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Jolie coeur (Marianne Harlton)

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En fuite

En exil

En vadrouille

L’errance du bâtard déchu continuait.

Ramsay étant recherché dans tout le Nord, il avait cavalé aussi loin de Fort-Terreur que possible. Il avait hésité entre les marais du Neck et Blancport. Il avait opté pour les marécages en se disant qu’il pouvait y disparaitre plus facilement que dans la ville la plus peuplée du Nord, même si à Blancport il était aisé de se fondre dans la foule. A Blancport il pouvait aussi prendre un bateau pour une autre région de Westeros. Mais après réflexion, le Neck était moins risqué, personne n’irait le chercher là-bas. Les choses ne s’étaient pas passé comme il l’avait souhaité là-bas, même si les mœurs rudes étaient à sa mesure et qu’il s’y était trouvé très à l’aise. Le temps était venu de se tirer du Neck. Autant quitter le Nord où sa tête était mise à prix. Autant aller dans une région où il n’était pas recherché. C’est donc par une nuit sans lune qu’il déboula dans le Conflans avec l’intention de mettre le plus de distance entre lui et le Nord. Il avait remonté les fleuves vers le sud, vivant de rapines et de ruse. Tuant commerçant et voyageurs égarés. Son errance l’avait conduit tout au sud du Conflans. Il décida de se poser là, la région de l’œil-dieu était calme. Un endroit discret pour se faire oublier quelques temps.

Ramsay se rendit à l’hospice du coin pour quémander un travail. Il alla jusqu’au comptoir jonché de parchemins. Une jeune femme, les cheveux noirs jusqu’aux épaules, leva les yeux et lui sourit avant de lui dire :

« Hum… bonjour beau ténébreux, puis-je vous aider jolie coeur? »

Prit au dépourvu par son attitude très direct, Ramsay répondit :

« Oui je cherche un travail. Les fermiers du coin ou les éleveurs alentours ont-il besoin de bras ? »

Elle lui adressa un sourire enjôleur.

« Quel dommage cher cœur, je pensais que vous étiez venus pour me proposer de me balader dans les bois avec vous… »

Ramsay se rendit compte que la brune tentait de le séduire.

« Mais bien sûr brave cœur que je vais vous trouver quelque chose, vous savez qui a ouvert cet hospice ? Ma maîtresse Marianne, dame de la maison Harlton, elle tient tellement à aider les petites gens des terres de son père. Elle est la jeune femme la plus douce et la plus altruiste de Castel-bois. »

Elle se pencha vers Ramsay jusqu’à frôler son visage de ses cheveux.

« Je pourrais peut-être vous trouver une bonne place au château ou au service de lady Marianne en échange d’un baiser ? Ne faîtes pas cette tête jolie cœur, je plaisante.»

Elle se recula et à sa tête, Ramsay devina qu’elle avait pleinement apprécié ce contact. Elle lui toucha sa main.

« A propos je m’appelle Lysa. »

Grand sourire forcé :

« Et moi Ramsay. »

…………………………

Elle tint parole, elle trouva à Ramsay une tâche au château Harlton. Il fallait quelqu’un pour nettoyer un terrain à proximité de ses souches d’arbres. On fournit à Ramsay une hache à manche courte et une hache à manche longue, ainsi qu’une faux de jardinage à toutes épreuves. Ramsay s’excita à l’idée de manier de tels outils. Il travailla une semaine durant dans une clairière envahie de broussailles entourées d’une forêt de pins. Le contremaitre du château expliqua à Ramsay que le seigneur comptait en faire un terrain pour le peuple : un endroit où organiser par beau temps les fêtes de mariages, les banquets en plein air pour les moissons ou encore les tournois. Et il laissa Ramsay seul avec la nature. Tous les jours il trancha à la hache et taillait les souches. Oubliant les vagues de chaleur ou les pluies. Des ondes de choc lui traversaient le corps pendant qu’il travaillait, s’imaginant trucider avec sa hache des captifs. Il dormait dans une grange d’un village à proximité. Et Lysa se faisait un point d’honneur à être celle qui lui apportait ses repas alors qu’il travaillait. Elle ne cessait d’harceler Ramsay avec des phrases du style :

