Men go to battle, women wage war - ft. Rhaenys

Marriage Story – Part 2

La conversation avait bifurqué sur le mariage de Rhaenys avec le jeune valois, Robar Royce. Alyria n’était pas sans savoir que ce mariage ne mènerait finalement plus à rien. Elle avait pourtant tant espéré que celui fonctionne. Elle voulait que sa fille de cœur puisse être heureuse, qu’un bon mari s’occupe d’elle. Cela ne semblait pas être le cas et la confirmation de cette situation qu’elle subissait finalement arriva cette année. Ils en auraient vécu des choses en 302 les Targaryen. L’avortement avait été un tel choc suivant à quelques semaines près de la renonciation au trône d’Aegon. Alyria avait été bien déçue de ses enfants. Ses enfants… Bien sûr ce n’était pas les siens et pourtant. Après toutes ses années passées à leurs côtés, à s’occuper d’eux, surtout de Rhaenys, Alyria les considérait comme ses propres enfants, ceux qu’elle aurait voulu, ceux qu’elle avait souhaité. Mais la reine avait le cœur pur, l’esprit doux et ne pouvait constamment en vouloir aux personnes qu’elle aimait. Si l’acte du prince l’avait énormément déçu, l’acte de sa fille avait été un choc. Malgré cela, elle avait décidé d’être là pour elle, de ne pas lui tourner le dos à ce moment précis. Elle aurait pu ne rien dire, ne rien avouer, garder ce lourd secret comme un fardeau mais il n’en était rien. Elle leur avait tout avoué et depuis ce jour, Alyria avait alors renforcé ce besoin de la materner. Pourtant la princesse était adulte maintenant et mariée. Si sa fonction de reine n’avait pu lui permettre de voir sa fille plus souvent, les rares moments partagés avec elle étaient de purs moments de bonheur. Quant à ce moment, ce moment où elle parlait annulation et pire répudiation, ce moment-là n’était guère un pur bonheur pour la reine.

Les propos de Rhaenys tournaient en boucle dans son esprit et loin de la douceur qui était pourtant une caractéristique majeure de la reine, se trouvait de la colère. La mère de famille n’en revenait pas que sa princesse en vienne à de telles idioties. Elle était pleinement consciente de l’état fragile de son père. Sa santé se dégradait de lune en lune et rien n’y faisait pour que cela s’améliore. De plus, les rumeurs allaient déjà bon train sur son mariage et elle. Il ne serait pas étonnant que les valois et les couronniens se disent que la princesse est peu impliquée dans son mariage ou inversement que ser Robar semble être libre d’aller à droite à gauche puis que son épouse n’est pas avec lui. Les rumeurs allaient et venaient, Alyria en avait pris bien conscience en mettant un pied dans la cour des grands seize ans plus tôt. Seulement, aujourd’hui, elle était la reine et il était hors de question pour que Rhaenys se salisse de la sorte. La répudiation n’était pas une solution à envisager. Par ailleurs, maintenant qu’elle y réfléchissait, l’annulation semblait compromise. Il était clair que le mariage était consommé au vu de l’événement de début d’année, à moins que Rhaenys ait des choses à cacher même pour sa mère de cœur. Quelle que soit les arguments avancer de toute façon, le roi n’allait pas accueillir cela de la meilleure des manières. Rhaenys prenait là un gros risque et quand bien même Alyria voulait la protéger, elle reconnaissait que vivre de la sorte, elle à Port-Réal, priant avec sa septa et ses dames, rachetant ses fautes auprès des Sept, souffrant de son acte et de ce mariage non voulu et ser Robar dans le Val, à des lieues de la capitale, ne montrant sensiblement aucune volonté de faire de ce mariage une réussite.

Alyria demeura silencieuse, le regard froncé, mécontente des mots de sa fille. Puis, elle la regarda baisser le regard, clamer alors son malheur quant à ce mariage, se sentant prisonnière. Elle semblait se moquer des conséquences d’une répudiation. Cela était dit sur le coup du mal-être. Si elle souhaitait avoir des enfants, avec un mariage qu’elle aurait souhaité, il fallait qu’elle comprenne que la répudiation n’était pas la solution. Elle demeurait certes une princesse mais quelle image aurait-on d’elle ? Elle passa une main sur son épaule. Malgré la colère, elle était, est et serait toujours présente pour elle. Alyria savait également être ferme afin de faire comprendre certaines choses à la princesse comme une mère apprenait les choses de la vie à sa fille. Sa dernière question la frappa. Qu’avait-elle à perdre ? D’après son discours, rien. Seulement, Alyria ne pouvait pas être d’accord avec cela. Portant alors une main vers son visage, Alyria invita Rhaenys à la regarder. Leurs regards se croisèrent. La reine avait ce mélange de colère et de compassion en elle comme à chaque fois qu’elle réprimandait Rhaenys et qu’elle la regardait dans ses yeux si magnifiques. Mais le sujet était des plus graves et il fallait apaiser les esprits. Après quelques minutes de réflexion, et en omettant le fait que le roi vrillerait complètement face à cette demande, Alyria apporta alors son soutien à Rhaenys, consciente que de toute façon, cette situation n’était pas vivable pour personne. C’était une impasse. Il fallait se rendre à l’évidence.

