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the unbroken circle of life, death and what's in between - shoren

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the unbroken circle of life, death and what's in between
An 303 lune 1, semaine 2.

C’est avec un soupir que Tavish poussa enfin la porte de ses appartements ce soir-là. Franchir les portes de la ville sans son père avait été une épreuve. Faire face à la tristesse de sa sœur en avait été une autre. Shyra lui avait même appris une nouvelle inquiétante qu’il ignorait jusqu’alors. Sa petite sœur entretenait une correspondance avec Ellaria Sand, rencontrée au tournoi de Lestival, et cette dernière lui avait appris que le prince Doran n’avait pas répondu à la mobilisation demandée par le roi. Quelles seraient les conséquences de tout cela, il l’ignorait, mais, il y en aurait sans doutes…

Le voyage l’avait fatigué, mais ses obligations de seigneur l’attendaient déjà et après avoir discuté avec Shyra, c’était à Tylan, puis au mestre qu’il avait accordé un peu de son temps. Il lui faudrait organiser une cérémonie pour son père au temple rouge. Il n’oubliait pas non plus les soldats et les hommes du peuple qui avaient également perdus la vie dans leur rang et avait quelques idées pour leur rendre un bel hommage, à eux aussi. Il balaya lentement l’endroit du regard en entrant. Il lui faudrait déménager vers les appartements seigneuriaux, il le savait. Il l’avait réalisé lorsqu’il avait failli s’asseoir à la droite de la place la plus importante, lors du repas, et qu’en posant sa main sur « sa » chaise, son ancienne chaise, il avait réalisé. Il avait alors migré vers la place de seigneur et tous le repas lui avaient paru étranges. Il n’avait aucune envie de déménager toutes ses affaires vers les appartements seigneuriaux. Cela lui paraissait indécent de prendre à ce point son poste...Pourtant, son père n’était plus et la place de seigneur était désormais la sienne. Peu importe s’il trouvait que cela était trop tôt, peu importe qu’il ait imaginé avoir encore bien du temps devant lui avant de devenir seigneur. Les choses étaient ainsi. Il l’était. Son devoir était de l’être.

Shoren était déjà dans leurs appartements quand il y entra. Il lui adressa un léger sourire. Ils n’avaient pas eu l’occasion de discuter beaucoup durant cette première journée qui avait marqué le retour du faon dans son fief. Et pourtant, ils avaient tant de choses à se dire…Tavish ne savait même pas par où commencer. Il y avait tout ce qui s’était passé dans le nord, tout ce qu’ils avaient tous pu constater de leurs yeux ; les spectres, les dragons, le retour du prince exilé, la résurrection de l’ancien prince héritier. Il y avait le décès de son père qui les propulsait soudainement au rang de seigneur et de dame des lieux. Il y avait la gestion de Bourgfaon en son absence, il y avait tout ce qu’il convenait de faire désormais, tout ce qu’il y avait à faire désormais… Et puis, il y avait d’autres choses, plus légères et tout aussi importantes. Il y avait le fait qu’elle lui avait tant manqué. Il y avait le fait qu’il allait être père. Et qu’il se réjouissait de l’être, malgré tout. Malgré tout cela.

Il s’approcha de son épouse et l’enlaça tendrement, l’étreinte qu’ils avaient pu partager plus tôt ayant été bien trop courte. Près de quatre lunes sans voir Shoren. Cela lui avait permis de réaliser qu’il tenait plus encore à sa petite chouette qu’il n’en avait eu conscience. De cette étreinte-là, il put profiter réellement, respirant l’odeur de ses cheveux, caressant doucement son dos. Ils étaient enfin seuls, enfin, et il n’y avait pas à se presser pour répondre à d’autres obligations. Quatre lunes qu’il ne l’a pas embrassée, aussi y remédie-t-il avec tendresse. Pas de passion, pas pour l’instant. Juste de la tendresse, de celle qui naît d'un éloignement et d'un retour douloureux, comme seule la guerre peut en créer. Il a encore trop de choses en tête à cet instant, trop de douleurs et trop d’inquiétudes…Et il n’ose même pas la serrer trop fort contre lui, car elle porte un enfant et elle lui apparaît désormais plus fragile, comme s’il craint inconsciemment de la blesser d’une étreinte trop étouffante. Mais, il n'y a pas moins de chaleur pour autant de son geste et pas moins d'amour...

Lorsqu’ils finirent par se séparer, la première chose que fit Tavish fut de se débarrasser de son pardessus qui appuyait légèrement sur sa blessure de guerre. Il se sentait bien plus à l’aise vêtu d’une simple chemise de lin, mais le seigneur qu’il était n’aurait pas pu traverser le château, après avoir rendu visite au mestre, sans être correctement vêtu.
« Je sais que nous allons devoir déménager mais…je préférerais qu’on ne se presse pas. », dit-il. Décidément, il ne savait vraiment pas par où commencer…Et commençait donc finalement par une des considérations les moins importantes. Bien sûr, Shoren comprendrait qu’il n’était pas impatient à l’idée d’occuper les appartements de son père, qu’il avait besoin de quelques jours de répit. Il n’en doutait pas une seconde. Il avait très envie de lui parler de leur enfant, aussi. Est ce que cela se voyait désormais, sous sa robe ? Si c'était un garçon, il voulait l'appeler Arstan. I devait le dire à Shoren mais il était certain qu'elle accepterait.

*

HRP : Désolé je ne suis pas très fière de cette ouverture. the unbroken circle of life, death and what's in between - shoren  3663664295 @Shoren Cafferen
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The unbroken circle of life, death, and what's in between
Bourgfaon - An 303, lune 1, semaine 2
@Tavish Cafferen et @Shoren Cafferen

Strident, un hululement déchire-t-il le silence, et ramène à la réalité la chevêchette qui, jusqu’ici brossait ses longues boucles brunes d’un geste presque machinal, perdue dans ses pensées. Habituellement, est-ce là une des nombreuses tâches auxquelles Janyce, sa servante personnelle, veille – mais pas aujourd’hui. Pas en ce jour où  des bruits de sabots sur les pavés de la ville enfin ont signés la fin de ces pesantes incertitudes qui ont rythmées ces dernières lunes et où des visages marqués par la fatigue et si familiers pourtant, entre veuves et épouses ont enfin statué leur statut. Certes, de la survie du faon à la bataille, en a-t-elle été informée, la petite chouette - mais également des blessures que ce dernier a encouru. Alors depuis le retour du charlatan de rouge vêtu, n'a-t-elle cessée de prier les Sept pour la guérison de ce dernier - parce que l'enfant qu'elle porte a besoin d'un père, aussi douteuses que soient les origines de ce dernier. Parce que le statut d'épouse lui semble bien plus enviable que celui de veuve dans de telles conditions. Mais également parce que son opposition à ce mariage au cours des lunes n'a cessé de se muter peut-être pas en amour, mais en appréciation certaine: peu importe le nombre de reproches qu'elle peut faire au faon au sujet de ses armes si récemment ressoudées, sa religion ou même sa trop grande tolérance envers les excès de sa cadette, doit-elle bien avouer qu'elle a appris à apprécier l'homme se cachant derrière ce charmant sourire. De bien longues semaines rythmées par incertitudes, prières et espoir, sans le moindre signe si ses prières sont entendues - jusqu'à ce quelques heures auparavant, le faon ne franchisse le pont-levis, fraîchement revêtu de ce titre seigneural qui n'aurait point du lui revenir avant bien des années encore. Et pourtant, de ces retrouvailles, point n'ont-ils pu en profiter, si ce n'est de part ce court échangé placé sous le manteau du silence, suite auquel c'est la compagnie de la Storm qu'a cherché le faon, plutôt que de celle de la chevêchette - un choix qui, dans d'autres circonstances, certainement cette dernière lui reprocherait. Mais pas aujourd'hui, pas lors de cette journée qui plus que jamais souligne que plus jamais Arstan ne posera pied en ce château qui l'a vu naître. Devant ce deuil, la petite chouette s'est-elle éclipsée, laissant aux enfants d'Arstan, l'un légitimé, l'autre toujours bâtarde, partager ce deuil dont elle peut seulement en imaginer la douleur, a-t-elle la chance, elle, de pouvoir se blottir une fois de plus dans les bras de son père, comme a tant de reprises a-t-elle pu le faire durant son enfance. Alors s'est-elle contentée d'une fois de plus de faire du silence son allié, se contentant de tendrement serrer la main du faon dans la sienne lorsqu'au dîner, ce dernier pendant un bref instant expose ce malaise qu'est toujours le sien face à ce rôle que désormais est le sien. Mais à ce moment-là, est-ce bien tout ce qu'elle a pu faire, ne souhaitant point agrandir encore ce passager malaise du faon.

Un tremblement parcourt les membres de la petite chouette : malgré le feu qui doucement crépite dans la cheminée, le froid de ce qui doit être un des plus froids hivers de l'histoire des Sept Couronnes ne manque de se faire sentir dans la pièce. Alors d'une main, ressert-elle sa cape fourrée, qui seule avec sa robe de chambre la protège du froid, alors que l'autre d'un geste presque mécanique caresse son compagnon à plumes. « Tu devras déménager de nouveau, tu sais. » Car si la chevêchette a profité de l'absence du faon pour faire ces appartements siens et y installer la Dame Blanche comme elle a pu le faire à Bosquebrume. Mais maintenant que ce premier est de retour et fraîchement Seigneur, le retour de Syrrax aux volières ne sera de toute évidence qu'un des nombreux changements devant s'opérer à Bourgfaon au cours des prochaines semaines. Mais avant que la petite chouette puisse ne trop réfléchir à cela, la porte s'ouvre, dévoilant la silhouette désormais bien connue du faon. « Tavish. » laisse-t-elle échapper, la petite chouette, alors que de son siège, elle se lève pour aller à sa rencontre. Tant de lunes ne se sont-ils point vue, tant de choses ont-ils à se dire... bien que, de toute évidence, la plus importante des nouvelles, Tavish n'a-t-il point manqué à souligner que déjà il la connait. Quand au reste... la chevêchette ne sait où commencer, et avant qu'elle ne puisse de nouveau ouvrir le bec, les bras de son époux déjà s'enroulent autour de sa taille, la serrant dans une tendre embrassade. Voilà. Voilà certainement le bon début, auquel certainement elle aurait pu ajouter: vous n'imaginez même pas à quel point je suis soulagée de vous revoir - mais après des lunes d'inquiétudes, le simple mot de 'soulagée' lui semble-t-il tant vide de sens. Alors se lie-t-elle une fois de plus au silence, se blottissant doucement contre le faon et lorsqu'elle répond aux lèvres posées sur les siennes, est-ce avec la tendresse que seule peuvent créer peur et inquiétude face à la perte potentielle d'une personne importante dans sa vie.

Et même lorsque peu plus tard, leurs lèvres à nouveau se décollent, c'est avec une certaine tendresse que la petite chouette observe le faon, son faon. « Vous êtes le Seigneur maintenant, Tavish. » D'une voix mêlant douce détermination, répond-elle au faon, alors qu'elle débarrasse ce dernier du pardessus que ce dernier vient d'ôter. « C'est désormais à vous de décider ce qu'il convient de faire, désormais. » Point ne veut-elle le mettre mal à l'aise en soulignant ce rôle qu'est depuis si peu celui du faon, mais est-ce là un fait auquel ce dernier devra finir par se faire: aussi douloureux que cela doit encore être pour lui, est-il désormais le Seigneur des faons, et doit-il se comporter de la sorte. En publique du moins, alors si ce déménagement pourtant tant symbolique, il souhaite encore le retarder, alors soit. De cela, la petite chouette s'en est doutée, et est-ce bien là la raison pour laquelle à ce moment encore, c'est dans la chambre qu'est la leur depuis leur mariage qu'ils se parlent. Ça - et également le fait que point elle ne désire paraître vautour, prenant pour elle si rapidement les possessions d'un défunt, même si la chambre en occurrence lui revient désormais de droit. « Ce n'est qu'une chambre, après tout. Une symbolique, certes, mais si vous désirez encore passer quelques nuits dans celle-ci, alors soit. C'est votre décision. Votre droit. » Après tout, si le faon va-t-il devoir ce montrer apte à ce rôle qui lui est revenu, n'est-ce pas par le simple changement de chambre qu'il y parviendra - mais surtout, n'est-ce point là un sujet sur lequel ils ont besoin de s'éterniser ce soir, risque-t-il de revenir encore souvent dans leurs conversations jusqu'au jour où toutes leurs affaires sont installées dans la chambre qu'est celle du Seigneur de ces lieux. Avec douceur, la petite chouette mêle-t-elle ses doigts à ceux du faon, tel un silencieux rappel que dans cet épreuve, il n'est point seul. Peut-être ne connait-elle pas le poids de la douleur provoquée par cette perte qu'est celle du faon, mais dans cette nouvelle tache qu'est celle du faon, ne peut-elle pas moins lui assister: est-ce là finalement un rôle auquel on l'a formé tout au long de sa vie, que celui d'épouse d'un seigneur. Contrairement au faon, dont la préparation à un tel rôle a été bien trop courte. « D'autres taches plus importantes attendent déjà votre attention - comme Tylan a déjà du vous faire part. » Peu plus tôt a-t-elle aperçu les têtes du faon et de la corbeau penchées sur un document, en vive discussion, si bien que nul doute y a-t-il que le faon est déjà bien informé sur les plus importants faits s'étant produits à Bourgfaon en son absence. « Mais peut-être pouvons nous ne point parler de ça ce soir ? La journée a du être déjà bien assez éprouvante pour vous. Vous avez l'air si las. » Avec délicatesse, la main de la petite chouette se pose-t-elle sur celle du faon en un de ces gestes empathique devenue symboles même de leur mariage, expriment-ils si souvent ces mots qu'ils préfèrent laisser silencieux. Comme cette peine que toujours elle peut lire dans le regard du faon, cette douleur si profonde que seule la perte d'un être cher peut créer. Mais avant qu'elle ne puisse détourner la conversation avec délicatesse vers un de ces nombreux sujets méritant d'être évoqués tôt plutôt que tard, un hululement strident se fait entendre, alors qu'en un bruisement d'ailes, Syrrax vient se percher sur l'avant-bras de la chouette sans plumes, observant de ses grands yeux celui ayant osé mettre à mal leur intimité nouvellement trouvée au cours des dernières lunes. Et alors que d'un léger sourire, le visage de la chevêchette s'illumine, et que ses doigts délicatement se posent sur les plumes de sa compagne ailée, elle ajoute à l'intention de son époux : « Syrrax a pris pour habitude de dormir dans notre chambre au cours des dernières lunes, et de m'y tenir compagnie - cela ne vous dérange point qu'elle y reste également cette nuit ? Je veillerais à ce qu'elle soit installée de nouveau dans les volières demain. »

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the unbroken circle of life, death and what's in between
An 303 lune 1, semaine 2.

