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Les temps anciens ne nous ont pas oubliés ✻ Daeron

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Marianne et Daeron

“Les dunes ensoleillées aux portes de l'arbre asséché”
L
es murs de Castel-Bois, avant si chaleureux, perdaient petit à petit les couleurs vives et joyeuses du passé afin de se vernir de teintes beaucoup plus sombres. Même le soleil, pourtant au dessus de ces tours, prenait un aspect beaucoup moins vivace et coloré que par les temps anciens. L’hiver s’installait de manière doucereuse dans le Conflans. Assignant ses vassaux le devoir de réapprendre à devoir servir nouvelle servitude, non plus celle veillant à courber l’échine devant un Seigneur, mais celle les incitant à devoir trouver une certaine dextérité à remplir face aux aléas d’un temps plus difficile. Ainsi l’air n’en devenait que plus étouffant, plus offusquant encore, difficile à laisser entrer dans les poumons, alors que les brûlures ne cessaient de s’étendre dans l’ensemble de son corps. L’humain était contraint de devoir s’acclimater, trouver en lui une force assez profonde pour ainsi survivre face aux épreuves qui avaient le don de s’infliger à lui sans crier gare. Et ce en oubliant la pression qui pouvait l’anéantir petit à petit en fonction de sa condition. La jeune Harlton avait l’impression d’avoir oublié le bon temps, celui au cours duquel le sourire qu’elle partageait ne dissimulait pas en réalité une grande tristesse. Celle qui l’inquiétait quant à l’avenir des siens, des personnes qu’elle aimait et qui avait contribué à faire d’elle ce qu’elle était aujourd’hui. Hantée par les tourments d’un passé douloureux, mais aussi par les indécisions d’un présent pesant, ainsi était la malédiction de Marianne. Heureusement pour elle, il perdurait des instants de quiétude, des moments beaucoup légers, qui lui laissaient entrevoir l’idéal d’une vie qu’elle ne vivrait probablement jamais. La paix était bien loin d’être palpable et elle ne serait jamais aux portes de son paradis. Trop rêveuse pendant un temps, la réalité avait fini sa course l’amenant devant les portes encore closes d’un monde douloureux. Si bien, que le manque d’air n’en devenait que des plus étouffants. La jeune fille ressentait de plus en plus le besoin de se confier, de laisser aller ses paroles dans le but d’être éclairée. Certes, les personnes qu’elle affectionnait au plus haut point témoignaient d’une réelle présence à ses côtés et lui insufflaient assez de force pour pouvoir continuer, mais il n’en restait pas moins que ce manque lui pesait sur l’âme. L’absence de Torvald, l’absence même de celui qui aurait été à même de mieux la conseiller lui faisait mal. Et sa retenue l’empêchait de l’obliger à remplir cette fonction sans qu’il n’en exprime la volonté. La stupidité de son tempérament s’expliquerait à merveille avec ses pensées actuelles, mais il n’en restait pas moins que Marianne préférait s’enfermer encore un peu dans ses tumultes intérieurs. Qu’aurait fait son père ? Comment aurait-il appréhendé telle ou telle situation ? Quel soutien sa mère aurait-elle pu apporter face à cet instant ? La jeune lady se levait souvent la nuit pour apprécier les lueurs fantasmagoriques que les rayons de la lune offraient en spectacle devant les paysages étendus de son domaine. Comme si les volutes dessinées par ce dernier, seraient à même de lui apporter des réponses quant à ses tourments cachés. Souvent, il lui arrivait, comme en cette matinée, de pouvoir admirer les premiers rayons du soleil transpercer par delà les monts les plus éloignés. Sans réponse. A croire que même les fantômes étaient incapables de pouvoir lui apporter une aide quelconque quant à toute cette situation. De légères cernes avaient pris possession de son visage, dévoilant ainsi aux yeux de tous la fatigue qu’elle se plaisait à apprécier. Celle pour laquelle son oncle trouvait un réel intérêt tant elle lui prouvait que par ce biais, elle participait ainsi l’avenir de sa maisonnée. Plus le temps passait et plus la jeune fille songeait à une autre vie. Celle qu’elle ne connaîtrait jamais et dont ses simples tourments seraient de chercher un refuge pour la nuit et de quoi se nourrir. Ingrate dans ses pensées, Marianne veillait à trouver la solitude nécessaire pour reprendre ainsi une meilleure contenance. Et pour se faire, elle ne tarissait jamais de prendre des chemins détournés pour ainsi déambuler dans des espaces plus isolés. Loin des murs menaçants, loin de toute cette oppression quant aux histoires qui les assaillaient, loin de tout, elle pouvait retrouver assez de courage pour oser songer à sa chance. Elle ne manquait de rien pour sa survie. Les vivres de son domaine leur permettait à son oncle à elle de perdurer mais surtout ils apportaient assez de ressources pour les siens. Une lady ne pouvait oser croire en un autre dessein que ce dernier, et il fallait que Marianne retrouve sa réelle contenance sous peu. La mélancolie la perdait bien trop.