« J’ai dit à maitresse Marianne que j’avais rencontré un très beau garçon, hu hu… »

Ou encore :

« J’ai demandé à lady Marianne si « Ramsay » était un très jolie nom, hi hi… »

Mais aussi :

« J’ai dit à dame Marianne que je comptais bientôt me marier, hum GRRRR… »

Ramsay avait beau avoir envie de la violer à même le terrain avant de l’écorcher vive et d’exposer ses restes devant le château de Castel-Bois, il estimait qu’il valait mieux se la jouer prudent et ne pas faire de vague. Le mot d’ordre, se faire oublier jusqu’à trouver mieux. SOIS GENTIL !

« Ramsay mon jolie coeur, je suis sûr qu’il y a plein de filles qui rôdent autours de toi, c’est d’ailleurs pour ça que j’ai refusé de te présenter à Lady Marianne pour le moment, je ne veux pas qu’elle te garde pour elle seule, hi hi. »

SOIS GENTIL ! SOIS GENTIL ! SOIS GENTIL !

« Ramsay tu veux venir chez moi ? »

Mouvement de sourcil de la demoiselle, battements de paupières suppliants. Sourire forcé de Ramsay.

« Pourquoi pas ! »

Et c’est sa hache accrochée à sa ceinture que Ramsay l’accompagna jusque chez elle, une masure à proximité du château. Ramsay contempla l’endroit alors que la bécasse continuait à blablater de plus belle. Elle lui toucha le coude pour attirer son attention, elle tenait une rose dans sa main, elle répéta machinalement comme si elle s’était entrainé énormément pour le dire :

« Ramsay… je t’aime… »

Ramsay explosa et se sentit partir. Il dégrafa sa hache de sa ceinture, il la balança en direction de la demoiselle. Il l’atteignit sur le côté de la tête. Le bruit fut pareil à une coquille d’œuf qui explose. La lame resta coincée. Il fit un geste brutal pour la retirer, pleine de sang et de cervelles. Il refit un mouvement circulaire de sa hache. Il sectionna la tête de Lysa d’un seul coup. Les bras et les jambes de la jeune femme s’agitèrent en soubresaut spasmodiques, puis son corps tout entier s’effondra en tas sur le sol. Les murs étaient éclaboussés de sang. Un geyser artériel continuait à jaillir du cou tranché, le cœur continuant à pomper par reflexe. Lorsque le corps de la défunte se fit tout mou, Ramsay la souleva par une cheville. Il la fit tournoyer autour de la pièce en cercle parfait, encore, encore et encore, sans que jamais ses membres ne touchent les murs.

L’absurdité et le grotesque de la situation le firent pleurer de rire.

…………………………

Le lendemain les hommes de la maison Harlton vinrent le chercher sur le terrain où il travaillait. Ramsay questionna avec son air innocent. On lui répondit que l’une des servantes de lady Marianne était morte assassinée de façon atroce. Ordre avait été donné de réunir au château toutes les personnes qui avaient pu la croiser avant sa mort pour les questionner. On avait aucune idée sur l’identité de l’individu qui avait pu commettre ça. On soupçonnait les bandits qui rôdaient alentour depuis des semaines. On avait besoin des témoignages de tout le monde pour établir l’emploie du temps de Lysa avant sa mort. On poussa Ramsay jusqu’au château. En pénétrant dans Castel-bois, Ramsay se força à afficher un visage triste. C’était dur pour lui de ne pas sourire.
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le loup dans la bergerie