Comme Tavish l’avait deviné, Shoren se montra compréhensive quant à son désir de ne pas précipiter leur déménagement vers ce qui furent longtemps les appartements de son père. Elle lui rappela qu’il était désormais le seigneur et que ces décisions lui appartenaient. C’était vrai, et c’était toujours aussi étrange.

« D'autres taches plus importantes attendent déjà votre attention - comme Tylan a déjà du vous faire part. », lui dit Shoren. En effet, c’était bel et bien le cas. Ser Tylan lui avait tout d’abord rapporté ce qui s’était passé à Bourgfaon durant son absence. Des événements de petites importances, mais dont un seigneur devait être mis au courant. Le Morrigen transmis d’ailleurs à Tavish une impression positive sur la gestion du fief par Shoren. Sa jeune dame s’était montrée à l’écoute des conseils du maître d’armes et avait démontré beaucoup de sagesse.

Tavish avait également déjà commencé à penser au déroulement des prochains jours. Il lui fallait être présent pour ses gens, car il n’était pas le seul à avoir perdu un être cher au front. En plus de la cérémonie d’hommage à son père, le jeune seigneur comptait mettre sur pied deux offices religieux particuliers, en l’honneur des vaillants défunts de Winterfell ; un au temple rouge, dont se chargerait Gyllyrios et un autre au septuaire, sous la direction du Septon Osmynd. Il prévoyait d’y faire installer au préalable un registre à l’entrée du temple comme du septuaire et de demander à sa population d’y inscrire – ou d’y faire inscrire, pour ceux qui ne savaient pas écrire – le nom de leur défunt. De cette façon, le nom des défunts pourraient être prononcés lors des cérémonies, mais ce n’était pas tout ; Tavish pensait à récupérer ces registres contenant ces noms afin de les faire graver dans la pierre d’un monument. Bourgfaon ne s’était que trop vaillamment battu dans le Nord, dans la guerre la plus importante de toutes. Il lui faudrait faire construire un monument afin que tous s’en souviennent, pour les décennies et les décennies à venir.

« Mais peut-être pouvons nous ne point parler de ça ce soir ? La journée a du être déjà bien assez éprouvante pour vous. Vous avez l'air si las. », dit la née-Mertyns, alors que leurs doigts s’entrelacent.

Il a bien des choses à lui dire, mais peut-être ont-ils assez entendu parler de guerre et de choses graves que pour s’accorder un peu de répit ce soir. Il sera toujours temps de lui parler de ses idées pour les hommages demain. Il sera toujours temps de lui parler de la Bataille de Winterfell, des épées qui se sont enflammées, des dragons dans le ciel et de R’hllor qui a ramené le prince à la vie demain. Il sera toujours temps, et de cela il ne se réjouissait pas, de mentionner le prince exilé et son apparition inattendue, demain…ou après-demain ou le jour d'après... Oh, il n’avait nullement envie de lui conter cela. Le retour du prince Viserys, chevauchant un immense dragon, signifiait qu’il avait été hébergé en Westeros. Qu’il avait donc des alliés, quelque part dans le Royaume. Cela ne présageait rien de bon…Cela présageait en fait une possible nouvelle Danse des Dragons, et si Tavish savait qu’il lui faudrait prévenir de ce fait son épouse et nouvelle dame des lieux, il redoutait grandement ce moment, ne souhaitant pas l’inquiéter surtout alors qu’elle était enceinte…

« Oui, c’est une bonne idée. », acquiesa-t-il. Elle en avait sans doute bien besoin elle aussi ; de parler d’autre chose. A dix-sept ans seulement, la voilà dame de Bourgfaon. Un rôle qu’elle ne pensait pas non plus occuper de si tôt. « Ser Tylan m’a parlé de votre gestion du fief en notre absence. », dit-il cependant avec un léger sourire. A son père et à lui, entendait-il par « notre ». « Je savais que vous vous en occuperez bien. Je l’avais dit à mon père. », dit Tavish, avec une fierté mêlée à de la nostalgie. Une chouette est plus sage qu’un hibou n’était ce pas la devise des Mertyns ? Et Shoren avait montré que malgré son jeune âge, elle n’était pas le genre de jeune fille à prendre la grosse tête sous l’effet du pouvoir.

Qu’il est bon de pouvoir à nouveau tenir les mains de Shoren dans les siennes,
pensa Tavish. Ce long éloignement lui avait permis de réaliser à quel point il tenait déjà à ces petites choses. A ces gestes simples qui pourtant témoignaient du chemin qu’ils avaient déjà parcouru depuis leur mariage devant R’hllor. L’animal de compagnie de Shoren sembla soudain jaloux de l’attention que la jeune femme accordait à Tavish puisqu’en effet Syrrax choisit ce moment pour se poser sur son bras, arrachant un léger rire au nouveau seigneur des faons.

« Syrrax a pris pour habitude de dormir dans notre chambre au cours des dernières lunes, et de m'y tenir compagnie - cela ne vous dérange point qu'elle y reste également cette nuit ? Je veillerais à ce qu'elle soit installée de nouveau dans les volières demain. », demanda Shoren.

« Non, elle peut rester pour ce soir. »répondit-il avec un léger sourire. Il était fatigué, indéniablement, et espèrait que la chouette de son épouse ne l’empêchera pas de dormir durant la nuit, mais il n’avait pas envie de lui refuser cela et de la forcer à s’occuper si tard de déloger son animal. Après la guerre, après les nuits à Winterfell, en compagnie d’autres blessés, les lieues et les lieues de trajet en bateau puis à cheval…Quel désagrément pouvait vraiment représenter une petite chouette effraie ?

Sa main se déplaça sur le ventre de son épouse alors qu’il s’apprêtait à l’interroger sur le sujet le plus joyeux de cette étrange période de leurs vies.

« Quand avez-vous su ? Peu de temps après que je sois parti ? », demanda-t-il. Il se demanda si son père lui avait raconté ce moment où il lui avait annoncé la nouvelle. Comme il avait pleuré, comme un enfant…Probablement pas. Ser Raymund semblait un homme peu bavard et plutôt secret.

« Je suis désolé de ne pas avoir été là plus tôt.
», dit-il, bien que cela n’ait nullement été de sa faute. Il serait là désormais, pensa-t-il. Du moins il l’espérait. Pas d’une autre guerre, pria-t-il secrètement. Pas de si tôt... « Le mestre m’a dit que tout allait bien… », dit-il en la regardant, laissant sa phrase en suspens pour lui permettre de confirmer.

Il passa sa main dans ses cheveux alors que son regard passait de ses jolis à yeux à son ventre, encore peu arrondi. « C’est idiot, je…Je ne pensais pas que cela arriverait si tôt », dit-il avec un sourire qui témoignait bien du fait qu’il n’en était pas mécontent. C’était étrange évidemment ; il venait de perdre son père et allait devenir père à son tour. Mais, il aimait déjà cet enfant. Son enfant. « Les voies de R’hllor… », il ajouta, laissant à nouveau sa phrase en suspens, sont impénétrables. était la fin qu’on lui devinait facilement.

Croisant le regard de son épouse à nouveau, il commença : « Shoren, je… » L’image du corps de son père dans la neige lui revint en mémoire. Le sang dans la neige. Le sang de son père sur ses mains alors qu’il était agenouillés à ses côtés, incapable de l'aider. Il reprit : « Si c’est un garçon, j’aimerais qu’il soit prénommé Arstan. », dit-il. Il y tenait beaucoup. Et bien sûr, cela était sa décision ; il était le père et le seigneur. D’autres époux n’en auraient même pas informés leur épouse, sans doute. Mais, Shoren était la mère, cela n'était pas sans importance. Et Tavish savait qu’elle ne s’y opposerait nullement.

Arstan. Si c’était un garçon, il serait prénommé en hommage à un héros.
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Bourgfaon - An 303, lune 1, semaine 2
@Tavish Cafferen et @Shoren Cafferen

« Vous lui avez réellement dit cela? » De cette marque de confiance que le faon vient de lui témoigner, et datant d'avant son départ déjà, la petite chouette en est des plus surprises. Après tout, leur mariage a cette époque a-t-il été des plus jeunes encore, et bien que doucement, les choses avaient déjà commencé à devenir plus faciles entre eux, ne s'est-elle certainement pas attendu à ce que déjà, le faon ait une telle confiance en elle. Plutôt a-t-elle pensé que c'est par obligation bien plus que par confiance que les faons lui ont confié une telle tache. Après tout, avec le départ aussi bien de l'héritier que du Seigneur, a-t-elle été la seule Cafferen présente en ces lieux - et, avec sa présence, aurait-ce envoyé un signe des plus mitigés s'ils auraient mis un autre en charge. Mais comme le vient-elle de préciser seulement quelques minutes plus tôt, n'est-ce peut-être point là l'idéal sujet alors que c'est la première occasions qu'ils ont à se parler. Après tout, près de quatre lunes durant, a-t-elle pris soin du fief, alors ce dernier peut-il bien se passer de l'attention de ce dernier une soirée de plus. Mais avant que la chevêchette ne puisse détourner leur conversation vers un sujet plus propice, son compagnon ailé prend soin de le faire à sa place. Un sujet qui pourtant est bien rapidement réglé, et laisse place à une bien plus importante conversation - une que certainement, ils auraient du avoir plusieurs lunes auparavant déjà. « Quelques semaines après, oui. » laisse-t-elle échapper, alors que ses lèvres en un sourire s'étirent. Avec délicatesse, place-t-elle sa main sur celle du faon, qui avec douceur se pose sur son ventre à peine arrondi encore. « Le mestre pense que je viens tout juste d'entamer la cinquième lune. » Enfin, le mestre et Janyce, qui contrairement au vieil homme a bel et bien vu des grossesses dernièrement. « Et oui, l'enfant va bien. Vous n'avez point besoin de vous inquiéter. » ajoute-t-elle avec douceur, espérant ainsi apaiser ce qu'elle croit être la crainte du faon. Après tout, quel homme, quel nouveau Seigneur, n'espère-t-il point voir sa lignée perpétuée par un fils ? « Je souhaitais vous le dire plus tôt, mais j'ignorais où vous faire parvenir une missive. » Puis en voyant la mine du faon qui déjà s'excuse, s'empresse-t-elle d'ajouter : « Mais l'important est que désormais vous le savez. Et que vous êtes revenus. » Pour la première fois aujourd'hui, dit-elle ces quelques mots. Pour la première fois, affirme-t-elle à voix haute que tant elle est soulagée de voir le faon de nouveau franchir le pont-levis. « Il est vrai que cela a été rapide... » Si au cours des quelques lunes avant le départ du faon pourtant elle a doucement commencé à apprendre à le connaître, y a-t-il toujours ces moments où tant a-t-elle du mal à lire et comprendre ses émotions. Et aujourd'hui, fatigue et deuil qui toujours déforment les traits habituellement agréable du faon, rendent l’exercice plus difficile encore.Et, alors que la surprise toujours semble gouverner les actions du nouveau Seigneur de Bourgfaon, la petite chouette ne peut-elle retenir une question qui lui brûle la langue: « En êtes vous heureux ? »

Mais rapidement, le sourire qui illuminait jusqu'ici le visage de la petite chouette s'estompe. Pourquoi? Pourquoi doit-il évoquer cette foutu mascarade qu'il prend pour un Dieu dans un tel moment ? Pourquoi doit-il s'entêter à croire en cette superstition ? Et surtout, pourquoi doit-il en parler dans un tel moment, ruinant ainsi leurs retrouvailles ? Et alors que les traits de la petite chouette se durcissent, ses mains quittent celles du faon, à la place serrant d'avantage sa cape fourrée autour d'elle. Du faon, doucement s'éloigne, prétextant remplir deux coupes pour voiler du moins en partie le ressentiment qu'elle éprouve. Ô, n'est-elle pas ignorante de ces "il avait raison. R'hllor avait raison" ou même de "R'hllor a vaincu" qui depuis le retour des premiers combattants circulent. Ni de la petite cérémonie qu'a donné le charlatan de rouge vêtu pour fêter la victoire de son Dieu et Maître. Et peut-être est-ce en partie pour cela que tant elle a du mal à accepter la notion de cette ridicule figure que certains s'entêtent à appeler Dieu au sein même de sa chambre. Parce qu'elle en a déjà que trop entendu. Quand à son père, aujourd'hui n'a-t-il point encore abordé ces rumeurs rocambolesques de morts prenant les armes, que les hommes retournant du Nord ont portées avec eux, et qui ont fait blanchir de terreur la pauvre Janyce.

