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Do you ? | ft. Owen

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An 300. Lune 8. Semaine 2.
If hatred strikes you, if you get accused, thrown to the lions, you can expect one of two reactions from people who know you: some of them will join in the kill, the others will discreetly pretend to know nothing, hear nothing, so you can go right on seeing them and talking to them. That second category, discreet and tactful, those are your friends.

La reconnaissance et la tendresse au fond de ses prunelles, teintant sa voix, la Rose Dorée remercia la Dame des abeilles de l'avoir guidé jusqu'ici. Ce n'était une demande exigeante, mais la jeune femme des Essaims aurait pu refuser ; elle en avait tout à fait le droit et Loras n'aurait même pas insisté. Ici, au milieu de son Bief natal, il était revenu comme un étranger qui n'avait pas le droit d'informer qui que ce soit  ni de  sa provenance ni son nom. Si Ellyn voulait le voir ici, il n'en allait peut-être pas pour son fiancé, maître des lieux. Il ne doutait pas – il ne voulait pas douter – de l'amitié que lui portait le Tyssier. Sa venue, cependant, n'avait pas été prévenue en bonne et due forme et elle n'apportait pas avec elle que de bons présages. Loras, jamais, ne reviendrait silencieusement, comme un cheveux délicatement tombé sur une soupe. Il voulait que le monde le voit. S'il pouvait compter sur beaucoup d'âmes, il savait bien que plusieurs autres ne voulaient plus de lui ni d'aucun autre Tyrell. Owen pensait-il aussi ? Il ne pouvait le savoir. Presqu'une année entière s'était écoulée depuis son départ. Les lunes passaient et le temps n'arrangeaient pas toujours les choses, emportant avec lui les espoirs et les couleurs de l'été ; nos existences, accompagnées de leur futilité, les suivront un jour. Douze lunes, ce n'était pas beaucoup au cours d'une vie, mais en laissant derrière nos tous les gens qu'on aimait, elles paraissaient être une éternité. Ce qu'il avait connu avait certainement changé ; sa mère, son frère, sa place à Hautjardin... Le regard fixant son amie qui s'éloignait, ombre ondulant parmi celles qui avaient quitté l'audience qui venait de se terminer, il déglutit, hésitant. Cette incertitude n'était pas dans sa nature, mais il craignait ce qu'on lui dirait, la réaction qu'on aurait. Que dirait-il à Owen, après tout ? Bien des choses, pourtant... Le Tyrell secoua vaguement la tête, soupirant presque silencieusement.

Le temps était une chose si précieuse qu'il ne valait pas la peine de le perdre à hésiter. C'était ce qu'on lui avait toujours enseigné.  Pourtant, le Tyrell hésita encore un moment avant d'entrer dans la pièce où se trouvait l'objet de sa visite.  La Rose Dorée passa ses longs doigts à travers sa masse de cheveux bouclés, ramenant vers l'arrière quelques insolentes mèches qui lui tombaient dans les yeux. Un fin sourire sur son doux visage, il s'efforça à ranger dans le coin de sa tête toutes ces pensées qui l'empêchaient de suivre son habituelle impulsivité. L'adolescent, comme une bouffée d'air frais, récupéra cette confiance qui était sienne. Un air si sûr et si impudent tachait son visage, contrastant drôlement avec ces vêtements qui n'avaient rien de ceux qu'il portait autrefois. Ces rustres étoffes, il s'y était habitué, il n'avait pas eu le choix. Même s'il avait récupéré ses satins et ses dorures, entre les murs de La Treille, il n'avait éprouvé aucun problème à revêtir ce genre d'habits et la gêne qu'il ressentait quant-à ceux-ci était mineure comparée à ce qu'elle aurait été avant. Dans la pièce qui n'accueillait que lui et son ami de toujours, ses pas raisonnaient, faisant acte de sa présence. Sa démarche n'avait rien perdu de sa droiture et de sa confiance. Le jeune homme ne s'approcha pas trop de l'autre biefois, préférant maintenir les distances pour le moment. Quelques pas et il s'arrêta, le regard fixé sur son ami et un sourire légèrement moqueur aux lèvres. « Il paraît que je suis mort.» Un rire furtif accompagna ses mots. Il secoua la tête en jugeant l'absurdité de ces rumeurs. Ne savaient-ils pas qu'il fallait plus qu'une fuite à Dorne – ou n'importe où ailleurs – pour tuer Loras et Margaery ? Qu'ils étaient naïfs.  «  Je me sens pourtant trop vif pour un mort ! » Le jeune homme étendit ses bras qu'il regarda rapidement, mimant un air surpris par sa non-mort. Exagérant son jeu, il tâta ses avant-bras et son torse avant de récupérer l'air sérieux qui l'avait accompagné à l'entrée de la pièce.

Reposant son regard sur son ami, il fit quelques pas dans la pièce avant d'aller s'accoter dos contre le mur en pierres, les bras croisés contre son torse. L'air vaguement nostalgique, ses lèvres se pincèrent l'une contre l'autre. L'instant de quelques secondes, ses prunelles se fixa sur le sol, détaillant ses bottes. « Il me semble que la dernière chose que je t'ai dite est que nous nous reverrions un jour. » Ses iris retrouvèrent la silhouette du Tyssier. « J'ai tenu parole. » Un sourire en coin, il piétina vaguement le sol comme il le faisait à chaque fois qu'un petit stress le secouait. « J'ai eu l'occasion d'écrire à Ellyn. Je ne sais pas si elle t'en a glissé quelques mots ? »  Qu'elle ne l'ait pas fait ne l'étonnerait même pas, à vrai dire. Il savait qu'Ellyn était capable de tenir des secrets et vu comment elle semblait l'apprécier depuis si longtemps, elle n'oserait probablement pas tenter de mettre sa vie en danger. Elle était si douce, cette abeille, et il était, au fond de lui, particulièrement heureux qu'Owen soit le fiancé de cette charmante dame. Son dos contre le mur et ses yeux balayant la salle, il éprouvait une drôle de sensation à l'arrière goût sucré et amer. À la fois content d'être ici, il ne pouvait s'empêcher de se laisser ronger par la haine et la colère qui brûlaient au fond de lui à la pensée d'un Bief qui lui avait glissé entre les doigts ; entre les doigts des Tyrell.


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Do you ?

An 300, Lune 8, Semaine 2- Froide-Douve - Bief



Loras Tyrell & Owen Tyssier

Le jeune homme observait calmement par la fenêtre la cours intérieur de Froide-Douve. Son cerveau était en pleine ébullition. Il n'avait pas eut d'audience aujourd'hui. Tout était calme, lui semblait trop calme mais était-ce vraiment une raison de s'en plaindre ? Il avait récupéré sa sœur et allait bientôt épouser une dame de qualité aussi intelligente que charmante pour qui il nourrissait de réels sentiments. Cela lui laissait le temps de réfléchir. Le Bief était calme mais il ne possédait plus son emprise sur les Hightower et la Reine Rhaenys semblait toujours confortablement installée sur son trône. Droit comme un I, les mains jointes dans le dos, il analysait chacune des possibilités qui s'offraient à lui lorsque l'on vint le perturber dans sa réflexion. La voix qui se fit entendre semblait sortie tout droit du passé. Pendant un instant, il crût même avoir rêvé ou avoir assisté à une manifestation fantomatique, un vestige du passé qui se rappelait à sa mémoire auditive ! L'araignée se retourna et trouva Loras Tyrell devant lui. Il était là, bien vivant  et semblait s'amuser de la situation. Si Owen n'était pas passé maître dans l'art de garder son sang-froid, il aurait très bien pût exulter de colère, voir même gifler son ami pour sa simple présence et l'impertinence qu'il affichait en ce lieu.

«Tu parles beaucoup et bien trop pour un mort. Pourtant tu ne sembles pas ressembler à ces vieilles légendes que l'on raconte sur les créatures qui vivent derrière le Mur.»

Le regard d'Owen était neutre. Il s'avança vers Loras et planta son regard dans le sien, explorant ses pupilles. Il bougea ensuite très rapidement et l'enlaça comme un frère avant de murmurer quelques simples mots. Rien ne servait de trop manifester sa joie. Des effusions et des cris de surprises pouvaient attirer l'attention sur cette pièce ce que le Seigneur des lieux ne désiraient pas. Prendre ses précautions et faire preuve de prudence avait toujours été une façon de procéder qu'il affectionnait.

«Heureux de te savoir en vie mon vieil ami. Tu ne peux imaginer comment cette nouvelle me ravit.»

Reculant de quelques pas, il se demanda pourquoi il ne s'était pas adressé directement à lui plutôt qu'en informant sa fiancée ? C'était étrange. Ne lui faisait-il plus aucune confiance ? Etait-il venu ici dans une raison précise comme il l'avait fait à Villevieille ? Ce n'était pas pour lui causer du tort. Ellyn ne l'aurait pas permis et Loras était loin d'être un manipulateur né. Sans doute avait-il besoin de l'aide du Tyssier pour le sortir d'un fâcheux faux pas. A savoir ce qu'il désirait réellement, c'était une tout autre question.

«Tu n'es pas venu jusqu'ici pour me parler de ma fiancée je présume. J'ignore ce qui me vexe le plus. Le fait que tu sois arrivé jusqu'ici sans encombre ou le fait que tu ne te sois pas adressé directement à moi au lieu de passer par ma chère et tendre Ellyn.»
Le jeune homme s'installa calmement derrière son bureau et posa ses coudes sur la table, joignant le bout de ses doigts d'une main sur le bout de leurs homologues de l'autre main. Son regard était perçant et analytique.

«Tu es soit fou, soit je jouis auprès de toi d'une confiance aveugle. Osez te présenter à moins, en plein cœur de mon fief est très risqué. Comment se porte ta sœur ? Qui est au courant de ta venue en ce lieux ? Plus important : que me désires tu de moi, Rose fantôme ? »

Loras était un fantôme. Une personne prétendue morte mais qui revenait à lui. Personne ne ferait peut-être le rapprochement mais s'il comptait rester plus longtemps à Froide-Douve, il devrait songer à changer son apparence quelque peu pour éviter toute suspicion. Une barbe et une autre couleur de cheveux aurait très bien pût faire l'affaire !

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An 300. Lune 8. Semaine 2.
If hatred strikes you, if you get accused, thrown to the lions, you can expect one of two reactions from people who know you: some of them will join in the kill, the others will discreetly pretend to know nothing, hear nothing, so you can go right on seeing them and talking to them. That second category, discreet and tactful, those are your friends.

