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What is terrible is not to suffer or to die, but to die in vain

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TW / rp évoquant scène d'accouchement, décès et dépression post-partum


What is terrible is not to suffer or to die, but to die in vain
L'odeur caractéristique des stalles à chevaux apaisait son esprit quelque peu fébrile. Une douleur sourde ne cessait de la tenailler dans le bas du dos depuis le petit matin et elle peinait à s'en défaire. Le bébé était pourtant resté calme sur la nuit, et ne l'avait nullement réveillé par ses coups. La main droite posée en soutien sur ses reins, l'autre retenant ses jupons, Melleah parcourait les écuries à pas lent, tentant de respirer aussi profondément que sa discrétion le lui permettait. La dernière lune de grossesse touchait à sa fin et son énorme ventre semblait prêt à exploser. A ses côtés, Danya l'accompagnait en silence, le front barré d'un pli soucieux. Le mutisme de Melleah semblait l'inquiéter quelque peu mais cette dernière essayait de donner le changer. Dans ses bras, la jeune Amabel babillait quelques peu, ses minuscules boucles blondes rebondissant au rythme des pas de la jeune servante, son regard voguant un peu partout sans jamais se fixer réellement. La jeune mère eut un rictus attendri tandis qu'elle lui caressa la crâne d'un geste doux, regrettant de ne plus pouvoir la porter elle-même comme elle en avait l'habitude. L'enfant n'eut aucune réaction, préférant s'intéresser à ses doigts mais elle n'en eut cure. Sa fille était la plus parfaite à ses yeux.

Elles atteignirent bientôt le box de Logorrhée, la jument bavarde de la jeune lady, prénommée ainsi de part sa ressemblance avec la bavardise de sa maitresse. La môme devint soudain silencieuse, les yeux fixés sur la bête, curieuse. Melleah entra et entreprit de caresser le chanfrein de sa monture en lui murmurant des mots apaisants pour calmer l'excitation de l'animal, très heureuse de la voir. Il est vrai que la jeune lady n'avait pu la monter depuis de nombreuses lunes maintenant et la pouliche devait s'ennuyer quelque peu d'elle et de leurs longues balades. Une voix s'éleva de nulle part.

« Bonjour ma Lady ! »

Elle étouffa un cri de sa main tandis que sortait de derrière l'imposant animal, le jeune Sebaste, affairé à curer les sabots de la jument. Elle ne l'avait point remarqué et s'était laissé surprendre, sursautant fortement. Son cœur cognait à tambour battant dans sa poitrine et elle laissa glisser sa main jusqu'à sa gorge en tentant d'en apaiser les battements. Derrière elle, un gloussement de Danya resonna, s'amusant de sa frayeur.

« Sebaste, vous m'avez fait peur ! » s'exclama-t-elle finalement apposant une main sous son ventre là où une vive douleur l'avait traversé à son sursaut, « Savez-vous qu'il n'est pas conseillé à une femme dans ma condition de se soumettre à de trop fortes émotions ? »

On aurait pu croire qu'elle exprimait là son mécontentement mais un léger sourire vint à fleurir sur ses lèvres. La douleur était vite passée et elle appréciait le jeune homme de tout façon. Elle s'amusa de sa propre réaction, mélangeant son rire à celui de sa compagne. Enjouée par leur hilarité, la petite Amabel se joint à eux, faisant résonner son rire cristallin. Logorhée agita la queue et l'homme bredouilla une excuse mais elle le rassura d'un geste de la main. Elle reprit ses caresses apaisantes envers l'animal tandis qu'il terminait sa besogne et rangeait ses outils. Le poil de la bête était lisse et propre, signe des bons soins qu'on lui portait et elle le flatta sur tout le flanc jusqu'à la croupe. Pendant ce temps, Danya s'était assisse sur un tabouret posé non loin, la petite héritière sur les genoux, engageant la conversation avec le jeune homme. A l'abris des regard, Melleah entreprit de se masser le ventre en grimaçant. Quelle idiote! , la voilà qui se faisait mal par son inattention. Elle se rassura néanmoins, elle avait simplement fait un mouvement un peu trop brusque, comme cela lui arrivait parfois. Rien de grave, il lui faudrait simplement faire plus attention à l'avenir.

« Comment va-t-elle aujourd'hui ? » s'inquiéta-t-elle finalement en réapparaissant auprès du Maitre des écuries, « Il me semble qu'elle se montre très agitée en ma présence depuis quelques temps. Ne s'ennuierait-elle pas un peu ? »
« Nullement ma Dame. Nous la sortons au pré quotidiennement selon vos instructions et j'me charge moi-même de l'entrainer pour qu'elle ne perde rien de ses acquis. », il marqua une pause semblant soudain hésitant avant de se décider à reprendre, « A vrai dire, il s'peut qu'elle sente votre état. »
« Est-ce possible ? Il me semble qu'il n'y a pas besoin de sentir quoique se soit pour constater de mon état, si vous voulez mon avis. » s'amusa-t-elle.

Il tenta de demeurer neutre, par respect envers elle, mais il finit par sourire, amusé par la boutade. Rien d'étonnant à cela. Elle n'ignorait en rien l'image qu'elle donnait, à présent. Elle était ronde comme une barrique, voilà tout, et il n'y avait plus rien de séduisant en elle depuis quelques semaines maintenant. Elle se souvint l'avoir vécu plus ou moins sereinement lorsqu'elle portait Amabel mais cette fois-ci était différente. Il lui semblait que son enflement n'était en rien comparable à celui connu prêt d'une année auparavant. Elle s'essoufflait beaucoup plus rapidement et les douleurs dans le dos ne la quittait plus que rarement, là où elle avait eu le bonheur de n'en connaitre que très peu la première fois. Elle préférait s'en amuser malgré tout. Elle se connaissait bien assez pour savoir qu'elle risquait de se laisser aller à l'angoisse dans le cas contraire. Danya eut un mot conciliant:

« T'es dure envers toi-même. T'es chaqu'jour plus radieuse. Pas vrai Amabel, qu'Maman est la plus jolie ?! »

Le terme fit rire à nouveau la lady, car c'était à ses yeux totalement faux, mais elle allait la remercier pour sa bonté lorsqu'elle se figea soudainement. Entre ses jambes coulait quelque chose de chaud. Comme la première fois, elle eut l'impression de s'uriner dessus. Mais à l'inverse de cette fois-là, elle n'était pas allongée tranquillement dans son lit, mais bien au dehors, en public, devant un homme qui n'était nullement son époux. Elle n'y pouvait rien, ce n'était en rien anormal dans ce contexte, mais c'était totalement inconvenant à ses yeux. Horrifiée, elle regarda Danya d'un air désespéré et cette dernière l'observa bizarrement en retour, ne semblant pas comprendre ce qui lui arrivait. A juste titre, l'épaisseur de ses jupons cachaient encore l'ampleur de la catastrophe.

« Qu'est-ce qu'il s'passe ? » s'inquiéta son amie.

Une vive douleur lui traversa l'abdomen et elle poussa un cri. Penchée en avant, elle se tint soudain le ventre. Elle sentit la panique monter tandis qu'elle s'appuya contre le bois de la stalle. Non, pas maintenant ! songea-t-elle tandis que Sébaste se précipitait vers elle et que Danya bondissait sur ses pieds. Quelques secondes s'écoulèrent, durant lesquels ses deux compagnons parlèrent sans qu'elle ne les entende. Elle s'attendit à une autre douleur mais rien ne vint. Elle se redressa finalement. Ayant comprit ce qui lui arrivait, ses deux compagnons se mirent à paniquer.

« Vous allez bien ?! » s'écria Sébaste avant de remarquer sans toutefois comprendre, « Ma Lady, vous êtes toute mouillée ...»
« C'est l'bébé ? Il arrive ?! Par la Mère, j'savais que quelque chose n'allait pas c'matin, j'aurais pas dû t'écouter ! »
« Le bébé arrive ? Oh ... »
« Pas la peine de paniquer comme cela. » les rassura la jeune lady, faisant montre d'une sérénité qu'elle était loin de posséder, tout en ignorant scrupuleusement le cheminement et la remarque du maitre d'écurie sur son état, « Il ne va guère sortir ici, Danya, sais-tu ? »

Elle lui fit les gros yeux, lui montrant d'un discret signe de tête le Maitre d'écurie à leur côté, soudain devenu livide. Non seulement l'homme ne semblait pas au fait des réactions à avoir dans ce genre de situation, mais elle était surtout très incommodée de se trouver en sa présence dans un moment pareil. La servante eut une moue déconfite, comprenant soudain qu'elle embarrassait son amie. Gênée à son tour, elle regarda la petite Amabel qui était toujours perchée dans ses bras. La présence de l'enfant compliquait les choses. Elle la bascula d'une hanche à l'autre.

« Oui, tu as raison. » se raisonna-t-elle, « Mais nous devrions rentrer, maint'nan. »
« Dois-je vous raccompagner, ma Dame ? »

Melleah s'apprêtait à refuser vivement quand une nouvelle contraction la prit, la surprenant quelque peu. Elle étouffa une nouveau cri et attrapa le premier bras à sa portée, serrant les dents jusqu'à ce que cela passe. Les écuries n'étaient pas extrêmement loin du château mais elle craignait de ne pas les atteindre si les douleurs allaient encore à se rythme. Malgré ses dires, Sébaste donnait l'air d'avoir envie de fuir mais il était solidement retenu par la poigne de la lady. Elle se décida finalement à s'assoir sur le tabouret délaissé par sa servante en sentant une nouvelle douleur pointer. Il n'eut d'autre choix que de l'y accompagner.

« Danya, veux-tu bien raccompagner Amabel auprès de sa nourrice et faire prévenir Mestre Ordéric ? Sébaste me ramènera au château. Voulez-vous bien ? »

Elle s'était tournée vers l'homme et semblait s'excuser de lui imposer cela. La situation était loin d'être celle qu'elle avait imaginé pour ce second accouchement mais il n'était plus temps de tergiverser à ce propos. La servante eut une hésitation mais elle s'empressa finalement de rejoindre le château tandis que Melleah semblait prise d'une nouvelle contraction. Celle-ci passée, ils purent lui emboiter le pas. Ses jupons s'imbibaient progressivement et il n'y aurait bientôt plus aucun doute sur l'évènement aux yeux de tous. De plus, elle se sentait horriblement humide et cela ne la gênait que plus.

« Je suis profondément désolée de vous imposer cela. » s'excusa-t-elle tandis qu'elle sentait monter en elle une nouvelle douleur, « Danya a raison. Je n'aurais pas du sortir aujourd'hui. Je n'aurais jamais pensé cela ... C'est »

Inconvenant. Gênant. Idiot. Ridicule. Elle ne termina pas sa phrase. Une nouvelle salve de douleur la secouait. Elle savait qu'elle n'avait guère besoin de s'en excuser de toute façon. Elle était la lady de Bulwark et elle donnerait probablement naissance à un héritier mâle d'ici quelques heures. Cette simple idée eut le don de lui soulever le cœur. Bien entendu, elle avait hâte de le voir. Mais comme lors de sa précédente grossesse, et comme le lui avait conseillé son amie lady Azylis, elle s'était efforcée de ne point penser au jour où elle devrait accoucher, aussi prit-elle toute cette angoisse refoulée de plein fouet. Sébaste sembla la voir pâlir à vue d'œil car il raffermit sa prise sur son bras, là où il n'était jusqu'ici qu'un simple support. Elle s'efforça de respirer profondément comme le lui avait enseigner le Mestre. Sans succès, elle ne se sentait pas prête à cela aujourd'hui. Son souffle s'accéléra significativement. Les portes du château se rapprochait mais ils n'y étaient pas encore et elles lui semblaient s'éloigner de plus en plus. Elle ne vit même pas les regards intrigués sur leur étrange duo.

