[EVENT] Tournoi des Jumeaux : les joutes

La Targaryen faisait de son mieux pour se concentrer sur le tournoi. Elle souriait lorsqu'elle le devait, avait répondu favorablement à la demande du jeune loup ( @Brandon Stark ) en essayant vainement de le rassurer par un sourire chaleureux, applaudissait lorsque les concurrents se plaçaient sur la lice, mais l'esprit de la jeune femme était ailleurs. Toute son attention était focalisée sur une seule chose. Retrouver bientôt son lit douillet. Les dernières semaines avaient été difficiles pour la princesse, car l'ensemble de son corps se plaignait ouvertement lorsqu'elle effectuait le moindre mouvement. Elle se sentait si lourde... Elle avait l'impression d'être terne... Et horrible. C'était le seul mot qu'elle avait trouvé lorsque le matin même, assise inconfortablement dans un salon quelconque, elle croisa son reflet dans un miroir. En réalité, la Dame du Conflans aurait pu accepter tout ceci, mais le manque de sommeil aggravait ce sentiment de n'être qu'une épave difforme. Ses nuits étaient trop courtes, entre les ronflements de son époux et son impossibilité à trouver une position confortable, elle restait éveillée, des heures durant, tentant inutilement de dormir. C'est la foule qui se déversait en applaudissement qui sortit la jeune femme de ses rêveries. Brandon Stark était allongé en étoile de mer sur le sable de la lice, blanc comme un linge. Effleurant discrètement la cuisse de son époux pour attirer son attention, elle se pencha légèrement vers lui : « avez-vous un discours réconfortant en tête ? » ( @Brynden Nerbosc ). Elle était certaine que Lucas aurait trouvé les mots justes pour aider le jeune homme le sourire après cette première défaite, mais le Stark était dorénavant sous la responsabilité de Brynden et Daenerys n'était pas certaine qu'il soit aussi efficace que son jeune frère.

La tribune tremblait sous l'excitation de la foule dont les pieds cognaient férocement dans les estrades en bois, provoquant des vibrations fort désagréable pour la jeune femme. Elle mima des applaudissements et exagéra son sourire en observant son beau-frère entrer de nouveau sur la lice, or, le cœur n'y était pas. La Targaryen avait terriblement mal au dos et ses jambes étaient si lourdes qu'elle avait l'impression que ses pieds prenaient racine dans le parquet. Durant un bref instant, elle se demanda si, après tout ce temps assit sur cette chaise, elle arriverait à se relever dignement ou si elle devrait attendre que tous les invités de ce tournoi quittent les tribunes pour dissimuler son inconfort ? Tandis que les chevaux des deux amis s'élancèrent, Daenerys se perdait une nouvelle fois dans ses pensées, ratant le spectacle offert par le Stark et le Nerbosc.

Trois lances, de nouveau. Cette fois, Harys s’y attendait un peu : il avait vu la première joute de Kirth et l’avait jugé du même niveau que lui. Décidé à montrer ce qu’il valait, cette fois, il parvint néanmoins à placer un coup décisif et son adversaire versa de cheval à la dernière passe, à sa grande satisfaction.

Regaillardi, il fit le tour de la lice, félicita son adversaire (@Aladore Costayne) et s’en retourna aux écuries pour rejoindre son fils et sa femme. Alors que Walder lui tendait une gourde d’eau, il demanda, curieux : « Est-ce qu’on sait qui seront les finalistes ? » Contrairement à sa famille, soucieux de se préparer au mieux, l’héritier de la famille Foin n’avait pas vu le reste des joutes – le haut du tableau, dont il avait été exclu par sa première défaite. « Oncle Wendel contre Oncle Jammos, père. »  Pour Walder, évidemment, tout ce monde paraissait vieux – en fait, il s’agissait de ses grands-oncles, même si Wendel était plus jeune que Harys et à peine plus âgé que son petit neveu. Foin, lui, en avait conscience, et grogna : « Oh là. Bon, eh bien, je crois que cette affaire est entendue. Souhaites bonne chance à l'oncle Wendel (@Myrielle Lannister) de ma part si tu le trouves, il peut être fier de lui pour être arrivé aussi loin ! » Il but une  nouvelle gorgée d’eau et essuya sa barbe d’un revers de main : « Et Jorrel ( @Durran Cressey) ? Il joue une 3e place contre Grand-Walder, je suppose ? Bon, bon…eh bien de même, encouragez le de ma part. Voyons la prochaine joute en attendant. Je veux savoir qui sera mon prochain adversaire. »

Sans trop de surprise, il allait affronter Edmund Nerbosc (@Brynden Nerbosc). Ce n’était pas une grosse surprise. L’écart de niveau entre le jeune nordien, qui débutait, et les autres, chevaliers plus confirmés, était trop important. A la sortie de la lice, il tapa amicalement sur l’épaule du jeune écuyer : « Allez, ne vous en faites pas, Brandon (@Brandon Stark). Moi, à mon premier tournoi, je me suis fait démonter à la première lance brisée, vous avez tenu deux joutes, c’est très honorable. On a tous commencé comme ça ! »

Et après tout, encore aujourd’hui, il risquait bien de finir 6e sur 8, pensée qui contraria le chevalier. Mais bon, ce serait une belle joute. Grande famille, et puis c’était le marié…Mais encore une fois, ça le plaçait dans une situation délicate. Perdre, ce n’était pas idéal, mais gagner contre le marié le jour de son mariage…est-ce que c’était vraiment honorable ? Bon, on verrait bien. Edmund avait l’air, comme Ryger, du même niveau que le sien. Et pour être honnête, même s’il ne l’avouerait pas, il fatiguait un peu. Il ferait du mieux qu’il pourrait, et on verrait ce qu’en penserait l’oncle Lothar – il pourrait au moins être impressionné par sa ténacité et son endurance, merde, à défaut de son classement en haut du tableau, comme les cousins Frey. Peu décidé à se résigner, Harys retourna s’équiper pour la der’ des der’ et défendre chèrement sa place en offrant du beau spectacle.

