[EVENT] Le banquet de la concorde

Jayne avait eu un pincement au cœur en arrivant à Rougefort pour le mariage de Mychel Rougefort à Ynès Sunderland. Sa sœur, Barbara n’avait pas fait le déplacement, seul son époux était présent. Elle avait tant espéré la voir, lui parler après toutes ses années, renouer le contact avec son aînée. Mais le silence et la fuite de Barbara ne le lui permettait pas. Elle en souffrait, elle n’était pas aussi catégorique de Catelyn, la puînée de Jonos Bracken avait toujours été plus mesurée que sa cadette et son lien avec l’aînée plus fort. Alors elle attendrait une autre occasion, et tenterait d’aller discuter avec Jon Rougefort un peu plus tard dans la soirée, dans l’espoir de faire passer un message à sa sœur. En attendant, elle devait garder la tête haute et ne pas se montrer affecter par l’absence de Barbara.

Mais garder également son calme et son sourire face aux Nerbosc de présent. L’ADN laissait pas Jonos en sa fille lui faisait haïr cette famille. Que serait-il passé si Jonos Bracken n’était pas mort lors de la bataille de la Péninsule ? Si cette flèche meurtrière n’avait pas atteint sa cible ? Probablement que les accords de Repose n’aurait jamais vu le jour, trop aveuglé par sa haine de Tytos Nerbosc et sa descendance. Alors ce mariage ne se serait déroulé qu’entre valois probablement et le Val serait isolé de toutes les autres régions. Et la situation serait probablement critique pour la population. Jayne avait réussi à mettre de l’eau dans son vin afin d’accepter plus facilement cette alliance avec sa région natale. Le jeune Royaume qu’ils étaient ne pouvait pas rester isoler, il fallait trouver des esprits ouverts pour commencer de nouvelle alliance. Alors tout en sachant que les Nerbosc serait présent lors de ces noces, Jayne avait quand même fait le déplacement, montrant qu’elle était capable de mettre de côté sa haine des corneilles pour le bien de la politique de son époux. Se comporter en Reine et non en une jeune fille sous l’autorité de son père véhément envers une famille rival.

Le seigneur des lieux leva son verre au marié avant que le reste de la soirée ne se déroule. Bien vite des groupes mêlant les deux régions se mêlèrent, discutant. L’animosité ne semblait pas être au rendez-vous. La cérémonie avait été belle et la dame des lieux rendaient le banquet magnifique, elle avait organisé cela d’une main de maître, Jayne devait bien le reconnaître. L’épouse du Dragon de l’Est respira profondément, décidant de se mêler à l’assemblée de noble. Vêtue d’une robe rose poudrée qui lui permettait de caché sa grossesse qui n’avait pas encore été annoncé publiquement, elle se dirigea vers une dame de la maison Tallett (@Vaelle Velaryon). Derrière elle, son bouclier lige observait quiconque s’approchait de la Reine. Les dames de compagnie de Jayne étaient, quant à elles, restées à Goëville.
« Lady Tallett. » la salua Jayne « Je crois n’avoir jamais eu l’occasion de vous rencontrez ainsi que votre famille. »

Elle avait vu défiler de nombreux valois, beaucoup lui était toujours inconnu. Elle avait quelques visages et des noms associés comme lady Rowena mais c’était bien tout. Elle ne connaissait pas si bien que ça ses sujets et voulait profiter de l’évènement pour les découvrir plus amplement, à défaut de pouvoir voire sa sœur.

Un petit sourire entendu se dessinait sur mon visage, ser Antaryon voulait lui aussi être présenté, très bien. J’allais aussi pouvoir m'éclipser pour tendre un peu plus l’oreille alors que la discussion entre Grafton et Nerbosc semblait prendre de l'ampleur. “Très certainement ser. Ser Mallister est effectivement le Régent de Bel Accueil, un autre grand domaine du Conflans. Il est lui-même originaire de la famille Mallister, un grand domaine maritime du Conflans, qui, comme le Val a eu à pâtir des raids fer-nés par le passé. Ser Desmond a aussi bien connu le Val et je crois qu’il est proche de certains invités originaires du… De votre Royaume.”

