[SOLO] Everybody has a chapter they don't read out loud.

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What will happen now ? - Part 1


- The White Scythe -



Quelques minutes plus tôt…

Harren était précipitamment parti de Château d’Harloi sans que Snöfrid ne puisse le retenir. Son histoire avec le Foudroyant était officiellement finie et si elle s’était toujours vantée du fait de ne jamais ouvrir son cœur aux hommes, aujourd’hui, elle se rendait compte que cela était faux. Harren avait fini par l’obtenir son cœur mais voilà qu’elle avait tout gâché. Le Dieu Noyé l’avait mise à l’épreuve semble-t-il en lui envoyant une tentation à laquelle elle céda. Grayce Bonfrère. Voilà maintenant plus lunes qu’elle vivait une histoire secrète et intime avec la belle charpentière. Mais, le secret n’en était plus un désormais et la capitaine ne savait pas quoi faire. Harren avait découvert la chose et en était furieux. Si cela avait été avec un homme, il aurait sans doute accepté car cela, elle le lui avait dit quelques années plus tôt. Snöfrid aime les hommes et les collectionne. Mais elle était loin de s’imaginer qu’elle aimerait également la compagnie des femmes. Jamais avant Grayce cela ne s’était confirmé. Elle était trop occupée à s’amuser avec ses amants. Dernièrement, elle s’était calmée. Seuls Rognar et Harren pouvaient se targuer d’avoir les faveurs de la jeune capitaine. Le premier était destiné à être remercié. Snöfrid ne le supportait plus et il était plus attaché à elle qu’elle à lui. Harren, lui, avait quelque chose de spécial. Pourtant, il ne faisait pas l’unanimité sur l’île d’Harloi mais la jeune fer-née était charmée. Elle ne se l’était pas avouée jusqu’à maintenant mais il était clair qu’elle avait des sentiments pour cet homme. Il avait ainsi fallu qu’elle s’en rende compte au moment où entre eux tout était fini.

Alors que les fiançailles entre sa sœur Noane et l’héritier Bonfrère se préparaient, Snöfrid demeurait dans sa chambre, seule. La nuit suivant son altercation avec Harren, elle avait pleuré. Elle se demandait bien ce qu’il allait faire de cette information. Elle avait peur qu’il aille tout dire à son père Payton. Ce serait la pire des choses et pourtant, elle s’y attendait. Ce ne serait que le juste retour des choses. Elle avait menti à cet homme qui la voulait tant. Elle l’avait trompé pour une femme. C’était là une infamie sur les Îles de Fer. Snöfrid avait alors songé à partir pour Essos mais à quoi bon ? Elle ne voulait pas quitter Château d’Harloi. Elle ne voulait pas décevoir son grand-père. Elle ne voulait pas abandonner sa sœur Solveig avec laquelle elle était proche. Puis, Payton la retrouverait, elle en était sûre et certaine. Cet homme pourrait retrouver sa fille au bout du monde. Allez sur Westeros ? Elle y avait songé également. En changeant complètement son apparence, elle pourrait aisément passer inaperçue mais là encore, à quoi bon ? Elle devait faire face à ses erreurs, ses actes. C’était là ses valeurs et ses principes quand bien même cela lui causera bien des torts. Quelques jours plus tard, il était temps pour les Harloi de Château d’Harloi de quitter leur demeure pour celle des Bonfrère. Pour l’événement, bien que ce ne soit que les fiançailles, Sigfryd avait fait le déplacement. Le vieil homme savait qu’il n’était plus de première jeunesse et que le Dieu Noyé pourrait l’emporter à tout moment. Aussi, il voulait sortir de son château, quitte à ce que ce soit la dernière fois qu’il le fasse.