   
Le Conflans venait tout juste de tomber et avec lui l’espoir de revoir un jour une once d’intérêt pour cette région. Les Fer-Nés venaient tout juste de gagner un territoire et non pas des moindres avec la place forte de Beaumarché. La région tout entière en demeurait en émoi, se posant d’infimes questionnements sur les réalités à venir. Qu’allait-il advenir de toutes ces terres ? Même le roi Rhaegar ne semblait disposer d’aucune alternative quant à cette nouvelle. Ou du moins préférait-il en rester silencieux le temps que les choses trouvent d’elles même un repos équivoque. Le ciel n’en devenait que plus menaçant, alors que cette atteinte capitale avait ouvert le champ aux pillages et autres attaques de brigands des frontières. L’Ouest chassait de plus belles ses pillards, les sommant vraisemblablement de se diriger vers les terres sur lesquelles ils seraient à même de s’enrichir. A croire qu’une politique de propagande venait tout juste de se mettre en route, une de celle qui visait de mettre à mort toutes les familles du Conflans. Comme si le simple fait d’éradiquer ces dernières pourrait ainsi permettre une domination toute autre. Viserys allait prendre de l’ampleur… Ce constat ne cessait de s’étendre un peu plus dans l’être de la jeune fille, alors que les pièces du puzzle ne cessaient de s’imbriquer les unes avec les autres. Leurs jours étaient comptés et avec eux toute une population sombrerait dans le néant. Que faire ? Comment réagir face à une telle désolation ? Même si la jeune Harlton veillait à renforcer les défenses de sa demeure, il n’en restait pas moins qu’elle se doutait qu’ils ne pourraient tenir bien longtemps. Etablir des alliances seraient peut être une solution. Mais avec qui ? Et dans quel intérêt ? Demander la protection d’un Seigneur se relevait être un luxe auquel des petits vassaux ne pouvaient rien exiger, si ce n’était de la pitié. Mais ce sentiment ne pouvait exister dans ce nouveau monde. Plus le temps passait et plus la chute de Rhaegar entraînait avec lui la fin d’une alliance soudée et forte, la fin d’une paix qui était déjà bien fragile, mais qui s’était révélée efficace pendant des décennies. L’injustice prônait ce nouveau monde et avec elle la peur, et la crainte de ne jamais plus connaître des jours meilleurs. Il fallait affronter cela, trouver une force nécessaire pour ainsi aller de l’avant, mais le chemin pour y recourir semblait être sinueux et délicat. Si bien, que Marianne n’en voyait pas le bout. Son oncle veillait à envoyer des corbeaux dans divers royaumes, désireux de s’assurer des pactes qu’ils avaient pu passer dans le passé. Mais hélas, bien trop peu revenaient pour apporter de bonnes nouvelles. Ainsi étaient-ils réduits à rester seuls encore longtemps ? Le temps leur porterait très certainement une réponse, mais en attendant, Castel-Bois ne pouvait se permettre d’attendre éternellement sans réagir. D’autant plus que de nouveaux arrivants se comptaient également dans ce domaine. Pauvres, démunis, sans aucun espoir, beaucoup de ravitaillements étaient arrivés demander asile devant le panache de l’arbre. Implorant un soutien, mais surtout un refuge duquel, le caractère altruiste et bon de la jeune fille n’avait pu qu’être piqué à vif. Acceptant les arrivées, cherchant avant tout à leur fournir le gîte et le couvert moyennant un retour par leur participation dans les ressources qu’ils se devaient de mettre en place. La jeune Harlton avait préféré laisser les affaires du royaume dans les mains de son oncle pour ainsi s’intéresser à ce qui lui semblait être le plus important à l’heure actuelle.

