[EVENT] Bataille de la Baie des Crabes

Bataille navale de la Baie des Crabes

305, lune 1, semaine 2, jour 1

Voilà plusieurs lunes maintenant que la voix du Dragon de l'Est avait voyagé sur les ailes d'un corbeau à travers les terres sinueuses du Val, avant de souffler dans les voiles des bateaux Sunderland pour franchir le Détroit, son écho atteignant enfin les terres du continent Oriental.  

Une terrible flotte s'en détacha telle une île pour fendre les lames de la mer jusqu'au Royaume de Sept Couronnes, et enflammer davantage encore l'incendie de la guerre civile. Chaque vague rapprochait dangereusement la force navale de la Compagnie Dorée du blocus de Goëville.  

Enlacée par les troupes du Val sur terre, et par le siège des flottes conjointes des Velaryon et des Baratheon sur la mer, ce vaste bastion de dissidents, déjà victorieux une fois, comptait bien rendre cette étreinte étouffante en retour. Car si l'Est promettait la venue de mercenaires, les bateaux des Grafton, qui s'étaient dérobés dans le goulot de la Baie des Crabes, attendaient l'appel pour venir ceinturer les assiégeants. Mais ce n'était pas tant pour eux une question d'honneur que de persistance, car le ciel déjà si obscur, s'assombrissait encore d'un nuage épais, lourd et compact au-dessus de la ville : la faim. Une faim contrainte par les royalistes, mais qui roulait sur les terres du Val comme une vague dont la force ne faisait que de grandir.  

Comme dans un présage, ce fut après une nuit de vent, de pluie et de rugissements, balayée par les grondements d'immenses coups de tonnerre, que la tempête déchainée dans l'espace et ayant battu l'air de son vol éclatant, laissa poindre au petit matin un ciel d'azur. A l'Est, une longue bande rougeâtre dessina, à l'horizon, des ondulations d'un bleu noir ; les flots bondissaient et laissaient courir sur leurs cimes écumeuses la crinière d'or d'un soleil naissant. A l'aube de ce jour nouveau se découpa la large flotte de la Compagnie Dorée, tandis que le continent rejetait celle des Grafton vers l'entrée de la Baie. La bannière jaune immuable faisait face aux tours enflammées alors qu'au milieu le Cerf couronné faisait front avec l'hippocampe d'argent, tous deux ondoyant sur leur champ d'or et de vert-océan. Et au-dessus, comme toujours, l'ombre d'un dragon.

Que de vaillants marins et Seigneurs, chacun venu pour défendre une tête et sa couronne. Aujourd'hui cependant, il n'y avait qu'un seul souverain au courroux fatal : la mer. Ceux qui n'y triomphaient pas s'y noyaient...

Blurd Mervault

305, lune 1, semaine 2, jour 1

Une terrible tempête, une tempête qui n'avait en rien gêner l'équipage du Lady Marya, composée d'ancien pirates, de marins venus de toute part de Westeros ainsi qu'Essos. La seule règle d'or de Blurd était qu'il n'avait à son bord aucun noble, ayant toujours du mal à accepter le nouveau statut de sa famille, malgré les années, malgré son mariage, malgré le nom qu'il suivait son prénom...Par contre, il servait l'armée loyaliste par respect pour son père et surtout au nom de tous les Mervault qui avaient perdu la vie depuis la peste rouge. Il fallait protéger le peuple de cette guerre, faire en sorte que tout s'arrête dans le Val et ne vienne pas s'embraser d'autres régions. Certes, il savait que d'autres étaient touchés, mais Viserys était en cet endroit. 

Le jour se levait, Blurd observait l'horizon et réalisa que le temps était venu de combattre. Là, il oublia tout et ne pensait qu'à abattre ses ennemis, il était fini le temps de s'amuser, là, il lui fallait affronter d'autres navires, sûrement des hommes plus aptes lui à la guerre, il était un excellent marin, un bon contrebandier, encore, savait se faufiler pour passer inaperçu, se battre à mains nus, mais là, c'était un affrontement. Portant, le regard vers le navire de Stannis Baratheon, son suzerain, celui qui avait toute sa loyauté. Il se retrouva sous une rafale de flèche venait d'un bateau ennemi. Surpris, il cria à ses hommes :

- DÉFENDEZ LE LADY MARYA !

Et là, emporter par le chaos, il voyait sous ses yeux, son bateau qu'il avait temps chéri, qu'il portait le nom de sa défunte mère, mal au point. Attrapant le bras d'un de ses hommes...

- Faites-moi un rapport des dégâts infliger...

La colère s'immisçait dans son coeur, Blurd était connu pour son impulsivité et là, il rêvait de faire du ragoût de ses ennemis.

