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Retour orageux [PV Mezzara]

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Orys se réveilla brusquement, légèrement haletant. Il jeta un coup d’œil autour de lui, persuadé que le cauchemar dont il sortait allait prendre forme. Il fut cependant forcé d'admettre qu'il n'allait rien se passer, ce n'était qu'un rêve. Les Montagnes Rouges, à l'aube, étaient calmes. Le soleil se levait à peine, à l'est, et il ne parvenait pas encore à illuminer toute la vallée. Quelques bruits des montagnes lui rappelèrent où il était, la douceur de l'air lui rappela qu'il n'était encore que le matin, mais que déjà le climat se faisait clément. Il baissa le regard sur sa droite, avisant son épouse encore profondément endormie sous leur couverture. Il caressa doucement son épaule dénudée, replaça le but de tissu par-dessus puis se leva.

Après s'être rapidement habillé, il alla vérifier que les chevaux ne manquaient de rien, qu'ils étaient en forme pour reprendre leur longue marche. Mentalement, il se repassa leur périple, depuis le Bief, pour rentrer chez eux, à Bois-Moucheté. Depuis Froide-Douve, ils étaient allés à Bois-Doré. Orys avait tenu à passer par un autre chemin que le précédent, car le souvenir d'avoir été épié était toujours présent. Il préférait donc choisir une nouvelle route, moins connue, pour être certain qu'on ne les attendrait pas au plus facile. Heureusement, les routes existaient, de sorte à ce que le couple put facilement voyager en direction de Dorne. Par la suite, ils tentèrent d'aller vers Hautjardin, mais ils coupèrent vers le sud-est avant, de sorte à aller directement jusqu'aux Montagnes Rouges en passant par Séréna, dans les terres de l'Orage. Le voyage avait bien failli mal s'y terminer d'ailleurs, car les habitants y furent peu accueillants, et une altercation eut lieu entre le Santagar et un homme d'arme de là-bas. Faisant preuve d'une diplomatie qui le surprit lui-même, il parvint à rester calme et à poursuivre leur avancée vers le sud, par la Passe du prince. Une fois en territoire dornien, Mezzara fut de bien meilleure humeur à chaque journée, tant et si bien qu'ils ralentirent leur allure pour profiter pleinement de se retour chez eux. Ils étaient désormais à deux jours, en comptant celui-ci, de Bois-Moucheté.

Mais il y avait tout de même, au milieu de ce retour espéré et apprécié, une note de ténèbres. De sombres nuages s’amoncelaient au-dessus des montagnes, ce qui n'annonçait rien de bon. Si un orage les surprenait, ils allaient devoir trouver rapidement un abri, sinon ils étaient bons pour subir une forte pluie et des chutes de pierres. Et il serait quand même bien stupide de mourir si près de leur demeure. Que dirait son père, en le revoyant ? Qu'il lui avait bien dit de ne pas quitter Dorne ? Possible. Et il aurait eu raison. Même si au final, tout n'était peut-être pas si mal, en ce qui concernait leur long périple loin de chez eux. Ils avaient redécouvert ce qu'ils avaient commencé de perdre alors même qu'ils partaient de Dorne. Et cette fois, il allait falloir que ça reste ainsi. Orys ferait en sorte que ce soit le cas.

Il retourna auprès de Mezzara, prenant soin de ne pas la réveiller. Il commença de plier bagage, afin d'être prêt à partir le plus tôt possible. Il ne souhaitait pas perdre trop de temps, surtout avec cet orage qui s'annonçait. Plus tôt il serait à Bois-Moucheté, plus tôt il serait enfin en sécurité. Et plus tôt il pourrait commencer à s'établir avec elle. Quelques vagues projets flottaient dans sa tête depuis le début de ce voyage vers Dorne. Il allait peut-être pouvoir les former. Mais bien sûr, seulement si sa femme le voulait aussi. Tu vois Owen, la différence ? Je ne suis pas esclave de ma femme, je l'aime. Je suis probablement le dernier fils Santagar qui résidera bientôt à Bois-Moucheté. Que dirais-tu, si tu apprenais que j'en devenais seigneur et maître, avec Mezzara comme épouse? Elle n'aurait jamais régné sur Froide-Douve avec toi.
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Il était enfin de retour sur la route. Et si Mezzara n’était pas tranquille d’être dans le Bief, un poids s’était néanmoins envolé de son cœur quand ils avaient passé les murs de Froide-Douve. Les mauvais souvenirs étaient enfin derrière eux, ils pouvaient enfin penser au futur de façon sereine, de se reconcentrer sur leur couple sur ce qui était le fondement même de leur amour. Mais le fait que le dernière sortie, il avait senti une présence qui les épiait avait ravivé les vieilles craintes de la volantaine. Alors être tranquille durant la traverser du Bief ne fut pas possible. La jeune femme resta taciturne et très silencieuse alors qu’elle était si bavarde en temps ordinaire. Orys leur fit prendre des chemins moins fréquenté afin d’éviter tout soucis et cela la rassura. Ils finirent par faire un crochet par les Terres de l’Orage avant d’entrer à Dorne par les Montagnes Rouges. Un lieu rempli de souvenir pour eux, c’était lors de leur jeu du chat et de la souris qu’ils avaient succombé l’un à l’autre.

La jeune femme dormait paisiblement, mais un froid vint la tirer du sommeil. Ses yeux bleus s’ouvrirent et elle mit quelques secondes à se rappeler où elle se trouvait. Au milieu des Marches de Dorne. Elle ne sentit pas la présence d’Orys à ses côtés. Elle se redressa, rabattant la couverture sur ses épaules afin de ne pas avoir froid. Mezz chercha son époux du regard et finit par le trouver en train de faire les bagages. Pourquoi tant de hâte ? En levant les yeux au ciel, elle eut la réponse. Le ciel se noircissait à vue d’œil. Se mettre à l’abri avant de le déluge ne serait pas du luxe.  Elle se leva et enfila ses vêtements de voyage et tout en nattant sa chevelure blonde, elle alla vers son époux pour l’embrasser. « Tu es bien matinale aujourd’hui. Quelque chose te tracasse ? »  Mezzara tentait d’être au plus proche de son époux, même si le plus gros de sa culpabilité c’était envolé, elle s’en voulait encore d’avoir pu faire ça à un homme qui lui avait pardonné tant de chose. Elle ne voulait plus commettre d’erreur, elle voulait enterrer le monstre qu’elle avait été et ce de façon définitive.

Son ventre gargouilla lui rappelant qu’il fallait manger avant de repartir sur la route, orage ou pas. Elle alla regarder dans leur provision de voyage, il ne leur restait plus grand-chose vu qu’il était bientôt arrivé à Bois-Moucheté. Principalement de la viande séchée et des fruits. Soupirant, elle attrapa deux pommes. Vivement qu’ils atteignent leur destination. Elle retourna près d’Orys. «  On va pas tarder à manquer de provision... » Elle lui tendit une pomme, tandis qu’elle croquait l’autre. La jeune femme aida à attacher les affaires aux selles des chevaux. [color:ef65=#darkpurple]« Il nous reste beaucoup de route ? »  La blondinette était pressée d’arrivée et de recommencer une vie stable au côté de son époux, vivre tranquillement sans pression. Recommencer à zéro et dans un endroit qui serait chez eux et qui serait dénué de mauvais souvenirs.
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La présence de son épouse éveillée, et qui se joignit sans se faire priée aux efforts pour plier bagage, lui dessina un sourire sur les lèvres. L'orage pouvait bien venir, ils mettraient le plus de distance possible entre eux et les ténébreux nuages. Rien ne saurait les empêcher d'avancer au maximum, et de toute façon il y aurait certainement un abri non loin. Orys, bien qu'il eut quitté Dorne depuis longtemps, se rappelait de quelques alcôves et cavernes, entretenues depuis des générations par les voyageurs, et qui étaient presque toujours inoccupée. Ce qui laissait largement la possibilité de trouver un abri à la tempête qui s'annonçait. Il se rapprocha de sa femme, lorsque celle-ci lui parla.