Profitant de la bonté des petites gens, leur apportant cet espoir auquel ils désiraient avant tout croire, Marianne ne tarissait jamais dans l’offrande de sourire mais également de solutions à apporter à leurs problèmes. Elle s’était d’ailleurs amusée devant le caractère quelque peu entichée de l’une de ses servantes. Lysa ne cessait de lui conter à moindre mesure, les faits et gestes d’un nouvel arrivé, un certain Ramsay. Un nom qui ne lui disait rien, si ce n’était peut être dans des souvenirs bien plus éloignés mais auxquels elle n’avait pas prêté attention plus que cela, tant elle s’amusait de la situation avec cette jeune fille. Cette dernière lui avait rapporté énormément de choses, aussi bien sur ce charmant inconnu à en juger par ses dires, que sur les personnes qui venaient tout juste d’arriver. Une part infime de l’esprit de Marianne osait croire en un meilleur renouveau pour eux, ou du moins en une bonté qui leur permettrait ainsi de ne faire qu’étape dans ce domaine pour s’épanouir dans une autre vie. Nul ne se devait de vivre dans pareilles conditions de manière continuelle, tant ce provisoire pourrait s’avérer dangereux. Cependant, et alors qu’elle s’inquiétait des travaux de sa maisonnée, la jeune fille faisait toujours en sorte de trouver du temps pour ceux qui le lui demandaient. Jugeant que son statut ne pouvait exister sans l’aide de ses pairs et donc de ses obligés. Le masque continuait à s’étendre sur l’ensemble de son visage. Un masque duquel persistait encore l’espoir et dans lequel se mouvait mille et une expressions prouvant son caractère déterminé. En effet, dès qu’un de ses sujets lui posait la question quant à l’avenir de sa maison, la jeune Harlton répondait toujours de manière positive, vantant par ainsi les supériorités de Rhaegar, ce roi que son feu-père avait défendu par le passé. L’un d’eux en vint même à la questionner quant aux intentions de son oncle, chose à quoi la jeune fille répondait dignement que la sagesse de ce dernier trouvait toujours des explications plausibles. Ou comment ne pas trop se mouiller en politique. Quoi qu’il en soit, Marianne veillait simplement à agir pour son peuple, et le défendre coûte que coûte quoi qu’il advienne. Roanney n’était jamais bien loin d’elle durant la convalescence de Torvald, signe qu’il n’était pas rare de la trouver en dehors de l’enceinte du château. Elle venait de terminer une nouvelle tournée. Une de celles durant lesquelles chacun de responsables de telle ou telle activités, veillait à lui rendre compte des stocks du jour. Apparemment, les ressources en bois commençaient à bien se remplir, chose qui rassurait la jeune fille quant à cette idée saugrenue visant à enrichir l’idée que l’hiver était en train de venir. Encore une de ses idées nordiennes… Néanmoins, elle voulait bien admettre que la fraîcheur commençait à se faire de plus en plus ressentir. Réajustant son châle, la jeune fille quitta les lieux avant de se rendre vers le moulin. De nouveaux sacs de farine s’empilaient un peu plus, l’humidité était assez grande, aussi devrait-il veiller à isoler les granges ainsi que toutes les bâtisses destinées à garder les stocks. Enfin, elle revint dans les pièces chaleureuses du château. Et déjà, le sommeil la guettait. Prenant congé auprès de son oncle, la jeune fille veilla à trouver repos dans un bref délai, tout en songeant à retourner rendre visite à son chevalier le lendemain.

