Family is a life jacket in the stormy sea of life - ft. Randa

Shôren cessa tout à fait de rire lorsqu’elle remarqua qu’Orys se trouvait désormais sur les genoux de leur père. Cette scène lui arracha un sourire profondément attendri, alors qu’elle joignait les mains discrètement. Il ne s’agissait pas là d’une quelconque forme de prière. Juste de la manifestation de cette joie qu’elle contenait par crainte de briser ce moment qui se déroulait sous ses yeux. Il lui semblait qu’il n’y avait qu’Orys pour tirer ainsi leur père de ses pensées. Qui le rendait si… différent ? Le Faon ne trouvait pas de meilleur terme pour qualifier ce phénomène qui se produisait lorsque le père et le fils se trouvait ensemble. Il fallait dire que leur père avait tant attendu cet enfant, ce fils qui pourrait le succéder mieux qu’elle ne l’aurait fait, sans doute.


« … Il vous ressemble aussi beaucoup, Père. » assura la jeune fille, doucement, presque dans un murmure.


‘’Sans doute plus que vous ne l’imaginez’’, se retint d’ajouter Shôren. Le Faon d’Accalmie n’avait pas connu son oncle le plus âgé. Car il était certain qu’il n’était pas question d’Oncle Renly, à cet instant. Père ne parlerait pas de lui ainsi. La rébellion était déjà achevée depuis plusieurs années, au moment de sa naissance. La seule image qu’elle possédait de son oncle était celle que les survivants de la rébellion avaient pu lui brosser, au fil du temps. Aussi, elle ne pouvait pas percevoir ces ressemblances que son père voyait entre son frère et le sien. Cela ne lui effleurait même pas l’esprit. Les années lui donneraient tort ou raison.


Ce fut Ser Davos qui vint troubler la quiétude familiale. Des affaires urgentes attendaient son père, comme c’était souvent le cas. Plus encore avec la guerre qui secouait désormais Westeros. Shôren avait gravement hoché la tête, lorsqu’avant son départ, son père leur avait demandé de ménager Lady Randa. Suite à cela, le suzerain avait quitté la pièce, son conseiller sur ses talons. Ils s’étaient alors retrouvés à trois. Une situation qui allait se répéter à l’avenir, encore et encore, bien que la jeune fille ne le savait pas encore.


Suite au départ de son père, Shôren s’était tournée vers Lady Randa. Son visage, quelque peu renfermé depuis que la pièce s’était faite plus silencieuse, s’éclaira à nouveau aux mots de sa belle-mère. Bien sûr qu’elle pouvait faire cela ! Elle-même doutait jusqu’alors qu’Orys était assez âgé pour entendre de tels récits. Mais si Lady Randa était d’accord, comment lui refuser cela ? Si la jeune fille portait une grande affection à ces contes qu’elle rapportait volontiers à son cadet, elle devait avouer qu’elle avait toujours eu hâte de pouvoir lui relater les exploits du Roi Argilac Durrandon et de sa fille, la Princesse Argella ! Et des autres suzerains qui avaient suivi, bien sûr ! Ou encore de leurs liens avec les Targaryens ! Et aussi…


« Je relaterai notre histoire à Orys avec plaisir ! assura la jeune fille, qui n’avait pu répondre à cause de l’arrivée de Ser Davos dans la pièce. Je ferais honneur à votre confiance, Lady Randa. Vous n’aurez pas à vous plaindre de mon enseignement. La jeune fille se tourna vers Orys, un sourire lumineux aux lèvres. Je vais vous apprendre tout ce que je sais. Mieux vaut avoir un peu d’avance avant que vous ne suiviez les enseignements de votre Mestre. Il sera fier de vous, j’en suis certaine. »


Elle ferait en sorte de se montrer à la hauteur de cette confiance, de cette fonction, qui lui avaient été remises il y a peu. A défaut d’être l’héritière d’Accalmie, elle ferait en sorte qu’Orys soit à la hauteur de son futur rôle à sa manière. C’était bien là le rôle qu’elle pourrait jouer, à défaut de participer à cette guerre qui se faisait de plus en plus menaçante au dehors. Ici, à Accalmie, avec sa famille.