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Parler de ses peines, c'est déjà se consoler. [Avec Aladore Costayne.]

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Melior Vouyvère
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Melior Vouyvère

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Parler de ses peines, c’est déjà se consoler.
Trois-Tours | An 303, lune 5, semaine 3.



Depuis combien de temps n’était-elle pas retournée à Trois-Tours ? Il lui semblait que cela faisait une éternité. Alors même que les Costayne étaient leurs voisins les plus proches, Melior ne pouvait que se rendre compte du fait qu’elle ne se rendait plus assez souvent en ces lieux. Aladore faisait plus volontiers le voyage, leurs responsabilités étant différentes, pour voir sa famille. Leur famille. Une famille attristée, endeuillée. Une paix étonnante, surprenante, morne avait enveloppé ces lieux, grouillant de monde en temps normal, rendu bruyant par les jeux des enfants, les débats animés des adultes. Les faits étaient là. Prégnants, douloureux, funestes. L’Étranger avait frappé la doyenne des Costayne.

Une femme que Melior avait toujours connu. Comment les choses auraient-elles pu être différentes ? Avant même ses fiançailles, elle avait partagé les jeux des jeunes Costaynes, plus souvent ceux des frères et des cousins d’Aladore, que des filles de ces mêmes fratries. Lady Gilliane était une mémoire immuable, forte de nombreuses décennies de vie. Une femme qui lui avait semblé inatteignable, dans certains cas. Mais une femme qu’elle avait finalement adopté, et inversement, après son mariage et son installation à Trois-Tours. Une femme dont l’absence serait remarquée, les Sept aient son âme.

La mise en terre aurait bientôt lieu. Dans quelques jours. Bien qu’arrivée la veille, la Vouivre n’avait pas eu l’occasion de converser avec ses belle-sœurs et ses beaux-frères. L’heure était déjà tardive et un repos bien mérité les attendaient. Un jour nouveau s’annonçait, à présent. Bien que le printemps semblait être à leurs portes, ni l’odeur suave des premiers bourgeons, ni les granges qui seraient bientôt vidées des grains à semer, rien de tout cela ne suffisait à Melior pour desserrer les mâchoires. Vêtue de ses vêtements de deuil, confiant la garde de ses filles encore endormies à sa fidèle Emma, la Vouyvère avait déambulé un temps dans les couloirs. Où pouvait-il bien être ? Attristés, les traits de la Vouivre l’étaient. Mais ce n’était point là le seul sentiment qui marquait son visage.

Son inquiétude était palpable. Aladore et elle avaient toujours été des lève-tôt. Il y avait toujours une tâche à accomplir, un voyage à préparer. Pourtant, rares étaient les jours où Melior se réveillait seule. Au vu des circonstances, un tel fait sortait d’autant plus de l’ordinaire. Il fallait qu’elle le retrouve. Au plus vite. Enveloppée dans une épaisse cape noire, la Vouivre quitta finalement l’imposante bâtisse où elle se trouvait pour arriver dans la cour, sans pour autant s’y arrêter un seul instant. Si son époux ne se trouvait pas dans l’enceinte, il n’y avait qu’un seul autre endroit où il pouvait se trouver.

Aussi demanda-t-elle à se faire seller un cheval, le sien ne pouvant pas encore la porter, ayant encore cavalé la veille. Qu’importe ses jambes et ses bras encore douloureux par le voyage s’étant achevé la veille. Les routes, souvent mal entretenues, avaient façonné son corps en plus de son caractère. Il lui faudrait bien plus que quelques douleurs musculaires pour abandonner sa quête. Le voyage ne dura cependant que peu de temps. Rapidement, Melior reposa les pieds au sol, gardant les rênes de sa monture dans sa main droite. Ainsi, elle ne s’était pas trompée.

« … Pensiez-vous réellement pouvoir me fuir ? Cette demeure fut aussi la mienne durant bien des années. J’en connais sans doute les moindres recoins. »

Un ton quelque peu amusé. L’atmosphère était lourde, bien trop lourde. Une chape que Melior se devait de crever, si elle voulait qu’Aladore se confie à elle sans se laisser influencer par sa douleur et sa tristesse, que la Vouivre savait réelles. Attachant finalement les rênes de sa monture à l’arbre solitaire qui se trouvait là, non loin d’un petit point d’eau, la Vouyvère vint finalement se placer à côté de son époux. Silencieuse, observant la surface de l’étang, parfois déformée par quelques gouttes de rosée qui perlaient des branches de l’arbre. Un endroit qui avait accueilli une partie de leurs jeux d’enfants, les nages hésitantes de certains enfants Costayne, certains de leurs rendez-vous après que leurs fiançailles aient été annoncées et officialisées.

Un endroit chargés d’heureux souvenirs. Un endroit rassurant. Il n’était guère étonnant qu’Aladore ait décidé de s’y rendre. Peut-être accepterait-il de s’y confier ? Que les Sept entendent ses prières. Car il était de son devoir d’épouse de veiller sur lui en lorsqu’une tempête s’abattait sur eux.

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Three Towers – Part 1 :

The Death of Gilliane Costayne


- The First to Rise -



Dans sa tendre jeunesse, Aladore était beaucoup plus proche des femmes de sa famille que des hommes. Son père était indifférent. Il ne voyait que ses aînés. Après tout, Aladore n’était que le troisième fils vivant. Il n’était pas destiné à diriger Trois-Tours et heureusement pour Tommen. Aladore ne voulait pas gérer de fief, ne voulait pas être chef de famille. Il n’aspirait à rien qui soit en rapport avec le pouvoir. Très vite, il s’était fait à l’idée que son père finirait par l’envoyer à Villevieille et pourtant, rien de tout cela ne se passa. Il effectua son écuyage auprès des Vouvyère. C’était là que sa grand-mère, lady Gilliane, avait fait jouer ses connaissances. Bien sûr, les Costayne et les Vouyvère étaient amis depuis bien longtemps avant la naissance d’Aladore et ses frères. Une toute autre vie l’attendait à Darkdell et une rencontre inoubliable. Une rencontre qui avait déjà eu lieu mais qui se déroula une seconde fois. Melior Vouyvère. La jeune fille avait immédiatement tapé dans l’œil du jeune chevalier en devenir. Il n’y avait eu qu’elle, il n’y a qu’elle et il n’y aurait qu’elle qui puisse le faire sourire, le rendre heureux, le faire vibrer. Ses sentiments n’avaient fait que croître au fil des années et si au début, tout cela était secret, une seule personne fut bien vite mise au courant. Bien sûr, lorsqu’Aladore se confia à lady Gilliane sur ses sentiments, la grand-mère le savait déjà. Passé un âge, les vieilles personnes disparaissaient de la scène mais continuaient à observer derrière le rideau, en coulisse. C’était le cas de lady Gilliane Costayne. Elle avait bien vu l’amour naître dans les yeux de son petit-fils et ne pouvait que l’encourager dans cette voie. Après tout, on n’attendait rien de lui. Troisième fils, loin dans l’ordre de succession, encore plus loin lorsque ses deux frères aînés auraient eux-mêmes des enfants. Il était tranquille et pouvait bien un jour faire un mariage d’amour.