Les iris de la Rose Dorée ne lâchèrent pas celles d'Owen. À travers ces prunelles qu'il connaissait bien il tentait de prévoir la réaction qu'aurait l'Araignée. Le contrôle que l'autre exercait sur son propre être fascinait Loras qui n'arrivait pas à déchiffrer quoi que ce soit au fond de ces yeux muets. Se fâcherait-il, s'offenserait-il ? Loras ne doutait pas de la probabilité que ça se produise. Personne n'apprécierait la légèreté du Tyrell face à cette situation vraisemblablement grave ni la façcon dont il était débarqué comme un cheveux sur la soupe. Le sourire narquois collé sur ses fines lèvres roses, sans se soucier des ressentis de son ami, de comment il avait pu digérer sa disparition – l'absence et l'incertitude – , il restait planté là sans dire un mot. Clairement, le jeune homme n'aurait pas réagit de la même façon face à sa chère maman. La surprise ne manqua pas de le secouer lorsque le Tyssier bondit, l'enlaçant comme le ferait un frère. Cette réaction ne lui était même pas passée par l'esprit. Il avait pensé à la droite au visage ou à ce qu'on l'ordonne de quitter la pièce, mais pas à ça. Drôlement, ça lui fit chaud au cœur. Les bras écartés et légèrement soulevés, il hésitat un instant avant de serrer ses bras autour de son ami, une petite tape se perdant sur son dos. Un sourire à mi-chemin entre la nostalgie et l'incertitude décora son visage, remplaçant la moquerie qui y faisait office. À l'instant, il voulu marmonner qu'il était tout aussi heureux d'être en vie, que ça le surprenait tout autant – et ce n'était, en soi, pas un mensonge. Sans tenter de le retenir – heureusement, comme ça n'aurait très certainement pas manqué attirer les moqueries de son ami – , il le laissa s'éloigner, le regard toujours fixé sur lui, descendant finalement sur le sol, un instant. Oui, pourquoi n'avait-il pas écrit à Owen ? Lui qui pourtant n'avait pas manqué faire confiance à Daemon, poussé par une naïveté effrayante.  «Ne soit pas vexé, mon ami. Si j'ai préféré communiquer avec Ellyn, c'est non seulement car je lui ai promis, mais également puisque c'était beaucoup plus subtil ; personne ne m'a informé, jusqu'à tout récemment, que tu n'étais plus aux côtés des Hightower. » L'adolescente haussa les épaules, relevant ses prunelles vives sur l'Araignée. Le sourire narquois qui avait quitté son visage ne tarda pas à se réinstaller, tachant sa voix au passage. « L'information se transmet mal, vois-tu, sur les fermes de Dorne. » Ces mots sortirent de sa gorge comme de fines lames de couteaux. Il n'aimait pas penser à cette situation qu'il avait vécue, à la honte qu'elle avait apportée avec elle. Passer de noble vivant au cœur du plus beau château de Westeros à paysan au cœur des montagnes Rouges, c'était particulièrement drastique.

Loras n'en pouvait plus de rester immobile, ses yeux encore posés sur son ami qui s'éloignait. Le chevalier s'écarta du mur, les mains croisées dans son dos. Quelques pas se perdant dans la pièce, son regard s'abreuva des détails qu'il n'avait jamais vus auparavant. Les choses changeaient avec le temps : à l'époque, le Tyrell n'aurait apporté qu'une vague attention à ces futilités, à ces murs qui n'avaient rien de bien particulier. Ils n'étaient pas vêtus de détails extravagants comme l'était le château de Hautjardin, mais il y trouva un réconfort qu'il n'avait jamais eu entre les murs de bois rongés par la chaleur de Dorne et l'odeur de chèvre qui l'embêtait. C'était différent lorsqu'il partait, mais comme il finissait toujours par revenir... Le jeune homme soupira doucement lorsque son attention qui en avait assez de divaguer retourna sur son ami. Réfléchissant vaguement, il laissa le silence planer. «Fou, certainement. Mais je n'ai aucune raison pour ne pas te faire confiance, Owen. Ce n'est pas toi qui a vendu ma tête à la salo -  Reine du Sud en échange d'une fiancée. Pourtant, tu ne peux pas dire que tu ne savais pas que peu de temps après notre tête-à-tête ma sœur ne serait plus dans les geôles de Villevieille. » La façon  dont Loras parlait au sujet de Willos n'était ni agressive, ni frustrée. Au contraire, elle semblait porter en elle une blessure. Le genre qui s'ouvrait lorsqu'on constatait qu'on ne pouvait faire confiance à quelqu'un dont le même sang coulait dans les veines. Il déglutit. Pourtant, il ne savait pas si la poule venait avant l'œuf ou inversement. Les informations qu'on lui avait transmises n'étaient peut-être pas tout-à-fait justes et probablement que Willos avait été forcé à se fiancer après l'avoir dénoncé et non l'inverse. Il était indéniable, cependant, que se forger une opinion n'était pas chose simple lorsque nous n'avions qu'un seul point de vue qui, en plus, n'était pas forcément objectif.  

Le jeune homme brisa finalement la distance entre lui et le bureau où son ami s'était installé. Le bruit de ses pas contre le sol pour briser son silence, il écouta les mots que l'autre lui lança, ces questions qui semblaient futiles mais qui n'en étaient pas moins nécessaires. En l'entendant parler de sa sœur, Loras baissa les yeux. Son arrivée à La Treille datait de presque deux lunes, mais Loras était loin d'être moralement passé par-dessus l’événement qui avait conduit sa sœur jusqu'à lui. Discrètement, il mordilla ses lèvres avant d'inspirer longuement et de récupérer une posture droite et solide. « C'est compliqué à dire, Owen. Ma sœur se porte bien physiquement. Elle est toujours aussi belle, ce n'est pas à nier. Cependant, les rumeurs disaient vrai.  Je suis oncle, désormais.  Il est en très bonne santé et je ne peux que croire qu'il grandira comme il se doit. Aeryn ; c'est son prénom. » Un sourire tendre et doux s'installa sur son visage. Il ne savait exprimer en mots la joie qu'il ressentait quand il voyait son neveu. Cet enfant n'aurait pas de père, mais il souhaitait que sa sœur le laisse agir en tant que figure masculine. Il souhaitait pouvoir aider cet enfant à s'en sortir dans ce monde qui ne serait pas toujours doux. Malheureusement, cette émotion s'estompa rapidement au moment où sa voix éclata à nouveau. « Émotionnellement, je ne sais pas réellement... J'ai été stupide. J'aurais dû t'écouter, ne faire confiance à personne si ce n'est qu'à moi-même ou à ma sœur. Nous avons été trahis. Par ce bâtard de Dorne, de la Grâcedieu. Tu sais certainement qui il est, qui il est pour moi... Par ma faute, l'homme qu'elle aimait est mort.  Je sais qu'elle ne me le pardonnera jamais totalement, mais je ne peux pas le lui reprocher. » Ses mots étaient rapides, presque trébuchants.  Son regard ne pouvait assumer d'être fixé sur son ami, de peur du jugement. Le jugement n'était pas un fait qu'il craignait, normalement, mais comme il concernait ce qu'il possédait de plus précieux, le poids qu'il aurait sur ses épaules serait insupportable.  « Margaery est au courant de ma venue ici. Mon oncle, Paxter Redwyne, l'est également. Je l'ai aussi mentionné dans une lettre à Rosemary Orme. »

Si Loras s'était déplacé jusqu'à Froide-Douve, ce n'était pas sans raisons. Cette venue, il pouvait la justifier de toutes sortes de façons. Cependant, il ne savait pas comment amener la principale sur la table. Quels mots choisir, comment se montrer persuasif, mais pas trop insistant... La Rose Dorée n'était pas particulièrement douée à ce niveau, mais elle n'aurait pas le choix de faire des efforts. L'adolescent en convenu qu'il vaudrait mieux pour lui d'attendre la fin de la conversation, ou le cours naturel des choses, avant d'exposer sa plus grande motivation. Pour l'instant, il se contenterait des utilités de base. Ses longs doigts fins se posèrent contre le bois du bureau de son ami, pianotèrent sur ce dernier alors qu'il se déplaça un peu vers la gauche pour se trouver face au Tyssier. Gracieusement, son autre main rejoignit celle qui y était déjà, s'appuyant su bout des doigts sur le meuble. Il ramena ses yeux sur le jeune homme, inclinant légèrement la tête vers la droite. Réfléchissant encore un peu à ce qu'il étalerait sur la table en premier, ses lèvres se pincèrent. «Il y a plusieurs raisons qui m'emmènent ici. » Loras interrompit ses mots, un instant, avant de reprendre sa lancée. Ses doigts tapotaient encore le bois. « J'ai besoin d'e savoir comment se porte le Bief sous le règne des Hightower. Comment le peuple les assume. Ce que le peuple pense de la Reine du Sud et de son royaume. Peu importe la confiance que j'accorde à mon oncle, je ne peux ignorer le fait que ses propos ne vont que dans une seule direction très peu nuancée. » Son ton était ferme et ses mots pesés. Ce n'était pas la raison principale de sa venue, mais il valait mieux commencer doucement et entrer dans les détails plus tard. Le jeune homme soupira vaguement. « J'ai besoin de savoir tout ce que tu peux me dire, Owen. » Son regard récupéra celui de son ami.


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An 300, Lune 8, Semaine 2- Froide-Douve - Bief



Loras Tyrell & Owen Tyssier

D'une nouvelle façon Owen pouvait se vexer. Loras ne s'était pas gêné pour venir le trouver et chercher son soutien pour faire libérer Margery alors qu'il était conseiller de Rowen Hightower. S'il avait occupé une place similaire auprès du Roi Gunthor, cela n'aurait rien changé. Malgré le temps qui passait et sa prétendue mort, le chevalier des fleurs demeurait le même et avait toujours du mal à choisir ses mots avec autant de soin qu'il choisissait ses bottes lors des combats. Owen n'allait de toute façon jamais réussir à le changer.

«Le roi est moins enclin à recevoir mes conseils que ne l'était Rowen. Puis avec l'arrivée de mon mariage, il était naturel que je regagne mon domaine. A ce que je sache, le fait que je sois au service des Hightower ne t'as jamais gêné par le passé pour venir quérir mes services ou mon aide.»

Au moins, il savait maintenant où il s'était caché. Dorne était vaste et il était certainement difficile de retrouver la trace de quelqu'un dans cette contrée, sans doute même plus difficile au vu des gênes occasionnées par le climat. S'amusant de la réflexion du jeune homme, l'araignée y répondit avec un certain amusement.

«Si j'étais toi, je choisirais mes termes avec plus d'élégance et de discernement. Il me semble que le terme à la mode actuellement est « putain malfaisante ». J'ai ouï dire que des rhapsodes téméraires y consacrent déjà des chansons.»

De ce qu'il en savait les naissances de sang Targaryen étaient loin d'être toute viable. Si la cadette des Tyrell avait survécu à toutes ses épreuves et ensuite à son accouchement, il n'était pas pour autant convaincu que l'enfant lui aurait survécu. Il y avait beaucoup trop de paramètres à prendre en compte pour la survie de l'un comme de l'autre si bien qu'il préféra laisser Loras éclairer sa lanterne. La Tyrell était toujours vivante, avait donné naissance à un fils et demeurait toujours aussi resplendissante. Voilà qui avait de quoi le réjouir même s'il ignorait si son fils devait être considérer comme un danger ou un atout pour lui. Voilà encore une situation qui ne manquerait pas de poser pas mal de réflexions. La suite des propos de Loras était incohérents et demandait des éclaircissements.