Dé 1:

Le soleil se levait paresseusement dans le ciel, ignorant le malheur des hommes et les navires qui fendaient les flots pour aller vers le choc qui les attendaient tous. Le Rédemption, avec ses voiles frappées d’un faucon doré, n’échappait pas à la règle. Quant à son capitaine, les yeux plissés pour distinguer les voiles ennemis, il ne paraissait guère inquiet. Isembard Arryn était un vieux lourd de mer, rusé et matois, et surtout placide. Ce serait, quelque soit l’issue, sa dernière guerre. Il avait tout vu et tout fait. La peur qui précéde l’assaut était toujours là, mais il en avait l’habitude et la maitrisait. Quoiqu’il se passe, il remplirait son devoir. Pas tellement parce que, comme son ancêtre du même nom, il était un révolté né. Plutôt par habitude. Par loyauté envers sa famille, qui méritait mieux que d’avoir été purement et simplement ignorée de la succession Arryn. Une partie de lui se disait également que cela n’avait pas d’importance pour lui-même. Isembard allait sur sa cinquante-cinquième année, et avait douze enfants, autant de petits enfants. Il n’était pas inquiet pour lui-même. Peut être plus pour ses hommes. Tant de sang qui teindrait bientôt le bleu azur de l’eau de la baie des Crabes en rouge…son regard glissa sur le pont, l’écume bleue, les voiles. Trop tard. C’était l’heure du choc.

« Cadence d’assaut ! » Hurla-t-il. « Préparez vous à tirer ! » Le pont se mit en mouvement alors qu’ils s’approchaient de la flotte ennemie. Il distingua les voiles Baratheon, d’autres floquées d’une tortue, mais le Rédemption était mieux placé pour s’attaquer à un autre navire orageois, qu’il lui sembla identifier comme appartenant à un Lonbec  (@Marianne Harlton), de mémoire. « TIREZ ! » Mais l’ordre était venu un peu trop tard et personne à bord du Rédemption n’eut le temps de mettre en œuvre l’instruction. Déjà, le Baiser Mortel avait pris l’initiative et devançait l’attaque. Une pluie de flèche, dont certaines enflammées, s’abattirent sur eux. « Merde ! » Siffla Arryn, obligé à plonger pour éviter d’être transpercé à son tour. Il était habitué aux situations difficiles, mais pas que cela parte si mal, et ce dès le début. Néanmoins, il savait qu’il fallait preuve de sang froid et se tint à cette attitude. Le batiment bougeait trop vite et la collision vint brutalement, projetant des éclats de bois un peu partout sous la violence du choc. « Gare au choc ! Accrochez vous ! » Lui-même saisit fermement un cordage, un choix judicieux. Il sentit ses dents s’entrechoquer sous la violence de la collision latérale qui toucha le Rédemption. Un craquement sinistre au dessus de sa tête lui fit lever les yeux : un des mats avait été brisé net et s’écroula en plein milieu du pont, aggravant encore l’état de la coque, déjà sérieusement endommagée sur un côté. Isembard sentit son coeur se serrer. Il commandait ce vaisseau depuis qu'il avait trente ans et le Rédemption avait survécu à tout. Le voir ainsi endommagé lui faisait le même effet que si on avait blessé un membre de sa famille. Cela le mit en colère et il se ressaisit. Apercevant son second, il l'interpella d'une voix forte : « Edgerran, au rapport ! Faites moi évaluer les dégats et faites passer le mot pour que nous nous dégagions et que nous essayions de reprendre l’assaut ensuite. Que les hommes restent prêt à passer à l’attaque ! Vous m’entendez, tous ? Défendez vous ! Défendez le Rédemption ! »
   

Ils ne feraient pas de la figuration. Victorieuse sur la péninsule, la Compagnie Dorée montrerait bientôt qu'elle était aussi redoutable en mer que sur terre. Venue d'Essos, la flotte mercenaire était le seul espoir de briser le blocus maritime du bastion rebelle. Allié aux Grafton, l'étendard aux crânes dorés flottait depuis le Détroit, prêt à rencontrer ceux des loyalistes. Ser Marq Mandragore comptait parmi ces hommes payés pour mettre un autre dragon sur le Trône. En plus de l'appât du gain, il avait trouvé dans la Compagnie une nouvelle force, une raison de se battre et peut-être prétendre à plus une fois victorieux. Son visage buriné par les restes d'une vérole dissimulés sous sa barbe et la cicatrice balafrant sa joue gauche, là où il avait brûlé lui-même d'un tison ardent sa marque d'esclave, ne lui donnait pas un air engageant. Son caractère, à l'image de ses traits, n'aidait en rien non plus. Ce n'est qu'à la pointe de l'épée que les hommes comme lui pouvaient prétendre à une destinée...

Aussi n'avait-il en rien rechigné à se trouver en tête de la formation de leur flotte. Lancé parmi les premiers navires mercenaires, il avait pour tâche de plonger au cœur du blocus loyaliste pour en assurer la percée. C'est vers le centre du dispositif que son navire, accompagné d'autres, fendit les flots avec insistance en direction des Orageois. Assez téméraires pour quitter leur pluvieuse contrée, Ser Marq se fit une joie d'ordonner à ses archers de la leur rappeler de leurs flèches. Avide de montrer ce qu'il valait, le mercenaire fit manœuvre son vaisseau pour se glisser entre les premiers mats et engager celui qui portait la plus fière et prestigieuse des bannières alentours. Au Cerf Ardent répondit la morsure de la Manticore, dont la précision des tirs mit à mal l'adversaire tout autant que leurs coques s'entrechoquant. Peut-être aidés par la témérité de leur manœuvre ou simples outils du courroux du Maitre de la Lumière insatisfait de son plus fervent fidèle en Westeros, les mercenaires en liesse observèrent le navire amiral de l'Orage en difficulté.