- Tu sais que je serai toujours là pour toi, Rhaenys. Mais il faut que tu comprennes que même si tu sembles croire que tu n’as plus rien à perdre, c’est tout le contraire. Tu ne voulais pas ce mariage. Soit. Tu n’es pas heureuse et tu te sens prisonnière. Soit. Je te soutiendrai quoiqu’il arrive, tu le sais.

Il était encore possible de percevoir un peu de colère dans la voix d’Alyria. La douceur n’était pas de mise. La reine voulait vraiment impacter la princesse, qu’elle comprenne que la situation était délicate aussi bien pour elle que pour son père. Organisant ses pensées, la couronnienne reprit, sur le même ton, ne lâchant pas Rhaenys des yeux.

- Il est absolument hors de question que je te laisse donner à ser Robar l’opportunité de te répudier, tu m’entends ? Tu me dis que malgré tout tu souhaites des enfants, une vie de mère mais pas avec cet homme. Ça, je peux le concevoir mais tu te fourvoies si tu penses obtenir cette vie si ser Robar te répudie. Ça fera le tour des royaumes. Quel homme voudrait d’une princesse répudiée ?

Les mots étaient forts mais justes. En seize ans, il y avait eu peu de fois où Alyria avait haussé le ton avec Rhaenys mais à chaque fois, cela était pour les bonnes raisons. Rhaenys savait à quoi s’en tenir avec la reine. Le visage de celle-ci se fit plus dur puis ses pensées vagabondes se dirigèrent vers son propre mariage. Pas celui avec Rhaegar mais le premier mariage. Plus elle regardait Rhaenys, plus elle se revoyait. Bien sûr, la situation était différente, le mariage avec le Buckwell n’avait pas été consommé. L’annulation était donc une formalité et facile à prouver. Là, il s’agissait d’un mariage important entre une princesse royale et un fils cadet d’une famille majeure du Val. Si ser Robar répudiait Rhaenys, sa réputation en pâtirait grandement. Alyria ne voulait pas cela pour sa fille. Elle ne pouvait, malgré le chagrin du dragon ensoleillé, se résoudre à accepter la possibilité de cette solution. L’annulation était la seule solution. Rhaegar serait fou de rage, Alyria le voyait déjà venir mais il en allait de la santé de Rhanys également. Était-ce là finalement un mal pour un bien ? Libérer ces deux jeunes gens pour qu’ils fassent leur vie chacun de leur côté. La reine reprit de nouveau, espérant que cette histoire de répudiation s’échappe de son esprit.

- Quant à cette demande d’annulation, fais-là. Je me vois mal t’empêcher de la faire dans la mesure où moi-même, il y a bien longtemps, j’ai eu recours à celle-ci…

Alyria n’avait jamais parlé de sa vie d’avant et encore moins de ce mariage raté avec un homme pour qui elle n’avait plus aucune pensée ni estime. Il n’était plus qu’un vestige de son passé qui s’éloignait peu à peu d’elle. Prenant alors la main de la princesse dans la sienne, la reine regardait sa fille. Elle n’avait guère été gâtée ces dernières lunes. Remettant en place une mèche de cheveux bruns de sa princesse, elle acheva son propos par quelques mots sur le roi.

- J’espère juste que ton père saura aller au-delà de sa colère pour voir à quel point cette situation n’est plus possible pour toi.


