Quand Le Sort S'Acharne ... feat Wynafryd Manderly

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Quand Le Sort S'Acharne ...

Blancport - 303, lune 7, semaine 4



Torrhen Holt & Wynafryd Manderly


L'ambiance n'était pas au beau fixe. Loin de là. L'enfant que portait Wynafryd, leur enfant, n'avait pas attendu les dix lunes habituelles pour pointer le bout de son nez. Ce n'était jamais bon signe, autant de semaine avant et ce qui devait arriver, arriva. Le bébé était né, mais trop faible pour survivre plus de quelques heures. C'était donc le deuxième enfant qu'ils perdaient tout deux. Si la première fois, Torrhen, avait apprit la nouvelle bien plus tard et ne s'était pas attendu à ce que son amante portait son enfant, cette fois-ci c'était différent. Il avait vraiment ressentit quelque chose. Un goût amer dans la bouche. Même s'il ne le reconnaîtrait jamais, cet enfant était à la fois le symbole des espoirs de la Manderly mais également leur chaire et leur sang. Il n'avait pas pût aller la voir car elle devait se reposer. Récupérer de l'accouchement mais aussi de la blessure morale. Cette dernière serait bien plus longue à cicatriser, si elle y parvenait un jour. Le Mestre lui avait conseillé de garder le lit encore quelques jours. Ce fut seulement trois jours après cette tragédie que le jeune homme pût enfin rendre visite à la Sirène.

Ce fut le cœur lourd qui frappa à la porte de sa chambrée. Attendant l'autorisation d'entrer, le jeune homme finit par pénétrer au cœur de la pièce pour rejoindre Wynafryd. Le silence était pesant et seul le bruit de ses pas semblaient troubler la lourdeur des lieux. Néanmoins, il savait que c'était à lui de faire le premier pas. Sa souffrance, n'était rien comparée à celle qui avait porté l'enfant, l'avait sentit grandir en elle et l'avait perdu peu après sa naissance.  Le natif de la Sentinelle se devait donc d''agir. Il s'approcha de la position de la jeune dame, posa sa main sur son épaule, d'un geste tendre et prit une profonde inspiration avant de prendre la parole.


- Je suis désolé, Wynafryd.

Étrangement ce fut tout ce que le nordien parvint à articuler. Il avait répéter une bonne dizaine de fois ce qu'il allait lui dire mais cela ne ressemblait en rien aux phrases qu'il avait préparé. C'était juste quelques mots, un petit rien, une phrase sincère. Il ne savait que dire et faire. Il se sentait idiot et inutile pour le coup. On était pas préparé à cela, jamais. Le Holt se sentait totalement impuissant et il n'osait imaginer ce que pouvait ressentir la mère de l'enfant  mort-né. Était-ce simplement de la malchance ou un coup des dieux contre leur union hors mariage ? C'était déjà le deuxième enfant qu'ils perdaient. Torrhen n'était pas superstitieux mais il y avait de quoi se poser quelques questions.  A présent, il était à ses côtés. C'était tout ce qu'il pouvait faire pour l'aider. La soutenir du mieux qu'il le pouvait.

DRACARYS
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Quand le sort s'acharne


« Blancport | 303, lune 7, fin de semaine 4 »

“Elle ne survivra pas…” avait soufflé mestre Theomore à Leona, alors qu’il venait de déposer le nouveau-né sur la poitrine de sa mère. Il ne s’était pas vraiment adressé à Wynafryd, mais il savait qu’elle entendrait. Il savait que même sans rien dire, elle en avait conscience. La grossesse avait été loin d’être confortable. Au-delà des nausées matinales et de la fatigue que sa mère avait qualifiées de “normales”, la jeune Manderly avait ressenti beaucoup de crampes et ce très régulièrement, la faisant même craindre de faire une fausse couche dès les premières semaines, comme à son retour du Conflans à peine plus d’une année plus tôt. Mais l’enfant avait tenu bon. Difficilement, la Manderly ne s’était pas leurrée, mais elle avait conservé espoir, elle avait prié les Sept chaque jour avec ferveur pour la protection de cet enfant à naître. Seulement les crampes s’étaient transformées en contractions bien trop tôt. Peut-être que le départ de Wylla et d’une partie de sa famille pour Winterfell n’avait pas aidé, pas plus que les nouvelles angoissantes en provenance de leur voisin au nord à Fort-Terreur. Ou peut-être simplement, qu’une fois de plus, les Dieux en avaient décidé ainsi. Elle avait donné naissance à une petite-fille bien trop tôt, avec treize semaines d’avance. Elle était trop petite, trop faible et le mestre avait eu raison, elle n’avait pas survécu au-delà de quelques heures, laissant Wynafryd épuisée et inconsolable.

