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Welcome home, bitches (ft.Caelan)

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J’inspirais profondément tandis que le transport s’arrêtait. Les nid de poules ainsi que les pierres m’avaient épuisé. Tant de jour de route pour ce précieux moment. Mère m’avait envoyé quelques pièces, durant ces années, pour que je puisse, je cite : “me nourrir et ne pas mourir de faim” et depuis toutes ces années, j’avais gardé ce trésor comme mon ultime plan d’évasion. J’étais parti et à ma plus grande surprise, les archimestres ne m’avaient pas supplié de rester. Je les haïssais tous, eux et leurs métaux si précieux. J’avais bien failli voler les chaînes en or des mestres qui excellaient dans le savoir du compte et de la finance mais j’avais préféré être aussi sage qu’une pucelle.

Ma mère n’avait pas su lire mes intentions. Quelle idiote ! Un petit sourire s’étirait sur mon visage. J’avais hâte de voir les têtes déconfites voyant mon arrivée. Ne se doutaient-ils pas de ma ruse pour rentrer chez moi ? Je m’en mordillais la lèvre, d’excitation. Mon ventre était dans tous ses états et tandis qu’il dansait dans une valse endiablée, je poussais la porte pour sortir. A peine eu-je mis le pied à terre que mes bottes furent éclaboussées par de la boue. Fronçant légèrement le nez je baissais les yeux sur mes chaussures et soupirais. J’étais bien dans le Nord. Le vent était glaciale et tout en relevant la tête je pus voir les regards intrigués, les sourcils se haussant. Les paysans ne me reconnaissaient pas et je ressemblais plus à un prince du Sud qu’à un Noble du Nord. Avais-je tant changé que cela ? Je relevais la tête d’un air fier, dévisageant ces moins que rien. Je valais bien mieux qu’eux à n’en pas douter. Je marchais vers l’entrée tandis que les regards étaient de plus en plus appuyés puis soudain je vis ma mère, là, devant moi. Et bien que je l’avais détesté des années durant, j’eu un petit pincement au cœur de la voir de chaire et d’os.
Déglutissant, je ne montrais aucun signe qui pourrait trahir mes sentiments. J’étais enfin chez moi et heureux de l’être. Une fois à sa hauteur j’arquais un sourcil.

Mère ? Que faites vous là ? Comment avez vous pu pré… ?

Elle étira un petit sourire, croisant les mains devant elle. Un petit rire et elle soupira. Oh, Arthor, voyons. Je vous connais mieux que quiconque. C’est moi qui vous ait fait venir. J’ai prévenu la Citadelle de votre départ. Votre père est souffrant.

Après cette révélation je la suivis. Elle ne voulut rien me dire de plus tant que je n’irais pas voir mon Père, le Lord de la maison Moss. Fronçant les sourcils je me laissais tout de même faire et préférais me balader dans les couloirs avant que le repas ne soit servi. Père était donc souffrant et je ne l’apprenais que maintenant. Pourquoi personne n’avait voulu me dire ce qui se passait au sein même de ma maison ? Et pourquoi donc, Mère avait pu prédire ma venue sans pour autant que j’en sois informé ? Une question qui restait, pour le moment, sans réponse. Je marchais, les mains dans le dos, perdu dans mes pensées.  
A un embranchement, qu’autrefois je prenais à toute allure lorsque j’étais enfant, je prenais sur la gauche. Je m’avançais vers ce qui il y a quelques années étaient mes appartements et je me stoppais net. Une forme, bien plus massive que moi, un corps grand et fort et ce regard sombre. Je fronçais les sourcils. Il faisait sombre dans ce couloir, le soleil était presque tombé. Je plissais les yeux pour mieux voir à la lueur des torches mais l’homme en face de moi semblait se trouver dans un entre deux : l’ombre et la lumière. Un long frisson me parcouru le corps. Était-il un servant ? Un garde ? J’enfonçais mes dents dans ma langue tout en serrant, dans mon dos, le poing. Je redressais le buste, fit un pas vers lui et d’un ton plus ferme qu’à l’accoutumé je demandais :

Qui êtes-vous ? Que faites-vous ici ?