«Un charmant jeune homme à la langue bien pendue que ce bâtard. Lady Olenna a souvent mis en avant ma présence d'esprit. Tu aurais dût plus écouter les leçons de ta grand mère Loras. J'ignore qui il est pour toi ? Tu m'excuseras mais je n'ai pas passé mon temps à faire espionner les morts. J'ignorai que ta sœur s'était éprise d'un nouvel homme. Qui était-il ? Sur quel fumier mes deux petites roses sont elles-aller prendre racines ? »

Après avoir prit connaissance des personnes été au courant de la survie de Loras, le jeune blond l'écouta à nouveau attentivement. Loras était venu ici pour lui poser des questions qui demandaient de simples réponses. A vrai dire, il aurait pût les trouver lui même s'il avait un peu creuser mais Loras n'avait jamais eu le nez fin.

«Le peuple se moque bien de nos querelles. Pour eux, être dirigés par la maison Tyrell ou Hightower ne change pas grand chose, sauf chez les gens directs de ces deux maisons. Chez les gens de nobles lignées c'est différent. Certains doivent vous regretter alors que d'autres doivent trouver plus légitime que la maison des intendants aient été destitués au profit d'une des plus anciennes et plus riches maison de nos contrées. Le peuple du Bief possède une certaine fierté d'avoir retrouver son indépendance et certains ne voient pas la reine Rhaenys d'un bon œil. Des rumeurs circulent comme quoi elle ne serait pas étrangère à la mort de son époux. Les sept bénissent ma personne d'avoir contribué à cette théorie. Rajoute y le petit éclat de voix au tournoi d'Harrenhal, où le bâtard de la Gracdieu a offert un couplet de juron à l'encontre de la Reine. Pour certains ces insultes ne devaient pas être proférer mais pour d'autres, elles possédaient la force des mots qui se murmurent tout bas. La Reine est jeune et son conseiller Aegor est une petite raclure dont il faut se méfier. Je pense qu'il suffirait de renverser quelques pots de Grégeois métaphorique pour que tout s'embrasse. Encore faut-il savoir où et comment. »

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Putain malfaisante... Le biefois marmonna ces mots entre ses dents, un léger soubresaut riant terminant sa moquerie. Si on avait le regard  perspicace, il était possible de remarquer le très furtif sourire qui s'était soulevé sur son visage. Il ne savait pas qui avait bien pu prononcer ces mots, mais peu importe qui cette personne était, elle était un tout petit peu son héro ou son héroïne temporaire. Il trouva, certes, les mots aussi bien choisis que lorsqu'il tentait d'insulter Garlan lorsqu'il était encore gamin, mais l'intention était là. Lorsqu'Owen affirma ne pas savoir qui le dornien était pour lui, Loras fronça les sourcils. Ah bon ? Owen avait passé tant de temps devant sa porte de chambre et il ne se souvenait même pas d'un type qui y était passé assez souvent, merci, pendant que le Tyssier était encore à Hautjardin ? Au moins, ça avait l'avantage de confirmer qu'il n'était pas aussi peu doué qu'on pouvait le penser dans l'art de cacher des choses. « Nous étions amants. Depuis près de six ans. » Le ton de Loras était neutre, beaucoup trop neutre pour être naturel. Le jeune home combattait mentalement pour ne laisser transparaître ni reliques d'amour ni colère insoutenable.  « Quant à ma sœur... Il s'agissait simplement d'un paysan qui ne nous a jamais voulu de mal. » Momentanément Loras baissa le regard. Il n'aimait pas avoir à mentir –  rien ne l'empêchait cependant d'y arriver assez bien – , mais il savait qu'il n'avait pas de temps à perdre sur des futilités et essayer de dire à Owen qu'Elijah était peut-être Viserys Targaryen et risquer d'attirer une quelconque haine en était une. Loras se tut, laissant toute la parole à Owen. Si une chose n'avait pas changé, c'était l'irritation que ressentait le jeune homme lorsque l'autre biefois parlait, comment tout semblait logique et rationnellement simple pour lui. Là où Loras cherchait des significations cachées, Owen n'y voyait que le vrai : ce qui était était tel qu'il était et sans plus. Vaguement, le jeune homme hocha la tête, les doigts qui pianotaient toujours sur le bois du meuble. Simplement en l'écoutant sagement, il eut la confirmation de choses qu'il pensait déjà et également celle qui affirmait que la Reine du Sud avait été sacrée Putain Malfaisante par cet homme qu'il aimait tout autant qu'il détestait.  

La jeune rose inspira. Il y avait bien longtemps qu'il n'avait pas eu à employer de belles phrases, des mots bien choisis. On n'en avait pas de besoin lorsque nous n'étions supposément que de simples paysans dorniens. Ses regards doux et ses mots mielleux, Loras n'avait pas arrêté de s'en servir pour autant. Cependant, ça n'avait jamais rien eu à voir avec la façon dont il se jouait de son monde lorsqu'il était encore à Hautjardin. Le jeune homme ne craignait rien, cependant : il finirait bien par reprendre l'habileté bientôt. Ses mains finirent par abandonner le bureau de son ami, se rangeant à nouveau derrière son dos. « Peu importe qui tentera quoi que ce soit contre la Reine, il ne pourra le faire seul. Il faudra derrière lui autant d'hommes que possible, plus d'attaques que nécessaires. Seuls, nous ne somme rien. À plusieurs, notre voix pourrait porter si loin. » L'air collé au visage de Loras indiquait qu'il savait très bien que ses propos étaient si évidents qu'ils en crevaient les yeux, mais il jugeait nécessaire de les rappeler pour mieux enchaîner. Toujours immobile face au bureau, son regard se leva au plafond alors qu'il soupira à nouveau. « Si ce que Daemon a dit est réellement ce que beaucoup pensent en silence, il nous faut réveiller ces voix. Les empêcher de rester meurtries dans leur silence. Nous avons besoin d'elles : la Reine est une Targaryen. Il viendra bien le jour où elle finira par subir les mêmes bouffées délirantes que ses ancêtres. Mais le peuple est un troupeau de chèvres: toujours il se range du côté de la facilité, niant ce qui est le mieux pour lui. » Chacune de ses phrases portait un point final, sa voix était à la fois douce, mais non pour le moins sérieuse. Les sourcils froncés, le fatalisme qu'apportait sa dernière phrase le dérangeait. Un peuple ancré dans ses idées n'était pas toujours simple à déraciner, disait-on. Il n'était certainement pas celui qui changerait les pensées et les mœurs, mais rien ne l'empêchait de vouloir se trouver en premier plan. Si la dernière rencontre qu' il avait eu avec son ami s'était fermée sur un Loras un peu hésitant et plutôt désorganisé, celle-ci s'ouvrait sur une Rose Dorée qui savait dans quoi elle s'embarquait, les conséquences qu'auraient ses gestes et ses paroles et qui réalisait l'ampleur de ses ambitions. Le jeune homme n'avait pas l'esprit stratège de sa grand-mère ou du jeune homme face à lui ni même l'habileté à la manipulation de sa sœur, mais il n'en restait pas moins têtu et ambitieux.

« J'ai quelque chose qui pourrait servir, Owen. » Un sourire en coin souleva la pommette gauche de l'adolescent, laissant voir une subtile fossette. Son regard vif portait désormais en lui une fierté nouvelle, l'assurance de porter le monde entre ses mains. Il contourna le bureau du lord de Froide-Douve, s'arrêtant à côté de ce dernier. Il ne brisa pas immédiatement le silence. Comme on lui avait entré de force entre les deux oreilles, pendant les deux dernières lunes, que les murs entendaient aussi bien que nous, il ne souhaitait pas parler à voix haute de ce qu'il comptait lui annoncer. Ce choix était particulièrement risqué, aussi, considérant qu'il avait déjà été trahi une fois ( d'ailleurs, il se demandait bien jusqu'à quel point : personne n'était venu les embêter à La Treille et comme la sécurité du Bief n'avait pas été amplifiée ça laissait supposer que le roi n'était au courant de rien ), mais Loras connaissait bien Owen. Cet homme semblait toujours choisir ce qui l'avantageait le mieux, ce qui lui permettrait de monter en importance. À l'instant, Loras pensait – savait – posséder des atouts  que les Hightower n'avaient pas et n'auraient jamais : la fidélité absolue de lord Paxter Redwyne et le cerveau de sa grand-mère. Sans demander s'il en avait le droit, Loras prit ce qui semblait être un parchemin vierge et une plume qu'il retrempa dans l'encrier. En de belles cursives, il inscrivit les mots suivants :  

Accord signé devant le mestre et le gouverneur de La Treille, lord Paxter Redwyne  m'a confirmé que les Redwyne se rangeraient derrière moi – derrière les Tyrell – peu importe quelles seraient mes entreprises. L'accord implique également toute sa flotte et tous les hommes à sa disposition.

Le jeune homme déposa la plume là où il l'avait prise et glissa le papier face à son ami. Loras doutait encore un peu ; avait-il fait le bon choix ?  Quelque chose au fond de lui souffla que oui, que s'il voulait que des gens soient tentés de le suivre, il devait avouer certains faits. Certes, si la personne devant lui n'avait pas été Owen, il aurait dû se jouer de la manipulation et des mots finement sélectionnés, mais ce n'était heureusement pas le cas. « Pour l'instant,  son appui m'est bien plus important que ses bateaux. Faire appel à sa flotte trop rapidement risquerait de coûter un échec aussi déplorable que celui de Stannis Baratheon. Et tu sais à quel point je déteste perdre. » Il parlait tout bas, des murmures qu'il ne souleva pas ne serait-ce qu'une seule fois. Loras ne s'était pas départi de son impatience habituelle, mais il avait compris qu'il ne pouvait abuser de cette opportunité et la gâcher – et puis, le Redwyne avait réussit à lui entrer ce petit détail bien profondément dans le cerveau ; Loras était sourd, mais pas toujours. Il était sur le point de peut-être jongler avec le Bief et il ne pouvait pas cracher tout de suite sur l'avis des gens qui l'appuyaient.


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An 300, Lune 8, Semaine 2- Froide-Douve - Bief



Loras Tyrell & Owen Tyssier

Un amant depuis plus de six ans ? La liste était longue comme le bras. Owen avait suffisamment fait le guet pour savoir qu'au bout d'un moment, il fallait s'arrêter de compter. Loras avait sûrement fait de même pour lui. Etait-il en mesure de citer toutes les femmes que le Tyssier avait lutiné ? Owen éclata ensuite d'un rire léger à l'évocation de l'homme qui avait fait battre le cœur de Margaery.

«Je doute que ta sœur puisse un jour s'enticher de quelqu'un de si basse extraction. Elle ne nous a jamais habitué à ce genre de chose. Dans le doute, je te crois mais j'ai un peu de mal à l'avaler.»