Les années passèrent. Lady Gilliane était devenue une véritable confidente pour son petit-fils. Lorsqu’il devint chevalier, son amour pour Melior est à son comble et il sait que c’est réciproque. Des gestes, des regards, des signes ne trompent. Ils correspondent secrètement, échappent parfois à la surveillance de la septa de Melior. Leurs fiançailles ne furent qu’officialiser qu’au cours de l’année 290 et le mariage l’année suivante mais ils s’étaient déjà tout dits, tout promis. Si tous deux étaient vierges lors de la nuit de noces où ils purent aisément découvrir l’autre, des baisers avait déjà été échangés entre eux quelques temps plus tôt. Ce jour-là, ils avaient fui Trois-Tours pour un endroit bien plus secret. C’était là qu’ils se retrouvaient loin de tout, loin de son père, loin de ses frères. Il n’y avait qu’eux. C’est là qu’il l’avait emmené après le mariage, encore pour être tranquilles et lui promettre de lui être totalement dévoué. Aladore ne vivait que pour Melior Vouyvère et tout cela prit sens lorsque celle-ci devint héritière puis seigneuresse de Darkdell. Il lui était loyal, fidèle, ferait tout pour elle et elle le sait. Elle pourrait toujours compter sur elle. Si Aladore était ainsi, c’était bien grâce à Gilliane Costayne, sa grand-mère. Elle s’était hissée en véritable modèle pour le jeune bieffois. Grâce à elle, il avait su surmonter sa timidité et parfois sa maladresse même si pour ce trait-là, il y avait encore des choses à faire mais Gilliane l’avait au moins aidé à rester digne quoiqu’il arrive. Elle seule connaissait la planque du jeune couple et c’est ainsi qu’Aladore s’y était rendu alors que les funérailles de lady Gilliane se préparaient au château.

Après un passage à Villevieille, Aladore était venu séjourner une lune à Trois-Tours. L’invitation venait de sa mère bien évidemment qui souhaitait le revoir le sachant à Villevieille. Lord Tommen était toujours aussi distant même si avec les années, il semblait s’être adouci mais pas avec Aladore avec lequel il était des plus exigeants, surtout dans son rôle d’émissaire. Cette fonction, encore une fois, il la devait à lady Gilliane qui était l’une des rares à avoir l’ascendant sur son fils. En arrivant donc à Trois-Tours, le jeune bieffois apprit que sa grand-mère n’était pas bien. Elle était alitée depuis plus semaines déjà et son état semblait s’aggraver. Le mestre ne pouvait rien faire. Il semblerait que l’heure de Gilliane Costayne soit venue. Elle mourut quelques semaines plus tard et Aladore, complètement attristé par cette, mort, prévint son épouse afin qu’elle vienne assister aux funérailles. Les Vouyvère et les Costayne étaient encore aujourd’hui amis, bien plus encore liés via le mariage d’Aladore et Melior qui s’avéra être bien plus profitable pour les Costayne. L’élévation de la jeune rousse au titre de seigneuresse était bien plus bénéfique que ce que lord Tommen espérait, formant ainsi une alliance plus qu’une amitié entre leurs deux maisons. La mort de Gilliane Costayne avait un coup au jeune Aladore qui était bien inconsolable. Même Meredyth ou Helicent, ses sœurs, ne pouvaient le réconforter. Victaria aurait pu y arriver, elle qui se sentait proche de son frère malgré la distance entre Trois-Tours et Darkdell mais la jeune fille était récemment devenue dame de compagnie de la princesse Rhaenys. Quelle joie immense pour le couple seigneurial qui se réjouissait de cette nomination. Quoiqu’il en soit, Aladore demeurait inconsolable. Il venait de perdre l’une de ses trois femmes modèles (les deux autres étant son épouse et sa mère bien entendu.).

Il fut mis au courant de l’arrivée de son épouse lorsque celle-ci se présenta mais les retrouvailles furent bien courtes et sans vie. Aladore avait les yeux rouges, le regard vide, le visage éteint, le teint blanc. Il ne mangeait presque plus. Seule sa mère réussissait à le forcer. Il avait perdu un être cher mais n’avait plus de larmes pour le pleurer, plus de voix pour exprimer sa colère et sa tristesse, plus de forcer pour frapper. Il disparaissait la journée sans qu’il prévienne qui que ce soit et refaisait parfois surface. Il préférait être seul alors que les personnes conviées à rendre un dernier hommage à lady Costayne arrivaient au compte-goutte. Le lendemain de l’arrivée de Melior, il disparut de nouveau. Il savait qu’elle le retrouverait. Ils se connaissent par cœur et n’avaient pas de secret pour l’autre. Il partit de Trois-Tours et se rendit à cet endroit si spécial qui avait un amour naissant, des joies, des peines, des rires, des pleurs. Aladore et Melior en avaient vécu des choses à cet endroit. C’était là par exemple qu’elle lui annonça ses grossesses. Il y avait plein de bons souvenirs à cet endroit et c’est pourquoi Aladore s’y était rendu ce matin-là, sans prévenir, pas même son épouse qu’il ne voulait pas déranger. Il était donc là, assis, le regard vers l’horizon bieffois – aussi magnifique soit-il – et repensait à cette grand-mère qui l’avait tant aimé et qu’il aimait tant. Il fut bien sûr rejoint par son épouse, comme il s’en était douté. Il sourit très brièvement et faiblement à sa remarque. Bien sûr que non. Il ne fuyait pas Melior. Il fuyait Trois-Tours. Il l’invita à le rejoindre et demeura silencieux. Lorsqu’elle fut assez proche de lui, Aladore se blottit contre elle et laissa les larmes couler d’elles-mêmes. Lady Gilliane Costayne était morte et le monde d’Aladore semblait alors s’écrouler sous ses pieds.

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Parler de ses peines, c’est déjà se consoler.
Trois-Tours | An 303, lune 5, semaine 3.


Un sourire fugace. Juste une fraction de secondes, au point même que Melior crut qu’elle avait rêvé. S’asseyant à même le sol, réarrangeant sa robe et ses jupons, la Vouivre garda ses mains croisées au niveau de ses cuisses. Naturellement, Aladore se lova contre elle. Esquissant un pauvre sourire, la Vouyvère étendit l’un de ses bras dans sa direction, lui enlaçant les épaules délicatement. Cette douleur lancinante, cette tristesse lourde qui tombait sur les épaules des vivants qui restaient, manquant à chaque instant de les faire chuter. Melior connaissait tout cela. Elle ne connaissait que trop bien cette situation. Son rôle d’héritière ne lui avait jamais été acquis. Il s’était formé dans les larmes et dans les deuils.