Sans mots, tend-elle une coupe au faon, mais avant qu'elle ne puisse tremper ses lèvres dans le breuvage, la voix du faon rompt-elle de nouveau le silence. Mais si jusqu'à présent, la petite chevêche a préféré le silence aux paroles, comment pourrait-elle rester silencieuse face à une telle demande du faon? Et pourtant, couplée à la remarque au sujet de R'llor lui fait-il réaliser un point qu'elle a jusqu'ici préféré ignorer, et qui maintenant la heurte de plein fouet. Celui de la croyance de l'enfant à venir. Parmi toutes les inquiétudes rythmant ces dernières lunes, celle-ci point n'a occupé son esprit. Avant que le faon  indirectement ne la soulève.  « Bien sûr. » Si le choix de ce prénom en vue des récents événements semble de mise, est-ce bien pour la première fois que c'est un sourire forcé qu'orne son visage lorsque pourtant le sujet porte sur le faon à naître. Sur son enfant, cet être à peine perceptible encore, et qu'elle porte pourtant déjà dans son cœur. Et est-ce justement à cause de ce lien si fort déjà que tant cela lui semble difficile d'accepter l'idée même que son enfant, son innocent enfant, ne soit éduqué à croire les paroles de ces charlatans... Perdue dans ses pensées, porte-t-elle sa coupe à ses lèvres pourtant pincées. « Peut-être pourrions-nous éviter de parler de... vous savez... des croyances? Juste pour ce soir du moins... » Le hululement de la chevêchette finit-il par rompre le silence peu plus tard. Des lunes durant, a-t-elle espéré revoir le faon. Espérée pouvoir partager avec lui cette nouvelle. Espérée que son enfant point ne naîtra posthume. Qu'il connaisse son père. Et pourtant, maintenant que le faon de nouveau se trouve devant elle, suffit-il de quelques mots seulement pour gâcher ce moment pourtant espéré. Alors tente-t-elle de faire un effort, de mettre de côté ce si fâcheux sujet, tout en sachant que ce répit ne peut point être éternel. Passant une main sur ce ventre à peine rebondi, essaie-t-elle de s'adoucir, de donner une autre chance à cette soirée qui ne semble point se dérouler sans embûches. « J'ai pensé que, si c'est une fille, peut-être que nous pourrions l'appeler Mary ? Ou Joanna ? Si vous êtes d'accord, bien sûr. » Si elle tente de ramener le sujet vers ce qui les unit plutôt qu'à ce qui les sépare, ne craint-elle pas moins la réponse du faon: que ferait-elle si ce dernier ne lui annonce qu'il souhaite dans ce cas nommer l'enfant en honneur à sa mère à lui ? De reconnaître d'avantage encore ces basses origines que son en partie siennes ? Tentant de son montrer plus concillante qu'il y a quelques minutes seulement, attrape-t-elle avec douceur la main du faon pour la poser sur son ventre à peine arrondi encore. « Bien que nous espérons tous deux pour un fils bien sûr. Un petit Arstan, qui un jour deviendra aussi honorable que le grand-père dont il porte le nom. » ajoute-t-elle avec douceur. Son beau-père, l'a-t-elle toujours connu comme ours, distant, dur parfois même, mais pas moins honorable - mis à part son égarement où la religion est concernée.


(c) DΛNDELION
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An 303 lune 1, semaine 2.

« Vous lui avez réellement dit cela? », s’était étonnée Shoren. Cela pouvait surprendre, en effet. Tavish le comprenait. Lorsqu’ils avaient du prendre le chemin de la guerre, son père et lui, le jeune homme ne connaissait encore guère beaucoup son épouse. Et pourtant, il n’avait pas craint que l’autorité ne lui monte à la tête, au vu de son jeune âge, ou qu’elle fasse l’impasse sur les conseils de Tylan. L’honneur et la famille étaient des valeurs chères au cœur de Shoren, de cela il ne doutait pas.

« Oui. », confirma-t-il. « Je savais que vous ne prendriez pas cette responsabilité à la légère et que vous auriez à cœur de vous en montrer digne. », expliqua-t-il. Et puis, à en croire leur devise, les Mertyns savaient faire preuve de sagesse, n’est-ce pas ?

Tavish avait ensuite interrogé son épouse sur sa grossesse. Elle lui apprit qu’elle avait pris conscience de son état quelques semaines après son départ et que le mestre estimait qu’elle en était à sa cinquième lune. A la moitié, donc, pensa Tavish. Le risque de fausses couches semblait moindre désormais.

Oh, comme il espérait ne pas avoir à s’absenter à nouveau. Mais, l’apparition de Viserys Targaryen à dos de dragon dans le ciel de Winterfell avait jeté sur l’avenir du royaume son lot d’incertitude. Sans compter ce qu’avait appris Shyra de sa correspondance avec Ellaria Sand…

« Et oui, l'enfant va bien. Vous n'avez point besoin de vous inquiéter. », lui confirma Shoren.

Tant mieux, voilà qui était rassurant. Mais, sa question ne concernait pas que l’enfant. La née-Mertyns expliqua qu’elle aurait souhaité le prévenir plus tôt mais qu’elle n’avait su comment y parvenir. Cela n’avait cependant plus d’importance désormais. Il avait été mis au courant, malgré tout.

« Et vous ? », ajouta-t-il suite à sa précédente question, à laquelle il n’avait obtenu qu’une réponse partielle. « Comment vous portez-vous ? »

Un léger sourire s’était pourtant dessiné sur le visage du nouveau seigneur des faons lorsqu’il avait confié ne pas s’être attendu à ce que cela arrive si tôt. Et pourtant, sans doute cela avait il insuffisant pour que Shoren ne sache l’interpréter…
« Il est vrai que cela a été rapide... En êtes vous heureux ? », lui demanda-t-elle en effet.
« Bien sûr. Bien sûr que je le suis. », la rassura-t-il, souriant plus franchement cette fois. Il déposa un baiser sur son front. Cela lui était venu naturellement mais l’aspect protecteur que l’on prête à ce geste n’était pas anodin. Car oui, bien sûr, il était heureux à l’idée d’être père. Mais au-delà du fait que son propre père ne connaîtrait jamais son premier petit-enfant et qu’il était étrange de vivre un deuil simultanément à l’annonce d’une naissance future, il y avait désormais la menace d’une nouvelle guerre. Et cela inquiétait le jeune seigneur, qui ne voulait surtout pas avoir à s’absenter de nouveau, peut-être au moment crucial de la naissance de son enfant ou pire, le priver d’un père.

« Les voies de R’hllor… », il ajouta, laissant sa phrase en suspens. Les voies de R’hllor étaient bien mystérieuses. Il aurait bien des affaires à traiter dans les prochains jours, mais il espérait pouvoir trouver un moment pour parler avec Gyllyrios et de ce que les flammes leur annonçaient pour l’avenir.

Le sourire de Shoren s’évanouit à la mention de R’hllor. Un signe qui n’annoncait rien de bon aux yeux de Tavish…Mais le jeune homme tâcha dans un premier temps de ne pas s’en formaliser. Tout ce qui s’est passé, le fait que ces « légendes » aient été avérées avait de quoi glacer le sang. Cela n’était pas rien à intégrer.

Il poursuivit alors sur sa lancée, lui évoquant son souhait de nommer leur premier enfant Arstan, s’il devait être un garçon. Lui tendant une coupe, Shoren marqua son accord, comme il l’avait supposé.

« Peut-être pourrions-nous éviter de parler de... vous savez... des croyances? Juste pour ce soir du moins... »

Les rumeurs sont déjà parvenues à Bourgfaon et si le jeune seigneur n’avait pas encore réfléchi à la question de ce que son épouse avait du en penser, sans doute avait-il nourri l’espoir qu’il la retrouverait moins hostile au Dieu véritable. Or, son attitude semble indiquer que rien n’a changé. Et pour Tavish, c’est une déception. Depuis son retour, tout lui a donné l’impression qu’ils étaient désormais plus proches, que les épreuves ainsi que cette grossesse, les ont rapprochés. Mais, en lui demandant de ne pas parler de « croyances » ce soir, le faon eut la désagréable impression que ce sujet demeurait telle une barrière entre eux. A cette idée, déjà, il se sentait las.

Et c'est pourquoi il consentit à sa demande, las de tous les problèmes qu’il a déjà à gérer, ne souhaitant peut-être pas découvrir ce qu'elle en pensait ce soir. « D'accord. », dit-il simplement. Il regarda sa coupe mais n’y trempa pas ses lèvres. Il n’avait pas envie de vin. Il avait déjà bu de la cervoise au dîner, non sans que cela ne lui rappelle son père, et il devait garder les idées claires car tant de choses désormais reposent sur ses seules épaules.
« J'ai pensé que, si c'est une fille, peut-être que nous pourrions l'appeler Mary ? Ou Joanna ? Si vous êtes d'accord, bien sûr. »

Mary. Comme sa sœur. C’est évidemment à Mary Mertyns que Tavish pensa en premier lorsque Shoren évoque ce prénom. Sa sœur pour qui leur mariage était une si amusante plaisanterie qu’elle n’avait pu se retenir de rire durant la cérémonie. Sa sœur qui l’a calomnié sans le connaître, même si de cela, elle n’est pas tout à fait responsable, ayant fait confiance au jugement de sa défunte amie Alyssa. Sa sœur, mariée à un Mervault ayant un fils bâtard, portait pourtant un regard plein de préjugé sur la naissance illégitime des enfants d’Arstan Cafferen. Voilà une idée de prénom qui ne séduisait guère Tavish. Il ressentit même un brin d'énervement. D’ordinaire si tolérant vis-à-vis des préjugés de son épouse et de la noblesse de Westeros à l’égard de sa naissance illégitime ou de sa foi, il sentit qu’il n’avait pas, ce soir, la patience qui le caractérisait d’ordinaire. Sans doute était-ce parce que ce qui avait été un sujet de moquerie, tant pour Mary Mertyns que pour d’autres à Westeros, s'était avéré bien réel et que cela avait tout simplement coûté la vie à son propre père.

« J’aime bien « Joanna ». Votre mère était présente pour vous en mon absence, ce serait donc un bel hommage. », admit-il, s’abstenant de commentaire sur l’autre idée émise par Shoren. Il posa son verre de vin sur un meuble derrière lui, tournant un instant le dos à son épouse. Il en profita pour retirer sa chemise, mais cela ne signifiait pas qu’il souhaitait profiter à nouveau de...la chaleur de son épouse. C’était juste qu’il trouvait ce vêtement trop grattant et inconfortable que pour fréquenter d’aussi près sa blessure de guerre – mais peut-être n’était-ce là qu’une impression donnée par sa soudaine anxiété.


« Bien que nous espérons tous deux pour un fils bien sûr. Un petit Arstan, qui un jour deviendra aussi honorable que le grand-père dont il porte le nom. »
, Shoren lui dit.

Ayant attrapé une nouvelle chemise dans un tiroir, il se retourna et adressa un sourire à son épouse, mais c’était un sourire qui avait toutefois perdu un peu de son éclat. Sa blessure, qu’il tenait du roi de la nuit, était couverte par des pansements faits par le mestre, mais elle n’en demeurait pas moins réelle. Tout ce qui s’est passé là haut était réel. R’hllor avait raison.

« Garçon ou fille, je l’aimerais de toute façon. », tâcha-t-il de la rassurer, avec le sourire. Il était sincère. Bien sûr, il faudrait qu’il ait au moins un fils, afin que l’héritage des Cafferen ne devienne pas le fardeau d’une femme. Mais si c’était une fille, il ne serait déçu. Il l’aimerait de tout son coeur, c’était certain.

Revêtu de sa nouvelle chemise, il s’approcha de Shoren pour l’embrasser à nouveau sur le front. Ce moment de retrouvailles, seul à seul avec Shoren, il l’avait attendu et n’avait pas eu d’appréhensions, en franchissant la porte, quant à son déroulement. Et pourtant, s’il se sentait soutenu et en confiance il y a quelques minutes, la réaction de Shoren à la mention de R’hllor l’a ramené à la réalité.

Shoren n’était pas avec lui, dans le Nord.

Shoren n’avait que dix-sept ans.

Shoren n’était son épouse que depuis quelques lunes.


Soudain, il se sentait terriblement seul et si l’énervement qu’il avait ressenti un instant à la mention du prénom de sa belle-sœur, et qu’il avait tout à fait cachée, était parfaitement dissipé, il peinait à revêtir son sourire habituel. Il ne lui en voulait pas de ne pas pouvoir le comprendre. Non. Cela serait stupide. Mais, il se sentait seul. Seul et écrasé par le poids des événements.
 
