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l Parlons de notre avenir l Feat Azylis

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Parlons de notre avenir l



Je monte nonchalamment les mille et une marches qui séparent la salle de réception à ma chambre. J’ai un peu bu ce soir et sens les effets de l’alcool prendre le dessus sur moi. Je ne suis pas ivre au point de ne pas savoir où je suis et qui je suis, mais je me sens un peu joyeuse. En arrivant dans mes appartements, ma servante, Mélinda m’aide à me préparer pour la nuit alors que je reste figée derrière mon paravent. Voilà elle m’aide à me mettre au lit et me souhaite une bonne nuit. Je ris en fermant les yeux et imagine dans ma tête le rêve que je veux faire, moi au bras d’un vaillant chevalier qui me fera tourner la tête, et me prendra pour femme. Malheureusement, je n’arrive pas à dormir, j’ai sommeil pourtant, mais impossible de fermer l’œil. Je me tourne et retourne dans tous les sens. Je devrais être ravie, heureuse, mais ce n’est pas le cas. Mon jeune frère Alexei, vient d’épouser la belle Nissa. J’apprécie la jeune femme et ce n’est pas cela qui me chagrine, mais bien le fait que lui soit enfin marié et pas moi. La jalousie est un vilain défaut, mais je n’arrive pas à penser autrement. Je suis pourtant du genre enjoué, mais pas quand il s’agit de ce sujet. J’ai maintenant 19 ans et je suis toujours sans mari, à croire que personne ne veut de moi. Père n’étant plus de ce monde, il est difficile pour moi de trouver un époux, je ne devais compter que sur mon petit frère pour se charger de ce détail, mais je doute qu’il en soit capable. Je me retourne une nouvelle fois en laissant tout mon poids retomber sur mon lit et manque de faire tomber la chandelle sur ma table de chevet. Et puis zut. Je me lève à toute hâte et prends ma robe de chambre, il faut que je parle à ma soeur, elle seule pourra me conseiller et me réconforter.

Je me hâte dans sa chambre et ne suis pas surprise de la voir endormie. Elle semble avoir un sommeil agité enfin, je crois, mais elle a toujours été comme ça. Parfois, j’aimerais lui ressembler, même si souvent ma vision de la vie me rappelle que je préfère largement vivre dans mon ‘monde’. Mes yeux font le tour de sa chambre que je connais pourtant par coeur, et même ici, nous pouvons voir par les couleurs des murs et des meubles que nous vivons différemment alors que nous ressemblons comme deux gouttes d’eau. Je m’approche de son lit et pose un délicat baiser sur sa joue pour la réveiller en douceur.

Lys, Réveille toi s’il te plaît... Lys

Je recule un peu pour ne pas me prendre une éventuelle claque quand elle se réveille et la regarde en poussant un soupire. Je sais qu’elle lit en moi comme dans un livre ouvert et vice-versa. Elle va me trouver stupide de venir la réveiller en pleine nuit, mais j’ai besoin de lui parler. Elle seule peut me comprendre, car c’est la personne qui me connaît le mieux. Alexei est bien trop jeune pour que je lui confie mes doutes et mes attentes, il a beau avoir été mis sur le ‘trône’ si on peut l'appeler ainsi, il n’est pas assez mûr pour comprendre ce que je ressens. De plus, c’est un homme, pour lui tout est facile alors que pour nous, pour moi ... rien n’est simple. Je rêve depuis toujours d’aventures et encore plus du grand amour, et même si je préférais le vivre au côté d’une femme, je suis sûre qu’il existe l’homme qui me fera tourner la tête et de beaux enfants. Je vois ses yeux s’ouvrir et n’attends pas qu’elle parle et lui balance directement le pourquoi de ma visite tardive :

Il me faut un mari

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La culpabilité à l'habitude de ressurgir quand les yeux se ferment. Cela faisait quelques mois, qu'elle avait étouffée son père avec un coussin, et même si pour elle, c'était le seul moyen, son subconscient voyait les choses différemments. Ses nuits étaient souvent agitées, entre la mort de sa mère puis le meurtre de ses parents, les rêves d'Azilys se retrouvaient bien tourmentés. Enfin, heureusement, elle ne perdait ses moyens que dans cela et non dans la vie réelle. Personne ne se doutait de son action et cela devait rester ainsi. À présent, elle avait la main sur la direction de la maison Serrett, d'apparence, c'était son frère, mais ce n'était qu'un pantin entre ses mains. Tout ce que voulait Azilys s'était gardé une bonne image et surtout la bonne réputation de sa famille. Bien sûr si sa famille montait en influence ça serait en plus, mais elle ne cherchait pas cette éventualité à tout prix. Pour l'instant, tout était bien à sa place, même si elle serait bien plus heureuse, de ne pas avoir cette Kenning dans les parages. Quelle idée avait eu son père en fiançant son fils unique à une femme de son âge à elle ?