 « Il ne doit pas nous rester beaucoup. Si nous avançons bien, aujourd'hui ainsi que demain, nous y serons demain soir. Néanmoins... »

Un coup d’œil inquiet vers les sombres nuages était assez équivoque. Mais il préférait mettre des mots sur sa pensée.

 « L'orage me rend nerveux. Les nuages couvrent l'horizon, du nord au sud, et il sera sur nous à un moment où à un autre. Le mieux que nous puissions faire, c'est de mettre le plus de distance possible derrière nous avant qu'il n'arrive. Le problème étant... que nous ne tiendrons pas beaucoup plus longtemps avec ces provisions, c'est vrai. Notre halte dans les terres de l'Orage n'a pas été très fructueuse. »

Il ne se voulait pas si pessimiste, et un regard vers sa femme lui fit comprendre son erreur. Elle ne supporterait sans doute pas la privation, même si lui pouvait l'endurer. Elle n'en aurait la force qu'en cas de nécessité extrême, et encore. Il se surprit à espérer qu'une panthère ou un autre animal des montagnes accepte de partager sa viande avec eux. Folle idée. S'il croisait une panthère, il la tuerait, et la ferait cuire pour manger. Il ne s'abaisserait pas à une pitié naïve, même pour l'emblème de sa famille.

 « Mais nous y arriverons ! On y parviendra. Allez, mettons-nous en route, gagnons du temps et du terrain. Il y aura forcément un abri, à un moment donné, lorsque l'orage arrivera. »

Ils montèrent sur les chevaux, prêts à partir. Puis, reprenant la passe du Prince, ils continuèrent en direction du sud, sans véritablement se presser. Un galop, ou même un trot, dans ces lieux, c'était risqué. Il aurait été bien imprudent, pour Orys, de lancer sa monture dans une folle cavalcade, dans le vain espoir d'échapper à l'orage, au risque de mourir en chutant. Il ne le ferait qu'en cas de nécessité, et seulement s'il n'avait pas le choix. Il ne dit pas grand chose, durant les quelques heures qui séparèrent leur départ d'une halte qu'ils firent durant l'après-midi. Il n'aimait pas ces lieux, propices à la moindre embuscade. Ils étaient arrêtés près d'une petite cavité, mangeant un peu et laissant les chevaux de reposer durant une heure.

 « Je vais grimper un peu, voir si je ne peux pas distinguer davantage. » annonça-t-il.

Il s'éloigna, l'épée à son flanc, prenant un peu de hauteur. Ses craintes se trouvèrent malheureusement confirmées, lorsqu'il vit que les premiers nuages s’amoncelaient au-dessus d'eux. L'orage arrive. Bon sang, je déteste les orages. Son regard fut attiré, au nord, par une lueur. Un feu ? Oui, sûrement. Ils n'étaient donc pas les seuls voyageurs sur la passe du Prince. Il amorça alors sa descente, avec l'intention d'accélérer l'allure pour trouver un meilleur abri, plus grand, qui laisserait la place aux chevaux.
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La réponse de son époux ne la rassura en rien, surtout au sujet de l’orage. Les montagnes Rouges étaient un vrai labyrinthe où seul les rocheux pouvaient retrouver leur chemin de façon sûr, mais  alors si un orage s’invitait ce n’était pas bon et cela les ralentirait et au vu des provisions, ralentir n’était pas la meilleure option. Mezzara n’avait jamais vécu dans le besoin, mais depuis quelques jours, ils devaient rationner et si elle le faisait de façon naturelle son estomac lui était nettement moins heureux. Elle espérait juste que son corps puisse endurer cela. Elle n’était pas épaisse de base alors une sous nutrition lui serait bien vite dangereuse. Cependant elle garda le sourire. « Espérons alors que cet orage soit clément et ne vienne pas trop vite. » Orys les auto encouragea à ne pas perdre espoir. Il était vrai que dans ses conditions la détermination et le moral étaient leurs principaux alliés. Elle se hissa en selle et ils se mirent en route. Le chemin qu’il empruntait ne leur permettait pas d’aller à vive allure, les chevaux risquaient de glisser et de se faire mal et ce n’était pas le moment.

Aucune embûche ne vint perturber leur route et ils firent une halte pour faire souffler leur monture dans l’après-midi. Le repas serait maigre, un peu de viande déchée et des fruits secs. Ils ne parlaient pas beaucoup, l’endroit ne les rassurait pas. Mezz profita aussi de la pause pour panser les ampoules de ses mains qui commençaient à devenir douloureuse. Son époux s’éloigna pour aller voir en hauteur afin d’avoir une meilleure vue. Elle hocha la tête et finit de faire ses pansements de fortune afin de supporter les dernières heures de voyages avant l’arrivée à Bois-Moucheté. Mais quand elle vit Orys descendre dans la précipitation, elle se releva et attrapa leur affaire pour commencer à charger les chevaux. Elle connaissait trop bien les airs de son époux pour anticiper le fait qu’il fallait qu’il parte. « Qu’as-tu vu ? » Ils se hissèrent rapidement selle et partirent dans une allure légèrement plus vive que celle du matin. Un éclair zébra le ciel annonçant l’arrivée imminente de l’orage. La monture de volantaine commença à secouer la tête de nervosité. Elle le caressa afin de le détendre. Mais plus ils avançaient plus la luminosité diminué jusqu’au point de se croire en début de soirée. Et la pluie arriva finalement.

Il ne fallut que quelques minutes pour qu’ils soient trempés de la tête au pied. Au-dessus de leur tête les éclairs illuminés le ciel sombre tandis que le tonnerre faisait vibre la pince des Princes. Malgré leur cape de voyage, il était trempé. Mezzara grelottait sur son cheval et même la monture n’en menait pas plus large. La jeune femme serrait les dents, luttant contre le froid et la fatigue. Mais au bout d’une grosse heure et demie sous la pluie, la blonde craqua. « Orys, il faut qu’on s’arrête. J’en peux plus, je ne vais pas tenir encore très longtemps ! »  La tigresse de Volantis n’avait pas bonne mine. Trempée jusqu’aux os, des mèches de cheveux dorées étaient plaqués contre son visage pâle et tiré par la fatigue. Son corps était tassé sur lui-même afin  de se protéger du froid mais malgré cela il restait secoué de tremblement incontrôlé. Il fallait trouvé un abris au plus vite sinon elle risquait de chuter de fatigue.
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Décidé à mettre le plus de distance possible entre eux et l'orage, Orys descendit rapidement auprès de Mezzara, un air contrarié sur le visage. Il savait qu'il aurait du paraître plus serein, pour éviter de l'inquiéter, mais malheureusement il en était bien incapable. Et il savait qu'il ne pourrait pas tenir indéfiniment sous la pluie, pas plus qu'elle. Tout cela, ajouté au fait, que des voyageurs se trouvaient dans leur dos, ça ne lui plaisait pas. Dans les Montagnes Rouges, les voyageurs s'entre-aidaient. Mais dans ce cas, pourquoi son instinct lui dictait-il de se tenir éloignés d'eux ?