Ah ! Voyons si les flammes du Cerf le sauveront des flots !, s'exclama ainsi le chevalier à son équipage, des plus satisfait des résultats de leur premier assaut.

Ses mots déclenchèrent les hourras de l'équipage. Et même si les courants de la baie l'éloignèrent de sa victime, La Manticore pouvait se targuer d'avoir porté un premier coup des plus durs à l'ennemi. La bataille ne faisait peut-être que commencer, mais Ser Marq le savait: il avait enfoncé le premier clou du cercueil loyaliste...
   

Enfin, murmura le capitaine du Le Lady Fell, enfin de l'action. Au loin, avec la lueur pâle du soleil levant, il observait avec excitation les étendards de ses ennemis flotter dans les airs. Il avait bien conscience de la situation plus que périlleuse dans lequel il se trouvait et de la fatigue nerveuse de son équipage suite à cette tempête qui avait fait rage durant la nuit, mais Arston ne tenait pas en place. Il détestait cet état de vieille qui le forçait à rester inactif. Jeune capitaine, il avait succédé à son mentor, il lui avait enseigné l'art de la patience et de la stratégie, mais il était davantage prompt à écouter son instinct. Alors sans vraiment prendre le temps de réfléchir, profitant d'un vente profitable, il fit signe à ses hommes d'engager le combat avec le premier bateau venu.

Le Lady Fell glissait sans un bruit sur les eaux de la baie et alors qu'il se dirigeait vers un magnifique navire au pavillon inconnu, Arston entendit un vacarme déchirant. Il eut à peine le temps de tourner la tête qu'il aperçut le vaisseau de la maison Mervault (coucou @Elias Dunn) être en mauvaise posture. Pouahh... les gars, on évite de se laisser avoir comme ça ! beugla-t-il à son équipage, fier d'échappé au triste sort du Lady Marya, mais anxieux à l'idée de perdre son bâtiment de cette manière, dès que nous sommes à porter, tirez !. Le capitaine quitta du regard l'autre équipage qui s'agitait en tout sens et se concentra sur ce qui se passait devant lui. Ses hommes tiraient des flèches sans prendre le temps de respirer, une stratégie qui semblait être gagnante. Pour le moment, ils n'arrivaient pas à s'approcher suffisamment pour faire plus de dégâts. On continues comme ça, ne lâchez rien !, il hurlait pour que tous ses matelots l'entendent, mais même si le cœur y était, son attention était focalisé sur la coque de l'autre navire, il cherchait une faille à exploiter ( @Shôren Baratheon ).

Le dé du destin:

L'aube envoyait ses premières lueurs sur les eaux de la Baie des Crabes. En d'autres circonstances, Lord Aemon Estremon aurait pu presque savourer la beauté du moment, mais c'est d'un AIR soucieux qu'il contemplait l'étendue d'eau et les navires qui la peuplait. Des voiles de toutes les couleurs entouraient, à une distance plus ou moins proche, l'épaisse coque de la Tortue Sanglante et, partout, le combat avait commencé. "Et avait même rudement commencé", se dit-il en observant les navires en bien mauvais état tandis que le sien se rapprochait de plus en plus des combats.

Soudain, un de ses hommes hurla son nom:

- MON SEIGNEUR ! LE CERF ARDENT !!!

Estremon tourna vivement la tête vers cet appel et accouru jusqu'aux bastingages à tribord, rejoignant l'homme qui venait de l'interpeler.

- Où est-il? le pressa-t-il.

- Là-bas, mon Seigneur ! fit-il désignant un point à l'horizon du doigt.

Aemon PRIT sa longue-vue et la pointa vers le lieu que lui désignait l'archer. Ce qu'il y vit déforma ces traits en une expression CRAINTIVE.

- A TRIBORD TOUTE !! DÉPÊCHEZ-VOUS !!! hurla-t-il. ARCHÉS! RESTEZ SUR VOS GARDES, NOUS ENTRONS DANS LA BATAILLE !!