@Rhaenys Targaryen

Marriage Story – Part 3

Alyria en savait un rayon sur les mariages foireux. Bien avant de devenir dame de compagnie de la princesse, bien avant d’épouser le roi et donc de devenir reine, Alyria Farring avait été mariée à ser Symon Buckwell bien que ce titre, il ne le méritait guère. Homme peu bienveillant ni même attentionné qu’Alyria avait espéré avoir comme mari, il s’avéra que le mariage ne fut stérile et il ne fallut pas plus pour lord Anton, son frère, pour demander l’annulation. Le mariage n’ayant pas été consommé, il fut facilement annulé et voilà qu’Alyria retrouvait sa pleine liberté. Anton s’en excusa pendant de longues lunes après cela mais la jeune femme ne lui en avait tenu aucunement rigueur. Elle aimait trop son frère pour cela. Bien que la situation soit différente pour la princesse, la reine compatissait, comprenait ce qu’il se passait. Malheureusement, elle n’avait pas de solution miracle. Ce mariage avait permis l’union de la Couronne avec le Val, tels avaient été les plans du roi en effectuant divers mariages çà et là avec les familles suzeraines des sept couronnes. Certains mariages semblaient plutôt convenir à l’instar de celui de la princesse Daenerys ou du prince Aegon là où d’autres avaient complètement échoué comme celui du prince Viserys et maintenant celui de la princesse Rhaenys.

Le roi était vieux, fatigué, éreinté par ses années de règne, ses luttes incessantes. Il ne fait aucun doute qu’il entamait là, la dernière partie de son règne. Il fallait en être conscient. Il reviendrait encore plus fatigué après la guerre dans le Nord. Alyria se refusait d’imaginer la mort de son époux. Elle ne l’aimait pas comme une femme qui aimait un homme passionnément, éperdument et pourtant elle s’était attachée à lui, à sa présence, à ses mots pour elle, ses gestes pour elle. Ils formaient un couple royal uni. Alyria avait bien vu que cela n’était pas le cas entre la princesse Rhaenys et le jeune Robar. Le roi serait furieux de cette demande qu’elle comptait faire. C’était certain. Il était fatigué, vraiment fatigué et imaginer que l’alliance entre les Targaryens et les Royce puissent se défaire le mettrait sans aucun doute en rogne. Alyria, sèche dans ses mots, ne faisait que protéger sa fille de cœur. Elle se montrait parfois dure avec elle mais c’était pour son bien. Imaginer la répudiation comme plan B était une odieuse bêtise. Rhaenys était plus intelligente que cela. Si ses mots avaient mis en colère la reine, ils lui avaient surtout fait comprendre à quel point elle était désespérée. Elle n’entendit alors pas les mots qu’elle murmura et poursuivit dans sa réflexion, déclarant son espoir de voir le roi accéder à sa requête.

- S’il dit non, ma chérie, je...

Alyria prit le temps de la réflexion. Elle était attristée de voir l’état dans lequel Rhaenys était avec cette affaire. Elle lui prit de nouveau la main, apportant cette fois de la douceur après les quelques remontrances. La situation était délicate. Ce mariage signifiait une alliance entre deux régions, mieux une alliance avec une famille majeure d’une région sous le commandement de la Couronne. Ce mariage était utile aux Targaryen tout comme il l’était aux Royce. Rhaegar ne s’en déferait pas aussi facilement. Le dragon ensoleillé avait raison de penser à toutes les éventualités et en conséquence à toutes les possibilités qui s’offraient à elle. Bien sûr, le mariage avait été consommé, cela n’était plus à prouver. En admettant que le roi l’autorise, il faudrait également trouver une raison, une raison valable pour l’annuler aux yeux des Sept, aux yeux du grand Septon. Plongeant son regard dans le sien, lui épargnant un sourire qui ne serait pas utile, Alyria préféra poser sa main sur la joue de sa fille. Elle avait les yeux rougis sans que les larmes ne viennent à tomber. Alors qu’elle s’apprêtait à reprendre là où elle s’était arrêtée, Alyria cherchait en vain dans son esprit comment faire sortir la jeune princesse de cette situation complexe.

- S’il dit non… je m’en irais lui rappeler qu’avant d’être princesse royale, tu es sa fille, Rhaenys Targaryen, sa chair, son sang.

Alyria ne savait pas si cela suffirait pour convaincre Rhaegar mais il fallait bien tenter quelque chose. Il était hors de question de laisser cette situation s’envenimer. Un enfant avait perdu la vie avant même d’arriver en ce monde déjà. Les deux mariés avaient passé le stade de la réconciliation. Elle voyait bien que sa fille était dans une impasse qui la menait à considérer toute solution comme bonne pour un peu que cela annule ce maudit mariage. Gardant son regard dans le sien, la reine poursuivit ainsi, sur un ton plus doux.

- Je pourrais te dire qu’il en est de ton devoir de faire de ce mariage une réussite, que ton père compte sur toi, que tu n’as pas le choix… car tel était l’objectif de ce mariage, de cette union entre nos deux familles. Mais te voir si malheureuse, si meurtrie et repensant à ce qui s’est passé en début d’année, je ne peux décemment pas te sortir ce discours.