Un mouvement derrière elle l’obligea à sortir de ses pensées. L’incita par la même occasion et demander derechef quelle était l’origine de ce désagrément. Craignant pour sa vie, la jeune Harlton n’hésita pas un seul instant à chercher la dague dans le fond de sa manche pour ainsi la présenter à son éventuel assaillant. Mais le bon sens l’amena à la ranger aussitôt alors qu’une petite fille indiquait sa présence par sa voix. Un sourire naquit sur le bord des lèvres de la jeune fille alors qu’elle invitait cette dernière à s’avancer un peu plus tout en lui demandant la raison de sa présence. La fillette lui expliqua simplement qu’elle l’avait suivi parce qu’elle pensait qu’elle devait le faire. Marianne accueillit alors cette compagnie de fortune à ses côtés et la ramena contre elle pour ainsi l’étreindre un peu. Ravivant l’espoir en son sein, la jeune lady se releva de sa posture et se contenta de lui prendre la main tout en l’invitant à poursuivre sa route en sa compagnie. L’innocence de l’enfance était une beauté pour laquelle Marianne veillait à en défendre les moindres aspects. Désireuse de la préserver, mais bien au-delà de tout cela, de vouloir retrouver les forces qui la guidaient à cette époque, la jeune lady n’hésitait plus. « J’ose croire que tu n’es pas venue seule n’est ce pas ? » Des petits chuchotements avaient trahis le silence qui les environnait. Et déjà Marianne se mettait à sourire de plus belle comme si l’ensemble de ses tracas s’étaient envolés au dessus des nuages. La petite fille qui marchait à ses côtés se mit à la regarder en se pinçant les lèvres et en rougissant, alors que la lady reprenait en arrêtant sa route. « Serions-nous encerclées par les brigands ma chère ? » Mimant une stupeur saisissante dans son amusement, Marianne prit les mains de son amie et accentua son ton par des haussements de sourcils qui se désirèrent effrayés. « Nous devrions nous cacher d’une telle attaque, qu’en penses-tu ? » La petite fille acquiesça d’un signe de tête tout en se retenant de rire, alors que Marianne se relevait avec la même expression sur son visage. « Vite vite… » se hâta t-elle tout en entraînant la main de la petite fille avec elle. Mais avant d’arriver derrière un buisson, elle se baissa à nouveau de manière à l’admirer et à lui traduire ce jeu naissant par le biais d’une volonté de fer. « Cache toi ici, je vais essayer de les éloigner. Mais tu m’attends, ne pars pas sans moi. » La petite fille cacha son rire dans ses mains alors que Marianne la laissait pour quelques minutes. Cherchant elle aussi à ce cacher des petits chenapans qui les avait pris en chasse pour s’amuser, la jeune fille attendit quelques petites minutes à l’abri des regards derrière un tronc, jusqu’à ce qu’un premier mouvement ne commence à se profiler sur sa droite. Elle attendit encore un peu, laissant ainsi au garçonnet de l’avance pour penser qu’il allait effrayer la petite fille dans les buissons, puis Marianne emboita son pas de manière délicate. Telle une chasseresse en plein travail, elle tenta de rester le plus silencieuse possible jusqu’à courir pour venir attraper le garçonnet par derrière et l’enlacer doucement en riant. « Te voilà pris mécréant. Déclare ta défaite et je te délivrerai de ma prison. » Déjà Marianne commençait à faire des chatouilles à l’enfant qui riait aux éclats, entraînant les rires de la petite fille un peu plus éloignée. Cet intermède lui apportait beaucoup de bonheur et laissait ainsi transparaître l’idée qu’elle se sentait bien. « Mais laissez moiiiiiiiii. » se débattait le petit forcené, provoquant ainsi de nouveaux rires auprès de la jeune fille qui finit par relever ses mains vers le ciel. « Très bien, mais je te prie d’aller présenter tes excuses à Nina. Et prestement. » Surveillant du coin de l’œil la bonne exécution de cet ordre, la jeune lady leur laissa un peu d’intimité tout en gardant un sourire complice. Tous deux avaient l’air d’appartenir à un autre monde, un de ceux où l’unique préoccupation de l’instant était le simple fait de pouvoir gagner l’amitié de l’autre sans crainte. Mais alors qu’elle regardait la scène, elle sentit quelque chose lui effleurer la main. Son regard se porta directement vers la source de cette surprise. Un nouveau garçonnet ressortait de la pénombre pour venir chercher sa main. Serrant cette dernière sur les petits doigts pour la frôlait, la jeune Harlton se baissa pour ainsi accueillir le petit en manque d’affection dans ses bras. « J’veux ma maman. » « On va aller la retrouver, P’tit Gaven. » Se relevant avec le petit dans ses bras, Marianne regarda en direction des deux plus âgés pour ainsi les rappeler à l’ordre. « Tommen n’oublie pas que ton frère a des jambes plus petites que les tiennes et que tu dois lui apporter protection et soutien lors de tes escapades. Et Nina, ta mère va encore te chercher pendant des heures en pensant que tu étais dans les écuries. Allez ouste, on rentre. » Elle les entendit rouspéter un peu, si bien que le jeune Tommen vint vers elle et demanda avec sa petite voix innocente. « On peut jouer un peu avec vous ? C’est triste la bas. Les gens, ils veulent plus jouer. » Rien qu’à l’évocation du terme jouer le petit Gaven commença à gesticuler dans tous les sens dans ses bras, prenant soudainement conscience que la fatigue était a des milles de cet endroit. La jeune fille les regarda à tour de rôle, alors que Nina avançait nonchalamment vers eux. Marianne se mit à lever les yeux au ciel tout en songeant à ce qu’elle venait d’entendre et à ce qu’elle voulait entreprendre. « Qu’un instant alors. Il n’est pas nécessaire d’inquiéter tout le domaine quant à nos absences injustifiées. » Le petit Gaven descendit de ses bras et sans qu’elle ne puisse piper mot de plus, fut le témoin de la disparition de trois petites têtes qui désiraient probablement s’amuser à cache cache. « Très bien, je compte jusqu’à vingt. Cachez-vous bien. » secouant sa tête en signe d’exaspération, la jeune fille commença son décompte à voix haute. « Un… »