« Dois-je aller chercher quelqu'un ?! » s'inquiéta le jeune Maitre des écuries.
« NON ! » paniqua-t-elle en s'accrochant à lui, « Au nom du Père, je vous en supplie, ne me laissez pas seule ici ! »

La panique était en train de la gagner. Les contractions n'avaient pas été aussi rapide et rapprochées la première fois. La situation lui semblait se dérouler en accéléré alors qu'elle-même avait l'impression, pas si absurde, de marcher au ralenti. Ils reprirent route tant bien que mal et atteignirent finalement les portes d'où déboulèrent dans l'instant plusieurs domestiques. Le soulagement empli son cœur à la vue de Jeyne.

« Ma Dame, vous êtes blanche comme un linge ! Danya nous a fait prévenir, elle est allé querir le Mestre. Venez, je vous raccompagne à vos appartements. »
« Je ne me sens pas très bien ... »

Une nouvelle contraction la rappela néanmoins à la vie et elle étouffa un gémissement. Par les Septs, elle avait oublié combien cela faisait mal ! Elles s'empressèrent de la mener à intérieur tandis que demeurait sur le seuil, hébété, le Maitre des écuries.
  
An 304, lune 6, semaine 3
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Sebaste: #009933
Danya: #663300
Jeyne: #0099ff
Ashter Yarwyck
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It’s time – Part 1


- Brave to death ! -



La situation à Westeros était plus que préoccupante. Les nouvelles n’étaient guère radieuses. Dernièrement, c’est l’assassinat de Stafford Lannister qui occupait l’esprit du jeune seigneur de Bulwark. Il avait alors envoyé une missive à Castral Roc, présentant ses hommages à la famille dont il était le fidèle serviteur. Il leur assura également qu’un mot suffirait à agir en conséquence et cela ne manqua pas. Lord Tywin avait donné ses ordres et Ashter avait répondu présent, comme il l’avait promis à ser Darren. Le seigneur de la Dent d’Or, Leo Lefford, avait lancé les recherches dans sa région. Darren l’avait fait également. Ashter s’en était occupé personnellement. À la tête de quelques soldats, il avait sillonné les alentours de Bulwark, interrogé les villages alentours et se trouvait désormais au petit port d’attache qui se trouvait à quelques pas du château. Rien. Pas d’information. Pas de mouvements suspects. Pourtant, l’ombre planait sur eux. Il y avait des familles traitresses dans l’Ouest. L’assassinat de Stafford l’avait montré. Ils les démasqueront, le jeune seigneur s’en persuadait tandis que son appréhension quant à la guerre à venir le plongeait de plus en plus dans la peur. Winterfell avait été une expérience horrible qu’Ashter ne voulait plus revivre. Mais qu’en sera-t-il pour cette Danse des Dragons ? Quelle tournure cette nouvelle guerre, entre Ouestriens cette fois, prendra-t-elle  ? Il n’en savait rien et personne ne pouvait le savoir.

- Si, durant vos pêches, vous voyez des mouvements de navires, vous me prévenez, d’accord ? Même si ce n’est pas suspect. Il est possible que des navires Kenning ou Lannister passent par nos eaux. Je veux être au courant de tout.

- Bien, mon seigneur. Je ferai passer le mot à nos pêcheurs. Nous vous ferons des rapports réguliers.

- Merci. Tenez, prenez ceci. Ce n’est pas grand-chose. Les temps sont difficiles et je me dois de diriger l’argent vers ce qui nous permettra de gagner, vous en conviendrez.

- Oh, mon seigneur… Nous n’en demandions pas tant. Merci… Merci, mon seigneur.

La bourse dans la main, le pêcheur remerciait encore et encore son seigneur, même quand Ashter se trouva déjà loin, reprenant alors le chemin vers les montures que Beren et lui avaient laissé un peu plus loin.

- Tu viens d’égayer la journée de ce pauvre pêcheur.

- Justement, Beren… ils sont pauvres et ce n’est pas ce que donnait mon père pour leur travail qui les a aidé. Je veux corriger cela. C’est grâce à eux si nous avons du poisson et d’autres marchandises.

- Je ne peux que te donner raison.

Les deux hommes discutèrent longuement près de leurs montures respectives. Le sujet principal fut bien sûr la guerre mais surtout les missives qu’Ashter avaient reçu en début de lune. Si la guerre avait touché l’Orage, le Bief et le Val, désormais, elle se tournait vers l’Ouest. Faisant suite à son entrevue avec lord Darren Kenning, les missives venant de Kayce indiquaient au jeune seigneur que leur plan se concrétisait. Il devait préparer ses hommes pour la fin de la lune. Il était temps d’aller débusquer les traîtres. Il semblerait que des informations sur les Farman aient été interceptés par les hommes Lefford. Ainsi dont, il n’y avait plus de doutes. Les soupçons de son cousin se confirmaient. Les Farman fomentaient bien dans le dos des Lannister. Si cela s'avérait être véridique, ils paieraient. Beren voulait également en faire partie mais le jeune seigneur de Bulwark souhaitait quelqu'un de confiance pour garder le château en son absence. Ils s’étaient pris la tête plus d’une fois sur ce sujet et ils reprirent à nouveau. Beren ne voulait pas le laisser partir seul. Il lui rappelait la promesse qu’il avait fait. Il lui rappelait le devoir qu’il avait envers lui. Ashter lui rappela à son tour qu’il était désormais seigneur. Lord Tywin l’avait anobli et il était seigneur d’une maison de chevalier fieffé, qu’il avait un fief à diriger quand la guerre sera finie, une famille à construire. Beren répliqua à utilisant cet argument, que justement il était le vassal de Tywin. La dispute des deux hommes fut soudainement interrompue par l’arrivée en trombe d’un cavalier.

- Mon seigneur ! Mon seigneur !

- Sébaste ? Qu’y a-t-il ? Que fais-tu ici ?

Le maître des écuries était tout essoufflé. Il avait du mal à parler et garder son calme. Il avait fait au plus vite. Figé devant la porte après avoir accompagné lady Melleah au château, Sébaste ne savait quoi faire. C’est alors que lady Ellya arriva et lui ordonna d’aller expressément chercher son fils, lord Ashter. Elle lui avait hurlé dessus, le jeune maître des écuries n’ayant pas entendu la première fois. Il s’empressa alors de sortir du château et de galoper aussi vite qu’il put jusqu’au port.

- Votre… épouse… elle… elle… elle…

- Elle quoi ? Vous allez la cracher votre pastille ?

Ashter était déjà sur son cheval tandis que Beren secouait le pauvre homme. Le seigneur n’attendit pas la réponse du jeune homme. Il savait que cela avait sûrement un rapport avec la grossesse. Melleah était dans sa dernière lune et l’accouchement était plus d’éminent. Il galopa à toute allure, oubliant le reste, ne se focalisant que sur Melleah. Ils en avaient fait du chemin depuis leur rencontre trois ans plus tôt. De simples étrangers, ils étaient devenus des fiancés aux visions et envies différentes puis deux époux qui auraient pu se détester et finalement des parents comblés. Les épreuves de la vie les avaient rapprochés. La naissance de leur fille Amabel les avait ravis. Les histoires passées étaient rangées pour ne laisser uniquement celle qu’ils étaient en train d’écrire tous les deux. C’est sur cette histoire qu’Ashter se concentra tandis qu’il rejoignait le château à toute vitesse. Il priait les Sept de lui laisser son épouse en vie. Il ne supporterait pas de la perdre après avoir enfin compris tout ce qu’elle représentait désormais pour lui.


#B9121B : Ashter Yarwyck
#6633ff : Beren

@Melleah Yarwyck

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What is terrible is not to suffer or to die, but to die in vain
Elle respirait en petit expiration saccadée tandis qu'ils progressaient vers les étages. Tout un attroupement s'était formé autour de la Dame des lieux et là où elle se serait d'ordinaire sentie un peu mal à l'aise par tant d'attention, c'est bien un sentiment de sécurité qui l'étreignit soudain. Elle se sentit rassurée de pas être seule. Crochée à son bras, Jeyne l'encourageait par des paroles apaisantes et la soutenait au mieux lorsqu'ils devaient s'arrêter alors que la douleur se faisait trop intense. Ils arrivèrent bientôt à ses appartements et Melleah s'agrippa au meuble le plus proche, le dos penché en avant afin de lutter contre une nouvelle salve de douleur. Elle étouffa un cri en se mordant durement la lèvre inférieur. Danya, déjà sur place, supervisait l'aménagement des lieux selon les désirs de son amie, et s'empressa de la rejoindre. Lady Ellya entra bientôt à leur suite et sembla la chercher du regard, tandis que l'on s'affairait prêt du lit pour le préparer pour l'évènement. Les repérant toutes deux un peu plus loin, elle s'en approcha et prit le relais de la suivante en passant délicatement sa main en bas du dos, en une caresse apaisante.

« Respirez Melleah, respirez profondément. » l'encouragea-t-elle d'une voix douce.

Melleah s'empressa d'écouter la sagesse d'une femme ayant par trois fois donnée la vie avant elle. Elle lui adressa un regard de profonde gratitude. Sa présence lui était d'un grand réconfort alors que la panique ressentit quelques minutes plus tôt semblait s'évaporer au profit d'une concentration plus digne, et plus appropriée. Ceci fait, elle l'aidèrent à se dévêtir et passer une chemise. Puis, elle installa sa belle-fille sur le lit tandis que Danya préparait un linge humide pour lui éponger le front. Melleah agrippa la main de sa belle-mère.

« Ashter a-t-il été fait prévenir ? » s'inquiéta-t-elle d'une voix fébrile.
« Absolument ma fille, Sébaste est allé le trouver sous mes ordres. Il ne tardera pas, soyez-en certaine. »
« Bien. » dit-elle rassurée avant de relever la tête précipitamment, « Et Amabel ?! »
« Elle est avec sa nourrice. » répondit Danya à son tour en apposant le linge sur sa peau, « Ne t'inquiètes de rien. »
« D'accord. » condéda-t-elle en reposant sa tête sur l'oreiller, dans l'idée de se détendre quelque peu.

Une nouvelle douleur la prit, cependant, et elle se roula en boule, un coussin dans les bras, afin d'en supporter l'intensité. Elle ferma les yeux et tenta de se remémorer les sages conseils de sa chère tante, lady Nivia lors de son accouchement précédent. Elle lui avait été d'un grand secours ce jour-là et quand bien même n'avait-elle jamais donné la vie, elle avait été présente le jour de sa propre naissance et celle de ses frères après elle. Sa bienveillance naturelle avait su l'apaiser et lui permettre de trouver des mots rassurants.

A présent, lady Ellya allait tenir le même rôle et cette dernière continuait d'ailleurs de lui caresser le dos en de grand mouvement ample et apaisant, pendant qu'elle tentait de se souvenir de la façon dont elle avait géré la douleur la fois précédente. Cette dernière était telle qu'elle ne réfléchit même pas à cette étonnante proximité entre elle et sa belle-mère. Certaine choses, des préoccupations purement féminine, se mettaient en place naturellement. Elle entreprit de compter ses respirations.

Bientôt, Mestre Orderic se présenta, sa chaine cliquetant pour annoncer sa venue avant même qu'il n'apparaisse dans la pièce. Il apportait avec lui une sacoche de cuir, contenant probablement quelques onguents et mixture de sa composition. Melleah n'en savait strictement rien mais elle lui faisait toute confiance. Tandis qu'elle était secouée d'une nouvelle contraction, s'obligeant à respirer le plus lentement et profondément possible, il s'entretint quelques secondes avec lady Ellya, avant de s'installer auprès de la future mère. Elle rouvrit les yeux pour le regarder, avec une certaine appréhension.