Lorsque ce lendemain arriva, Marianne fut réveillée par une agitation soudaine. Cette dernière ne présageait rien qui vaille, si bien qu’à peine avait-elle terminé sa toilette avec l’aide de sa servante, que son oncle lui indiqua les incidents nocturnes. Les yeux de Marianne s’agrandirent de plus belles au fur et à mesure que le récit continuait. Brigands, meurtre, sauvages… Ces mots s’enchaînaient à vive allure dans son esprit, si bien qu’elle n’était pas certaine d’en comprendre leur signification. Ce ne fut que lorsqu’il prononça le prénom de Lysa que Marianne porta une main au niveau de sa bouche et qu’elle sentit les larmes monter au niveau de ses yeux. Attachée à ses sujets, il lui était difficile d’accepter le deuil de ces derniers et s’en trouvait toujours attristée. Néanmoins les choses ne lui paraissaient pas plausibles un seul instant. Si bien, qu’elle se leva d’une traite et sans dire mot se dirigea vers la sortie du château. « Ma dame, vous ne devriez peut être pas vous y rendre. Songez à ce que votre oncle vient de vous dire. C’est une barbarie qu’une dame ne peut envisager. » « Ser, je connais vos bonnes intentions à mon égard. Cependant, je ne peux rester là sans même veiller à apporter mes condoléances aux proches d’une amie. » Son ton était sans équivoque et démontrait bien à quel point sa détermination ne pourrait être détournée. A tort, elle emprunta les chemins qui la menait jusqu’à l’hospice et déjà, tout un panache de foule semblait s’être réuni devant la porte d’entrée pour assister au spectacle. « Allons, n’avez-vous pas mieux à faire ? Retournez à vos occupations ! » La peur s’emparait de Marianne, alors que les regards effrayés se posaient sur elle. « N’y allez pas Lady Harlton. » entendait-elle sur l’un de ses côtés, alors qu’un échos en avant répondait. « Non, ne rentrez pas, c’est une horreur. » Marianne détourna son regard pour fixer ainsi les yeux du chevalier qui l’accompagnait, des interrogations ne cessaient de se lire dans ces derniers, alors qu’il baissait à son tour son regard en signe d’approbation avec ce qu’ils pouvaient entendre. Le doute glissait dans ses veines, au point qu’elle se mit à marquer un temps d’arrêt. « Où sont les proches de Lysa ? » Cherchant derechef, Marianne fut attirée par un mouvement à sa gauche. La mère de la jeune fille en sanglots s’avançait devant elle, tremblant avec une force que la jeune fille n’avait jamais vue jusqu’alors. Sans se faire attendre, la jeune lady s’avança à son tour et prit cette pauvre mère dans ses bras pour une étreinte affectueuse. « Je promets à toi et à ta famille que justice sera rendue et que cette pauvre Lysa trouvera un repos parmi ses ainés. » Cette pauvre malheureuse la gratifia de remerciements qui touchèrent le cœur de la jeune fille. Cela lui permit également de raviver cette flamme de vengeance à l’égard de ceux qu’elle appréciait. La justice était un mot d’ordre qu’elle n’avait jamais oublié et qu’elle garderait toujours intact. Relâchant un peu l’étreinte de cette mère endeuillée, Marianne lui prit ses mains dans les siennes et prit un ton solennel. « Une audience aura lieu dans la grand-salle du château cet après midi. Faites courir le mot que toute personne ayant été en contact ou même ayant croisé cette pauvre Lysa se présente devant moi pour me livrer son témoignage. » Des chuchotements commencèrent à se faire entendre quelques uns d’entre eux étaient encore audibles et laissaient entendre la bonté de la jeune fille. « Nous retrouverons ce monstre. » Sa voix s’était affaiblie de manière à ce qu’elle ne puisse être entendue que par celle qui pleurait la perte d’un être cher.