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Dure réalité, dure vérité.
Il gisait sur son lit comme un gros cochon qui agonise. Il soupirait sa fatigue, aspirait l'énergie positive pour la rejeter négative. & je me faisais une telle violence pour ne pas lui donner le coup de grâce... Si seulement je pouvais le tuer sans subir de conséquence, on en serait pas là. Il serait mort, je serai Lord & mère pourrait prendre sa retraite bien méritée d'une Dame de maison.
Au lieu de quoi, le poison bouscule son métabolisme mais le mestre l'a tenu en vie & dit même qu'il risque bien de s'en sortir. Foutaises.
Alors je l'écoute, la tête dans les nuages, perdu dans des pensées un peu lugubres. Cette cuisinière qui n'avait rien demandé, son cri de terreur quand elle comprit qu'elle allait mourir. Ses suppliques, sa pénitence, son plaidoirie...
J'avais fait pression pour qu'on la juge rapidement, qu'on parle d'assassinat pour couvrir mes déboires. & j'avais souri si longtemps à ces gueux qui craignaient plus ma malédiction que de la voir éventrée en place publique. Adorable maison.
Mais ce n'est pas la satisfaction que je cherchais. Je voulais la mort de Père, je voulais que Mère puisse se reposer... & je n'avais jamais pensé à Arthor dans cette équation. Quelle était là ma plus belle erreur.

Mère entre dans la chambre de Père, & je me lève sans attendre, heureux de pouvoir enfin sortir de cet enfer de chambre qui pue le mort. Mais elle me fait un geste, un seul, & je me rassoie en levant les yeux au ciel. Qu'en finira-t-on par me laisser tranquille ? Bon fils que je suis, ne puis-je pas profiter de la vie pendant qu'il git dans sa merde ?
Je n'ose pas la réplique & me tais devant son air grave. Père commence à ronfler & je retiens un haut-le-cœur. Comment peut-on penser que je suis son fils ? J'ai rien à voir avec lui... & si je finis comme lui, que mon fils ne me rate pas, par pitié.
Elle chuchote des mots & alors que je me concentre sur un point fixe, je relève doucement les yeux vers elle. Mon regard tombe dans le sien, elle est sincère. Honteuse vérité, cachottière & traîtresse.
Ca ressemble à une bonne nouvelle sur ses lèvres, mais j'ai surtout la bile qui me remonte le long de la gorge. Infamie, c'est impossible.
Pourquoi serait-il de retour ? Il était bien dans son Sud... Il nous a abandonné. «  Je ne veux pas de lui ici. » Elle soupire & sort de la chambre, la main contre le chambranle, elle se retourne vivement, les sourcils légèrement froncé, le regard sûrement désolé. De la pitié. « Il est l'héritier de la maison... Si votre père est amené à... » Elle ne finit pas sa phrase & s'évanouit dans la pénombre.
Je me mords la lèvre en pestant, le poing serré. Ça ne sert plus à rien de le tuer. J'en ai deux à faire plier... Mes exigences ne seront pas considérées... & me voilà relégué à mon statut précaire du deuxième du nom. C'est un cauchemar.

Je sors de la chambre de Père en ne prenant aucun soin quant au bruit que je peux faire. Je suis sidéré par son retour. Meurtri & profondément agacé.
Mère est vraiment l'idiote du village, elle n'est clairement pas devenu Dame pour son intelligence, merci les atours gracieux de sa beauté. & merci pour les yeux bleus. Sans doute.
La nuit glisse doucement sur Les Terriers & je décide d'aller en cuisine demander à avoir mon dîner dans ma chambre. Hors de question de partager un repas avec un frère qui n'a pas existé pendant six ans. Pourquoi n'a-t-il pas pris la peine de m'écrire ? Au moins une fois. Ignore-t-il que je sais lire ?
Il m'a toujours pris de haut... Je prenais ça comme un défi, lui prouver que j'étais fort. Naïf, je l'étais. Mais ce temps est révolu, je n'ai plus aucune admiration pour un homme qui ne porte pas fièrement les atours du Nord.
Je vous parie mon épée qu'il est aussi imberbe qu'un bambin.
& je vais pouvoir mettre à profit mon pari puisqu'il se tient devant moi. Il est devenu plus petit ? Non, c'est moi qui ai grandi. Il semblait plus costaud dans mes souvenirs, plus homme.
Il ouvre la bouche & je ris. « Que d'arrogance à l'encontre de celui qui vit ici depuis toujours. » Beaucoup de dédain dans la voix. Une envie farouche de lui éclater la tête contre le mur, mais étonnamment, je sens que je serai accablé. Il faut du temps pour qu'il redevienne la bête noire. & par bonheur, je suis patient.
J'avance jusqu'à lui. « Tu reconnais même pas ton frère ? » Je le toise & je gagne mon pari. « Comment le pourrais-tu... Puisqu'en six ans, tu n'as pas daigné prendre de mes nouvelles. »
Je le heurte à l'épaule, bien décidé à tracer ma route.