« Ma Lady, il me faut vous ausculter pour savoir où en est la progression de l'enfant. »

Voilà bien l'une des parties la moins accommodante de la chose, mais c'était loin d'être l'épreuve la plus difficile qu'elle aurait à vivre en ce jour, aussi acquiesça-t-elle docilement. Elle se réinstalla sur le dos, son énorme ventre semblait la submerger tout entière, tandis qu'elle chercha une main secourable auprès de Danya, cette dernière ayant au préalable fait signe aux autres domestiques de quitter la pièce, selon le désir de sa maitresse. Lady Ellya s'installa à l'opposer, réarrangea les oreillers derrières sa tête et attrapa sa main droite. Melleah lui adressa un sourire avant de retourner son attention vers l'homme de science, lui ouvrant largement les jambes pour le laisser faire son travail. A nouveau, elle respira profondément pour diminuer son inconfort. Bientôt, la mine rassurante du Mestre réapparue.

« Le travail avance bien, ma Dame. » annonça-t-il, visiblement satisfait de l'évolution des choses, « Mais il faut encore que l'écartement des chairs se renforcent. Nous allons vous faire prendre un bain pour détendre tout cela, puis vous marcherez quelque peu afin d'aider sa progression. »

Elle approuva sans broncher. A nouveau, la petite fourmilière se remit en marche dans la pièce et un nouveau flux de domestique entreprit de s'activer. On apporta la baignoire et fit chauffer l'eau. Pendant ce temps-là, Danya la fit marcher autour du lit en lui racontant toute sortes d'âneries à voix basse, destinée à la détendre. Cela fonctionna plus ou moins et elle se surprit parfois à rire, mais pourtant bien vite rappelée à l'ordre par la douleur. A chaque fois que la porte s'ouvrait sur quelqu'un, elle tournait vivement la tête dans l'espoir d'y voir son époux. En vain. Le bain lui fit cependant beaucoup de bien, et elle parvint à se détendre, oubliant presque la douleur et l'anxiété qu'elle tentait de refouler quant à ce qui l'attendait. Et surtout au risque qu'ils encouraient, elle et son bébé.

Alors qu'on l'avait sortit de l'eau, séchée et rhabillée, et que la baignoire était déménagée ailleurs, elle reprit sa marche en compagnie de Danya. Lady Ellya avait disparu et lorsque la porte s'ouvrit à nouveau, elle s'attendit à la voir revenir mais ce n'était point elle. A la place, le visage de son époux apparu. Un immense sourire s'inscrivit sur les traits de la Dame tandis qu'elle se dirigea vers lui pour lui prendre les mains, oubliant momentanément la prochaine contraction à venir.

« Ashter, vous voilà ! »

"Enfin vous voilà", aurait-elle eu envie de dire mais ce n'aurait guère été charitable. A la place, elle se réjouit simplement de la possibilité de le voir, avant que la délivrance ne débute réellement, le reléguant alors derrière cette porte dans l'attente d'un verdict ô combien incertain.   
An 304, lune 6, semaine 3
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Lady Ellya: #FFC652
Danya: #663300
Mestre Orderic: #ccccff
Ashter Yarwyck
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It’s time – Part 2


- Brave to death ! -



Alors qu’il galopait en direction de Bulwark, les pensées d’Ashter remontaient le temps à l’année passée. La première grossesse de Melleah, il ne l’avait presque pas vu. L’arrivée des Marcheurs Blancs avait coupé court au début de leur mariage car le jeune chevalier, devenu seigneur entre temps, avait du partir pour le Nord avec les armées Ouestiennes. Au retour de Winterfell, qu’elle ne fut pas sa surprise de voir son épouse un peu ronde. Quelques lunes plus tard, naissait Amabel Yarwyck. C’était un petit bijou pour lequel Ashter était déjà prêt à tout faire. La jeune fille avait, alors, libéré Alerah du poids de l’héritage. Le futur seigneur de Bulwark, sous réserve de l’arrivée d’un garçon, serait donc une fille. Weslar n’aurait jamais approuvé mais ce-dernier n’était plus là pour le dire. Lady Ellya en était plus que ravie et faisait une magnifique grand-mère. Malheureusement, Ashter, bien qu’heureux de ce cadeau des Sept, était alors encore en proie à ses souvenirs de la bataille dont ses blessures se ravivaient parfois la nuit ou lorsqu’il effectuait des mouvements trop brusques. Il n’avait pas été un bon mari durant cette période et à l’annonce de la seconde grossesse, il s’était juré de faire mieux et plus pour l’arrivée de ce deuxième bébé. Alors, quand il comprit, malgré le bégaiement de Sébaste, que Melleah était en train d’accoucher, il n’avait pas réfléchi une seconde. Laissant Beren en plan avec le maître d’arme, il se rua sur sa monture et galopa jusqu’au château.

- Ma femme… ma mère… bébé… Où ?

- Elles se trouvent déjà dans vos appartements, mon seigneur.

Courant à toute allure, ne s’arrêtant guère pour remercier la servante de lui avoir répondu, Ashter poursuivit sa course dans le dédale d’escalier que contenait Bulwark. Maudit château. Il n’était pourtant pas bien grand. À bout de souffle, il réussit finalement à atteindre les appartements où se trouvaient Melleah, sa servante, sa mère, le mestre ainsi que tout un tas de serviteurs. Ceux-ci le laissèrent passer, certains lui souriant en guise de félicitations. Ashter ne fit pas attention. Il n’y aurait de félicitations qu’une fois le bébé délivré. Il savait ce que parfois les grossesses pouvaient réserver aux enfants à naître et, pire encore, à la mère elle-même. Il avait, bien sûr, en tête les deux dernières grossesses de lady Walda Lannister qui s’étaient soldées par deux mort-nés. Mais il avait foi envers les Sept. Ils protègeraient ce petit être qui était sur le point d’être accueilli avec amour par les Yarwyck. Ashter se passa une main dans les cheveux comme pour les remettre en ordre, reprit son souffle, calmant sa respiration et fit son entrée dans la pièce. Immédiatement, son épouse croisa son regard et fut comme soulagé de le voir enfin à ses côtés. Elle s’approcha et lui prit les mains, Ashter lui sourit et déposa un baiser sur le front quelque peu en sueur de son épouse.

- Melleah… Pardonnez-moi… J’étais au port lorsque Sébaste est venu me trouver. Je… suis venu… aussi vite que j’ai pu.

Ashter était bel et bien là, pour son épouse, pour leur bébé à venir. Il était là. Il regardait son épouse, voyait sur son visage que cela ne devait pas être agréable. Il ne pouvait pas imaginer et ne saurait jamais ce que cela ferait. Mais il pouvait néanmoins tenir ses mains, être à ses côtés, être présent. Seulement, lorsque le mestre fit son apparition, le seigneur ne l’ayant pas vu en entrant dans la pièce, Ashter savait qu’il ne pourrait pas rester plus longtemps.

- Mon seigneur…

- Mestre Orderic.

- Le travail avance bien, très bien même. Le bébé arrive. Je vais vous demander, avec tout le respect que je vous dois, d’attendre à l’extérieur.

Le seigneur des lieux connaissait la chanson. Ils étaient, Melleah et lui, passés par là il y a près d’un an maintenant. Ashter ne dit mot et regarda alors son épouse. Il voulait être sûr que tout aille bien avant de la quitter. Son regard suffisait à lui faire comprendre ce qu’il se passait dans sa tête. Ils n’avaient déjà presque plus besoin de mots pour se comprendre. Cela avait pris du temps mais ils y étaient arrivés et les quelques sujets houleux qui ont rythmé leurs fiançailles appartenaient déjà au passé. Il fallait aller de l’avant. Lord et lady Yarwyck de Bulwark. D’autant que maintenant, ils n’étaient plus seuls. La nouvelle génération pointait le bout de son nez. Il sentit alors la présence rassurante de sa mère s’approcher de lui. Posant une main sur son épaule, délicatement, Ellya rassura son fils.

- Tout va bien se passer. Melleah est entre les bonnes de mestre Orderic qui n’en est pas à son premier accouchement. Souviens-toi, pour Amabel, tout s’était bien déroulée. Allez, mon fils, il est temps.

La douairière regarda, le sourire aux lèvres, son fils et sa belle-fille. Elle était heureuse de pouvoir les accompagner pour cette seconde naissance, bénie par les Sept. Il était effectivement temps pour Ashter de quitter la pièce, après un dernier regard et un dernier mot entre époux. Ellya retourna auprès de la servante de Melleah pour l’aider. Ashter demeura là encore quelques secondes, sa main s’agrippant à celle de son épouse. Un mot de sa part et le seigneur resterait à ses côtés si elle le désirait. Un mot.


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What is terrible is not to suffer or to die, but to die in vain
Sa présence, son parfum, l'apaisèrent d'emblée alors qu'elle se laissa aller à son geste tendre quelques secondes. Autour d'eux, toujours autant de serviteurs, ainsi que lady Ellya et Mestre Ordéric, mais c'est comme s'ils étaient seuls. Elle lui adressa un sourire à ses explications. Il n'avait point à se justifier et elle s'en voulut brièvement d'avoir laissé un reproche percer dans sa voix. Il était son Seigneur et son époux, il faisait bien ce qu'il voulait de ses journées sans avoir à rendre des comptes à qui que se soit. De plus, elle se souvint soudain qu'il l'avait informé de sa visite au village de pêcheur le matin-même au petit-déjeuner. Des visites qu'il effectuait régulièrement depuis que les soupçons concernant les Farman leur étaient parvenus par l'intermédiaire de Ser Darren. Melleah le savait préoccupé depuis la visite de ce dernier, et depuis l'assassinant de Ser Stafford Lannister, mais elle avait elle-même ses propres préoccupations, notamment cete douleur sourde qui l'avait assailli depuis le reveil, ce qui avait chassé cette information de son esprit.

« Non, c'est moi. » contra-t-elle contrite, « Vous me l'aviez signifié. »

Ne voulant pas perdre de temps à se flageller mutuellement pour des broutilles, elle se blottit un instant contre lui, cherchant le réconfort que sa présence lui apportait toujours. D'ordinaire, ils s'efforçaient de garder pour eux leurs marques d'affection aux yeux de leurs sujets, se voulant irréprochable ou par simple pudeur peut-être. Mais les regards sur eux, si regard il y eut, lui importèrent peu en cet instant. Elle allait donner la vie et elle avait peur. Elle avait besoin de lui, de sa force.

Une nouvelle douleur, profonde, la força à s'agripper à son pourpoint et elle se mordit une nouvelle fois la lèvre pour ne laisser échapper aucun son, son visage enfoui dans le vêtement. Elle ne se montrerait pas faible devant son époux. Elle le sentait fébrile, et n'ignorait en rien son inquiétude pour elle et l'enfant, qu'il tentait malgré tout de lui cacher par instinct protecteur. Aussi jamais ne lui imposerait-elle plus d'anxiété encore. Ils n'eurent que peu de temps à eux avant que Mestre Ordéric ne les interrompe. Elle le lâcha alors et remis une distance respectueuse entre eux. L'homme de Science lui offrit un sourire rassurant et elle le lui retourna, en toute confiance. Alors qu'il signifia à son Lord qu'il devait quitter la pièce pendant le travail, encouragé par lady Ellya, Melleah regarda à nouveau son époux et put lire dans son regard qu'il n'en avait guère envie. Ou au moins, qu'il était prêt à rester prêt d'elle s'il le fallait, si elle en faisait la demande silencieuse.

