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Always and forever {Marianne}

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always and forever


« Corneilla | 302, lune 4, début de semaine 1 »

“Est-ce que je pourrais venir avec-vous dans le Val aussi ? Dis-oui Lucas, dis-oui ! S’il te plait ?” Le dit Lucas ne put retenir un soupir amusé alors que son regard quittait les yeux suppliant de sa petite sœur pour trouver celui de son aîné, compréhensif. “Beth, rien n’est fait, encore ! Il faut attendre que père discute avec Lady Anya et ser Harrold. Et même s’ils venaient à officialiser les fiançailles, Mya et moi n’irions pas tout de suite dans le Val, la région n’est pas sûre pour le moment…” ajouta Lucas d’un air plus songeur sur la fin, incapable de prononcer le nom du peuple qu’on accusait d’harasser les Doigts du Val d’Arryn. Cela faisait tout juste quelques jours que Tytos avait annoncé à sa famille avoir noué quelques liens avec la seigneur de Chênes-en-Der à Lestival et qu’il comptait finaliser leurs discussions. Comme chaque fois qu’il s’agissait de parler mariage et voyage, la jeune Bethany s’en trouvait tout excité et ne cessait d’en parler à chaque instant, multipliant les questions et les avis sur la tenue que devrait porter Mya, la date qui conviendrait le mieux, c’était sans fin. Lucas de son côté appréhendait déjà de devoir à nouveau quitter le Conflans si cette alliance voyait le jour, ça serait la première fois qu’il reprendrait vraiment son rôle d’émissaire depuis son retour des Îles de Fer, et qu’il quitterait le Conflans missionné. Leur escapade sur les Terres de l’Orage avait purement était pour des raisons personnelles, et il y avait été avec Marianne, là, les choses seraient différentes. Et compte tenu de la façon dont il avait géré la séparation, il n’était pas certain d’être prêt à recommencer de si tôt... Heureusement, depuis qu’il avait reçu le corbeau annonçant le départ de Castel-Bois de son épouse, ses torpeurs s’étaient quelque peu apaisées, et il s’était mis à compter les jours qui les séparaient, se réjouissant chaque nouveau matin que ce chiffre était de plus en plus bas. Corneilla attendait son arrivée à tout moment à présent. “Mais j’ai dix ans, je suis grande maintenant !” reprit de plus belle Bethany dans son argumentation, tirant des éclats de rire de la part de ses deux grands frères qui étaient en âge d’être son père. “Même grande comme tu l’es aujourd’hui, pas certain que père te laisse hors de sa vue…” répliqua affectueusement Brynden. Bethany était la perle de Corneilla, la petite princesse de son père, appréciée par toute la famille pour sa gentillesse, son énergie et sa curiosité. Cette dernière s’apprêtait à répliquer à nouveau lorsque les trois Corneilles furent interrompues par l’arrivée d’un domestique. “Lady Marianne est arrivée, ser.” annonça-t-il poliment. Lucas recula brusquement, faisant tomber sa chaise avec fracas. “Lady Marianne !!” s’exclama la petite fille, heureuse d’apprendre l’arrivée de sa belle sœur en sautant hors de sa chaise. Bethany serait déjà partie en courant dans les couloirs si Brynden n’avait pas eu le réflexe de tendre le prend pour la rattraper dans son élan. “Laisse Lucas retrouver son épouse Beth. On peut aller voir les jumeaux en attendant si tu le souhaites ?” tenta l’héritier de Corneilla pour changer les idées de la jeune fille. “Où ?” demanda simplement le principal concerné, presque à bout de souffle. “On l’a faite conduire dans vos appartements.” A peine le domestique avait-il fini sa phrase que Lucas avait quitté la pièce précipitamment, délaissant Brynden et Bethany sans un mot.