La logique de Loras était certes bonnes. Le nombre faisait toujours la force mais il créait aussi la faiblesse. Plus de personnes impliquées suggérait automatiquement plus de trahisons possibles et tout autant d'échecs. Il s'amusa néanmoins de constater que de dans ce genre d'affaire, une personne était bien souvent capitale. Celui qui finirait le travail. La personne qui verserait le poison ou qui planterait sa lame dans la gorge de la cible sur qui tout le camp adverse reposait. Il partagea son propre avis sur la reine.

«J'ignore de quel côté la pièce est tombé à sa naissance. Il se peut qu'elle ne se révèle jamais être atteinte de folie. Je pense que si tu veux vraiment agir, tu dois agir avant qu'elle ne trouve une queue pour la fourrer. Avec un époux une alliance solide, elle pourrait devenir plus dangereuse. La question est de savoir qui elle pourrait épouser. Peu de grands seigneurs suzerains disposent d'un fils non marié et apte à procréer. Quant aux peuple, il peut très bien se soulever et causer de gros dégâts. Les événements de la Danse des Dragons m'en soit témoin.  »

Loras prétendit posséder quelque chose qui pouvait l'aider. Cette nouvelle intéressait Owen. En y repensant, s'il avait survécu jusqu'ici, il possédait quelques ressources favorisant la survie. C'était un point à prendre en compte dans ses élaborations analytiques. Il le regarda faire son petit numéro avec son parchemin et le jeune homme lu. En effet, c'était un soutien important. Un soutien qui pourrait compter et peser.

«Une flotte ne fait pas tout. La plupart de ces hommes sont fait pour naviguer, pas forcément pour se battre au sol. De plus, une putain malfaisante a fait la paix avec un kraken. Qui te dit que pour préserver cette paix, les tentacules ne se joindraient pas aux autres membres d'une putain ? »

Il lui fallait des troupes d'infanteries et de cavaleries également. Avec un bateau, il pouvait faire des blocus et débarquer mais cela limitait ses manœuvres. C'était un bon début mais encore loin de suffire. Que désirait-il vraiment ? Courir deux lièvres à la fois n'était pas forcément une bonne idée.

«Que souhaites tu réellement Loras ? Détruire une haute tour ou faire tomber une putain ? Je te l'accorde, le mieux serait que la catin s’empale sur la tour. Pourrait-elle résister à un aussi gros vit ? Comme aux Cyvosse, il faut savoir déplacer ses pions et en sacrifier certains.»

Le jeune homme s'étira et bailla. Owen se demandait de quel côté se rangerait Willos. Les Tyrell ne disposait plus d'autant d'hommes que par le passé mais en additionnant leur force à celle des Redwyne et d'autres maisons, cela pouvait commencer à faire pencher la balance.

«Qu'en est-il de Willos ? Où se situe t-il dans cette partie ? Et la Reine des Épines ? Ne me dit pas qu'elle n'a rien à voir là dedans. Tu n'aurais pas négliger mes conseils à son propos, je me trompe ?»

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Les sourcils de Loras se soulevèrent comme ils le faisaient à chaque fois qu'il souhaitait rire de bon cœur. Pourtant, un rictus subtile réussit à s'évader et à faire sautiller les épaules du jeune homme. Une queue pour la fourrer ? Sérieusement ? Il y a avait vraiment des gens pour s'y aventurer ? Que cela implique ou non un statut de roi ? Certainement des gens qui n'avaient rien contre manger de la pourriture, oui. L'estime que portait le Tyrell à la Reine était très faible. Même si cette dernière faisait un jour quelque chose d'extraordinaire, de grandiose, il n'en verrait absolument rien et si son regard percevait quand même ce bienfait, il trouverait le moyen de le passer sous silence au creux de sa tête. Tout ce qui comptait pour lui était les faux pas qu'elle pourrait faire, tout signe de folie qu'elle pourrait laisser paraître. À ses yeux, le peuple appréciait cette femme uniquement car elle était un vent de nouveauté, mais comme tout les rois, elle finirait bien un jour par être désapprouvée, à subir un soulèvement du peuple. N'est-ce pas ? Il n'en savait rien, mais ça ne l'empêchait pas d'espérer. Tout ce qu'il savait parfaitement, pour l'instant, c'était qu'il ne devait pas s'en soucier autant dans l'immédiat : la Reine n'avait rien à voir avec le Bief, absolument rien, et selon les dires, il pouvait en déduire que le peuple n'accepterait probablement pas que Gunthor Hightower utilise leur armée pour défendre cette catin. Pourtant, ce que disait Owen n'était pas faux. Si elle trouvait quelqu'un pour lui servir de Roi de pacotille, la tâche serait plus ardue. Il calma ses pensées dérisoires et hocha la tête, signe qu'il comprenait bien ce qu'on essayait de lui faire comprendre.  

Si Loras avait bien quelque chose qu'il ne souhaitait pas avouer à voix haute, c'était la capacité d'analyse et la logique irréfutable de son ami qui lui avaient manquées durant ces longues lunes d'absence. Si elles l'irritaient toujours par leur manière de lui souffler au visage que son intelligence n'atteignait pas les chevilles de sa grand-mère ni celles d'Owen, il comprenait maintenant qu'il ne pourrait jamais cracher sur les conseils de l'Araignée. S'il le faisait, il faudrait le déclarer fou sur le champ ! Pendant quelques secondes, ses lèvres se pincèrent et son air se fit un peu plus grave. « C'est exactement pour cela que je te dis que sa flotte m'importe peu pour l'instant. »  Loras s'éloigna d'Owen, s'apprêtant à retourner face au bureau. Il préférait l'aspect plus solennel que procurait une discussion en face à face. Cependant, la question que lui posa Owen l'arrêta à mi-chemin. Ses yeux balayaient le sol et il s'arrêta subitement de penser à toutes les autres futilités qui pouvaient emplir sa tête. Que voulait-il vraiment ? La vengeance, certainement. Montrer au monde qu'on ne pouvait pas simplement tasser les Tyrell et espérer qu'ils se tiennent tranquilles, encore plus. Il resta silencieux un moment. Sa langue passa subtilement sur sa lèvre inférieure qu'il attira sous ses dents. La Rose Dorée releva le regard vers l'Araignée, une neutralité au visage qui pourtant semblait porter l'ombre d'un sourire discret. « Les deux, Owen. » Loras était de ces gens qu souhaitaient toujours obtenir le beurre et l'argent du beurre, ni plus ni moins. « Si je fais tomber la tour qui jette son ombre sur le Bief, je n'aurai pas le choix de faire tomber la catin - avant ou après, il faudra voir l'ordre le plus judicieux. Il paraît que Gunthor Hightower s'entend trop bien avec cette jeune femme que les rumeurs accusent pourtant d'avoir tué son neveu. Si je lève l'épée contre lui, je vais devoir m'attendre à ce qu'elle lui porte main forte. Si elle ne le fait pas dans l'immédiat, cela viendra après. »  Le jeune homme poussa un lourd soupir ; au fond de son regard il ne vibrait rien d'autre que la dureté que lui imposait le fait d'assumer la réalité. De comprendre qu'il n'y avait rien de facile et de simple à vouloir récupérer une région, imposer sa personne à un peuple. La pensée magique n'avait jamais existée et elle ne le commencerait pas demain. « Il est hors de question que je fasse les choses à moitié. » Ajouta-t-il, la voix sévère et assurée.  

Abandonnant son immobilité, le jeune homme fit quelques pas pour finalement se retrouver face au bureau. « Lord Redwyne m'a dit que ma grand-mère savait que moi et ma sœur étions en vie. Il lui écrit de temps à autres, paraît-il. Cependant, il ne m'a encore rien dit sur son implication, mais je suppose qu'elle risque d'être favorable. » Et nécessaire. Sa grand-mère était l'esprit derrière la plupart des actions qu'avaient entrepris les Tyrell, surveillant chaque petit pas que faisait Mace Tyrell lorsqu'il était en vie. Nul doute que si les Hightower l'avaient faite prisonnière c'était forcément pour éviter qu'elle utilise son cerveau. Loras n'était pas l'épée la plus aiguisée de l'armurerie, mais il savait qu'avoir libéré la Reine des Épines était un faux pas non-négligeable de la part des Hightower. Même si pour l'instant aucun projet ne vivait en dehors de l'œuf, il était clair que sa grand-mère ne resterait pas là à rien faire, à cultiver le silence. Loras sentit dans sa gorge une petite boule de malaise et un peu de tristesse lui prendre le cœur. « Quant à Willos, je ne sais pas grand-chose... Je sais simplement ce qu'on m'a dit : il serait fiancée à une dame que la Reine lui a donnée et il aurait ployé genoux devant le nouveau roi du Bief. Hormis cela, il semble qu'il préfère rester silencieux. » Sa phrase s'éteignit rapidement, en une voix presque sourde. Loras en voulait à son frère, mais il n'arrivait pas à lui en vouloir assez pour le détester, assez pour ne pas être légèrement triste de ne pas pouvoir lui parler, de ne même pas savoir s'il souhaiterait un jour le revoir à Hautjardin. En un geste sec et furtif, le Tyrell sembla hausser les épaules. Alors qu'ils partageaient le même sang, Loras avait tout de même l'impression d'être un inconnu pour ce frère qu'il n'avait pas eu l'occasion de revoir depuis presque une année.  « As-tu eu l'occasion de rencontrer sa fiancée ? » La question pouvait sembler futile, simplette, mais Loras la pensait nécessaire. Cette femme avait tout de même été placée à Hautjardin par la Targaryen. Aux yeux de Loras, elle n'était qu'une étrangère au milieu des Roses ; elle n'avait rien à faire là.

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Loras Tyrell & Owen Tyssier

Les deux jeunes gens étaient du même avis au point de vue de la flotte Redwyne ce qui à ses yeux représentait une grande avancée étant donné qu'ils n'étaient pas toujours sur la même longueur d'ondes du point de vue militaire. Il émit son propre avis sur les cibles à attaquer. A vrai dire, en y réfléchissant, Owen ne voyait que deux possibilités, dont l'une plus simple que l'autre.

«Si tu t'en prends au dragon, tu devras supporter les forces du Bief en plus des siennes mais si tu fais chuter la tour assez rapidement et récupère ses atouts, tu la priveras de ressources et de troupes précieuses. La plus grande menace restera alors le vieux lion. Ce même vieux félin avide qui ouvrit les portes de Hautjardin aux rebelles. Des trois, c'est sans doute celui que je redoute le plus, tant par son esprit, que par sa puissance et sa proximité géographique.»

Loras semblait motivé mais sa tâche serait difficile. La fille du Lannister était mariée à un Hightower et Tywin servait la Reine. Qu'aurait-il à gagner en s'alliant avec le Bief ? Owen voyait mal comment retourner la situation. Il ne pouvait quand même pas lui offrir ce que toutes personnes censées avait un jour rêver, ne serait-ce qu'une seconde, d'obtenir.

«J'ignore s'il serait possible de rallier un tel homme à notre cause à moins que celle qu'il soutient soit perdu d'avance. Lui promettre la Couronne serait certes un argument de poids mais pourrions nous vraiment tenir cette promesse ? J'en doute.»