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J’avais autrefois été ici chez moi. Aujourd’hui les murs me paraissaient tous étrangers, les salles si vides et le sentiment que je n’étais plus à ma place m’envahissait. Je ne m’étais jamais senti bien ici mais ce jour encore plus que les autres. Père était souffrant et Mère me paraissait ailleurs. Depuis mon arrivée je n’avais même pas pensé à mon petit frère, ni même à son apparence. Dans mon esprit il restait le petit gamin qui venait dans mon lit écoutait mes histoires d’horreurs. Il n’avait pas grandit d’un pouce et j’allais le retrouver comme il avait été. Nous étions proche avant, bien qu’il adorait me mettre ses bêtises sur le dos, j’acceptais sans condition. A quoi bon me défendre ? Aux yeux de mes parents j’étais toujours l’accusé et non l’innocent et bien que j’eusse pu avoir les preuves, ils m’auraient encore une fois mis toutes les fautes sur mon compte.

Je fixais cet homme, étranger, inconnu en face de moi. Grand, barbu il avait toute l’allure d’un Moss dans les yeux de mon père, le Lord. Son rire fendit l’air comme un éclair et je sentis comme une violente déchirure dans le ventre. Un frisson me parcouru le corps tandis qu’il me soufflait la réponse. Il avait toujours vécu ici. Je restais là, muet comme une tombe, tentant d’assembler les éléments dans mon esprit embrumé par la fatigue du voyage. Il s’avança vers moi, apparaissant à la lumière et je ne bougeais pas d’un pouce. Mon frère ? Caelan ? Je clignais des yeux. Il avait tellement changé. Ce petit regard espiègle avait disparu mais ce sourire malicieux au coin de la lèvre je le reconnaitrais entre mille. Cette longue barbe et les cheveux aux épaules, je ne l’avais pas reconnu. Où était le petit bonhomme qui me suivait partout ? Aujourd'hui il me dépassait presque d’une tête. Je n’eus pas le temps de réponse qu’il me bouscula. Je poussais alors un rire dans un souffle tout en me tournant légèrement vers lui, passant mes mains dans mon dos.

Et en six ans nous ne t’avons pas appris à accueillir quelqu'un ? Aussi rustre que Père, je te le concède. Tu es bien des Terriers.

Je le regardais de haut en bas, détaillant sa posture d’homme fait et une fois à la hauteur de ses yeux j’étirais un petit sourire. En colère que je n’ai pas pris de ses nouvelles, je pouvais le concevoir alors je baissais doucement le buste pour m’incliner légèrement devant lui.

Ravi de te revoir en chaire et en os, petit... frère. Je me redressais en inspirant profondément. Ne te plains pas de ne pas avoir de nouvelles si toi même tu n’en as pas prise. Je levais l’index en l’air. T-t-t-t ne dis pas que tu connaissais pas là où j’étais, j’ai correspondu avec Mère toutes ces années. Je restais en position de force et il le savait. J’étais l’héritier du Lord et lui simplement le petit dernier. J’étirais un peu plus mon sourire. J’espère que tu n’as plus peur des histoires du Roi de la Nuit. Si tu es sage je t’en raconterais une… petit frère. Je le prenais ouvertement pour un idiot et ce petit jeu me plaisait bien.


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Je me retourne pour lui faire face. Un Moss ne tourne jamais le dos face à l'adversité, & en répondant avec autant d'arrogance, c'était une attaque de front. Il était prêt à en découdre là où j'étais prêt à laisser courir.
En réalité, je n'avais pas vraiment envie de lui faire front. Non pas que je sois du genre à avoir peur, encore moins d'Arthor, un léger coup & il se casse en deux contre le mur, non... C'est sa force mentale & intellectuelle qui m'inquiète plus que le reste. Il me connaît quand même, un minimum . & même si six ans ont passé, il y a toujours ces traces du passé. Cet enfant qui sommeille en mon sein... Il peut le réveiller, il est le souvenir le plus douloureux qui fait que cet enfant pleure chaque nuit...
Seul, dans le froid & le noir.
Abandonné de celui qui nourrissait ses rêves & dont l'amour semblait incommensurable. J'avais nourri plus de haine que d'amour, & un manque profond avait créé un trou béant dans mon ventre. Comme un enfant qui n'avait pas pu voir le jour, mort avant même d'avoir connu la vie.
Au lieu de quoi, j'ai vécu avec ce trou dans le bide. J'avais appris à vivre sans lui, & je m'étais doucement fait à l'idée... On ne parlait jamais de lui. Il disparaissait des contes & des souvenirs.
& j'avançais. J'aurais tout donné pour rester enfant unique... Mais non, il lui faut être de retour & afficher ce sourire idiot face à celui qu'il a abandonné... au pire moment de la vie.
Un jour, je le tuerai. Mais si je vous disais que j'en étais sûr, je mentirai.