Un instant, très bref, elle fut tentée d'acquiescer subtilement afin qu'il fasse preuve de son autorité pour rester à son chevet. Pourtant, quelque chose la retint. Ce n'était guère convenable. Et elle n'avait point le caractère encore pour imposer ses envies ainsi. Elle le voulait à ses côtés mais son éducation lui dictait que la chose ne pouvait être. Aussi détourna-t-elle le regard pour le poser sur Mestre Ordéric. Elle hocha alors la tête, appuyant la décision du sage homme. Il le fallait.

Soufflant un bon coup, elle rassembla son courage et après avoir serré la main de son aimé, s'en détourna pour rejoindre le lit. Une nouvelle contraction -elles étaient de plus en plus longues et vigoureuses- lui fit bien vite oublier la boule formée dans sa gorge par son départ. Un bruit, entre le gémissement douloureux et le sanglot, franchit ses lèvres et elle le laissa s'échapper, consciente qu'Ashter n'était plus là pour l'entendre. Les serviteurs qui n'étaient plus nécessaires à la tâche, quittèrent la pièce un à un pour patienter dans le salon attenant ou retournèrent à leur besogne respective.
Danya l'aida à se rallonger et tous prirent place pour l'évènement, digne d'une pièce bien rodée. Les contractions étaient à présent si rapprochées qu'elle sut que le moment était venu avant même que le Mestre lui confirme qu'il était temps de pousser. Elle sentait une pression insupportable là, en bas, et il lui fallait y mettre fin. Son angoisse, sourde, fit place à une détermination farouche. Sa main vint trouver celle de ses deux accompagnatrices et elle se mit au travail.

Les premières poussées ne semblèrent guère efficace et elle s'efforça d'écouter les conseils de l'accoucheur tandis qu'elle transpirait à présent à grosses gouttes. Elle sentait la sueur perler dans son cou et c'est à peine si elle sentait encore ses doigts tant elles serraient les mains de sa belle-mère et celle son amie. Cette dernière ne cessait de l'encourager.

« Allez Mel', courage ! Tu fais du bon boulot, tu l'sais n'est-ce pas ? Reprends ton souffle et c'est r'partie. »
« Je n'y parviens pas. Il ... Il ne m'aide pas. » gémit-elle.

Elle haleta trois secondes, le front dégoulinant, avant de pousser un rugissement digne d'un lionceau en colère. Contrairement à la première fois, l'enfant ne semblait pas décider à sortir si facilement et elle donnait toute l'énergie qu'elle pensait posséder pour parvenir à l'expulser enfin de son maigre corps. Elle s'épuisait, cependant, et commençait à désespérer d'y parvenir un jour. Combien de temps s'était-il déjà écoulé ? Elle aurait bien été en peine de le dire mais cela lui semblait une éternité. La douleur était telle qu'elle avait comme l'impression que son bassin allait soudain s'ouvrir en deux sous la pression. Il fallait absolument que son bébé sorte où elle n'y survivrait pas !

« Là, maintenant ! Bloquez !» la guida à son tour lady Ellya avant de s'écrier « Et pousses ! » passant au tutoiement sans même s'en rendre compte.
« C'est très bien ma lady, vous vous en sortez très bien. Je commence à voir la tête de l'enfant. »

Cette remarque sembla lui donner un nouveau souffle, elle reprit une grande goulée d'air et profita d'une nouvelle contraction particulièrement puissante pour pousser de concert. Un cri animal sortit de ses lèvres sans même qu'elle ne s'en rende compte, et elle sentit enfin le corps du bébé progresser dans son bassin. Sa tête retomba un instant sur l'oreiller et elle haleta, le souffle court.

« Il arrive, je le sens. » dit-elle d'une voix rendu chevrotante par la fatigue et l'émotion qu'elle sentait monter en elle.
« Oui, vous avez parfaitement raison. La tête est passée. Poussez ma Dame, ne vous arrêtez pas ! » répondit le Mestre, pressant.

Alors, elle poussa une dernière fois, inconsciente du fait que chacun s'était arrêté dans la pièce d'a côté. Elle ne pensait qu'à une chose. Elle allait enfin découvrir le visage de son enfant.

  
An 304, lune 6, semaine 3
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It’s time – Part 3


- Brave to death ! -



Ashter se souvenait encore de l’inquiétude qu’il avait eu pour la naissance d’Amabel. La paix régnait sur Westeros malgré l’ombre avançant. Ashter s’en moquait bien de tout ce qu’il pouvait bien se passer. Sa femme était enceinte pour la première fois et il ne savait pas ce qu’il devait ou ne devait pas faire. Mais comme le lui rappela sa mère, tout s’était bien passé. Mestre Orderic n’en était pas à sa première naissance. Il était déjà là lorsqu’Arthur est né, lorsqu’Ashter lui-même est né et lorsqu’Alerah est née. Il n’avait rien à redire sur les compétences du vieil homme. Le jeune seigneur l’appréciait grandement pour ses connaissances, ses conseils et son savoir. Il l’avait maintes et maintes fois consolé et rassuré lorsque feu lord Weslar se montrait un peu trop brute avec lui. Aujourd’hui, voilà qu’ils renouvelaient l’épreuve. Melleah était enceinte de leur deuxième enfant et tout semblait bien se passer. Seulement, la guerre avait éclaté en Westeros et le chevalier craignait de devoir repartir. Cela ne fit qu’accentuer ses peurs d’autant qu’il devait effectivement partir dans les jours à venir. Des informations concernant les Farman de Belle Île ont permis de valider une expédition pour bloquer l’île. Ashter était de la partie aux côtés de lord Lefford et lord Kenning, sous couvert et l’approbation des Lannister. Il devait donc abandonner mère, frère, épouse et enfants pour aller combattre. Il ne savait pas où cela les mènera et il comptait sur les quelques jours à venir pour faire connaissance avec son enfant à naître, mémoriser son visage, le regarder dans les yeux, garder à l’esprit son existence. Qui sait s’il reviendra et comment il reviendra. L’heure de la Danse des Dragons avait sonné et elle était dans tous les esprits.

Ashter prit congé, regardant une dernière fois son épouse, chassé par sa mère rassurante et le mestre bienveillant. La porte fermée, Ashter retrouver Beren non loin et commença alors à faire les cents pas silencieusement. Son ami et frère n’osait parler de son côté. Il fallait dire que les deux hommes s’étaient un peu pris la tête quelques jours plus tôt à propos du plan du Lefford pour lequel Beren n’était pas convié. En effet, le jeune Dornien s’était vu confier la gestion et la défense, le cas échéant de Bulwark. Ashter avait fait de lui le gardien d’Amabel et s’il lui arrivait quelque chose, il comptait sur cet homme qui l’avait toujours accompagné pour assurer la régence aux côtés de Melleah. C’était une chose entendue et non discutable à laquelle le chevalier devrait s’y tenir. Mais pour l’heure, les deux hommes attendaient la délivrance. L’attente devint vite insupportable et les cris de Melleah lorsqu’elle poussait n’arrangeait rien. Ashter missionna alors une servante qui se présenta de le prévenir lorsque l’accouchement serait terminé. Il devait sortir, s’éloigner, prendre l’air. Les cris de son épouse lui étaient insupportables et il se sentait si inutile. Ses pensées étaient bien sûr dirigées vers elle, vers celle qu’il avait mis tant de temps à aimer, vers celle qui, désormais, représentait tout pour lui. Beren hésita un instant puis le suivit.

- Ash… Ash, attends ! Ash !

- Si c’est par rapport à l’autre jour, le sujet est clos, Beren. Je suis seigneur et j’ai besoin de t...

- Ash… on s’en fout de l’autre jour. C’est Melleah. Les cris se sont arrêtés. Je pense que c’est fini.

Cela ne fit qu’un tour dans la tête du seigneur qui courut alors en sens inverse pour revenir jusqu’à la chambre. Il ne prit pas la peine de tambouriner à la porte et s’engouffra immédiatement, découvrant alors son épouse, en sueur, délivrée, semblant soulagée que l’épreuve soit enfin terminée. Il ne vit alors pas les visages déconfis de sa mère, du mestre et des servantes. Lorsqu’il tourna le regard vers sa mère qui avait un petit paquet dans ses bras, il comprit. Le regard d’Ellya Yarwyck ne trompait jamais. La mère et le fils se comprenaient parfois sans dire un seul mot. Conscient que ce jour censé être l’un des plus beaux jours de leur vie est finalement un jour horrible, Ashter resta inexpressif alors qu’en son for intérieur, la rage grondait. Il s’approcha de sa mère qui lui tendit l’enfant inerte, immobile, mort. Ashter ne put retenir ses larmes alors qu’il regardait ce petit visage si mignon sans vie. Un fils. Ils avaient eu un fils. Malheureusement, les Sept avaient décidé de ne pas leur laisser celui-là et de le rappeler immédiatement. Il s’approcha alors de Melleah après avoir fait comprendre aux personnes présentes que leur présence n’était plus souhaitée. Assis à ses côtés, le visage rempli de tristesse, il ne pouvait pas cacher la terrible nouvelle à son épouse.

- Melleah… Je… suis désolé… Il semblerait que notre fils n’ait pas...

Il n’eut pas le cœur à terminer cette phrase et déposa tout simplement le petit corps emmitouflé dans un linge dans les bras de son épouse. Il posa une main sur son épaule, restant là, auprès d’elle. Il sera toujours là pour elle, malgré la guerre, malgré la distance qui pourra les séparer. Il n’oubliait pas les serments qu’il avait prêté il y a presque deux ans maintenant. Dans la maladie et la santé. Dans les joies mais aussi les peines. Et quelle peine de perdre son enfant le jour de sa naissance. En plus de la guerre, Ashter et Melleah vont devoir se relever de cette terrible épreuve.


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TW / Evocation décès/enfant mort-né


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L'effort avait été si intense que la dernière poussée fut comme une immense libération. L'enfant glissa et elle le sentit enfin hors d'elle. Epuisée, elle se renversa sur les oreillers et laisse échapper une plainte entre rire et gémissement, serrant les mains de ses accompagnatrices en signe de joie. Il était là, elle l'avait fait. Son bébé était né. A ses côtés, Danya la félicitait avec chaleur et sa voix se mêlait à son rire chevrotant. Ellya se contenta d'un sourire fier avant de se lever pour se rendre auprès du Mestre.

Reprenant son souffle et savourant quelques secondes de répit et de soulagement, elle n'eut pas l'attention suffisante pour remarquer le soudain silence qui s'abattit dans la pièce. Seuls son souffle précipité se répercutait à présent en écho contre les murs et se fut ce dernier qui la fit revenir à la réalité présente. Pourquoi l'enfant ne pleurait-il pas ? Amabel avait hurlé à plein poumon dès ses premières secondes de vie. Cet enfant-ci était silencieux et cela ne présageait généralement rien de bon. Relevant difficilement la tête par la fatigue, elle observa Mestre Orderic qui s'activait autour de l'enfant, dos à elles.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? » demanda-t-elle, plus curieuse qu'inquiète.

Personne ne lui répondit. Elle répéta sa question un peu plus forte, son timbre se teintant d'une nuance autoritaire. N'allait-on point faire attention à sa demande ? Elle jeta un regard perplexe à Danya qui perdait progressivement son sourire. L'homme de science cessa soudain de s'activer et échangea quelques mots à voix basse avec la douairière debout à ses côtés, et qui sembla s'affaisser quelque peu sur elle-même. Elle leur jeta alors un coup d'œil que Melleah qualifia d'alarmé. Mais en elle, le vide, elle ne parvint tout simplement pas à analyser l'expression de sa belle-mère. C'est en la regardant prendre délicatement l'enfant dans ses bras -toujours aussi silencieux- qu'elle commença à comprendre que quelque chose clochait. Toutefois, son esprit refusa totalement d'aller plus loin dans l'analyse.