L’accouchement ayant eu lieu bien avant le terme, Wylla n’avait pas été à ses côtés, pas plus que Sybelle ni même Lord Wyman. Il n’y avait eu que Leona qui avait tenu à rester auprès de sa fille, juste au cas-où. Et Wynafryd n’avait pas eu le cœur d’écrire à sa cousine pour lui faire part de la nouvelle. Héritière de son père à présent, elle ne pouvait plus tout quitter pour venir panser le cœur de sa tendre amie comme c’était le cas autrefois. L’ancien Lannister avait de toute manière déconseillé la moindre visite, expliquant qu’elle devait se reposer et retrouver ses forces avant. Jamais la Sirène de Blancport n’avait connu tel sentiment de solitude. Abandonnée par ses Dieux et ses proches. Elle n’avait de cesse de tomber dans un sommeil agité, pour se réveiller en sursaut, en sueur et en larmes, réclamant son enfant. Son coeur était douloureux de l’absence du nourrisson contre elle et ses seins de ne pas pouvoir la nourrir. Elle dormait mais ne trouvait pas de repos. Elle vivait mais sans paix. Le déroulement de ses deux grossesses successives nourrissait en elle une sérieuse angoisse. Si elle avait pris goût à s’imaginer mère comme Maege Mormont, donnant naissance à autant de Tritons et de Sirènes, elle en venait à se demander si elle en était tout bonnement capable ou si les Sept s’étaient accordés pour lui refuser ce bonheur également. Mais elle parvenait encore à résister à la colère qui menaçait de s’installer dans son esprit.

Et enfin un soupçon d’espoir revint lorsque la porte de ses appartements s’ouvrit sur la silhouette familière de Torrhen. La jolie brune, au visage gonflé par les larmes versées, se redressa vivement sur la méridienne sur laquelle elle s’était installée, ignorant les tiraillements de son ventre et tendit une main pressée vers son amant pour qu’il la rejoigne. Elle laissa échapper un sanglot, puis se mit franchement à pleurer. Il y avait la tristesse, mais aussi l’émotion de le revoir, de laisser cet amer sentiment de solitude derrière elle, de pouvoir se raccrocher à lui et se laisser complètement aller. De ses mains hatives, elle l’attira à sa hauteur, l’obligeant quelque peu à s’asseoir à ses côtés pour pouvoir se blottir contre lui. Il était celui qui lui permettait de souffler quand la vie devenait trop lourde alors elle s’était accrochée à Torrhen comme si sa vie en dépendait. “Elle n’a même pas eu le temps d’avoir un prénom…” réussit-elle à prononcer avant de se remettre à pleurer.
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Quand le sort s'acharne
avec @"Torrhen Holt"


« Blancport | 303, lune 7, fin de semaine 4 »

Torrhen resta silencieux, enveloppant la Manderly dans ses bras, la berçant doucement. Depuis tout ce temps à ses côtés, il savait mieux que de chercher à la raisonner ou à la calmer. Et puis cette perte, il l’expérimentait aussi. Dans une échelle moindre, évidemment, mais ses sentiments et sa propre peine n’en étaient pas moins réels et bien présents. Ils avaient tous deux besoin de ce silence, de ce calme, de ce moment pour se retrouver et se soutenir comme ils le pouvaient. Son cœur était serré. Lui qui n’avait jamais eu comme perspective de se marier pour fonder une famille s’était peu à peu fait à l’idée de l’avenir que Wynafryd leur avait dessiné. Et plus son ventre s’était fait rond, plus il s’était surpris à avoir hâte de rencontrer son enfant, leur enfant. Et ce malgré les défis que leur situation représentait, parce que son amante avait beau parler de Maege et Dacey Mormont à tout va pour le rassurer, l’Île-aux-Ours n’était pas Blancport. Et ce, avec ou sans Vraël. Il savait cependant que ça n’était absolument pas le bon moment de reparler de cela. Ils devaient faire leur deuil ensemble, laisser le temps et les prières faire leur travail. Et si sa Sirène voulait encore fonder une famille avec lui, alors ils pourraient reparler de certaines choses plus sérieusement.