Piégé par ses propres émotions, Tavish ne s’attendait pas à ce que ses inquiétudes sur l’avenir prennent le pas ce soir sur son bonheur à l’idée de la retrouver enfin. Et pourtant. Lui qui il y a quelques minutes lui parlait sans avoir besoin de réfléchir à ses mots, sentait peser sur lui la même pression que celle qui l’avait habité lors de leurs fiançailles ou de leur nuit de noces. La pression de ne pas trouver les bons mots, la pression à l’idée de découvrir l’impuissance de ses paroles face à la barrière qui les tenait peut-être encore à distance. Or, cette pression, il ne pouvait y faire face ce soir. Il craignait de ne pas trouver les bons mots, de la brusquer, de ruiner leur retrouvaille par sa maladresse. Il craignait de ne pas être armé de sa patience habituelle et de trahir ses inquiétudes. Il ne savait s’il devait lui parler de Dorne et de Viserys Targaryen ou s’il devait attendre. Il ne savait que dire, il ne savait que faire. Il n'était pas en état de le savoir.

Aussi, déclara-t-il :
« Peut-être devrions nous aller nous coucher. »

C’est ce qu’il avait trouvé de mieux pour ne pas gâcher cette soirée, et pourtant, en le disant, il le réalisa ; cela aussi était maladroit. Shoren pourrait mal le prendre. Shoren pourrait penser qu’il n’est pas si heureux que cela de la retrouver. Elle pourrait s’imaginer toutes sortes de choses, à vrai dire. Et il n’avait pas envie de cela, non. Il ne voulait pas qu’elle se vexe, qu’elle pense qu’il n’avait rien d’autres à lui dire que ces quelques mots, qu'elle se sente seule comme lui se sentait seul soudainement.

« Je suis désolé, je… », il commença donc, pour se rattraper. Mais, il n’avait rien à dire. Comment pourrait-il se justifier sans dévoiler les craintes qui occupaient son esprit ?

Il ne pouvait pas.
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The unbroken circle of life, death, and what's in between
Bourgfaon - An 303, lune 1, semaine 2
@Tavish Cafferen et @Shoren Cafferen

L'enfant,ce petit être en devenir, mi-faon, mi chouette, bien rapidement se fraie-t-il une place dans la conversation - mais n'est-ce point là une surprise, car avec le désormais Seigneur des faons revenu de la guerre, est-ce bien là certainement le plus important sujet : l'assurance d'un héritier. L'assurance que la maison des faons continuera à persister dans la durée. Enfin, une assurance, l'est-ce certainement bien plus pour la chevêchette que pour le faon, n'a-t-elle point eu à voir tant de fois cette étincelle d'espoir rapidement s'éteindre comme cela a été le cas lors de chaque grossesse de la feue dame des lieux. Non, connait-elle encore cette juvénile innocence à ce sujet du moins, l'innocence d'une personne n'ayant récemment eu dans son entourage uniquement des grossesse menées à terme. Et est-ce donc avec ses lèvres étirées en un léger sourire qu'elle répond à question du faon. « Je vais bien » Maintenant qu'enfin ont cessé les nausées matinales, du moins - mais de cet inconfort passé, le faon point n'a-t-il besoin d'en entendre parler, encore moins ce soir. Enfin tant de lunes d'incertitude et de crainte prennent-elles fin, maintenant que le faon se trouve de nouveau devant elle - et est-ce bien là la seule chose qui compte. Toute l'après-midi, a-t-elle du se contenter de savoir que le faon est revenu, car après les bien courtes retrouvailles, ce dernier s'est-il retiré en compagnie de sa sœur - et si la petite chouette peut pourtant comprendre le besoin du frère et de la sœur que de traverser uni cette difficile période. Face à la perte de leur père, ont-ils besoin de se retrouver - alors tant cela lui parait égoïste d'avouer que lorsque le faon bien rapidement s'est détourné d'elle aujourd'hui pour rejoindre sa sœur une part d'elle n'a-t-elle pas su s'empêcher de se sentir exclu. Comme si ici, elle n'a finalement pas tant sa place, partant rejoindre les autres chouettes posées dans le repère des faons. Un sentiment pour lequel pourtant elle s'en est voulu:  après tout, contrairement à la Storm, n'a-t-elle point de pertes à surmonter - alors n'est-il point des plus normaux que c'est vers Shyra qu'il se tourne en premier, le faon. Mais est-il également des plus normaux qu'après d'aussi longues lunes avec pour seule compagnie incertitude et crainte, une épouse puisse souhaiter plus que ces courtes et formelles retrouvailles.

Ce soir, s'est-elle alors promise. Ce soir au plus tard, lorsque chacun retourne dans sa chambre, l'aurait-elle pour lui. Ce soir pourraient-ils enfin parler de l'enfant. D'eux. Ce soir pourraient-ils enfin se retrouver. Ou du moins, sont-ce là les pensées ayant rythmées son esprit.

Quelle naïveté.

Quelle naïveté de penser que l'absence, l'inquiétude, aurait pu les rapprocher.
Quelle naïveté de penser que leur retrouvailles quelques heures plus tôt de ce rapprochement, de cette complicité même, en étaient l'expression.

Quatre mots. Voilà tout ce qu'il faut pour percer la candide illusion. Quatre mots pour estomper ce qui les unit et faire remonter à la surface ce qui les sépare. Quatre mots que la petite chouette ne peut ignorer, pas lorsqu'ils sont prononcés en lien avec l'enfant grandissant en son sein - tout comme le faon point ne peut ignorer la réaction de la petite chouette semble-t-il. Car même si elle fait un effort, la petite chouette, un effort pour reprendre ce sujet pourtant agréable qu'est celui des potentiels prénoms pour l'enfant, le froid jeté sur leur conversation n'est-il que trop perceptible. Tout comme l'est la mine du faon qui se durcit à la mention que la petite chouette propose pour une fille - une réaction que cette dernière est bien incapable de comprendre. Certes, n'a-t-elle point manqué de comprendre que la relation entre faon et l'aînée des chouettes est tout sauf rose, mais loin est-elle de s'imaginer que la mention de ce même prénom, choisi en honneur de cette grand-mère tant chère à son cœur, puisse provoquer de tels ressentiments chez le faons. Ou tant de froideur.

Elle déglutit, le chevêchette.
Est-ce donc tout ?
Est-ce donc tout ce à quoi elle a droit ? Un bref frôlement des lèvres du faon sur son front, et l'invitation à aller dormir ?

Pendant un bref instant, l'incompréhension se dessine sur le visage de la petite chouette. Comment ont-ils donc pu en arriver là ? Quelques minutes plus tôt encore tout semblait pourtant bien plus chaleureux encore... Jusqu'à ce que ce fichu nom soit mentionné. Jusqu'à ce qu'une fois de plus, cette fichue invention des charlatans brise tout. Et même... même avec la mention de cette supercherie qui tout ruine, la petite chouette a-t-elle comme l'impression d'avoir manqué un chapitre entier, ces quelques courts instants où son regard a traîné sur le pansement que trop visible du faon et qui ont dessiné la chair de poule sur sa peau. Ces quelques moments qui lui ont fait comprendre à quel point elle a été proche de le perdre. Quelques centimètres. Quelques centimètres plus haut, et son enfant aurait été orphelin de père avant même sa naissance. Et de cette frayeur n'a-t-elle point eu le temps de s'en remettre avant que déjà le faon suggère qu'il est temps d'aller dormir.

Quatre lunes d'absence. Quatre lunes que point ils ne sont vue - et c'est là tout ce à quoi il pense ? Un chaste baiser sur le front, et dormir ? Est-ce donc là à quoi ressemblera leur vie future ? Maintenant que sous son cœur, elle porte l'héritier tant désiré des faons, point n'a-t-il besoin de feindre lui porter de l'intérêt ? Après tout, n'est-ce point un secret que c'est uniquement pour son ventre que les faons ont désiré cette alliance. Ou qu'à peine ses paroles point ne plaise au faon, ce dernier se mettra-t-il à l'ignorer ?

Sous la déception et l'incompréhension, se pincent-elles, les lèvres de la chevêchette. Comment a-t-elle donc pu être aussi naïve. Comment a-t-elle pu laisser quelques douces paroles et attentions la berner de la sorte. Comment a-t-elle pu croire qu'ils se soient rapprochés ? Telles sont les pensées fusant dans l'esprit de la petite chouette, alors que ces mises en garde face à l'inconstance des hommes que lui ont fait les femmes chouettes resurgissent dans son esprit.

Et pourtant.
« Tavish... » La fin de cette phrase reste en suspens, pour toujours perdu dans le silence.

S'est-elle réellement à ce point trompée au sujet du faon ? Malgré la déception qu'est la sienne face à la froideur, tant a-t-elle du mal à le croire - mais ne parvient-elle point à autrement s'expliquer l'étrange comportement du faon.

« ... vous êtes fatigué. » termine-t-elle la phrase de celui dont elle partage nom et couche. « Soit. Il est tard. »

Froide est sa voix, à laquelle pourtant elle se force à ne point y mêler incompréhension et déception que sont sienne. Incompréhension face au changement si soudain du faon. Déception face à la froideur et du manque d'intérêt dont il fait preuve à son égard.
Alors soit, elle allait se coucher - bien que malgré la fatigue qui l'habite, elle est certaine ne point arriver à trouver sommeil. Pas lorsqu'elle est aussi déçue. Déçue du comportement du faon. Déçue de sa propre naïveté même, pour avoir imaginé de plus chaleureux retrouvailles. Et d'avantage ses lèvres se pincent-elles, alors qu'elle entreprend d'éteindre les bougies illuminant la pièce.

Peut-être pourrait-elle chercher à briser cette glace qui soudain semble s'installée entre eux. Peut-être qu'elle le devrait. Mais comment pourrait-elle trouver les bons mots, alors qu'elle est incapable à mettre le doigt sur ce qui cloche ?

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An 303 lune 1, semaine 2.

Ses mots, il les a regretté à peine ont-ils franchis ses lèvres. Lui qui a toujours eu tant à cœur de faire de ce mariage une réussite, de rendre son épouse aussi heureuse qu’il le pouvait, d’être à l’écoute de ses besoins et de ses inquiétudes…Etre un bon mari est essentiel pour lui mais il doit désormais être tant de choses simultanément qu’il ne s’est pas senti capable, ce soir, d’assumer ce rôle.

Shoren se braque, sa voix se fait froide et cela ne l’étonne pas. Qu’est-elle en train de penser, maintenant ? Qu’il n’a que faire de la revoir, finalement ? Comment pourrait-elle comprendre sa soudaine distance, alors que leurs retrouvailles se passaient si bien il y a quelques minutes ? Sa déception transparaît...

« Shoren », il la rattrape par le bras alors qu’elle se détourne de lui pour aller vers le lit. « Non, n’allons pas nous coucher maintenant. Je ne sais pas pourquoi j’ai dis ça… »

Il soupire. Il sait, en réalité. Mais peut-il lui dire ce soir ? Shoren aurait aimé qu’ils aient cette soirée rien que pour eux, il l'a bien compris. Une soirée sans parler de la guerre ou de R’hllor... Cependant, son comportement soudainement changeant ne peut s’expliquer que par de sombres craintes concernant l’avenir et par la véracité des horreurs observées dans le Nord...
Il ne veut pas la priver de la naiveté d’une soirée sans trop de problèmes, du bonheur simple de leurs retrouvailles, même si elles sont entachées par la tristesse du deuil. Il ne le veut pas, et pourtant c’est ce qu’il est en train de faire malgré lui. Mais, il ne veut pas lui mentir non plus. Il ne le peut, même s’il aimerait la protéger de ces préoccupations-là, surtout alors qu’elle est enceinte...

« En fait, si je sais. », il avoue. Il fait une pause, s’asseyant sur le bord de lit. « Je ne voudrais pas que vous pensiez que je ne suis pas heureux de vous revoir, Shoren, parce que je le suis vraiment. », commence-t-il, la regardant, sincère. « C’est juste que je suis préoccupé par certaines choses… », admet-il, restant vague. « Je ne voulais pas que cela transparaisse ce soir car nous aurons tout le temps d’en parler plus tard et que nous méritions bien une soirée sans discuter d’affaires d’états et de choses trop… « sérieuses ». » C’est l’option qu’il a finalement choisie. Lui dire que son comportement s’explique par des préoccupations dont elle ignore encore l’existence, mais ne pas les dévoiler ce soir. Après tout, pour sa part, il n’aurait pas été contre l’idée de parler de religion aujourd’hui. De Dorne et de Viserys, peut-être pas non…Pas tout de suite. Mais la religion n’était pas pour lui un sujet si houleux. En revanche, cela l’était pour Shoren.  Son épouse, sans doute plus que lui, avait besoin d’une soirée plus légère, sans toutes ces inquiétudes. Il souhaitait lui offrir ce moment d’innocence, avant le retour de nouvelles préoccupations d’état et malgré la difficulté que représentait pour lui le fait de faire abstraction de toutes ces choses. C'était là son rôle, après tout. Il était son époux, il devait la protéger et veiller sur elle. « Mais, visiblement, je ne dois pas être un très grand comédien. » confie-t-il, s’armant d’un léger sourire.

Il tâchait de ne pas donner l’impression que ces « certaines choses » qui le préoccupaient étaient très graves. Il tâchait de la préserver encore un peu, sans pour autant lui mentir, de sorte à ce qu’elle ne pose pas trop de questions ce soir et bénéficie de la soirée qu’elle méritait, après avoir attendu dans l’incertitude les nouvelles du front. Après tout, comment Shoren pourrait elle se douter qu’il s’agissait d’autres préoccupations que de celles liées à son fief, à son rôle de seigneur ou à la guerre qui avait déjà eu lieu ? Comment pouvait-elle deviner qu’une autre guerre se préparait sans doute ? Elle ne le pouvait pas.