Mais à cet instant, Melior n’était plus cette héritière impromptue. Pas plus qu’elle n’était Seigneuresse de Darkdell. Elle n’était qu’une femme. Une épouse, un mère qui tentait de consoler le père de ses enfants. L’homme que les Sept avaient décidé de placer à ses côtés. Un homme qui avait besoin d’elle comme elle avait eu besoin de lui alors que les Dieux lui ôtaient sa première fille quelques jours à peine après sa naissance. De sa main libre, gantée, la Vouivre pris l’une des mains de son époux, la caressant doucement. Elle devait le raccrocher à la réalité. Lui remettre les pieds sur terre. Lui montrer qu’elle était là. Que tout cela faisait partie du monde tangible. L’Étranger ne profitait que trop des périodes de deuil pour ôter d’autres âmes à ce monde. Il avait placé Bertram auprès du Père. Lorent avait suivi. Delena l’avait suivi.


« … Ne me faites plus de telles frayeurs, par les Sept. murmura finalement la Vouivre. Je ne veux plus me réveiller seule en vous sachant aussi mal, Aladore. »


Les larmes n’avaient jamais été l’arme prédilection de la Vouyvère. Les Vouivres de pierre ne pleuraient pas. Elle non plus, à moins de le faire à l’abri des regards. Bien trop de personnes pourraient s’en gargariser. Igon le premier. Alors, Melior taisait ses pleurs, ne les offrant qu’aux Dieux. Et pourtant, sa voix s’étant comme fendillée à la fin de sa phrase. La détresse et la tristesse de son époux ne pouvaient que l’inquiéter, que l’alarmer. Hélas, la Vouivre doutait de pouvoir apaiser tous ses troubles. Seul le temps et les Dieux avaient un pareil pouvoir. Elle pouvait juste être là. Lui offrir sa protection. Ses ailes pour qu’il puisse pleurer à l’abri des regards.


« Je ne vous dirai pas de ne pas pleurer. reprit finalement Melior, compatissante. J’ai moi-même pleuré mon pauvre Lorent et notre petite Delena bien des lunes après que l’Étranger se soit penché sur eux avec la même peine qu’au moment de leur disparition. Votre tristesse, je la comprends et je la partage. Lady Gilliane avait beaucoup d’affection pour vous et vous en aviez tout autant pour elle. Un fait dont elle avait conscience. »


Les morts ne pleuraient pas. Les vivants étaient les seuls à souffrir de leur départ. Rhea et Melessa affrontaient cette épreuve pour la première fois, elles qui étaient encore si jeunes au moment de la mort de son propre père. Melior n’avait pu que peser ces mots en leur expliquant la situation, les emmenant avec elle comme sa propre tante l’avait fait alors que la dépouille de son frère aîné était revenue à Darkdell. Malgré ces mots, malgré leurs questions, la Vouivre n’était pas certaine que leurs jumelles avaient compris la teneur de cette situation. Que Lady Gilliane ne serait plus là lorsqu’ils viendraient lui rendre visite à Trois-Tours. Mettre des mots sur les larmes de leur père. Mettre des mots sur celles de leurs oncles et de leurs tantes. Leur faire comprendre cette situation déjà si difficile à vivre pour les adultes qu’ils étaient.


« Me feriez-vous l’offrande d’un petit mot ? » s’enquit doucement Melior, sa main se resserrant sur celle de son époux.


Juste un mot. Il ne s’agissait-là que de peu de choses. Si la Vouivre n’avait pu qu’accepter le mutisme partiel de son époux la veille, lors de son arrivée, elle ne se contenterait pas de si peu. Il leur fallait parler. Il fallait qu’elle l’arrache à son silence, qu’elle chasse l’Étranger de ses pensées. Lady Gilliane n’aurait pas aimé le voir aussi mutique, Melior en avait la certitude. Il fallait qu’Aladore lui parler. Il fallait qu’il mette des mots sur ses troubles. Alors, peut-être pourrait-elle l’aider davantage.


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Three Towers – Part 2 : The W word


- The First to Rise -



Aladore respectait énormément les femmes. Il les aimait, les appréciait, les protégeait, les idolâtrait pour certaines, les écoutait, les respectait. Pour lui, elles pouvaient se hisser à l’égal de l’homme, si arrogant et orgueilleux. Malgré ce monde de brutes, elles pouvaient se faire entendre et montrer qu’elles aussi avaient du pouvoir. Après tout, elle donnait la vie. Sans femme, il ne pouvait y avoir d’hommes. Il se sentait parfois redevable envers elles et c’est pourquoi il avait toujours apprécié leur compagnie en tant qu’ami car une seule seulement pouvait se targuer d’avoir conquis le cœur d’Aladore. Depuis toujours, il n’avait d’yeux que pour Melior Vouyvère, c’est une histoire qui se savait dans le quart sud du Bief. Aussi, toutes les autres connaissances féminines d’Aladore ne pouvaient espérer qu’être des amies, des confidentes, des connaissances, rien de plus, jamais plus. Bien sûr, les femmes de sa famille, ses sœurs, ses cousines, ses tantes, sa mère, sa grand-mère, l’appréciaient pour ce qu’il était. Bien sûr, il n’était pas le plus valeureux des chevaliers que le Bief avait connus. Bien sûr, il n’était pas le plus courageux non plus ni le plus adroit mais il avait fait son petit chemin à travers les années. Il était l’époux d’une seigneuresse. C’était là une bien belle ascension sociale pour un fils cadet qui avait bien failli voir sa vie se terminer à Villevieille comme le voulait son père. Il devait son écuyage ainsi que son mariage uniquement grâce à l’intervention d’une femme, une seule : Gilliane Costayne.

Il était donc normal que le monde s’écroule lorsque que quelques jours plus tôt, la famille Costayne était réunie autour de la défunte qui venait de rendre son dernier souffle. Elle avait passé ses dernières minutes en compagnie de son petit-fils préféré, Aladore. Ce fut là un ultime entretien privé qui lia à jamais la grand-mère disparue et le petit-fils maladroit. Depuis, le jeune chevalier ne disait mot et ne parlait à personne, pas même aux servantes qui venaient s’occuper de sa chambre. Il fallait dans les premiers jours que quelqu’un vienne le lever, le laver, l’habille sans quoi il restait cloîtrer dans ses appartements, ceux-là même qu’il possédait avant son emménagement à Darkdell. Seule sa mère Calanthe pouvait espérer un regard mais un son, pas un mot. Aladore s’était éteint et seuls les Sept pouvaient savoir quand, qui et quoi le ferait revenir. Grand heureusement, Melior Vouyvère, son épouse, ne tarda pas à faire son arrivée aux Trois-Tours. Elle était bien sûr conviée, comme bon nombre de bieffois qui avait connu lady Gilliane, aux funérailles de celle-ci qui se tenaient dans le courant de la troisième semaine de la lune 5. Mais le lendemain matin de l’arrivée de la jeune seigneuresse, le chevalier avait disparu. Personne ne le trouvait et surtout peu de gens le cherchait réellement. Ses frères s’en étaient vite délaissés, s’imaginant qu’il reviendrait une fois sa crise passée. Son père, lord Tommen, n’en avait cure. Sa mère, ses sœurs – Meredyth et Helicent – et son épouse en revanche, s’inquiétaient grandement. Les trois premières s’en remettaient à la dernière pour le retrouver. Elles devaient en effet s’occuper d’accueillir les nouveaux convives et de préparer les funérailles.