Tout le long du trajet et durant le banquet pour les fiançailles de sa sœur, Snöfrid n’avait eu de cesse de se questionner sur ce que pouvait penser, dire et faire Harren Kenning en ce moment. Bien que Theon, ami proche du fer-né, était présent au banquet, il n’en était rien pour le Foudroyant. Ce n’était finalement pas plus mal qu’il ne soit pas là déjà que la présence de Grayce lui était insupportable. Elle ne pouvait pas la regarder, lui sourire, la toucher, l’embrasser, l’enlacer, lui parler. Cela comportait des risques et elle ne savait pas si elle devait craindre plus Payton ou Gorold. L’un comme l’autre, elle ne voulait pas s’y frotter. Le banquet se passa et tous rentrèrent chez soi. Ce fut là la dernière fois qu’elle vit Grayce Bonfrère et elle ne le savait même pas. En rentrant à Château d’Harloi, Snöfrid passa plusieurs nuits à s’apitoyer sur son sort, à pleurer à chaude larme, à demander le pardon au Dieu Noyé, à s’en vouloir d’avoir cédé à cette tentation. Elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même. Après tout, c’est elle qui avait fait le premier pas vers Grayce et voilà où cela la menait. Le reste de sa famille était divisée en plusieurs catégories. Il y avait ceux qui ne voyaient rien et s’en foutaient royalement : ses frères principalement. Il y avait ceux qui voyaient mais qui n’osaient pas lui demander : son grand-père, son oncle et sa mère. Et enfin, il y avait ceux qui voyaient et qui finissaient par lui parler : son père et Solveig. Seulement, Snöfrid restait vague et jamais, ô grand jamais elle ne leur parlerait de Grayce, surtout pas à Payton. Elle leur disait simplement qu’elle n’était pas dans son assiette, que son projet d’expédition vers Essos lui prenait du temps. En somme, elle les envoyait sur une fausse piste alors que ses pensées étaient dirigées vers une seule personne : Harren Kenning.

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What will happen now ? – Part 2


- The White Scythe -



Pendant de longues semaines, toute cette histoire travailla Snöfrid. Alors qu’elle passait le plus clair de son temps non loin de son navire, tentant çà et là de recruter un équipage pour sa première expédition qu’elle préparait, elle n’eut aucune nouvelle de Grayce. Elles n’avaient pu se voir aux fiançailles, obligées de rester là où était leur place. Elles ne se parlèrent pas, ne se virent pas dans un coin discret, ne passèrent aucune nuit ensemble. Cela était trop risqué et surtout, Snöfrid avait peur, peur qu’Harren n’aille tout dévoiler à lord Gerold et lord Sigfryd. Elle ne pouvait l’en empêcher après tout et elle savait qu’il était inutile d’espérer. Il était blessé au plus profond de son orgueil et son honneur. La femme qu’il voulait l’avait trompé, trahi, menti. Cela aurait très bien pu passer au-dessus de la tête de la jeune capitaine mais il n’en fut rien. Rongé par la culpabilité, elle se rendait compte qu’Harren était le seul homme pour lequel elle avait des sentiments. C’était une chose bien curieuse et cela confirma alors que le cœur de Snöfrid était bien étrange. Elle ne savait pas quoi faire ni quoi penser. Un coup, elle aimait cet homme qu’elle ne pouvait pas avoir, un autre, elle aimait une femme qui lui était interdit d’avoir. Maintenant, elle aimait un homme qui ne voulait plus d’elle. Cette histoire était à dormir debout et à chaque fois qu’elle y repensait, elle se retrouvait face à l’impossibilité d’y voir une issue agréable. Seule, elle faisait face à tout un tas de sentiments et d’émotions qu’elle ne contrôlait pas toujours. Puisse le Dieu Noyé lui pardonner tout le mal qu’elle avait pu causer ainsi que ses actes impies.