Un court résumé qui suffirait amplement pour qu’un homme cultivé comme ce chevalier étranger le paraissait puisse totalement comprendre l’importance du personnage. “Ser Mallister est un homme qui a beaucoup d’amis et je ne pourrais me tromper en disant que Lord Nerbosc et lui sont proches.” Voilà qui suffisait à mettre en garde, le chevalier que je servait n’était pas un simple chevalier mais un homme de pouvoir et de responsabilités. “Permettez néanmoins mais ma tâche n’attends pas, je toucherai un mot sur votre personne à Ser Mallister afin que des présentations puissent être faites, que votre nouveau statut soit bien compris. Ser.” Une belle révérence, bien basse pour un chevalier valyrien et je m'éclipse en un mouvement fluide, presque liquide.
Ser Mallister, proche de Lord Nerbosc était maintenant à côté du centre d’attention, la discussion entre les deux géants du lieu et à laquelle j’espérais pouvoir assister. Allait-elle nous réserver des surprises ? Difficile à deviner, toujours est-il qu’il était nécessaire que je fasse un rapport dessus à mon Maître.

Je servais du vin à Ser Mallister, lui glissant discrètement à l’oreille une courte présentation de la nouvelle famille de chevaliers du Val que je venais de rencontrer. Je me tenais, enfin dans son dos, effacé loin des lumières, invisible comme un domestique que seul l’appel d’un service par un noble pouvait déranger. L’oreille baladeuse aux discussions en cours.

Tout cela n’était qu’une mascarade. Une vaste plaisanterie doublée d’une épaisse hypocrisie. Tous ces visages, valois et conflannais, qui échangeaient autour d’une assiette garnie et d’une coupe pleine, comme si de rien n’était. Comme s’il ne se passait rien.
Et au milieu de ce mariage de couverture, les deux plus grands acteurs de ce théâtre de pacotille, le noble Brynden Nerbosc et le sournois Gerold Grafton se donnaient la réplique.

“Un peu plus d’intensité dans votre regard, ma douce, et lord Grafton risquerait de prendre feu.”

Derrière les paroles amusées d’Uthor, un soupçon d’inquiétude. Il haussa légèrement les sourcils, l'œil alarmé. Les longues lunes passées dans une geôle à Goëville avaient irrémédiablement creusé ses joues. Il s’attachait désormais à cacher cette faiblesse de corps derrière une épaisse barbe poivre et sel.

“N’évoquez pas mes rêves à voix haute,” siffla-t-elle derrière son verre. “Ils risquent de ne pas se réaliser.”

Comment pouvaient-ils tous sourire ? Se serrer la main ? Danser avec l’ennemi ? Avaient-ils tous oublié la guerre ? Les prisonniers ? Les morts ? “Je ne suis pas bonne à ça,” s’agaça-t-elle. “À porter ce masque de résignation tranquille.” Sa mère et son frère croupissaient toujours en prison. Et voilà qu’elle se gavait de caille farcie avec leurs bourreaux.

“Tss.” Sa langue claqua contre son palais à l’approche de la nouvelle petite reine du Val d’Arryn.

“Elle vient par ici ?” se demanda Uthor en prenant une gorgée de vin. “Oh par les Sept, elle vient par ici.”

Il n’eut pas le temps de jeter un regard à son épouse que cette dernière s’était levée à l’approche de la Bracken, déliant toute la haute stature qu’elle avait hérité de sa mère. La reine était toute rose, jolie comme une poupée dans sa robe poudrée. “Elle ressemble à une petite fille maigrelette.” Dans son dos, un Frey montait la garde. “Décidément, ces raclures de bidet sont partout.”

“Oh ?” s’étonna-t-elle. “Vraiment ? Dans ce cas, je vous invite à visiter les geôles de votre château, à Goëville. Vous y verrez certainement ma mère et mon frère. Vous ne pourrez pas vous y tromper, nous partageons tous les trois la même grâce éthérée. Bien que j’imagine que la captivité ait quelque peu altéré leur teint…”

Rowena laissa sa dernière phrase en suspens, la main de la réflexion posée sous son menton. Elle se reprit finalement en s’ébrouant, comme réveillée d’un mauvais rêve.

“Mon mari, lord Tallett.” Uthor se redressa vivement sur son siège, livide. “Il a lui aussi séjourné chez vous !” rit-elle. “Comment était Goëville, Uthor ?”