« Ne me tenez pas rigueur de ma maladresse, Shoren, s’il vous plait. »,
lui demanda-t-il, en tendant la main vers elle pour qu’elle la saisisse et le rejoigne et s’assoit à son tour sur le bord du lit. Une manière aussi, de lui signifier qu’elle ne devait pas tirer de conclusions sur son attitude étrange. Que cela n’avait rien à voir avec leur mariage. Il avait ancré son regard, sincère, dans celui de son épouse, et ne rompit ce contact que pour déposer un baiser sur le dos de sa main, qu’il tenait dans la sienne.

« J’ai quelque chose pour vous. », déclara-t-il ensuite en se levant, redirigeant ainsi efficacement – du moins il l’espérait - la conversation et tâchant de lui donner immédiatement l’allure plus légère qu’elle aurait du revêtir sans interruption.

Tavish se dirigea alors vers les affaires qu’il avait fait monter dans sa chambre. De la poche intérieure d’un vêtement qu’il avait porté durant le trajet, il ressortit un écrin de couleur beige avec des finitions dorées. A l'intérieure se trouvait une bague qu'il avait achetée à Port-Réal...
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Bourgfaon - An 303, lune 1, semaine 2
@Tavish Cafferen et @Shoren Cafferen

Candide, l'est-elle la petite chouette, conséquence d'une enfance des plus protégées. Candide sur certains points du moins, là où les enseignements de la Grande Chouette point n'ont laissé leurs traces. Pourtant, n'est-elle que trop consciente de la douleur que doit être celle du faon, de ce vide qu'il doit ressentir à ce moment précis dans son cœur - après tout, est-ce là ce qu'elle a éprouvé lors de la perte d'une grand-mère adulée il n'y a point si longtemps de cela. Certes, la douleur du faon point ne doit-elle être exactement la même, doit-elle être plus grande encore - mais peut-elle imaginer du moins, la petite chouette, l'émotion qui a cet instant doit serrer le cœur du faon. Comme elle peut s'imaginer la lourde responsabilité désormais pesant sur les épaules de ce dernier. Alors oui, de tout cela, est-elle consciente. Tout comme consciente elle est que deuil et responsabilités vont lourdement peser sur l'esprit et l'humeur du faon. Et pourtant, avec la candeur qu'est la sienne, s'est-elle imaginé pouvoir lui aider à traverser cette difficile période. Pour Bourgfaon. Pour l'enfant qui verrait le jour avant la fin de cette nouvelle année. Pour la famille que ce dernier symbolise. Mais comment peut-elle espérer le soutenir quand son comportement, point elle ne le comprend ? S'il se serait montré déprimé ou encore distant dès son arrivée, aurait-elle pu le comprendre. Mais lunatique ? A son entrée dans la chambre quelques minutes plus tôt seulement, tout semblait-il encore aller à merveille, le faon revêtant encore son habituel sourire. Son habituelle bonne humeur.

Jusqu'à ce ridicule nom.
Jusqu'à ce qu'elle ose exprimer une opinion différente, pas tant par les paroles que par son attitude

Est-ce donc là le soucis ? Qu'elle ait montré son désaccord face à la méconduite croyance du faon ? Ou qu'elle ait osé demander sans grande délicatesse un changement de sujet ? Car est-ce finalement là la seule raison qu'elle trouve à l'étrange changement dans le comportement du faon - et face à cela, point ne sait-elle cacher sa déception. Face à cela, point ne sait-elle quoi dire. Ou du moins, ne sait-elle point trouver les bons mots pour éviter de jeter de l'huile sur les flammes - alors se tait-elle, ravalant déception et incrédulité. Qu'ils aillent donc dormir, si tel est le désir du faon - mais alors que la petite chouette entreprend d'éteindre les bougies, sur son bras la main du faon se pose. Et face à ses paroles, ses lèvres un moment restent-elles immobiles, alors qu'avec une certaine réticence, elle finit par prendre place aux côtés de son époux - mais au fur et à mesure que les mots perlent de la bouche du faon, sa réticence commence-t-elle à fondre.

« Tavish... » commence-t-elle, hésitante. Alors que peu auparavant, point n'a-t-elle su trouver les bons mots, désormais, les paroles semblent se bousculer dans son esprit, ne demandant qu'à être exprimées. Que point elle ne désire savoir que le faon pense devoir lui cacher des choses. Que même, elle déteste l'idée seule qu'il croit devoir prétendre pour son bien à elle. « Peut-être... peut-être suis-je jeune et inexpérimentée, mais... je ne veux point que vous sentez le besoin de prétendre en ma présence. A vrai dire, je déteste l'idée même.  » Point son ton est-il aussi chaleureux qu'il ne l'a été quelques minutes plus tôt, lorsque c'était de leur enfant futur dont ils parlaient, mais ne s'est-il pas moins considérablement adouci. « Je ne suis pas naïve au point de croire que nous devons tout nous dire uniquement parce que nous portons désormais le même nom, mais... si quelque chose autant pèse sur votre esprit, ne pensez-vous pas qu'il est mieux de m'en parler au lieu de prétendre que tout est en ordre ? Je sais que cela ne l'est pas. Je sais à quel point cela doit être dur pour vous ces nouvelles responsabilités qui vous rappelleront chaque jour l'horrible vérité. Mais... peut-être pourrais-je vous être d'un certain soutien si vous éviterez de me repousser de la sorte. Si vous ne prétendez point devant moi. »

Fière est-elle, la chevêchette, et pourtant, devant l'excuse du faon et de la détresse apparente que cette dernière voile, met-elle de côté sa fierté blessée. Après tout, ne serait-ce que pour le bien de l'enfant qu'elle porte sous son cœur, ils doivent apprendre à se faire confiance. A ne point avoir à prétendre devant l'autre.

« Je ne vous en veux pas. » Elle a été déçue par la réaction première du faon que de la repousser, mais lui en vouloir ? Non, pas après qu'elle ait pu voir la détresse dans le regard du faon. « Je ne suis plus une enfant qu'il s'agit de protéger, Tavish, je suis votre épouse. La mère de votre futur enfant. » En d'autres mots, si quelque chose tant agite l'esprit du faon, cela la concerne elle aussi, surtout si cela semble être d'une gravité à changer le caractère habituellement optimiste de ce dernier. Alors cherche-t-elle à combler la distance qui désormais les sépare. « Je ne dis pas que vous devez m'en parler si ce n'est point ce que vous désirez, mais... ne vous forcez point pour à prétendre que tout va pour le mieux. Pas pour mon bien du moins. »

Elle connait sa place, la petite chouette, la connait assez bien pour ne point ignorer que si le faon point ne veut parler de ce qui le tracasse, ou de quoique ce soit au sujet du domine qu'est le leur, cela est là un choix qu'elle doit accepter. Un choix qui la décevrait, sans aucun doute, mais respecter elle ne le devra pas moins.

Mais n'est-ce point maintenant que le faon semble prêt à se laisser aller à des confidences, car à peine l'a-t-elle rejoint et s'est assise sur le bord du lit, déjà se lève-t-il de nouveau. Mais cette fois du moins, s'il s'éloigne, cela n'est point dans la froideur.

« Qu'est-ce ? » laisse-t-elle échapper, la surprise indéniablement inscrite dans son regard. Pour une surprise, est-elle réussie - bien que certainement, est-ce d'avantage encore le comportement du faon qui la surprend. D'époux heureux face à la bonne nouvelle, est-il passé à homme froid et distant, avant de redevenir l'homme prévenant qu'elle connait... mais étrangement, face à la comportement des plus lunatiques du faon ce soit, point ne peut-elle en être entièrement rassuré la petite chouette - bien que pour l'instant, est-ce encore le bonheur face à cet inattendu présent qui l'habite. « Elle est magnifique » laisse-t-elle échapper en découvrant le contenu de l'écrin, et un sourire se dessine sur son visage alors qu'elle passe la bague à son doigt. « Merci. » Avec tendresse pose-t-elle ses lèvres sur la joue du faon. Simple est-elle de par la matière, la bague, et pourtant, les finitions sont-elles des plus délicates - et tant adéquates, représentent-elles l'animal emblème de cette famille dont elle porte le nom depuis plusieurs lunes déjà. « Mais vous n'aviez pas besoin, vous savez. » Face à l'inconstance du comportement du faon ce soir, la petite chouette tente-t-elle de profiter de ce moment tant que celui-ci dure. Et alors qu'elle se tient de nouveau face à son époux, avec douceur, sa main remonte-t-elle le long de son bras, avant de ne s'arrêter lorsque sous le tissus, elle peut sentir les bandages. Car si de nouveau, un sourire s'est glissé sur ses lèvres, n'a-t-elle point réellement oublié le choc qu'a été le sien en voyant la position de ces bandages un peu plus tôt. « J'ignorais que... enfin, j'étais au courant bien sur pour votre blessure, mais pas... » ' ... que cela soit passé si près. Que notre enfant soit passé si près d'être orphelin de père.' Certes, a-t-elle été au courant du sérieux de la blessure - mais de voir qu'un centimètre plus haut, celle-ci lui aurait certainement été fatale est une autre chose encore. « Je suis heureuse de vous savoir de retour. » finit-elle par avouer l'évident.


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An 303 lune 1, semaine 2.

Lors de leurs fiançailles, Tavish avait fait à Shoren la promesse de l’honnêteté, une valeur qui lui tenait à cœur autant à elle qu’à lui. Ce n’était pas lui mentir qu’il avait fait ce soir mais simplement repousser à plus tard une conversation difficile. Néanmoins, il aurait pu se douter que Shoren n’apprécierait pas de le voir essayer de masquer ses inquiétudes.

« Je ne suis pas naïve au point de croire que nous devons tout nous dire uniquement parce que nous portons désormais le même nom, mais... si quelque chose autant pèse sur votre esprit, ne pensez-vous pas qu'il est mieux de m'en parler au lieu de prétendre que tout est en ordre ? »

Bien sûr qu’il le pensait. Il n’était pas tout à fait seul, il pouvait parler de ses craintes concernant l’avenir du Royaume à Ser Tylan ou à Gyllyrios. Mais, il savait qu’il ne pouvait pas cacher de tels événements à la désormais dame de Bourgfaon. Elle méritait d’être au courant, elle aussi. D’une part, cela le soulagerait sans doute de lui en parler et de se sentir soutenu par son épouse. D’autant plus qu’il le voyait bien, il lui serait difficile de faire comme si de rien n’était. D’autre part, il détestait l’idée de l’inquiéter avec cela, alors qu’elle était encore si jeune et déjà enceinte. Il détestait l’idée de rajouter une nouvelle couche de négativité à la situation déjà difficile qu’ils vivaient. Mais, il n’avait nulle intention de lui mentir. Il ne lui cacherait rien à ce sujet. Ni au sujet de Viserys et de son retour, un événement que tous ceux qui étaient allés à Winterfell avait pu constater, ni au sujet de l’absentéisme de Dorne, une nouvelle tout à fait exclusive qu’il tenait de sa sœur Shyra.

«  Je sais que cela ne l'est pas. Je sais à quel point cela doit être dur pour vous ces nouvelles responsabilités qui vous rappelleront chaque jour l'horrible vérité. Mais... peut-être pourrais-je vous être d'un certain soutien si vous éviterez de me repousser de la sorte. Si vous ne prétendez point devant moi.
»

Si seulement il n’y avait que le passé qui l’inquiétait…
La mort de son père, qu’il avait vue de ses yeux, le laissait profondément marqué...Mais, ce que Shoren ignorait encore, c’était que la paix n’était pas assurée pour l’avenir et qu’une nouvelle guerre était plus probable qu’on le pensait autrefois...

« Je ne doute pas que vous puissiez l’être. », lui répondit-il avec un léger sourire, touché par ses mots. Il était vrai que Shoren était jeune mais elle était dotée d’une certaine force de caractère propre aux demoiselles de la maison Mertyns. Tavish avait toujours aimé ce genre de femmes qui ne se laissaient pas abattre facilement, qui osaient exprimer leur pensée et qui savaient faire preuve de répartie. Clarysse, plus réservée et timide, avait été l’exception à la règle. S’il avait épousé Clarysse, pourtant plus âgée que Shoren, peut-être aurait-il eu plus de mal à se résigner à lui parler de ses inquiétudes de peur qu’elle supporte mal le choc. Mais, Shoren était forte. Tavish ne pouvait douter de cela. « Et je n’entends pas vous garder dans l’ignorance de mes préoccupations. », lui dit-il en prenant sa main dans la sienne. Cela le touchait que Shoren exprime le désir d’être un soutien pour lui. Ce n’était pas étonnant car il connaissait le sens du devoir de son épouse, mais en entendant ces paroles, il avait eut l’impression que ce n’était pas seulement par devoir qu’elle entendait être présente. Que sa volonté était sincère. « Vous êtes la dame de Bourgfaon désormais. Ma dame. », lui dit-il.

« Je ne vous en veux pas. », le rassura-t-elle quand il lui demanda de ne pas tenir rigueur de sa précédente maladresse, en référence à son comportement soudain changeant. « Je ne suis plus une enfant qu'il s'agit de protéger, Tavish, je suis votre épouse. La mère de votre futur enfant. », dit-elle. Il esquissa un sourire à cette mention. Sans qu’il ne sache vraiment pourquoi, il ne s’était pas imaginé devenir père si rapidement après son mariage. Il avait même pensé que cela serait une bonne chose si Shoren et lui avaient le temps d’apprendre à mieux se connaître avant que R’hllor ne leur offre de donner la vie. Et pourtant, il aimait déjà cet enfant et se sentait impatient à l’idée de le rencontrer.  « Je ne dis pas que vous devez m'en parler si ce n'est point ce que vous désirez, mais... ne vous forcez point pour à prétendre que tout va pour le mieux. Pas pour mon bien du moins. », ajouta-t-elle.  