Et tandis que ses marins manoeuvraient voiles et gouvernail pour faire pivoter le navire vers le Cerf Ardent de Lord  @Stannis Baratheon, Aemon avait toujours sa longue-vue braquée vers sa destination, observant un autre navire aux voiles constellées de crânes dorés abandonner ce qu'il restait du navire du Suzerain de l'Orage pour voguer vers sa prochaine victime. Ils avaient pivoté et se dirigeaient vers le navire en détresse à bonne allure mais Aemon restait vigilant. Sauver son Suzerain était une chose mais il devait lui aussi se montrer prudent s'il ne voulait pas à son tour faire les frais d'une attaque surprise pendant que lui et ses hommes étaient occupés ailleurs. Pour l'instant, cela ne semblait pas être le cas alors il fit rabattre une des voiles pour ralentir l'allure avant de s'immobiliser totalement aux côtés du Cerf Ardent. Il envoya cordages et échelles de bois vers les bastingages du navire pour permettre à ses meilleurs ouvriers de venir en aide à Stannis ainsi qu'à son équipage. Depuis le bastingage, Aemon leva une main vers Stannis et cria:

- Mes hommes vous apportent assistance mon Seigneur ! Les brèches dans la coque devraient pouvoir être fermées afin de préserver votre navire de finir au fond de la Baie ! C'est tout ce que nous pouvons faire pour l'instant m...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase car on l'appelait déjà à babord:

- ENNEMI EN APPROCHE CAPITAINE !

Lancé de dé #1 (sauvetage Stannis):

 | dialogue : ff99cc | pensées : italique | Mots pour la Guerre des Trônes : gras et MAJUSCULES | Nombre de mots : 458 mots

Après tant de temps passé à prendre racine dans la baie, entre sable et roche, entre algue et crabes, ils avaient enfin la possibilité de ne plus subir, de faire front à cet interminable blocus qui avait bien trop duré. Depuis l’Impératrice, le regard maussade de Marwyn Belmore scrutait le brasier froid du soleil levant se déclinant en ocelles d’or vert à quelques longueurs de serpent de mer à tribord, sur la pente extérieure de la lame d’étrave. La nuit avait dû être rude pour les mercenaires de la Compagnie, mais surtout pour la flotte de l’Ouest et des Velaryon, dont les étendards se dessinaient comme des mirages entre les rayons ardents. Celle des Grafton, protégée par la baie, avait été partiellement épargnée, mais celle de l’ennemi avait été ballottée par les vagues comme tant de bouchons. Un avantage qui s’était manifesté comme une providence pour des marins sensibles aux présages, habitués à lire dans les étoiles et la lune. L’air était humide et le vent frais, avec un fond de pluie. Marwyn aspira un bon coup. Hors de question d’être perdant aujourd’hui.
Déjà, à l’opposé des loyalistes, les bateaux de la Compagnie qui avaient attaqué en premier,  faisaient craquer et trembler les coques. Soudain, le sang afflua par torrents à son coeur et Marwyn dut s’asseoir sur la rambarde du château arrière, mais aussitôt, il bondit en emplissant d’air ses poumons. A tribord, devant l’Impératrice, le Rédemption (@Clifford Swann) venait de se faire devancer par une salve précoce.
« Virez de bord ! hurla-t-il pour ne pas se faire prendre de court et le navire entama un virage pour aligner ses flancs à celui de ses ennemis. Armez ! »
Les pointes d’innombrable flèches s’élevèrent dans le ciel couleur d’aube épurée, tremblantes et prêtes à faire couler le sang et à transpercer des coques. Mais le capitaine était un homme patient et tout comme son adversaire, il semblait attendre le bon angle, la bonne distance ; sa main était suspendue et le silence paraissait terriblement opaque.
« Tirez ! »
Son bras trancha comme un couteau et en même temps, une pluie d’acier s’élança au-dessus des vagues pour trancher l’ennemi. Le calcul fut rigoureux : les flèches aux plumes de myrtille, symbole subtil de sa maison de naissance, sifflèrent entre les voiles et les armatures d’un navire orageois, déchirant son espoir d’une fuite par les vents. Des corps étaient tombés, assez pour semer un semblant de pagaille et d’empêcher toute riposte efficace. Une détermination sauvage s’empara du Belmore, au service de la flotte Grafton depuis maintenant de longues années. Jadis quelque peu craintif, le sel et l’iode avaient rendus son caractère aussi féroce de la houle. Téméraire, il voulut tenter une seconde attaque, mais l’allure de l’Impératrice était bien trop rapide en comparaison du bateau troué comme un fromage de son adversaire.
« Virez de bo-o-rd ! » cria-t-il à nouveau pour sommer à son navire de faire demi-tour et à nouveau présenter son flanc aiguisé à l’ennemi.
Un cri sorti de nulle part lui fit lever les yeux ; un opportuniste visiteur avait déployé ses ailes au-dessus de la bataille, immobile comme un cerf-volant. Les charognards attendaient déjà de pouvoir plonger dans une mer de cadavres.

Lancé de dé contre PNJ:

- NAVIRES EN VUE !!!!