L’absence de nouvelle de Grayce finit par devenir une habitude à laquelle Snöfrid n’y prêtait pas ou peu attention. Les semaines passèrent et rien n’y faisait, elle appréhendait toujours le retour de bâton d’Harren. Mais rien ne venait. Au cours de la troisième lune, elle reçut la visite de son amant, Rognar. Il ne lui avait pas manqué et ce-dernier ne s’était pas montré depuis plusieurs semaines. Il faut dire que Snöfrid avait plutôt été distante ces derniers temps avec lui, avec tout le monde même. Lorsqu’il arriva, elle lui proposa de se marcher avec elle. Ce jour-là, elle avait envie de prendre l’air, de ne plus être dans ce château où régnait une atmosphère bien trop légère comparée à ce qu’elle ressentait au plus profond d’elle. L’effervescence de l’alliance entre Bonfrère et Harloi était toujours présente avec une Noane plus que ravie d’épouser l’héritier de Cormartel d’ici quelques lunes. Cela rendait Snöfrid malade et aucun d’eux ne pouvait comprendre ni ne devait comprendre. Quoiqu’il en soit, elle avait décidé qu’aujourd’hui serait le jour où elle dirait enfin à Rognar ce qu’elle devait lui dire depuis plusieurs lunes déjà. Ils eurent donc une longue conversation avec le ton qui monta sur la fin. Il était bien difficile pour l’amant d’accepter de se faire larguer comme cela alors qu’il l’aimait. Oui mais Snöfrid ne l’aimait pas et elle ne voulait plus faire semblant. Elle ne voulait plus qu’il espère quelque chose car il n’y avait rien à espérer de sa part. L’homme partit de Château d’Harloi, furieux. Snöfrid retourna dans sa chambre presque libérée. Cela faisait un poids en moins en elle. Mais, il en demeurait encore un autre, bien plus gros : Grayce Bonfrère. Elle en était persuadée maintenant. Elle devait renoncer à elle, renoncer à leur amour, pour la protéger. Mais comment le pourrait-elle ?

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The Sin – Part 1


- The White Scythe -



Quelques minutes plus tôt.

- SNÖ !!!

Lorsqu’elle se retourna vers la personne qui courait vers elle, Snöfrid ne s’attendait pas à ce que ce soit lui, Sigfryd, son oncle. Elle imaginait déjà Harren la poursuivre, non pas pour la sauver, ni pour l’empêcher de sauter mais bien pour l’aider, pour se libérer d’un tel fardeau. Quelle idiote ! Même Harren n’aurait pu faire cela sans se faire accuser immédiatement. Il avait bien fait de rentrer dans le château. Quant à Snö, elle ne désirait pas sauter mais cela Sigfryd n’en savait rien. Tout ce qu’il avait vu, c’était sa nièce courir à toute allure vers la falaise. Il n’avait pas mis de temps à la rejoindre pour l’empêcher de sauter. La jeune femme, les yeux en larme, le visage rouge, le corps tremblotant, alla se réfugier dans les bras de son oncle, sanglotant de nouveau. Elle ne pouvait pas s’arrêter et l’homme tentait de la réconforter. Il savait. Il était au courant de l’affaire, de l’histoire avec Grayce, des mots qu’Harren avait dit à son père et son frère, des fiançailles et donc du mariage à venir. Si Payton avait tourné le dos à sa fille tout comme Neda, lui ne pouvait pas laisser cette petite toute seule face aux conséquences lourdes de ses actes. Il n’était guère joyeux de ce qu’il avait entendu et avait même été choqué par l’attirance de sa nièce pour une femme mais elle était précieuse à ses yeux. C’est là ce qui différenciait le jeune capitaine de son frère aîné. Il ne tournait jamais le dos à la famille. C’est pourtant ce que Payton avait toujours fait mais il semblait énormément déçu de sa fille. Prenant la jeune femme par les épaules, il lui fit faire quelques pas loin du bord, la regarda droit dans les yeux et lui dit.

- Ne refais plus jamais ça, tu m’entends !!! Ce n’est pas ça qui te sauvera, Snö. Tu as déjà fait assez de mal comme ça, tu ne crois pas ?

