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Je ne dirai pas : ne pleurez pas, car toutes les larmes ne sont pas un mal

Boadicée Sand
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Je ne dirai pas : ne pleurez pas, car toutes les larmes ne sont pas un mal Cfl2
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An 303, Lune 7, semaine 1, jour 1

Je ne dirai pas : ne pleurez pas, car toutes les larmes ne sont pas un mal

La Gracedieu, Denfert, Le Grès, Salrivage, Lys… Depuis plus de trois lunes nous avions quitté Lancéhelion. Depuis trois lunes surtout, nous étions accompagnés de Seralyon. Ma petite dragonne pas assez discrète pour que je n’en dise rien. J’avais confiance en ma famille et dans les miens ! Mais Seralyon était trop précieuse à mes yeux pour risquer quoi que ce soit. Alors j’essayais de la faire discrète et de ne pas trop la montrer, mon bébé dragon était trop fragile. Mais à cet instant il y avait autre chose de fragile : les derniers moments avec ma famille.  Essos… Edwyn adorait ce lieu… Lys tout cela… La cité des plaisirs. Soit… La cité de l’adieu pour ma part. Edwyn avait décidé et confirmé qu’il partirait à Yi-Ti, dans la famille de sa mère. Il les avait contactés et visiblement tout était prêt. En attendant le jour du départ, je passais du temps avec Edwyn, Seralya ne quittait que très rarement mes bras. Elle semblait avoir compris que quelque chose se tramait… Elle était collée à moi, comment lui en vouloir ? Je ne me lassais pas de renifler son crâne, toucher sa peau… Elle, mais aussi Edwyn, dès que je pouvais je portais ses vêtements, je lui prenais la main ou je l’embrassais avec tendresse. Tout ce que je pouvais pour le sentir près de lui, passer du temps à ses côtés… Il avait beau faire bonne figure devant tout le monde, il ne laissait rien voir, sauf à moi. On restait tous les deux le soir, ensemble dans le lit, après que Sarelya fut mise au lit, à se câliner en silence. Parfois, il me caressait doucement la peau en chantonnant au creux de mon oreille. Je sentais souvent son nez au creux de ma nuque. Je n’arrivais pas à exprimer ce que j’avais au fond. Alors, je me retournais pour me cacher dans ses bras. Tout ce dont j’avais besoin, c'était lui. Alors je cachais ma tête contre son torse en m’accrochant. Je comptais les secondes avant le départ, c’était dur. Je les comptais, redoutant toujours la fin. Chaque journée me laissait un goût doux-amer dans la bouche, Edwyn avait commencé un carnet quand nous étions partit de Lancéhelion, tous les soirs il me montrait les dessins qu’il faisait, les chansons, ou les poèmes qu’il écrivait. J’avais profité de l’exotisme du lieu pour acheter de belles étoffes pour que Seralya soit la plus jolie à Yi-Ti, pour elle, mais aussi pour mon compagnon. Et lui… Edwyn était Edwyn.

Je pliais machinalement les dernières tenues de Seralya avant de les glisser dans ses affaires. Nous partions demain. Seralyon avait trouvé sa place sur mes épaules, son perchoir préféré après tout. Elle frotta doucement sa tête contre la mienne, elle avait en tout cas déjà bien grandis, en trois mois… C’était déjà bien je trouvais. Elle commençait presque à être un peu trop grande pour s’enrouler autour de mes épaules. Je la laissais faire. Je passais déjà assez de temps loin d’elle dans la journée, je pouvais la laisser s’installer là haut quand j’étais dans nos appartements. Elle ne faisait jamais de mal à Edwyn ou Seralya. Elle adorait ma fille et Edwyn, elle se laissait approcher, pas souvent toucher, mais approcher oui. Seralya pétillait toujours avec elle. Ma fille adorait ce petit dragon. Edwyn se glissa derrière moi, posant son menton sur mon épaule, délogeant un peu Seralyon. Je le sentais si triste… Ses lèvres se posèrent sur mon épaule.

« Tu pars demain, mon amour ?
- Oui… Et toi ?
- Un jour après toi. »

Je sentis le souffle me manquer un peu, il s’emprisonna au creux de mes côtes, m’interdisant un sanglot. Je ne devais pas pleurer, je ne pouvais pas pleurer. Pas maintenant… Pas devant lui, alors que j’étais celle qui lui avait demandé de partir. Certe… pour une bonne raison… mais cela n’étouffait pas la douleur que je sentais. Je saisis le poignet de mon compagnon en inspirant profondément.