Une petite réception avait eut lieu, c'était pour fêter comme il se doit, l'arriver de Nissa dans la famille, une nouvelle Serrett. Après avoir fait bonne figure et échanger avec tous les convives, Azilysavait rejoint sa chambre, pour savourer un peu de solitude après une soirée à jouer la comédie de la jeune dame parfaite sous toute couture. Sa chambre était assez sobre, ce qui reflétait bien sa personnalité, elle s'approcha de son miroir et attendit que sa servante vienne la rejoindre pour la préparer à aller au lit. Celle-ci arriva quelques instants plus tard et toute en l'aidant, lui fit part des dernières rumeurs qui couraient à Montargent, ainsi que les détails sur la vie de Nissa, la jeune mariée. Azilys avait pris la décision de placer une autre servante de confiance auprès de sa belle-soeur, rien ne devait lui échapper.

Une fois installée dans son lit, le sommeil ne mit pas longtemps à l'emporter. Comme les autres nuits, un monde chaotique l'entourait, des mains à peine humaines lui attrapaient les jambes. Elle se sentait tirée et essayait de lutter pour ne pas se faire embarquer. Ce qui l'attendait en bas, c'était l'un des sept enfers, elle en avait la certitude. Finalement, alors qu'elle criait à l'aide dans son rêve, elle vit un des monstres s'approcher d'elle et lui déposer un baiser sur sa joue, celle-ci brûla à son contact et finalement, des paroles rassurantes la sortirent de ce cauchemar.

Lys, Réveille toi s’il te plaît... Lys

Immerger était toujours difficile. Elle avait reconnu la voix de sa soeur jumelle et elle se forçait à ouvrir les yeux, mais à peine eut-elle réussi qu'Ali lui fit part de la raison de sa présence. Une raison à l'image de sa soeur.

Il me faut un mari

C'était assez étrange, Azilys avait tué leur père pour éviter que sa soeur se retrouve mariée à un inconnu et en souffre comme leur mère, mais voilà qu'Aliénor la rêveuse, elle ne cherchait que cela, avoir un époux. Encore un peu somnolente, elle répondit à demi-voix :

- Tu en as besoin, là, tout de suite ?

Il était tard, et Azilys se demandait si elle était assez réveillée pour avoir ce genre de discussion. Qu'est-ce qui avait poussé sa soeur à venir la voir ? Était-elle aussi tourmentée de ne pas être unie à un homme ? Il lui arrivait à avoir du mal à comprendre sa soeur, celle-ci ne s'était jamais cachée de préférer les femmes et là, elle voulait un mari. Mais peut-être avait-elle rencontré quelqu'un durant la réception ?

- As-tu quelqu'un en tête ?


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Je me sens ridicule de faire ma capricieuse, mais je trouve ma vie simple, trop simple et je rêve de vivre quelque chose de palpitant. Avoir un mari ne serait pas la plus réjouissante des aventures, mais elle comblerait le manque que je ressens depuis si longtemps. Maman n’est plus là depuis de nombreuses années et aujourd’hui plus que jamais elle me manque. N’ayant pas vraiment le choix, je décide de venir embêter ma sœur durant son sommeil. Elle ne fera rien maintenant, je le sais, mais c’est plus fort que moi, je dois le faire. Je vois bien sa tête alors que je la réveille pour lui avouer que je veux un mari. Elle me prend pour une folle, c’est certain, elle qui est loin de voir le monde comme je le vois. Comment lui expliquer que je veux vivre autre chose. Que l’amour est sûrement ce qui me comblerait.

- Tu en as besoin, là, tout de suite ?

Je souris de la situation qui me paraît ironique. C'est vrai que peu importe l'heure qu'il est, ce n'est pas maintenant, que je pourrais me marier. Est-ce si mal que ça de m'inquiéter pour mon sort et de vouloir être rassuré. Papa n'était plus de monde lui non plus, comment savoir, si je n'allais pas être toute ma vie, seule. Cette idée me rebute. Non, c'est le bon moment. Après un léger silence, Lys enchaîne et me demande si j'ai une idée de qui je veux pour époux. Je réfléchis rapidement et secoue la tête

Malheureusement, je n’en ai aucune idée, c’est d’ailleurs ce qui me chagrine. Comment pourrais-je rencontrer qui que ce soit ici ?