- Tu… tu crois que… que… que je l’sais pas ça, p’t’être…

Pas lui non plus. Pas ce regard. Pas ce jugement. Elle voulait le fuir mais il l’en empêchait. Elle savait qu’il était différent de son père. Sigfryd s’était toujours montré plus bienveillant et compréhensif. C’est ce qui lui avait plu chez lui depuis qu’elle était toute petite. Elle en avait même développé des sentiments qu’elle avait longtemps refoulé. Harren l’avait grandement sans qu’il le sache. Rognar également. Grayce, à sa manière, lui avait montré bien d’autres aspects de la chose. Tout cela combinés, elle en avait oublié ses sentiments pour Sigfryd. En le voyant s’occuper d’elle, s’inquiéter pour elle, cela revint soudainement. Elle le regarda à nouveau, ses larmes coulant toutes seules. Le temps sembla se ralentir tandis qu’il lui répétait plus doucement qu’il ne fallait pas qu’elle recommence, qu’elle devait désormais assumer es conséquences, qu’il serait toujours là pour elle. Nuéclairs n’était pas loin de Château d’Harloi. Elle pourra toujours compter sur lui. Elle se rapprocha de lui, se calmant quelque peu. Une seconde s’échappa et elle revint à la réalité avant de se rapprocher encore plus près. Elle lâcha sa main, brisa le lien visuel qu’ils avaient, se remit à pleurer et dit entre deux sanglots.

- Mais… qu’est-ce qu’il m’arrive ? Je suis trop conne, putain…

Sigfryd sembla dubitatif et voulut comprendre mais il était trop tard. Snöfrid courut alors à nouveau, s’éloignant du bord de la falaise mais également du château. Sigfryd demeura là, impuissant, conscient qu’il ne fallait pas la poursuivre, pas maintenant en tout cas. De son côté, la jeune Harloi fuyait, loin, très loin. Elle reviendrait bien sûr car elle n’avait pas le choix. Puis Harloi n’était pas une grande île. Elle trouva refuge à quelques lieues du château, elle voulait être seule, loin de tout et tout le monde. Elle n’en pouvait plus. Elle ne voulait voir personne, ni sa famille, ni Harren, encore moins Rognar, quant à Grayce, elle n’avait toujours pas de nouvelle. Ce n’était pas plus mal cela dit vu la situation dans laquelle Snöfrid était à cause de son histoire avec la jeune charpentière. Quelques heures plus tard, c’est une Snöfrid quelque peu titubante et saoule qui revint à Château d’Harloi, escortée par un homme qu’elle avait rencontré sur le chemin du retour. Sigfryd était là, le regard noir envers l’homme qui l’accompagnait et qui semblait profiter de la situation. Il lui demanda de partir et prit sa nièce par le bras.

- J’ai dit à ton père que je t’avais demandé une course au port. C’est la dernière fois que je te couvre, Snö. Viens avec moi.

Il la força à le suivre, prenant le chemin de sa chambre, en évitant la salle principale où se trouvait sa famille et surtout Payton. Il n’aurait pas aimé voir sa fille dans un tel état. Sigfryd connaissait le château comme sa poche, les chemins officiels et les chemins secrets. Ils arrivèrent alors dans la chambre de Snöfrid où cette-dernière se laissa tomber sur le lit. L’oncle ferma la porte et déclara sur un ton fort et sérieux.

- Il faut qu’on parle, toi et moi, jeune fille.

Snöfrid avait la tête qui tournait. Elle se fichait bien de tout ce qui pouvait lui arriver désormais. Harren avait gagné. Payton lui avait tout enlevé. Elle serait celle que tout le monde souhaitait. Lady Snöfrid Harloi, la gentille petite fifille à son papa, livrée à un tortionnaire sanguinaire et violent qui lui ferait vivre un enfer toute sa vie. C’était là son destin désormais. Elle se releva, s’asseyant alors face à son oncle dont le ton sérieux l’avait rappelé à l’ordre. Elle n’était pas des plus assidus à ce moment précis mais elle était bien curieuse de savoir ce qu’il allait lui dire.


#74BBE4 : Snöfrid Harloi
#A7A37E : Sigfryd Harloi (fils)