Savoir que Lady Olenna était au courant le rassurait. Si elle affichait son soutien, ils auraient de grandes chance de disposer à la fois de moyen, d'influence et de ruse suffisante. Cependant c'était un projet vaste et dangereux qu'il ne fallait pas prendre à la légère. Loras n'aurait pas toujours autant de chance que lors de l'évasion de sa sœur. Il lui parla ensuite de Willos et de son comportement neutre ainsi que de la femme qui lui avait été promise.

«Je l'ai croisé une fois, échanger quelques banalités et observer. C'est un obstacle sur ta route mais je pense qu'elle ne le sera pas très longtemps. J'y travaille avec une de nos vieilles amies en commun. Enfin, je pense que ce sera elle qui fera la plus grosse partie du travail. Elle ne devrait plus être un problème très longtemps.»

Le jeune homme s'étira calmement avant de se lever et de regarder calmement vers le fenêtre. Le château était calme et paisible. Il appréciait ce temps de paix mais il ne durait jamais bien longtemps. Pour préparer une paix durable, cela passait toujours par la guerre.

«As tu faim Loras ? Tu as du voyager beaucoup ces derniers temps. Un bon repas te fera sans doute le plus grand bien.»

L'araignée allait encore de voir tisser sa toile de long en large patiemment pour pouvoir tirer toutes les ficelles au moment opportun. Ellyn l'y aiderait sûrement. Cette jeune femme qu'il s'apprêtait à épouser possédait un grand potentiel, si on exceptait sa dévotion un peu trop poussée au Sept qui risquait sans doute de lui faire défaut dans les moments les plus importants.

«Je sais que nous sommes Biefois mais as tu trouvé songer à trouver du soutien à Dorne ? Avec le jugement d'un des leurs au Tournoi d'Harrenhal, cela n'a pas dût ravir le Prince Doran et encore moins certains de ses vassaux. Certains d'entre eux nous vouent une haine farouche mais si nous possédions un ennemi commun, cette colère pourrait être oublier pour un temps et nous rapprocher. Il faut pouvoir exploiter toutes les ressources dont nous disposons pour l'instant. A commencer par envoyer des émissaires  à la rencontre de la maison d'où proviens ce bâtard dont tu m'as parlé.»

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An 300. Lune 8. Semaine 2.
If hatred strikes you, if you get accused, thrown to the lions, you can expect one of two reactions from people who know you: some of them will join in the kill, the others will discreetly pretend to know nothing, hear nothing, so you can go right on seeing them and talking to them. That second category, discreet and tactful, those are your friends.

Aux phrases d'Owen, le Tyrell ne fit qu'hocher la tête. Non pas qu'il ne savait pas quoi y répondre, mais plutôt qu'il souhaitait garder ça en mémoire et analyser un peu plus profondément. Il n'était pas du type à réfléchir sérieusement à ce qu'on lui disait, favorisant plutôt les réactions rapides, mais ça ne lui enlevait pas le droit de vouloir essayer. Réellement, ce que le Tyssier lui disait lui faisait un peu peur. Il ne craignait pas tant le sang ni la mort, mais l'échec lui faisait peur plus que tout au monde. D'autant plus que si ce qu'il voulait entreprendre échouait, il perdrait fort probablement tout ce qu'il lui restait. L'air grave et le regard lourd, il ne lâcha pas l'homme du regard. Au creux de son regard vibrant ne vivait aucune émotion. Rares étaient les fois où la neutralité s'installait dans ses yeux, mais présentement la seule chose qu'elle pouvait signifier était qu'il refusait catégoriquement d'avoir quoi que ce soit à faire avec Tywin Lannister. Pas après ce qu'il avait fait à sa famille. La trahison du bâtard était une chose, celle du Lion en était une toute autre. Pourtant, Owen n'avait pas tord. Les pions de cet homme étaient certainement bien placés ; il suffisait de considérer dans quelle famille sa chère fille était mariée pour comprendre à quel point  la présence de cet individu jouerait en sa défaveur et que l'avoir dans sa poche lui sauverait probablement la face. Les iris se détournant de son ami, il croisa ses bras sur sa poitrine. Mine de rien, il n'avait pas perdu cet air d'enfant boudeur.

Soudainement, la Rose Dorée reposa son attention sur l'ami de toujours. Se débarrasser de la fiancée de son frère, de cette étrangère inutile que cette créature qui se prétendait reine avait lâchée chez eux ? Enfin, si c'était ce qu'il sous-entendait. Peu importait, Loras eut l'air totalement incrédule pendant un instant. Battant des paupières, il chercha ses mots, mais il n'arriva pas à balbutier autre chose qu'un : « Qui ? » S'interrogeant sur qui pouvait bien être cette vieille amie en commun. Un sourire en coin souleva sa pommette et sa bouche entre-ouverte semblait moqueuse. Étrangement, cette seule affirmation réchauffa son cœur d'une sensation de joie qu'il ne savait expliquer autrement par le fait qu'il se sentait rassuré de savoir que certaines personnes avaient encore à cœur le bien-être d'Hautjardin. S'il avait pu embrasser la joue d'Owen à ce moment précis, il l'aurait fait – envie qui s'expliquait forcément par un simple facteur : les gens qui, habituellement, prononçaient des mots qui le rendaient si content n'étaient nul autre que sa sœur, sa mère et son amant. Le jeune homme allait répondre au sujet du repas, mais les dires sur lesquels l'Araignées enchaîna le laissèrent sans mot, la lèvre du bas vaguement tremblante sous le désir – le besoin – de laisser fuser une pensée impulsive, poussée uniquement par son ressentit du moment. Sur son visage ses sourcils froncés parlaient pour son incertitude. Loras ne répondit pas. Ce qu'il venait de lui dire lui déplaisait grandement ; la façon dont Owen avait complètement mis de côté le fait que le bâtard de la Grâcedieu l'avait vendu. Ce qui le rendit plus mal encore était la logique et la nécessité de la proposition d'Owen. Le Tyrell ne pouvait se permettre de cracher sur de possibles alliés. D'autant plus qu'il ne connaissait pas du tout la sœur de Daemon et encore moins son frère.

Était-il juste d'en vouloir à une famille entière simplement pour les actions d'un seul maillon de cette dernière ? Aimait-il être considéré principalement en fonction de jugements que certains portaient à feu son père, être réduit aux maladresses de ce dernier ? On ne choisissait pas sa famille ; les Allyrion n'avaient pas choisi d'être liés à Daemon par le sang tout comme il n'avait pas choisi de l'être à Mace – cela ne l'empêchait pas de moins aimer son père, par contre. Le silence grandissait plus fort. Ne durant pas que quelques secondes, voire une ou deux minutes. Il s'imposa pendant dix longues minutes.  Dix minutes durant lesquelles on pouvait lire sur le visage de Loras cet air mitigé, dubitatif. L'effort et la profondeur de sa réflexion le forçaient à se forger une petite bulle, le regard posé au sol. Il n'était pas habitué, mais il devrait apprendre à mettre ses sentiments de côté. Il était un être de passion, pas un être de réflexion...D'un soupire, la Rose Dorée brisa  finalement, de sa voix claire, le silence : « Daemon m'a trahis une fois de trop. Cependant, il n'a jamais été l'homme le plus vif d'esprit du monde, si je peux le dire ainsi... Je ne sais rien des motivations qui l'ont poussé à le faire, mais je sais qu'il n'a pas été particulièrement bien accueilli là où nous étions et comme il est un être tout autant impulsif que moi... » Le regard toujours figé au sol, il secoua vaguement la tête. Il avait l'impression de lui chercher des excuses et il n'aimait pas cela. S'il n'y avait eu, dans le contexte, que lui-même et Elijah, il aurait assumé ses dires. Mais sa sœur se trouvait au milieu. L'être le plus précieux à ses yeux aurait pu en mourir. C'était ce qu'il ne pardonnerait pas. « Il sait pour La Treille. Il savait que j'y partais. S'il m'avait voulu du mal, je ne serais pas ici à te parler. » Il fronça les sourcils. Cette trahison, lorsqu'on retirait l'équation « Elijah = Viserys », semblait totalement absurde. À la lumière de sa constatation, il plissa les yeux et se mordit la lèvre inférieure. Croyait-il réellement à ce qu'il disait pour autant ? Pas tout à fait, non.  

Le jeune homme leva les yeux vers son ami. Si Loras pouvait sembler calme, seulement penser à Daemon faisait monter en lui une rage naissante. Une petite tension dans sa gorge serrée rendait ses phrases plus sèches. « Si, comme tu le dis, il a insulté la Reine, je doute fortement que ce soit par amour, n'est-ce pas ? » Lança-t-il,  narquois. Évidemment que Daemon n'allait pas lancer des fleurs à Rhaenys ; des fleurs empoisonnées, peut-être. « Cependant, es-tu sûr que ce jugement ait affecté leur orgueil au point de les mener à détester la Reine ? » Pour cette seule famille, la réponse pourrait être logique : qui ne réagirait pas mal à voir un membre de sa famille jugé pour quelque chose d'aussi futile qu'une insulte ( à moins de détester le dit membre, évidemment ) ? Sa famille devait certainement porter encore le goût amer du procès de Garlan et de Mace, n'est-ce pas ? Il se permettait d'espérer, du moins. Pour Dorne, c'était une toute autre histoire: certains pouvaient juger inutile d'entretenir une rancœur envers la Reine pour le jugement d'un simple d'esprit. Dans tous les cas, il arrêta d'y penser, jugeant qu'il s'agissait d'une perte de temps.  Légèrement songeur, le Tyrell glissa une main à travers ses longues boucles. « Je vais laisser une chance aux Allyrion. Je ne peux pas me permettre de faire une croix sur de possibles alliés pour l'action d'une seule personne. » Il ne le précisa pas, mais il savait très bien qu'il n'aurait probablement pas le choix d'accepter Daemon et qu'il n'aurait fort probablement pas le droit de le toucher avec une épée ou tout autre objet tranchant – mais rien ne l'empêcherait de lui mettre son poing au nez une fois ou deux ou plus, non ?  

Il inspira. « Je vais devoir me décider rapidement. Je ne resterai pas longtemps chez toi, je partirai probablement cette nuit et je dois envoyer un des hommes de mon oncle à ce dernier au plus vite. S'ils acceptent l'alliance, ils seront un jour amenés à venir à  La Treille et je ne peux inviter qui que ce soit sans son accord. Comme je ne rentre pas immédiatement – je vais chez Rosemary Orme –   , je préfère m'y prendre le plus tôt possible. » Les poings légèrement tremblants, il savait que les hommes de son escorte trouveraient le voyage long. Il se sentait drôlement à fleur de peau et ce n'était probablement pas qu'une impression. Le jeune homme savait que cette alliance serait sa responsabilité à lui seul. Entretenir de bonnes relations avec Owen ou avec son oncle allait de soi, c'était naturel. Mais avec les Allyrion... Il était amoureux de Daemon, mais il ne savait pas grand-chose ni de sa sœur ni de son frère. Pourtant, ce n'était qu'un début et s'il doutait déjà, il n'était pas  sorti du bois – dans les faits, dès lors que ses pieds seraient dans le moule, fortes étaient les chances qu'il ne doute plus.. Il avait bien plus en tête –  aborder le sujet des conditions qu'il voudrait imposer et des directions qu'il serait juste de donner à l'émissaire, mais il souhaitait savoir un peu plus ce qu'Owen en pensait, avant.  Il fixa à nouveau ses prunelles sur le Tyssier. « Sinon, pour répondre à ta question, je ne serais pas contre un repas. » Sur son visage, l'ombre d'un sourire se dressa.