 « J'ai vu l'orage, et des voyageurs au loin. L'orage m'inquiète davantage, crois-moi. Dépêchons, il sera sur nous très bientôt. Plus vite nous irons, mieux ce sera. »

Il la serra doucement contre lui, pour la rassurer. Puis, montant en selle, ils se dépêchèrent de mettre leurs montures à un rythme plus soutenu. Le galop restait interdit, pour Orys, mais ils les forcèrent à un trot rapide pour augmenter l'allure. Pour le Santagar, la pluie glaciale n'avait rien d'une bénédiction, surtout après les derniers mois vécus dans un lieu si frais tout au long de l'année. Bon, il avait récemment agrémenté son séjour d'un bain froid – voir gelé – avec son épouse, mais il préférait une bonne chaleur. Plutôt crever de chaud dans le désert que de froid. Même en si l'occurrence, cette seconde option semblait vouloir se réaliser.

Le temps ne fut pas clément le moins du monde, avec eux. La pluie ne cessa de s'intensifier, au point que même Orys se demandait comment il pouvait tenir sous ce déluge. Il en arriva même à compter le temps qui passait. Une minute. Dix minutes. Trente minutes. Une heure. L'air était lourd avant que n'éclate le tonnerre et la pluie, mais désormais il faisait froid. Mais c'était une illusion, portée par l'eau. Il évitait de s'éloigner de Mezzara, restant à portée de bras d'elle. Il ne voulait pas que l'un d'entre eux se perde dans les montagnes, surtout dans un moment pareil. Mais le pire pouvait encore arriver, et il arriva. Comme un coup du destin, bien décidé à les enfoncer un peu plus.

Un éclair jaillit, frappant la cime d'un arbre à quelques mètres d'eux. L'arbre, massif fier, se dressait sûrement là depuis des dizaines d'années. Il atteignait presque les premières hauteurs des montagnes, pour ainsi dire. Mais ici-bas, l'étincelle l'emporta sur la racine, et l'arbre prit feu dans un craquement assourdissant. Le bruit fut tel que le Santagar peina à calmer sa monture. Mais celle de Mezzara, elle, ne put se calmer. Et elle rua, avec sur son dos une Volantaine paniquée, trempée, et qui manqua de tomber sous les sabots. Mais c'était sans compter sur Orys, qui se précipita, et parvint à récupérer son épouse avant qu'elle ne tombe. Il lança alors son propre cheval au galop, sans la moindre intention d'être prudent désormais.

 « C'est fini, Mezz, c'est fini. Je suis là. » murmura-t-il pour la rassurer.

Pas sûr que ça fasse un grand effet, avec elle tremblante comme une feuille alors qu'il n'en menait pas large non plus. Il n'avait plus qu'une solution : trouver rapidement un abri, et suffisamment grand pour que le cheval y pénètre aussi. Après une dizaine de minutes de chevauchée, il parvint à trouver ce miracle. Agissant avec précipitation, vu l'urgence, il laissa la jeune femme sur le dos du cheval, et fit rapidement le tour de la cavité pour s'assurer de la non-présence d'un animal sauvage. Puis, voyant que c'était comme il fallait, retourna près de Mezzara.

 « On va attendre ici que l'orage passe. Et s'il le faut, la nuit aussi se passera ici. Viens, assis-toi là. Je vais faire un feu. En attendant, déshabille-toi, et met ça. »

Il fouilla dans les sacoches de son cheval, en retira – grâce aux dieux ! - un manteau sec, puis le tendit à sa femme, la recouvrant avec. Il eut presque un sourire en la voyant si diminuée à l'intérieur, malgré le vent, la pluie et l'orage. Puis, laissant le cheval se reposer dans son coin, il entreprit de faire rapidement un feu. Lui-même grelottait dans ses vêtements trempés, mais il n'avait pas le temps. Il devait s'assurer d'abord de pouvoir faire des flammes, réchauffer son épouse, puis s'assurer que la fumée sorte. Et après, il pourrait songer à la suite.
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Les forces de la jeune femme s’amenuisaient et un éclair en profita pour frapper un arbre non loin d’eux. Les chevaux, terrifiés, s’emballèrent. Orys réussit à garder le contrôle de sa monture mais Mezz n’eut pas cette chance. L’animal rua complètement paniqué mais sa cavalière l’était également. Son cœur venait de s’affoler dans sa poitrine, tandis qu’elle tentait en vain de reprendre le contrôle de son cheval. Elle se sentit glisser de sa selle mais avant qu’elle n’atteigne le sol, les mains de son époux l’attrapèrent en vol, la hissant sur sa monture. Terrifié et tremblante, elle s’agrippa à lui afin de ne plus glisser. Le Santagar poussa sa monture au galop afin de trouver un endroit où s’abritait de l’orage. Au bout de dix minutes, une cavité se présenta. La blonde observa son époux faire le tour des lieux afin de ne pas avoir de mauvaise surprise. Heureusement, elle était déserte. La volantaine se laissa glisser à terre sans aucune force pour se propulser et épargné le dos de l’animal. Orys tira miraculeusement un manteau sec des sacoches. Un coup de chance que l’eau n’ait pas tout détrempé. Elle attrapa le vêtement et alla se mettre davantage à l’abri.

Pendant qu’Orys ramassait du bois afin de tenter de faire un feu malgré l’humidité, Mezz ôta ses vêtements trempés. Tremblante de froid et exténuer, enlever le tissu qui lui collait à la peau n’était pas simple. Mais finalement elle réussit à s’en débarrasser et s’emmitoufla dans le manteau après avoir essoré sa tignasse blonde qui elle aussi dégoulinait allégrement. Maintenant elle était au sec malgré ses cheveux humides. Elle aida donc malgré la fatigue à ramasser du bois pour le feu. La chance tourna légèrement en leur faveur car malgré l’humidité ambiante, le bois s’enflamma créant une source de chaleur et de lumière. Mezzara si loti afin de se réchauffer et de faire sécher vêtement et cheveux. Elle maudissait l’orage qui leur était tombé dessus, ne supportant pas se sentir aussi faible que cela. Elle ne rêvait plus que d’un bon lit douillé où elle pourrait faire une vraie nuit aux côtés de son époux.

La douce chaleur du feu emplit rapidement la caverne qui les habitait et la belle se blottit contre Orys quand ce dernier vint se loger près du feu également afin de se réchauffer. « Merci de m’avoir rattrapé tout à l’heure… » Elle lui devait d’avoir évité une chute dangereuse qui aurait pu avoir de lourde conséquence dans le pire des cas. Les forces lui revenaient doucement mais la fatigue s’installait aussi et ses paupières se faisaient lourdes. La jeune femme ne put retenir un long bâillement. Ses yeux bleus fixèrent les flammes dansantes mais finirent lentement par se fermer de fatigue, exténuer par cette journée qui n’avait pas été des plus simples. Elle s’endormit contre lui, profitant de la chaleur du feu et des bras de son époux.

