Blood of my blood (Rhaegar)
queen of nothing
Blood of my blood
Margaery Targaryen & @Rhaegar Targaryen
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La Rose n'était guère à l'aise à l'idée de se retrouver seule avec le Roi: leur dernier entretien n'avait été guère des plus chaleureux à son égard et elle ne pouvait que comparer l'homme qu'elle avait connu à Lestival et celui qui lui faisait face. Autrefois roi soleil, l'ombre semblait s'être posé sur le visage vieilli du monarque qui, à présent, faisait bien son âge, même plus. Son regard bienveillant était devenue froid et il lui semblait voir, au fond de ses orbes lavande, une flamme danser dangereusement, attendant le moindre faux pas pour l'embrasser. Elle pâlit encore, si c'était possible, en entendant Rhaegar Targaryen congédier son fidèle capitaine de sa garde. Jamais elle ne l'avait vu sans Ser Barristan, ou en de très rares occasion, et espérait que cela ne soit pas le signe de sa fin. Bien qu'elle ne pourrait dire partager quoi que que ce soit avec le Selmy, elle appréciait sa dévotion à la maison royale et sa loyauté envers son devoir. Les rares discussions qu'ils avaient eut étaient toujours empreinte de respect et de bon sens. En revanche, si elle avait pensé avoir ce genre de relation, exacerbée par le lien familial issu son mariage avec Aegon, elle se trompait lourdement. L'homme qu'elle avait vu dans la salle du trône, celui qui avait tenu son fils dans ses bras et s'était montré ouvertement menaçant n'était pas celui avec lequel elle avait si longuement correspondu à Lestival, ni celui qui avait été l'épaule accueillante recueillant ses larmes après la mort de son premier enfant. Margaery déglutit avec difficulté tandis qu'il annonçait être venu pour la voir, elle. Autrefois elle en aurait été honoré et se serait réjouie de ce moment en lui proposant de discuter loin des oreilles indiscrètes les forçant à cacher une partie de leurs êtres. Mais cette fois ci, elle ne savait qu'en penser. « Je suis votre humble servante, votre Majesté. » dit-elle tout en s'agenouillant en une révérence guindée avant qu'il ne la relève pour l'inviter à s'assoir.
Elle reprit place sur son fauteuil tandis que le roi, lui même, s'installait à la place qu'occupait Alla quelques minutes auparavant. Elle ne dit un mot, ignorant ce qu'il attendait d'elle, craignant d'avoir une parole placée qui raviverait la colère royale. Les secondes paraissaient être des heures et la jeune femme sentait la boule dans son ventre grossir à chaque instant. Qu'allait-il lui dire ? Pouvait-elle réellement croire que cet entretien privé loin des regards moqueurs de la Cour était une bonne nouvelle ? Lorsqu'il prit la parole, elle crut qu'elle allait défaillir jusqu'à ce qu'il aborde une autre affaire qui, de toute évidence, le préoccupait bien plus que ce qui pouvait se dire sur sa belle fille. Jamais elle n'aurait cru remercier Viserys à ce point ! « Il me semble en avoir été informée par le prince Oberyn, oui. » répondit-elle d'une petite voix, songeant à cette promenade étrange qu'elle avait eut avec le dornien quelques semaines auparavant. « Alors cela est bien vrai ? » demanda-t-elle en relevant ses yeux de biches vers les iris violets du Roi. Elle ne parvenait à croire à cette histoire. Viserys était un ami de longue date, elle pouvait se rappeler cette soirée à Villevieille bien avant sa rencontre avec Aegon. Il avait été d'un tel soutien, d'une telle conversation qu'elle n'avait pas voulu croire aux accusations le concernant. Tout comme pour Willos, il avait fallut le jugement de l'ordalie pour qu'elle finisse par cesser d'aborder le sujet même si en son coeur, elle espérait encore que les Manderly trouveraient un autre coupable à cette tentative d'assassinat. Mais le temps n'avait pas eu raison de ce jugement et ses souvenirs avec les frères se teintait d'une nostalgie toute particulière. Elle ignorait ce qu'il adviendrait si elle le croisait, mais devant tous, elle devait adopter l'attitude générale du rejet, elle devait le traiter comme un traitre ayant abuser de leur confiance. Quand à ce que son coeur en disait ... L'amitié, tout comme l'amour, n'avait de place dans les affaires d'état.
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Alors cela est bien vrai ? avait-elle demandé d’une petite voix.