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The Sin – Part 2


- The White Scythe -



Le monde de Snöfrid s’écroulait à mesure que l’année 303 s’écoulait. Harren avait découvert sa relation intime avec une autre femme. Tout partait de cet entretien pesant qu’elle avait eu avec son amant au début de cette année. Elle n’en dormait plus la nuit, avait évité Grayce lors du banquet pour les fiançailles entre l’héritier Bonfrère et Noane Harloi. La jeune femme ne savait pas quoi faire, ne savait pas à quoi s’attendre. Elle n’avait plus d’espoir de pouvoir échapper à la colère de son amant qui, clairement, avait exprimé sa volonté de représailles. Les semaines passèrent, les lunes se succédèrent. Rien à l’horizon. Pas un mot. Pas un bruit. Pas même de nouvelles de Grayce qui à la fois lui manquait et à la fois pas du tout. Elle était seule. Elle se préféra seule, s’éloignant de tout et tout le monde, même de sa cousine, la seule qui aurait sûrement pu l’aider et l’épauler dans cette situation. Une nouvelle page s’ouvrait désormais dans la vie de Snöfrid et cette page n’annonçait rien de bon. Cela ne tarda pas à arriver puisque quatre lunes plus tard, le Foudroyant humilié se présenta à Château d’Harloi pour dévoiler les secrets les plus enfouis de la petite-fille du seigneur. C’est ainsi que Snöfrid fut déchue de son titre de capitaine. Elle perdit tout. Son navire. Ses armes. Ses vêtements. Sa liberté. Son grand-père et son père l’auraient presque renié. Ils étaient simplement déçus de son comportement car bien sûr, elle ne pouvait le nier. Une rencontre entre Harloi et Kenning eut ainsi lieu et à la plus grande stupeur de la jeune femme et d’Harren lui-même, les deux familles décidèrent de les marier.

Il faut qu’on parle, toi et moi, jeune fille.

J’pas envie…

Pourtant tu devrais. J’vais t’aider à te sortir de cette situation pitoyable dans laquelle tu t’es mise.


Après quatre mois sans aucune nouvelle, Snöfrid se retrouva nez-à-nez avec Harren. Autant dire qu’entre les deux Fer-nés, la tension était plus que palpable. L’homme était dégoûté du sort que son oncle lui avait réservé quant à la jeune femme, qui tentait tant bien que mal de redorer son propre blason auprès de son grand-père, était tout simplement désemparée et désabusée par cette soudaine décision. Les marier ? Vraiment ! Priver la Harloi de tout en plus de sa liberté ne suffisait donc pas. Elle s’imaginait déjà se rendre à Nuéclairs dans une robe miteuse, plus ou moins présentable, s’avancer vers Harren, être unie à lui sous le regard du Dieu Noyé, devoir lui obéir, le subir, le supporter. Ils étaient loin les sentiments qu’elle avait eus pour lui et pourtant, elle en avait encore, enfoui sous un tas de haine et de dégoût. De son côté, tout était fini depuis le jour où son amante lui avait révélé ce qu’elle avait vu, précipitant ainsi Snöfrid dans le gouffre de sa vengeance dont il était bien difficile de sortir. Elle en voulait autant à Payton qu’à son grand-père mais ne pouvait rien dire. Confinée dans sa chambre, n’ayant le droit de sortir que lorsque son père l’autorisait, elle ne pouvait pas faire grand-chose à part s’apitoyer sur son sort, espérer en vain que le mariage n’ait pas lieu ou au contraire imaginer les pires choses que pourrait lui faire son désormais futur époux. .

Je ne peux pas te laisser devenir l’épouse de ce taré...

Mon oncle… ne dîtes pas ça… Grand-père et Père ne reviendront pas sur leur décision… Je dois accepter les conséquences de mes actes. C’est ce que lady Eyva me disait toujours lorsque j’étais petite.

Mère…

Elle avait toujours raison.