« Ça va aller mon Colibri… Ça ira. Pour toi et pour la petite.
- Je t’écrirais, Boa… Je t’écrirais tous les jours mon amour… »

Je ne dis rien, agrippée à lui. Je ne pouvais pas le quitter… Je ne pouvais pas… mais je le devais. Il me serra plus fort contre lui. Seralyon s’éleva dans les airs pour aller se poser sur le bureau, nous laissant à notre étreinte chaste. Je me retournai vers lui et il m’envelopa dans ses bras, la petite robe de Seralya tomba par terre. Je sentis sa bouche glisser le long de mon oreille :

« Tout ira bien… Je te le promets, Boadicée, tout ira bien, pour toi, pour moi… pour nous. »

Il glissa ses mains autour de mon visage, le levant vers le sien et il m’embrassa avec toute la douceur de ce monde et des autres, à mon cou, je sentais le poids du collier qu’il m’avait offert. Caché à l’intérieur une mèche de cheveux de Seralya, et une des siennes. Je ne pourrais pas m’en passer.

Le jour pointa vite, trop vite, je me glissais hors des bras de mon compagnon, il se leva derrière moi, passant ses bras autour de mon ventre nu. Il passa ses doigts dans mes cheveux et saisit un de mes poignards. Je le laissais tailler une longue mèche, qui une fois devenue plus courte, glissa sur mon visage. Une deuxième la rejoignit. Deux mèches, une pour chacun. Il entreprit de me coiffer laissant ces mèches devant mes yeux. Je les levai vers lui, yeux vert et bleu, contre ceux trop clair pour être réel. C’était la dernière fois que je pourrais sentir ses mains passer dans mes cheveux, les tordre et les dompter pour en faire des tresses comme il savait les faire. Il me passa une de ses propres chemises alors que je m’habillais. Je l’embrassais avant d’aider ma petite dragonne à se glisser dans mes voiles qu’il arrangea autour de mon visage et de mes épaules. La petite dragonne émit un ronflement triste et mordilla la main d’Edwyn qui la laissa faire. Il avait conservé toutes les coquilles d’œufs de sa naissance. J’allais moi-même lever Seralya avant de l’habiller, les affaires étaient prêtes… Nous pouvions partir. Je suivis les ordres de dame Ellaria et du prince Oberyn, la mort dans l’âme. Ils montèrent tous sur le bâteau, je me tournais vers Edwyn, ma Seralya dans les bras. Je me hissais sur la pointe des pieds pour lui offrir un baiser. Je lui tendis Seralya, il la prit tout en douceur, la calant sur la hanche. Il plongea la main dans son sac et me tendit le carnet.

« Tiens… Que tu conserves pour toujours nos derniers jours ensemble. »

Son carnet. Je hochais la tête, le serrant contre moi. J’inspirais profondément avant de venir embrasser Seralya, lui caresser doucement la joue.

« Je t’aime ma puce, mon amour, mon ange… Maman t’aimeras toujours, qu’importe où tu es… elle t’aimeras toujours, elle sera toujours fière de toi… Tu seras toujours dans mon cœur et mes souvenirs…
- Mama tiste ?
- Maman t'aime Seralya. »

Ma fille tendit la main pour la poser sur ma joue. Je pris sa petite menotte pour embrasser sa paume en douceur avant de venir déposer mes lèvres sur celle d’Edwyn. Sa main caressa à nouveau ma joue.

« Je t’aime Edwyn… Seuls les Anciens et les Sept peuvent savoir à quel point je t’aime… Tu m’as sauvé… Je t’aimerais jusqu’à la fin… »

Edwyn ne dit rien, revenant m’embrasser en douceur.

« Je t’aime Boadicée Sand. Je t’aime. C’est tout ce que tu as besoin de savoir. »

Il tourna le regard vers le bâteau et me caressa la joue.

« Vas-y mon amour… »

J’avalais ma salive avant de me diriger vers le bateau. J’entendis ma fille m'appeler. Appeler sa mère… Mon dragon émit un petit sifflement, je grimpais sur le navire avant de m’approcher du bastingage pour les voir jusqu’à la fin. Ma fille m’appelait. Elle pleurait. Mon cœur se brisa en un millier de morceaux, je serrais plus fort le livre contre moi. Les hurlements et les pleurs de ma fille me torturaient avec plus de facilité que n’importe quelle lame affutée. Je sentis le vent entraîner le bateau. Je m’accrochais au bastingage.