         
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❝Les temps anciens ne nous ont pas oubliés❞
Marianne Harlton & Daeron Le Voi
Cela faisait si longtemps… Daeron se souvenait encore de son passage dans le Conflans il y a de cela des années et c’est un sourire qui ponctua ses traits. Le re voilà pourtant, sur une route qui bordait la Néra, avec lui, un petit groupe de dorniens qui comme lui portait des habits aux couleurs vives et surtout inédite pour ceux qu’il croisait, il faut avouer que croiser des gens de la Principauté de Dorne aussi au Nord n’était clairement pas une chose courante.
Le Lord des Dunes Rouges était là pour affaire, enfin au début, il avait eu à coeur de développer la bourgade qui siégeait à côté de son Alcazar et pour cela, il fallait développer le commerce et ce n’était pas une mince à faire en réalité. Oasis qui marquait la frontière avec le désert, les Dunes Rouges n’étaient pas forcément un lieu propice pour le commerce, mais Daeron avait encouragé le développement de puits et de Norias avait fait de l’endroit ce qu’il était aujourd’hui, un havre de verdure et de cultures de dattes et d’épices. Mais il ne c’était pas arrêté là, il avait également sécurisé le fleuve Voi pour que des péniches puissent transiter et il avait aussi renforcé la présence de patrouilles afin de dissuader les voleurs. Ceci fait, il avait enfin l’occasion de chercher des partenaires de commerce et c’est ce qu’il avait fait avec Lancehélion, Goëville, Salins, mais aussi Port-Réal.