“Rowena…” gronda-t-il tout bas, plus anxieux qu’en colère.

“Non, non, Uthor, quelqu’un se doit d’être honnête avec notre nouvelle reine.” Elle reporta son attention sur Jayne. “Je suis incapable de vous servir la même soupe de sourires infâme que les autres. Ma famille croupit dans vos geôles et je ne ferai pas semblant de m’y être habituée.”

Lady Tallett poussa un profond soupir avant d’inspirer à nouveau.

“Ah, on se sent mieux une fois ses intentions clarifiées, non ?”

Son époux ne répondit pas, les yeux vissés sur la reine.

“En vérité, vous connaissez une bonne partie de ma famille,” reprit-elle. “Talia, Andar, Robar - lui aussi a visité Goëville !-, Roland… Qui d’autres auriez-vous pu rencontrer… ? Ysila, peut-être ? Et les Dieux vous protègent d’avoir échangé avec Lysa. Ma cadette est une horreur.”

Elle haussa les épaules.

“J’en oublie toujours un ou deux. Mais assez parlé de moi. Je vous en prie, dites-moi quelque chose sur vous. Les Dieux vous ont donné quelques sœurs également, n’est-ce pas ?”

Une Bracken mariée à Viserys, l’autre à Grafton, l’autre à un conflannais désormais invité d’honneur dans le Val. Une vraie belle petite famille de traîtres.

Il avait craint de voir l'échange déséquilibré par les demandes qu'il avait à faire, quoi qu'elle eurent été formulée pour paraitre à l'avantage des deux parties. La position de faiblesse n'était que peu sa tasse de thé et s'il était parvenu à l'éviter jusque là, il se surprenait par la manière dont il avait amené le coeur de sa présence à Rougefort aujourd'hui sans avoir à en rougir. Plus étonnant encore, la manière dont son comparse lui répondit, gardant peut être son hypothétique jubilation personnelle pour lui afin de ne offrir qu'un discours des plus convenables, presque teinté d'une certaine humilité. Cela donna à Brynden l'assurance que, malgré l'unicité plus ou moins affichée, malgré la richesse de la réception, la coupure du Val avec le reste de Westeros n'était pas sans conséquence. S'il était celui qui amenait la question, il était désormais certain que, tant sa survie que celle du Grafton, dépendait de leur capacité à mettre leurs égos de côté pour envisager un avenir plus durable. Pour autant, cette courtoisie affichée ne semblait pas désespérée : fidèle à son rang, le valois demeurait illisible sous ses dehors obligeants donnant juste assez pour que Brynden se détende, mais guère suffisamment pour lui donner le sentiment de prendre l'ascendant. La se trouvait la beauté de la politique, avait un jour expliqué Tytos Nerbosc à son héritier, la capacité à ne pas se montrer trop gourmand ou agressif en négociation sans pour autant dévoiler ses faiblesses. « Je doute que mes amis soient aussi prompts à partager leur affection avec vous, Lord Grafton. Un fait que je regrette au demeurant : toutes ces histoires d'indépendance, de lutte entre Targaryen compliquent la vie de bien des gens qui n'ont strictement rien à voir avec leurs querelles familiales. » Il fallait être honnête, si son compagnon de table semblait suffisamment mielleux pour favoriser la discussion, il faisait toutefois office d'exception au sein de leur groupe de six suzerains continentaux. Contrairement à Harrold Hardyng, arrivé au pouvoir par une suite de circonstances fâcheuses mais qui avait eut le temps de se constituer des amitiés et de se faire connaitre de ses pairs, Gerold Grafton s'était imposé non par l'hérédité mais par la force et n'avait jamais eut l'occasion de se faire reconnaitre des autres suzerains depuis. Peut être était-ce la raison pour laquelle certains grands nobles du royaume lui en voulait tant, songea le conflanais : à travers l'Accord de Repose, Brynden était le premier à reconnaitre Viserys comme roi et, par extension, Gerold comme suzerain des terres du Val. Quoi qu'il n'y avait dans ce constat aucune déclaration d'allégeance, cela suffisait pour lui attirer la méfiance d'un petit groupe qui se voyaient encore et toujours rongés par l'humiliation de la chute du Val et la défaite à la baie des Crabes. « Les vilains se moquent bien de savoir qui siège sur le trône de fer après tout ... Ce qui leur importe, c'est d'être certain de pouvoir se nourrir le soir venu et prier pour qu'ils ne se retrouvent pas au milieu d'une querelle de dragons. » ajouta le Nerbosc avec un soupire. Ainsi lorsqu'il regardait l'assemblée réunie pour ce mariage, Brynden en venait à se demander ce qui avait réellement changer au final ? Si la réponse était, pour la noblesse, assez évidente, il doutait que la masse roturière puisse réellement témoigner du changement de gouvernance. Il en allait de même sur ses propres terres et jusqu'aux villages sous l'autorité de la Haye-Pierre qui se moquait bien de savoir qui habitait désormais le château et quelles rumeurs circulaient sur son ancien propriétaire. « Mon épouse est assez idéaliste pour espérer un jour voir les membres de sa famille se réconcilier. Pour ma part, je me contenterais d'éviter de guerroyer contre mon beau-frère si cela est possible, quoi qu'il semble assez disposé à faire plaisir à sa soeur en se désintéressant de mon cas. J'imagine qu'en cela, je suis plus chanceux que votre prédécesseur. » Le trait d'humour était possiblement maladroit mais le passé était ce qu'il était : Harrold avait été suzerain, même si cela n'avait duré que quelques années et il ne pouvait le renier pour quelques flatterie. Cependant, force était de constater que le valois n'était pas le seul à avoir tenu les termes de l'accord et quoi qu'il n'eut absolument aucune affection pour Viserys, il devait admettre que Daenerys avait raison. Que ce fut pour elle et leur relation passé ou par stratégie politique, Viserys tenait parole et Brynden avait cessé de surveiller, méfiant, la frontière avec le Val tout comme il n'envisageait plus les ombres draconniques survolant le Conflans comme la menace du grand dragon noir de son beau-frère.