Lorsque les sanglots de la Manderly commencèrent à s’apaiser, il déposa un baiser sur sa chevelure désordonnée avant d’oser rompre le silence. “Nous avons le temps d’en discuter à présent… si tu le souhaites…” Il n’avait pas pu se trouver à ses côtés pour l’accouchement qui s’était annoncé trop compliqué dès les premiers instants. Il n’avait pas pu profiter des quelques instants de vie de leur fille, mais le mestre avait concédé à lui présenter le corps avant son inhumation en seules présences de Leona et du mestre Lannister. Il sentit Wynafryd remuer dans son étreinte pour s’écarter et pouvoir le regarder. Peut-être que sa tristesse était ce qui lui faisait le plus mal au cœur finalement. Il lui offrit un triste sourire auquel elle tenta de répondre. La petite-fille de Wyman renifla un peu bruyamment, avant d’essuyer grossièrement le reste des larmes qui avaient coulé sur ses joues. “Te connaissant, j’imagine que tu y as prêté quelques réflexions ces derniers jours… ?” Ses lèvres s’étirèrent brièvement en un sourire et Il fut soulagé de la voir retrouver son sourire, même pour ces quelques secondes. “Je… je ne voulais rien faire ou rien dire avant de t’avoir vu… c’était notre fille…” expliqua-t-elle en baissant son visage un instant, la poitrine douloureuse de cette absence et de ces mots. “Je t’écoute.” dit-il simplement d’une voix douce, ignorant ses propres émotions pour soutenir celle qu’il aimait tendrement.

Wynafryd prit une longue inspiration, pour retrouver un peu son calme et organiser sa pensée avant de se confier à son amant. Elle en profita pour remettre un peu d’ordre dans ses boucles, sans soin depuis trop longtemps. Puis elle releva ses yeux clairs sur lui et reprit la parole. “Je ne sais pas si tu te souviens de ma grand-mère… Elle nous a quittés quelques temps après ton départ de La Sentinelle, elle n’avait même pas célébré ses cinquante ans… J’aimerais l’appeler en son honneur, pour qu’elle s’occupe d’elle et veille sur elle parmi les Sept. Deux femmes Manderly rappelées bien avant leur heure, ensemble.” La jeune nordienne cherchait du réconfort partout où elle pouvait en trouver et cette idée que sa grand-mère puisse veiller sur sa fille, être à ses côtés jusqu’à ce que son propre tour vienne, venait quelque peu soulager sa peine. Il lui semblait qu’il faisait légèrement moins froid et que la terre dans laquelle sa fille avait été enterrée s’en trouvait moins vide, moins seule si elle était baptisée en son honneur. “J’aimerais l’appeler Lenora.” conclut-elle doucement alors qu’elle sentait l’émotion la submerger à nouveau et qu’elle se mordait la langue pour ne pas y succomber.
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Quand le sort s'acharne
avec Torrhen Holt


« Blancport | 303, lune 7, fin de semaine 4 »