Rhaegar tourna son regard violet vers l’épouse de son fils et hocha lentement la tête: Oui, fut tout ce qu’il répondit, un seul mot dans lequel transpirait toute sa colère et sa tension qui ne demandait qu’à enfin pouvoir s’exprimer. Mais cela viendra, pensa-t-il, s’imaginant mettre à mort tous ces traîtres et brûler leurs domaines avant de trancher lui-même la tête de ce vil lézard que son excès de bonté avait autrefois choisi d’épargner. N’avait-il pas épargné d’autres hommes, chevaliers et seigneurs, suite à la rébellion de Robert Baratheon? Des hommes qui avaient choisi de se battre contre lui et qui désormais comptent parmi ses loyaux sujets, à l’instar de Lord Andar Royce ou de Lord Stannis Baratheon? En ce souvenir, Rhaegar avait décidé de ne pas condamner à mort son frère, quand bien même l’issue de l’ordalie lui en aurait donné tous les droits. Il avait plutôt prononcé l’exil en le mettant toutefois en garde. Qu’il revienne de son exil sans que celle-ci n’ait été levée et ce serait cette fois la mort qui l’attendrait. Viserys était revenu en connaissance de cause et Rhaegar serait celui qui prononcerait la sentence et ferait s’abattre son épée sur le cou chétif de ce frère d’un autre temps, d’une autre vie.
J’interrogerai votre famille à ce sujet également, poursuivit-il. Néanmoins n’ayez guère d’inquiétude. Les Tyrell m’ont prouvé à maintes reprises leur loyauté, y compris par leur engagement alors que nous étions tous partis nous battre à Winterfell. Votre maison fait partie des rares, désormais, pour lesquelles je n’ai aucun doute quant à leur loyauté.
Rhaegar se leva, fit mine de retourner vers la porte d’où il était entré, puis s’arrêta et fit volte-face:
Quoiqu’il y en ait d’autres pour lesquelles je n’aurais jamais douté de leur loyauté et pourtant…Regardez! A cause d’eux, le serpent est de retour.
Il se rapprocha de Margaery et posa une de ses mains sous son menton, la forçant par ce geste à relever la tête pour le regarder: J’entendrais prochainement votre famille à ce sujet, ainsi qu’à votre sujet. Ils ont beaucoup d’affection pour vous. Aussi je gage que bientôt, cette histoire de parricide qui vous suit à la trace sera définitivement lavée.
Abandonnant le menton de la Rose, Rhaegar joignit ses mains dans son dos et reprit: Vous comptez énormément aux yeux de mon fils et je ne peux nier que je vous apprécie également, malgré la déception que cela m’a causé d’entendre de pareilles rumeurs vous concernant. Mais vu ce qui nous attend tous prochainement, il nous faut nous montrer unis. Puis-je donc compter également sur vous, Altesse? la questionna-t-il d’une voix douce mais néanmoins teintée d’une sourde menace si elle devait à nouveau le décevoir.
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Margaery Targaryen & @Rhaegar Targaryen
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Margaery se sentit blêmir. Le retour de son ancien ami sur les terres Westerosi n'augurait rien de bon et bien qu'elle l'eut tant estimé, elle se doutait que son esprit ne se contenterait pas de la joie d'avoir participer à une bataille décisive. Cependant, l'homme qu'elle avait connu à Villevieille n'était plus et, au final, elle se rendait compte qu'elle ne le connaissait pas tant que cela. Elle le savait juste déterminé et fort instruit. Nul doute qu'il ne se lancerait pas à corps perdu dans une bataille qu'il pensait vaine. S'il avait révélé sa présence au monde à Winterfell, c'est qu'il était prêt à faire face à la colère de son frère. Et cette idée lui glaça le sang. Elle se devait d'aller en parler à Willos le plus rapidement possible bien qu'elle se doute qu'il soit déjà au courant. « En effet, votre Majesté. Si les Tyrell ont eu une quelconque ... Amitié pour la personne de votre frère, il s'agit là d'une époque révolue. » confirma-t-elle en hochant la tête, songeant à ces années sur lesquelles ils avaient tous tiré un traits dès que l'ordalie avait rendu son jugement. « Willos n'a eu de cesse de me dire sa déception d'avoir été berné par un homme qu'il pensait être son ami et dont il ignorait les intentions morbides. » ajouta-t-elle en regardait la pièce autour d'eux, craignant d'apercevoir à nouveau la colère ou la suspicion dans le regard du souverain. Il était vrai que la réaction de Willos ne s'était pas fait attendre et dans leurs rares échanges au sujet du prince déchu, le jeune suzerain du Bief, ne mâchait pas ses mots, sans doute blessé par cette amitié détruite qu'était la leur. Quand à elle, elle ne savait plus quoi penser: ses dieux l'avaient abandonné à son sort alors qu'elle n'avait commis aucun crime, que dire alors d'une ordalie censé représenter le jugement des Sept ? Innocent ou non, le roi avait tranché et lorsque le bateau emmenant Viserys Targaryen au loin avait quitté Port-Réal, elle savait que celui qu'elle estimait tant était désormais le tabou d'une cour chamboulée.