Je ne suis pas retenue prisonnière, du moins je ne le pense, mais parfois, j'avais cette impression. Il ne faut pas s'aventurer trop loin à cause de ... Quoi ? Tient justement. On me mettait à l'écart de bien des choses, enfin, j'en suis sûr et je ne sais pas pourquoi, mais j'ai toujours eu envie de partir, car, ne me sentais pas à ma place ici. Si seulement je pouvais ne serait-ce qu'une fois franchir les portes, seule et partir près de l'océan. Les sirènes m'y attendent, j'en suis certaine. Seulement voilà, franchir le seuil ici, n'est faisable que si je trouve un époux.

Toi, dis-moi, tu vois plus de monde que moi ? Tu me connais mieux que quiconque ici, tu dois savoir ce qui m’irait le plus ?


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Azilys aimait sa soeur et la protégeait coûte que coûte. Elle avait beau être différente de sa propre personne, il n'en restait pas moins sa jumelle, une partie de son âme et de son coeur. Elle était la lumière de son obscurité, le sourire de son visage sévère, la joie de sa mélancolie, l'imagination de sa ténacité. Oui, elles étaient complémentaires sur bien des points et d'une façon assez égoïste, Azilys ne souhaitait pas la voir partir pour découvrir tous les lieux que sa soeur trouvait fantastique. Déjà s'était fort dangereux, pas très convenable pour une femme, mais surtout, elle ne serait plus près d'elle.

Aliénor était venue la réveiller ce soir-là pour parler de mariage, mariage qui semblait être devenue son obsession. La Serrettn'arrivait pas à la comprendre, mais surtout, c'était difficile pour elle de consolider l'idée que sa soeur idolâtrait l'idée d'avoir un homme dans sa vie. Azilys savait pertinemment que sa doubleserait malheureuse dans cette union, son caractère ne collait pasavec un mariage arrangé et à cause de cette conviction, elle avaittué leur père. Une mort pour préserver une vie, ce n'était pas cher payer, enfin si elle arrivait bien à sauver cette vie.

Finalement pour ne pas la brusquer, elle lui demanda simplement si elles avaient besoin d'avoir cette conversation si tard dans la nuit ou plutôt si tôt dans la matinée. C'était certain que ce n'était pas maintenant qu'elle se trouverait un mari. Puis de toute façon, comment lui était venue cette idée ? S'était-il passé quelque chose durant le banquet ? Pour en avoir le coeur net, elle préféra lui poser aussi la question.

Malheureusement, je n’en ai aucune idée, c’est d’ailleurs ce qui me chagrine. Comment pourrais-je rencontrer qui que ce soit ici ?

Se frottant les yeux, elle haussa les épaules. Ali rêvait de découvrir le monde, de se détacher de cette maison alors qu'Azilys, rattaché à ses souvenirs ne voulait pas la quitter de sitôt, elle s'en fichait de n'avoir aucun époux, ni d'enfant, non si elle devait passer sa vie à guider son frère, cela lui irait. Après, pour ce qui était de rencontrer un homme à Montargent, c'était tout à fait possible, mais sa soeur était tellement plongée dans ses pensées qu'il était assez courant qu'elle passe auprès d'eux sans même les remarquer.

Toi, dis-moi, tu vois plus de monde que moi ? Tu me connais mieux que quiconque ici, tu dois savoir ce qui m’irait le plus ?

Personne, oui, elle le pensait très fort, mais ne pouvait en toucher mot à sa soeur, ne voulant surtout pas la blesser. Observant les traits de sa soeur grâce à la lueur de la flamme de la bougie, un élan d'amour l'emporta et elle déclara :

- Il te faudrait un homme qui te respecte tel que tu es, qu'il te laisse libre de rêver à ta guise et plutôt bel homme et jeune.

Un homme très différent de leur père et de la plupart des hommes de Westeros. Il y avait-il sur ces terres un homme aussi rêveur qu'elle ? Pour l'instant, elle n'en avait jamais rencontré un seul, et Azilys n'était pas du style à croire que deux personnes étaient destinées à l'autre, ce n'était que des contes de jeune fille trop fleur bleue. Posant, sa main sur sa joue, elle annonça d'un air plus grave :

- Mais surtout un homme qui ne te brise pas.

C'était sa plus grande crainte voir Aliénor finir comme sa mère. Elles se ressemblaient tellement, comment ne pas y penser ? Tout ce qu'elle souhaitait, c'était la voir heureuse, mais elle voudrait aussi que sa soeur comprenne la réalité des choses et non idéaliser des faits.

- Tu es sûre que te marier, est-ce que tu veux ?

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