Aladore n’était pas loin mais il est vrai que seule son épouse pouvait le retrouver car seule Melior connaissait cet endroit. C’était leur endroit, à tous les deux. C’était là qu’ils venaient en cachette étant enfant. C’était là aussi qu’ils avaient échangé bien plus que des mots. C’était là qu’Aladore avait fait sa demande officielle, quand bien même leurs deux familles discutaient déjà de les faire se fiancer. C’était là qu’ils pouvaient rêver, s’évader, tout oublier. Alors, le jeune chevalier ne fut pas étonné d’entendre des pas de cheval puis des pas tout court s’approcher de lui. Il s’agissait de Melior qui semblait bien soulagée de voir son époux ici. Malheureusement, il était dans un sale état. Le visage rouge. Le nez qui coule. Les yeux imbibés de larmes. Les cheveux en bataille. Le regard vide et fixant l’horizon. Les vêtements tâchés, de la boue pouvait être remarquée sur ses genoux. Ses mains étaient sales et du sang émanait des articulations des doigts de main droite. Il avait frappé dans quelque chose de dur, probablement un arbre qui se trouvait là autour d’eux, ou bien le sol qui par endroit ne comportait pas que de la terre mais aussi de la pierre. Melior n’avait sensiblement pas encore vu l’état de sa main, surtout qu’il vint se blottir contre elle alors qu’elle s’installait à ses côtés et lui parlait de sa voix douce. Ses mots l’apaisaient mais ce n’était que sur le moment, il le savait, elle le savait. La douleur ne partirait pas en une seconde. La douceur de Melior, c’est tout ce dont il avait besoin pour le moment.

Lorsque leur fille Delena dont elle mentionna le nom, mourut, Aladore s’était enfermé dans un mutisme profond également. Il avait fallu du courage, de la force et de la patience à lady Melior pour retrouver son mari. Autant dire qu’elle savait le pratiquer depuis toutes ses années. Aladore avait été longtemps confronté à la mort. Il savait que sa mère avait fait de nombreuses fausses couches et que deux enfants étaient morts nés ou bien en bas âge. Lui-même, comme il venait de le penser, avait perdu une enfant à la naissance. Melior avait perdu des frères également et son père. La mort était une épreuve de la vie comme une autre, sans doute la plus compliquée à supporter pour les vivants. Aladore en faisait une nouvelle fois les frais. Il savait qu’il ne devait pas rester dans cet état-là mais comment pouvait-il en être autrement ? Il perdait là l’un de ses rares repères en ce monde. Lady Gilliane représentait tellement de choses pour lui. Bien sûr, il avait sa mère avec qui il correspondait souvent et qu’il voyait régulièrement. Bien sûr, il avait son épouse qu’il aimait passionnément par-dessus tout. Mais ni l’une, ni l’autre ne pouvait remplacer lady Gilliane Costayne. Elles formaient tous trois un trio important pour Aladore. L’une d’elle était partie et il sentait que son équilibre intérieur avait été ébranlé. La voix de son épouse vint de nouveau l’interrompre dans sa perdition psychique et il leva alors les yeux vers elle, des yeux dont les larmes s’échappaient d’elles-mêmes, sans qu’il ne puisse les retenir. Elle voulait un mot de sa part, rien qu’un mot. C’est ce qu’elle lui avait demandé également quelques jours après la mort de Delena et pourtant, à ce moment-là, elle-même était en deuil de cette fille qui leur avait échappé au moment même de sa venue au monde survenant après la perte de l’un de ses frères. À l’époque, il s’en était voulu de s’être laissé aller comme cela alors que la Vouivre souffrait autant que lui. Aujourd’hui… eh bien il s’agissait d’Aladore alors il s’en voulait tout autant. La Vouivre se trainait un boulet comme mari. Il tenta alors de parler et ne put dire qu’un mot, lui-même difficilement audible.

- P-P-P… Pour… Pourquoi ?


#9A7D0A : Aladore Costayne

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Parler de ses peines, c’est déjà se consoler.
Trois-Tours | An 303, lune 5, semaine 3.



Comme il était douloureux pour son cœur de voir Aladore ainsi. Abattu, les yeux et les joues rougies davantage par les larmes que par le froid encore présent. L’Étranger était bien cruel, pour le plonger dans une telle souffrance, une telle douleur. L’espace de quelques instants, le regard de la Vouyvère se posa sur la main de son époux, qu’elle caressait toujours. Il y avait là un liquide légèrement poisseux, qu’elle n’avait pas remarqué jusqu’alors. Une odeur bien caractéristique s’en échappait, ferreuse bien que discrète. Un peu de sang, des éraflures fraîches, Melior ne pouvait point s’y tromper. Son époux était souvent gauche, il est vrai. Elle doutait cependant que ses phalanges abîmées soient dues à l’une de ses maladresses. Nul mot ne s’échappa de ses lèvres à ce sujet, à cet instant, bien que les traits de la Vouivre se faisaient plus inquiets. Le Mestre saurait s’occuper de cela, en temps voulu.

« Nul ne sait, mon aimé. avoua Melior, dans un soupir, bien que tâchant de se montrer douce dans ses propos. Les volontés de l’Étranger ne peuvent être saisies par les Mortels que nous sommes, aussi douloureuses puissent-elles être. La Vouyvère se tut quelques instants. Comme j’aimerai vous offrir une autre réponse, plus adaptée. Plus adéquate. Hélas, je crains qu’elles vous sembleraient toutes injustes, à raison. »

Son frère aîné était mort durant la guerre. Une mort noble et honorable. Mais profondément injuste, aux yeux de la jeune fille qu’elle était alors. ‘’ Lorsque je reviendrai, je veux me rendre compte de vos progrès, ma sœur. Tâchez de savoir tirer au centre de cette cible, je veux une démonstration dès mon retour ! ‘’ Des mots, un sourire. Melior avait aussi souri, ce jour-là. Grandement, même. Elle avait attendu la fin de cette guerre, guidée par cette naïveté qui était encore la sienne à l’époque. Mais jamais son aîné n’était revenu. Quant à Lorent, il n’était déjà plus que l’ombre de lui-même… Injuste. Tout cela avait été injuste. Un fait que l’enfant qu’elle était n’avait pas hésité à formuler, s’attirant le ton dur de sa tante. Auquel l’adulte qu’elle était devenue repensait parfois, s’interrogeant encore sur la leçon qu’elle avait reçu à ce sujet, à cette époque.

