main de Celia comme pour trouver un ancrage dans ce flot de pensées qui l’assaillait… Des larmes lui vinrent, et elle expira une grande respiration pour les chasser.

« La reine est bonne avec moi. Je sais que je devrais me réjouir, être heureuse que les dieux, anciens ou nouveaux, ou la destinée, ou peu importe quelle force divine est décidée de me sortir de mon destin de dame d’une maison mineure du Conflans. Je le sais. Mais… » La gorge d'Hortense se serra. « J’ai enterré mon oncle. Je suis partie pour la capitale… Et j’ai… » Hortense avala avec difficulté avant de se tourner vers lady Van et de murmurer. « J’étais présente lorsque le prince Martell a été limogé. » Hortense continua à parler à voix basse pour que seule lady Celia et elle-même puissent entendre ses mots. « J’ai vu le regard du roi, et ce que j’y ai vu… » Elle dodelina de la tête négativement avant de se redresser. « Est-ce que cela vous est déjà arrivé de sentir qu’un danger vous guette ? Vous le sentez chaque jour se rapprocher un peu plus de vous mais vous ne parvenez pas à le voir, à le saisir, à lui donner une consistance. Vous ne le voyez pas, mais lui, il vous voit, et vous savez qu’il est là, quelque part, tapi. Il attend. » Hortense reprit constance et regarda lady Van avant d’ajouter. « Il peut prendre tellement de visages à la cour… L’ami d’hier pour devenir l’ennemi d’aujourd’hui. Je ne sais pas si j’ai les capacités pour affronter tout cela… » Survivre. Nager en eaux troubles. Hortense ne voulait pas mourir à Port-Réal. Elle voulait mourir vieille entourée de sa famille, se remémorant un passé difficile parfois et heureux souvent. Elle ne voulait pas mourir déchiquetée dans une guerre fratricide entre deux dragons. Elle ne voulait pas mourir brûlée vive par la folie d’un roi qui ne se reconnaît plus. Elle ne voulait pas mourir empoisonnée par une lady trop envieuse et se projetant aux côtés de la reine. Hortense ne voulait pas mourir, et être à la cour, pourtant, semblait l’impliquer.



@Celia Van
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Breathless – Part 2


- Better Bent than Broken -



Célia avait immédiatement sorti Hortense de cette fournaise qu’était la salle de banquet. Elle avait bien vu que la jeune femme avait du mal à respirer et à trouver ses mots. Elle lui demanda si elle avait besoin de quelque chose, de l’eau, d’une chaise, qu’importe. Célia était présente, elle n’allait pas laisser cette pauvre enfant seule. Reprenant sa respiration, tant bien que mal, la jeune conflanaise se confondit en excuse, clamant qu’elle n’aurait pas du parler ainsi à son père et son frère. Célia ne lui en tenait aucunement rigueur. Elle ne pouvait évidemment pas imaginer ce par quoi Hortense avait pu passer mais elle ne tarda finalement pas à le savoir. Après les excuses, vint un monologue, un long monologue pendant lequel elle sentit sa comparse perdre son souffle. Elle mentionna sa mère qui avait veillé à ce que sa fille ne mente pas. Célia haussa les sourcils pensant à sa propre mère qui mentait parfois par intérêt bien qu’avec l’âge, sa langue se déliait de plus en plus. Célia se demandait même si cela n’était une caractéristique que les gens acquéraient passé les soixante ans. C’était là une véritable question qui semblait jusqu’alors se confirmer. Quant à Célia, si elle avait pu mentir étant jeune, elle n’était pas une grande menteuse, loin de là. Voyant la jeune femme chercher ses mots, elle voulut lui apporter son aide mais ne savait quoi faire. C’est alors qu’elle lui prit la main et que des larmes lui vinrent. Célia lui serra la main, montrant sa présence et resta assidue alors que la jeune fille poursuivait son discours.

- Prenez une grande inspiration, Hortense. Ça va aller.

Elle ne s’était évidemment pas imaginé une telle conversation lorsqu’elle entendit Hortense quelques minutes plus tôt déballer quelques informations à sa famille. Elle était là plus en soutien, la consolant par sa présence, faisant preuve d’écoute tandis qu’elle lui confiait son expérience de la cour. Horrible comme elle put l’entendre. La pauvre enfant était effectivement arrivée au moment de l’incident diplomatique de trop entre la Couronne et Dorne. Elle avait ainsi assisté à la fameuse audience publique du prince Oberyn qui avait rapidement fait le tour des régions voisines. Hortense avait ainsi été témoin de la folie du roi que l’on disait de plus en plus présente.

- Ma pauvre enfant...

Célia ne savait que dire face à de telles révélations, de telles confidences même. Elle ne se souvenait guère de ce que Leana avait pu vivre aux côtés de la princesse Rhaenys mais il était clair que le contexte était bien plus calme qu’aujourd’hui. Les récits de cette audience étaient assez choquants. Les gens parlaient du roi comme d’un homme perdant complètement l’esprit et cela semblait se confirmer avec les dires d’une des dames de compagnie de la reine. On dit que le prince ne mit pas une journée à rassembler ses affaires et à quitter la capitale. L’ambiance au Donjon Rouge devait être piquante. Il était bien difficile pour la jeune femme de s’intégrer dans un tel contexte. Portant sa main libre sur l’épaule de sa protégée de quelques minutes, Célia se montrait compatissante et, il fallait bien l’avouer, curieuse mais n’en fit guère trop. Elle voyait bien qu’Hortense n’était pas en état. Elle se trouvait bien chanceuse qu’elle lui dise tout cela alors qu’elles ne se connaissaient finalement que très peu. Elle conclut son récit par le doute qui l’assaille, un doute que Célia avait pu connaître en d’autres circonstances. Celui de ne pas se sentir capable de faire quelque chose, d’accomplir une mission, de remplir sa fonction.