Salins n’avait pas été difficile à convaincre d'offrir plus de diversité dans les produits que la petite portuaire possédait et les Desdaings avaient appuyé cet échange. Une fois fait, au lieu de rentrer, Daeron avait décidé d’aller alors vers Castel-Bois afin d’y retrouver une connaissance de longue date et ça, malgré les conseils de ses hommes qui redoutaient que la guerre n’éclate. Mais le sire des Dunes Rouges avait balayé leurs craintes même si intérieurement, lu même craignait que le Conflans avec le chaos qui régnait ne s’embrase. Il avait croisé de nombreux coursiers d’ailleurs sur le chemin, preuve que tout s’accélérait. Il espérait juste pouvoir voir à temps la petite Marianne si chère à son coeur.
Enfin petite, c’était peut-être bien autre chose qui allait charmer ses yeux. Après tout, elle devait être bien plus grande maintenant et il doutait qu’il puisse lui ébouriffer les cheveux comme naguère, peut être était-elle devenue plus froide ? Les corbeaux qu’ils échangeaient ne lui donnaient pas cette impression, mais il était difficile de juger d’une plume. Arrivant à un tournant de la route, Castel-Bois fut enfin visible et le dornien fut satisfait de voir que le château n’avait pas changé, toujours veillant sur la frontière et la Néra, il y avait cependant plus de passages, c’était indéniable à voir les charrettes et autres chevaux qui attendaient sagement leurs cavaliers qui devaient boire à la taverne sur le bord de la route. C’est d’ailleurs ici qu’ils s’arrêtèrent, provocant un élan de curiosité de la part des clients, voir des gens enturbannés n’était vraiment pas commun et lorsque les hommes du Le Voi s’installèrent à une table, ils furent vite le centre des conversations et bientôt, l’ambiance dans la taverne qui était jusque-là morose devint plus animée, ponctuée de rires et de chants venu de la Principauté.
C’est à ce moment que Daeron quitta ses hommes, refusant la moindre escorte, il n’avait pas l’impression qu’un danger guettait ici et il ne voulait pas perdre de temps pour revoir sa correspondante.

Le jeune homme marcha quelque temps avant d’entendre les rires d’enfants. Curieux, il s’approcha de façon plus furtive, se dissimulant derrière un arbre et il fut tout de suite frappé par la beauté d’une jeune femme qu’il reconnut aussitôt, car son regard, son sourire timide, oui, il la reconnaissait, il n’y avait pas de doute là-dessus et il manqua de surgir tel un dément de son abri, mais il se ravisa en voyant les enfants autour d’elle qui semblaient jouer. Un cache-cache s’engagea et Daeron ria intérieurement et il s’approcha à pas de loup, se dévoilant aux yeux des bambins qui ouvrirent de grands yeux à la vue de cet homme totalement étrangé. Pour rapidement calmer la peur qui pouvait naître dans leurs coeurs, le dornien posa son index sur ses lèvres, intimant ainsi aux enfants de ne piper mot et rien qu’en voyant l’oeil rieur de l’homme, ils semblèrent enclin à lui obéir, courant pour se mettre à l’abri du regard fureteur de Marianna tandis que Daeron lui continua de s’approcher de sa victime.
Il avait une envie impérieuse de rire, mais il se retint comme il le pouvait, glissant bientôt dans le dos de la jeune femme qui continua d'égrainer les chiffes. Renard, il arriva dans son dos, une position dangereuse, mais l’homme était prompt à parer à toute éventualité face à son espièglerie qui pouvait tinter dans l’esprit de la riveraine comme une attaque. Il espérait juste être assez rapide pour éviter une lame rapidement dégainée.