Revenue dans un état second le soir-même où elle apprit qu’elle épouserait Harren d’ici le début de l’année suivante, Snöfrid ne se souvenait pas de toute la soirée. Son oncle l’avait accueilli et heureusement d’ailleurs car si cela avait été Payton, la soirée aurait été moins sympathique. Le Fer-né attendit qu’elle se calme, que l’alcool ne fasse plus effet et il commença alors à lui parler d’un plan dont il a eu soudainement l’idée. Snöfrid redescendit tout de suite en entendant cette proposition. À quel moment il avait pu penser à cela ? Elle le congédia immédiatement et s’enferma dans sa chambre. Son destin était scellé. Elle n’y pouvait désormais plus rien. Aucune échappatoire. Elle s’était désormais faite à l’idée. Même Theon n’avait pu l’aider et en même temps, qu’espérait-elle venant de la part du prince ? Il était ami avec Harren et il n’y pouvait pas grand-chose. Bien sûr, l’idée de son oncle lui avait traversé l’esprit mais cela n’était pas aussi simple. Des conséquences plus lourdes encore seraient à venir si cela se déroulait comme il le lui avait exposé. Elle ne lui adressa plus la parole pendant plusieurs semaines. Pourtant il essayait, de temps à autre, de lui glisser quelques mots, allant jusqu’à lui montrer son attachement pour elle, un attachement qui l’étonna par ailleurs. Cela la fit énormément se questionner sur ses sentiments, tous ceux qu’elle avait eu depuis qu’elle était en âge de les comprendre. Ceux qu’elle avait pour son oncle avait été enfoui si profond qu’elle les avait presque oubliés. Mais maintenant qu’il n’y avait plus personne autour d’elle et que Sigfryd était le seul à lui parler comme avant, tout lui revenait soudainement.

Snöfrid… Je sais que tu ne souhaites plus me voir mais je dois te parler.

VA-T’EN !!!

Bien, je n’entre pas mais je dois quand même te dire que...


Les longues heures passées dans sa chambre lui permirent de passer par tout plein d’état. C’en était épuisant pour la jeune Fer-née qui ne descendait plus manger avec sa famille. Il la regardait toutes et tous bizarrement. Elle avait vite abandonné l’idée de manger avec eux et préférait rester dans sa chambre. Parfois, Solveig venait lui rendre visite. Elle était jeune et se moquait bien des mœurs et des ragots sur sa sœur, elle l’aimait comme avant. Snö savait que ses frères devaient être à l’origine de l’éloignement de la dernière-née. Elle ne leur en voulait pas. Elle comprenait. Pas toujours ceci dit. Il y avait certains jours, elle leur en voulait, à toutes et tous puis d’autres, elle acceptait son sort. Elle avait fauté, son père l’avait su et désormais, malgré tous ses efforts pour se faire pardonner, elle était amenée à devenir la femme d’un homme qui avait promis d’être odieux avec elle et qui l’a ramènerait à sa fonction première de femme. Les heures, les jours, les semaines, les lunes qui passent étaient comme une longue agonie avant la mort et pourtant, ce n’était pas la mort qui attendait Snöfrid au bout de cette longue attente. C’était bien pire.

... ton grand-père est mort.

Un cri se fit entendre dans tout Château d’Harloi. Un cri, un seul, long, rempli de rage et de tristesse. Snöfrid venait d’apprendre la mort de son grand-père, Sigfryd. C’est une douleur indescriptible qui venait se rajouter à des doutes, des peurs, des inquiétudes. Elle venait de perdre un homme qu’elle respectait et à qui elle aurait bien aimé dire au revoir. Pourtant, le Dieu Noyé en avait décidé autrement, offrant à Sigfryd le repos éternel. Seulement, la souffrance de la jeune Fer-née n’était pas seulement du à la perte de cet homme qui dirigeait Château d’Harloi depuis bien des décennies maintenant. En effet, quelques jours auparavant, le patriarche et sa petite-fille s’étaient disputés. Cette-dernière avait d’ailleurs quitté le bureau de son grand-père en colère sans se retourner, sans venir s’excuser plus tard. Rien. Elle l’avait laissé là, seul, sans possibilité de discuter plus calmement. L’état d’esprit de Snöfrid depuis l’annonce des fiançailles n’était pas tellement propice à des discussions calmes. Elle allait épouser Harren Kenning. Sigfryd et Payton étaient-ils aveugles à ce point ? Ou se voilaient-ils la face exprès car ils n’avaient pas le choix face à la situation dans laquelle la jeune femme s’était mise ? Quoiqu’il en soit, personne ne vit Snöfrid sortir de sa chambre pendant de longue semaine alors que Payton lui avait permis de bouger comme bon lui semblait dans l’enceinte du fief. Elle demeurait consignée à résidence mais plus uniquement dans sa chambre. Cela ne changeait donc pas grand-chose pour elle, d’autant que désormais, son grand-père n’était plus. Elle n’aurait ainsi plus l’occasion de se faire pardonner auprès de lui. Il était parti avec l’image d’une petite fille hystérique et capricieuse. Elle demeura alors seule, dans sa chambre, refusant de voir quiconque pendant plusieurs semaines, pleurant la mort de son grand-père jusqu'à qu'un soir, très tard dans la nuit.