Accueillir, hein ? « Mais qui dois-je accueillir ? » J'efface ce sourire malicieux de mon visage. Je sens la douleur étouffée se réveiller doucement, ce trou béant refermé s'ouvre sous les attaques. Sous les sous-entendus, sous l'ironie... Je me demande encore comment il tient debout, comment je fais pour me contenir. Ce n'était pas anodin que je veuille passer le dîner dans mes appartements & loin de lui.
Il a le don de mêler l'amour & à cette haine. J'ai envie de lui prouver que j'ai changé, que je suis fort, & ça, sans lui.
J'observe son comportement. Il se défend derrière un sarcasme bien à lui, il a pas changé. A part cet aspect très sudiste, son teint semble plus hâlé. Il est beau, je le concède aisément. Mais son âme est toujours aussi fumeuse. Il reste l'indéchiffrable grand-frère. Mais sur ses épaules semblent couler le poids de la culpabilité, puis-je ainsi percevoir cela ?
Mais non. L'irréparable grand-frère me fait comprendre que si j'en voulais, je pouvais aisément faire le premier pas. Lâche, comme un sudiste. « Tu es parti, pas moi. » Je n'ai rien demandé de tout ça, encore moins qu'on m'arrache le cœur en même temps que cet abandon soudain qui me creusait chaque nuit le bide. Une lettre, un mot. « On m'a caché toutes ces années où tu étais, Mère y compris. Ton nom ne résonne plus entre ces murs, du moins jusqu'à aujourd'hui. » Le regard froid & la haine dans la voix. Laissez-moi retrouver mes appartements.

Je ne supporte plus son arrogance, cette intolérance.
Il essaie d'imposer son statut, il me fait comprendre que l'héritier est de retour & que le Caelan allait redevenir l'ombre qui avait toujours construit celle d'Arthor.
Mais son dessein en sera autrement... Il mourra. Père mourra. & je rirai de vos stupidités. Je me rappellerai de vos mots, de vos dires, de vos promesses... & je rirai. Plus seul que jamais, mais heureux. Heureux de tuer ce qui n'a pas su me donner l'amour. Détruire le monde qui voulait me forger & me gorger de haine... Le monde sera terne mais plus personne ne pourra nourrir ce trou béant qui semble s'apparenter au manque.
D'un geste brusque, je lui attrape le col, le cogne contre le mur de pierre en soufflant mon haleine fétide sur son visage gracieux. « Je n'ai plus peur de rien, Arthor. » Je crache, les traits du visage déformés par la colère. « Tu as perdu tes droits de grand-frère, tu n'es rien de plus qu'un fantôme parmi les murs. » Je serre la prise sur son col. « Que tu sois de retour ne change rien, tu restes la tâche d'encre de la famille. T'es rien de plus qu'une déception. »
Moi j'étais là.


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Caelan avait changé. Je ne l’avais pas imaginé adulte, bien trop préoccupé par mes propres soucis à la Citadelle. Dès notre enfance, je ne le voyais pas. J’étais l’héritier et celui sur qui il y avait toute la lumière. J’aimais bien l’avoir dans mes pattes, cela me donnait bien plus d’importance. Me voir dans ses grands yeux ébahis et le sourire qu’il avait quand je lui disais qu’il pouvait me suivre valait tous les trônes du monde. Je ne mirais que mon reflet tandis qu’il me vouait un culte sans faille. J’étais son héros, le temps d’une enfance. Le sourire accroché au visage, j’inspirais profondément et lui envoyais une première piqûre de rappel. Il devait m'accueillir, moi le héros Moss revenu parmi les siens et pourtant… Il ne le fit pas.
Je ne détachais pas mon regard du sien. Ici se jouait la rivalité, la force. Je m’imposais, poussant tout sur mon passage, Caelan compris. Il me devait le respect qui m’était dû et comme à un chien je lui apprenais les règles. Les miennes. Celles que je lui avais imposé dès son plus jeune âge et qu’il avait cru bon d’oublier. Quant aux nouvelles, il en voulait ? Il n’avait qu’à en demander. Je le laissais baigner dans le doute, le questionnement. Je n’allais pas lui apporter les réponses qu’il voulait, qui soulageraient probablement sa conscience. Je le voyais dans ses yeux : la haine. Il avait le même regard que Père et beaucoup d’autres. Il n’était pas le premier, mon petit frère, et il ne serait probablement pas le dernier.