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Loras Tyrell & Owen Tyssier

Il était peut-être temps de tester un peu la perception des choses de Loras. Voir si ses péripéties avait mit un peu de plombs dans son crâne et si la situation de survie dans laquelle il s'était trouvé avait réussit à lui conférer quelques talents qu'il ne possédait pas auparavant comme celui de la déduction.

«Quelqu'un de confiance, que tu connais très bien. Cherche dans ta mémoire et tu trouveras la réponse. Ne serait-ce pas trop simple si je te le révélais platement. Avec un peu de jugeote, tu pourrais trouver. Quelle genre de personne pourrait tirer profit d'une pareille situation et faire d'une pierre deux coups, mon cher Loras ?»

Loras revint sur le point Daemon Sand. A entendre les propos du Tyrell, Owen décelait deux choses. D'une part il lisait une profonde rancœur à l'encontre de ce bâtard mais également quelques relents et traces d'affection. Entre amour et haine, la frontière était bien souvent aussi mince que la vertu d'une catin. Loras semblait douter de la propension à l'emportement des dorniens. Fier et orgueilleux peuple que celui de ces gens peuplant la contrées la plus au sud de Westeros. Si la sentence du procès n'avait pas réussit à leur faire piquer une colère, l'araignée se demandait bien ce qui pourrait alors susciter une profonde rancœur de la part de la maison Allyrion.

«Impulsif, certes mais sûrement pas aussi que ce poète gredin. A ce que je sache, ta langue trône encore fièrement entre tes lèvres. Le Bâtard, lui, malheureusement, ne peut pas (ou plus) en dire autant. Comment réagirais tu si c'était la langue de ta sœur ou de ton frère ? Même frappé du sceau de la bâtardise, il possède du sang en commun avec les membres de la maison Allyrion. La fierté et l'impulsivité dornienne n'est, je crois, plus à démontrer.»

Le jeune homme sortit de la pièce pour trouver une servante et lui demander de lui monter un repas et du vin avant de se reconcentrer sur le jeune Tyrell qui se tenait non loin de lui.

«Tu te tiendras à l'écart lorsque l'on viendra apporter ta pitance. Les îles de Fer pouvait être une possibilité également mais je doute que suite aux accords passé entre la Reine Rhaenys et son homologue de Grès, cette dernière soit prête à les briser. Néanmoins, si nous poursuivons cette piste, il existe une autre possibilité, bien qu'elle soit dangereuse et difficile à dénicher. Le précédent leaders des insulaires est toujours en ville et doit disposer de solides connaissances sur Villevieille puisqu'il a lui même été l’instigateur et l'exécuteur de son pillage.»

Owen balayait le champ des possibilités aussi rapidement qu'une tempête se déchaînait sur la mer. Lorsque l'on frappa à la porte, le jeune homme dissimula Loras derrière une tenture, fit entrer la servante, la remercia, la raccompagna jusqu'à la sortie et donna le signal à Loras qu'il pouvait sortir de sa cachette.

«Mange et reprend des forces. Tu vas en avoir besoin. J'ignore où en sont réellement les relations entre la haute tour et le dragon mais le rallier à notre cause et lui ouvrir les yeux pourrait être bénéfique à notre cause. Il serait ensuite plus aisé de le faire disparaître une fois que tu n'en auras plus besoin.»

Se grattant le menton, Owen continuait de chercher d'autres soutien facilement joignable mais pour l'heure son cerveau n'avait pas encore fait tilt. Le Bief devait être leur terrain de jeu mais il ne devait pas exclure d'autres possibilités. Peut-être qu'au cours de la conversation, ces dernières se présenteraient à lui comme une évidence. Il observa Loras prendre place pour se nourrir et attendit les réactions de la jeune rose qui devait sans doute être affamée.

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If hatred strikes you, if you get accused, thrown to the lions, you can expect one of two reactions from people who know you: some of them will join in the kill, the others will discreetly pretend to know nothing, hear nothing, so you can go right on seeing them and talking to them. That second category, discreet and tactful, those are your friends.

Loras fit totalement abstraction de ce qu'il lui dit au sujet de cette personne qui comptait l'aider à débarrasser Hautjardin de la Staunton : il y avait bien plus important pour l'instant. « Attend... » Les mots d'Owen portaient un sens bien clair, bien précis. Il ne s'agissait pas de mots inconnus ou étranges, mais bien qu'ils se soient parfaitement logés aux creux des oreilles du Tyrell, ce dernier sembla tarder avant d'en saisir le sens. Les sourcils froncés au-dessus de ses yeux grand ouverts qui balayaient l'autre jeune homme du regard, l'incompréhension saturait son visage. L'espace de quelques secondes, il sembla perdu ; rien ne voulu sortir du fond de sa gorge et sa bouche entrouverte resta muette. Quelques pas rapides le rapprochant d'Owen, il voulu l'attraper par le collet et lui demander s'il lui disait la vérité, s'il plaisantait, mais son geste s'interrompit à mi-chemin, les bras retombant mollement le long de son corps alors qu'il recula d'un ou deux pas. Ses poings se serrèrent et ses ongles percèrent la peau rosée de la paume de ses mains : le Tyssier n'avait aucune raison de lui mentir. Aucune. Alors qu'il sentit bouillir au creux de son ventre une colère différente de celle d'avant, il restait  là, immobile,  impuissant et coincé dans sa propre tête; qu'il détestait tant ne pouvoir agir. « Tu veux dire qu'elle lui a coupé la langue ? » L'incompréhension sur son visage laissa place à un air désemparé et à des prunelles qui brillaient plus de tristesse que de colère. Là, maintenant, au milieu de la salle d'audience de l'Araignée, il constatait l'injustice du monde, comment les Dieux semblaient s'en prendre toujours aux même personnes. Ce qu'avait fait Daemon en brisant sa confiance  était horrible, mais il ne méritait pas son sort. Le bûcher, puis la langue. « Pour une insulte ? Une simple insulte ? » Souffla-t-il, une boule au creux de la gorge. Il ne répondit même pas à la question d'Owen tant la réponse était évidente : si quelqu'un coupait la langue de Margaery ou de Willos, il sauterait à la gorge de l'individu.  Loras se surprit à penser à lui-même : sa famille n'était plus rien, son père et son frère étaient morts injustement, lui et sa petite sœur n'étaient plus rien aux yeux des gens. Qu'avaient-ils faits aux Dieux ? Les punissait-on pour un amour qui n'aurait pas dû être ?  Il voulu serrer son amant dans ses bras comme il avait serré sa sœur, deux lunes plus tôt, lui promettant que tout allait s'arranger. Le Tyrell suivit Owen du regard lorsqu'il sortit de la pièce. Lorsqu'il fut hors de vue, Loras serra ses bras autour de lui-même, un geste rassurant qui le ramena pratiquement en l'enfance.

Lorsque le Tyssier revenu dans la pièce, Loras avait eu le temps de souffler un peu. Ce ne fut que quelques instants se comptant à peine en minutes, mais il n'avait pas le choix. Le jeune homme n'avait, dans un futur proche, que ce moment pour s'entretenir avec son ami. Il semblait certes encore troublé et secoué, mais il écouta ce qu'il avait à dire, le regard alternant entre le sol et l'homme, puis se fixant sur ce dernier lorsqu'il comprit ce qu'il insinuait. « Par ancien leader des insulaires, tu entends Euron Greyjoy ? » L'homme qui a pris ta sœur en otage ? , manqua-t-il de rajouter. Le ton incrédule, Loras sonnait comme celui à qui on avait annoncé la pire des absurdités. Il pouvait avaler toutes sortes de propositions allant même à l'encontre de ses ressentis, mais celle-là... Elle lui resta en travers de la gorge. Secoua subtilement la tête, il essaya d'y trouver une logique qui allait dans la même direction que sa façon de penser ; personnellement, il ne se voyait absolument pas, à la place d'Owen, penser ne serait-ce qu'une seconde à aller discuter avec le kidnappeur de sa propre sœur. La Rose Dorée n'eut pas le temps d'élaborer sa pensée qu'elle se retrouva cachée derrière une lourde tapisserie en tissu. La poussière lui chatouillant le nez, il supposa qu'elle devait abriter quelques représentants de la famille Tyssier... L'adolescent manqua tousser, mais il se retint, assumant le chatouillement désagréable au fond de sa gorge. Les bras croisés sur la poitrine, Loras attendit impatiement qu'on le fasse sortir de là. Le bruit de la porte se refermant et l'indication d'Owen l'incitèrent à sortir, passant une main rapide sur ses habits qui pourtant n'avaient pas eu le temps de prendre la poussière.

Sur le coup, le Tyrell ne sut pas si son ami parlait toujours d'Euron Greyjoy ou de la Grande Tour lorsqu'il supposait un allié dont ils pourraient se débarrasser si facilement, mais peu importait la réponse restait « non ». Les mains derrière le dos, le jeune homme se dirigea vers la table où les plats avaient été placés. « Pour tout dire... je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Je ne suis pas là pour entraîner un quelconque débat émotif ou autre chose du genre... Je ne la connais pas beaucoup, mais par respect pour ta soeur et pour le reste des Biefois, je préfère ne pas avoir affaire avec ce genre d'individu. Je veux remettre ma famille à sa place, pas m'attirer la colère du peuple pour une telle décision. » Rares étaient les fois où Loras parlait de façon calme et posée sans tout centrer autour de son petit monde à lui, mais le sujet qui avait été amené était trop important pour être simplement balayé. Owen était un homme réfléchit, mais Loras n'arrivait pas à comprendre comment il avait pu laisser sortir une idée comme celle-ci. Si Margaery avait été victime du même sort que Gwynesse, Loras n'aurait jamais osé prononcer le nom du coupable suivit de telles suppositions, même dans sa tête ( dans l'absolu, oui sa soeur avait subi un sort à peu près semblable et il ne penserait jamais à s'allier avec la Reine du Sud ). Le Tyssier avait, cependant, très certainement ses raisons que Loras ignorait. Il tira une chaise et se posa confortablement dessus, empoignant un des ustensiles. C'est à cet exact moment qu'il réalisa à quel point il avait faim. « Pour dire vrai, présentement je cherche essentiellement à savoir qui je pourrais avoir de mon côté par rapport au Bief. Il paraît que les Orme sont une valeur sûre et mon oncle m'a parlé des Rowan comme il est encore très proche de Mathis, mais il me semble que je t'avais promis de ne pas les impliquer, n'est-ce pas ? »  Il s'agissait là d'un sujet délicat : Loras tendait à en faire  essentiellement qu'à sa tête, mais il se trouvait dans une situation où il devait éviter le plus possible d'aller à l'encontre de ce que voulaient ceux sur qui il comptait plus que tout. Le jeune homme plongea sa cuillère dans l'espèce de soupe qu'on lui avait servie. Elle s'heurta à quelque chose à la texture étrange qu'il mena en dehors du plat ; une langue de porc, semblait-il. Loras était perplexe. Les lèvres pincées, trouvant ceci de mauvais goût, il laissa le morceau de viande retourner lentement dans le bol et s'attaqua plutôt aux légumes.