N’écoutant que son courage, il posa ses mains sur les yeux de Marianne alors que sa voix sibylline laissait entendre un dix-neuf amusé. Et vingt petite Marianne ! Sa voix chaude, il l'espérait, allait rapidement faire rejaillir les souvenirs de sa venue à la Harlton mais de toute façon, il ne lui laissa pas le choix des armes que déjà, il la retournait pour la prendre par la taille et la soulever avec un large sourire tandis que son turban glissait, dévoilant sa chevelure en bataille et surtout, dévoilant son visage jovial. Il la fit tournoyer alors que les enfants émergèrent de leurs cachettes en riant, mais n’osant pas s’approcher de ce drôle de bonhomme qui reposa alors Marianne. Et bien ! Je vois que le poids des âges n’est pas qu’une image… Il fit une grimace moqueuse et lui tira la langue, heureux de revoir celle qu’il avait adopté comme une soeur de coeur et tout ce qu’il pouvait dire, c’est qu’elle avait bien changée depuis leur première rencontre. Petite fille, la voilà jeune femme et que dire de cette beauté presque sauvage qu’elle affichait malgré ses traits tirés ? Non assurément, Marianne Harlton était magnifique et si Daeron la chérissait comme sa soeur, indéniablement, il était également sous le charme de ce qu’elle était devenue.

Si loin, ce souvenir d’elle émerveillée par les récits d’un jeune aventurier dornien. Voilà qu’elle était demoiselle de sa maisonnée et que bientôt la guerre viendrait sûrement la frapper. Bien qu’il fût de Dorne, il savait que la situation géographique du Conflans en faisait un endroit stratégique, un carrefour pour les armées. Les rumeurs circulaient sur ce qui se passait et honnêtement, en la voyant, il aurait été capable de l’enlever pour la soustraire à tout ça, mais c’était hélas impossible.
Mais il devait chasser tout ça de sa tête, penser plutôt au bonheur de la revoir et non à la peur de la perdre aussi vite. Et puis mine de rien, son passage ici devait être rapide, une seule journée à vrai dire, car il avait à coeur de vite rentrer à Dorne avant que cela ne soit impossible pour lui d’y retourner et il se voyait mal rester dans le Conflans où ailleurs. Il avait ses obligations comme elle avait les siennes, bien loin des souvenirs d’avant.

Il posa une main sur la joue de Marianne, douce Marianne. "Je suis sincèrement heureux de te revoir." Sa voix n’avait été qu’un murmure et il la serra de nouveau dans ses bras avant de s'écarter de façon élégante et de reprendre une certaine contenance, cela aurait été de très mauvais goût de se faire surprendre en train de l’étreindre surtout ici. Il regarda également les enfants et sortit de sous sa tunique safran, et agrafée de petites panthères d’argent, des sucreries que les enfants ne furent pas longs à accepter. Alors ? Que devenez-vous ma dame depuis notre dernière correspondance ? Il lui offrit un sourire charmeur bien qu’il n’y eût rien en lui qui ne la désirait, seule cette image de soeur lui venait à l’esprit pour tout dire alors qu’il était pourtant généralement prompt à séduire des femmes si belles.
Il attendit qu’elle se remette du choc de cette venue pour le moins inattendue et qui n’avait pas transpiré dans sa dernière lettre, espérant ne pas avoir été trop cavalier avec elle.



