[EXPRESS] Salvemer sous tension

Lorsque le Nerbosc vint gronder son nom, le Volmark avait simplement redressé la tête vers ce dernier. Il ne cherchait guère à savoir si ce dernier le croyait, il avait donné sa version des faits, la vraie version des faits, pas celle inventée par la Lannister ou par le Mallister. Tout était entre ses mains désormais et il était clair que s’il venait à prendre la mauvaise décision, une nouvelle guerre éclaterait entre son royaume et celui des contrées vertes. La perspective était alléchante, mais s’il venait à être condamné avec tout son équipage… il trouverait quand même ça dommage de ne pas pouvoir y faire part. En toute honnêteté, Maron n’avait pas peur de la mort au contraire, il serait plus que ravi de pouvoir rejoindre la demeure du Dieu Noyé… seulement, cela ne devait pas être ici… pas maintenant, il n’avait pas achevé tout ce qu’il rêvait d’entreprendre.

Après que le suzerain vint saluer sa loyauté, Maron eu un rire léger.
« Il faut bien un peu de ça dans ce monde, hm ? Un peu de loyauté. » crache-t-il, observant d’un œil mauvais le Mallister. Après l’avoir ridiculisé, le Leviathan était persuadé que le Mallister allait geindre à son suzerain en privé d’appliquer la bonne justice mais bon, que pouvait-il faire contre ça ? Il n’était pas entièrement maître de son destin. Se faisant aussitôt ramener en cellule, Maron était repassé par quelques geôles où certains de ses hommes y croulaient. Qu’ils patientent encore un peu… le dénouement n’allait pas tarder à arriver. Après que le garde ait bien veillé à lui remettre les fers, le Leviathan s’était rassied en attendant qu’on vienne le ramener plus tard, dans cette même salle d’audience. Il ne savait plus si c'était parce qu'il avait été enfermé longtemps où si cela était un signe envoyé par le Dieu Noyé lui-même mais depuis quelques temps une voix mystérieuse grondait dans sa tête… une voix lui annonçant qu’une immense tempête arrivait.  

Il avait veillé une partie de la nuit, partageant ses questionnements avec @Daenerys Targaryen, mais au petit matin, il se tenait droit, impassible, devant les Mallister, le fer-né et son équipage. « Lord Maron Volmark, vous êtes accusé d'avoir délibérément pénétré en eaux conflanaises, j'ai entendu votre témoignage ainsi que ceux de la noble dame et du seigneur de ces terres. En vertu de mes pouvoirs de Seigneur Suzerain du Conflans, j'ai finalement jugé que vos intentions n'étaient pas malveillantes: vous serez donc libérés prochainement. Cependant, je ne peux ignorer votre petite démonstration et laisser des insultes impunies. De la même manière, votre présence est un trouble pour Salvemer et pour le Confans que je ne peux laisser passer.  »  ajouta Brynden avec sévérité. « Pour les insultes proférées à l'encontre de Lady Myrielle, je condamne vos lieutenants à être châtiés par l'endroit par lequel vous avez péché.  » La sentence était dure, mais il ne devait pas laisser les Mallister croire qu'il ignorait les désagréments engendré par le Volmark. « Toutefois, nous sommes dans un pays civilisé: la femme qui vous accompagne n'aura rien à craindre. Ma dame, vous êtes libre de demeurer sur les terres du Conflans où nous vous trouverons une place dont vous n'aurez à vous plaindre; ou vous pouvez rester avec ... Lord Volmark. Le choix est votre.  » Il se détourna de @Tyra. « Compte tenu des dégâts sur votre navire, le Conflans ne paiera pas de réparations: votre connaissance de la mer aurait du vous mettre en garde contre cette tempête. Lord Patrek vous trouvera une embarcation permettant votre retour et nous en informerons votre famille. En conséquence, et comme dédommagement, votre navire est confisqué et donné à Lord et Lady Mallister. Mon seigneur .. Vous êtes libre de faire réparer ce bateau ou d'en faire du bois de chauffage.  »  annonça-t-il en offrant à Patrek, un signe de tête. « Considérez vous comme chanceux, Lord Volmark: je respecte le traité entre nos deux royaumes, mais vos agissements m'ont forcé à quitter mon fief et ma famille pour m'occuper de vous. Aussi, voilà mon dédomagement: je demande à ce que votre premier enfant légitime me soit confié comme pupille. Il sera bien traité et éduqué au sein de ma maison mais prenez cela comme un avertissement: vous n'êtes pas les bienvenus ici. Il va s'en dire que si vous veniez à ne pas respecter cette part de ce marché d'amitié que je propose ... Je viendrais le chercher moi-même avec toute la flotte du Conflans.  » ajouta-t-il, ne laissant nulle place aux protestations.