C’est essoufflé et le coeur battant que Lucas pénétra dans ses appartements, ouvrant la porte sans ménagement pour retrouver son épouse. “Marianne !” dit-il en laissant son coeur parler. Comme la jeune femme se retournait vers lui, il traversa en grandes enjambées les quelques mètres qui les séparaient encore pour venir prendre son visage dans ses mains et poser son front contre le sien. Il resta un instant les paupières clauses, profitant du confort que lui procurait ce simple geste partagé avec cet être qui lui était si cher. Puis après une petite minute, il ouvrit à nouveau les yeux et l’embrassa avec passion. “Tu as fait bonne route ? Tout s’est bien passé ?” commença-t-il à l’interroger, bien loin de se rendre compte qu’il se comportait exactement comme sa jeune soeur de dix ans, quelques instants auparavant. Son sourire rayonnait, s’étirant d’une oreille à l’autre. Soudainement, il ne ressentait plus le froid hivernal des couloirs. Le poids qui était revenu sur sa poitrine s’était complètement envolé, il n’y avait plus que le bonheur et le plaisir d’avoir retrouvé Marianne, son premier allié et soutien. “Tu m’as tellement manquée, si tu savais ! Je suis si heureux de te retrouver.” A peine eut-il prononcé ces mots qu’il posa à nouveau ses lèvres sur celles de son épouse. Ses mains quittèrent finalement son visage pour venir la serrer dans ses bras, prêt à la faire tournoyer comme ils s’étaient amusé à le faire par le passé. Mais il ne reconnut pas les courbes de son épouse sous ses paumes. Ils avaient été séparé quelques semaines, mais il était persuadé de les connaître par coeur. Peut-être était-ce le manteau, peut-être était-ce sa robe, mais il percevait quelque chose de foncièrement différent chez elle. “Que…” protesta-t-il doucement en faisant un pas de recul pour mieux observer la Harlton.

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Lucianne


« Corneilla | 302, lune 4, début de semaine 1 »