- Snöfrid ?


#74BBE4 : Snöfrid Harloi
#A7A37E : Sigfryd Harloi (fils)
#080004 : Payton Harloi

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The Sin – Part 3


- The White Scythe -



Je vais tuer Harren.

Depuis la mort de Sigfryd Harloi, père, Château d’Harloi est bien silencieux. Le deuil est fort présent entre les murs du château. Payton, désormais, seigneur, accueillit bien des gens pour les funérailles en grande pompe du vieux patriarche. Elles furent à l’image de l’homme qu’il était et pourtant une personne, celle qu’il aimait le plus, manquant à l’appel. Snöfrid Harloi. La petite fille de la Vieille Faux n’avait pas souhaité être présente. Elle demeurait dans sa chambre, encore et toujours. Elle ne se laissait pourtant pas dépérir, au contraire. Malgré son chagrin, elle acceptait volontiers les repas qu’on lui apportait. Mais elle ne souhaitait parler à personne, ni à son père, ni à sa mère, sa fratrie encore moins, pas même Solveig. Son oncle avait laissé tomber depuis leur brève discussion quelques semaines plutôt, une discussion bien étrange, qui avait fait longuement réfléchir Snöfrid. Elle ne cessait, par ailleurs, de repenser à ce qu’il lui avait proposé. Si de prime abord, elle refusa catégoriquement, rappelant les dires de la propre mère de son oncle sur les responsabilités de chacun sur ses actes, la jeune Fer-née commençait à revenir sur la question. Les semaines suivantes, laissant le temps soigner son chagrin, Snöfrid voyait son mariage avec Harren approcher. Elle avait encore le temps de voir venir, son père lui rappelant bien que celui de sa sœur Noane passerait en premier. Une alliance avec l’héritier Bonfrère était bien sûr plus importante que les raisons pour lesquelles Payton mariait sa fille à Harren. Plus le temps avançait, moins elle acceptait ce mariage finalement. C’était la peur qui faisait place à l’acceptation des premiers temps. Accepter l’idée de Sigfryd n’était finalement pas idiot mais c’était créer un problème en réponse à un autre.

Trois lunes s’étaient écoulées depuis la mort du seigneur de Château d’Harloi. La vie devait reprendre son cours comme à chaque épreuve imposée par le Dieu Noyé. Une naissance, un mariage, une mort, un conflit, un raid, une guerre. Qu’importe. La vie devait reprendre son cours. Snöfrid demeurait dans sa chambre, encore et toujours, attendant son mariage, espérant de plus en plus se sortir de cette situation désespérée. Elle repensait souvent à sa vie d’avant. Elle se voyait raconter sa vie à Asha tandis qu’elle lui racontait ses raids. Elle se souvenait de sa rencontre avec Rognar mais également celle d’Harren, du temps où elle avait joué avec lui, se faisant désirer, le faisant poireauter jusqu’à lui céder. Elle se rappela bien sûr son histoire avec Grayce Bonfrère. Quelques lunes ensemble qui équivalait à des années passées dans la couche d’Harren ou de bon nombres amants qu’elle avait collectionné au fil des années. Tout cela, elle l’avait perdu désormais. Ses amis, ses amants, sa famille, sa vie de Fer-née. Elle n’avait plus rien. Elle s’était néanmoins mise à la lecture. Elle n’avait vraiment rien d’autre à faire dans cette pièce qu’était sa chambre. Un soir, alors qu’elle arrangeait quelque peu ses affaires, quelqu’un se présenta à sa porte. Après trois coups, elle s’avança vers la porte, qui n’était désormais plus fermée de l’extérieur mais de l’intérieur, permettant à la jeune femme d’avoir un semblant de contrôle sur au moins une chose : la porte de sa chambre.

- Snö… ouvre-moi, s’il te plaît !

- Mon oncle… je ne veux voir personne.