« … Avez-vous pu échanger quelques mots avec elle ? s’enquit doucement Melior, passant une main dans les cheveux de son époux, tentant de les dompter par la même occasion. Lui faire vos adieux comme il se devait ? »

La Vouivre n’avait pu faire ses adieux à ses frères, pour des raisons évidentes. Bertram avait rendu son dernier soupir à des lieues de leur demeure. Quant à Lorent, sa grossesse était bien trop avancée pour songer un seul instant à se rendre à Darkdell. Qui plus est, la mort de son second frère avait été inattendue, plus dure encore que celle de leur aîné. Jamais elle n’avait pu échanger un dernier mot avec eux. Un dernier sourire. Un dernier souvenir. A chaque année qui passait, lorsque le jour de leurs morts respectives revenaient, Melior ressassait ces regrets qui alourdissaient son cœur et son âme de longues heures durant.

Les choses avaient été différentes, au sujet de son père. Melior avait été la première prévenue, lorsque la dernière heure de l’ancien seigneur était venue. Elle était restée seule un moment, à ses côtés, sa main dans la sienne, écoutant les derniers mots de son père. De cet homme dont elle avait été si proche cette dernière année, qui avait été si distant avec elle le reste du temps. Des regrets, la Vouivre en avait. De nombreux même. Des remords également. Son cœur, pourtant, était déjà plus léger, l’Étranger lui ayant permis de mettre des mots sur sa peine et sur sa douleur. Dès lors, la Vouyvère ne pouvait qu’espérer qu’Aladore ait eu pareille chance, bien que son esprit ne puisse encore avoir conscience de la chance qu’il avait eu. Et si les choses ne s’étaient pas déroulées ainsi… Alors devrait-elle redoubler d’efforts pour apaiser cette tristesse palpable. Que cela soit celle de son époux, ou même la sienne.

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Three Towers – Part 3 : Farewell


- The First to Rise -



La présence de Melior avait eu un effet immédiat et inattendu sur le chevalier bieffois. Intérieurement, il était à l’agonie, ne sentant même plus la douleur de sa main droite. C’est incroyable l’effet qu’elle avait sur lui. Il se sentait désormais en sécurité, protégé. Rien ne pourrait lui arriver ici avec elle. Bien sûr, la douleur et le chagrin étaient toujours présents, n’ayant de pensée uniquement pour lady Gilliane Costayne qui lui manquait atrocement. Son deuil serait difficile, il le savait. Aladore était un homme sensible et fragile. Il perdait un être cher à ses yeux. Il avait l’impression que son monde s’écroulait alors que finalement, ce n’était que la dure loi des Sept. Il vient un temps où ils rappellent à eux leurs fidèles. Gilliane avait vécu une vie longue et épanouie, selon ses dires. La tristesse demeurait mais elle passerait. Il le savait au plus profond de lui. Les mots de Melior sont d’une douceur qu’il les accueille avec plaisir. Que pourrait-elle dire d’autre ? Rien. Ce qu’elle dit est parfait. La jeune seigneuresse a toujours les mots justes. Aladore n’en doute pas, jamais. Son esprit vagabonde quelques minutes, le regard plongé vers l’horizon puis revient de temps en temps vers son épouse, acquiesce à ses dires mais ne bouge pas. Il reste là, immobile, la main en sang, le regard vide, le visage humide de larme, rouge même, sa main gauche vient trouver celle de son épouse et il entrelace ses doigts aux siens. Il veut la sentir près d’elle, plus près encore qu’elle ne l’est déjà. Elle apaise sa douleur. Il le sent. Il la remercie sans un mot, sans un regard et vient alors sa question qui le frappe.

- Euh…

Il réfléchit quelques secondes. Pourtant la réponse était simple. Aladore avait plusieurs occasions de parler à sa grand-mère avant son trépas. C’était elle qui avait voulu qu’il reste le plus longtemps possible, sentant alors son heure approcher. Il ne l’avait pas réalisé sur le moment, pensant qu’elle délirait comme toute personne aussi vieille qu’elle. Mais, elle l’avait senti et elle avait eu raison. Son heure était venue. Néanmoins, il avait pu lui dire adieu. Les Sept lui avaient laissé cette chance.

- Oui… j-j-j‘ai pu. Elle… m’a dit… q-q-qu’elle était f-f-fière de moi, de… ce… ce que… j’étais… d-d-devenu…

Les sanglots suivirent, les larmes coulèrent. C’était bien trop d’émotion à contenir pour le jeune chevalier qui serra son emprise sur la main de Melior. Cette femme était exceptionnelle à ses yeux. Il l’aimait de tout son être et elle n’était plus désormais. Il devrait vivre avec cette absence, ne pourrait plus avoir ses conseils, ses petits mots gentils, ses sourires élégants, ses gestes majestueux. Il ne pourrait plus lire ses magnifiques lettres, cette écriture si fluide, si harmonieuse. Cette femme savait écrire et écrivait bien. Aladore avait dit adieu à tout cela. Il se passe bien plusieurs minutes avant que le Bieffois ne tourne le regard vers son épouse pour la première fois depuis qu’elle était arrivée à ses côtés. Ses yeux étaient rouges mais plus aucune larme ne coulait. Ses joues demeuraient encore humides. Sa main droite ensanglantée devait être soignée et alors que son esprit se calmait, son corps se réveillait tout comme la douleur qu’il ressentit à la main, le faisant quelque peu grimacer. Il plongea son regard dans celui de son épouse. Elle était là. Elle était toujours là. Il avait une telle chance d’avoir cette femme à ses côtés. Il leva la main entrelacée dans la sienne et y déposa un tendre baiser. Il donna le signe de vouloir se relever. Il était peut-être temps de se mouvoir, cela faisait bien des heures et des heures qu’il était venu ici et s’était calé contre cet arbre. Se tenant à ce dernier pour ne pas tomber, il brisa le silence de sa voix presque effacée – il avait sûrement dû crier à plusieurs reprises.

- Je… suis… désolé, mon amour… Par… Pardonnez-moi…

Il regarda plus attentivement sa main droite et les plaies sur ses phalanges n’étaient pas jolies. Il regarda ensuite son épouse sans un mot. Il la regardait juste. Son regard en disait lui et transparaissait son immense tristesse. Saura-t-il un jour surmonté ce deuil ? Ce n’était pas sûr du tout. Aladore n’avait jamais accepté la mort de Delena, pourquoi accepterait-il la mort de Gilliane ? Il déchira un morceau de sa tunique pour en faire un bandage de fortune pour sa main. Il montrerait cela au mestre dès leur retour. Il prit alors la main de son épouse et l’attira jusqu’à lui, lui murmurant alors qu’il était content qu’elle soit là à ses côtés et qu’il l’aimait.


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Parler de ses peines, c’est déjà se consoler.
Trois-Tours | An 303, lune 5, semaine 3.