La reine marqua une petite pause pour reposer sa voix puis poursuivit.

- Mais j’ai bien peur que si ton père dit non… je n’ai d’autres solutions convenables à te soumettre, ma fille… Je suis… désolée.

Alyria se sentait soudainement démunie face à la situation désespérée de sa fille. Elle avait reconnu que cela ne pouvait plus durer mais ne savait pas quelle solution pourrait convenir à tous. Le roi refuserait probablement l’annulation et si jamais les deux époux en venaient à cette solution que la reine ne cautionnait pas du tout, la princesse perdrait beaucoup plus qu’elle n’y gagnerait, beaucoup plus que sa propre liberté. Elle serait libre, certes, mais à quel prix ?


@Rhaenys Targaryen

Marriage Story – Part 4

Quelle situation des plus délicate et compliquée que celle du mariage de ser Robar et de la princesse Rhaenys ! Alyria ne savait pas quoi dire, quoi faire, avait tenté de faire comprendre à sa fille que certaines manières de faire n’étaient pas dans son intérêt. Elle lui avait apporté son soutien malgré tout face à un père et roi imprévisible. Cela lui avait toujours fait ça lorsqu’il s’agissait de Rhaenys. Depuis qu’elle était reine, elle avait l’impression d’être – et à la fois pas du tout – entre ces deux êtres qu’elle aimait bien différemment. Si l’affection pour Rhaegar était celle due au mariage qui les liait, l’affection qu’elle avait pour la princesse était bien plus forte, différente, infaillible depuis bien des années maintenant. Elle avait fait office de mère de substitution pour la dragonne et encore aujourd’hui, elle avait ce rôle. Alyria pouvait se targuer d’être l’une des rares à pouvoir avoir le dessus sur Rhaenys Targaryen. Mais après avoir monté le ton sur cette histoire de répudiation, la reine s’était montrée moins sèche, plus compatissante. Après tout, Rhaenys avait raison. Ce mariage était voué à l’échec, tout le monde le savait et pourtant le roi semblait persister, persévérer, insister pour que l’union perdure. Alyria elle-même pouvait entrevoir l’avenir funeste qui se dessinait si ces deux êtres, aussi charmants soient-ils, ne peuvent être libérés de ce joug qu’était le mariage, l’un des plus grands sacrements de Sept. Le souffle de la jeune fille lui parvint jusqu’à son oreille et tout en gardant le contact de sa main, elle lui répondit d’un ton calme.

- Je sais bien, ma chérie.

Elle vit alors la main de sa fille venir sur son ventre et immédiatement elle songea à ce qui s’était passé il y a quelques lunes maintenant. La perte d’un enfant, quelle qu’elle soit, était bien douloureuse. Alyria n’en avait jamais fait les frais et elle espérait ne jamais avoir à supporter telle douleur. Elle ne pouvait qu’imaginer ô combien cela devait être difficile pour sa fille de cœur de vivre avec cela. Ses gestes, son regard, ses mots traduisaient tout cela et comment ne pas la comprendre ? Le roi était-il si aveugle que cela ? Alyria commençait à le croire. Sa santé s’était bien dégradée ces dernières années et cela ne lui permettait guère de bien appréhender certaines affaires. Certes, une alliance avec le Val avait vu le jour par ce mariage mais qu’adviendra-t-il de cette alliance si ce mariage perdure alors que les deux mariés ne se côtoient plus, de se touchent plus, de se regardent plus, ne se parlent plus ? Les mots de Rhaenys étaient vrais, durs mais vrais. Le scandale menace d’éclater. Les rumeurs vont bon train à Port-Réal et partout en Westeros. La cour royale peuplée de vautours se nourrissait de cela et nourrissait à son tour les petites gens qui transmettaient ainsi ces rumeurs aussi vraies que fausses comme pouvait se répandre une peste. Mais Alyria n’y pouvait rien. Elle se sentait complètement...

- … démunie face à cette situation. Seul ton père peut y faire quelque chose et tu sais bien comme moi que je n’ai pas toujours la faculté de le faire changer d’avis ou de l’apaiser. Mais tu es sa fille, j’ose espérer qu’il t’écoutera.