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An 300, Lune 8, Semaine 2- Froide-Douve - Bief



Loras Tyrell & Owen Tyssier

Pendant un instant il cru bien que Loras allait l'empoigner comme si c'était lui qui avait sectionné la langue de Daemon à l'insulte facile. Il ne semblait pas le croire. Que devait-il faire pour lui prouver ? Lui ramener la langue du bâtard ? Owen n'avait pas été convié au procès et n'y avait donc pas assisté. Il ne pouvait donc témoigner sur ce qu'il s'était réellement passé là bas. Il révéla néanmoins les informations dont il disposait.

«C'est la dragonne qui a prononcé la sentence et l'un des chevaliers de sa garde qui a appliqué la sentence. Il a aussi été frappé du sceau de l'exil des terres de la Reine. Je te fais cadeau des conséquences politiques probables entre Dorne et le Royaume du Sud. Elle ne cesse de sen prendre aux gens que tu portes dans ton cœur.»

Le Tyssier posa une main réconfortante sur l'épaule de Loras. Il le comprenait. Pour lui cela devait faire un choc. Il ne souhaitait pareil ablation à personne. La douleur et le handicap qui en ressortait témoignait de la cruauté de la sentence. Son père aurait été capable d'appliquer une telle peine à un homme pour une insulte mais feu Lord Tyssier était une véritable pourriture. La Reine désirait-elle prendre le chemin et marché sur les traces de celui qui dirigea précédemment Froide-Douve ? La conversation en vint ensuite au point Euron Greyjoy.

«Celui la même. Oh je doute que travaillez avec lui n'enchanterai personne, moi le premier. Je ne le souhaite d'ailleurs pas mais lui donner une occasion de sortir du trou dans lequel il se cache serait le meilleur moyen de l'exposer au grand jour et de le réduire définitivement en charpie. Cet homme a déshonoré ma sœur et ma maison. Si je puis faire une pierre deux coups, c'est une option que je pourrai envisager. Je lui voue autant de haine et de colère que tu dois en vouer à la Grande Tour et à celle qui y siégea un temps ?»

C'était certes de la pure méchanceté et un pur désir de lui faire payer ses actes mais le Tyssier pouvait attendre. La vengeance était un plat qui se mangeait froid mais Owen était prêt à attendre que la moisissure s'installe sur les denrées pour pouvoir passer à l'action. Son courroux et sa justice n'en serait alors que plus terrible et efficace.

«Il ne faut pas prendre tout ce que je dis au pied de la lettre. Il faut parfois combattre le mal par le mal. Je ne fais que des propositions. Certaines seront simples, d'autres difficiles. Certaines seront honorables d'autres nettement moins. En y repensant, le vieux lions à perdu deux fois son héritier par la faute des Targaryen. Une fois dans la blanche garde, une fois par exécution. Ces vieilles rancœurs peuvent sans doute être ranimées.»

Loras cherchait du soutien particulièrement dans le Bief. C'était une question difficile à laquelle il ne possédait pas vraiment de réponse satisfaisante à proposer. Il y avait un tas de possibilités mais aucune certaine.

«Les Orme certes tout comme les Tyrell. Je pense que nous pouvons faire une croix sur les Florents. Ces maudites grandes oreilles poilues ne vous ont jamais bien considérés. La main de la Reine étant une du Rouvre, je doute qu'il nous rejoigne. Les des Essaims pourraient te rejoindre mais cela ne dépend pas de moi. Si je venais à te rejoindre, tu pourrais compter sur les Tyssier, les Rowan et les Osgris. Je pourrai éventuellement rallié ma famille Bonleu. Lady Olenna et Lord Redwyne devait être des atouts un peu plus pesant que moi dans l'équation. A proximité, j'ignore qui les Crane rejoindrait mais ils auraient bien tort de ne pas nous rejoindre. Nous fondrions sur eux sans aucune difficulté. Les Fossovoie t'ont fournis une belle sœur meurtrie par la mort de Garlan, ils désireront peut-être une vengeance. A savoir si l'autre branche nous rejoindra, je ne peux l'affirmer. Dans le pire des cas, nous devrons bien croquer l'une des pommes sans en avaler le trognon.»

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La perplexité s'était emparée du visage de Loras. Il ne semblait pas comprendre pourquoi Owen parlait comme si attirer Euron Greyjoy dans sa toile était excessivement facile. La simplicité de ses propos aurait, en temps normal, frustré Loras qui pourtant était le premier à parler comme si tout allait être aussi facile que le repas qu'un oisillon recevait tout cuit dans le bec. Lorsque l'Araignée crachait ses mots, le Tyrell n'y sentait aucunement la lourdeur qui aurait dû s'y trouver, la complexité de l'action proposée. À ses yeux, cette optique était si énorme qu'elle pèserait terriblement lourd sur leurs épaules, les faisant chanceler d'incertitude à chacune de leurs actions, peu importait à quel point Owen puisse être intelligent et Loras rusé. Les sourcils froncés et l'air totalement bouche-bée, Loras agitait lentement sa cuillère dans le bol de soupe, sans réelles intentions de manger quoi que ce soit dans les secondes qui suivirent. « Crois-tu réellement que cet homme horrible puisse plier aussi facilement, se laisser voir au grand jour devant un peuple nous ne pouvons plus aveugle ? Il ne fera qu'une seule bouchée de nous avant même que les gens puissent réaliser qui il est réellement. Je comprends ton envie de vengeance et la haine que tu lui portes, mais si nous devons avoir affaire avec lui, il faudra attendre. » La souplesse dans la voix de Loras laissait comprendre que peu importe son avis personnel et son « non » presque fixe,  il ne niait pas totalement l'idée. Comme tout ce qui se disait présentement, il la rapporterait à son oncle qui, mine de rien, était probablement plus sage que sa petite personne. « Il serait plus judicieux d'avoir quelque chose à lui offrir. Que ce soit du pouvoir ou des biens matériels. Les gens comme lui ne font rien pour rien. » En vrai, il n'en savait rien. Il se basait sur des ouï-dires et des à priori. Son regard brillant se posa sur Owen. Deux gamins comme eux, les gens comme Euron Greyjoy en faisaient certainement qu'une bouchée. Le Tyrell porta la culière, contenant un morceau de carotte, à ses lèvres.    

Le Tyrell croisa ses jambes sous la table et déposa sa cuillère. Le jeune homme, autant affamé soit-il, tendait à manger plutôt lentement. Le temps ne pressait pas particulièrement. Il s'étira légèrement pour attraper la carafe qui semblait contenir du vin ainsi que le verre que la servante avait posé non loin de son bol. Avec précaution, il versa un peu du liquide bourgogne dans le contenant. Le dos droit et fier, il était possible de constater qu'il avait, dans la dernière année, gagné un peu en hauteur. Portant la coupe à ses lèvres rosées, le garçon fut heureux de goûter que la boisson venait de La Treille. Enfin, ce n'était pas si surprenant : il était un des vins les plus populaires du Bief, si ce n'était pas de Westeros presque dans son entièreté. Il avala une gorgée du liquide doucement sucré avant de déposer le verre et de se reconcentrer sur Owen. « Tout ce que tu me proposes ne se perd pas. Que je sois d'accord ou non, je ne suis pas seul dans ce combat. Si mon oncle croit que c'est réalisable et nécessaire, si les gens qui me suivent le croient aussi, je n'aurai pas le choix de m'adapter même si cela m'irrite. » Loras était toujours ce gamin égoïste, cet enfant qui voulait que les choses fonctionnent comme lui le voulait, là et maintenant. Pourtant, l'exil forcé avait eu pour avantage de le rendre plus souple, plus flexible et, surtout, plus compréhensif et, en soi, ce n'était pas un mal. Qu'on le veuille ou non, il savait faire preuve de résilience et ce petit changement dans son caractère le démontrait. « Je ne suis pas totalement fermé à ce qui est de combattre " le mal par le mal ". Il est bien rare de réussir à battre le mal en usant le bien, ce serait trop simple. » Soupira-t-il. Le Tyrell avait toujours été de ceux à voir le monde couvert d'un voile rose, mais ce dernier s'était déchiré sous tant de colère. Si le bien l'emportait si facilement sur le mal, ce dernier n'existerait plus. Dans ce monde, personne ne survivait en jouant aux gentils

Distraitement, Loras retourna à son repas. Écoutant Owen, il s'attaqua aux légumes de sa soupe sans trop d'envie. Il préférait la viande, mais considérant celle que ce repas offrait, il préférait sincèrement s'en passer. D'ailleurs, il se demandait si on lui servirait du dessert, comme il s'agissait certainement de sa partie préférée du service. Réalisant qu'il partait un peu trop loin dans ses pensées, il cligna un des yeux pour mieux se concentrer. Avalant des morceaux d'oignons et de pomme de terre, le jeune homme sembla songeur. « Je n'ai pas abordé le sujet en profondeur avec Ellyn, comme je préférais m'entretenir avec toi, avant, mais je lui en parlerai certainement avant de quitter. Il paraît que ses gens ont toujours été vassaux des Hightower, mais il y a toujours la possibilité que le vent fasse tourner les voiles. » En effet, rien n'était immuable : il suffisait de considérer à quel point il avait été rapide pour le peuple du Bief de se plier devant les Hightower.  Il ne savait pas s'il aurait le temps de lui parler réellement, mais rien ne l'empêchait d'écrire à la jeune dame ou de repasser plus tard.  « Concernant les Fossovoie, la question est plus complexe. Nous aurons presque certainement dans notre poche la branche pomme rouge dont fait partie Leonnette, mais nous n'auront certainement pas la branche pomme verte de leur propre gré : Jeyne Hightower, la femme du Roi, en est issue. Nous devrons certainement croquer cette pomme, qu'elle le veuille ou non. »  Le jeune homme lâcha à nouveau sa cuillère, la laissant reposer contre le bord du bol. Ses jambes se décroisèrent et ses mains flattèrent vaguement le tissu de ses pantalons. Le regard qu'il posait sur le Tyssier était plus sévère. « Accepterais-tu de me suivre ? Sous quelles conditions ? » Lâcha-t-il, le ton presque tranchant. Bien que la façon dont l'ami parlait pouvait laisser croire qu'il le suivrait peut-être, Loras tenait à avoir une réponse tangible, qui n'était pas basée sur des suppositions. Les yeux de la Rose ne lâchèrent pas ceux de l'Araignée, défiants.