Quand la belle ouvrit les yeux le lendemain matin, l’aube pointait à peine son nez. Le ciel était orangé et dégager, ce qui était plutôt bon signe. L’orage était passé. Orys dormait toujours et elle le laissa dormir. Elle tenta de ranimer le feu qui avait dû s’éteindre dans la nuit. Une fois qu’une petite flamme s’anima, Mezzara alla voir comment se porter le cheval qui avait également souffert de la veille. L’animal sembla se porter bien, aucun de ses membres n’étaient chaud et son arrière main ne semblait pas bloqué par un coup de sang. Elle lui flatta l’encolure mais au même moment, un ombre attira son regard. Des bruits de pas se fit entendre, ils étaient faibles mais prouvant qu’elle n’avait pas rêvé et qu’ils n’étaient pas seul. La blonde attrapa son épée dornienne prête à se défendre s’il le fallait. Elle recula le plus discrètement possible vers son époux endormis. Elle s’agenouilla tout en gardant un œil sur l’entrée de la cavité. Elle posa une main sur l’épaule d’Orys et le secoua doucement en chuchotant. « Orys…nous ne sommes pas seuls… »
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Rassurée, Mezzara s'endormit presque aussitôt contre lui. Visiblement épuisé aussi, Orys ne tint pas plus longtemps, et il dressa immédiatement une couverture sur eux pour les protéger d'une éventuelle fraîcheur. Sommeillant de manière agitée, le Dornien ne put dormir que par à-coups, se réveillant parfois à cause de l'orage, et d'autres fois à cause de... eh bien rien en fait. Il était simplement tendu et paranoïaque. Le fait d'avoir subi l'orage, et d'avoir aperçu un feu de camp, tout cela le rendait mal à l'aise. Il était prêt à parier que personne ne s'aventurerait par hasard dans les Montagnes Rouges.

Tiré du réveil par son épouse, tous ses sens en alerte, le Santagar ne mit pas longtemps à comprendre de quoi il retournait. Faisant signe à Mezzara de rester en retrait, de cacher son arme et de le laisser faire, il se releva, époussetant ses vêtements – qu'il avait gardé dans son sommeil – et il se plaça près du feu, qu'il éteignit aussitôt. Une main sur la garde de son épée, il prit une profonde inspiration, puis sortit de la caverne à la rencontre des voyageurs. Et il s'arrêta là, bien en vue, alors qu'il les observait.

Ils étaient trois. Sales, épuisés, hébétés. Surpris par l'orage de la veille et forcés de le subir ou de battre en retraite. Mais visiblement, ils y avaient survécu, et ils étaient là. En le voyant, ils s'arrêtèrent net, eux aussi. Ce qui frappa Orys, c'était leurs vêtements : des bures et des tagelmusts. On était pourtant loin du désert, ici, et ce genre de tissus ne s'y portait que là-bas, généralement. Peut-être venaient-ils de là-bas ? Ou ils connaissent mal la région... Il décida de se montrer poli. Poli, certes, mais méfiant.

 « Salutations, voyageurs. Vous semblez avoir été surpris par l'orage, vous aussi. »

 « En effet, messire. Il n'a pas été clément, emportant notre monture de charge dans sa folie. » L'individu du centre parlait avec une voix grave, caverneuse. Et il avait un accent qui n'était pas dornien. « Vous semblez, vous, avoir trouvé un abri confortable. »

 « En effet. Il a été suffisant pour ma monture, mon épouse, et moi. Nous avons également perdu une monture dans les événements d'hier. »

Il dévoilait la présence de Mezzara, mais il n'avait pas trop le choix. Un excès de méfiance pouvait les condamner, en voyant les armes dont disposaient les trois cavaliers : javelots et sabres. Il devait jouer sur un terrain très glissant, car il n'éprouvait aucune confiance envers le trio, mais il ne pouvait pas délibérément les mettre dans le panier des assassins ou des bandits. Il devait faire attention à ses gestes et paroles. Il jeta un coup d’œil vers la caverne, en direction de Mezzara, qu'il distingua dans la pénombre.

 « Auriez-vous l'amabilité de nous laisser nous reposer dans votre caverne, messire ? Nous sommes épuisés, et nous souhaitons ardemment profiter d'un vrai répit. » demanda alors celui de gauche, à la voix moins grave mais également plus sinistre.

 « Vous pouvez. Mais veuillez laisser vos montures ici, messires. Elles ne rentreront pas dans la caverne avec nous tous, il n'y a pas la place. »

Il s'écarta alors, laissant passer les trois individus, puis il les suivit à l'intérieur. L'un d'eux se pencha sur le feu précipitamment éteint et entreprit de le raviver. Orys fronça alors les sourcils. Il aurait juré avoir vu passer, dans les yeux d'un des trois inconnus, un signe démontrant qu'il connaissait Mezzara. Cela le crispa, car il n'arrivait pas à se débarrasser de cette impression.

 « C'est une femme magnifique que la votre, messire... ? »

 « Allyrion. » répondit aussitôt Orys, donnant le premier nom dornien qui lui vint en tête.

Il s'en voulut aussitôt, car il savait que la famille Allyrion n'avait que Valena, une femme, pour enfant. Il espérait que l'autre ne le sache pas.
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Orys lui fit signe de rester en arrière, et de cacher son arme. La blonde mit donc son épée sous une couverture mais resta sur ses gardes, le cœur battant. Elle regarda son époux sortir de la caverne, elle tendit l’oreille. Il les salua poliment. Des voyageurs ?  Quand ils répondirent, le cœur de la belle manqua de louper un battement. Cet accent…Elle ne le connaissait que trop bien. Un accent venant d’un dérivé de Haut Valyrien, un dialecte de Volantis. Mezzara en avait un légèrement différent de par son éducation noble du bon côté du mur mais à l’extérieur du mur, les gens avaient divers langues mais les accents se ressemblaient. Et celui-là, elle l’avait déjà entendu. Rapidement, elle cacha sous-vêtements son collier en argent représentatif de sa cité d’origine. Un cadeau de départ de son frère. Mais elle devait le cacher sous peine de se trahir.

Ils demandèrent à se réchauffer et se reposer dans la caverne. Orys dut accepter dévoilant ainsi la présence de la jeune femme. L’un d’entre eux se précipita pour raviver le feu. Mezzara baissa la tête, laissant sa tignasse blonde dissimuler une partie de son visage. Mais elle sentit le regard d’un des voyageurs sur elle. Orys les fit passer pour des Allyrion. Si lui pouvait passer pour cette famille, en revanche ce n’était pas franchement le cas de la belle. Et cela n’échappa pas à l’un d’entre eux. « Votre beauté digne d’une valyrienne est troublante pour une dornienne. » Elle n’avait plus aucun doute. Elle releva les yeux vers celui qui avait parlé mais tout en cachant une partie de son visage. Un mensonge…Vite. C’était après tout une chose qu’elle maniait avec habilité. « Oh je suis originaire de Lys… » elle posa son regard vers son époux inquiète. Son cœur battait la chamade. Elle avait tout simplement peur. Mais peut-être voyait-elle le mal trop vite. Elle fit mine d’avoir fini d’emballer quelques affaires, les hommes la dévisageait cherchant une faille pour découvrir si elle disait la vérité ou pas.