Je fis un pas vers lui tandis qu’il m’annonçait avoir été sans réponse auprès de nos géniteurs. Il avait voulu savoir ? Et personne ne lui avait expliqué la raison de mon départ. Fort heureusement, le Lord et son épouse avaient préféré taire la honte de la famille. Je dévoilais mes canines tout en continuant à le fixer. Je me tenais bien droit devant lui. Bien plus petit, oui, mais pas le moins courageux. D’un coup de poing il pouvait me battre et pourtant il continuait de se battre dans mon arène : les mots. Bien plus tranchants qu’une lame. Je soufflais alors sur la flamme de sa retenue et je me retrouvais coller au mur, sa main sur mon col. Je baissais légèrement les yeux, observant mon tissu froissé sous la crispation de sa main, puis relevant les yeux j’étirais un sourire plus large.

Les fantômes sont immortels. J’attrapais doucement son poignet et secouais la tête. La tâche est de retour, petit frère. Que tu le veuilles ou non, je suis là. J’avais franchi la première ligne et déjà il perdait le contrôle, ou presque. Nous étions le jour et la nuit. Lui, fort et costaud et moi plus mince et plus réfléchi. Du moins c’est ce que les premières impressions me disaient. Tout cela selon mes propres règles pour voir où étaient les limites. Me voilà fixé par le bougre. J’inspirais profondément en détournant le regard d’un air faussement las : Maintenant lâche moi, tu vas froisser mon veston. Je plantais mon regard bleu azur dans le sien et souriais en coin. A moins que tu préfères te battre.

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Je sens la chaleur émanée de lui, je sens son parfum d'épouvante comme on prend un coup de poing dans la figure. Je suis trop près & les souvenirs du gosse qui court après son frère refait surface en même temps que la haine aveugle ma conscience & réalité. Je ne veux qu'une chose, le battre à mort pour qu'il se taise. Le battre à mort pour qu'il s'excuse mais il ne se sent coupable de rien, honteux de rien... Alors qu'il en soit ainsi. Qu'il guerroie avec sa propre famille, son propre sang... Il perdra plus vite au jeu que moi. Car contrairement à lui, la force je l'ai. Mais ce qu'il ignore ou qu'il oublie, c'est que j'ai acquis la ruse aussi.
Je sens les nombreux sentiments se confronter aux autres pour essayer de démêler tout ce bordel à putains. Mais tout ce que je sens c'est le désir d'entendre un « pardon » & l'envie de voir le sang couler de ses lèvres.
Ma main sur son col tremble légèrement sous la pression que je mets à serrer sans pour autant étouffer, je pourrais si facilement serrer autour de sa gorge & le voir devenir bleuet... Le voir mourir.
Même ses ordres me donnent envie de meurtre. Mais il est un temps où l'intelligence doit retrouver sa place. Où l'impatience doit se faire violence pour contenir la rage.

Son regard tombe dans le mien, & bien que ses mots ne me font rien de plus qu'un écho à toutes ces années à le croire comme on croit le mestre ou les dieux, j'ai fini par me détacher de son venin. De ses promesses mortes & de son amour factice.
Mon sourire carnassier s'étire un peu plus, les dents plantées dans la lèvres inférieures, je le fixe comme un fou fixerai un point dans le néant. « Tu t’évanouirais au premier coup. » & je le pense, il le sait. Je ne sais pas vraiment quel est le but de me provoquer. Il sait très bien que nous n'avons pas la même force, plus le même gabarit. Deux poids, deux mesures... Deux frères, deux inconnus.
Néanmoins, je n'obéis pas dans l'instant, je garde les doigts crispés sur son col à le fixer dans les yeux, passant d'un œil à l'autre. Son regard taquin m'avait peut-être manqué, mais son aigreur pas du tout. Il est aussi détestable que lors de son départ, si ce n'est plus. & je vouais une admiration sans faille à cette personnalité rebelle que je chérissais tant.
Mais comme le bon fils que je suis, j'ai préféré rentrer dans les clous pour prendre sa place. Une place qui ne lui va plus, qui ne lui revient que par tradition... Mais je le supplanterai, comme tous ces autres qui tenteront de m'en empêcher.