Il acquiesça. « D’accord. », consentit-t-il. Mais, malgré un certain besoin de partager les dernières nouvelles, notamment celle qu’il venait d’apprendre de sa sœur, avec quelqu’un de proche, et malgré le soutien que lui témoignait Shoren, Tavish estima qu’ils avaient tout de même bien besoin d’une soirée, au moins une, où de graves sujets n’occuperaient point leurs conversations. Peut-être que Shoren n’avait pas besoin d’être protégée de la sorte mais elle méritait bien un peu d’innocence dans ce monde peu rassurant. Après tout, elle avait passé des semaines, enceinte, dans l’incertitude de savoir si le père de son enfant franchirait à nouveau les portes de la ville. Il ne voulait pas ajouter de nouvelles craintes sur ce tout récent soulagement qu’était le sien ce soir. Dès lors, il décida de saisir l’opportunité de ce moment pour lui offrir le petit cadeau acheté durant son trajet de retour.

« Qu'est-ce ? », demanda Shoren, surprise.
« Un petit quelque chose de Port-Réal. J’espère que cela vous plaira. », lui dit-il avec le sourire en lui présentant l’écrin.
« Elle est magnifique », s’exclama Shoren en découvrant le contenu de la jolie boîte. Elle le remercia, accompagnant son merci d’un baiser, puis ajouta un humble  « Mais vous n'aviez pas besoin, vous savez. »
« J’en avais envie. », répondit-il avec le sourire. Il était de ceux qui se sentaient toujours heureux à l’idée d’offrir un présent qui saurait faire plaisir à un proche. Et puis, Shoren était son épouse et sa dame. Cette bague n’était rien à côté de ce qu’il prévoyait pour son anniversaire, dans deux lunes. La guerre ne lui avait pas permis d’y penser récemment mais il entendait bien lui commander un somptueux présent pour l’occasion.

« J'ignorais que... enfin, j'étais au courant bien sûr pour votre blessure, mais pas... », commenca-t-elle avant de s’interrompre. Il comprenait très bien ce à quoi elle fait référence. « Oui. J’ai été chanceux sur ce coup-là… », répondit-il lui adressant un léger sourire qui se voulait rassurant alors qu’il chassait de son esprit le regard glâcé du roi de la nuit, la créature maléfique qui lui avait arraché son père. S’il n’avait pas eu le bon réflexe d’éviter la lame, il ne serait pas là. Et si, lorsqu’il avait trébuché se faisant, un autre guerrier n’était pas venu prendre le relai face au roi de la nuit, la lame glacée du spectre se serait sans doute abattue de nouveau sur lui, lui ôtant la vie.

« Je suis heureuse de vous savoir de retour. », lui avoua-t-elle. Il lui offre un sourire sincère en entendant ses mots. Presqu’un an s’était écoulé depuis ce jour où, dans le bureau du futur seigneur de l’Ouest, il découvrait la lettre rédigée par son père, contenant un nom : Shoren Mertyns. Il se souvenait de l’avoir lu l’inquiétude que l’on ressent devant l’inconnu. Qui était-elle ? Comment réagirait-t-elle face à lui, face à sa naissance illégitime, face à sa religion ? L’avenir du Royaume était inquiétant alors que la menace d’une nouvelle guerre planait sur eux. Mais, son mariage, lui, ne lui donnait plus tant de raisons de s’inquiéter. Tavish Cafferen et Shoren Mertyns. . C’était une alliance qui avait promis d’être tempétueuse, et pourtant…

« Et je suis heureux d’être à nouveau auprès de vous », lui répondit-il. Passant sa main gauche dans ses cheveux, il l’attira contre lui pour l’embrasser avec tendresse. Alors que sa main droite caressait son dos, son baiser prit un accent un peu plus passionné. Pendant des semaines, il n’avait connu que le froid de Winterfell et la désolation de la guerre. C’est la première fois qu’il renouait avec l’agréable sensation de la chaleur d’une femme. De sa femme.

Que ce soit à Wintertown, à Blancport ou à Port-Réal, Tavish n’avait en effet commis aucun écart. On pourrait croire que dans les deux dernières cités, la présence de son beau-père, son compagnon de voyage lors du trajet de retour, eut été la raison qui l'ait dissuadé de se laisser aller à la chaleur d’une femme facile. Mais non, ce n’était pas ça. Il ne pouvait même pas qualifier son abstinence de sacrifice car ce n’en était pas un. Il n’avait eu aucune envie d’être infidèle, pas après qu’il se soit fait la promesse de faire de son mieux pour que ce mariage fonctionne. Pas après qu’il ait commencé à s’attacher à Shoren, qui portait désormais leur premier enfant. Pas après qu’il ait d’autant plus à cœur, par conséquent, de la rendre heureuse et d’être un digne époux pour elle. « Non, merci. Je suis marié. », il avait dit. Et il n’y avait eu nul regret, nul contrainte dans sa voix lorsqu’il avait décliné l’invitation d’autres combattants à se rendre à Wintertown pour « penser à autre chose ». Au contraire, on avait même pu y déceler une sorte de fierté...
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Bourgfaon - An 303, lune 1, semaine 2
@Tavish Cafferen et @Shoren Cafferen

Elle prend sur elle, la chevêchette, prend sur elle pour ne point aggraver la situation encore. Ce faon-là, celui qui tant rapidement change d'humeur, point ne le reconnait-elle. Un moment se montre-t-il froid et distant parce qu'elle n'a point assez réprimé le mépris qu'elle éprouve face à ce qu'il prétend être religion - et l'autre, cherche-t-il de nouveau à se montrer sur un jour plus agréable. Des changements d'attitude que point elle peut comprendre, la petite chouette, alors les attribue-t-elle à la perte que le faon a subi peu auparavant. Parce que c'est là bien la seule explication qu'elle peut comprendre - la douleur du deuil. Alors tente-t-elle d'oublier la déception qu'est la sienne face à la récente froideur du faon. Alors, tente-t-elle de se montrer patiente, tente-t-elle d'une certaine manière de lui rappeler qu'elle est là pour le soutenir - peut-être point ne lui parlera-t-il par attachement, car si les lunes dernières lui ont bien montré qu'elle tient au faon, n'a-t-elle point pour autant oublier que ce n'est pas l'amour qui les unit. Non, c'est un lien bien plus fort encore, ou du moins, plus durable, puisque ce sont les chaînes du mariages qui jusqu'à leur mort les uniront. De Bourgfaon, elle en est désormais l'épouse du Seigneur - et en tant que telle, si le faon possède en sa connaissance des informations troublantes comme peu à peu, ses paroles le suggèrent, alors mérite-t-elle de les savoir. Un point que ce dernier semble avoir oublié l'espace d'un instant - mais même lorsqu'enfin, il reconnait la véracité de ses paroles, les lèvres du faon restent-elles inlassablement closes à ce sujet. Alors se contente-t-elle de serrer la main de ce dernier dans la sienne, tentant de souligner une fois de plus ce que pourtant elle lui a assuré quelques instants plus tôt : qu'elle est là pour lui - lorsqu'il souhaitera en parler.

Et lorsque pour un moment, leurs doigts s'entre-mêlent, finit-elle par laisser ces dernier doucement remonter le long du bras du faon. Les laissent-elle effleurer les bords du bandage, comme pour vérifier que la position de ce dernier, point elle ne l'a imaginé. Et de nouveau, sent-elle la chair de poule se former dans son dos. Et ce choc, cette certitude à quel point elle est passée prêt d'être veuve avant même la naissance de son enfant, même le plaisir provoqué par la délicate attention du faon, point ne peut l'estomper. « Beaucoup de chance, semble-t-il. » 'Le Guerrier a veillé sur vous' aurait-elle pu dire, ou encore 'J'en remercie les Dieux.' - mais si les courtes lunes que dure leur union, et les encore plus courtes qu'ils ont passé sous un même toit, lui ont appris une chose, c'est qu'il est bon de ne point évoquer le sujet des Sept sous ce toit. Et encore moins ce soir, où souligner d'avantage encore leurs différences point n'aidera à se concentrer sur ce qui les unit. Une stratégie qui presque semble fonctionner... « Et je suis heureux d’être à nouveau auprès de vous » « Je pourrais presque été tentée de vous croire.. » laisse-t-elle échapper, alors qu'en un sourire, ses lèvres s'étirent. Un sourire qui ne fait que s'agrandir d'avantage encore lorsque c'est dans ses bras qu'il la tire, le faon, et pour la première fois, sont-ce de plus que de chastes tendresses qu'ils échangent. Et alors que les lèvres du faon saisissent les siennes, la petite chouette profite-t-elle pour lui montrer à quel point il lui est le bienvenue. A Bourgfaon. Dans sa vie. Dans son lit. Bienvenue à un point que jamais elle n'aurait su imaginer lors de leur première union.

C'est le joues rougies et les cheveux ébouriffés que peu plus tard, elle reste allongée là, blottie contre le faon. Et avec tendresse, ses doigts parcourent-ils le torse de ce dernier, mais rapidement, ce qui pourtant à commencé en tendre caresse finit-une fois de plus en exploration des bordures de ce bandage qui du coup n'est que trop visible - preuve que ce dernier finalement l'occupe plus qu'elle ne peut le dire. Elle pourrait demander comment il l'a obtenu. Elle pourrait demander d'avantage sur cette bataille de laquelle tant ne sont point revenus, si l'on en croit les murmures. Elle pourrait... et pourtant, ne souhaite-t-elle point ramener l'esprit du faon à la guerre, pas maintenant qu'elle vient enfin de le retrouver. A la place, effleure-t-elle avec tendresse l'épaule du faon de ses lèvres, avant de se tourner sur son ventre, faisant ainsi mieux face au faon, sans que pour autant son bras de s'en décolle. Ils pourraient en rester là pour aujourd'hui. Ils pourraient s'accrocher à ce moment où se mêlent douceur et passion. Et pourtant, voit-elle bien qu'avec leurs respirations qui doucement retrouvent leur habituel rythme, les pensées du faon une fois de plus semblent s'évader. « Comment cela s'est-il passé avec Shyra cet après-midi ? » commence-t-elle en douceur. « J'avoue m'inquiéter pour elle... elle ne semble point être elle-même dernièrement. Pas que cela soit surprenant, bien sûr, mais... il n'y a point grand chose que je puisse faire pour elle. Nous ne sommes point assez proches pour que ma présence lui soit une réelle consolation. » Certes, Storm et chouettes point ne sont-elles peut-être les meilleures amies, mais les dernières lunes où pour seuls compagnons elles avaient incertitude et craintes, les ont-elle doucement rapprochées - mais point assez pour être dans la confidence l'une de l'autre. Point assez pour qu'elle puisse réellement la soutenir. Mais si la consolation qu'elle peut porter à Shyra est des plus faibles, plus importante déjà est celle qu'elle pourrait porter au faon - mais encore faut-il qu'il lui parle. Encore faut-il qu'il accepte d'ouvrir à elle son côté plus vulnérable. « Cela doit lui faire du bien que de vous savoir à ses côtés désormais. »
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An 303 lune 1, semaine 2.

Si malgré les semaines d’abstinences passées dans le froid du Nord et dans la désolation de la guerre, Tavish ne s’était pas précipité pour retrouver la chaleur d’une étreinte charnelle partagée avec son épouse, cela s’expliquait de multiples façons. Il y avait le deuil de son père, les souvenirs encore bien trop frais du roi de la nuit et de son armée, ses nouvelles responsabilités déjà pesantes, la tristesse de sa sœur et enfin la perspective d’une nouvelle guerre...

Pourtant, un baiser plus passionné eut tôt fait de laisser remonter à la surface le désir enfoui sous toutes ces couches de problèmes. Et ce désir s’empara d’autant plus de lui au vu de l’attitude accueillante de son épouse, qui par ses gestes, semblait lui signifier qu’elle souhaitait elle aussi cette étreinte. Durant un instant, Shoren lui permit d’oublier tout le reste. Et alors qu’il se laissait retomber de son côté du lit, comblé, sa satisfaction obtenue, Tavish pensa qu’ils en avaient fait, du chemin, depuis leur mariage.

Le jeune homme se souvenait de sa nuit de noces. Il avait alors redouté de devoir consommer son mariage, non pas parce que Shoren ne lui plaisait pas, mais parce qu’il sentait bien la réticence de la jeune femme à l’idée de partager son lit. Elle lui avait donné son consentement, mais elle ne l’avait fait que par devoir.
Dans un premier temps, les choses avaient été ainsi. Shoren ne le repoussait pas mais elle restait plutôt passive, permettant à Tavish de deviner que sans cette notion de devoir qui lui était chère, elle ne lui permettrait pas de la toucher. Et puis, petit à petit, cela avait évolué. Elle répondait à ses baisers, se montrait un peu plus généreuse, semblait apprécier certains de ses gestes. Mais jamais Shoren n’avait partagé sa passion autant que ce soir. Cela n’était pas sans importance pour lui car Tavish n’était pas de ces hommes excités à l’idée d’user de leur pouvoir, de leur statut ou de leur force pour parvenir à leur fin avec les femmes. Loin de là. Il concevait l’amour comme un partage et souhaitait que la femme qui se trouvait dans ses bras – son épouse uniquement désormais – apprécie autant ce moment qu’il l’appréciait lui-même. Un sourire comblé au coin des lèvres, Tavish entoura son épouse de son bras alors qu’elle venait se blottir contre lui...