Elle passa près d’Orys et s’arrêta à sa hauteur quelques secondes. Elle lui murmura quelques mots audibles que par lui. «  Leur accent vient d’un dialecte de la ville basse de Volantis…je n’ai pas confiance en ses hommes. » Elle alla voir la monture afin d’y accrocher quelques affaires.  Les flammes du feu créait des ombres inquiétante contre les parois de la caverne, et faisait briller les pièces de métal d’une lueur orangé. Un éclat intrigua le regard bleu de la volantaine. La garde d’un des sabres avait un symbole particulier. Elle y reconnu le symbole des spadassins de la ville. Les éléphants ne s’intéressait pas aux côtés militaire alors que les tigres si. Il n’y avait qu’un triarque de la faction des tigres pour envoyer ces derniers loin de la cité. Ils étaient dans de beau drap…elle priait le multiface pour que son mensonge tienne la route. « Vous semblez anxieuse madame…notre présence vous dérange ? » La blonde respira profondément tentant de se calmer. Elle se retourna calmement avec un faible sourire. « Non…absolument pas. »

Elle se mordit la lèvre face à se mensonge absolument pas car cette fois ils avaient pu voir son visage en entier. Celui qui s’occupait du feu la finit d’enfoncer le clou. Il parla en Haut Valyrien sans relever la tête. « Votre grand père et votre frère vous salue, dame Mezzara… Ils aimeraient fort vous revoir et savoir que vous êtes en bonne santé… » Elle était tétanisée ce qui fit éclater de rire les trois soldats engagé par Malaquo Maegyr. Le rire eu un effet surprenant sur la jeune femme qui s’en réfléchir glissa la main sous la couverture où l’épée était caché et la sortie, le regard froid et parla en langue commune afin de prévenir Orys de l’identité des voyageurs. «  Et bien vous pouvez aller dire à mon grand-père que je porte à merveille et que je n’ai nulle envie de revoir son visage édenté ! »

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Il n'eut pas besoin des aproles de Mezzara pour comprendre que tout allait déraper. Il pouvait presque le sentir, alors même qu'il voyait la nervosité croître chez son épouse. En observant les autres hommes, Orys pouvait voir qu'ils étaient là par but, car ils ne faisaient pas grand chose, restaient ensemble et les observaient eux aussi. L'un d'entre eux ne cachait d'ailleurs pas ses intentions plus lubriques que les autres, visiblement. Et cela, Orys espérait avoir assez d'expérience et de temps pour intervenir.

Ce qu'il fut faire, effectivement, alors que les trois hommes sortaient leurs armes et se jetaient en avant. Le Santagar, l'épée déjà au clair, fila vers eux, et put en prendre deux d'un coup. Il fallait être un peu fou pour faire ça, mais il n'était pas n'importe qui : sa famille était réputée pour leur adresse à l'épée, il s'était entraîné des années durant pour devenir l'un des meilleurs de Dorne. Et de surcroît, avec ses capacités, son arme, et son courage pour défendre Mezzara avant tout, il se jeta dans une mêlée improbable. Il para un coup, donna un coup de poing au second attaquant, et essaya d'orienter le combat à l'écart.

Il y parvint, mais se retrouva vite en difficulté. Il para deux, puis trois coups, mais fut acculé contre la paroi de la caverne. Et alors qu'il se sentait en mauvaise posture, la chance lui sourit : sa monture, consciente de la tension, envoya valdinguer l'un des assaillants. Celui-ci s'écroula au sol, mal en point. Profitant de l'occasion, Orys s'attaqua à l'autre. Après une passe, il parvint à le déséquilibrer, et enfonça sa lame dans son dos, dans la moelle épinière. L'assaillant s'effondra, mort sur le coup.

 « Vous n'auriez pas du venir ici. » déclara Orys d'une voix froide.

Il chargea alors l'autre, profitant à nouveau de ses avantages. Celui-ci, le chef, se défendit mieux, pendant une bonne minute. Echangeant des passes d'armes, des coups divers, ils luttèrent pour prendre le dessus, alors qu'à côté le calme s'était fait. Il essaya de pas craindre le pire, de se concentrer uniquement sur son propre adversaire. Malheureusement, il fit cela une seconde trop tard, et faillit le payer cher. Le sabre du Volantain le frôla, coupant une mèche de cheveux, mais n'entaillant pas sa peau. La riposte, en revanche, fut mortelle. L'épée siffla, s'enfonça sous l'aisselle, et transperça les poumons et le cœur. Le Volantain s'effondra mollement.

Restait désormais à régler le problème de Mezzara. Laquelle fixait, hébétée, le cadavre à ses pieds.

 « Mezza... tu m'entends ? Mezzara... je suis là, c'est fini. Viens. On s'en va. »

Il lui prit son épée, et la rangea, faisant de même avec la sienne. Il sortit Mezzara au soleil, la hissa tant bien que mal sur le dos du cheval, et alla prendre les vivres des assassins. Chose faite, il monta à cheval, dans le dos de son épouse. Ils seraient deux sur la même monture, mais au moins il pourrait s'occuper d'elle. L'entourant de ses bras, et tenant les rènes, il fit avancer le cheval.

 « Réponds-moi, je te prie. On est bientôt à Bois-Moucheté. Prends ce fruit. »

Il colla sa joue contre la sienne, pour la rassurer davantage. Prenant une pomme dans une besace, il la lui mit dans la main. Il devait l'aider à se rétablir. Il ne comprenait pas pourquoi elle se mettait dans cet état soudain. Etait-ce parce qu'elle avait eu un violent accès de colère ? Si oui, pourquoi ne devenait-elle pas simplement calme, au lieu de paraître abattue ?
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La suite se passa tellement vite que la jeune femme n’eut pas le temps de réalisé ce qu’il se passait. L’action se déroula trop vite. La peur, l’adrénaline envahit ses veines et elle se jeta sans réfléchir sur celui qui était penché sur le feu. Il n’eut pas le temps de dégainé son sabre, surprit que la blonde se jette sur lui telle une tigresse enragé. Mais c’était ce qu’elle était à ce moment-là. Elle était complètement folle. Jamais Malaquo n’arrêterait sa traque. Jamais il ne la laisserait tranquille. Comment pouvait-elle se construire une vie, si elle devait constamment lutter contre lui. Il était trop fort, son bras trop long. Comment pouvait-elle lutter ? Même son frère semblait incapable de ralentir ses gestes. Ses assassins apportaient aussi la parole d’Hyperion…Son frère n’aurait jamais voulu cela…A moins qu’il n’y soit forcé. Mais peu importait cela. Il était à Volantis, loin d’ici. Si son grand-père avait réussi à lui faire un lavage de cerveau, il ne savait cependant pas où elle se cachait.

Il n’en fut pas moins, que son épée s’enfonça dans la gorge de son compatriote Volantain. Le sang gicla, éclaboussant ses vêtements. Elle resta là quelques secondes avant de réaliser qu’il ne bougeait plus. Elle se releva doucement, gardant son regard bleu fixé sur ce cadavre. Sa main tremblait et elle ne semblait pas comprendre ce qu’il se passait. Elle avait déjà vu la mort, elle l’avait déjà ordonné. Mais jamais elle ne l’avait donné de son propre chef. C’était la première fois. Elle avait vu à chaque fois la terreur dans les regards, le supplice. Mais là non, juste la surprise. L’inattendu. Mais elle était également surprise d’avoir fait cela, d’avoir tué. Elle pensait que cela aurait été plus facile…Si elle ne ressentait aucune pitié ou aucun remord, quelques choses d’étranges remontaient. Quoi ? Mezz n’en savait rien. Mais elle avait pris la vie d’un homme elle-même. Elle l’avait tué. Cela n’était pas anodin.