- Je… j’avoue que… je ne sais guère quoi vous dire, mon enfant. Je n’ai pas vécu ce que vous avez vécu et je ne peux décemment pas imaginer. Cela a dû être si difficile. Mais, ne doutez pas de vos capacités. On entend beaucoup de récits autour de la cour royale et tous ne sont pas si mauvais…

Célia vint se placer devant Hortense et lui prit alors le menton pour qu’elle la regarde. L’aidant à chasser ses larmes, elle tentait tant bien que mal de la rassurer. Mais comment faire ? Comment rassurer cette enfant qui avait été jetée dans la gueule du dragon au pire moment ? Célia devait au moins pour le reste de la journée faire en sorte que la jeune Hortense prenne son voyage dans le Val comme une parenthèse, un moment de prendre du recul.

- La cour royale, c’est une fosse dangereuse. Ne nous leurrons pas. Vous serez d’accord avec moi. Mais, vous êtes une jeune femme intelligente, forte, plus que vous ne le pensez. Vous m’avez l’air d’avoir un bon petit caractère. Cela vous aidera à vous faire une place auprès de la reine.

La conflanaise réfléchit quelques secondes puis rajouta.

- De plus, si la reine vous a choisi, ce n’est pas pour rien. Vous me dîtes qu’elle est bonne avec vous. Elle doit bien vous apprécier et si ce qu’on lui a dit sur vous ne lui avait pas plu, elle ne vous aurait pas choisi. Je sais bien que mes mots sont sans doute vains pour le moment mais je suis sûr que vous serez à la hauteur. Levez la tête, soyez fière, soyez honorée de la place que vous avez. Je vais vous donner un petit conseil.

Célia planta son regard dans celui d’Hortense, une main toujours dans la sienne, l’autre essuyant les dernières larmes.

- Faites semblant. Prétendez que vous savez ce que vous faites. Même quand vous doutez, prétendez le contraire et vous y arriverez naturellement. Car un jour, vous le ferez de vous-même et vous n’aurez pu à prétendre.

Elle lui fit un clin d’œil avant de retirer sa main, la regardant, lui montrant de lever sa tête, mimant la posture de la fierté. Prétendre n’était pas un mensonge en soi. Il fallait qu’Hortense montre qu’elle n’avait pas été choisie au hasard. Elle devait faire ses preuves dès les premières lunes. Célia ne savait pas ce que valait son conseil mais elle le lui avait donné et la jeune femme en ferait bien ce qu’elle voudrait.


#B0CC99 : Célia Van

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Danger that we sense is the one that troubles the most

Hortense inspira. Hortense expira. Il lui faudrait se raccrocher aux mots réconfortants de lady Van. Il lui faudrait garder à l’esprit ce qu’elle venait de lui dire. Elle était forte. Elle l’avait prouvée lors de l’absence de son père, de son frère et de ses cousins. Elle avait tenu Château-Rosières dans sa main et le château ne s’était pas effondré, tout n’était pas parti à volo, et aucun drame n’était survenu. Il lui faudrait puiser en elle une force supplémentaire pour surmonter la panique qui la prenait lorsqu’elle était à la capitale. Elle avait vécu des épreuves par le passé, elle devrait s’inspirer de ces dernières, de la manière dont elle les avait surmontés et elle surpasserait ce nouvel obstacle. La reine l’avait choisie. La reine était bonne. La reine était à ses côtés, et elle serait là pour la défendre. Peu importait le roi finalement tant qu’elle en demeurait éloignée, et elle n'avait que peu de raison, si ce n’est aucune, d’attirer l’attention royale sur elle… Qui était-elle en fin de compte ? Une fille du Conflans, même pas d’une maison majeure, c’était une petite femme d’un petit royaume et d’une petite maison dans une grande capitale qui ne se souciait que des grandes personnes. Aucune autre imminence ne s'intéresserait à elle hormis la reine. La reine. Elle devrait se focaliser sur la Majesté, oublier presque tout le reste. Prétendre. Faire semblant. Tout ceci était si loin de la naturelle Hortense, de la simple Hortense, de la spontanée Hortense… Elle n’avait jamais eu à faire semblant par le passé. Il lui faudrait apprendre encore et encore pour mieux se perfectionner dans cet art du mensonge et du paraître, et se sortir vivante et bien mariée de ce nid de vipères… Et en s’assurant l’amitié et la confiance de la reine. Elle devrait recréer son cocon là-bas, à Port-Réal, et partout où sa charge l’amènera, car c’était ainsi, le destin avait décidé pour elle. Hortense esquissa un sourire de façade et retrouva la constance. « Je vous remercie lady Van. Notre discussion m’a fait beaucoup de bien. » Hortense pensa qu’elle aurait aimé avoir une mère comme elle, mais elle ne put lui dire, ça aurait été déplacé, très certainement. Une mère pleine de bons conseils et clairvoyante. Malheureusement, Isabeau n’avait pas été ainsi. Loin de là. « Retournons au banquet… Mon absence prolongée risquerait d’éveiller des questions, notamment si la princesse Margaery nécessite ma présence. » Hortense esquissa un sourire discret et prit la direction de la salle de réception aux côtés de lady Celia. Elles n’échangèrent plus un mot, seulement des regards plein de sens, de sous-entendus et de discours silencieux. Hortense réalisa alors que parfois un silence valait plus que mille mots, et que parfois la parole libérait lorsque l’on s’adressait à une oreille prête à écouter.



@Celia Van
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