« Boadicée ! »

Edwyn, il était à l’extrême bord, je serrais plus fort encore le bois :

« Je vous aime ! Je vous aimerais toujours ! Soyez heureux ! »

Mes jambes se dérobèrent sous moi et je m’effondrais à genoux en sanglotant incapable de supporter les pleurs de ma fille. Seralyon émit un cris plaintif, chantant à mon côté ma tristesse. Pardon mes amours, pardon mon âme et mon cœur… Mais je ne peux supporter que vous soyez prit dans les conflits… Soyez juste heureux tous les deux… Jamais je ne vous oublierais…
Codage par Libella sur Graphiorum




« The memories ease the pain inside »
~
Made me promise I'd try. To find my way back in this life. I hope there is a way. To give me a sign you're okay. Reminds me again.It's worth it all.So I can go on endlesslove. MUSIC.
Boadicée Sand
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An 303, Lune 7, semaine 1, jour 1

Je ne dirai pas : ne pleurez pas, car toutes les larmes ne sont pas un mal

Je sentais le bois du bastingage contre mon front, les larmes couler avec abondance sur mes joues, tombant sur la longue tunique que je portais. Seralyon glissa autour de mon cou en silence, coulant le long de mon bras elle grimpa le long de ma poitrine pour venir darder sa langue entre ses dents pour lécher mes joues. Je préférais rester seule… De toute manière, qui pouvait soulager la perte du cœur et de l’âme d’une personne ? Rien. Même le temps ne pourrait effacer cette douleur. Je le savais, sans même avoir eu besoin de le dire : ce n’était pas un au revoir que je venais de vivre avec Edwyn et mon enfant… C’était un adieu… Je ne verrais pas ma fille grandir, je ne pourrais jamais la voir grimper toute seule sur son premier poney, je ne pourrais pas la féliciter d’avoir tiré sa première flèche au centre de la cible… Je ne pourrais jamais l’entendre me raconter dans le secret d’une alcôve ses premiers émois, la voir faire tourner des têtes de par sa beauté presque surnaturelle… Non, seul Edwyn pourrait voir tout cela. Et dans l’esprit de ma fille, je ne serais plus qu’une ombre lointaine qui l’avait oublié, abandonné.

Seralyon me mordilla doucement la joue, je rouvris les yeux pour la regarder. Ma petite dragonne. La seule chose qui me restait de ma famille… Je levais les yeux. On était déjà loin… je ne pouvais même plus les voir de mes yeux physiques, mais les yeux de mon cœur pouvaient encore les distinguer. Je baissai les yeux sur le carnet que je tenais dans mes mains. J’inspirais profondément, essuyant d’une manche mes joues, quand bien même cela ne servait à rien du tout. J'aidais ma petite dragonne à remonter sur mes épaules, enroulant sa queue autour de ma gorge. Je me tournai vers elle, caressant tout doucement sa petite tête.

« C’est toi et moi maintenant ? Toutes les deux pour protéger Dorne… Maintenant qu’on les a mit en sécurité… »

Elle siffla doucement et frotta à nouveau sa tête contre ma joue. Je fermais les yeux à nouveau avant d’inspirer profondément pour les rouvrir. Je regardai le beau carnet qu’il m’avait laissé, puis à nouveau mon petit dragon :

« On l’ouvre ? »

Elle me donna un coup de tête comme pour marquer son accord. J’inspirai profondément avant de défaire le petit lacet qui le tenait fermer, je tremblais tellement que c’était presque mission impossible. Sur la première page, je reconnus l’écriture d’Edwyn :

« Te rencontrer, ce n’était pas un coup de foudre, c’était un coup d’âme. Du jour où tu m’as aidé dans cette auberge dans l’Ouest à ce jour où nous nous sommes dit adieu et jusqu’à la fin de nos existences sur cette terre, sache, qu’à jamais, c’est toi qui posséderas mon âme et mon cœur. Te rencontrer a été la plus belle chose qui me soit arrivé et m’offrir une enfant a été ton plus beau cadeau. Chaque jour je t’enverrais des baisers et le vent te les portera.

Je t’aime.

Edwyn. »

Je t’aime moi aussi Edwyn… Je t’aime tellement. Toi et notre fille… vous êtes mes plus belles réussites… Puissent tes sept et mes anciens vous protéger. Je relus les moi à mi-voix, au temps pour moi que pour ma dragonne avant de regarder l’océan. Les larmes roulaient à nouveau sur mes joues.
Codage par Libella sur Graphiorum




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