Orys vint vers elle après avoir occis les deux autres volantains. Il avança doucement, semblant désemparé par l’état dans lequel elle se trouvait. Il lui prit son épée et la rangea, l’emmenant avec lui. Il l’aida à monter sur la monture. Mezzara était toujours sous le choc. L’adrénaline commençait lentement à redescendre. Elle se laissa aller contre son époux qui vint poser sa joue contre la sienne afin de la réconforter. Elle prit le fruit distraitement. « Jamais il ne me laissera tranquille…Il enverra toujours des hommes à ma recherche…où que je sois… » La traque ne cesserait jamais au final. Elle allait devoir vivre avec, lutter contre ces hommes qui voulait absolument la ramener à Volantis afin d’y subir la colère d’un triarque. Elle ne serait jamais totalement en sécurité. « Et j’ai tué un homme…je ne l’avais jamais fait…C’est étrange. J’ai déjà ordonné la mort de quelqu’un…J’y ai vu le supplice, la peur mais là j’ai vu la surprise dans son regard. » Ce n’était pas habituel pour elle. La blonde avait du mal à s’y faire.

Elle tritura la pomme sans la manger. Tentant de reprendre ses esprits, de se calmer. De se rassurer. Dans quelques heures ils seraient à Bois-Moucheté et tout se calmerait. Du moins elle l’espérait. Elle ne voulait pas apporter ce genre de chose avec elle auprès de sa belle-famille. Ils avaient déjà accepté ce mariage mais pas sûr qu’ils acceptent tous les soucis liés à sa condition de petite fille de triarque en fuite. « Je veux pas apporter tout ça à Bois-Moucheté. Ta famille n’a pas besoin de tout cela. » Mezzara doutait de tout, elle recommençait à se poser des questions qu’elle ne se posait plus. Ses certitudes ne volaient qu’en éclat petit à petit. « Comment je pourrais prendre un nouveau départ avec toi, si je continue à être traqué par les volantains comme un animal ? »
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Orys dut se faire violence pour ne pas stopper le cheval, prendra sa femme dans ses bras et lui dire que désormais, il les emmènerait encore davantage au Nord, là où on ne saurait les trouver. L'envie n'y était pas, mais il ne souhaitait que le bien-être de sa femme, avant le sien. S'il désirait ardemment revenir chez lui – et il était si près du but ! - tout comme elle, il ne voulait pas la mettre en danger. Mais il savait aussi que jamais les Volantains ne parviendraient à les toucher, à Bois-Moucheté. L'accès en était strictement gardé, et il fallait être Dornien ou invité pour y passer. Une vieille règle, cruelle peut-être, mais qui n'admettait pas les visiteurs impromptus. Il n'y avait pas de réfugié dans ces austères régions de Westeros. Uniquement des locaux et des opportunistes.

Bien sur, il y avait parfois des exceptions. Mais en revenant, Orys s'assurerait qu'il y en ait moins qu'auparavant. Et qu'il y aurait un contrôle des arrivées. Peut-être même irait-il jusqu'à Volantis lui-même, pour occire l'homme qui menaçait Mezzara. Il se corrigea lui-même rapidement : c'était bien trop irréfléchi et dangereux. Non, il devait la rassurer.

 « Premièrement, sache que jamais ils ne pourront te toucher à Bois-Moucheté. Ma demeure, ta demeure, la nôtre, est bien plus sécurisée qu'on ne le pense. Nul Volantain ne se risquerait à t'attaquer dans l'enceinte. » commença-t-il.

Il marqua une pause, cherchant ses mots. Que pouvait-il dire, qu'il n'avait pas déjà dit, et qui aurait un effet sur elle ? Levant le regard vers le ciel, il crut y voir un aigle, volant bien loin au-dessus de leurs têtes. Il avait toujours considéré cet animal, tout comme la panthère, comme un signe favorable de sa maison. Ou un signe que les dieux, ou son dieu, veillent sur nous.

 « Que les dieux, ou ton dieu, en soient témoins. Nul Volantain ne mettra plus la main sur toi, quand tu seras à Bois-Moucheté. J'y veillerais personnellement, comme je l'ai toujours fait, et tu n'auras plus rien à craindre. Je serais là, pour commencer cette nouvelle vie à tes côtés. Et... Disons qu'il se peut que des choses s'améliorent nettement pour nous, bientôt. Père se fait vieux, et mes frères ne sont plus ici depuis longtemps. Si Père meurt, et que ses derniers ne rentrent pas, je devrais exercer sa fonction, et toi à mes côtés. Même si exercer le pouvoir n'est pas qu'une amélioration, si tu veux mon avis. Je n'ai jamais su que commander, pas diriger. »

Voilà qu'il se mettait à douter de lui, alors qu'il était censé la réconforter. Il se secoua un peu, déposa un baiser sur la joue de Mezzara, puis reprit la parole. Décidément, pour un homme d'action, il ne faisait que parler, ces derniers temps. Enfin, surtout aujourd'hui.

 « Cessons de parler de ça. Nous serons bientôt en sécurité, c'est tout ce qui compte. Tu as certes ôté la vie d'un homme, mais il t'aurait fait bien pire. Ce n'est que justice. Et tu sais que je serais toujours là, de toute façon. Tiens, pensons plutôt à ce que nous ferons une fois arrivés et installés. Comment, selon toi, devrions-nous entamer notre installation durable à Bois-Moucheté ? »
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Orys tenta de la rassurer en lui assurant qu’aucun Volantain ne pourrait l’atteindre à Bois-Moucheté. Et Mezz devait avouer que lorsqu’elle avait séjourné ici, nul mercenaires ou assassins n’étaient venus la chercher. Aucun ne s’était aventurer sur les terres des Santagar et elle avait pu passer plusieurs lunes sereinement dans cette demeure qui avait été un tournant dans sa vie. C’était il y a bien des années désormais mais cela restait intact dans sa mémoire, dans ses souvenirs. Comment pouvait-elle oublier ? C’était impossible. Elle avait tellement appris à Bois-Moucheté aux côtés des Santagar, au côté d’Orys. Alors elle lui faisait confiance quand il lui disait qu’aucun étranger ne pourrait venir déranger leur quiétude en ces lieux. « J’aurai du me rappeler que je ne risquerai rien en ces lieux. Tout comme je sais que tu ne les laisseras jamais m’attraper. » Elle se cala un peu plus contre lui, sa présence dans son dos la rassurait grandement. Elle se sentait en sécurité quand il était à ses côtés et ceux depuis toujours. Même avant qu’ils prêtent serment devant les Sept conformément aux croyances du dornien.