Le trajet touchait enfin à sa fin. La neige s’étoffait à mesure que la distance les avait rapprochés de Corneilla. L’Hiver était bien présent et couvrait de ce manteau blanc toutes ces forêts et autres paysages qui, d’ordinaire, laissaient entrevoir de belles éclaircies verdâtres. Le froid n’en devenait que plus mordant, désireux de soustraire de ses aléas sur les joues de chacun des voyageurs. Les premiers jours furent difficiles, dans la mesure où l’accoutumée avait énormément de difficulté à se frayer un chemin tracé dans l’humidité des vêtements. Les doigts de la jeune fille s’étaient plus d’une fois accrochés aux rennes de son destrier, dans l’espoir que les tremblements qui la saisissaient purent s’amenuiser avec le temps. En vain. Plus les jointures de ses mains devenaient blanchâtres et plus les frissons lui rappelaient combien l’Hiver était rude pour tout un chacun. Et cela ne faisait qu’augmenter un peu plus les symptômes bien marqués de sa grossesse en cours. Plus elle tremblait et plus son estomac se contractait, ce qui la rendait malade. Un cercle vicieux qu’elle avait pourtant essayé de dissimuler aux yeux de ses accompagnateurs, surtout ceux de Roadney, mais dont elle n’avait pu en retenir les instants les plus douloureux. Combien de fois avaient-ils fait des haltes retardant ainsi le petit convoi ? Combien de fois le chevalier à ses côtés l’avait sommé de demander un transport prompt à la soulager plutôt que continuer à cheval ? Mais la témérité de la Conflanaise était telle qu’elle ne voulait en rien priver des honnêtes gens d’un précieux qui leur servait. Elle se sentait capable d’y parvenir, d’atteindre ce but auquel elle s’était raccroché depuis des jours entiers tant elle s’impatientait de revoir Lucas. Elle ne désirait en rien inquiéter son époux de son état, dont il n’en connaissait pas la mesure, au contraire, elle préférait mettre le temps nécessaire pour voir enfin les hauteurs de Corneilla et par la même retrouver les bras de celui qui lui manquait. Cette pensée valait tous les encouragements du monde, toutes les bienséances à même de lui prouver qu’elle n’était pas seule pour affronter son dessein. Marianne savait que Lucas l’attendait et son cœur lui rappelait cette pensée à chaque fois qu’ils s’arrêtaient pour une nouvelle pause. Le courage n’avait de cesse que de se rappeler à tous alors que les miles les séparaient de Castel-Bois. Et puis, il y avait toujours de ces rencontres, qui, rappelaient combien le Conflans lui était cher. Pourtant, elle se plaisait à reconnaître enfin les bâtisses de la demeure des Corneille. Son sourire lui était apparu derechef alors même que l’air lui semblait beaucoup plus vivifiant au rythme du pas du Grispoil. Son âme vivait à nouveau à mesure que les souvenirs embrasaient son cœur et réchauffait ce dernier. Si sa santé avait été bien meilleure que ce qu’elle était à l’heure actuelle, probablement aurait-elle défié ses accompagnants de se lancer dans une course jusque devant les portes de la maison des Nerbosc. Cependant, la jeune fille préféra retenir ses ardeurs tant elle ne connaissait pas les effets secondaires d’une telle impulsion. Soucieuse avant tout du bien être de Lucas et donc d’une certaine manière du sien. Serrant un peu plus la fourrure qui dissimulait une petite masse mouvante, calfeutrée dans une mince chaleur, la lady de Castel-Bois chercha l’attention de Roadney à ses côtés avant de finalement laisser échapper. « J’espère que votre épaule ne vous fait pas trop souffrir. » Ses yeux s’inquiétaient de cette clavicule meurtrie. Le froid avait eu raison de ses douleurs au lendemain de leur départ et Marianne avait pu bien remarquer les diverses grimaces que le chevalier retenait sur son visage depuis. « Rassurez-vous ma Dame, mes vieux os ont un sens d’adaptation rapide. » plaisanta Roadney alors qu’il rapprochait la distance de sa monture pour prendre connaissance de l’état général de son seigneur. « Vous, en revanche, j’ose espérer que la chaleur de l’âtre vous redonnera des couleurs. » Tel un grand frère, désireux de prendre soin de sa sœur, le chevalier baissa doucement son port de tête pour appuyer ses dires et témoigner d’une mise en garde. Ce comportement eut pour effet de faire lever les yeux au ciel de la jeune fille, qui se mit à sourire de plus belle. « Vous en reverrez bien assez tôt. » Cette remarque eut pour effet immédiat de faire rire le chevalier. « Dès que vous apercevrez Ser Lucas, je n’en doute pas. » « Roadney ! » rétorqua derechef Marianne alors que ses joues s’embrasaient déjà et ravivaient un peu son teint sous les éclats de rire du chevalier. Ainsi finirent-ils le peu de trajet qui leur restait dans cette bonne humeur, mais surtout dans cette joie qu’ils n’avaient de cesse de retrouver alors que le bonheur réapparaissait enfin dans les soubresauts du cœur de la jeune fille.