Alors que, du bout des doigts, il caressait son bras, Shoren, elle, s’aventurait à nouveau près de sa fameuse blessure de guerre. Tavish avait souvent repensé à ces quelques secondes qui auraient pu tout changer. Au regard glacé du roi de la nuit, à la lame de son arme qui s’abat sur lui et qu’il n’évite que partiellement avant de trébucher en reculant et de penser que son dernier instant est peut-être venu. Il ne savait pas comment parler de cela à Shoren, elle qui s’étonnait de son départ, prétextant qu’il n’y avait rien à affronter dans le Nord si ce n’est des flocons. Mais, pour l’heure, elle ne dit rien, ne posa pas de questions. Et Tavish, de son côté, se garda bien, lui aussi, de lancer ce sujet-là. Car le roi de la nuit ne l’avait pas seulement blessé, il lui avait aussi pris son père. Une scène à laquelle il avait malheureusement assisté, impuissant…

« Comment cela s'est-il passé avec Shyra cet après-midi ? », finit par demander doucement Shoren, ayant probablement remarqué qu’après cette délicieuse parenthèse, les pensées de son époux dérivaient à nouveau. « J'avoue m'inquiéter pour elle... elle ne semble point être elle-même dernièrement. Pas que cela soit surprenant, bien sûr, mais... il n'y a point grand chose que je puisse faire pour elle. Nous ne sommes point assez proches pour que ma présence lui soit une réelle consolation. », dit-elle. La guerre, l’attente de nouvelles du front, la cohabitation sans les hommes de la maison…Tout cela semblait avoir un peu rapprochés les deux belles-sœurs. Mais point suffisamment pour qu’on puisse les appeler « amies ».  Cependant, l’inquiétude de Shoren à l’égard de la sœur de son époux semblait très sincère. « Cela doit lui faire du bien que de vous savoir à ses côtés désormais. »

Tavish soupira légèrement. « Je ne l’aie jamais vue comme ça… », avoua-t-il. C’était normal après tout. Si Shyra avait été très proche d’Alyssa, une seconde mère pour elle, la colère de sa confiance trahie avait  alors remplacé la tristesse dans son deuil. Après avoir perdu sa mère sans pouvoir garder de souvenirs d’elle et avoir été trahie par celle qui en avait assuré le rôle, Shyra venait de perdre son dernier et son plus solide repère, à un moment où elle en avait encore tant besoin. Car si Shyra avait dix-neuf ans déjà, elle avait été trop choyée que pour être pleinement sortie de l’adolescence. Une part d’elle était déjà une femme, une autre demeurait encore une enfant. « Tous les pères ne sont pas toujours des plus proches de leur fille mais vous avez bien vu à quel point mon père était proche de Shyra… », dit-il. Shyra était la petite princesse de son père, son plus grand trésor. C’était elle qui avait le pouvoir de faire sortir Arstan de sa torpeur, d’arracher un éclat de rire à l’ours qu’il était devenu. Arstan avait dû faire de son fils un homme, l’exposer à la cruauté du monde envers ceux qui portaient le nom de Storm, se montrer dur avec lui car il était son héritier. Mais, il n’avait jamais pu se résoudre à être sévère avec Shyra. Elle était sa plus grande faiblesse et son plus précieux trésor. Et maintenant, elle était privée de lui... « Elle ne s’était pas du tout attendue à cette éventualité…Moi non plus, je dois dire. » Pourtant, les deux né-Storm, croyant en R’hllor, n’avaient jamais douté du sérieux de la guerre. « Notre père nous paraissait un peu invincible, je crois… », avoua Tavish. Un de ses sourires à la fois nostalgique et désolé se dessina alors sur son visage. De ces sourires destinés à masquer une tristesse bien réelle...
Il le savait pourtant, théoriquement, que la guerre n’épargnait personne et que tous pouvaient y périr. Mais, une part de lui, un reste de l’enfant qu’il avait été sans doute, avait été incapable de s’attendre réellement à ce qu’Arstan puisse périr. « J'espère avoir réussi à lui apporter un peu de réconfort…J’ai tâché de la consoler du mieux que je le pouvais mais... », reprit-il, laissant finalement sa phrase en suspens. Mais, je doute que cela ne soit suffisant, aurait-il pu ajouter. Il ne le dit pas. Cela coulait de source que rien n’était suffisant pour pallier à une telle douleur. « J’ai même dû lui mentir, pour ne pas lui faire davantage de mal… », déplora-t-il alors qu’il repensait à la réaction qu’il avait eu lorsqu’elle lui avait parlé de Dorne. Il détestait l’idée de lui avoir menti mais sur le moment, qu’aurait-il pu faire d’autre ? Elle était déjà bien trop abattue ainsi…Comment aurait-il pu lui se résoudre à lui donner de nouvelles inquiétudes alors qu’il tentait justement d’être un soutien pour elle, de la consoler, de la rassurer ? Il n’aurait pas pu lui dire la vérité, aussi honnête se plaisait-il à être. Cela eut été trop douloureux…
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Bourgfaon - An 303, lune 1, semaine 2
@Tavish Cafferen et @Shoren Cafferen

Avec ses  cheveux ébouriffés et ses joues rougies, l’observe-t-elle le faon. Tant y a-t-il des questions qu’elle pourrait lui poser. Tant de sujets ont-ils à aborder, après tant de lunes passées loin l’un de l’autre. Après tant de changements. Et pourtant ne sait-elle comment poser ces questions – et encore moins est-elle certaine de vouloir en entendre les réponses. D’une certaine manière, les craint-elle-même la réaction du faon si elle vient à rediriger la conversation vers ce qu’il dit occuper son esprit, n’ayant point oublié la versatilité du caractère du faon aujourd’hui. Mais face au regard du faon qui de nouveau s’assombrit point ne veut-elle rester silencieuse, la chevêchette. Il lui échappe, de nouveau s’éloigne après leur moment de passion – certes, est-il toujours couché là, ses bras autour de son corps, mais son esprit, lui, est ailleurs. Alors tente-t-elle de le faire parler, de se frayer un petit chemin dans cette partie de la vie du faon qu’il tant cherche à garder loin d’elle. Et alors que les mots commencent à franchir les lèvres du faon, la petite chouette reste-t-elle silencieuse, à l’écoute, alors qu’avec douceur, sa main se glisse dans celle de ce dernier – après tout, n’est-ce point difficile de comprendre que Shyra point n’est la seule pour qui cette perte tant est difficile à surmonter… mais si le faon point ne le dit de la sorte, la chevêchette ne peut s’empêcher de penser qu’entre soupire et voix tant marquée par le chagrin, c’est peut-être plus difficile encore pour le faon : après tout, n’a-t-il point uniquement perdu son père, mais se pense-t-il également responsable pour sa sœur, portant sur ses épaules le chagrin de cette dernière en plus du sien.

« Vous êtes là maintenant. Là pour elle. »
De la proximité entre faon et Storm, est-elle bien au courant, la chevêchette, ayant à plus d’une reprise trouvé bien peu digne la place qu’occupe la batarde à Bourgfaon ainsi que dans la vie de deux faons. Certes, ces dernières lunes rythmées de craintes et d’inquiétudes ont-elles fini par rapprocher les belles-sœurs – mais pas à ce point. Pas au point où la petite  chouette ignorerait cette proximité si grande que le jour même de son retour, c’est avec sa sœur et non avec son épouse que le faon choisit de passer son temps. « Et cela est déjà le premier pas. Je sais que cela doit paraître un bien faible réconfort – ou du moins cela a-t-il été le cas lors de la mort de la Grande Chouette, bien que certainement, cela point n’est comparable : Mary Mertyns a-t-elle mené une longue et riche vie, avant de les années ne trainent son dernier souffle de ses poumons, alors que l’ancien Seigneur des faons s’est éteint dans la violence. – mais vous savez à quel point elle tient à vous - si quelqu’un peut lui porter ne serait-ce qu’un peu de réconfort, c’est vous. »

Avec douceur, ses doigts lâchent-ils leur emprise sur ceux du faon, avant de tendrement remonter le long de son bras, passant avec tendresse sur la joue du faon. « Je suis certaine que vous avez fait tout ce que vous pouvez. Que vous continuerez à être là pour elle – et même si cela vous semble bien peu, cela fera toute la différence pour elle. » Pendant un bref instant, laisse-t-elle le silence envahir la pièce, point ne sachant comment continuer. Comment rappeler au faon que dans cette tragique histoire, point Shyra n’est-elle la seule à porter le poids du deuil. Point Shyra n’est-elle la seule à avoir besoin d’une épaule sur laquelle s’appuyer. « Mais Tavish… - commence-t-elle, hésitante sur les mots à employer – Shyra n’est pas la seule à connaitre le deuil d’un âtre cher. vient-elle souligner l’évident. Cela doit être plus dur pour vous encore – cela  doit être plus difficile encore pour vous. Je sais à quel point vous teniez à votre père… et que maintenant vous vous sentez responsable de votre sœur. Mais vous n’avez pas besoin de traverser ça seul, vous savez. Si vous souhaitez parler, vous savez que je suis là pour vous, n’est-ce pas ? »

Point ne va-t-elle le pousser à faire des confessions qu’il n’est pas prêt à prononcer à voix haute. Point ne va-t-elle d’avantage le pousser sur ce sujet – mais veut-elle qu’il sache qu’il n’est pas seul. Que même si c’est l’image du grand frère fort qu’il souhaite montrer à Shyra, n’a-t-il point besoin de prétendre avec elle : lorsqu’il sera prêt à en parler, alors sera-t-elle là pour l’écouter.  Mais pour l’instant, le mieux qu’elle puisse faire est certainement de rebondir sur cette étrange confidence qu’il vient de lui faire : « Pourquoi lui avez-vous menti, Tavish ? » ’Que se passe-t-il ?’ aurait-elle souhaité ajouter, car une telle réaction loin est-elle de ressembler à l’image que désormais elle possède du faon. Mais point n’ose-t-elle trop pousser, poser trop de question. Pas en vue de ses réactions imprévisibles ayant rythmées la soirée du faon.

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An 303 lune 1, semaine 2.

Shoren a raison. Au moins Shyra n’a-elle pas perdu ses deux plus proches parents, un scénario tragique mais qui aurait été possible néanmoins. Au moins lui reste-il son frère pour l’aider à affronter ce deuil difficile. La main de Shoren quitte la sienne mais ce n’est que pour lui offrir un autre geste d’affection. Il espère que Shoren a raison, que son soutien serait suffisant pour aider Shyra à surmonter sa douleur.

« Mais Tavish… – Shyra n’est pas la seule à connaitre le deuil d’un âtre cher. », lui fait doucement remarquer Shoren. Bien sûr, la mort de son père l’affecte énormément lui aussi. Mais, il ne peut s’empêcher de penser aux autres avant de penser à lui. Il est l’homme de la famille, désormais, le seigneur aussi. Il doit veiller sur sa petite sœur, elle qui toujours porte le nom préjudiciable de Storm. Protecteur, il l’a toujours été. Avec Clarysse, avec Elbois, il le fut aussi lorsque ceux-ci perdirent leur père. Alors, comment ne pourrait-il pas l’être envers sa propre sœur ? Comment ne pourrait-il pas s’oublier lui pour penser à elle surtout ?

« Cela doit être plus dur pour vous encore. Je sais à quel point vous teniez à votre père… et que maintenant vous vous sentez responsable de votre sœur. Mais vous n’avez pas besoin de traverser ça seul, vous savez. Si vous souhaitez parler, vous savez que je suis là pour vous, n’est-ce pas ? », ajoute Shoren.

Croisant le regard bleuté de son épouse, Tavish lui adresse un sourire sincère. « Vous l’êtes. », il répond. Les gestes tendres de son épouse à son égard tout comme la façon dont ils se sont aimés ce soir, sans cette encombrante distance qui encore il y a peu, maintenait une trop grande pudeur entre eux...Tout cela n’est pas sans importance. Il se sent plus fort avec Shoren à ses côtés que s’il était seul, de cela il est certain. Parler de son père, parler de son deuil à son épouse…Peut-être que cela le soulagerait, oui. Mais, cela est plus fort que lui ; le jeune seigneur de Bourgfaon dépose un baiser sur le front de son épouse et renonce pour l’heure à discuter des horreurs de la guerre, des circonstances de la mort de son père, de ce qu’il a vu et qui risque de le hanter pour le reste de sa vie. Protecteur, il l’est sans doute un peu trop pour son propre bien. « Et je le sais. », ajoute-t-il, lui signalant malgré tout qu'il sait qu'il peut se confier à elle s'il en a besoin.