Penchant sensiblement la tête sur la droite, Melior guettait de son regard clair l’arrivée d’une réponse à sa question. Comme il lui était douloureux de voir ainsi cet être si cher à son âme en proie à un tel chagrin… Malgré le trouble voilant son regard, d’ordinaire si vif, la Vouivre esquissa finalement un pauvre sourire, reportant son regard devant elle. Une réponse silencieuse, appuyée d’un hochement de tête qui l’était tout autant. Si son époux nourrissait sans aucun doute de profonds regrets, ces derniers ne se changeraient pas en remords pour autant. A cet instant, la Vouyvère sentit comme une pointe de tristesse lui perforer le cœur. Adieu. Un mot si simple et pourtant si puissant. Comme elle aurait aimé pouvoir le prononcer, elle aussi. Et pourtant, c’est durement que Melior se ramena à la raison, d’une vive pensée. Il n’était pas question d’elle et de ces larmes qui avaient déjà trop coulé par le passé. Seul le sort de son époux lui importait.


« Je ne peux que la rejoindre à ce sujet. répondit doucement la Vouivre, son fin sourire toujours aux lèvres. Lady Gilliane a toujours su voir au-delà des apparences. Vous êtes devenu l’homme qu’elle voyait en vous lorsque vous n’étiez qu’un enfant, Aladore. Lorsque vous n’étiez qu’un garçonnet maladroit. Doucement, la Vouivre posa sa tête sur l’épaule de son époux, s’amusant du baiser qu’il venait de déposer sur sa main. Un garçonnet maladroit à qui j’avais déjà demandé d’être mon chevalier. Parmi nos augustes parents et ascendants, elle fut la seule à ne point s’en amuser. Vous en souvenez-vous, mon ami ? »


Les noires pensées étaient autant de graines auxquelles il ne fallait pas laisser l’occasion de germer. Lady Gilliane n’était plus. Melior, malgré la Foi qui pouvait être la sienne, ne croyait guère aux miracles, lorsqu’il s’agissait des morts. Et pourtant, une partie d’elle vivait encore dans les souvenirs qu’elle avait laissé derrière elle. Dans son nom qui serait encore prononcé par les siens et par ceux et celles qui l’avaient côtoyé. Il fallait que ces souvenirs, que ces pensées, vivent et survivent. La Vouivre était certaine que son époux y trouverait un certain réconfort, tout comme sa mère pouvait en éprouver lorsque Melior évoquait la douceur de leur enfance commune, à Lorent, Bertram, Elissa et elle-même.


« Aladore… »


Il n’avait s’agit que d’un murmure. Un murmure en partie étouffé par le bruissement des tissus que la Vouivre de Darkdell avait du remettre en ordre après s’être redressée. Un regard toujours aussi clair. Un regard pourtant embué de larmes. De larmes que la Vouyvère contenait, à grand peine pour la première fois depuis plusieurs années. La Vouivre, féroce, hargneuse, n’était, à cet instant, plus qu’une femme. Une femme qui essuya délicatement les coins de ses paupières, tenant à dissimuler les peines et les troubles qui étaient les siens. Personne ne viendrait. La Vouivre le savait. Et pourtant, elle se devait de conserver les apparences, de donner vie encore et encore à ce spectacle dont elle était devenue, sans pouvoir s’y attendre, l’un des principaux personnages. Il lui faudrait rester digne, lorsqu’ils reviendraient tous deux à Trois-Tours.


« Aladore. reprit finalement son épouse, d’un ton plus ferme mais tout de même teinté d’une douceur certaine. De pardon, je ne peux vous pourvoir. Le fait est qu’il n’y a rien à vous pardonner. Jamais vous n’avez été une source d’embarras pour moi, mon ami. Jamais. Le sourire de la Vouyvère s’étira davantage. Il n’y a que vous pour penser cela. »


Entre eux-deux. Si Melior avait conscience du regard que portaient certains sur son époux un peu gauche, jamais elle ne pourrait en poser de semblable sur lui. Ils formaient un couple mal assorti, diraient certains. Qu’importe leurs dires. Qu’importe leurs regrettables pensées. Au creux des bras de son époux, la Vouyvère savait qu’il n’y avait rien de plus faux que tout cela. Que tout ce venin dont ces créatures étaient pourvues n’était qu’une épreuve de plus pour sceller le lien qu’ils avaient tous deux tissé au fil des ans.


« Lady Gilliane aurait compris votre chagrin… reprit finalement Melior, à voix basse, alors qu’elle resserrait leur étreinte. Vous devez cependant me promettre une chose, mon ami, mon amour. La Vouivre se tut ravalant un sanglot. Ne me laissez pas seule. Ne vous laissez pas dévorer par ce monstre qui vous a pris d’assaut. »


‘’ Sans quoi, je n’y survivrai pas. ‘’ Une pensée prégnante que la Vouivre n’osa formuler. Le fait était bien trop évident pour qu’elle n’ose le prononcer, de crainte de lui donner réellement vie. Elle-même avait été ébranlée, aussi bien par la mort de Lady Gilliane, que part l’état dans lequel se trouvait son époux. Il lui fallait une certitude à laquelle se raccrocher. A laquelle elle songerait même durant les pires tempêtes. Celle qui serait à même de la rassurer, qu’importe ce qui pourrait se produire à l’avenir.

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Three Towers – Part 4 :

Time to say goodbye


- The First to Rise -



Depuis le premier regard posé sur elle, Aladore avait su que Melior serait une femme extraordinaire et deviendrait l’épouse parfaite dont il avait tant rêvé. Aujourd’hui, elle le prouvait encore, consolant son époux dans l’épreuve qu’il traversait. Il était connu de toutes et de tous que lady Gilliane Costayne était une femme importante pour le jeune chevalier. Ils avaient là une relation grand-mère/petit-fils des plus fusionnelles et il était bien difficile pour lui de la perdre. Bien sûr, elle avait eu une belle vie, longue et remplie mais cela n’enlevait rien au chagrin de la perdre. Portant timidement son regard vers sa femme, il écoutait ses mots qui l’apaisaient. Elle était si sage et savait toujours quoi lui dire dans n’importe quelle situation. C’était là une de ses forces. Ses mots sont réconfortants et Aladore semble arriver à se calmer enfin. Néanmoins, la jeune Vouivre voulait lui faire promettre de ne pas la laisser seule, de ne pas céder à la souffrance du deuil. Aladore le vit dans ses yeux, cette peur d’être abandonnée. Il ne pouvait pas laisser son chagrin le guider. Il prit alors le visage de son épouse dans une main, plongeant son regard dans le sien, lui souriant, faiblement, et lui dire d’un ton doux.

- Je vous le promets, Melior.