Snöfrid tenta de faire court, ne souhaitant pas poursuivre la moindre conversation avec son oncle. Ce n’était pourtant pas l’envie qui manquait, surtout ces derniers temps où elle commençait à bien réfléchir sur l’idée qu’il lui avait proposé. Mais elle s’y résignait. Elle ne pouvait pas. Elle avait déjà fait tant de mal à la famille Harloi. Comment pourrait-elle en rajouter ? Mais en même temps, être mariée à Harren, c’était un sort pire que la mort. C’est ce qu’elle se disait de plus en plus. Elle savait comment il était et surtout elle savait comment il serait avec elle une fois mariés. Hésitante, elle s’approcha de la porte et pria que son oncle s’en aille mais il n’en était rien. Plus un mot ne fut entendu pendant de longues minutes. Elle finit alors par ouvrir la porte et laissa son oncle s’engouffrer par celle-ci. Planté au milieu de la chambre, l’homme accueillit sa nièce au regard soudainement humide. Pas un mot ne fut échangé, seuls quelques regards qui en disaient longs. Beaucoup de choses avaient été dites lors de leurs quelques rencontres ces dernières lunes et malgré l’éloignement de Snöfrid, Sigfryd s’était montré clair dans ses intentions et ne démordait quant à son idée d’aider sa nièce. Elle se détacha alors de lui et poursuivit le rangement de sa table. Lui tournant le dos, elle tendit la clé de la porte puis elle le sentit se rapprocher d’elle. Tout lui revint à nouveau. Ses regards émerveillés posés sur lui. Ses sourires dont elle n’avait pas le contrôle à chaque fois qu’elle le voyait. Ses sentiments grandissant à mesure qu’elle se le refusait. Sigfryd avait toujours été un mystère pour elle tout autant que ce qu’elle ressentait pour lui. Elle se souvient alors de ce jour où elle était revenue saoul. Il l’avait couvert ce soir-là mais en la ramenant dans sa chambre, il l’avait embrassé et elle n’avait rien dit.



Quelques heures passèrent. Ils s’étaient finalement endormis après s’être découverts d’une façon à laquelle ils n’avaient jamais pensé. En se réveillant, Snöfrid mit quelques minutes avant de réaliser ce qu’il s’était passé cette nuit-là. Elle voyait sa vie sous un jour nouveau et la Snöfrid apeurée, dubitative, désespérée, se faisant en vain à l’idée de se marier à un fou furieux, avait laissé place à une Snöfrid convaincu qu’il n’y avait qu’une solution à son problème. Elle avait encore le temps de voir venir concernant son mariage. Il ne se déroulerait qu’au début de l’année suivante, Payton voulant absolument marier Noane en premier à l’héritier Bonfrère. Si cela peut lui faire plaisir. Snöfrid s’en moquait désormais. Après des mois sans savoir quoi faire ni penser, sa décision était désormais prise. Elle resta là, dans son lit, son oncle à ses côtés, nu, à penser à cette idée, à s’y faire même, à s’imaginer comment cela pourrait se dérouler mais elle repensa surtout à cette nuit qu’elle venait de passer, la meilleure nuit de sa vie. Elle avait longtemps pensé à ses amants pour oublier l’attirance interdite qu’elle avait pour son oncle et désormais, elle préférait oublier ses amants pour accepter cette attirance. Même Grayce Bonfrère n’avait plus sa place dans son cœur. Tout cela était fini et tout cela finirait bientôt. Snöfrid voulait recouvrir sa liberté et l’homme allongé à ses côtés lui avait ouvert les yeux en lui offrant la seule solution possible, la seule solution qui s’était présentée à elle. Quelques minutes plus tard, le regardant dormir, Snö passa une main dans ses cheveux. Il se réveilla alors et posa son regard sur elle, affichant à nouveau ce sourire qui l’avait fait tant de fois chavirer. Les premiers mots qu’elle lui adressa furent directs et traduisaient sa détermination. Pas de « bonjour » ni de « bien dormi ? ». Rien. Juste quatre mots.

- Je vais tuer Harren.


#74BBE4 : Snöfrid Harloi
#A7A37E : Sigfryd Harloi (fils)

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