Je finis par lâcher gardant, retrouvant le sang dans mes doigts endoloris & blanchis par la colère. « Te battre maintenant serait une erreur. » Mais le temps viendra où tu t'y attendras le moins, Arthor. & je guetterai ton sommeil, épierai tes trajets... Je saurai tout que tu n'ignores pas. La stratégie du bon moment, de la pénitence, du meurtre... « Mère est la seule à se réjouir de ton retour... » & à croire encore en toi. « Pour ma part, il n'est pas nécessaire de t'informer que je ne suis pas enchanté. » Toutes ces années à te haïr, à vouloir te dérober... à te jalouser place & envier ton droit alors que tu avais disparu dans le sud prendre le soleil & des couleurs pour faire on-ne-sait quoi. « Je ne dînerai pas avec vous pour fêter ton... retour. » Ce n'est pas une question, ce n'est pas une demande, ce n'est pas une attente de permission, c'est une affirmation. Une information parmi tant d'autre. « Tu n'es pas mon Lord, & tu ne le seras jamais. » Je hausse un sourcil provocateur & tend le bras vers sa chambre. « Elle pue le poussière & la mort... Comme toi & le passé. » Douce ironie, n'est-ce pas ?
Un sourire sur le visage, hypocrite, écho au sien. Autant jouer à l'âne qui trotte derrière sa carotte. « Bon retour aux Terriers. »


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L’enfant que j’avais connu n’était plus. J’avais devant moi un grand jeune homme, bien plus fort et courageux que moi. Je le regardais, lui et ses yeux emplis de haine. Et alors j’observais ses traits fatigués, un sourire étira son si jeune visage. Il me prévenait pour le premier coup. Je riais dans un souffle tout en continuant de le fixer. Il avait tellement changé ce petit garçon que j’avais connu jadis. Un grand et beau jeune homme qui n’avait plus rien du gamin qui me collait aux bottes. A l’époque, bien que j’appréciais sa compagnie je l’aurais vendu pour une minute de répit. Il était étouffant et si attendrissant. Ses joues roses et ses yeux pétillants n’étaient plus. J’hochais la tête. Pourquoi mentir ? Il savait que c’était vrai. Je dévoilais les canines sans jamais baisser les yeux. Je devais le dominer quoiqu’il arrive. Le temps fut long avant qu’il ne me lâche, j’inspirais profondément tandis qu’il tentait de faire de l’esprit.

Cela se voit sur ton visage comme si tu venais d’apprendre que tu avais un bâtard d’une putain, Caelan. Perdre du temps à dire des évidences n’est pas signe d’intelligence. Je tirais sur les pans de ma veste en pinçant les lèvres. J’avais envie de le pousser à bout, de voir où il serait capable d’aller alors que nous n’étions qu’au début de nos retrouvailles. Et Mère est plus heureuse de m’avoir joué un mauvais tour, que de mon retour ici, saches le.
Je regardais ma veste pour retirer les plis que mon frère avait causé en me prenant le col. Je détestais cela. Je relevais la tête peu de temps après et étirais à nouveau mon sourire.

Et toi, qu’es-tu, alors ? Si ce n’est mon ombre ?
Je suivais de mon regard son bras qui désignait ma chambre, ou du moins ce qu’il en restait. Je posais à nouveau mon regard vers lui et sa barbe hirsute. La poussière. N’étais-je que cela ? De la simple décomposition du passé ? Et pourtant j’étais bien là, face à celui qui m’avait rayé de sa vie. J’arquais un sourcil alors qu’il me souhaitait la bienvenue parmi les miens. Hypocrisie dévoilée au grand jour... alors je me mis à rire. Caelan était si ridicule.

Es-tu allé dormir dans mon lit ? Je soufflais alors sur un air de fausse confidence : ou dois-je attendre ta venue durant la nuit ?

Tout était prétexte à le faire imploser. Je bombais le torse et me détournais de lui. Soit, ne viens pas au souper. Je n’ai que faire de ta présence. Voir que tu ressembles tant à Père m’a indisposé. Je tournais légèrement la tête pour le regarder par dessus mon épaule : Je te pensais plus intelligent que cela pour jouer le rôle d’un pion.