Les choses allaient s’arranger même si le seigneur de Bois-Moucheté était vieux et qu’il était fort possible qu’Orys prenne sa place si ses frères ne revenaient. Il n’avait jamais été éduqué à diriger une maisonnée, Mezzara si mais pas dans le même contexte, dans les mêmes mœurs et le pouvoir lui faisait peur désormais. Peur de retomber dans ses anciens vices. De reprendre gout à l’ignominie de certaines choses. « Je suis sure que tu sauras parfaitement dirigés Bois-Moucheté. Cela ne doit pas être si différent du commandement. J’ignore si je te serais utile sur ce point malgré mon éducation. Les mœurs sont très différentes…Et j’ai peur de retomber dans mes vieilles habitudes. » Elle le soutiendrait quoiqu’il arrive, c’était une chose dont elle était sûr. Mais le reste rien n’était sur quand il s’agissait de diriger une maisonnée. Elle préférait vivre une vie d’épouse de façon tranquille sans avoir à gérer de chose par rapport à tout cela. C’était plus sûr et cela serait plus agréable pour tout le monde assurément.

Il changea de sujet et posa une question qui réveilla la malice et le côté enfantin de la jeune femme. Son visage s’illumina quelque peu pendant qu’elle réfléchissait. « Je pense que commencer par un repos bien mérité serait un bon début non ? » Attaqué leur nouvelle vie en pleine forme serait surement la meilleure chose à faire. « Sinon…découvrir tous les recoins de tes terres que je ne connais pas…ou plus. Peut-être que je pourrais apercevoir une panthère… » Mezzara se tut afin de réfléchir. Il fallait qu’elle réussisse à s’intégrer à cette famille, elle connaissait vaguement le père de son époux mais c’était tout. Elle savait qu’il avait des frères et une nièce pourtant elle ne les avait jamais rencontrés. « Peut-être aussi se rapprocher des autres membres de ta famille. Afin d’être une vraie famille, pas seulement tous les deux. Je pense qu’on a un bon programme et après laissons le cours des choses se dérouler. » Elle se tourna légèrement afin de pouvoir le visage d’Orys et de savoir ce qu’il en pensait.

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Orys hocha doucement la tête, alors que le cheval continuait sa route le long des derniers sentiers de la Passe du Prince. Bientôt, il leur faudrait tourner, pour quitter le col et rejoindre les terres des Santagar. Le domaine de son père, caché derrière les forêts et les contreforts des Montagnes Rouge, ne serait pas visible avant encore deux à trois heures. Mais déjà, ce serait leur domaine. Leur maison. Chez eux. Je me demande quel accueil Père me réserve-t-il. Sait-il que je ne rêve que de revenir, depuis que je suis parti ? J'ai toujoués adoré ces voyages, aux côtés de Mezzara. Mais rien n'a jamais valu Bois-Moucheté.

 « Je pense en effet que du repos sera le bienvenue. Et qu'il nous faudra un peu de temps pour récupérer pleinement de notre voyage. Mais après, j'irais volontiers dans les montagnes avec toi. Quant à ma famille... »

A part Père, et peut-être Mère, il n'y aurait personne de sa maisonnée là-bas. Ses frères n'étaient plus présent depuis un moment. Aron avait limite renoncé son héritage en partant si loin, il y a si longtemps. Tant pis. S'il le fallait, il assumerait cette fonction. Mais il n'était toujours pas certain, malgré l'aide de Mezzara et ses paroles rassurantes, qu'il pourrait faire ce qu'il fallait. Il serait un seigneur juste, ça il essaierait. Mais efficace ? Il n'en avait aucune idée. D'autant qu'il avait le pressentiment que beaucoup de choses avaient changé, ces derniers temps. Westeros semblait en pleine ébullition, ces derniers temps.

 « Je pense que ça ne peut pas être une mauvaise idée. Après tout, ils ont toujours été moins favorables que moi à ta venue, mais évidemment, c'était avant qu'ils ne passent des années en ta présence. Aujourd'hui, alors que nous revenons tous les deux, je pense qu'il te serait plus facile de te sentir pleinement accueillie. Et au pire, si cet accueil ne vient pas, je me fâcherais un bon coup, puis je les forcerais à t'apprécier. » ajouta-t-il avec un sourire entendu.

Ils poursuivirent leur voyage en silence, Orys profitant de ces instants pour serrer davantage sa femme contre lui. Il la savait forte, mais aussi fragile sur certains points. Il n'était pas persuadé que tout l'état de choc, de stupeur, qui suivait le meurtre, s'était estompé. Les restes viendraient sûrement avec le sommeil qu'elle aurait plus tard. Il devrait être là pour l'aider, sinon elle cauchemarderait toutes les nuits à venir. Et il valait mieux éviter ça.

Il stoppa alors net sa monture, un rugissement lui ayant donné un intense frisson. Il regarda tout autour d'eux, mais ne voyant rien, il descendit de cheval, son épée à la main. Il n'aimait pas ça. Un léopard ou une panthère. Ca ne peut être que ça. Il se tourna vers Mezzara.

 « Reste ici, je vais voir ce que c'est. »

Il disparut derrière des rochers, en direction du son. Il avançait prudemment, persuadé qu'il aurait affaire à une attaque surprise d'un animal. Pourtant, ça ne ressemblait pas au comportement qu'aurait eu l'un de ces deux prédateurs. Il contourna un nouvel amas, puis s'immobilisa, contemplant la macabre scène qu'il avait sous les yeux : un léopard était accroché – non maintenu – à un arbre, une épaisse branche profondément enfoncé dans son ventre. Un bébé, visiblement son enfant, se tenait à côté, ses couinements plaintifs tentant d'appeler sa mère pour qu'elle réponde. Un autre animal, mort celui-ci, se trouvait à côté. Triste coup du sort. Voulant nourrir son fils, une mère agonise à cause d'un excès de zèle. Dieux, vous êtes cruels.

Il rangea son épée, il n'avait rien à craindre. Mais alors qu'il observait tout ça, il se demanda soudainement si ce n'était pas les dieux qui l'envoyait ici. Le léopard était l'emblème de sa maison, et il n'y avait qu'un pauvre bébé là. Esseulé, il mourrait en quelques jours, même pas. Avant même qu'il ne comprenne pourquoi, il s'avançait déjà, vers la mère et son fils. Ce dernier se tourna vers lui, poussant des feulements irrités. La mère ne réagit même pas. Orys s'en approcha, sans crainte. Il plongea son regard dans celui de l'animal mourant. Il y eut l'intelligence, la peur, la faim. La mère savait qu'elle ne pouvait s'en tirer. Aussi, prenant cela comme une acceptation de son sort, et un appel à l'aide, Orys lui caressa la tête. Cela sembla calmer le petit, qui se frotta à ses jambes. Tirant son épée, le Santagar l'enfonça dans le cœur du léopard, achevant ainsi ses souffrances. Il ferma les yeux un instant.

 « Repose en paix, fille de Dorne. » murmura-t-il.

Il rangea son arme, se détourna. Il prit le bébé dans ses bras, puis s'en retourna sans un regard pour la mère. Il contourna les rochers, redescendant dans la Passe, puis retrouva son épouse. Il lut la surprise et la question sur son visage. Il se contenta de lui tendre le petit, de remonter à cheval et d'orienter la monture vers les sentiers de Bois-Moucheté.