Tout le monde était sur le pont. Chaque navire avait sonné l’alerte, formant un écho dans la baie des Crabes. Stannis, endormi dans sa cabine, se réveilla en sursaut et sortit immédiatement pour comprendre la raison de ce vacarme. Des navires, de part et d’autre de la baie, encerclant les flottes Velaryon et Baratheon. Ils arrivaient vite et ne tarderaient à être à portée. Il fallait donc se préparer au plus vite et les alarmes sonnèrent. Apparaissant plus agacé que jamais, Stannis demanda à Neina les chances qu’ils avaient de remporter la bataille qui se profilait. La prêtresse rouge se taira dans son silence, ne voulant pas porter malchance à son suzerain. Ainsi soit-il. Stannis prit son poste et ordonna aux navires de former deux lignes, une face aux navires arrivant de l’ouest et une seconde face à ceux arrivant de l’est. Que R’hllor les protège et les mène à la victoire. Quelques minutes suffirent pour que les premiers combats s’engagent. Stannis élança le Cerf Ardent dans la bataille, prenant en chasse un premier navire ennemi. C’est alors qu’une violente secousse le fit tomber du pont. Il ne comprenait pas ce qu’il se passait, pensant en premier lieu à un rocher trop volumineux sous les eaux déchaînés. Il n’en était rien. Un navire les avait attaqué sans qu’il ne le voie. La coque du bateau était sévèrement endommagée et le navire commença à couler. Stannis enrageait tandis que le bateau ennemi s’éloignait, l’équipage hurlant à la victoire d’avoir réussi à couler le navire du suzerain de l’Orage. Pourtant, le Cerf n’avait pas dit son dernier mot, il somma l’équipage de tout faire pour éviter que le navire coule et l’aide précieuse de son cousin, Aemon (@Cersei Lannister) permit au navire de ne pas sombrer dans les eaux de la baie. Stannis ne fit qu'un signe de tête en remerciement mais il était certain que l'aide d'Aemon ne serait pas oublié par le Suzerain. Le Cerf Ardent était reparti de plus belle, pointant sa direction sur un autre navire ennemi, celui d’avant ayant disparu dans le tumulte de la bataille navale. Stannis n’avait pas reconnu la bannière du navire qui avait failli le faire couler mais il n’en était rien du navire qu’il pourchassait à l’instant. Les neuf étoiles des Templeton (@Jayne Bracken) étaient reconnaissables. Il se mit alors en quête de couler le navire de ces maudits traitres. Seulement, les dommages reçus sur le Cerf Ardent ne permit pas de donner l’avantage dans le combat qui s’était engagé entre les deux navires, laissant pour le moment un statu quo s’installer.

Lancé n°1:

Le choc aurait pu désarçonner Byzan si les flots n’avaient pas été son seul foyer, pour ainsi dire. La coque du Cormoran Pourpre tangua, de l’eau s’égara sur le pont mais ils tiendraient bon ! Ce navire en avait vu d’autres et son capitaine escomptait bien vivre d’autres aventures une fois celle-ci achevée. Pour contrer le fracas des autres coques qui s’entrechoquait, des cris qui résonnaient déjà tout autour d’eux, Byzan donna à son tour de la voix. Son équipage était sûr, bien loin d’être craintif, le Myrien avait entièrement confiance en ses capacités à affronter tout ce tumulte.


Il ne leur fallu que quelques instants pour se réorganiser. Si leur navire avait subit un coup, les dégâts restaient minimes et la réplique ne saurait se faire attendre ! Ce n’était pas le moment de prendre racines ou de rester assis dans sa cabine. Qui plus est, ils avaient un dragon à leurs côtés, comment imaginer leur camp perdant ne serait-ce qu’un instant ? Alors que ses hommes s’activaient, Byzan observa le navire ennemi à l’aide d’une lentille de Myr. Les artisans de sa Cité d’origine faisaient des merveilles. Il lui semblait presque dommage que de tels objets servent pour de si tristes desseins. Le capitaine chassa rapidement cette pointe de sentimentalisme de son âme.


Il fallait charger dès à présent. L’équipage adverse semblait bien occuper à les canarder. Et Byzan souhaitait éprouver leur résistance, voir s’il s’agissait-là de réels marins ou de ces troupes que les Westerosis levaient à la va-vite, quitte à mettre un boulanger sur un navire. Allez, peut-être pas des boulangers, vu la manière dont ils tiraient. Mais s’agissait-il de marins pour autant ? Les siens feraient des ravages, si tel n’était pas le cas. Plus encore avec les arbalètes qu’ils avaient à leur bord.


« Montrons leur comment les Myriens se battent, les gars ! Droit devant ! Et je ne veux pas voir de bras ballants ! Ceux qui sont pas utiles pour diriger ce bateau, aux arbalètes et aux arcs ! Et plus vite que ça ! On a pas toute la journée ! »


Des cris mêlés lui répondirent. Il y avait là de la détermination, de la douleur aussi mais surtout une rage de vaincre des plus appréciables. Puisse le combat leur être favorable.