La porte des Corneilles fut franchie en à peine quelques secondes. Hâtant un peu plus les ardeurs de la jeune fille, qui, cherchait du regard la silhouette de son époux. Bien vite, l’intendant en charge d’accueillir les invités l’informa que Ser Lucas se trouvait à l’intérieur, ce qui rassura Marianne quant aux angoisses du jeune homme. Ce simple fait lui prouvait qu’il se mélangeait à nouveau et qu’il devait probablement avoir retrouvé un repos certain auprès des siens. Du moins, elle le lui souhaitait du fond de son cœur. Acquiesçant cette nouvelle avec joie, la jeune fille s’enquit de la bonne installation de ses deux hommes ainsi que des bons traitements apportés à leurs montures. Mais elle fut bien vite rassurer par les mesures investies et entendit raison pour rejoindre les appartements de Lucas plutôt que vouloir le rejoindre à tout prix. Même si cette idée resterait intacte jusqu’au moment où elle finirait par y céder. Il lui tardait tellement de le retrouver, de pouvoir à nouveau trouver refuge dans ses bras, de reconnaitre son odeur et se perdre dans son regard pour que son cœur lui donne l’impression de répondre au sien. Son absence lui avait été difficile, une épreuve à part entière dont elle espérait plus amoindrie pour lui.  Les souvenirs chargés son cœur et son âme à mesure que les pas la rapprochait des appartements de son époux. Son sourire grandissait un peu plus encore, allégeant ainsi les symptômes nauséeux. Et une fois dans l’espace, la jeune fille se déchargea de la petite masse dissimulée dans ses bras. « Puis-je vous laisser prendre soin du chiot le temps de l’installation s’il vous plaît ? » demanda t-elle timidement à celui qui déposait avec délicatesse son sac d’affaires. L’homme s’inclina respectueusement, appréhendant la vue de l’animal tout en la rassurant de ses bons soins à venir. A son tour, Marianne inclina la tête en signe de respect avant de sourire avec gratitude. Refermant la porte derrière son passage, le silence lui donna l’impression de s’abattre complètement, lui accordant ainsi un instant de répit. La jeune fille détailla alors l’ensemble des appartements de son époux, alternant entre des petits sourires et des plus grands au moment où les souvenirs embrasaient son cœur. Tout lui rappelait tant Lucas ici, si bien qu’elle se plut à fermer ses yeux pendant un instant pour respirer l’odeur qu’elle reconnaissait.

Le son de la porte qui s’ouvrait précipitamment derrière elle la fit soudainement sursauté, avant de se retourner en reconnaissant bien là cette voix qui lui avait tant manqué. Ses bras s’ouvraient déjà pour l’accueillir alors qu’il rapprochait la distance et que tous les deux répondaient à leurs ardeurs pour leurs retrouvailles. « Lucas. » répondit-elle naturellement alors que son cœur lui donnait l’impression de bondir contre sa poitrine. Son souffle se coupait au moment où leurs fronts se reposaient l’un sur l’autre. Profitant de cet instant, oubliant le reste, la jeune fille retrouvait son foyer dans cette étreinte qu’elle aurait pu continuer des heures entières. Un léger soupir de soulagement lui échappa au moment où son chevalier fermait ses yeux, détaillant son visage, ses doigts retrouvaient leur place derrière sa nuque pour des tendres caresses. Et puis la réalité sembla les frapper à tous les deux, leur permettant d’apprécier ce baiser passionné qui leur avait manqué plus que de raison. Marianne en oubliait tout. Le froid, la rudesse, les difficultés qu’ils avaient eu à affronter, tout, à partir du moment où elle retrouvait sa chaleur dans le cœur de son époux. Elle nota toutefois les ardeurs qui lui rappelaient combien sa propre impatience se trouvait également dans les hâtes du jeune homme. Souriant, amusée par la situation, les émeraudes de la jeune fille cherchèrent avant tout à se retrouver cette bulle qu’ils avaient su construire tous les deux. « Le froid n’a pas eu raison de nous, même si il y a eu certains épisodes plus difficiles que d’autres. Tout le monde se porte au mieux et tout s’est bien passé. » le rassura t-elle sans retenue alors que son sourire accompagnait ses dires. « Je m’excuse toutefois de notre retard, j’en suis la seule fautive… » commença t-elle avant de s’interrompre pour admirer le sourire qui ornait le visage du jeune homme. Par le Sept que ce sourire lui avait manqué. Il lui paraissait absent depuis des lunes et voilà qu’il lui réapparaissait comme une lumière à même d’éclairer la nuit. Ce simple geste l’amena à sourire exactement de la même manière alors que ses joues s’embrasaient sans retenue devant les aveux qu’il lui confiait. Jamais elle n’aurait cru entendre de tels mots et elle en ressentait leurs significations les plus délicates et sincères alors qu’elle les trouvait dans le regard de celui qu’elle aimait tant aussi. Elle n’eut pas l’occasion de lui répondre, scellant à son tour leurs retrouvailles par le biais de ce baiser échangé. Le goût de ses lèvres lui avaient tant manqué, au point, elle désirait y gouter encore et encore. « Tu m’as énormément manqué toi aussi. » laissa t-elle échapper entre deux baisers alors que ses bras cherchaient à le serrer un peu plus contre elle. Malgré les épaisseurs sur elle, la jeune fille sentait des frissons parcourir son corps devant ses gestes qu’elle retrouvait. Son sourire alternait entre des élans de plénitude et d’autres retenus alors que leurs habitudes leur apparaissaient évidentes à nouveau. Toutefois son visage se figea un instant au moment où les mains de Lucas arrêtèrent leur chemin. Mais rapidement, les élans de joie qui avaient su l’envahir à propos de ce sujet tant chéri lui revinrent, lui faisant alors adopter un ton un peu plus taquin. « Hum… Effectivement, nous, enfin, tu risques de connaître quelques changements au niveau de mon corps pendant quelques lunes… » Petit à petit, Marianne essayait d’analyser les expressions qui passaient sur le visage de Lucas, soucieuse qu’il en soit heureux. « Six pour être plus exacte, car cela fait quatre lunes que cela a commencé à changer mais nous ne l’avions pas noté. » Malgré ses appréhensions, la jeune fille se mordait la langue pour s’empêcher de rire devant cette nouvelle qui l’avait rassuré quant au fait de savoir que tous les deux allaient fonder leur propre famille. « Notre foyer va devoir accueillir de nouveaux résidents, un plus poilu que l’autre, j’en conviens. » Un rire lui échappa alors qu’elle cherchait la main de Lucas pour la placer devant son ventre dans l’espoir qu’il comprenne le message délivré et qu’il en soit heureux. Car au fond d’elle, Marianne appréhendait sa réaction, surtout dans ce moment où il se retrouvait enfin et qu’il avait bien plus besoin de soutien plutôt que d’un enfant. Pourtant elle osait croire que cette nouvelle lui apporterait un soutien supplémentaire, un but pour lequel il saurait retrouver son propre espoir.