Entré en lice, il salua de nouveau son oncle, puis le jeune frère du suzerain du Conflans amicalement : « Bonne chance ser Edmund, puissions nous faire une aussi belle joute que l’a été votre mariage ! » Après quoi il abaissa la visière de son heaume sur ses yeux et se mit en position, avant de laisser filer Rocambole vers l’assaut et la dernière joute de ce tournoi.

Si les festivités l’avaient ravi, Leo restait toujours mitigé concernant les tournois. Les joutes, les mêlées, le tir à l’arc. Rien de tout cela ne l’intéressait et en même temps, qu’est-ce qui l’intéressait en dehors de sa maison et du rayonnement de celle-ci ? Probablement pas grand-chose. Il avait passé la semaine à montrer à tout le monde combien son petit-fils était déjà parfait. Damon Lefford serait un jour seigneur de la Dent d’Or. Tout Westeros était déjà au courant et l’enfant n’avait que deux ans. C’est ainsi que les personnes présentes avaient pu voir un Leo Lefford bien différent de l’homme qu’il était avant la naissance de ce garçon tant attendu, tant souhaité. Leo ne regrettait aucunement la dureté dont il avait fait preuve envers sa fille. Il avait pensé chaque mot, ne regrettait aucun geste. Cela avait mené à cette naissance miraculeuse qui le ravissait au plus haut point. Rien ni personne ne pouvait lui gâcher ce bonheur désormais, pas même son aversion pour les tournois. Lors du banquet final, toujours accompagné de Damon dans ses bras, à croire qu’il ne quittait le petit être perdu au milieu de cette foule, Leo alla même féliciter le vainqueur des joutes.

- Félicitations ser Jammos, belle joute et face à votre fils, de surcroît. Vous nous avez offert un beau final pour le mariage de ma nièce.

Leo passa ensuite au vainqueur du tir à l’arc, ser Desmond Mallister, également mariée à une Frey après l’affaire Vance. C’était là un souvenir que tout le monde dans le Conflans semblait ne pas vouloir raviver malgré la grande popularité de la défunte seigneuresse. Pour le tournoi des Jumeaux, les Frey avaient brillé et cet événement permettrait, pour eux aussi, d’effacer petit à petit les mauvais souvenirs de cette famille aussi nombreuses en nombre qu’en scandales. Il y avait un vrai tournant qui s’opérait depuis que son beau-frère, Lothar, était au pouvoir. La mort du Tardif avait fermé un grand chapitre de l’histoire des Frey. L’avènement de Lothar en ouvrait un tout nouveau, un qui serait, sans aucun doute, beaucoup plus glorieux.

Avant-dernier du tournoi des Jumeaux, Kirth était déçu de son classement et c’est la mine basse qu’il revint vers son épouse pour le banquet de fin de tournoi. Il ne disait mot, mangeait peu, ressassait sa défaite face à ses adversaires. Il avait bien mieux brillé pour le tournoi de Bois-de-Saule quelques lunes plus tôt. Mais à charge de revanche, Kirth aura bien d’autres occasions de montrer sa valeur et ses performances. Profitant des festivités, il avait cependant hâte de quitter les Jumeaux pour retrouver le calme des jardins de Bois-de-Saule dans lesquels il faisait plus amples connaissances avec son épouse. En effet, Kirth et Bethany n’étaient mariés que depuis quatre lunes seulement. Autant dire que le couple ne se connaissait guère encore et ne débutait là que les balbutiements de leur vie conjugale. Au retour de ce tournoi, première sortie qu’ils effectuaient, nul doute qu’ils poursuivraient leurs longues discussions dans les jardins, les repas partagés avec le couple seigneurial, les balades en calèche dans le domaine des Ryger, agrandi depuis l’extinction des Lychester, les sorties qu’ils effectueraient au grès des occasions mondaines. Il avait été entendu dernièrement que l’héritier de Bois-de-Saule serait le représentant de la famille Ryger, désormais élevée au rang des maisons majeures du Conflans. Cela engendrait bien des changements au sein de la famille et dans leur quotidien. Le banquet était l’occasion pour tous les participants de se repasser les épreuves mais Kirth n’avait pas souhaité participer à ce genre de conversation, leur préférant la compagnie de son épouse qui était loin d’être seule. Le mariage de son frère était aussi l’occasion pour elle de revoir sa famille, les Nerbosc qu’elle avait quitté quelques lunes plus tôt pour Bois-de-Saule où la vie semblait moins agitée qu’à Corneilla, résultat d’une politique matrimoniale calculée et orchestrée au pied près par feue lady Melantha Ryger dont le souvenir impérissable demeurait encore dans l’esprit de son petit-fils.