La cadence était maintenue depuis plusieurs heures à présent. Le vent favorable soufflait sur les voiles du Baiser Mortel avec une vigueur sans pareille. Au moins partaient-t-ils avec un réel avantage, dont il espérait qu’il dure ainsi jusqu’à la fin de la bataille. Le silence était aussi foudroyant que l’Orage dans ses heures les plus sombres, jusqu’à ce qu’ils n’entendent les premiers hurlements. Des ordres vociféraient partout autour d’eux, clamant à la fois des attaques et des défenses. Au point que le brouhaha ne tarda pas à se frayer une place bien distinct. Le Seigneur et Capitaine du navire, plissait ses yeux de manière autoritaire, cherchant une faille à travers la flotte pour ainsi vociférer à son tour à l’adresse de son équipage. « Archers, en joue. » le son lourd des exécutants ne tarda pas à suivre la directive. « Pas maintenant… criait Pryam pour se faire entendre du mieux que possible. Il calculait la distance avec calme et colère dans le même temps. Malgré son âge, il avait pu apprendre de ses diverses expérience.

« Tireeeeeeeeeez » lâchait-t-il enfin, laissant ainsi l’occasion aux sifflements de s’échapper de son navire pour venir directement s’abattre sur la flotte des Arryn. L’occasion était bien trop belle pour laisser le bâtiment s’échapper. Si bien, que le Seigneur ne tarda pas à reprendre avec cette même voix ambitieuse. « Ne le laissez pas s’échapper, montrez à ces foutus oiseaux de malheur qu’ils n’avaient qu’à rester sur leur montagne. » Il savait à quel point ses hommes détestaient cette situation, et pour l’heure, le Lonbec ne s’intéressait pas aux alentours. Bien déterminé à vouloir en finir avec son ennemi, il lui semblait apercevoir des silhouettes plonger. « FONCE. » Il ne laissait aucun répit à son équipage, alors qu’il tendait son bras en direction des rameurs pour que ces derniers activent leur cadence.

Trois… deux… Un. Le bruit sourd de la proue contre la coque boisée du navire ennemie ne laissait aucun doute quant à la gravité de l’impact. L’homme se retenait à l’un des côtés pour ne pas perdre l’équilibre sans pour autant se laisser déstabiliser par sa volonté d’en finir. « Ne perdez pas le rythme ! » lançait-t-il alors qu’il essayait de vérifier qu’aucun abordage de la part du vaisseau adverse ne soit tenté. Il lui semblait que non, ce qui le rassurait sur la bonne tenue de son attaque. Néanmoins, méfiant « Archers… tirez… » malgré les secousses, il espérait que quelques-uns de ses meilleurs combattants parviennent à continuer cet assaut. « Ne laissez pas ces chiens passer. » continuait-t-il à railler alors qu’il tirait à son tour la lame de son fourreau dans le but de défendre ses valeurs, celle de son peuple, mais surtout celles de son suzerain.

   

Ils n’eurent aucun répit, car immédiatement, les flèches commencèrent à tomber, alors même que le Baiser Mortel avait reculé. Sous le feu roulant des assauts de l’ennemis Isembard Arryn ne s’entendait plus penser. Debout au milieu du pont, il eut le réflexe de hurler : « Attention à un nouvel assaut ! Préparez vous à un abordage ! » Car le navire orageois revenait à la charge. L’image du capitaine rival s’imprimait sur sa rétine - un type comme lui, épée à la main, un vétéran, ça aurait pu être son frère, ils avaient du voir les mêmes guerres...- sans qu’il ne puisse bouger, comme cloué sur place, tétanisé. Était-ce déjà fini ? Comme cela, si rapidement…il avait rêvé d’une fin plus glorieuse. D’une fin qui lui aurait couté moins d’hommes, pauvres jeunes gens…

« Monsieur ! il ne faut pas rester là ! Attention au… » Choc ! Edgerran, son second, l’avait attrapé par le bras et cherchait à l’entrainer à l’abri. Ce fut le déclic pour Arryn, qui sembla se réveiller d’une profonde torpeur. Autour de lui, ça hurlait, ça pleurait et les voiles avaient pris feu. Oh allons, tu as connu pire, se dit-il et il se secoua assez pour avoir le réflexe de s’accrocher à un cordage. La collision le prit moins par surprise et il ne chuta pas. Heureusement pour eux, malgré les dégâts, Lonbec ne parvint pas à s’amarrer ni à aborder. Tout n’est pas perdu, comprit Arryn. A ce duel de vétéran, il pouvait encore gagner ! « Au château arrière, vite, Edgerran, je reprends le gouvernail ! »

C’était là qu’il aimait être, à diriger, contrôler, donner l’assaut. « Dites leur d’éteindre le feu et aux charpentiers de se tenir prêt. Je vais tenter de nous désengager pour nous libérer et nous laisser le temps de réparer. Mais il faut être prêts…quel est le bilan ? » Un mat arraché, le bastingage arraché et la proue attaquée. Mais le Rédemption flottait, même si c’était dans un triste état. « HARDI LES GARS, TENEZ LE CHOC ! » Arryn pilotait de nouveau, rugissant d’une voix de stentor. « Répliquez à ces foutus flèches, je veux pouvoir manœuvrer ! Répliquez ! » Ils tirèrent également. « Ah ah ! Qu’est-ce que tu dis de ça Lonbec ? » Fanfaronna Isembard. On retrouvait le Arryn des grands jours, celui prêt à se battre. Oui il était las et il avait peur pour ses hommes, mais il n’avait pas dit son dernier mot, lui qui voulait encore défendre sa famille et protester contre l'injustice qu'on leur avait faite ! Malheureusement, la manœuvre ne fonctionna pas tout à fait. Il réussit à stabiliser le navire, ce qui était un progrès, mais pas réellement à s’éloigner de l’ennemi : le combat allait continuer.