Hochant la tête, Brynden arrêta la les politesses pour revenir au coeur de la conversation. Entre le vin et les victuailles, au vue et au su de tous, se jouait le préambule d'une négociation qui pourrait changer l'avenir de la région. Il avait exprimé à Tywin Lannister les raisons qui le poussait à se rapprocher du Val, des raisons contre lesquels le Vieux Lion ne pouvait rien : Castral Roc ne renoncerait pas à des terres pour donner plus de côtes au Conflans et la Couronne n'abandonnerait pas davantage la presqu'ile de Claquepince pour leur offrir une ouverture sur le Détroit. Ne pouvant compter que sur lui même, c'était de son ressort de s'assurer que les navires pourraient entrer dans la baie des crabes sans être pris pour cible par la flotte du Val. De cela dépendait la mise en place de ses nouvelles alliances avec les terres de l'Orage et il comptait bien acter ce rapprochement dès sa prochaine rencontre avec Lord Stannis. « Il est vrai que Les Salins sont proches de la frontière du Val. Nombreux sont mes bannerets dans la région qui ont formés des alliances avec les votre bien avant le royaume ne se divise. J'imagine que si le regard de Goëville se détournait des bateaux rejoignant les Salins, ces derniers seraient tout disposés à reprendre les vieilles amitiés que l'indépendance de la région a laissé en suspens. » répondit-il tout en cherchant dans un coin de son esprit quels rapprochements avaient eut lieu entre conflanais et valois pour appuyer son propos. « Je crois qu'à ce titre, Lord Cirley et Lord Mouton pourraient être plus qu'heureux de contribuer à démontrer l'entente entre leurs familles et à se faire ambassadeur de nos accords. » Viergétang et Combemèche ne se faisaient peut être pas face, mais leur proximité géographique avait conduit les deux seigneurs à promettre Lady Eléonore au fils de Lord Cirley bien avant que les premières rumeurs de rébellion dans la Val ne se fassent entendre. Quand aux Mouton, il serait fort aise d'entendre de la suzeraine orageoise que sa cadette, mariée depuis des années à l'héritier de Viergétang, approuvait les rumeurs concernant la nouvelle sécurité maritime de la baie. Malgré tout, les deux familles restaient assez éloignées du port qu'il voulait voir grandir et à demi-mot, il entendait que le Val espérait prélever une part de ce qui finirait par arriver aux Salins pour combler ce que l'indépendance leur avait couté d'accord commerciaux. « Lord Cox pourrait également être disposé à converser avec celui de vos bannerets que vous jugerez opportun : le développement de son fief était dans les projets de mon défunt père et a trop souvent été mis à l'arrêt par les affres que le Conflans a eut à supporter au fil des ans. Sa petite fille, Lady Orya est mariée à mon cousin, j'ai toute confiance en son amabilité et en son objectivité envers les intérêts de notre région. » Car cela ouvrirait aux Salins de nouvelles alliances commerciales auxquelles Goëville ne pouvait prétendre en raison du boycott instauré par le conseil de régence. Une faille dans les rouages du royaume qui pourrait lui apporter le courroux de Lord Tywin mais qui, à bien y réfléchir, serait profitable à tous. Le Conflans pourrait retrouver le développement commercial que la guerre avait arrêté net, le Val pourrait plus facilement mettre la main sur des denrées qui devaient désormais transiter par les cités libres, et la Couronne encaisserait les taxes que ce nouvel essors apporterait en guise de compensation. Sans doute le Lannister avait-il déjà envisagé la chose lorsqu'ils s'étaient vu au tournoi, cela expliquait qu'il ne lui ai témoigné nulle animosité ou avertissement.