Le quatrième fils de La Sentinelle s’écarta un peu plus de sa Sirène pour pouvoir prendre son visage, bouffi par les larmes, entre ses mains, aussi délicatement qu’il en était capable. Il capta son regard, et se faisant, empêcha à de nouvelles larmes de trouver leur chemin sur les joues de Wynafryd. “C’est parfait.” Sa voix était calme et douce. Il hocha doucement la tête par la positive afin de la rassurer. Torrhen n’était pas de ceux qui portaient une attention particulière aux noms. Il savait qu’il existait des gens qui réfléchissaient aux noms de leurs futurs enfants depuis leur plus jeune âge, et notamment des femmes, curieuses de savoir quels ancêtres elles voulaient honorer et quelles lumières elles voulaient projeter sur leurs progénitures. Une progéniture qu’il ne pensait jamais avoir jusqu’à il y a peu de temps. Alors il souhaitait avant tout lui faire plaisir, la soulager en acceptant sa réflexion et sa décision, mais il appréciait sincèrement qu’elle le consulte, malgré l’étrangeté de leur situation. “Maintenant, sa sépulture aura un nom…” Toujours son visage dans ses mains, il en profita pour approcher ses lèvres des siennes et l’embrasser avec tendresse. Wynafryd elle, se raccrocha à ses poignets, avant de se libérer de son étreinte pour venir poser sa tête contre son torse dans un dernier élan de réconfort. Ils restèrent à nouveau quelques minutes silencieux, seules leurs respirations et quelques reniflements se faisant entendre dans la pièce et le grésillement du bois craquant dans l’âtre un peu plus loin. Le printemps s’installait doucement, mais ça n’en restait pas moins le Nord.

Puis une fois tout son saoul vidé, Wynafryd se ressaisit. Elle se refusait à retomber dans le quotidien lugubre qu’elle avait connu après sa fausse couche de l’année passée, à s’isoler dans les écuries. Il avait fallu que la nouvelle de la mort de Maege ne lui parvienne pour qu’elle ne se décide enfin à se relever. Aujourd’hui elle refusait de devoir attendre une autre nouvelle terrible pour lui servir de choc et la relever. Les temps avaient été durs pour tout le monde cette dernière année et elle avait eu à cœur d’aider les habitants de sa région, notamment les mères de familles qui s’étaient retrouvées privées d’époux, de revenus et de sécurité. Elle ne pouvait pas se morfondre et abandonner toutes ces personnes. Il fallait qu’elle s’appuie sur Torrhen, comme il le lui avait appris et qu’elle continue d’avancer. L’aînée de Wylis Manderly prit justement appui sur le Holt pour se redresser et quitter la méridienne, non sans un grognement étouffé. Son corps était encore fatigué et douloureux, mais il lui semblait que les douleurs s’estompaient nettement de jours en jours. Le mestre lui avait promis qu’elle se retrouverait vite sur ses deux pieds après un peu de repos. Le presque chevalier se redressa aussi sec, pour se tenir aux côtés de son amante, prête à l’attraper si jamais ses jambes devaient se dérober sous elle. Leurs mains se joignirent à nouveau et Wynafryd s’y agrippa, mais se refusa à ce que son soutien ne soit plus important, tandis qu’elle avançait jusqu’à la fenêtre la plus proche. Elle actionna le loquet pour pousser le battant de bois. Elle se pencha doucement et huma à pleins poumons l’air marin. “Descendons jusqu’au Septuaire s’il te plait…” Wynafryd n’était pas sortie de sa chambre et même du château depuis bien trop longtemps à son goût. “Est-ce bien prudent ?” demanda-t-il, inquiet pour sa santé. “Le mestre s’est montré confiant sur mon rétablissement. Nous avancerons doucement… Mais je souhaite lui dire au revoir pour de bon, la confier à ma grand-mère et aux Sept…” Et comment pouvait-il lui refuser cela ? Il soupira doucement, laissant ses yeux tomber vers le sol quelques instants avant de les relever sur elle. “À la seule condition que tu t’accroches à mon bras et que tu me préviennes à la moindre douleur. Entendu ?” Pour toute réponse, Wynafryd s’approcha de lui avec un doux sourire aux lèvres, sa main remonta affectueusement sur sa joue et elle l’embrassa tendrement. Torrhen se détendit légèrement, puis lorsqu’elle fut fermement agrippée à lui, ils se mirent lentement en route.
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Quand le sort s'acharne
avec Torrhen Holt


« Blancport | 303, lune 9, semaine 2 »