Cela faisait bien des heures qu’Aladore s’était réfugié dans cet endroit connu de bien peu de gens. Aux côtés de Melior, il se sentait plus fort. Aussi, il décida de se lever. Il s’étira, ayant été mal assis contre cet arbre. Il regarda l’horizon défilant devant lui, la mer non loin et les terres à l’opposé. Les paysages bieffois avaient ce don naturel d’apaiser les esprits. Il se retourna vers son épouse qui n’était guère lui, lui tendit une main, prenant alors la sienne, enlaçant ses doigts avec les siens. Par les Sept, il aimait cette femme. Il les remerciait chaque jour de lui avoir permis de l’épouser. Elle avait fait de lui l’homme qu’il était aujourd’hui et il ne pouvait qu’en être reconnaissant. Il avait de nouveau scellé son amour pour elle en lui promettant de ne pas sombrer. Il ne devait pas sombrer. Lady Gilliane ne l’aurait pas voulu. Elle aurait voulu qu’il se relève et continue à vivre la vie merveilleuse qu’il avait avec Melior, leur fils et leurs jumelles. Il pensa alors à leur petite Delena. À peine était-elle arrivée qu’elle s’en allait et aujourd’hui, Aladore semblait plus serein avec cette tragédie d’il y a quelques années. Désormais, lady Gilliane était également partie et il imaginait alors qu’elle veille sur cette petite qu’il n’avait pas eu la chance de pouvoir connaître. Quoiqu’il en soit, il était temps pour le couple Vouyvère de rentrer au château. Les membres de la famille du chevalier devaient s’inquiéter – du moins sa mère Calanthe et ses sœurs. Aladore prit alors une grande inspiration puis mena la marche, remerciant encore Melior d’être à ses côtés, s’excusant de sa disparition et de son état. Il devrait passer voir le mestre pour les vilaines égratignures sur sa main.

Les funérailles de lady Gilliane Costayne furent magnifiques mais le jeune Aladore ne put retenir quelques larmes. Il ne quitta pas le château en furie cette fois-là. Il resta, fièrement aux côtés de sa fratrie, de sa famille, soutenu par sa mère et sa jeune sœur Helicent. Lord Tommen, lui, n’avait pas dit un seul mot à l’encontre de son fils depuis la mort de la doyenne. Cet homme était cruel et antipathique. Aladore s’en moquait bien. Ce n’était pas pour cet homme qu’il venait aux Trois-Tours. Il venait voir sa grand-mère, sa mère ou bien ses sœurs. Le seigneur des lieux avait bien fait comprendre il y a des années qu’Aladore n’était pas le fils qu’il aurait aimé avoir. Qu’à cela ne tienne. Le jeune homme s’en moquait éperdument. Il n’était pas amené à lui succéder et son épouse était, dans l’entrefaite, devenue seigneuresse, donc il n’avait plus à supporter ce père impitoyable. L’heure du départ avait sonné pour le couple Vouyvère. Si le jeune Bertram était resté à Darkdell, les jumelles se virent confier à lady Calanthe, leur grand-mère. En effet, Aladore et Melior devaient se rendre à Bois-de-Saule, dans le Conflans, pour les funérailles de lady Melantha Ryger. Ce serait une période bien difficile pour Aladore avec toutes ces funérailles à supporter. Mais il devait cette fois se montrer fort car il s’agissait là d’une perte douloureuse pour son épouse. Le vieux Saule était une amie qu’elle avait rencontrée à Lestival. Aladore lui-même l’avait croisé et son épouse lui en avait longuement parlé. C’est un long voyage qui les attendait et une partie se faisait par mer entre Villevieille et Port-Lannis. Cette partie-là était fortement redoutée par Aladore, lui qui supportait mal le voyage en mer.

***

Bois-de-Saule, Conflans. An 303, lune 6, semaine 1.

Le couple Vouyvère était arrivé à Bois-de-Saule après un voyage long de presque trois semaines. Aladore ne se sentait guère bien lorsqu’ils furent accueillis par lady Célia Van et le fils de l’héritier, ser Kirth. Il manqua même de tomber dans les escaliers. Quelle honte. Heureusement, Melior était toujours là pour soutenir son mari. Ils furent accompagnés jusqu’à leurs appartements. Le jeune homme trouva l’endroit charmant et magnifique. Lui qui n’avait pas remis les pieds dans le Conflans depuis Harrenhal, voilà qu’il était ébloui par la magnificence de l’endroit. La maîtresse des lieux prit congé et laissa alors le couple s’installer. Aladore se présenta à la fenêtre qui donnait sur la cour. Il observait.

- Je dois dire que je n’imaginais pas Bois-de-Saule ainsi. C’est magnifique. Qu’en pensez-vous, mon amour ?


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Parler de ses peines, c’est déjà se consoler.
Trois-Tours | An 303, lune 5, semaine 3.



Malgré ses traits étirés par la tristesse, Melior ne put qu’esquisser un sourire. Un doux sourire. Aladore était un homme de parole comme il n’y en avait que peu, en ce bas monde. Qu’importe qu’il fusse le cadet d’une grande fratrie. Qu’importe ses maladresses. Qu’importe la douceur de son caractère. Jamais la Vouyvère n’avait eu besoin de plus. La promesse qu’il lui avait faite était désormais scellée. Liant ses doigts à ceux de son époux, Melior posa quelques instants sa tempe contre son épaule, alors qu’ils reprenaient leur marche. Les malheurs avaient été nombreux, en cette année. Et pourtant, malgré les deuils, il semblait à la Vouivre que son cœur était plus léger. Ensemble. Ils étaient ensemble. Dès lors, aucune douleur, aucune épreuve ne serait insurmontable.


***

Une amie.

Melior avait perdu une amie. Le voyage qu’ils avaient du faire jusqu’à Bois-de-Saule avait endormi ses nerfs un moment, son attention étant concentrée sur de toutes autres choses. Il fallait assurer la bonne marche de leur petit convoi, s’assurer que personne ne tenterait de s’en prendre à eux, le tout sur des routes que les Bieffois qu’ils étaient ne connaissaient que peu. Et que dire des événements ayant précédé leur départ ? Lady Gilliane n’était plus et la Vouivre avait laissé ses trois enfants derrière elle. Sans doute était-ce la première fois que les choses se déroulaient ainsi, sur une telle période. Ils avaient tout laissé derrière eux, foyer comme famille. En tant qu’amie, Melior souffrait. En tant que mère, Melior souffrait. En tant que Seigneur, Melior souffrait. En tant que femme, Melior souffrait.


Cela faisait bien des années qu’elle n’avait pas été aussi fébrile. Seule sa fierté, ainsi que son rang nouvellement acquis, l’empêchaient encore de demander l’aide du Mestre de ces lieux. Elle, la Vouivre de Darkdell qui avait refusé le lait de pavot jusque dans les pires douleurs de l’accouchement, en était venue à songer à cette extrémité. Alors même que son propre frère, son pauvre Lorent, en avait déjà bien trop abusé, avec les funestes conséquences qu’un tel usage eu au final. Se frictionnant les mains, le regard clair et perçant de la Vouyvère scrutait la pièce dans laquelle ils avaient été installés par les soins de Lady Celia. Ils y seraient à leur aise pour les jours à venir, Melior n’en doutait pas. Il y avait là tout ce dont ils pouvaient avoir besoin.