L’après midi arriva enfin. Roanney avait eu raison de la témérité de la jeune fille de manière à la convaincre de ne pas se rendre sur le théâtre même de ce drame. Ainsi n’avait-elle pas vu de ses propres yeux l’état dans lequel se trouvait Lysa. Mais assister aux réactions diverses d’hommes pourtant bien avisés lui laissait croire que cette idée n’avait pas été si mauvaise qu’elle le pensait. Installée à la droite de son oncle dans la grand-salle, Marianne ne pouvait se défaire de cet air grave et dont certaines larmes venaient de temps à autre s’échappaient alors que certains sujets entraient déjà dans l’enceinte de la pièce. Le silence qui s’en résultait était tout aussi lourd que gênant. Si bien, qu’elle avait l’impression que le temps s’était suspendu et avec lui les divers sons de pas et autres frottements dû aux diverses textures de chaque vêtements. « Bien ! » La voix de son oncle venait tout juste de résonner comme un écho contre la pierre humide du château. Faisant ainsi sursauter la jeune fille qui relevait à peine ses yeux et s’apercevait du monde qui se présentait devant eux. La salle était pleine, tellement qu’elle se demandait même si l’extérieur était aussi bondé. A croire que cette histoire éveillait la curiosité de chacun, car il était évident que tous n’avaient pas pu côtoyer Lysa dans les derniers instants de sa vie. « Ainsi célébrons-nous un triste jour dans notre demeure. Celui duquel, nous pleurons la perte de l’une d’entre nous. » Marianne se mit à expier les visages des personnes qu’elle pouvait le mieux voir, comme si cette simple requête veillerait à lui pointer du doigt celui qui serait à même de l’aider dans sa quête de justice. « Apparemment, et d’après le rapport de certains d’entre vous, ce drame serait l’office de brigands. Mais ma nièce, ci-présente, aimerait entendre les récits détaillés des derniers instants de notre Lysa. » Seigneur Harlton parlait lui aussi d’un ton sévère, comme à son habitude, il cherchait l’ordre. Assis sur le fauteuil qui lui servait de trône, il arborait avec prestance la carrure d’un roi, et ce malgré l’infirmité de sa jambe. « Que l’un d’entre vous s’avance. Gaven, tu m’as rapporté toute à l’heure le fait que tu avais entendu des piaillements suspects en provenance de l’hospice hier soir. Peux-tu nous l’expliquer ? » Des chuchotements commencèrent à se fondre dans la pièce, jusqu’à ce qu’un mouvement ne vienne vers le centre de cette dernière. Un garçon âgé de quatorze ans s’avançait en tenant son couvre chef dans ses mains alors que son regard restait rivé vers le sol. « Oui m’dame, c’est c’que j’ai entendu hier soir. » Un souffle de stupeur s’échappa d’entre les lèvres de certains. « Raconte-nous Gaven. » L’encouragea Marianne, alors qu’elle cherchait à attirer le regard du jeune homme pour qu’il puisse prendre confiance dans le sien. « J’venais tout juste de rentrer. C’tait une dure journée hier, j’voulais dormir. Alors j’me suis installé sur m’paillasse, comme toujours. J’commençais à piquer du nez quand j’ai entendu des gens parler. J’sais pas c’qu’ils s’racontaient moi, j’sais juste que j’ai reconnu sa voix, Lysa. C’parlait c’parlait et d’un coup j’ai entendu un grand crac. Comme si on avait craqué une noix géante, puis plus rien. Alors j’dormi… » Le regard de Marianne croisa celui de son oncle alors que ce dernier semblait être tout aussi perplexe qu’elle. « Merci Gaven. » Marianne afficha un léger sourire en coin à l’adresse du garçonnet pour ainsi lui faire preuve de sa réelle gratitude et chercha ensuite du regard dans l’assistance une quelconque aide précieuse. « D’autres ont-ils d’autres récits à nous témoigner ? Quelqu’un aurait-il été avec Lysa avant que cela ne se produise ? Quelqu’un aurait-il vu des brigands ? » « Moi ma Lady. » Un nouveau mouvement se dessina sur la droite cette fois, laissant ainsi avancer une femme d’un certain âge déjà. « Je n’sais pas si ça peut vous aider. Mais j’ai vu Lysa avec Ramsay hier soir, ils rentraient tous les deux. » La jeune lady ouvrit sa bouche alors que cette pièce lui avait manqué pendant tout ce laps de temps. « Ramsay… » chuchota t-elle doucement tout en replaçant les inepties de sa défunte sujette quant au charisme de ce jeune homme. « Qu’il s’avance et nous présente ses faits. » rajouta Lord Arwood, alors que Marianne et lui-même cherchaient dans l’assistance à quel visage ce nom faisait référence.



   
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Alors que les hommes d'armes le poussaient vers la grande salle de Castel-Bois pour rejoindre l'assemblée, Ramsay réfléchissait à toute vitesse pour trouver en urgence une solution. Il ne se faisait aucune illusion, il était le suspect n°1. Pas grand monde ne se souvenait de son visage ou ne l'avait vraiment côtoyé depuis qu'il s'était établit sur les terres des Harlton, mais comme il était un étranger dans cet endroit, il allait immanquablement apparaître comme suspect. Il lui fallait immédiatement trouver une échappatoire, et ça ne serait pas par les armes. Pourquoi fallait-il que ça lui tombe dessus ? Il s'était tenu sagement pendant des jours afin de se faire oublier et trouver refuge ici. Et à cause de cette traînée qui s'était mise en tête de l'épouser, tout était à refaire, il allait devoir fuir, s'il parvenait à échapper au bourreau, pour aller s'établir ailleurs.