S'accordant une gorgée de vin, Brynden reprit avec une certaine tension qui l'amena à tapoter de l'index contre le pied de sa coupe. « Une question demeure en suspens néanmoins. » Et pas des moindres, songea le Nerbosc : autant la maison Tully s'était éteinte lorsque la suzeraineté de Corneilla avait été annoncée, autant les Grafton devaient composer avec la maison Hardyng qui, bien qu'ayant désertée le Val, demeurait toujours bien vivante et capable d'amasser soutien et influence. « Je n'ai guère dans l'habitude de témoigner grande amitié envers ceux qui pourraient en avoir après les miens. Quoi que vous faites preuve d'une grande amabilité je sais qu'il demeure des affaires de politique intérieure dans le Val qui ne me regardent en rien ... Toutefois, il est de mon devoir de garantir la sécurité de ma famille, Lord Gerold. Et Mya Nerbosc est ma famille. » Au cours de la correspondance entre Corneilla et les Eryés, Brynden avait, à plusieurs reprises, conseillé à Mya de trouver refuge dans sa région natale. Mère d'un nouveau-né, suzeraine d'une région en proie aux tensions, la retraite avant que le conflit n'éclate totalement était la seule chance de ne pas servir de monnaie d'échange pour obtenir la reddition de son époux voir de son cousin. Comme bénie par les dieux, la jeune femme avait réussit à fuir avec ses dames, s'installant dans la demeure ancestrale de sa famille tandis qu'elle voyait sa propre maison lui être arraché. L'arrivée d'Harrold, quelques lunes plus tard, avait achevé l'assurance du Nerbosc quand à la chute du Val qui, laissé à lui même ne pouvait qu'espérer se soumettre ou périr. Si le temps n'avait pas été en faveur des relations entre le Hardyng et son cousin par alliance, Brynden gardait une grande tendresse pour Mya et regrettait que les tension avec le valois n'ait conduit le couple à quitter Corneilla pour demander l'hospitalité de Lady Whent. Une hospitalité guère assez bien pour Harrold Hardyng qui lui préférait, aux dernières nouvelles, le faste et la débauche d'une vie à Port-Réal. S'il était évident pour Mya que son mariage ne serait sans doute jamais plus au beau fixe, sa venue aux Jumeaux avait été l'occasion pour elle de se rappeler au bon souvenir de son cousin et de discuter d'un avenir toujours plus incertain alors que la conduite d'Harrold devenait toujours plus dangereuse. « J'ose espérer que si nous devenions de grands amis, je n'aurais à craindre pour la vie de ma cousine et de sa fille. » explicita alors le Nerbosc. Il n'y avait pas de preuve que la nouvelle organisation du Val en ait après Harrold Hardyng mais Brynden savait que si son titre était disputé par un rival éventuel, mettre cette concurrence hors d'état de nuire serait sa priorité. Comme il avait pu le faire avec Jonos. Et il ne voulait pas que, dans cette lutte entre deux hommes, Mya et sa fille soient les victimes collatérales qui allongerait le tableau des disparus.