La princesse déglutit avec difficulté, ignorant si elle pouvait se permettre les familiarités qu'il lui avait, autrefois, accordé. « Des noms troublent-ils votre Majesté ? » demanda-t-elle, s'interrogeant sur les fous qui avaient été suffisamment bêtes pour se faire prendre en pleine trahison à la Couronne. Cela expliquait peut être la nervosité d'Aegon, depuis son retour ? Toutefois, Margaery n'était pas mécontente de voir la colère de Rhaegar Targaryen se déverser sur d'autres qu'elle. Alors même qu'elle se détendait, la voix amère du Roi s'éleva à nouveau, la rappelant à sa situation si délicate. Le doigt qui se posa sous son menton, relevant le regard mordoré de la bieffoise vers ceux, d'un violet presque de glace, du souverain, était ferme, implacable. Elle avait le sentiment qu'il tentait de lire en elle, de chercher dans ses yeux, un seul indice lui indiquant qu'il faisait une bêtise ou, au contraire, le bon choix. Elle retint ses tremblements, mais ses orbes claires, elles, la trahissaient. Elle avait eut si peur pour sa vie qu'elle ne parvenait à imaginer qu'il puisse tourner cette page si promptement. Lorsqu'il la lâcha, elle sentit ses mains frémir. « Je remercie la bonté de votre Majesté. Je peux vous assurer que je ne cherchais à vous apporter quelconque tourment et que cela ne se reproduira plus. » dit-elle alors, une part d'elle soulagée de savoir ses angoisses derrière elle mais une autre l'intimant encore à la méfiance. C'était une promesse qu'elle pouvait tenter de tenir, mais sur laquelle elle n'avait aucune prise. Seule moyen d'apaiser la situation: se faire oublier quelque temps. Il ne pouvait être que bénéfique de se faire discrète afin que la pression ne retombe et que l'histoire soit oubliée. Mais une voix, insidieuse, lui murmurait de demeurer sur ses gardes ... L'union. Voilà ce qui l'avait décidé. Peut être que le retour de Viserys n'était pas une si mauvaise chose puisque face à la menace qu'il représentait, elle était invitée à faire front commun avec le reste de la Mason au dragon. Elle hocha la tête rapidement. « Ma loyauté est votre. Depuis toujours, votre Majesté. » assura la brune sans une once du sourire qu'on lui connaissait habituellement. « Mon devoir est envers vous autant qu'envers mon époux. » ajouta-t-elle. De part son mariage, elle devait une obéissance absolue à Aegon, son seigneur et maitre, bien qu'il ne l'ai jamais traité comme sa possession. Elle était doublement liée par serment à cette maison: celui de l'allégeance des Tyrell, celui de ses voeux, publiquement prononcé dans le Grand Septuaire. Et maintenant, par Aemon, elle leur était liée par le sang. Jamais elle ne permettrait une quelconque menace de s'approcher de son enfant. Qu'elle porta le nom de Targaryen ou non.
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Invité
Soit, si vous le dîtes. Je verrais bien avec votre frère si votre discours corrobore avec le sien, dit-il en lui souriant, sourire glacial bien plus que chaleureux et rassurant.
Abandonnant le regard de Margaery, Rhaegar observa la pièce d’un air absent tandis que Margaery voulait s’enquérir d’éventuels noms de traîtres que le Roi aurait déjà à l’esprit. Et tandis que son regard s’égara dans la contemplation de fruits posés sur un plateau d’argent sur une table en bois d’acajou, il répondit d’une voix à peine audible :
Vous n’avez pas encore regagné suffisamment ma confiance pour que je vous confie cela.
Clignant des yeux, il parcourut une dernière fois la pièce du regard et reposa ses yeux sur la silhouette de sa belle-fille qui lui assurait pourtant à nouveau sa loyauté. Cette fois, Rhaegar leva sa main droite et la posa délicatement sur les cheveux de la jeune femme avant de la faire glisser vers sa joue qu’il caressa de son pouce :
Que voilà de belles paroles, ma Dame. Je suis fort aise de les entendre…dit-il d’une voix douce et chaleureuse avant qu’elle ne devienne soudain aussi dure et cassante que de la glace : Rappelez-vous-en et surtout, ne me décevez plus. Je n’accorde jamais de seconde chance.