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Marianne et Daeron

“Les dunes ensoleillées aux portes de l'arbre asséché”
« D
eux… » La jeune fille s’était décidée à admirer le ciel alors que le jeu actuel lui laissait présager en des instants de rires et de légèretés. Ces enfants avaient bien plus de mérite que de nombreuses personnes adultes. Déjà par leur innocence prompte à envisager un monde si simple, mais surtout pour cette détermination dont ils savaient user pour ainsi continuer de garder la tête haute et avancer. « Trois… » La jeune fille en venait même à se demander comment ces traits de caractère, pourtant si distincts et coriaces parvenaient un jour à échapper d’entre les doigts des adultes. Beaucoup rejetteraient la faute ou du moins prétendraient que cette absence n’est le résultat que d’une maturité et ainsi d’une sagesse que quiconque se devait d’adopter pour ainsi survivre à son existence. Que l’on ne pouvait se résoudre à se laisser guider par ses instincts mais au contraire laisser le libre arbitre agir à sa convenance. Secouant sa tête en guise d’exaspération, la jeune fille tenta de résoudre elle-même les énigmes qui ne cessaient de s’interposer dans son esprit. Les nombres défilaient dans une cadence rythmée, ponctués d’équilibre et de quelques aspirations joueuses dès qu’elle se mettait à exagérer la prononciation de certains nombre. « Quatorze… » Le silence avait eu raison de cet espace à la fois confiné mais tout aussi étendu. Les hautes cimes se plaisaient à piquer à vif un ciel teinté de nuances bleues et grisâtres. Ce ciel qui caractérisait tant sa région et son domaine, et qui lui laissait entrevoir des songes des plus inavoués. La jeune lady essayait de laisser son esprit se vider, d’écouler avec ce décompte les tensions qui ne cessaient de l’accabler et de l’enfermer dans une crainte qu’elle contrôlait de moins en moins. Telle la colombe aux portes de sa liberté, la jeune fille se plaisait à sourire timidement alors que ses rêveries lui laissaient ainsi envisager d’autres desseins. Peut être serait-elle amenée à vivre de grandes aventures ? Celles desquelles son expérience n’en deviendrait qu’enrichissante et l’amènerait ainsi à gagner de cette sagesse dont son oncle se plaisait à lui demander et à espérer encore et encore. L’expérience prévaut sur la sagesse. Cette phrase résonner dans son esprit, alors que l’image de son oncle, attablé avec son verre de vin à la main l’admirait avec cette pointe d’orgueil dont il savait user pour ainsi éveiller en elle son caractère de défi. La jeune Harlton prenait conscience volontiers conscience que son expérience ne pourrait jamais égaler celle de son aïeul. Voilà pourquoi sa curiosité s’en trouvait à son exergue. Car grâce à elle et peut être aussi à sa bonté, la jeune fille pourrait peut être prétendre en quelques unes de ces dernières. « Seize… Tommen, je viens de t’entendre. Prends garde je sais vers où me diriger. » Sa voix rieuse s’accordait à merveille avec son visage enfantin et joueur, alors que le décompte allait presque arriver à son terme. Désireuse de profiter de cet instant pleinement, la jeune fille finit par laisser fuir l’image de son oncle et ferma ses yeux sans prendre garde aux sons qui pouvaient l’environner. Après tout, autant qu’elle laisse la chance aux petits et ainsi pourraient-ils s’en amuser ensemble pendant quelques instants de plus. Ils ne méritaient pas de connaître la tristesse des adultes et si Marianne leur permettait d’en oublier les attraits durant quelques minutes, ainsi s’en trouverait-elle plus apaisée. « Dix-neuf ! » Telle une renarde, la jeune fille laissait entendre son désir de participer activement à ce jeu alors qu’elle prenait son inspiration pour arriver à ce chiffre tant redouté des enfants. Mais sa stupeur n’en fut que des plus éveillée dès lors qu’elle sentit un mouvement lui recouvrir les yeux. Le sursaut succédant à ce geste fut tel, qu’elle eut l’impression que son cœur venait de remonter à sa gorge. Cette voix…  Des bribes de souvenirs commençaient déjà à s’immiscer devant ses yeux alors que la rapidité de la scène l’obligea à se retourner. Sans crier gare, la jeune fille se retrouvait dans les airs et il ne lui fallut que quelques secondes pour reconnaître le regard azuré qui s’amusait de cette situation. Rieur, joueur, témoignant d’une réelle joie quand à ses retrouvailles, le sourire recommençait à se dessiner sur les lèvres de la jeune fille alors que son cœur restait encore au niveau de sa gorge.