Dans la salle Ramsay fit profil bas et restait le regard à l'affût. Il écouta avec attention les témoignages, prêt à bousculer les gardes qui l'encadraient et à prendre la fuite si les choses tournaient mal. Mais il ne se faisait pas d'illusions, il n'y arriverait pas vu la foule présente. Il observa Le sire Harlton, un mou du genoux, un foireux sur le retour selon sa propre impression, rien à voir avec son autoritaire de défunt père. Roose Bolton avait beau être une sangsue inerte, il avait de la poigne et inspirait la peur de son vivant ! Ça c'était un seigneur ! Un beau, un dur, un vrai, rien à voir avec cet Harlton. Et sa fille, n'en parlons même pas. Une vacharde qui allait sans doute lui réserver un chien de sa chienne si elle apprenait qu'il avait décapiter sa servante. Ramsay essaya de se rappeler le nom de cette sainte-nitouche funeste. Comment la sotte dont il avait élagué la tête l'avait appelé déjà ? Arianne ? Il avait son pedigree sur le bout de la langue. Marianne ! Avec sa tête de vierge, elle allait vouloir à coup sûr le faire raquer pour la mort de l'idiote. Ramsay frémit de la tête aux pieds lorsqu'on réclama son témoignage. C'était le moment de sortir son numéro.

Il se laissa pousser par les gardes en simulant l'air abattus et triste du rufiant qui avait perdu sa chérie. Il fit le coup à Marianne du certain regard pour essayer de l'amadouer. Puis il déblatéra son couplet en regardant tour à tour le père et la fille Harlton :

« Je ne sais que dire, je ne sais plus quoi faire, Lysa et moi comptions nous marier bientôt, elle était la femme de ma vie. »

Ramsay simula un haut le cœur et sanglota plaintivement :

« Pardonnez moi, c'est trop dur, je comptais fonder une famille avec elle. Nous avions même pour projet de donner le nom de Marianne à notre premier enfant s'il s'agissait d'une fille, en votre honneur ma dame. »

Ramsay se tritura une peau morte sur sa main.

« Je n'ai plus que haine. Je veux la tête de celui qui m'a tout prit ! Sire ! Donnez moi 10 hommes et laissez moi battre les campagnes et les forêts de vos domaines ! Je n'aurais nul repos tant que je n'aurais pas mit la main sur le monstre qui a fait ça ! Je vais lui faire payer son crime infâme ! »

Et Ramsay brandit un poing vengeur pour souligner l'effet. L'un des gardes derrière lui secoua l'épaule :

« Calme ta joie petit, on en est pas encore là. Dis nous les faits et rien que les faits, tu étais passé où la nuit du meurtre ? »

« Oh mais je dormais loin de chez elle, comme elle a promit de garder sa virginité jusqu'à notre union, nous nous sommes efforcés de ne point dormir à proximité pour respecter nos vœux. »

Ramsay essaya de larmoyer des yeux mais n'y arriva pas, mais comment faisait-on pour faire semblant de pleurer ? En gesticulant des paupières, il réussit juste à faire un clin d’œil à Marianne Harlton. Il devint livide. Premier faux pas dans son petit numéro. Comment elle allait interpréter ça ? Il s'empressa d’enchaîner pour faire oublier son œillade malicieuse.

« Attendez un instant, vous n'allez quand même pas me soupçonner moi, l'amour de sa vie ? C'est un comble ! Alors que je me suis dévoué à ma dulcinée depuis des jours et des jours ! »

« Tais toi petit, tant qu'on en sait pas plus, tu restes sous bonnes gardes. »

Ramsay se précipita vers Marianne et se mit à genoux devant elle, il lui agrippa les deux mains dans un geste de supplication et glapit :

« Pitié ! Ne les laissez pas me faire de mal ! Je jure sur les 7, sur ma mère et sur tout ce que vous voulez que je n'y suis pour rien ! Je voulais l'épouser ! Je l'aimais ! De grâce ! »

Si la garce lui disait NON, il comptait lui sauter à la gorge et la prendre en otage, il chrcha furtivement du regard un couteau à portée et ne vit rien. Maudit soit Castel-Bois ! Qu'est-ce que c'était que ce château sans armes ? A Fort-Terreur au moins il y avait une hache et  un poignard dans chaque pièce ! Si ça se peut cette bande de sous-doués n'avait même pas de salle de torture. Une insulte au bon sens. Ramsay enfuit son visage dans les cuisses de Marianne en faisant semblant de s'apitoyer.

« Pitiiiiéééé. »


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