C'est à cet instant que la porte s'ouvrit à la volée, révélant son époux, visiblement averti de la délivrance par le silence qui s'était soudain abattu dans la pièce, en l'absence de ses cris. Elle lui sourit brièvement mais sans enthousiaste, incertaine de ce qui pouvait bien se tramer à cet instant. Son expression semblait en miroir de la sienne tandis qu'il regarda alors sa mère, semblant chercher à comprendre la situation. Il sut immédiatement, et elle put observer sur ses traits tant aimés une expression qu'elle ne lui avait que rarement connu. Elle était pourtant bien en peine de mettre des mots, une réalité, sur ce qu'elle voyait. Alors, elle l'observa se dirigea vers la matriarche qui lui confia l'enfant. Ils échangèrent un long regard mais elle ne put l'interpréter car il lui tournait quelque peu le dos. Danya lui lâcha soudain la main et, semblant fuir son regard, se releva pour faire quelques pas en arrière, la tête baissé. La voix d'Ashter s'éleva alors, drôlement autoritaire, pour signifier à tous de quitter la pièce et les laisser seuls.

Finalement, il fut le premier à sembler s'intéresser à elle et il s'approcha lentement. Sur son beau visage, quelques larmes roulaient à présent. Mais elle sut immédiatement qu'elles n'étaient nullement de joie. Tour à tour, chaque protagoniste quitta les lieux mais c'est sur lui qu'elle fixait son regard à cet instant. Avant même qu'il n'ouvre la bouche, elle commença à secouer la tête. La réalité s'imposa soudain à elle.

« Non. » prononça-t-elle alors, mais il ne lui laissa nullement l'occasion de se défiler à la réalité de ce qu'il allait lui annoncer.

Avec une grande douceur, et un amour immense, il s'installa auprès d'elle. Le visage de l'enfant lui apparu alors pour la première fois. Paisible, il semblait comme endormi contre son géniteur, et elle ne vit même pas le sang et les fluides qui collaient ses rares cheveux blonds. Elle sentit les larmes lui monter tandis qu'il prononça les terribles mots. Il n'acheva pas sa phrase et il n'en eut nul besoin. Une main posée sur ses propre lèvres, elle secoua la tête à plusieurs reprises.

« Non. » répéta-t-elle, les sanglots étranglant soudainement sa gorge, « Non. Non. Non. »

Il déposa l'enfant dans ses bras et elle lui jeta un regard éperdu de douleur, avant de le reporter sur son fils. Il était si beau. Elle avait mis au monde un fils, un authentique héritier à la maison Yarwyck, mais il ne vivrait pas. Il ne semblait pourtant pas malade, ni même difforme. Le teint pâle, il avait tout du bébé parfait à ses yeux. A cela prêt que sa poitrine ne se soulevait pas, que son regard perdu ne cherchait nul prunelle à laquelle se raccrocher, que ses lèvres n'étaient point déformées par un cri enragé, de celui qu'on a arraché au confort du ventre de sa mère pour la cruauté du monde. Sans doute était-ce la raison de tout ceci ? Ce monde était peut-être trop dur pour ce petit être fragile, si bien que les Sept avaient décidé de le rappeler à lui, avant même qu'il n'ait eu à en souffrir. Elle aurait aimé se convaincre que cela était peut-être pour le mieux, mais la seule chose qu'elle ressentait en cet instant était une intense douleur au creux du ventre.

Apposant sa main sur le torse du petit être, elle ne vit soudain plus grand chose tant les larmes emplissaient ses yeux azurs. Un sanglot la secoua et elle enfoui alors son visage dans l'épaule de son époux, son regard flou toujours dirigé vers leur fils.

« C'était un garçon ... ? » dit-elle entre deux sanglots, « Je suis tellement désolé. »

La culpabilité prenait place au côté de la douleur, et de l'injustice, et elle le répéta à plusieurs reprises, alors que la réalité du décès de son enfant prenait progressivement place dans son esprit. Elle n'aurait su dire auprès de qui elle s'excusait, entre son époux ou son enfant, mais elle en ressentait le besoin. Elle avait échoué. Son fils ne pousserait jamais son premier cri et elle ne cesserait probablement jamais de se demander quel aurait-il été ...
  
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It was a boy


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La joie avait envahi Ashter Yarwyck lorsque le mestre lui avait annoncé que son épouse était de nouveau enceinte. Il venait de devenir père d’une fille, Amabel, et allait être à nouveau père d’un enfant. Bien sûr, tout le long de la grossesse de la jeune femme, le seigneur n’avait eu de cesse d’émettre des hypothèses. Garçon ou Fille ? Qu’importe ce que les Sept leur donneront, il ou elle recevra tout l’amour qu’il mérite. Ashter était bien moins conventionnel que d’autres seigneurs. Il avait une héritière et cela lui allait. S’il voulait un fils, ce n’était pas pour la succession mais bien parce qu’il souhaitait avec plusieurs enfants des deux sexes. Il avait des envies de familles nombreuses, un modèle qu’il n’a pourtant pas connu. Sa fratrie était simplement composée de deux garçons et d’une fille. Quant à celle de son père, ils n’étaient que deux garçons dont un avait fini à la garde de nuit. Cela n’enlevait rien à la joie que le seigneur éprouva tout au long de la grossesse de sa femme pour qui il avait fait du mieux qu’il avait pu. Aujourd’hui était venue l’heure de délivrer cet enfant. Les Sept leur offraient ce cadeau pour une seconde fois. Garçon ou fille ? Peu importe. Il savait qu’il aimerait cet enfant quoiqu’il arrive. Il avait pris goût à la vie maritale. Il avait pris goût à la vie parentale. Après tout, il détenait la possibilité de perdurer la lignée des Yarwyck et repeupler Bulwark qui a longtemps connu la quasi-extinction de la famille.

Malheureusement, ce jour n’était pas encore venu. Ashter tenait fermement le jeune bambin inanimé, ne pouvant retenir ses larmes plus longtemps alors qu’il le présentait à Melleah. Il ne put finir sa phrase, tellement le chagrin l’engloutit. Les contestations de son épouse n’arrangèrent rien mais il demeura à ses côtés. Quoiqu’elle fasse, quoiqu’elle dise, il sera toujours là. Il en avait fait le serment. Dans les joies mais aussi les peines. Dans le bonheur et le malheur. Ils restèrent là tous les deux, sanglotant, regardant ce petit être sans vie. Un garçon. C’était un garçon. Un fils. Un héritier. Ashter posa alors sa main sur l’épaule de son épouse qui vint se blottir contre lui. Toute la joie qu’il avait pu ressentir à l’idée de cette nouvelle naissance s’était évidemment évanouie. Instantanément. Ce ne sont que les paroles incessantes de son épouse qui le firent revenir à la réalité. Elle s’excusait. Mais que pouvait-elle y faire ? Ashter tenta de l’interrompre. En vain. Il était trop happé par son chagrin. Il ne fit que lui caresser les cheveux, regardant toujours l’enfant mort, et murmurant alors quelques mots dont la destination n'était pas certaine.

- Ne soyez pas… désolée… Ce… Ce n’est pas… votre faute…

Les secondes se transformèrent en minutes. Ils ne bougèrent pas, regardant tous deux leur enfant qu’il ne verrait pas grandir, parler, courir, tomber, crier, apprendre, se battre, se chamailler, rire, mûrir, etc. Ashter s’éclaircit alors la gorge, fit se relever son épouse à laquelle il fit alors face. Il se sentait démuni face à cette situation qu’ils n’avaient, ni l’un, ni l’autre, connu.

- Y a-t-il quelque chose que je puisse faire… ?

Il n’était évidemment pas convaincu lui-même de cette tentative. Mais que pouvait-il faire d’autre ? Rien ne pourrait consoler son épouse. Rien ne pourrait le consoler lui. Rien ne pourra effacer ce qu’il venait d’arriver. Rien ne le pourra jamais. Les heures et jours qui suivirent furent bien difficiles pour la famille Yarwyck. Ashter devait pourtant garder à l’esprit qu’il était le seigneur des lieux, que des événements importants se jouaient sur le continent. La guerre faisait rage et malgré la mort de son fils, le plan de Leo Lefford tenait toujours. Ashter se dit alors, bien égoïstement, que cette escapade pour Belle-Île lui permettrait de fuir ses tristes pensées. Mais qu’en était-il pour Melleah ? Il allait l’abandonner à nouveau comme il l’avait fait par le passé, à plusieurs reprises. Ses promesses n’avaient-elles donc aucune valeur ? Il s’autoflagellait pour tout cela, se sentant encore plus coupable que d’habitude. Lorsque les détails de la mission qui les attendait furent enfin fixés, Ashter se rendit auprès de Melleah pour lui annoncer son départ proche. Leur couple vivait ainsi d’épreuves depuis leur mariage et ils n’étaient pas encore au bout de leur peine.

- Lady Melleah ? Puis-je m’entretenir avec vous, seul à seul ?

Sa servante se trouvait évidemment à ses côtés et il ne pouvait que remercier la jeune femme s’être présente pour lady Melleah, encore plus depuis la tragédie. Cela ne faisait que quelques jours et la douleur était toujours aussi intense. Au fond de lui, Ashter ne pouvait s’empêcher de souffrir du fait que cet enfant était… un garçon.


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TW / Evocation dépression post-partum


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Ashter avait d'emblé fait preuve de beaucoup de prévenance envers elle. Mais alors qu'il lui demandait ce qu'il pouvait faire pour elle, qu'aurait-elle pu lui répondre ? Il n'était point l'Etranger et n'avait aucun pouvoir pour faire revenir à la vie ce qui leur avait été arraché. Hors, elle ne souhaitait qu'une seule chose: que son fils lui revienne.

L'enterrement du petit être s'était fait en tout petit comité et la lady n'en gardait qu'un souvenir flou. Seul demeurait l'immense peine qui lui étreignait les entrailles et ce brouillard permanent dans lequel elle avait l'impression de se perdre depuis la délivrance. On y avait prononcé des paroles vaines tel que "Puisse le Père le juger équitablement", ou encore assuré qu'elle se remettrait de cette épreuve. Mais tout cela ne provoquait pas le moindre écho en elle. Personne ne comprenait réellement.
Danya et Ashter restaient les seuls être à réussir à lui faire ressentir autre chose que de la douleur. Le dévouement sans égal de la première lui permettait de continuer à tenir le rythme convenable d'une lady en titre. Elle se levait le matin, se lavait, s'habillait et vaquait à ses occupations habituelles, si bien que son image ne se ternissait nullement auprès des sujets de Bulwark et de sa nouvelle famille. Elle l'incitait également à se nourrir convenablement, sous les conseils du Mestre qui ne semblait guère savoir comment agir face à la détresse de sa Maitresse. En outre, Melleah n'était là que physiquement et on pouvait régulièrement la surprendre le regard dans le vide, un travail d'aiguille à peine entamé dans les mains, ou bien des larmes silecieuses roulants sur ses joues tandis qu'elle se promenait dans la cour du château.

Même la présence d'Amabel ne parvenait qu'à moitié à soulager son cœur meurtri. L'enfant, son odeur et sa douceur, l'apaisait quelque peu mais il lui suffisait de se dire qu'elle vivrait, et non son frère, pour qu'elle eut envie de la reposer et fuir au plus loin. Elle s'en empêchait néanmoins, consciente que la pauvre petite n'était en rien responsable de son inaptitude à donner la vie. Elle était la seule fautive, voilà tout. Quant à Ashter, il lui apparaissait comme souvent bien plus solide qu'elle ne l'était. Si elle savait partager avec lui la douleur de cette immense perte, il n'en restait pas moins un Seigneur qui devait tenir son rôle et son rang. Il ne pouvait passer ses journées à errer en faisant semblant de vivre. Et puis, il n'avait aucune raison de s'en vouloir. Lui n'était pas responsable de la mort de l'enfant.

Il lui arrivait par moment de se demander ce qu'elle aurait pu faire différemment, mais cette introspection demeurait de courte durée car cela provoquait alors en elle une douleur si intense qu'elle ne parvenait plus à contrôler ses sanglots, et elle était alors tenu de s'isoler avec l'aide précieuse, et pleine de compassion, de sa fidèle Danya. Elle se rendait généralement au Septuaire pour y prier les Dieux de lui donner la force. Pour s'excuser. Pour se faire pardonner. Car elle avait forcément fauté quelque part pour en venir à mériter cela. Et surtout, pour qu'ils prennent soin de son tout petit là où il était, à présent. Ses larmes ne semblaient guère touché les Sept pour autant et elle restait là des heures durant jusqu'à ce qu'elles se soient asséchées et qu'elle ressentie un peu de soulagement à l'idée de s'être épanché ainsi.

Elle revenait de l'une de ses séances de prières, et avait été installé au grand salon, un livre sur les genoux -qu'elle ne parvenait point à lire- lorsqu'elle fut rejoint par son époux. Elle lui adressa un pâle sourire à son entrée. Sa présence, sa bienveillance et sa considération l'apaisaient, mais elle ne pouvait chasser cette pointe de culpabilité qui la rongeait à l'idée qu'elle ait échoué à lui donner un fils vivant et en pleine santé. Ce dernier demanda à s'entretenir avec elle et Melleah lui trouva un air soucieux.

« Bien entendu mon Seigneur, je suis à votre entière disposition. » répondit-elle d'un air calme, avant d'ajouter piteusement: « Je n'étais guère très occupée, de tout façon. »

Elle ne devait pas vraiment donner le change, en ce qui le concernait. Le donnait-elle seulement un peu ? Elle remercia Danya, qui ne la quittait plus que rarement, tandis que cette dernière leur laissait l'intimité qu'ils réclamaient, après s'être inclinée respectueuse devant le Seigneur des lieux. Melleah reposa son livre sur un guéridon et porta sa complète attention sur son époux. Elle savait qu'il ne lui tenait point rigueur de l'épreuve qu'ils traversaient, il le lui avait souvent répété ces derniers jours, mais elle ne pouvait s'empêcher de craindre ce qu'il aurait à lui dire. Elle ignorait cependant ce dont il s'agissait. Se laissait-elle trop aller ?

« J'espère ne pas vous causer trop de soucis. » dit-elle, légèrement penaude, « Vous me semblez plus préoccupé encore que ... ces derniers jours. »

Elle plongea alors son regard azur dans celui de son époux, cherchant à y déchiffrer les émotions qui l'agitaient. Elle souffrirait d'autant plus d'ajouter à sa peine.
  
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Ashter Yarwyck
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I have to go


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Les jours semblaient passer avec une lenteur insupportable depuis que leur fils était mort-né. Ashter et Melleah faisaient déjà là face à une épreuve terrible. La mort d’un enfant. La mort d’un fils. Quelle horrible tragédie pour des parents que de perdre un enfant, même si celui-ci venait de naître. Ashter s’était plongé dans le travail et avec tout ce qui le préoccupait, il n’avait pas reparlé à lady Melleah de son départ proche pour Bel Castel. La guerre faisait rage dans l’Ouest et dans tout Westeros. Il fallait faire quelque chose et le jeune seigneur ne pouvait demeurer chez lui, à se morfondre d’avoir perdu un fils qu’il ne connaitra jamais, qu’il ne verra jamais grandir, qui ne deviendrait jamais un chevalier et encore moins un seigneur. Mais l’échéance arrivait bientôt. Le départ était proche aux vues des informations reçues ces derniers jours. Ce départ ne pouvait lui être bénéfique, il le savait. Mais il s’en voulait de laisser son épouse seule dans cette épreuve. Avait-il seulement le choix ?

Il arriva donc auprès de son épouse et de sa suivante. Il les salua toutes les deux et fit comprendre à la jeune femme qui épaulait son épouse de les laisser seuls un instant. Ashter ne savait pas trop comment son épouse réagirait à cette nouvelle mais il était de son devoir de seigneur et d’allié de lord Kenning et lord Lefford d’aller les aider dans cette quête. Si cela pouvait faire renverser la situation de l’Ouest, cela en valait la peine. En regardant lady Melleah, il repensa aux funérailles qu’ils avaient organisé en petit comité quelques jours plus tôt. Ce petit être qu’ils avaient prénommé Anson méritait d’être mis dans la crypte des Yarwyck. C’est ce que le couple seigneurial avait souhaité. Cérémonie plutôt sobre, simple, sans fioriture quelconque, l’heure avait été au recueillement et à l’intimité. Seuls Beren et Ellya avaient été admis en plus des parents. Mais voilà, il fallait désormais tourner cette nouvelle page de leur histoire pour la poursuivre. D’autres épreuves, aussi joyeuses que malheureuses, les attendaient sûrement. Ils étaient jeunes et n’étaient mariés que depuis un an et demi maintenant.

- Je dois vous faire part des nouvelles que j’ai reçu ces derniers jours concernant la guerre…

Le ton d’Ashter avait été sérieux et grave mais il était possible de sentir une certaine retenue. Le jeune seigneur ne voulait pas trop accabler son épouse de détails futiles et d’informations trop inquiétantes. Mais telle était la guerre. Même en y mettant les formes, il savait que ce qu’il avait à annoncer engendrerait une inquiétude chez son épouse. Il s’assied à ses côtés, plantant ainsi son regard dans le sien, affichant un léger sourire. À chacun de ses regards sur elle, il se rappelait la chance qu’il avait de l’avoir comme épouse. Elle s’était toujours montrée compréhensive et bienveillante à son égard, comprenant sa place de seigneur. Il espérait, malgré son état, malgré les événements de ces derniers jours, elle puisse encore une fois en faire preuve alors qu’il était sur le point de quitter Bulwark sans pouvoir lui promettre qu’il y reviendrait… vivant.

- Vous vous souvenez que lord Darren Kenning et moi-même nous sommes entretenus dans le cadre de cette guerre. Il semblerait, dernièrement, que lord Leo Lefford ait des informations capitales qui incriminent les Farman. Il a demandé de l’aide à lord Darren et moi-même pour l’aider dans sa mission qui consiste à faire le blocus de Belle-Île et que lord Sebaston se rende.

La mission semblait simple dit comme cela mais c’est sans compter sur le caractère fourbe de Sebaston Farman. S’il voit débarquer son pire ennemi, le seigneur de la Dent d’Or, nul doute que le blocus et la demande de reddition ne se passeront pas comme prévu. Des combats étaient à prévoir mais il se garda bien de le dire avec des mots. Cela était facilement devinable, surtout en temps de guerre. Aucune mission n’était pacifique. Aucune mission ne le serait désormais.

- Je dois préparer quelques hommes. Je dois partir dans quelques jours…

Sans pouvoir lui dire quand il reviendrait et surtout… s’il reviendrait.


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TW / Evocation dépression post-partum


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Dire qu'elle le sentait quelque peu préoccupé, à cet instant, était un euphémisme. Pour un peu, elle l'aurait imaginé marcher des œufs tant il lui apparu grave et en même temps tout en retenue. Cela ne put que l'inquiéter d'avantage. Elle aurait pu penser que le décès tout récent de leur dernier-né en était la cause mais quelque chose lui disait qu'elle se trompait, qu'elle était probablement la seule de la famille à ne pas parvenir à voir au-delà. Elle eut l'appréhension fugace d'être la cause de ses inquiétudes, comme elle le lui demanda, mais il la détrompa assez rapidement. La raison de sa visite était tout autre.

La guerre. Ce mot lui fit froid dans le dos. Elle ignorait même qu'ils l'étaient, en guerre. Mais sans doute cela était-il bien naïf de sa part, au vue des attaques récentes. D'abord celle avortée sur Lord Tywin en personne, puis celle malheureusement fatal à Ser Stafford. Sans parler de différentes incursions menée par les traites ayant prêté allégeance au Prince déchu. Melleah n'ignorait rien de cela, bien qu'elle ait remarqué la propension de son entourage à lui en conter le moins possible, probablement dans le but d'éviter des répercussions fatales à sa grossesse. Partagé entre sa curiosité, son inquiétude et son désir de menée à terme sa grossesse dans les meilleurs conditions, elle n'avait finalement pas cherché à en savoir plus. Et elle le regretta finalement dans l'instant. La situation lui semblait bien plus préoccupante qu'elle avait bien voulu l'admettre. Et la gravité dont faisait preuve son époux lui serra l'estomac. Elle avait un mauvais préssentiment.

Son regard plongé dans le sien, elle se fit soudain plus attentive encore alors qu'ils s'était installé à ses côtés, hochant la tête en signe d'assentiment à sa question concernant la venue de Lord Darren voilà quelques semaines. S'il s'était montré évasif quant à la raison réelle de la présence du nouveau Lord de Kayce à Bulwark, Melleah avait comprit que les affaires politiques en était la cause. Elle n'avait pas eut l'audace de réclamer plus d'explication, consciente que là n'était pas sa place, si son Seigneur et époux ne désirait pas le partager avec elle. Il lui apprit cependant le rôle apparemment décisif de la Maison Farman dans les troubles causés au sein de leur région, ces dernières lunes. Soudain anxieuse à l'idée que leur plus proche voisin -à quelques lieux de leur côte- était un traitre et en comprenant que l'affaire était d'importance, elle se mit à triturer le jupon posé sur ses genoux.

« Est-ce que cela signifie votre départ prochain ? » demanda-t-elle avec appréhension.

L'idée lui paru insupportable. Il ne pouvait pas les quitter dans un moment pareil. Ils avaient besoin de lui. Elle avait besoin de lui. Après avoir déjà vécu cela juste après leur union, elle se rappelait parfaitement s'en être accommodé avec le pus grand mal. Le contexte était encore différent cette fois-ci, et pour des raisons évidentes, son départ lui apparaissait cette fois-ci insurmontable. Et pourtant, il le lui confirma bel et bien.

Elle ferma les yeux un instant, accusant le coup. Ce n'était pas juste ! Pourquoi le lui enlevait-on toujours dans les moments où elle avait le plus besoin de lui ? Alors qu'elle n'avait connu que brouillard ces derniers jours, ses émotions lui apparurent soudain bien vive et elle ne dut qu'à son éducation -et toute sa volonté- pour refouler les larmes qu'elle sentie poindre sous ses paupières. Le silence s'installa. Une boule dans la gorge, elle s'efforça de se contenir en rouvrant les yeux sur la pièce alentour. Elle refusa de regarder son époux jusqu'à ce qu'elle eut reprit une contenance digne. Alors, elle l'observa à nouveau, affichant un sourire pauvre mais qui avait le mérite d'être présent, les yeux peut-être un peu trop brillant pour être naturel. Toutefois elle se montrait forte et c'est bien là tout ce qui importait, n'est-ce pas ?

« Bien. » déclara-t-elle finalement d'une voix étranglée, « Il semble que les Sept aient décidé de nous éprouver durement, n'est-il pas ?  »

Cette tentative d'humour, si on pouvait le prendre comme cela, tomba quelque peu à plat tandis qu'elle déglutit une nouvelle fois pour chasser l'émotion qui avait prit place dans son arrière-gorge. Elle ne parvint pas même à cacher l'amertume contenues dans ses mots. Cette injustice elle le ressentait au plus profond de sa chair. Elle s'interdit de se demander à nouveau ce qu'elle avait fait pour mériter cela, surtout pas en sa présence, car elle savait qu'elle perdrait le peu de sérénité qu'elle avait réussi à conserver. A la place, elle reprit la parole sur le ton de la conversation.

« Comment cela va-t-il se dérouler exactement ? »

Parler des questions logistiques l'aiderait probablement à mettre de côté l'émotionnel. De plus, elle préférait encore savoir à quoi s'en tenir, d'autant que sa question n'impliquait pas seulement les questions d'organisations, mais bien également celle des implications du blocus à venir. Les effectifs, les risques, les probabilités, les chances de le revoir vivant. Elle ne doutait pas qu'il l'eut prit sa question pour ce qu'elle était, néanmoins.

  
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Leaving for the war


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La guerre séparait les enfants de leurs parents, les frères de leurs sœurs, les époux de leur femme. La guerre mettait à l’épreuve tout le monde, sans exception, et frappait à n’importe quel moment. Qu’importe le camp choisi, qu’importe le frère pour lequel une personne a décidé de se battre, la guerre était là. Elle avantagera, elle blessera, elle tuera, elle fera des heureux mais aussi des malheureux, elle récompensera, elle vaincra. Quoiqu’il en soit, elle sera inévitable. Elle est inévitable puisqu’elle est déjà là. Dans le Bief. Dans le Val. Dans l’Orage. Dans le Conflans. Dans l’Ouest. C’est la raison du départ d’Ashter Yarwyck de Bulwark, c’est la raison pour laquelle il abandonne une nouvelle fois femme, fille, mère. Mais cette fois, il part seul à la tête d’une petite troupe d’une trentaine d’hommes. Beren ne quittera pas Bulwark cette fois, missionné par le seigneur des lieux pour protéger et gérer le fief. Ashter part seul pour Belle Île aux côtés de lord Darren et lord Leo dans une mission des plus délicates : faire tomber les Farman. Mais Melleah n’avait pas besoin de savoir tous les détails, aussi, Ashter ne lui expliqua que les grandes lignes. Il avait promis d’être toujours honnête avec elle et c’est ce qu’il faisait. Il ne lui mentait pas, il ne lui disait simplement pas toute la vérité. Elle n’avait pas besoin de s’inquiéter plus que de raison, après tout ce qu’elle venait de subir.

- Je ne peux qu’être d’accord avec vous. Les Sept nous mettent à rude épreuve depuis notre union mais nous en ressortirons toujours plus forts.

Les premiers instants n’avaient pas été faciles pour Ashter qui ne souhaitait pas se marier et encore moins hériter du fief familial mais le destin en avait décidé autrement. Le voici désormais époux et seigneur, deux rôles qui lui allaient de mieux en mieux. Il avait fait d’innombrables efforts et prenait ses responsabilités avec sérieux et courage. Aujourd’hui, il ne se voyait pas sans Melleah. Elle lui donnait la force de se battre, de continuer, d’espérer. Même s’il partait à une heure sombre de leur histoire, il savait qu’il reviendrait victorieux. Les Sept pouvaient le mettre à l’épreuve quand ils voulaient. Sa vaillance n’avait aucune limite. Vaillant jusqu’à la mort ! étaient les mots de sa maison et il les disait avec ferveur pour se donner le courage nécessaire de lever son épée. Vint le moment des explications, moment qu’il redoutait car Melleah voulait effectivement savoir comment l’opération militaire allait se dérouler. Ashter ne la quitta pas des yeux, prit même ses mains dans les siennes et lui répondit après lui avoir déposé un doux baiser sur le coin des lèvres.

- Ma douce… je ne veux aucunement vous embêter avec des détails futiles.

Mais voyant le regard de son épouse, il sentit qu’il n’en avait pas le choix. Soit. Mais, il ne s’attarderait pas sur les détails. Elle n’a pas besoin de ça.

- Lord Lefford doit arriver à Bulwark avec ses hommes sous peu. D’ici nous irons au port où lord Kenning arrivera avec les quelques navires que la maison Lannister nous ont donné pour notre mission. D’après les dernières informations recueillies, la maison Farman semble avoir retourné sa veste et prêter allégeance au prince exilé. Il est de notre devoir d’aller lui demander des comptes et de lui demander de se rendre. Nous avons ordre d’installer un blocus de l’île et de demander la reddition des Farman.

Il marqua un temps, plongé dans ses inquiétudes, avant de reprendre, laissant échapper une confidence qu’il aurait souhaité garder pour lui.

- Mais je ne crois pas que lord Farman soit du genre à se rendre aussi facilement. Nous irons sans aucun doute vers un affrontement avec ses hommes. Nous avons l’avantage numérique. Je garde en mémoire cela et prie le Guerrier pour nous aider dans cette entreprise. Quoiqu’il en soit, je préfère ne pas vous donner de faux espoir et vous dire que je reviendrai sain et sauf dans une, deux ou trois semaines.

Il marqua un nouveau temps d’arrêt. Son regard ne quittait pas celui de son épouse et il resserra ses mains contre les siennes. Par les Sept, il aimait cette femme et il priait déjà pour qu’il lui revienne sans encombre. Il ne voulait pas l’abandonner maintenant. Il ne voulait pas la laisser seul dans ce monde horrible. Il l’aimait. Il avait mis le temps mais il l’aimait. Il reprit alors.

- La guerre est impitoyable, nous le savons tous les deux. Aussi, je ferai tout mon possible pour vous revenir. Ça, je peux vous le garantir et vous le promettre.

Le souci, pensa-t-il, n’était pas de revenir mais de la façon dont il reviendrait.


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Ce baiser qu'il lui donna sonna pour elle comme une fuite en avant. Il ne comptait rien lui révéler, à l'image de ces dernières lunes, mais elle n'avait aujourd'hui plus aucun enfant en son sein qu'elle devait protéger. Aussi son silence n'avait rien de rassurant, quant bien même invoquait-il sa tranquillité d'esprit pour justifier son silence. Elle ne dit rien mais le dévisagea quelque peu. Pas qu'elle souhaita le forcer à parler, mais parce qu'elle ne savait tout simplement pas quoi dire. Ne voyait-il pas qu'elle s'efforçait de se montrer forte ? De tenir le rôle qui était le sien, du mieux qu'elle le put compte tenu des circonstances ? Avait-il perdu toute confiance en elle depuis la perte de leur dernier-né ? Cette idée la rendait craintive et cela, plus que tout autre chose, la fit garder le silence, une boule se formant dans sa gorge.

Je suis une mauvaise épouse. Une mauvaise mère. ne put-elle empêcher son esprit de formuler.

Elle ne sut si cette pensée était passée à travers son regard, ou si il avait lu dans son expression la douleur que lui causait son silence à cet instant. Toutefois se décida-t-il finalement à lui révéler plus de détails. Un blocus ne lui parlait que peu, elle n'avait après tout jamais assisté à quelconque bataille. En revanche, sa première pensée fut que cela risquait d'être long. N'était-ce pas le principe même de la manœuvre ? Eprouver la patience des assiégés, et épuiser leur ressource pour les forcer à se rendre ? Elle n'osait imaginer combien de lunes encore il allait la quitter. Cette pensée affola quelque peu les battements de son cœur mais elle se força à conserver un air digne. Nul visiteur ne lui tiendrait compagnie cette fois-ci, à n'en pas douter. Elle ne pourrait compter que sur leur maisonnée (à commencer par sa fidèle Danya) et lady Ellya pour la distraire de sa morosité. Une pointe d'angoisse la saisie. Comment allait-elle tenir le coup ... ? Elle allait prendre racine ici, avec ses regrets, sa douleur et sa culpabilité. Elle détourna légèrement les yeux, sentant qu'elle ne pouvait plus soutenir son regard sans qu'il ne put voir l'étendu de sa détresse. Et elle ne le souhaitait aucunement. Elle ne devait pas être une source d'inquiétude.

En effet, elle se rendit compte, qu'une fois encore, elle s'apitoyait sur son sort. Mais ne demeurerait-elle point ici, en sécurité dans les murs du château, alors qu'il partirait guerroyer ? Il était probablement le plus à plaindre. De fait, à sa grande surprise, il se laissa aller à la confidence qu'un affrontement ne serait peut-être pas évitable. C'était à cela qu'il fallait penser. Elle risquerait de le perdre. Et quand bien même il lui promettait de tout faire pour cela, elle savait qu'il n'avait aucun pouvoir là-dessus. Certes, il s'efforcerait à la prudence et ils étaient en force numérique, mais ses ennemis n'avaient cure de sa vie. Ils souhaiteraient son trépas. Et cette idée lui était insoutenable. Ses mains se resserrèrent autour des siennes et elle le regarda à nouveau.

« Je sais que vous ferez tout ce qui est en votre pouvoir. Je ne doute pas de vous. » lui assura-t-elle d'une voix tremblante, « Mais ... » elle hésita longuement avant de se décider à l'honnêteté, ses mots ne furent alors que chuchotement, « Votre départ m'effraie tellement. Je ne sais comment tenir sans vous. »

Cette aveu lui arracha une larme qu'elle essuya aussi sec. Encore une fois, elle ne pensait qu'à elle-même. Toutefois, le souvenir de ces nombreuses lunes sans nouvelles de lui était encore vif. Elle savait l'angoisse qui l'attendait. L'attente. Ce serait insupportable. Inhumain. Soufflant un bon coup, elle reprit:

« Cependant, je penserais à vous à chaque instant, et je prierais pour vous tous les jours. Heureusement, je serais rassurée de savoir Ser Beren à vos côtés. »

Elle avait toute confiance dans le Chevalier Fieffé. Après tout, n'avait-il point sauver Podrick et Lord Tywin lors d'une seule et même bataille ? Il était un atout certain. Et son dévouement était sans faille. Il saurait participer à la sécurité de son époux comme personne. Et cette fois encore, ils ne reviendrais pas perdants, c'est là tout ce qu'elle s'autoriserait à penser. 
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Return of the Defeated


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Ashter ne souhaitait pas accabler son épouse avec d’innombrables détails même si elle semblait prompte à l’écouter. La guerre était tragique, dangereuse, meurtrière, horrible. Ils le savaient tous deux désormais. Ashter avait déjà failli perdre la vie une fois, son nouveau départ annonçait qu’il pouvait à tout moment la perdre pour de vrai cette fois. Ses blessures, notamment celle à la jambe, étaient guéries mais demeuraient bien fragiles. Il le savait mais il n’était pas homme à s’écarter du conflit. Il avait un devoir à accomplir en tant qu’Ouestien, en tant que seigneur, en tant que vassal. Il avait assuré à lord Darren qu’il le suivrait et conservait cette même promesse pour lord Leo. Cela tombait au pire moment pour eux, il en convenait mais, égoïstement, il se disait que partir pour la guerre lui éviterait de penser à ce fils qu’il aurait pu avoir, à ce petit être né sans vie, à cet enfant qu’ils ne pourraient chérir comme ils chérissaient Amabel. Il comptait alors sur Beren et Ellya pour être aux côtés de Melleah. Elle en aura besoin. Il fallait de toute façon qu’ils avancent, tournent cette page, fassent leur deuil. Ils étaient encore jeunes, auraient d’autres enfants, à n’en pas douter. C’est ce que sa mère lui avait dit. C’est ce que sa sœur lui avait écrit.

- Vous tiendrez, Melleah, vous tiendrez. Vous êtes plus forte que vous ne pensez. Je le sais.

La suite de la discussion fut douce et agréable pour l’un comme pour l’autre. Melleah prierait pour le retour de son époux. Ashter prierait pour revenir victorieux et surtout vivant. Alors qu’ils venaient à peine d’enterrer leur nouveau-né, Melleah et Ashter devaient se dire adieux, ne sachant pas quand le seigneur reviendrait de sa mission sur Belle Île. Les journées seraient longues jusqu’à ce moment déjà voulu par le couple mais aussi leur entourage. Bulwark était ainsi laissé au bon soin de lord Beren, lady Ellya et lady Melleah, évidemment épaulés par mestre Orderic. Ashter ne se faisait aucunement d’inquiétude quant à la gestion et la défense du fief en son absence. Montant sur son cheval, il entendit alors une voix l’interpeler. Il s’agissait de son écuyer, le jeune Loreon qui s’attendait à suivre son mentor jusqu’à la bataille. Il n’en était rien et la discussion avait déjà eu lieu. Malgré la témérité du jeune homme, Ashter ne souhaitait pas de lui dans cette mission périlleuse. Le jeune garçon tout prêt, pensant qu’insister ferait céder son cousin, fut déçu et retenu par Beren qui lui promit de l’entraîner aussi bien que le seigneur sur le départ. Les chevaux et troupes prêts, le convoi quitta Bulwark et disparut au loin dans l’horizon en direction du port de pêche où les attendait la flotte Lannister mise à disposition. Direction : Belle Île.

***

Six semaines plus tard.

Le château, au calme depuis plusieurs semaines, connut une agitation soudaine tandis qu’un jeune garçon tout essoufflé fit irruption dans la cour du château annonçant le retour de lord Ashter Yarwyck. Il s’agissait du jeune Loreon Prestre. Il avait guetté sur les remparts pendant tout le temps de l’absence du seigneur et hurlait la nouvelle dans toute la cour puis dans le château où il retrouva sa tante, la dame des lieux et son mentor de quelques semaines. Un petit convoi, bien plus petit qu’au départ, fit ainsi son entrée dans la cour quelques minutes plus tard. Sur leur visage, il était possible de lire la défaite, une lourde défaite. Contre toute attente, Ashter ne dirigeait pas ce petit contingent d’hommes. Il n’était pas visible dans les premiers cavaliers. Où était-il alors ? Beren le cherchait du regard, espérant que le pire ne soit pas arrivé, pas maintenant, pas si tôt, pas si jeune. Son regard sur porta sur les gens à pied qui suivaient les quelques cavaliers. Pas de petite tête blonde. Il n’osa alors pas regarder les deux dames à ses côtés, lady Melleah et lady Ellya qui devaient sûrement faire comme lui. La tension était à son comble et le suspens dura bien plusieurs minutes avant d’enfin apercevoir le seigneur des lieux, soutenus par deux hommes. Il semblait blessé à la jambe. Sa blessure de Winterfell avait du se rouvrir. Elle n’avait jamais réellement guéri, causée par la lame du Roi de la Nuit lui-même. Beren accourut alors pour aider les deux hommes et fit mander le mestre immédiatement. Ashter se retrouva en un rien de temps dans ses appartements, alités, la jambe bandée. Le mestre rassura immédiatement tout le monde sur l’état de santé du seigneur. Il n’était pas en danger bien que la blessure soit sérieuse et que le jeune homme devait se ménager et ménager sa jambe. Seul dans sa chambre, il avait demandé au mestre de faire venir son épouse dès que possible. De son départ de Belle Île jusqu’à maintenant, il n’avait pensé qu’à une seule personne : Melleah.


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Il arrivait à la Dame de Bulwark de se perdre dans le compte des jours. Les premières semaines avaient été aussi nébuleuses que les jours suivant le décès du jeune Anson, et le départ de son époux pour le blocus de Belle-Ile n'avait fait que renforcer cette descente aux septs enfers. Pourtant, voilà plusieurs jours que Melleah semblait refaire quelque peu surface. Elle demeurait étrangement silencieuse, bien entendu, et quelques peu perdue par moment, mais le retour récent de Septa Mirella à son service semblait lui redonner un souffle de vie. Ou d'espoir, plutôt. Elle n'aurait su l'expliquer, mais retrouver la religieuse qui s'était montrée si bonne pour elle, sonnait quelque peu comme un retour nostalgique à ses origines, à une normalité passée des plus rassurantes. Lady Nivia n'avait pu la rejoindre lorsqu'elle avait apprit l'épreuve que traversait sa nièce, mais elle s'était efforcée de retrouver et contacter la Septa pour elle, pour lui assurer le soutien quotidien qu'elle ne pouvait lui apporter elle-même. Cette idée était la sienne et Melleah n'était que gratitude envers elle, et envers sa belle-mère qui avait approuvé l'entrée de la religieuse au sein de leur maisonnée.

Par conséquent, cette journée débutait sous de bon auspices et elle parvenait même à se concentrer sur l'ouvrage qu'elle avait débuté le matin-même après sa séance de prière quotidienne. Les rayons du soleil caressait sa peau au travers d'une fenêtre entre-ouverte tandis qu'elle profitait d'un moment de calme dans le grand salon du château, en compagnie de lady Ellya et de Ser Beren. Elle écoutait distraitement la conversation de ces derniers, attablés autour d'une collation, tandis qu'elle restait légèrement en retrait, assise dans un fauteuil face à la fenêtre. Une habitude qui n'étonnait plus personne ces dernières semaines, tous comprenant qu'elle vivait là une période difficile de son existence et qu'il lui faudrait du temps pour retrouver son allégresse naturelle. Levant le nez vers le ciel, elle ferma les yeux et repose son ouvrage sur ses genoux pour profiter de la chaleur réconfortante que lui procurait l'astre solaire. Au loin, elle entendait le pépiement des oiseaux nichés dans les arbres. Tout cela était étrangement apaisant, rassurant. Pourtant, le calme des lieux ne tarda pas à être perturbé par une cavalcade précipité suivi de cris perçants.

« Ils sont là ! Ils sont enfin rentrés !! »

Le jeune Loreon n'était pas connu pour être particulièrement turbulent, mais il restait un enfant. Un enfant qui s'ennuyait quelque peu, qui plus est, aussi la nouvelle qu'il leur apporta ne pouvait qu'exciter son tempérament, comme elle ne manqua pas de faire se dresser les occupants de la pièce. Rouvrant les yeux prestement, Melleah se redressa et vint rejoindre les autres qui se regroupèrent auprès du jeune écuyer.

« Les bannières, se sont celle de Lord Ashter. Il rentre ! »

Était-ce seulement possible ? Après une lune seulement, se pourrait-il que son époux lui soit rendu ? Ou bien n'était-ce là que messagers envoyés par ce dernier sous ses couleurs ? Ils recevaient habituellement des nouvelles par corbeaux, via Lady Alerah présent à Castral-Roc, ce qui constituait une nette amélioration par rapport au départ du Seigneur pour Winterfell, mais jamais d'avant-courrier n'avait été envoyé depuis Bel-Castel. Aussi pouvait-on craindre à des nouvelles plus inquiétantes que celle reçues jusqu'ici, qui s'étaient voulu plutôt rassurantes. Du moins tout juste savaient-ils que le blocus se maintenait sans effusion de sang pour le moment. Pourtant, si la lady savait qu'elle aurait du se méfier de ses dires, l'enfant assurait de la présence d'un convoi plus conséquent. Elle n'aurait du espérer si vivement mais elle ne put contenir l'élan d'espoir qui envahit son cœur. Lady Ellya, plus mesurée, tempéra le jeune garçon mais tous convinrent qu'il leur fallait se rendre dans la cour pour accueillir les arrivants, et en avoir définitivement le cœur net. Loreon lui adressa un sourire rayonnant, visiblement ravi d'être porteur d'une si bonne nouvelle pour la jeune épouse. Elle lui rendit un rictus plus mesuré, mais ne manqua point de lui caresser les cheveux d'une geste doux tandis qu'ils quittaient la pièce. Le palpitant affolé, Melleah suivi ses compagnons, retrouvant Septa Mirella dans la Cour, visiblement déjà au fait de la nouvelle.

Elle échangea un regard quelque peu incertain avec cette dernière, qui l'apaisa d'un sourire et une main posée sur son avant-bras. Elle se posta ensuite prêt de lady Ellya qui lui prit le bras, son soutien demeurant en retrait dans leur dos, et elles attendirent ensemble en silence, tandis que les deux épouses Yarwyck se serraient la main avec appréhension. Beren monta s'assurer des informations délivrées par le jeune Prestre et ils redescendit quelques instants plus tard, confirmant la présence d'un convoi, plus petit que sur le départ, mais assez raisonnable pour évoquer le retour de troupes. Bientôt, les hommes firent leur entrée mais Melleah constata immédiatement l'absence de son époux. L'humeur des troupes semblaient au plus bas faisant grimper son angoisse à son comble, quand soudain elle l'aperçu, lui arrachant une exclamation mi-triomphante mi-horrifiée.

Il était dans un sale état. Plus encore qu'il ne l'avait été à son retour du Nord, lui semblait-il. Elle aurait voulu le rejoindre mais sembla paralysée sur place tandis que Ser Beren se précipitait à ses côtés pour l'aider à marcher. La même jambe que la fois précédente semblait amochée et il se déplaçait difficilement, si ce n'est quasiment pas. On le rapatria immédiatement dans les appartements seigneuriaux, si rapidement qu'elle ne put même pas croiser son regard, et Mestre Orderic le rejoint à son chevet tandis qu'on les priait d'attendre à l'extérieur. Elle cru soudain se sentir mal et on la fit s'assoir et boire un peu d'eau tandis qu'elle se remettait de ses émotions. Il était en vie. Blessé mais en vie, et c'était déjà là plus qu'elle ne pouvait demander. Elle ne manqua pas d'adresser une prière de gratitude envers le Guerrier qui avait su guider son époux dans cette épreuve. Par chance, elle n'eut pas à attendre longtemps pour qu'on la prie de le rejoindre. Et tandis que Mestre Orderic se voulait rassurant, elle s'empressa de pénétrer dans la chambre de son époux, ses jupes noires virevoltant dans son sillage.

« Par la mère, j'ai bien cru vous avoir perdu, vous aussi, l'espace d'un instant. » s'entendit-elle prononcer tandis qu'elle s'approchait afin de s'agenouiller prêt de son couchage, « Toutes ces mines déconfites ... »

Elle ne put achever sa phrase, tant l'émotion l'étreint dans l'instant. Elle se demanda brièvement si il souffrait, aussi n'osa-t-elle que lui prendre la main, qu'elle baisa avec ferveur. Visiblement, les informations qu'on lui avait délivré au sujet du blocus avaient été filtrées. Ou bien lady Alerah n'en avait-elle tout simplement rien su. Elle ignorait que des combats avaient débutés, ni même qu'il y avait prit part d'une façon ou d'une autre. Comprenant que la mine basse des soldats n'était finalement pas dû au décès de leur Seigneur, elle devina que tout ne s'était pas passé selon les espérances d'Ashter. Et ce devait être un euphémisme au vue de son état ... Elle hésita un instant mais finit par se décider à poser la question qui semblait flotter dans l'atmosphère:

« Que s'est-il passé mon aimé ? »

Même si elle était à mille lieux de comprendre tous les tenans et aboutissants de cette guerre, elle redoutait quelque peu la réponse et ses conséquences.
An 304, lune 8, semaine 1
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