Peut-être aurait-elle pu se reposer ? Hélas, si sa tête lui semblait lourde, de même que ses jambes, engourdies par de longs jours de voyage à cheval, son esprit refusait de lui laisser trouver le sommeil. Sursautant aux mots de son époux, Melior tourna la tête dans sa direction. Le Conflans était une terre marquée par bien des maux. Le Tournoi d’Harrenhal fut l’un d’entre eux. Et pourtant, comme la Vouivre en garde de doux souvenirs. Les derniers réellement heureux qu’elle pouvait avoir de son frère aîné, Bertram. Les derniers réels rires de Lorent. Leurs chamailleries avec Elissa et Igon. Les douces maladresses d’Aladore. Ils n’étaient alors que des enfants. Comme cette époque bénie pouvait lui manquer, à cet instant. La fatigue lui faisait perdre le cours de ses pensées, semblait-il.


« Magnifique, sans doute est-ce le terme le plus adapté, mon aimé. répondit, doucement bien que platement, Melior. Je suis fort aise d’être enfin arrivée, les Sept en soient remerciés. Le voyage fut plus éprouvant que ce qu’il m’avait été donné d’imaginer. »


A pas lents, Melior se dirigea jusqu’au lit qui leur été réservé. Doucement, la Vouivre s’y posa, ses coudes posés sur ses genoux, pliés. Ses mains ne tardèrent pas à trouver ses joues, couvertes de cette poussière soulevée par trois semaines d’un voyage éreintant. Elle aurait pu se rafraîchir. Sans doute l’aurait-elle du. Hélas, la Vouyvère n’en avait pas la force. Chaque mort à laquelle elle assistait, chaque âme qui s’en allait pour rejoindre le Père ne pouvait que lui rappeler les autres. Ces tristes fantômes qui hantaient Darkdell la suivaient partout où elle pouvait se rendre, en de telles circonstances. Il y avait eu Bertram. Il y avait eu Lorent. Il y avait eu sa petite Delena. Leur petite Delena. Puis Père. Des fantômes qu’elle ne parvenait pas à oublier, encore moins à chasser.


Reniflant doucement, la Vouivre de Darkdell essuya prestement les quelques larmes qui s’écoulaient désormais sur ses joues. Elle ne s’était même pas rendue compte de ces sanglots qui lui enserraient la gorge. De la force de ce chagrin qui l’habitait. Alors, pleurait-elle, en silence, ne parvenant plus à enrayer ses propres larmes, sa propre tristesse. Mieux valait le faire dans la solitude, à l’abri des regards d’autrui. Car au Bief comme dans le Conflans, l’attitude de tous et de toutes était épiée avec la plus grande des attentions.

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Willow Wood :

Farewell Melantha Ryger


- The First to Rise -



Le chagrin est immense en ces temps tragiques où les âmes s’envolent une à une. Lady Gilliane Costayne avait porté un coup à son petit-fils qui l’aimait tant. C’était malheureusement au tour de son épouse, lady Melior, de perdre quelqu’un qui lui était cher. La nouvelle de la mort de Melantha Ryger avait fait le tour de Westeros. La matriarche de Bois-de-Saule était connue pour fomenter des alliances partout, à l’instar de lady Olenna Tyrell et lady Anya Vanbois. Ces trois femmes d’exception étaient impressionnantes mais le jeune chevalier n’aurait pas aimé se retrouver en face des trois dames. Cela aurait à coup sûr l’occasion pour lui de se ridiculiser par sa maladresse et de recevoir des piques par l’une des trois matriarches voire les trois en même temps. Quoiqu’il en soit, le jeune homme avait suivi son épouse dans un long périple qui les mena ainsi à Bois-de-Saule. Là, ils furent reçus par l’une des filles de la défunte, lady Célia, qui ressemblait en tout point à sa mère. Cela ne faisait pas de doute. Ils purent bénéficier d’appartements luxueux bien que ne faisant partie des invités éloignés. Les Nerbosc ou même lady Liane Vance auraient pu revendiquer de tels appartements pour leur séjour. Aladore fut touché de cette attention qu’il devait à l’amitié que portait lady Melantha à son épouse. Regardant à travers la fenêtre, il ne put que complimenter la magnificence de la vue, des paysages conflanais à l’horizon et des jardins de Bois-de-Saule qu’il n’imaginait aucunement de la sorte. Soutenu par son épouse, il sentit malgré tout la fatigue et le chagrin dans son visage. Cela était bien normal. Il ne pouvait que la comprendre. Il avait beau s’émerveiller sur le paysage, il n’en demeurait pas moins triste.

- Oh… Melior, mon amour.

La voyant pleurer, Aladore s’approcha d’elle et prit son courage à deux mains pour ne pas craquer à son tour. Il s’assied, demeura silencieux et l’enlaça tendrement le temps que les pleurs passent. C’était là un périple bien difficile pour le couple de Darkdell. Ils faisaient face tous deux à un deuil et les deuils n’étaient jamais évidents. Melior en avait connu, ils en avaient connu, ensemble. Il était bien difficile de ne pas penser à leur petite Delena et bien sûr à tous les Vouyvère qui avaient quitté les étages supérieurs de Darkdell pour demeurer aujourd’hui dans la crypte familiale. Tant de morts. Tant d’êtres aimées disparus. Les Sept se montraient aussi cruels que cléments. Ainsi était le destin de toutes et tous. Naître. Vivre. Mourir. L’éternel cycle de la vie. Pourtant, à chaque disparition, le chagrin et la tristesse sont là, à divers degrés mais ils sont là et pour certains, il est difficile de les surpasser.

Les funérailles de lady Melantha Ryger furent magnifiques, jonglées avec celles de ser Merwyn, le frère du seigneur. Bois-de-Saule perdait deux de ses habitants. Cela faisait beaucoup pour la famille. Tout au long de la cérémonie, Aladore ne put arracher son regard dirigé vers la famille Ryger. Lord Perwyn disait dieu à son épouse et son frère. Quelle infinie tristesse et pourtant pas une seule larme. Aladore se dit qu’il était sans doute trop émotif. C’est bien ce que lui avait reproché son père une fois. Ses yeux se posèrent ensuite sur les enfants présents. Il semblerait qu’une fille mariée à Trant n’avait pas pu venir. Le jeune chevalier avait les oreilles baladeuses et entendait bien des choses. Il fallait parfois espérer que sa maladresse ne lui fasse pas dire des secrets. Enfin, ce fut la jeune Liliyana qui l’attira en dernier, pleurant à chaudes larmes sa grand-mère. Il avait entendu parler de l’histoire de cette jeune fille par Melior. C’était bien triste pour elle. La journée fut bien épuisante et le couple attendit bien le surlendemain pour repartir en direction de Darkdell. Ce voyage funèbre touchait à sa fin. Ils n’étaient sûrement pas mécontents de rentrer, bien au contraire. Ils allaient pouvoir retrouver leurs filles, restées à Trois-Tours, puis leur fils, tenant Darkdell avec l’oncle de Melior. Ils étaient tous trois entre de bonnes mains. Le convoi bieffois reprit ainsi la route inverse passant par Port-Lannis. Le voyage par mer était bien sûr plus rapide et les mènerait directement chez les Costayne avant de finir leur périple à Darkdell où, enfin, ils purent se reposer, reprendre leurs esprits après tant d’émotion et surtout reprendre leur vie là où il l’avait laissé, avec ses hauts et ses bas.


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