 « Ce bébé n'a plus de mère. Tachons de nous montrer digne de son sacrifice. »
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Orys approuva les propositions de la jeune femme. Il était vrai qu’au début les Santagar, n’avait pas spécialement apprécié voir cette étrangère débarqué dans leur vie. Mais aujourd’hui c’était différent. Elle était mariée à l’un dès leur, il n’avait pas d’autre choix que de l’accepter. Mezzara allait faire des efforts pour se faire accepter de sa nouvelle famille mais il allait devoir l’accepter sinon cela ne serait pas simple pour elle. Il fallait que cela se fasse dans les deux sens. Elle tentait de se convaincre que tout se passerait à merveille, il le fallait pour un nouveau départ. Elle avait fui un foyer, avait envenimé la situation d’un potentiel futur foyer. Alors le troisième, elle ferait attention à ne pas faire de faux pas. Elle ne se le pardonnerait pas. Elle avait suffisamment fait de bêtise, faisant souffrir son couple, mettant à rude épreuve la confiance qu’elle possédait avec Orys. S’il voulait entamer une nouvelle vie, une vie calme, sereine et en famille, Mezz n’aurait pas le droit à l’erreur et elle en avait conscience. Elle n’avait pas le choix. Ce serait son combat, et elle comptait bien le gagner.

Un rugissement fit raidir leur monture. Orys l’arrêta et regarda autour d’eux. Il finit par descendre et demanda à Mezz de rester là. La jeune femme hocha la tête, tentant de rassurer la monture peut rassurer par le bruit de fauve qu’ils venaient d’entendre. Elle attendit, tendant l’oreille afin d’en savoir plus. Mais rien. Au bout de longues minutes, il revint avec dans ses bras un étrange paquet. La blonde fut surprise de voir un bébé léopard dans les bras du Santagar. Sans explication, il le lui tendit afin de remonter à cheval. Mezzara prit le bébé dans ses bras et lui gratta doucement sous la gorge pour détendre le petit qui ne semblait pas rassurer. Orys remonta en selle et lui expliqua qu’il n’avait plus de mère. Un petit orphelin. « Qu’est-il arrivé à sa mère pour qu’il se retrouve orphelin ? » La jeune femme regarda le petit félin qui semblait perdu mais il restait calme et ne tentait pas de s’échapper des bras de Volantaine.

Ils avançaient à un rythme régulier et bientôt ils pénétrèrent sur les terres des Santagar. Bois-Moucheté serait bientôt là. Leur voyage touchait bientôt à sa fin, et ils pourraient prendre du repos et prendre soin du petit animal qu’il avait. En attendant Mezz cherchait un nom pour la petite créature qui avait fini par s’endormir dans ses bras. « Comment allons-nous t’appeler ? » Un léopard devait avoir un nom correspondant à sa splendeur. Les yeux bleus de la belle ne quittaient pas le petit animal. Elle avait vu un tas d’animaux exotique dans sa vie, mais jamais de léopard. Elle devait avouer que physiquement cela pouvait ressembler aux tigres mais en plus fin. Le pelage était également très différent. Elle cherchait un petit nom pouvant lui allait à merveille. « Et si on t’appelait Sangha ? Quand dis-tu ? » Demanda-t-elle à son époux en se retournant légèrement. Mezzara trouvait que cela sonnait plutôt bien pour Dorne.

Bois-Moucheté finit par être en vue pour leur plus grand plaisir. Leur voyage prenait fin et leur nouvelle vie allait pouvoir enfin commencer. Une nouvelle page à écrire, une nouvelle famille, un nouveau départ pour la blonde. Son cœur s’accéléra légèrement, anxieuse de savoir quel accueil les gens des Santagar allaient les accueillir.

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 « Sangha ? J'aime bien. Gardons. » répondit-il après un instant de réflexion.

Le temps continua de défiler, les paysages ne changeant que bien peu. Certes, il faisait bon et beau, mais il n'y avait guère, pour l'instant de variété. Par conséquent, Orys se contenta de regarder devant lui avec nonchalance, prêtant surtout attention à ce que le cheval ne se casse rien dans les sentiers tortueux des Montagnes Rouges. Car désormais, la route montait, elle se dirigeait vers les contreforts supérieurs, lesquels abritaient le domaine des Santagar. Bien que boisée, la zone permettait un contrôle absolu sur ce secteur de la Passe du Prince. Les habitants de Bois-Moucheté possédaient assez de savoir-faire et de jugeote pour garder un œil sur cette grande et importante voie des montagnes.

Au bout d'un moment, alors qu'ils apercevaient le domaine des Santagar pour la première fois depuis bien des années, il ne put réprimer un grand sourire. Un sentiment de chaleur et de bien-être envahissait son esprit, alors qu'il arrivait enfin à destination.

 « Nous y voici. Bon sang, ça fait du bien. Père sera sûrement ravi d'apprendre mon retour, ainsi que Mère. Et il faudra que j'envoie un message à Aron, également. Enfin... nous sommes presque chez nous, mon amour. »

Il lui passa une main autour de la taille, caressant son ventre et déposant un baiser dans son cou. Dans les bras de sa nouvelle « mère », le petit Sangha s'était assoupi, visiblement vaincu par les événements de la journée. Un pli d'inquiétude passa sur le front d'Orys, alors qu'il repensait à ce qu'il s'était passé auparavant. Mezzara et lui avaient imaginé une vie sédentaire dans un lieu tout sauf approprié. Maintenant, ils retrouvaient les lieux où ils s'étaient connus, dans une région bien plus propice à leur plaire. Le bébé léopard, bien que sauvage, allait aussi faire partie de leur vie, maintenant. Qu'il soit ou non un message envoyé par les dieux au Santagar. Mais sa vie serait-elle différente, s'il avait un jour un fils ou une fille ? La question ne lui était encore jamais véritablement venue à l'esprit, car il n'en avait jamais eu l'utilité. Pourquoi maintenant, alors ?

Parce qu'il revenait chez lui, avec la ferme intention de ne plus en partir. Du moins, pas pour chercher résidence ailleurs. Car c'est ici qu'elle était, sa demeure. Comme le témoignait le blason des Santagar sur les boucliers des gardes, à l'entrée. Deux hommes au teint mat, vigilants et décidés à empêcher un éventuel intrus d'entrer. Orys stoppa le cheval à quelques mètres d'eux, puis descendit, aidant Mezzara à en faire de même alors qu'elle tenait Sangha.

 « Qui êtes-vous ? Que désirez-vous ? »

 « Orys Santagar, fils de Symon Santagar, et son épouse, Mezzara Maegyr. Nous rentrons chez nous. »

Il fallut quelques instants pour que les Dorniens les laissent passer, mais finalement, on courut les annoncer, on prit leur monture pour la mettre à l'abri, et eux décidèrent de continuer leur route comme si de rien n'était. Mais au bout de quelques minutes, il parut évident que leur arrivée fit sensation, tant les gens les observaient. Nous reconnaissent-ils, ou sont-ils juste suspicieux ? Père sera-t-il vraiment heureux? Maintenant qu'il était là, qu'il croisait quelques vieux visages connus, il commençait à douter. Il se rapprocha de son épouse, par réflexe. Mais sa plus grande appréhension fut lorsqu'ils arrivèrent dans la salle d'audience du maître du domaine. Lorsqu'en arrivant, dans une pièce où ne se trouvaient que Père, Mère et le vieux mestre Joan, il entendit cette voix qu'il n'avait plus entendu depuis longtemps :

 « Entrez, mes enfants. Soyez les bienvenues chez vous. »

La voix de Père, qui résonnait dans le silence.
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