Le jeune homme a cependant bien trop de choses à porter sur ses épaules encore affaiblies par la guerre. Et avec regret, le déplorant indéniablement, il avoue avoir eu à mentir à sa sœur cette après-midi. Cette confession ne peut passer inaperçue aux yeux de Shoren à qui Tavish a assuré qu’il avait, comme elle, le mensonge en horreur.
« Pourquoi lui avez-vous menti, Tavish ? », demande-t-elle. Le né-Storm n’a aucune intention de laisser sa dame dans l’ignorance des affaires importantes, comme il le lui a affirmé avant que leurs caresses ne les mènent vers leur lit. Il ne se détourne donc pas de cette question et avec un léger soupir – que lui inspire la situation et non le fait de se confier à sa femme – il commence, en cherchant à entremêler à nouveau ses doigts dans les siens. « A Lestival, ma sœur et moi avons fait la connaissance d’Ellaria Sand, la…concubine du prince Oberyn. Nous l’avions félicité pour son titre de reine d’amour et de beauté ». Il sait qu’une femme comme Ellaria n’a rien pour plaire à Shoren, aussi préfère-t-il éviter d’entrer les détails et de préciser qu’il est d’ailleurs celui qui a présenté la dite dornienne à sa petite sœur. « Ma sœur a commencé à entretenir une correspondance avec Lad…avec Ellaria… » Ce qui, il s’en doute, n’est pas non plus pour plaire à Shoren. La Storm de Bourgfaon a bien conscience de la discrétion dont elle doit faire preuve, à entretenir une telle amitié, mais Tavish devine sans peine que son épouse ne pourra sans doute s’empêcher de froncer les sourcils en apprenant l’existence d’un tel lien entre Shyra et la concubine du prince Oberyn, soupçonnant sans doute que cette dernière pourrait être une bien mauvaise influence. Il s’est corrigé, ayant malencontreusement failli faire précéder le prénom de la dornienne d’une politesse à laquelle celle-ci ne peut en réalité prétendre et il poursuit pour en venir au véritable propos : « Shyra a reçu une lettre en mon absence ; Ellaria lui racontait que le prince Doran est resté sourd à la convocation du roi Rhaegar, ce qui fait de Dorne la seule région à ne pas avoir participé à l’effort de guerre, ce que j'ignorais. Elle lui écrivait craindre les conséquences de cette décision… », annonce-t-il. Tout en caressant de son pouce le dos de la main de son épouse, Tavish regardait pourtant devant lui alors qu’il contait ce fait. « Shyra avait besoin d’entendre qu’il n’y avait pas de raison de craindre un nouveau conflit, que tout était résolu désormais. Elle est déjà bien trop affectée par la mort de notre père…Je lui ai dis ce qu’elle avait besoin d’entendre mais… » Même si cela est difficile, même si son épouse est enceinte et qu’à la simple idée de devoir peut-être faire revivre cette situation d’inquiétude et d’attente à son épouse et à sa sœur, Tavish pourrait, de rage, briser des murs, il se doit d’être honnête avec Shoren, la dame des lieux désormais. Et il se doit de le regarder alors qu’il lui annonce une telle nouvelle. Si ses mots ne peuvent être rassurants car la situation ne l’est pas, son regard, lui, doit lui offrir un certain soutien. « Ce n’est pas la vérité…La vérité est…qu’une nouvelle guerre n’est pas impossible... » Et le silence de Dorne n’était pas le seul élément qui lui faisait penser cela, malheureusement. Il détestait avoir à lui dire cela. Il serra sa main dans la sienne en le faisant, cherchant à lui témoigner du soutien. Il ne la laisserait pas s’éloigner. Il était là pour elle, envers et contre tout.
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Bourgfaon - An 303, lune 1, semaine 2
@Tavish Cafferen et @Shoren Cafferen

Pendant un bref instant vague-t-il, son regard, sur les doigts entremêlés. Un geste si simple, et pourtant mieux que le pourraient faire les mots, exprime-t-il le chemin qu'ils ont parcouru depuis leur première rencontre. Depuis leur mariage. De tels gestes, de telles confidences et marques de soutien, auraient été impensables il y a quelques lunes encore lorsque retenue et méfiance encore gouvernaient leurs faits et gestes. Certes, ces points qui tant l'ont dérangés chez le faon lors de leurs fiançailles déjà point toujours sont présent - jamais cette tache ornant le nom de ce dernier ne saura être effacé, et parfois, vient-elle à se demander si un jour son égarement prendrait réellement fin... Et pourtant, malgré tout ces points qui pourtant lui semblaient être des vices rédhibitoires lors de leurs fiançailles encore, a-t-elle appris à apprécier le faon - et les inquiétudes ces dernières lunes n'ont fait que souligner à quel point déjà elle s'est attachée à lui. Et est-ce là sans même évoquer que maintenant, plus que jamais, ont-ils besoin ensemble de faire de leur mieux. Pour le nom des Cafferen. Pour l'héritage de cet enfant qu'elle porte sous son cœur. Un enfant qui plus que jamais la lie au destin des faons, et qui étrangement déjà commence à la faire se sentir d'avantage à sa place, ici à Bourgfaon - même si son ventre qu'à peine  commence s'arrondir. Et à cette pensée, une main de pose sur ce petit ventre qu'est le sien en un geste qui depuis quelques semaines est devenu presque instinctif déjà - alors que l'autre doucement sert les doigts du faon, tel un encouragement silencieux face à ces soucis inscrits sur son visage, et dont pourtant tant a-t-il de mal à parler.

Et lorsqu'enfin, les mots perlent des lèvres du faon, a-t-elle bien du mal la chevêchette à ne point afficher ses pensées. Que la bâtarde d'Arstan Cafferen a connu bien trop de limites dans sa vie, voilà ce qui ne saurait surprendre. Ni d'ailleurs le manque de décence que cette dernière parfois n'affiche que trop ouvertement. Qu'elle fréquente d'autres bâtardes... soit. Mais une dornienne ? Une catin ? N'a-t-elle donc aucun sens de la décence ? Aucun respect de sa famille, ou de ses origines ? Comment la descendante d'un Cafferen de toutes personnes peut-elle se lier d'amitié avec des dorniens ? Voilà ce qu'une Mertyns jamais ne pourrait comprendre, et pourtant, le sort des siens durant les Guerres de Dorne a-t-il été bien moins brutal - mais chouettes, elles, s'en souviennent encore. En quelques mots, le faon a-t-il fait baisser l'opinion qu'elle a de Shyra, la chevêchette - mais également celle qu'elle a du faon. Comment peut-il en parler comme si une telle rencontre point n'est scandaleuse ? Comme si un tel échange point n'est-il une claque dans la figure du pauvre Jon Cafferen, et tous les morts de cette fatale journée ? Comment a-t-il pu aller à la rencontre d'une femme de si petite vertue, et de plus est, exposer sa soeur à celle-ci ? Mais tout cela, préfère-t-elle le garder pour elle - pour l'instant du moins, car point ne risque-t-elle d'oublier cet échange qui, si connue, mettrait Shyra et les Cafferen en une bien mauvaise lumière. Aux yeux des habitants de Bourgfaon. Aux yeux des nobles qui risquent de voir en cet échange la preuve d'une vertue aussi petite de la part de Shyra que l'est celle de cette concubine dornienne. Pire même, qui risquent de voir en un tel échange la preuve que le Cafferen aux armes ressoudées se fiche de l'histoire de cette famille dont il porte le nom depuis que si peu. Mais n'est-ce pas là qu'est le plus important point de cette histoire... Et lorsque le faon enfin arrive au point essentiel de son histoire, les yeux de la petite chouette écarquillent-ils. Une autre guerre. Si les craintes du faon sont fondées, s'il y a réellement dans le futur proche un autre appel aux armes... un léger frisson parcourt-il ses membres, alors que d'avantage, elle ressert son emprise sur le faon. A quelques centimètres d'elle seulement se trouve le rappel à quel point elle a été proche de le perdre, à quel point son enfant a été proche d'être orphelin même avant sa naissance.

« Pensez-vous vraiment... qu'il va y avoir une autre guerre? » Hésitante est la voix qui finit par briser le silence tombé sur la pièce. Hésitante - et clairement aussi terrifiée que surprise par la nouvelle. « Pensez vous que le Roi punira cette désobéissance de Dorne par les armes ? » Voilà certainement qui parait quelque peu exagéré - mais en même temps, n'est-ce pas des Targaryen que l'on parle ? Eux qui se vantent encore de leur conquête dans le feu et le sang? Mais en politique, point ne s'y connait-elle assez, la petite chouette, ayant passé son enfance dans les forêts embrumées de l'Orage, là où Dragons couronnés et intrigues ne sont que des histoires. Des histoires que trop réelles, comme l'a prouvé la mort de son oncle ou même la récente élévation de Branda au rang d'héritière, au détriment de Michael Junior. Mais des histoires pas moins. « Cela parait... extrême, non ? Même pour un Targaryen. » Pensive est-elle à ces mots, espérant tant qu'elle ait raison. Que l'Aïeule et non pas le Guerrier inspire le Roi sur la meilleure route à suivre. Mais ayant grandi dans une maison suivant Robert lors de sa rébellion, point n'a-t-elle manqué d'entendre les histoires sur la folie d'Aerys. Ou que dans sa folie, il a chercher à brûler une ville entière... Mais la vérité est que ce n'est point pour Dorne qu'elle s'inquiète, la petite chouette, mais bien d'avantage pour le faon. Si nouvelle guerre il y a, alors devra-t-il reprendre les armes... et si cette fois, le Guerrier de justesse l'a sauvé, rien ne disait qu'il écouterait de nouveau ses prières pour sauver la vie d'un homme qui s'entête à renier la Lumière des Sept.
(c) DΛNDELION
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« Pensez-vous vraiment... qu'il va y avoir une autre guerre? . Pensez vous que le Roi punira cette désobéissance de Dorne par les armes ? », demande Shoren. Et dans son ton hésitant, Tavish décèle son inquiétude. L’inquiétude d’une épouse, mais aussi celle d’une mère en devenir qui semble déjà beaucoup tenir à son enfant.

« Cela parait... extrême, non ? Même pour un Targaryen. » , dit-elle. Et elle a raison. Shoren a grandi bien loin de la capitale alors que la ville Bourgfaon en est toute proche. Mais, elle ne se trompe pas dans son analyse. S’il n’y avait que Dorne…La crainte d’une guerre existerait, mais elle serait moindre. Après tout, des liens familiaux très étroits unissent les Targaryen et les Martell. La princesse Rhaenys et le prince Aegon sont aussi les enfants d’Elia, la sœur du prince régnant de Dorne. S’il n’y avait que Dorne…Si seulement...

Mais, il n’y a pas que Dorne.

« Ça l’est. Mais l’inaction du Prince Doran n’est pas ce qui m’inquiète le plus… » C’est tout simplement la dernière nouvelle qu’il a appris, mais pas la plus inquiétante pour autant. C’est une nouvelle qui ne fait que rajouter une couche supplémentaire aux tensions déjà existantes autour du trône de Rhaegar...

Un air désolé se dessine sur le visage de Tavish, qui se voit dans l’obligation de confirmer le pire à sa jeune épouse. « Je crois que je vais devoir vous parler un peu de la guerre… », commence-t-il. Un peu, seulement. Il n’entend pas ici entrer dans les détails difficiles de la mort de son père, à laquelle il a assisté impuissant, ou d’évoquer les spectres annoncés par R’hllor et le pouvoir de guérison de Gyllyrios. Chaque chose en son temps. Il se doit d'être honnête avec elle mais cela ne signifie pas pour autant qu'il ne peut pas la ménager un peu...
« A Winterfell, il n’y a pas que des hommes qui se sont battus pour venir à bout des Ténèbres. » Il y avait aussi eu des femmes, certes. Des nordiennes. Mais, ce n’était pas là son propos. « Il y avait aussi des dragons, dans le ciel. Quatre. », explique-t-il. Il se doute que cette nouvelle, celle du retour des dragons, dont l’Orage n’avait rien su jusqu’alors, sera un énorme choc pour Shoren. Mais, il se doit de poursuivre, sans quoi il n’arrivera jamais à dire ce qu’il se doit de lui dire. « L’un appartenait à l’ennemi et crachait des flammes bleutées, froide comme de la glâce. Les trois autres se battaient pour nous. L’un était monté par une nordienne, l’héritière de la maison Manderly. Le deuxième était celui du Prince Aegon. Le troisième… », Il fait une pause. « Le troisième était monté par Viserys Targaryen, le prince exilé. », déclara-t-il.

« Le retour du Prince a été une surprise pour tous. Personne ne s’attendait à le voir sur le front. Son intervention a été plus qu’utile cependant, puisque nous lui devons l’anéantissement du dragon ennemi… », explique Tavish. « Néanmoins, le fait que le Prince Viserys ait pu se trouver à Winterfell à temps indique qu’il résidait déjà à Westeros depuis un moment, ce qui lui était pourtant interdit. Qu’il a des protecteurs, qu’il a été hébergé quelques parts dans une des Sept Couronnes et peut-être même en plusieurs endroits… », poursuit-il. « Après la Bataille, Viserys a disparu à dos de dragon. On ne sait où il est allé. Ce que je veux dire c'est...que tout semble indiquer qu’il convoite le trône de son frère. Et qu’il a déjà des partisans... », conclut Tavish. Une nouvelle Danse des Dragons. Voilà ce qu’ils avaient à craindre, rien que ça. Sa main est toujours dans la sienne et il la serre doucement tout en en caressant le dos. Que peut-il faire d’autre ? Il ne peut pas lui dire que si cela devait arriver, ils ne seraient pas concernés. Ce n’est pas la vérité. Rhaegar Targaryen est le roi qui l’a légitimé. S’il entre en guerre, Tavish entre en guerre lui aussi. Cela ne peut être autrement. Cela, il sait que Shoren le devine aisément. Et il en est désolé...

*

@Shoren Cafferen
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