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Ses mots me donnent la nausée. En réalité, je suis plus en colère de perdre mon temps ici plutôt qu'à l'ignorer. Je me rends compte à cet instant précis que je manque encore de maturité. Je ne suis pas tout à fait à l'image de mon père qui vous méprise uniquement dans le silence. Je n'ai pas assez confiance en moi pour jeter le mauvais sort par le regard, je préfère l'imiter... lui. Je reste malgré tout le petit-frère qui apprend tout de son grand-frère, malgré cette volonté folle de le voir disparaître de ma vie pour toujours.
Je nourris cette haine depuis des années sans vraiment en comprendre le fondement, mais tant qu'elle existe c'est qu'elle a lieu d'exister. Elle n'est pas née par l'opération des saints esprits, j'ai quelque chose en moi qu'il a brisé quand il est parti. & qu'il rend bien plus douloureux aujourd'hui. Je n'arrive plus à savoir si je joue ou si je tente, en vain, de le tordre. Arthor n'est pas connu pour sa susceptibilité. Il a confiance en lui... & si ce n'est pas le cas, il le cache bien. Cette assurance, ce besoin de toujours avoir la tête haute, le torse bombé alors qu'il ressemble davantage à un gamin apeuré par les combats.
C'est un triste dessein qui s'est offert à lui... Mère Nature a été plus clémente avec moi. Mais le destin s'en joue... Mettre un homme qui n'a rien d'un Nordien, rien d'un membre des Terriers... Un Moss sans atour. Il ne représente rien de nos valeurs. Il crache dessus comme on crache sur une putain du bordel après l'avoir baisé sans ménagement.
Pathétique.

Alors elle nous a joué un tour à tous les deux.
Quoi qu'il puisse penser, elle estime encore qu'il a sa place parmi les nôtres. Qu'il est apte à diriger cette maison qu'il a abandonné, rappelons-le. Maison qu'il a pris plaisir à dénigrer toutes ces années...
Est-ce que seulement il pourrait montrer pâte blanche ? Non, l'arrogance d'Arthor n'a d'égal que son égo.
J'aurais pu revoir mon jugement s'il avait demandé pardon, s'il m'avait pris dans ses bras comme un frère l'aurait fait. J'aurais pu capituler s'il m'avait reconnu & complimenté... J'aurais pu oublier si je voyais dans ses yeux l'amour que j'y trouvais avant.
Mais on ne change pas l'homme, seulement l'aspect. C'est un sans-cœur, & les Nordiens ont un cœur. Le mien corrompu par le mal & la haine bat encore pour cet homme. Bat encore pour ce fils lâche, ce frère irresponsable... Une lettre à un gamin de treize ans, c'était sûrement trop demandé... surtout quand celui-ci pleurait seul dans son lit le départ du seul être qu'il aimait. Baigné par les éclats de la lune, là où mes pensées allaient à lui, ce n'était pas une réciprocité vraie. Il m'a oublié... Vivant surement mieux que j'ai pu vivre.
On se donne les moyens de grandir comme on peut quand on a le cœur brisé.

Mon regard se pose dans le sien. Une ombre... Je ne l'étais plus. Maintenant qu'il est de retour, c'est malheureusement la place que je me dois de reprendre. Deuxième du nom, noble de maison mais pas digne héritier.
J'aurais aimé naître six ans plus tôt, malheureusement on en a décidé autrement. Mais comme dit le mestre : Nous sommes maîtres de notre destin, seuls les bêtes suivent le chemin tout tracé. Seuls les braves le dessinent eux-même.
Alors je dessinerai mon destin. Je tuerai, glisserai le poison entre ses lèvres...
Je manque de m'étouffer & essaie de me ressaisir rapidement face à la surprenante question qui traverse sa bouche. Mais comment fait-il pour trouver les seuls failles qui me fassent doucement flancher... Le pigment rouge sur les joues me brûlent le visage & je n'ose pas vraiment l'affronter du regard.
Je retrousse les lèvres, impossible de contenir gène & colère. Vérité franche. « Une ou deux fois, les premières nuits de ton départs. » Je regarde sa chambre que j'évitais soigneusement depuis plus de cinq ans. « Quant à ma venue la nuit... » Je souris, cette fois, plus à l'aise avec l'idée. Plus à l'aise avec mes plans. « Tu peux t'attendre à me voir glisser sous la peau de bête. » Double sens, jeu de mots. Pas si bête le petit-frère.