Sa main quitta la joue de la Rose devenue Dragonne puis il tourna les talons et quitta la pièce d’un pas rapide, ouvrant la porte à la volée et l’envoyant avec fracas cogner contre le mur. Puis il disparu dans les couloirs du Donjon Rouge, sa Garde Royale derrière lui, sa cape noire brodée de rouge virevoltant dans son dos.
©️crack in time
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Margaery Targaryen & @Rhaegar Targaryen
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Retrouvant un de sa contenance habituelle, Margaery hocha la tête à la mention de Willos. Elle ne redoutait nullement ce que son aîné pouvait avoir à dire, tant sur elle que sur les relations qu'il avait autrefois entretenu avec le prince déchu. La Rose savait combien son grand frère s'était senti trahi, déçu, du résultat de l'ordalie. Lui qui partageait la foi aveugle du Bief ne voyait nullement la part humaine et fragile, aléatoire, de ce genre de combat. Elle n'avait jamais réellement prit position face au procès, incapable de renoncer aux souvenir amicaux du dragon de l'Est ou de trahir son mari. Cependant, pour Willos, la perte du champion de Viserys Targaryen valait un aveu d culpabilité. Les dieux avaient parlé. Les dieux avaient choisit. Qu'étaient-ils pour remettre en question le choix des Sept ? Si le champion du prince avait perdu c'est que les dieux voulaient un châtiment et Willos s'était rangé à la décision royale, bannissant de ses discussions, le nom de celui qui était, à ses yeux, un traitre. Margaery se doutait qu'au delà de sa grande piété, c'était surtout la déception qui guidait son frère, lui qui avait tant misé sur cette amitié, sur la vision qu'il partageait autrefois avec le dragon de l'Est. Aussi hochait-elle la tête, sachant que jamais Willos ne défendrait le retour de cet ami déchu, de celui qui avait abusé de leur confiance à tous. Cependant, La jeune femme s'inquiétait plus de l'état de son frère, affecté par la perte de l'enfant que portait Daena quelques jours auparavant. Fier, elle savait qu'il faudrait plusieurs semaines pour que le couple se relève d'un tel drame. Elle même vivait encore pleinement le deuil du premier enfant qu'elle avait porté et qui, bien que mort lorsqu'il avait quitté son ventre, ne parvenait à s'effacer de son coeur. Par chance, Daena et Willos avait le petit Matthis, leur fils, l'héritier de Hautjardin assurant la lignée Tyrell. Une raison pour les Roses de continuer de croitre malgré la peine d'une fleur tombée trop tôt.
Elle ne perdit pas cette flamme, brulante, lorsqu'il se tourna pour lui conseiller, froidement, de ne pas se retrouver à nouveau dans pareille situation. Une semaine plus tôt, sans doute aurait-elle tremblé comme une feuille, mais elle se contenta de baisser la tête, obéissante. « Bien sur, Votre Majesté. » lui répondit-elle alors avant d'observer le départ de son beau-père en silence. Seule dans la pièce, Margaery se tourna vers la fenêtre: malgré le ciel gris de l'hiver, il lui semblait qu'une nouvelle chaleur naissait au creux de son ventre tandis que le soulagement ôtait de ses épaules, un poids devenu pesant. Une bonne chose de faite, songea la jeune fille, soulagée à l'idée de ne pas avoir à plaider publiquement sa cause, ignorant comment prouver son innocence face à des preuves qu'elle n'avait jamais vu. Mais ce n'étai qu'un sursis, et elle le savait. Au moindre faux pas, Rhaegar Targaryen la jetterait dans la fosse au lion: qu'importe qu'elle soit la mère de son petit-fils ou la soeur du suzerain bieffois. Il fallait qu'elle se protège, qu'elle trouve un moyen de se rendre à nouveau intouchable malgré les ombres de l'avenir qui se dessinait. Elle avait encore le regard dans le vide lorsque Janna se risqua à revenir dans la pièce, songeant que le silence soudain devait signifier le départ du Roi. Dans ses bras, Aemon, peu décidé à faire sa sieste. Margaery prit son fils contre son coeur, le serrant comme si jamais elle n'allait le revoir. Jamais elle ne laisserait Port-Réal et la couronne détruire son précieux petit dragon. Jamais elle ne laisserait l'ombre qui planait au dessus du Roi s'abattre sur lui, dut-elle fuir vers des contrées lointaine, elle s'assurerait qu'Aemon soit reconnu pour son rang et qu'il n'ait à subir les foudres d'un grand-père méfiant ou la folie qui semblait inhérente aux dragons.
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