L’air était électrique sur les mers du Val.

Selwyn Torth lança un coup d’œil acéré à son capitaine : il fallait changer de cap pour rejoindre celui de leur Suzerain, @Stannis Baratheon, qui venait de subir un terrible coup des archers ennemis. Le marin lu dans ce regard comme dans un livre, et donna les ordres à ses matelots qui s’affairèrent sans tarder. Bientôt, il prenait le gouvernail dans sa grosse main velue et sale, le plaçait dans la direction recherchée. Le vent vint gonfler les voiles myrtilles du vaisseau en direction de celui, ennemi, qui avait attaqué son Suzerain.

Dans sa longue vue, le Seigneur de la Vesprée observait aussi comment la Tortue Sanglante (@Cersei Lannister) venait en aide au Cerf Ardent et s’assurait que celui-ci puisse se maintenir à flot. Il s’assit un instant contre une rambarde du pont arrière, songeant à la meilleure façon d’agir. Il fallait absolument protéger cet effort, aucun autre choix donc pour l’Etoile-du-Soir – embarqué sur son Etoile-du-Matin – que d’attaquer la flotte mercenaire de Marq Mandragore (@Durran Bulwer). Impossible de laisser son Suzerain, et avec lui toute la force loyaliste, couler sous les coups de pirates d’Essos. Ces sauvages, viles visiteurs grassement payés par la vipère Targaryen ne pouvait pas croire plus longtemps qu’ils vaincraient ; il fallait les mater au plus vite, d’autant qu’au-dessus de leur tête à tous volait un dragon. S’il fallait être perdant ce jour, ça ne serait pas de la main, ni de l’arc, d’un vicieux esclave déguisé en militaire.

Arrivé au niveau du bâtiment ennemi, le capitaine de l’Etoile-du-Matin hurla sur ses troupes pour que celles-ci arment leur arc et fondent sur celles du Manticore. Une première salve de flèches atteignit quelques instants plus tard le navire de la Compagnie Dorée, que le Seigneur Torth dût admettre suffisamment coriace pour y résister.

Bandant son arc, la pointe d’une flèche vers le pavillon ennemi, Selwyn Torth cria sur ses hommes, qu’il devait maintenant se charger d’engaillardir : « Ce n’est pas maintenant qu’il faut se montrer craintifs, mes frères ! Ces pirates servent un traître à la Couronne qui croit pouvoir prendre racine sur les Mers du Val ! JAMAIS ! ENCORE ! AUX ARMES ! »

Et sa flèche se décocha dans la direction ennemie.

Le temps était venu de rompre le blocus de Goëville. La flotte du Val sous les ordres des Grafton combinée à la puissance de la compagnie Dorée arrivait pour prendre en tenaille celle des loyalistes. L’air iodée venait secouer les voiles des navires qui s’engouffraient dans une bataille pour libérer la cité portuaire du Val. L’Etoile des Mers auraient dû être un navire loyaliste, les Templeton étant resté loyale aux Hardyng, mais Conrad n’avait pas supporter de voir la flotte royale affamé la troisième plus grande ville de Westeros. Alors quand il fallut prendre la mer pour rompre le siège, son navire et son équipage n’avaient pas hésité une seule seconde.

Les premiers affrontements furent violents, et Conrad vit rapidement le navire du cerf couronné fondre sur le sien. Il beugla à travers le vent pour esquiver l’assaut, son équipage réagit permettant à son navire de ne pas prendre de dégâts. Ce fut alors à son tour de jouer. Faisant virer de bords son navire pour lancer à son tour une attaque. « BOUGEZ VOUS ! FAISONS-LEUR VOIR LES VAGUES DE PLUS PRETS A CEUX QUI AFFAME LE VAL ! » Il grossissait le trait, mais ses hommes étaient des simples d’esprit qui buvait les paroles de leur capitaine. Aucun n’avait réellement de racine sur la terre ferme, ils étaient des hommes de la mer. « SUS A L’ENNEMI » hurla-t-il pour lancer la première attaque. Cependant avec l’excitation des hommes, ils ne parvinrent pas à atteindre le navire du Baratheon qui lui cependant réussi à provoquer quelques dégâts sur l’Etoile des Mers. « UN PEU DE DISCIPLINE MESSIEURS !  RESSAISSISSEZ VOUS OU C’EST NOUS QUI IRONS VERS LE FOND !» Il espérait qu’ils allaient agir avec plus de sagesse, car s’ils continuaient à ce rythme, la bataille n’annonçait rien de bon et ils seraient perdant avant que le soleil soit à son zenith.