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Loras Tyrell & Owen Tyssier

Les propos de Loras se défendait mais la Seiche n'avait pas donné de signe de vie probant depuis qu'il avait quitté les îles de Fer ce qui signifiait soit qu'il était mort dans son périple, soit qu'il n'avait jamais fuis et avait simplement été exécuté en secret ou qu'il attendait le moment propice pour frapper, tapi dans l'ombre, formant sa propre armée où seuls les Sept savaient quoi.

«Comme je te l'ai déjà répéter, toutes mes paroles et mes options ne sont pas à prendre au pied de la lettre. Néanmoins, ce Greyjoy a réussit à perdre ce qu'il possédait sur les îles de Fer. Si des êtres moins instruits et sans doute moins habituer aux intrigues que nous ont réussit à le faire tomber, je pense que cela peut s'avérer être à notre portée. Ses îles devraient lui faire de l’œil. J'ignore les ambitions de cet homme. Il a pillé la Citadelle ce qui démontre une certaine présence d'esprit mais j'ignore toujours ce qu'il y cherchait réellement. Bref, concentrons nous sur les autres options.»

Loras semblait néanmoins tenir compte de certains de ses propos. L'histoire de Westeros était jonchée de trahisons, de complots, de meurtres. Les guerres pouvaient aussi bien se gagner grâce à un ost que par une seule tête détachée du corps auquel elle appartenait. Tuez le leader de l'opposition et des soutiens disparaîtront comme par enchantement. Ne restera plus alors que les fidèles et les fous assez idiots pour penser qu'ils possédaient encore une chance pour renverser le cours du conflit.

«L'honneur est une chose merveilleuse mais qui sert bien souvent de linceul aux morts. Nos adversaires n'en feront pas preuve. Je doute que nous puissions gagner une guerre proprement à moins d'arriver à faire choir les bonnes têtes du premier coup. Tout le monde devra se salir les mains, je le crains.»

Le sujet d'Ellyn vint ensuite sur le tapis. Il était fort probable d'arriver à la convaincre de faire tomber les Hightower afin de replacer les Tyrell à leur position précédente sur l'échiquier politique du Bief mais il doutait d'arriver à la convaincre de se joindre à une tentative de lutte ou de renversement de la reine du royaume du sud. L'abeille semblait vouer une admiration sans borne à cette dragonne de malheur.

«Si Ellyn pourrait nous soutenir pour la Grande Tour, je crains qu'elle ne désire se dresser contre le dragon. Elle lui voue une admiration étrange, due à ses lois en matière d'héritage pour les femmes. Je pense qu'il sera on ne peut plus difficile de la convaincre sur ce point.»

Les Fossovoie n'était que le cadet de ses soucis à vrai dire. Le plus compliqué serait de rallier des seigneurs ayant suivis les Hightower dans leur ascension. Un grand coup devrait sans conteste être frappé sur la maison Florent. Les conditions pour qu'il le suive ? Voilà bien quelque chose à laquelle il n'avait pas encore de réponse.

«Que tu trouves plus de soutien. Sans plus de soutien, tu auras du mal à rallier des gens à ta cause et je ne tiens pas à voir ma maison disparaître sur une erreur de jugement. Si je te rejoins, je jouerai gros. Je veux m'assurer que j'ai plus de chances et de choses à gagner qu'à perdre. Met déjà en application une partie de ce que nous avons parlé. Un soutien Dornien et extérieur nous serait fort utile. Des gens à la cours de la Grande-Tour et à celle du dragon également. Cela nous permettrai d'avoir des yeux et des oreilles indiscrètes. A moins que ... tu n'en possèdes déjà ?»

Loras avait le temps de réfléchir à tout cela et lui aussi. A chaque fois que le chevalier des fleurs venaient vers lui c'était pour tenter une entreprise dangereuse. A croire que le Tyssier avait l'art de se trouver toujours dans l'attention de Loras lorsqu'il devait échafauder des plans. La croisée des chemins n'était pas encore arrivée. Ils avaient encore une longue route à faire tous les deux avant de décider si leurs routes seraient communes ou divergentes.

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If hatred strikes you, if you get accused, thrown to the lions, you can expect one of two reactions from people who know you: some of them will join in the kill, the others will discreetly pretend to know nothing, hear nothing, so you can go right on seeing them and talking to them. That second category, discreet and tactful, those are your friends.

L'honneur... C'était un mot qu'on avait bien pris soin de lui enfoncer dans le crâne. Beaucoup le trouvaient honnorable et il agissait d'une telle façcon qu'il était a difficile de voir à travers son masque d'hypocrisie. Sauver la veuve et l'orphelin ? Quand ça l'arrangeait, oui. Les fleurs qu'il offrait aux jeunes femmes durant les tournois ? Une infime partie de son jeu pour bien paraître en société ; personne n'aurait accepté qu'il offre une rose au plus bel homme de l'assemblée, non ! S'il y avait bien quelqu'un dans sa famille sur qui on pouvait coller parfaitement le mot « honneur », c'était Garlan. Cet homme était le chevalier parfait. Mais, malheureusement, il n'était plus. L'image de son frère au creux de sa mémoire lui serra la gorge. Owen n'avait pas tord : l'honneur était  doué à tous les jeux, sauf à celui de la guerre, où il échouait lamentablement. Bien qu'il ne se coinsidérait pas comme un être aussi plein d'honneur qu'on le prétendait, Loras se crispa subtilement sous l'idée de probablement avoir à manipuler Ellyn pour qu'elle « réalise » à quel point apprécier la Reine était une erreur. Principalement parce que la manipulation faisait plutôt partie des cordes de sa sœur, mais aussi parce qu'Ellyn était une précieuse amie d'enfance qu'il refusait de voir sombrer dans ses combats presque égoïstes. Pourtant, cette perspective n'était pas un choix, mais une nécessité.  Quant aux Fossovoie qu'il avait mentionnés plus tôt, ils lui donnèrent l'idée d'aller peut-être creuser dans le jardin des familles dont un ou des membres étaient mariés à un ou une Tyrell. Pourtant, comme ils ne formaient que deux branches d'une simple famille de chevaliers fiefés, peu importait la couleur de la pomme, Loras jugea qu'il valait mieux les mettre de côté pour l'instant. S'ils pouvaient certes essayer de chambouler la pomme qui avait vu naître la femme de Gunthor, ce n'était pas sur quoi le jeune Tyrell devait se concentrer pour l'instant. Entre deux actions plus grandes, peut-être. Ou au cours d'un grand chamboulement. Il verrait bien. Les sourcils froncés, il commençait à s'imaginer toutes sortes d'histoires jusqu'à ce que son ami lui réponde finalement, le sortant de ses rêves de beaux chevaliers et de batailles sanglantes.

Étrangement, Loras s'attendait à une réponse du genre. Lui-même aurait été réticent à s'allier à la cause d'un individu qui ne pouvait prouver ses chances de réussir. Le jeune homme rit doucement, accompagnant son vague hochement de tête. Des alliés, il comptait certainement en trouver beaucoup plus. Tenter, du moins. Il n'avait clairement pas quitté La Treille uniquement pour aller discuter avec Owen, Ellyn et Rosemary, c'aurait été contreproductif et clairement trop dangereux pour rien. Il paraîsait que la sécurité des frontières avait été sublimée près de celles de Dorne, il devrait éviter de se frotter de trop près aux maisons longeant la frontière. D'ailleurs, ça l'inquiéta subitement lorsqu'il repensa à l'alliance qu'il tenterait de créer. Malgré tout, son regard amusé scrutait son ami. « Tu n'es, hormis ta fiancée, que la première personne avec qui j'ai eu la chance de m'entretenir. Tes conseils feront toujours partie de ceux auxquels j'accorde une grande importance. Je compte, dans les semaines qui suivent, m'entretenir avec le plus de gens possible dans la mesure où cela sera faisable. » Discrètement, le jeune homme se passa une main dans les cheveux. En revenant de chez Rosemary, il passerait probablement par le fief des pommes rouges et quelques autres maisons sur le chemin et qui risquaient forcément de l'accueillir sympathiquement. Il devrait cependant attendre la lettre avec les recommandations de son oncle qui arriverait chez les Orme dans un futur plus ou moins proche. Machinalement, il fit claqueter la cuillèere sur les rebords du bol. « Dois-je te rappeler qui est mon oncle et ce qu'il possède ? Évidemment que nous avons des yeux à la cour des Hightower ! Les premiers bilans de cette lune devraient arriver bientôt. » Lança-t-il, songeur. Il ne savait pas s'il était possible pour lui d'en prendre conscience bientôt, cependant. « Concernant la cour de Port-Réal, c'est plus délicat. Nous pourrions, certes, envoyer un ou deux des neveux de Paxter auprès de chevaliers de la cour pour être pages. Il paraît que la Reine entretient de bonnes relations avec le Roi du Bief, cela aiderait probablement.  » Le Tyrell semblait se perdre dans ses pensées.  

La main qui reposait sur sa nuque retourna se noyer dans ses longues boucles brunes pâles, laissant ses fins doigts y jouer ; ce genre de petits gestes lui permettait de moins angoisser. Ça ne paraissait probablement pas, mais tout ça commençait à prendre un aspect plus tangible dans sa tête, plus réel. Pourtant, le stress n'était pas toujours une mauvaise chose. Il permettait, entre autre, un instinct de survie un peu mieux aiguisé. Le jeune homme inspira. « Il ne me faut pas des yeux et des oreilles uniquement ici et sur les terres de la Couronne. Si je réussis à creuser un peu à l'intérieur de Dorne en passant par les Allyrions, il me faudra commencer à penser aussi à ceux qui occupent notre droite. ». Un sourire moqueur souleva les coins de ses lèvres. Il savait bien que l'action évoquée serait extrêmement difficile, voire impossible, si on considérant les rancunes historiques entre Dorne et le Bief, mais la seule perspective de pouvoir jouer au jeu des alliances comme il l'avait tant voulu auparavant le remplissait d'une drôle de joie enfantine. « Il me faudrait également des yeux et des oreilles dans l'Orage. Je sais qu'ils font partie du Royaume du Sud et qu'ils n'ont probablement aucune envie d'indépendance, mais parfois il faut secouer les étincelles de l'intérieur pour permettre au brasier de naître. D'autant plus que si nous n'essayons pas de les mettre en partie dans notre poche, ils joueront certainement contre nous le jour où nous déciderons de bousculer la putain. » La Rose Dorée semblait pourtant incertaine. S'il possédait déjà de fortes affinités avec un des membres de la famille Allyrion, il ne connaissait personne dans l'Orage, ce qui rendait la tâche déjà plus compliquée. Si un jour il décidait d'y poser le pied, il devrait faire face à d'énormes conséquences si rien ne fonctionnait. Ainsi, les espions et les émissaires restaient les seules options possibles et presque sécuritaires qui s'offraient à lui.  Se retournant face à la table, Loras prit une nouvelle gorgée de vin avant de retourner son attention sur son plat qui commençait à refroidir. Même si ça ne paraissait pas, il gardait toujours son oreille ouverte aux paroles d'Owen. Seulement, son estomac qui recommençait à le tirailler allait bientôt prendre toute son attention et ce n'était pas souhaitable. .

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