Le couple atypique de Blancport n’avait eu de cesse de débattre dans les appartements de Wynafryd ces dernières semaines. La confiance qu’avait Wynafryd en son plan initial n’avait eu de cesse de vaciller. Sa foi pour les Sept ne s’était que renforcée ces dernières années, depuis l’éclosion de Vraël, et elle n’avait pu s’empêcher de se demander si ça n’était pas Eux qui lui reprochaient ses manières empruntées aux Premiers Hommes. Après tout, il était un pêché pour une jeune femme que de s’étendre intimement avec un homme qui n’était pas son époux, plus encore de concevoir la vie de cette façon. Et persuadée d’être maudite pour imaginer toute union possible pour elle, elle s’était entêtée dans cette voie malgré les avertissements de son compagnon. La mort prématurée de Lenora avait commencé à faire vaciller ses convictions et l’avait un peu plus ouverte à la discussion sur le sujet. Sa crainte était surtout d’attirer les foudres des Sept sur Torrhen s’ils venaient à se fiancer. Si elle était vraiment maudite, alors une fois de plus, Ils ne la laisseraient pas faire ses vœux devant Eux. Cependant, sa peur d’être incapable de founir un héritier à Blancport et de condamner Wylla à l’héritage devenait de plus en plus grande chaque jour. Plus importante encore que ses doutes sur sa capacité à se marier. Il fallait dire que Torrhen n’était pas étranger à cela non plus. Il n’avait eu de cesse de la rassurer.

Ainsi, peu à peu, les arguments de Torrhen combinés à sa crainte de fâcher les Sept avaient fini par convaincre la Sirène de Blancport de changer d’opinion et de demander une audience à son père et à son grand-père. Les deux membres éminents de la maison Manderly attendaient donc la Sirène de Blancport ayant tout juste célébré ses vingt-deux années la veille au soir, ainsi que son épée lige dans le bureau privé de Wyman. “Es-tu prêt ?” demanda-t-elle doucement à Torrhen en s’arrêtant devant la porte de bois bleu encore close. Elle posa son regard clair sur lui et lui offrit un doux sourire. Lorsqu’ils sortiraient de là, tout changerait pour eux à l’avenir. Il renoncerait à sa vie de célibat et d’errance pour de bon. Il ne pourrait guère rester son épée lige pour bien longtemps. Quant à elle, elle devrait lui faire confiance et accepter de croire qu’il ne lui arriverait rien d’ici à leur union devant les Sept. Elle espérait sincèrement qu’il serait aussi bon pour elle que Byron Flint l’était pour Lyessa, et ne se lasserait pas de la situation au bout de quelques années. C’était un pari, mais elle ne le craignait plus, les enjeux étaient trop importants. Torrhen lui rendit finalement son sourire et hocha brièvement du chef pour lui signifier qu’il n’avait pas changé d’avis. Alors Wynafryd se hissa brièvement sur ses pointes de pieds et déposa un rapide baiser sur ses lèvres avant de frapper à la porte. Ses doigts fins se glissèrent dans la main de Torrhen pour s’enrouler autour des siens. Ils formaient une équipe, bientôt aussi officiellement que officieusement. Elle savait que le presque chevalier était quelque peu impressionné par leurs interlocuteurs du jour, alors c’était à son tour à elle de le rassurer. Une voix grave retentit, les invitant à pénétrer. La jolie brune soupira une dernière fois et poussa le battant de la porte, sourire aux lèvres, tandis que Torrhen marchait à ses côtés, à peine en retrait. “Merci de nous recevoir, père, grand-père.” les salua-t-elle. “Je crois qu’il est à nouveau temps de discuter ma situation maritale.” enchaîna-t-elle aussitôt avec une assurance certaine. Nul doute que Wyman comme Wylis connaissaient parfaitement la nature de l’entrevue et se trouvaient soulagés de pouvoir laisser tout éventuel scandale derrière eux, dragon ou pas pour décourager les plus effrontés. Nul doute que Leona ne manquerait pas de sauter de joie, plus tard dans la journée, lorsqu’on lui annoncerait la nouvelle. Enfin, une de ses filles allait se marier et elle aurait des préparatifs à gérer. Au moins, ainsi, oublierait-elle Wylla un peu plus longtemps. Il était temps d’oublier les anciennes malédictions et de se jeter dans l’avenir, le cœur rempli d’espoir. L’avenir plus lointain s’annonçait déjà bien assez sombre comme ça pour se refuser d’aussi douces joies.
(c) DΛNDELION
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