Ma présence n'est pas requise, voilà qui est fort aimable de sa majesté. Je lève les yeux au ciel en soupirant mon agacement. « Tu parles comme ces ladys du Sud qui pleurent à la moindre trace de sang. Prêtes à pleurer de ne pas pouvoir baiser & enfanter. » Indisposé. Voilà bien un mot du Sud.
Je le toise de haut en bas, en imaginant combien sa vie ici peut sembler triste. Pourquoi revenir quand on a tout d'un noble du Sud ? Le Nord doit paraitre fade à ceux qui n'y sont pas loyaux. « J'aime le Nord, Arthor. » Je me mords l'intérieur de la joue. « J'aime ma maison. » Je secoue la tête. « & contrairement à toi, j'aime Père. » Je regarde l'obscurité du couloir en songeant, mais mes pensées se font à voix haute. « Être un bon fils ne fait pas de moi un pion. » Car la maladie, la mort... Je la décide encore.

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J’avais beau prendre mes airs de petit noble prétentieux, me retrouver face à lui, je n’en menais pas large. Etait-ce dû à ce cruel besoin de le voir grandir ou bien d’avoir manqué à mes devoirs de grands frères ? Je ne saurais le dire. On m’avait éloigné de mon statut d’aîné, retiré le droit de voir ce petit homme devenir adulte ou l’emmener au bordel comme tout bon frère doit le faire. J’avais raté tout ça comme beaucoup d’autres choses.  J’avais l'orgueil ne rien montrer. On avait beau me répéter que je n’étais qu’un idiot, j’avais au moins un portraite à tenir. J’étais l’héritier et je devais me montrer fier. Personne ne m’avait percé à jour et depuis mon départ ils le pourraient encore moins. Je l’observais lui et ses airs des hommes du Nord : froid et glacial avec les autres. Moi qui revenait du Sud, j’étais comme un ennemi au sein même de sa maison. Je plissais légèrement les yeux et observais ses traits. Je ne percevais rien du petit garçon que j’avais connu. Tout avait changé, pourquoi ne l’avais-je pas prévu ? Un espoir peut-être. Une illusion que j’avais préféré garder pour moi au lieu de voir la vérité en face.

Je le vois s’énerver alors que ses lèvres se retroussent comme un chien enragé puis j’haussais un sourcil, pris légèrement au dépourvu. Que voulait-il dire par se glisser sous mes draps ? Moi qui l’avait cherché, c’est lui qui avait retourné cette situation contre moi. Je sentais déjà mon ventre grogner et l’idée de boire une coupe ne me déplaisait pas, alors quant à sa présence ou non, je n’avais qu’une envie c’était de me remplir le gosier. J’étairais un sourir en penchant légèrement la tête pour le voir par en dessous. Je tirais sur les pans de ma robe imaginaire et faisait une courbette, un pied en arrière.

Oh, mon Seigneur, vous êtes si bon avec moi,
le taquinais-je en prenant une voix plus aiguë. Je me redressais et mettant les mains dans le dos je le désignais du menton. T’aimes ça les petites pucelles, hm ?
Je le regardais me toiser de son air renfrogné. Nous n’étions que des animaux qui se sentaient pour voir si nous étions de la même espèce. Un moment de tension et de subtilité. Le moindre geste pouvait être fatal et comme un mâle alpha, je le poussais de mon trône. Je le fixais sans rien dire de plus. Le Nord, voulait bien un endroit où je me sentais bien. J’avais énormément apprécié le Sud malgré ma présence à la Citadelle, mais mon chez moi était ici, aux Terriers. Cela, lui comme les autres, n’avaient pas vu mon amour pour notre territoire. J’étirais un sourire en coin en riant dans un souffle.

J’aime probablement bien plus notre maison que toi, Caelan. Je suis revenu pour elle. Puis je marquais un temps à la mention de notre Père. Nous n’avions jamais eu une relation facile. J’étais un enfant turbulent quand lui réclamait le calme et le silence. Je n’avais jamais pu rentrer dans les clous et tout cela l’avait insupporté. Je n’avais de lui que son héritage et son sang. Je préférais alors me murer dans le silence. Quoique je dise cela n’apporterait rien de plus : si je disais que c’était faux alors il me traiterait de menteur, si j'acquiesçais alors je déclencherait une guerre sans nom. J’inspirais profondément en bombant le torse sans le quitter des yeux. Je détournais le regard :

Tu verras quand Père se désintéressera de toi... Je regardais vers la direction de sa chambre, le regard emplis de souvenirs. je marquais encore un temps en posant de nouveau mes yeux dans les siens. A moins qu’il n’en ait plus le temps.


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