« Daeron ! » Sa voix joviale accompagnait la chute du turban de son assaillant, alors que le sourire qu’elle arborait n’en devenait que plus grand. Une rencontre inespérée selon le cœur de la jeune fille, mais qui avait le don d’éveiller en elle un sentiment si longtemps enfoui. Son rire accompagna celui du jeune homme dont le charisme n’avait pas faillis depuis les années, bien au contraire. Et lorsque le tournoiement arriva à son terme, Marianne en profita pour admirer le visage de son ami comme si elle le découvrait pour la toute première fois. Il avait vieillit, chose qui paraissait assez logique au vu des années qui avaient su les séparer, mais il gardait toujours cette caractéristique qu’elle avait su apprécier dès leur première rencontre. Incapable d’y mettre un mot dessus, la jeune fille veilla simplement à sourire une nouvelle fois, elle n’y croyait pas. Du moins n’aurait jamais pu envisager en une telle rencontre en ces jours si sombres, à moins que ce ne soit sa raison qui ait un peu trop fréquentée sa rêverie ? « Lord de la Voi dussè-je concevoir cette remarque comme un compliment dornien ou une simple constatation à votre égard ? » Amusée par cette situation, Marianne répondit à son geste en imitant ce dernier à son tour, alors que ses yeux cherchaient à vérifier que les enfants étaient toujours sous sa responsabilité. « Approchez mes enfants. Venez mirer la grandeur et la générosité d’un Dornien, vous disposez d’une chance que très peu ont le privilège de connaître. » Un sourire amusé accompagna ses dires alors que son regard émeraude se plaisait à chercher les reflets azurés du jeune homme. Heureuse de le revoir, les tonalités de son cœur commençait doucement à se calmer alors qu’elle prenait conscience que tout danger pouvait s’en trouver écarter. Jamais il ne lui avait fait du mal étant plus jeune, il n’y avait aucune raison à ce qu’il en soit de cet ordre en cette journée. Mais non habituée au tempérament chaleureux des Dorniens, la jeune fille essaya de contenir sa gêne quant aux gestes qu’il adoptait naturellement à son égard. Les joues rosies, Marianne s’en trouva quelque peu abasourdie et n’eut d’autre choix que de baisser ses yeux alors qu’elle sentait la main chaude de Daeron caresser son visage. « Je n’osais envisager en cette rencontre fortuite. Votre bonheur est partagé mon Seigneur. » Son désir de se reculer était bien présent, mais dépassé par la rapidité du jeune homme qui la serrait derechef dans ses bras, la jeune Harlton ne savait comment réagir : devait-elle remplir ses fonctions de Lady et en adopter la posture ou au contraire rester simplement la jeune fille qu’il avait connu jadis. La position qu’ils adoptaient dans cette étreinte fit monter davantage le rose à ses joues et lui accordait un instant de quiétude qu’elle n’avait jamais osé envisager. Ce geste lui faisait du bien, tant il lui permettait de se sentir soutenue même si aucun sujet n’ait été abordé. Mais déjà, le froid revenait s’intimer dans son corps, alors que Lord Le Voi se reculait pour ainsi chercher des friandises dans ses poches. Reprenant une légère contenance face à ce spectacle, la jeune lady admira ses gestes avec un sourire bienveillant, comment, pourquoi, quand ? Ces questionnements commençaient petit à petit à trouver un chemin cohérent dans son esprit, alors que le regard du Lord se posait à nouveau sur elle et quémander des nouvelles la concernant, ou plutôt concernant son domaine. « Eh bien comme vous pouvez le constater, j’essaie de maintenir l’espoir de nos plus jeunes. » Elle échangea un sourire complice avec Nina, alors que petit Gaven revenait déjà au niveau de ses genoux pour chercher à s’accrocher. « Pourquoi ne pas m’avoir averti de votre venue ? Restez-vous quelques jours ? Avez-vous déjà rencontré mon oncle ? Il se fera un plaisir de vous revoir, vous lui aviez laissé un excellent souvenir de votre passage dans le passé. Mais je dois vous prévenir que vous le trouverez quelque peu changé. » On pouvait nettement comprendre la surprise dans le discours qu’elle venait de tenir. Incohérence, questionnements quelque peu injustifiés, la jeune lady ne savait quelles conclusions tirer de cette venue alors que la guerre était aux portes de son domaine. Et si son oncle avait quémandé de l’aide au Seigneur des Dunes Rouges ? Si tel était la raison de sa présence, le cœur de Marianne s’en trouverait rassuré.




         
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