C’était bien tout ce qu’elle pouvait dire. Conseiller sa fille, l’épauler, l’écouter, lui dire ce qui est bon ou mal, ça, elle serait toujours là pour le faire, toujours là pour elle. Plaider sa cause auprès de roi, bien sûr qu’elle le ferait. Il fallait que Rhaegar entende raison. Un mariage pouvait parfois se rattraper mais celui de sa fille et du jeune valois, y avait-il encore quelque chose à rattraper ? À sauver ? Avec le discours que venait de lui faire sa jeune princesse, Alyria savait que non, qu’il était trop tard pour ça et ce depuis bien longtemps. Rhaenys était comme prisonnière désormais et elle voulait qu’on la libère. Que les Sept viennent en aide à cette petite. Alyria prierait pour elle en espérant que Rhaegar fasse passer le bonheur de sa fille avant les intérêts du royaume, car tel était son devoir de père. Après tout, une alliance avec le Val pourrait toujours se faire dans l’avenir. Quand viendra leur heure, Aerion et Aemon devront se trouver de bonnes épouses, des femmes chanceuses qui seront épouse de roi et épouse de prince royal. En attendant, il ne restait qu’à Rhaenys de tenir bon. Son père reviendrait victorieux du Nord, Alyria n’en doutait pas, et qui sait, il serait peut-être à même d’accéder à sa demande.

- Lorsque ton père rentrera du Nord et que la vie reprendra son cours – il faut y croire – je serai là, à tes côtés, pour plaider ta cause, si tu le souhaites. C’est bien tout ce que je peux faire.

Alyria n’était que l’épouse du roi. Elle ne décidait de rien. Elle n’avait son mot à dire sur rien dans la politique du royaume. Bien sûr, elle pouvait apporter ses conseils. Elle avait même une place dans le Conseil Restreint mais les décisions finales, c’était Rhaegar qui les prenait. Elle espérait de tout cœur que Rhaenys puisse trouver le bonheur qu’elle mérite après toutes ces épreuves et celles que les Sept lui réservaient à l’avenir. Ainsi dont, l’esprit de la jeune princesse était bien tourmenté et comment ne pas la comprendre. Alyria également était pleine de doute, d’inquiétudes, de questionnements sur tout ce qui se passait. Le retour des dragons, les tensions palpables entre la Couronne et Dorne, la guerre à venir dans le Nord. Pour Alyria, s’ajoutait l’inquiétude constante qu’elle avait pour ses enfants. Aegon, qu’elle considérait comme un fils et toute l’histoire concernant son épouse. Rhaenys, sa douce princesse, dont les malheurs maritaux la peinaient profondément. Aerion, jeune bambin insouciant et inconscient de tout ce qu’il se passe autour de lui, héritier de la Couronne. Avec tout ce qu’il se passait, il y avait de quoi s’effondrer mentalement et ne pas pouvoir entrevoir un futur radieux et pourtant, Alyria s’efforçait à cela et ce qu’elle tentait en vain de communiquer à sa fille. Malgré les malheurs, le bonheur finira sans doute par arriver, du moins elle l’espérait. Plongeant son regard dans celui de Rhaenys, la reine poursuivit sur le même ton.

- Je sais que ta place est ici, à Port-Réal. Aussi, j’espère que nous pourrons au moins correspondre, toi et moi, autant que faire se peut.

La reine préparait déjà son départ prochain pour Peyredragon. Le roi avait décidé cela lors du Conseil et en avait parlé lors du dîner qu’elle avait fait préparer pour eux. Peyredragon était une place forte des Targaryen, quasi-imprenable selon certain. Elle était loin des Eyriès mais la forteresse était imposante et bien défendue. Elle s’y rendrait bien sûr avec ses dames, son fils ainsi que quelques gardes donc ser Harlan et ser Preston. Telle avait été la volonté du roi. Alyria s’y préparait donc déjà et se préparait surtout à ces longues semaines d’attente loin de Port-Réal, loin de tout. C’était à la fois positif et négatif. Port-Réal était une véritable fourmilière et Peyredragon avait ce côté reposant, apaisant. Mais, Alyria serait loin de la vie de la cour qui rythmait habituellement sa vie depuis trois ans maintenant. Elle devrait s’y faire, le temps de quelques semaines, le temps que Rhaegar sorte victorieux de cette guerre. Alyria avait quelques minutes plus tôt voulu que Rhaenys l’accompagne, vienne avec elle à Peyredragon mais la place de la princesse était ici, à Port-Réal. Il s’agissait du fief des Targaryen depuis des siècles, c’était la capitale des Sept Couronnes. Port-Réal sans Targaryen, cela ne se pouvait pas. Rhaenys devait demeurait là en l’absence de son père et de son frère. Cela, Alyria le comprenait, l’acceptait malgré tout et espérait ainsi que l’attente ne soit pas trop longue.


@Rhaenys Targaryen