La nuit avait été courte et difficile. Patrek n'était pas parvenu à fermer l'oeil pendant plusieurs heures tant l'énervement et la colère étaient forts. Il faisait les cent pas dans leurs appartements et comme il empêchait son épouse de dormir, il avait finalement pris son manteau et revêtu des vêtements chauds pour arpenter pendant de longues minutes les remparts de Salvemer. Puis il était revenu auprès de Myrielle et avait enfin pu dormir pendant deux ou trois heures avant qu'elle ne le réveille. Ils devaient être prêts à temps pour entendre les décisions de leur Suzerain. Toujours tendu quoique moins que la veille, ils rejoignirent la même pièce que la veille et s'étaient levé à l'arrivée du couple suzerain. Puis il fit amené le Volmark et resta, impassible mais le regard brillant de haine, face au prisonnier et aux côtés de Lord Brynden.

Il écouta avec attention les décisions du Nerbosc, décisions qui lui paraissaient justes et convenables. A la mention du navire des Fers-Nés, Patrek ne put retenir une moue de dégoût. Hors de question que mes hommes voguent sur pareil rafiot, songea-t-il, vindicatif. Il pensait plutôt à le faire totalement démonter et à utiliser ses diverses pièces à la réparation de navires bien conflanais! Mais il acquiesça du chef devant Brynden Nerbosc et garda le silence. Il ne put retenir un sourire satisfait lorsque Brynden en arriva au premier enfant du Volmark, qu'il exigeait recevoir alors en tant que pupille. Mains jointes dans son dos, il se redressa et observa, d'un air fier et hautement supérieur, le prisonnier face à ses sanctions...non négociables.

Le Volmark marchait le long du couloir afin de se rendre dans la fameuse salle où il allait connaître la décision du Lord Suzerain du Conflans. Les voix qu’il entendait depuis plusieurs jours désormais ne cessaient de lui parler, comme s’ils lui… envoyaient des signes ? Des signes du Noyé ? Dans un lieu aussi hostile que Salvemer ? Ce n’était pas bon signe.
« Colère, changement, vengeance, serais-tu aveugle comme tous les autres, fils d’Urras ?! » grondaient-ils. Secouant sa tête légèrement pour reprendre ses esprits, il avait pu constater qu’il était au milieu d’une assemblée de personne… les principaux acteurs étaient tous réunis. Nerbosc, Targaryen, Lannister, Mallister et même ses trois-quatre lieutenants majeurs avec @Tyra. Dès le début, Maron leur avait jeté un sale regard… non pas parce qu’il leur reprochait quelque chose mais pour les prévenir de se préparer à la pire des décisions possibles. Le Volmark espérait que le Nerbosc n’était pas corrompu par la haine qu’il pouvait éprouver pour les siens, seulement, sur cet aspect-là, il ne s’attendait pas à grand-chose hélas… un mauvais jugement ne le surprendrait pas. Cela ne le surprendrait pas mais cela n’atténuerait pas sa colère pour autant… le Leviathan pouvait paraître moins dangereux que les Greyjoy et les Harloi mais s’ils venaient à faire l’erreur de le laisser partir avec un sentiment de vengeance, ils commettraient la plus grande erreur de leur vie. Prenant place, Maron avait écouté toute la sentence du Nerbosc sans en perdre une miette.

Après qu’il eut terminé, Le Leviathan eut un rire nerveux. Il était libre… mais à quel prix ?! Sa mise en liberté, il s’en fichait royalement… son navire, il s’en fichait royalement car de toute évidence, il était foutu. Cependant, que l’on s’en prenne à ses hommes pour des raisons aussi absurdes ?! Que l’on lui demande un enfant légitime simplement parce que la princesse Nerbosc avait bougé ses sales fesses grasses ?!
« Vous rigolez n’est-ce-pas, Brynden Nerbosc ?! » demande-t-il, se levant de manière menaçante. Il approchait de lui, alors que la colère semblait montée de plus en plus. Penchant la tête sur le côté, il vint redemander.
« Est-ce-là votre sens du jugement ? Vraiment ?! » commençait-il à s’agiter, alors qu’un garde venait l’arrêter. Commençant à crier, il vint concéder. « Quand le choix de vous éviter le sang s’est offert à moi, je l’ai saisi et c’est comme ça que vous honorez votre putain de traité de paix ?! » s’énerva-t-il, avant de se murmurer à lui-même, d’une voix mélancolique. « Vous le regretterez… croyez-moi, vous le regretterez… » fit-il, hurlant ensuite tel une bête toute sa frustration sur l’homme qui peinait à le retenir. S’apprêtant à commettre plusieurs violences sur ce dernier, le Leviathan n’eut le temps de rien faire, se faisant arrêter par plusieurs autres gardes. Par le Noyé, Salvemer n’avait pas fini d’entendre parler de lui… s’il devait affronter toute la flotte du Conflans seul, il les détruirait mais jamais au grand jamais il n’enverrait l’un de ses enfants dans ce trou à rat, même pas un bâtard !