Don't leave me alone in this world [Ft. Oberyn Martell]

Unexpected Guests – Part 2

- De l’autre côté du lit !

Tandis que les petits rires ne cessaient de s’échapper de l’endroit où des petites filles se cachaient, prêtes à bondir sur leurs parents, Oberyn accueillit avec un sourire le murmure de son amante et regarda du côté du lit. Voyant Ellaria s’avancer vers le lit où elle s’allonge, Oberyn fut plongé dans ses pensées les plus lointaines. Le climat de Lancehélion. Les rires des enfants. La chaleur du soleil dornien. Le quotidien auprès de son amante et de ses filles. Cela lui avait tellement manqué et il savait qu’il allait devoir abandonner tout cela dans peu de temps. En arrivant à Lancehélion la veille, cela faisait bien trois ans qu’il n’avait pas revu Obara, Tyerne, Elia, Obella et Dorea. Elles avaient toutes grandies, mûries, changées. Son absence loin d’elle était perçue différemment selon ses filles et celle qui semblait le plus lui en vouloir était Elia. Cela n’avait pas étonné le prince connaissant le caractère fort de la jeune Sand. Mais il savait qu’elle lui pardonnerait un jour, comme à chaque fois. Si cela pouvait lui faire de la peine de décevoir ses filles, Oberyn faisait toujours l’effort de se rattraper. Cependant, son retour à Port-Réal allait être obligatoire. Il était maître des Lois, conseiller de Rhaegar. Il avait des responsabilités, servait les intérêts de Dorne à la capitale et ce, même si son frère Doran souhaitait qu’il reste définitivement à Lancehélion. C’est d’ailleurs en pensant à lui qu’il revint à la réalité, peu pressé d’aller s’entretenir avec son frère dans quelques heures. Ses yeux se posèrent sur la plus belle des créatures qui lui était permis de voir, d’aimer, de chérir et de désirer. Celle-ci, allongée sur le lit, prit une voix faussement apeurée et dit en direction du prince dornien.

- J’ai l’impression que le bruit vient d’ici, mon Prince !

- Ne vous en faites point, mon aimée, je m’en vais de ce pas découvrir qui ose provoquer ce bruit.

Oberyn avait pris un ton chevaleresque, regardant son amante avec un grand sourire. Le rire était présent mais il le retint tandis que celles qui soupçonnaient être Dorea et Loreza rigolaient de plus belle. Par ailleurs, Oberyn imaginait plutôt Loreza rigoler et Dorea l’en empêcher, désireuse de surprendre ses parents sans se faire prendre. Ainsi, le prince s’avança à son tour vers le lit tout doucement. Et si auparavant il entendait que des petits rires, des voix s’élevèrent, de toutes petites voix de jeunes enfants. Il reconnut la voix fluette de Loreza et celle plus impérieuse de Dorea, demandant à sa sœur de rire moins fort. Oberyn était amusé et tandis que les deux petites espéraient surprendre Ellaria sur le lit, le prince se coucha silencieusement au sol au bout du lit. Rampant jusqu’à apercevoir un petit pied, il attendit quelques secondes. Et au moment où Dorea sauta sur le lit pour faire peur à sa mère, Oberyn saisit la jambe de Loreza et la prit dans ses bras, l’emprisonnant. Se relevant, il fit face à Dorea qui rigolait et son amante toujours sur le lit. Loreza dans ses bras se débattait et riait également de bon cœur. Quelle joie ! Quelle joie de vivre ce genre de moment avec ses filles. Oberyn était comblé, aimé, réconforté. Bien que ses tracas refaisaient surface à chaque minutes, il profitait de ces petits moments de joie avec Ellaria et ses filles car cela n’allait pas durer et il le savait. Il s’approcha alors du lit, y déposa Loreza et s’allongea à leurs côtés.

- Ta sœur n’est pas encore aussi discrète que toi, Dorea.

Après avoir embrassé ses filles, plongé son regard dans celui d’Ellaria lui disant, sans un mot, qu’il l’aimait plus que tout au monde, Oberyn se releva du lit et remit en place sa tunique. Aujourd’hui, il allait s’entretenir avec son frère. Cela ne l’enchantait pas plus que cela mais c’était son devoir et il se devait de le faire. Des choses importantes devaient être discuté entre les deux frères. Les intérêts de Dorne étaient en jeu, l’avenir de la paix l’était aussi. Les tensions palpables devaient s’apaiser. Oberyn ne voulait pas d’une guerre. C’était impensable et il savait Doran assez intelligent et stratège pour ne pas aller sur ce terrain-là avec Rhaegar. Faisant de nouveau face à ses deux filles et sa compagne, il ne put masquer son désarroi quant à l’idée de les abandonner. Non pas là maintenant pour aller voir Doran. Nul doute qu’il les retrouverait pour le repas mais bien lorsqu’il devrait rentrer à Port-Réal, seul, s’éloignant de tout ce qu’il aime. Ses rigolant, il leva une main pour signifier le silence et il leur dit.

- Dorea. Loreza. Mes soleils. Je vous confie votre mère. Je dois aller voir votre oncle, le Prince. Prenez soin d’elle jusqu’à mon retour.

Il fit un clin d’œil à Ellaria tandis que Loreza bondit du lit pour atterrir dans ses bras. Couvrant le visage de son père de bisou, elle finit par le prendre dans ses bras et lui offrir un câlin des plus agréable, réchauffant le cœur du dornien. Loreza rejoignant son aînée sur le lit, Oberyn invita Ellaria à le suivre jusqu’à la porte de leur chambre. Il la prit dans ses bras, l’embrassa avec passion, lui murmura un « Je t’aime… » puis, prenant ses mains, poursuivit plus audiblement.

- Je vous retrouve pour le repas, les filles et toi. Mon entrevue avec Doran risque de durer un certain temps… temps, qui, je l’espère, sera clément avec nous, mon amour, nous permettant de nous retrouver...

Car Ellaria Sand manquait terriblement à Oberyn, seul à Port-Réal. Ce n’était plus la même chose sans sa moitié à ses côtés. Oberyn se sentait seul, incomplet, parfois triste bien qu’il ne le montrait guère. Il avait ardemment désiré son retour auprès de son amante et il espérait avoir quelques semaines de répits avant de retourner à la besogne qui l’attendait à Port-Réal. Un dernier baiser, un dernier regard, un dernier clin d’œil, un dernier sourire et le prince de Dorne quitta sa chambre se dirigeant alors vers les appartements de son frère.

Don't leave me alone in this world