Lancé n°1:

Il fallait être sourd pour ne pas entendre la clameur déchaînée des Myriens ou bien idiot pour ne pas se sentir visé par cette hargne. Le capitaine du Le Lady Fell avait l'impression de n'entendre qu'une seule voix émané de ce navire étrange. Une unique vibration portée par les airs qui, pour lui, n'avaient que pour seul but d'effrayer leur adversaire. Or, ce n'était pas qu'une bande de rats craintifs qui se trouvaient face à eux, mais bel et bien des hommes de l'orage. Des marins et soldats qui avaient fait un serment solennel à leur suzerain. Une promesse qu'ils comptaient bien tenir. Coûte que coûte. Et Arston était aussi tenace que Stannis était maussade.

Il était hors de question qu'il soit perdant, surtout pas face à de telles personnes, mais la situation devenait de plus en plus périlleuse. Sans qu'il ne puisse manœuvrer à sa guise, gênée par le navire de son allié, les myriens prirent l'ascendant sur l'orageois. La coque essuya des tirs, creusant dans le bois de petits sillons, qu'il espérait, ne reste qu'à l'état de légère fissure.

D'un œil mauvais, il arracha une flèche qui avait trouvé refuge sur sa barre, il en observa la pointe, attendant que son instinct lui dicte la suite. Il devait se dégager, prendre une autre position pour attaquer sur le côté, ici, ils risquaient l'abordage. " Trev, à bâbord toute ", il fit de grands gestes de la main pour attirer son attention, " SORT NOUS DE LA, BÂBORD MAINTENANT ! ". Alors que Le Lady Fell se dégageait lentement, Arston attrapa une arbalète et tira encore et encore, espérant toucher sa cible. Il voulait au moins abattre un navire !

Le dé du destin:

L'impératrice était en train de faire demi-tour, bien décidée à donner le coup de grâce. Le capitaine faisait frénétiquement tourner la barre du gouvernail en prenant soin à ne pas faire chavirer le bateau, tandis que l'étambot se pliait avec désinvolture entre les vagues. La pointe du beaupré paraissait fendre l'horizon en deux, les planches craquaient et tout le navire paraissait mugir sous l'impulsion ; la force centrifuge fit s'asseoir certain marins, tandis que d'autres s'étaient momentanément attachés au mât, comme pendant une tempête. La manœuvre était vertigineuse, mais il fallait faire vite et ne pas donner à son ennemi le temps de reprendre ses forces. Sur ces terres, ces eaux, ils étaient des visiteurs qui avaient définitivement abusé de l'hospitalité de leurs hôtes. Marwyn s'accrochait à la barre comme un damné, donnant déjà l'ordre aux archers de se préparer, de prendre flèches et arcs pour tenir l'ennemi en joue et gagner ce temps précieux qui s'égrainait toujours un peu plus lors d'un combat. Le Belmore ne voyait même plus ses alliés, ses frères d'armes, focalisé sur l'implacable mouvement de son bâtiment. Bien sûr, il entendait le crépitement du bois, le choc des flancs et les hurlement des matelots transpercés au cœur ou passés par-dessus bord, sans personne pour les secourir de la noyade, s'ils n'étaient pas écrasés par la massive étrave d'un autre navire.
Mais avant de pouvoir terminer sa manœuvre et de s'aligner avec le flanc ennemi, l'Impératrice fut prise de court. L'élan désespéré des oregeois les menèrent à tenter un éperonnage précipité avant que le bateau des Grafton n'ait achevé son demi-tour. Le coup fut si soudain et pesant qu'il projeta la majorité de l'équipage au sol et un grondement roulant se fit entendre, comme un coup de tonnerre porté à même l'océan. Deux montagnes venaient de se rencontrer...  
« Non, non... NON !  »
Ses dents avaient violement claqué et il était persuadé d'avoir perdu un bout de langue, si ce n'est carrément une dent. Sonné, il cracha dans sa paume une purée de myrtilles sanglantes, tandis que s'élevait sur le pont un air de latente panique. Marwyn bondit, sommant à ses hommes de tout vérifier, mais surtout, de s'éloigner du navire ennemi pour empêcher une tentative prématurée d'abordage. Reprenant la barre en main, il regarda au loin le capitaine aux couloirs loyalistes avec une expression de détermination furieuse. Il crut y lire une résolution semblable, si ce n'est en plus, un soupçon craintif d'avoir été touché le premier. Heureusement, ils avaient attaqué trop vite et avaient touché la proue plutôt que le flanc ou la poupe du bateau, fragilisant surtout la poulaine, l'étrave et une partie du faux-pont.
« Gabier, vérifiez qu'aucun des mâts n'a été fendu par le choc. Botswain, demandez à vos hommes en bas de vérifier combien de voies d'eau ont été ouvertes ! » Cria-t-il avec énergie, alors qu'ils prenaient leurs distances.  
Un perdant était quelqu'un qui ne prenait pas assez de recul et il était hors de question d'attaquer maintenant, et prendre le risque de couler en aggravant ses propres blessures. On lui avait toujours appris à être une racine pivotante...

Lancé de dé contre PNJ: