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(même les petits)
1, 2Veillez sur la louve blessée
The Winged Wolf
« Je sais pas, j’ai dit ça au hasard. » Disait-il en haussant les épaules, ne sachant guère l’alcool que l’on servait ici habituellement tant il ne s’y intéressait pas. Il ne faudrait pas qu’il se mette à boire dès son jeune âge. Catelyn Stark veillait à ce qu’il ne touche pas aux verres des adultes de toute façon. Brandon préférait gambader plus loin plutôt que de goûter ces breuvages trop forts. Rien que l’odeur ne l’attirait pas du tout… Il jeta un coup d’œil à la louve d’Arya qui semblait comprendre ce qu’ils se disaient. Leurs loups s’avéraient peut-être plus intelligents qu’ils ne pouvaient le soupçonner. Cette dernière ne souhaitait surement pas se séparer de sa maîtresse, mais elle avait raison, la louve devait se dégourdir les jambes. Venant s’asseoir, le jeune garçon fut amusé par le bruit de la chaise qui grinça tel un bruit de flatulence. Il suffisait de peu pour le faire rire, aussi parce que cela permettait de détendre un peu l’atmosphère mortifère. « Tu m’as l’air très renseignée sur le sujet grande-sœur, tu les étudies beaucoup. » Répondit-il dans un sourire espiègle alors qu’elle tentait de se redresser malgré la douleur. « Si tu bouges trop, là tu te feras gronder par le Mestre. Et Mère aussi. » Les remontrances de la née Tully étaient probablement plus effrayantes que celles du Mestre. Ses mots ressemblaient alors des dagues et ses yeux des éclairs. Un frisson de peur le parcourait tandis qu’elle le conseillait sur le tir à l’arc. « Mais comment je peux viser si je vais trop vite ? » Demandait-il naïvement. Et probablement que la réflexion était son plus gros problème, l’empêchant d’agir vite. Lorsqu’une guerre éclatera, il n’aura pas le temps de viser et encore moins de se placer. « Je ne suis né aussi doué que toi pour ça. » Avouait-il non sans mal, lui qui la jalousait tant. Comment pourrait-il se rendre utile en étant aussi mauvais en maniement des armes ? Lui qui n'était que le second fils des Stark, il n'aspirait à rien d'autre qu'un destin militaire.
The Wild Wolf
" Non... pètes souvent quand... Ennuies ! Et pasgrimper... Mère "
Traduction : tu pètes souvent quand tu t'ennuies et que mère t'interdis de grimper. Mais je n'avais pas forcément envie de parler de ça. Le mestre ou mère ? C'était surtout le mestre qui allait me disputer, mère ne venait pas beaucoup, ou alors quand je dormais, parce que le mestre disait que j'avais besoin de repos ! Je plissai les yeux :
" Toi... Aussi ... Venir..."
Traduction : toi aussi parce que tu venais déranger une malade ! Mais c'était mon Bran, j'aimais qu'il vienne en cachette ! Le Mestre n'allait pas rapporter ça à mère quand même ? Je préfèrerais croire que non.
Comment viser si il va trop vite ? Je posais la main sur son torse avec maladresse
" instinct ;"
C'était facile de le dire, mais c'était comme ça que je le faisais après tout ! Il n'y avait pas de secret. Meilleur que moi ? C'était pas ce que disait mon corps actuellement. Nan, vraiment pas !
The Winged Wolf
Bran éclata de rire aux paroles de sa sœur. « Je pète pas quand je m’ennuie ! » Répondit-il avec mauvaise foi, tâchant de détendre un peu l’atmosphère délétère. Il tâchait de la faire sourire, de la faire rire pour oublier un peu les graves blessures parsemant son corps. Le jeune loup n’était pas totalement confiant concernant sa guérison mais il savait qu’elle survivrait. Elle était une Stark. Les Stark n’étaient pas des êtres faibles, ils étaient forts. Elle n’avait de toute façon pas le droit d’abandonner le combat de la convalescence. Tant de choses restaient à faire. Robb aurait besoin de lui et d’Arya à ses côtés. Des bras armés indispensables. Le loup seul ne pouvait survivre mais la meute oui. Eddard Stark n’avait cessé de leur répéter lorsqu’ils étaient encore trop jeunes pour le comprendre. Ce n’était que maintenant que Brandon comprenait l’étendue de ses paroles sages. La famille avant tout. Ainsi était ses valeurs de vie. « Je suis trop malin pour me faire prendre par Mère. » Répondit-il en levant la tête, il était vrai que pour la grimpette, il avait longtemps été aidé par Arya pour ne pas se faire prendre et subir les remontrances de Catelyn Stark. Si cela advenait, il passerait un très mauvais quart d’heure. La née Tully savait se faire respecter, elle était une véritable mère louve avec ses enfants, encore plus depuis la tragique disparition de son époux. Eddard Stark avait laissé un vide pour elle aussi qui était la dernière figure pour ses enfants et pas des moindres. Son courage était impressionnant et poussait au respect. Le jeune garçon fronça les sourcils. « L’instinct ? Mais je n’en n’ai pas. Enfin pas pour ça… » Pesta-t-il contre lui-même. S’il pouvait avoir les mêmes réflexes au tir à l’arc qu’il n’avait pour l’escalade, tout irait pour le mieux, mais ce n’était nullement le cas. The Wild Wolf
« C’… c’est comme trouver… une… prise au vol. »
Tout simplement. Nymeria se redressa et tourna la tête vers moi avant d’aboyer deux fois. Je plissais les yeux.
« Me…mestre ! Cache… toi. »
Sous mon lit, lui et Été ? Est-ce que c’était possible ? Mais en tout cas il ne fallait pas qu’il se fasse prendre. Ou du moins, éviter de voir mes plaies étalées ou de m’entendre gémir de douleur. Je ne pouvais pas infliger ça à mon frère.
« File… ! »
J’essayais de le faire partir, je ne pouvais pas tolérer le fait de lui exposer le vrai visage de sa sœur complètement mutilée par les loups. Je tendis la main, lâchant celle de mon frère, pour que Nymeria bondisse tout contre moi, posant sa tête sur mon torse. Je savais très bien que c’était l’heure des soins et que le mestre, malgré sa douceur, me faisait mal involontairement. Et petit Bran ne devait pas voir ça.
The Winged Wolf
Evidemment que rien n’était normal actuellement. Il tendait de faire comme si mais l’illusion s’avérait difficile à maintenir. Bran ne voulait pas sombrer dans la dépression ou l’abattement. Eddard Stark ne les avait pas élevés ainsi. Arya devait se battre contre ce mal qui la rongeait. Elle était jeune et dans la force de l’âge, il restait persuadé que ses blessures allaient guérir avec le temps et un peu de patience. Sa sœur aurait pu mourir mais il n’en fut rien. Les Anciens avaient décidé de l’épargner alors ce n’était pas pour rien. Si Père était mort, il n’en n’était rien des enfants qui se devaient de rester forts pour lui faire honneur. Bien sûr que leur père avait laissé un trou béant, une absence impossible à oublier, une souffrance qui ne le quittait jamais. C’était comme une ombre, le suivant où qu’il allait. Hochant la tête, il n’eut guère l’impression de la comprendre. Son instinct n’était pas d’une grande aide pour le maniement de l’arc, mais plutôt dans l’escalade. Là où il excellait. Sur un champ de bataille, cela ne lui serait d’aucune utilité, car il n’y avait pas énormément d’arbes ou de murs dans ce cas-là.
Soudain, Nymeria aboya, annonçant l’arrivée probable du Mestre dont l’odeur arriver à ses narines. “Je reviendrais !” Il semblait encore loin, Brandon n’hésita pas une seule seconde, entraînant Eté avec lui hors de la pièce. Il prit le couloir dans l’autre sens afin de ne pas le croiser et se faire prendre. C’était moins une. Le souffle court, il regagnait sa chambre, soulagé d’avoir évité le pire. Si le Mestre l’avait surpris, pour sûr que sa mère l’aurait su.
[...] Trois semaines s’étaient écoulées. L’état d’Arya s’améliorait nettement, laissant désormais place à l’espoir d’une future guérison. Si elle ne pouvait pas encore quitter le lit, elle pouvait s’asseoir. Les venues du Mestre étaient moins fréquentes, permettant à Bran de rester plus longtemps à ses côtés. En cette belle matinée, il pénétra dans sa chambre, tenant dans sa main quelques mets de son petit-déjeuner. “Tu en veux ?” Demandait-il en levant le nez vers sa soeur, s’asseyant au bord de son lit. Eté le suivant de près, comme toujours. “Tu vois, tu guéris, ça n’ira que de mieux en mieux !”
The Wild Wolf
Je posais mon regard sur Bran quand il entra tout joyeux. Je n’arrivais pas à partager sa joie, parce que j’avais peur… peur que ça ne soit pas assez. Les mets qu’il me mit sous le nez me levèrent le cœur et je soutiens son regard. Heureusement que j’avais encore des bandages sur la figure. Entre lui et Kylis je n’arrivais plus… Je secouais la tête.
« Pas faim… »
Je parlais toujours peu, cela me demandait trop d’efforts et cela réveillait la douleur aussi. Souvent c’était juste des soupes ce genre de chose tout ça… Je passais une main sur mon visage… Faire fuir Bran, c’était sans doute le mieux… Qu’est-ce que je pouvais dire ?
« Bran… il ne faut plus venir… Tu perds du temps… Tu pourras… pas avoir mon niveau à l’arc si tu restes tout le temps… »
Si Nymeria pouvait faire mine de lui mordre les fesses… Tu parles, il ne craignait pas ça ! Mais il ne fallait plus venir… je lui ferais peur… Je me passais une main sur le visage sans plus rien dire. Est-ce qu’il savait que je refusais que mère vienne ? Qu’il était le seul avec Kylis à forcer ma porte ? Kylis j’avais beau lui interdire, me montrer désagréable… elle revenait. Bran… je n’arrivais pas à être méchante avec mon petit frère.
The Winged Wolf
Bran était d’un optimisme communicatif, du moins il tentait de l’être afin de ne pas montrer que l’état de sa soeur l’inquiétait. Si elle allait mieux, son état mental ne semblait pas suivre. Avait-elle envie de s’en remettre ? Il l’ignorait mais continuait à lui rendre visite dès qu’il le pouvait. S’il délaissait son entraînement, ce n’était pas grave car la vie d’Arya importait sur tout le reste, même sur ses rêves de chevalerie. Alors il était entré dans sa chambre avec ses mets du petit-déjeuner pas achevé. S’il tentait de lui proposer une part, il comprit rapidement qu’elle n’en voulait pas. Il mangea rapidement, bourrant dans sa bouche, à tel point qu’il dût attendre avant de parler sans en mettre partout. “Venir te voir n’est pas une perte de temps, tu es ma soeur.” Disait-il les sourcils froncés. “Et puis, ce n’est pas en m’épuisant à l’entraînement que je deviendrais bon.” Il haussait les épaules, il n’était pas né avec cette capacité, et cela n’allait pas s’améliorer en un claquement de doigts. Il savait qu’elle avait chassé Sansa, Mère et Jon. “Pourquoi est-ce-que tu ne veux pas qu’on vienne te voir ? Nous sommes famille.” Demandait-il en serrant les poings, si elle pensait se débarrasser de lui, c’était peine perdue. Désormais assis sur le rebord du lit, il soupira, venant caresser du bout des doigts Eté. Son visage se refermait, devenu triste. “Pourquoi tu nous repousses ?” Etait-ce la fierté ? Le fait qu’elle ait peur qu’il la voit ainsi ? Ne savait-elle pas qu’ils étaient du même sang ? Et qu’il partageait tout ?
The Wild Wolf
« Bon… guerrier… cals sur les mains… »
Il sembla triste que je les repousse… Mais c’était pour leur bien, mais je ne voulais pas qu’ils souffrent ou garde dans leur esprit l’image de moi sur un lit, malade, en train de mourir à petit feu. Je tendis une main tremblante pour la poser sur le dos de Bran en regardant le plafond… Mens Arya… Mens et ça le soulagera. Nymeria s’ébroua, je le voyais du coin de l’œil, elle était encore la seule que je tolérais en permanence à mes côtés. Je me léchai les lèvres de la pointe de la langue… Mentir… Encore une fois ? Comme quand je prétendais que tout allait bien après la mort de père ? Que je me disais que tout irait bien ? Mensonge…
« Je veux… pas… paraître faible… Dois… protéger la meute. »
Je devais veiller sur ma meute, sur les miens, ne pas les laisser voir ma déchéance… Il devait bien le comprendre non… mon petit frère. Je pouvais pas me permettre de paraître faible. Ma main retomba sur le lit alors que je regardais le plafond. Je ne remarquais pas la larme couler sur ma joue..
The Winged Wolf
Le jeune garçon préférait ne pas songer au pire concernant la santé de sa grande-soeur. Évidemment, il n’ignorait pas les regards et silences inquiets de sa famille ou du Mestre la concernant. Il n’était pas aveugle et avait remarqué tout ça. Pourtant, il n’y pensait pas, tentant d’occulter les pensées négatives. A quoi bon ? Arya devait probablement être assez affectée par sa condition pour en rajouter. Bran était néanmoins navré de voir sa soeur être aussi distante. Probablement par fierté et sa réponse ne l’étonna pas. Selon elle, elle devait les protéger, ne pas paraître faible. Le brun fronçait les sourcils, prenant ombrage de ses mots. “Ce n’est pas à toi seule de nous protéger.” Il s’était levé du lit pour croiser les bras et la fixer d’un air sévère. “Les loups sont censés se protéger l’un l’autre.” Père n’avait-il pas dit qu’un loup seul ne survivait pas mais la meute oui ?
Le jeune nordien tourna alors les talons, suivi de près par Eté qui ressentait sa colère, comme si celle-ci était communicative. “Je te laisse.” La porte se ferma derrière lui, il retournait à l’entraînement, vaquer à ses occupations. Il ne viendrait voir sa sœur que d’ici quelques jours, afin qu’elle puisse respirer et méditer sur ses paroles. Qu’elle comprenne qu’elle n’avait pas à avoir tant de responsabilités sur ses frêles épaules. Les loups se protégeaient mutuellement, c’était une relation réciproque obligatoire pour leur survie. Qu’elle le veuille ou non, Bran veillera sur elle.