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« Corneilla | 302, lune 4, début de semaine 1 »

En l’espace de quelques instants seulement, la nouvelle portée par le serviteur de Corneilla avait renversé le mental de l’émissaire des Nerbosc. Plus rien hormis Marianne ne comptait, et pourtant, avec son arrivée, un nouveau monde s’ouvrait à lui. Il savait qu’avec sa présence rassurante à ses côtés, son amour, ses doux regards, ses encouragements, ses caresses, son aura, il aurait moins de doute quant à l’avenir et cela était donc bénéfique pour tout le monde. Il avait couru dans ces couloirs comme tant d’années auparavant, qu’il n’était qu’un adolescent turbulent. La deuxième Corneille fit de son mieux pour ne bousculer personne, et la tâche s’avéra plus aisée qu’il ne l’aurait songé en s’élançant. Par chance, rares étaient les invités qui étaient déjà arrivés pour le mariage. Il avait eu Liane et son époux, comme elle l’avait déjà évoqué lors de leur petit séjour à Bel-Accueil, quelques voisins dont ils étaient très proches, mais les autres n’arriveraient pas avant la fin de la semaine, ou celle qui débuterait ensuite. La présence de la Vance aux côtés de la Princesse Argenté ne le rassurait guère compte tenu de ce qu’ils s’étaient dit sous le même toit lorsque l’annonce du mariage de Brynden avait été rendue publiques, mais elle était le cadet de ses soucis en cet instant. Il n’y avait qu’une chevelure sombre qu’il désirait voir et surtout plonger son nez dedans, et c’était celle de son épouse. Il oublia donc toutes les bonnes manières, ne se posant même pas de questions sur ce qu’elle pouvait bien être en train de faire, s’il pouvait la déranger, la brusquer, en ouvrant sa porte avec tant de vigueur. Non, il ne s’encombrait plus de ces détails à ce moment là. La porte était la dernière chose qui les tenait séparés et il avait eu besoin de la voir disparaître sans attendre. Puis son coeur avait parlé dès que son regard s’était posé sur elle, avant même que leurs yeux clairs ne se rencontre. Comme une danse dûment apprise, chacun avait fait le nombre de pas nécessaire pour se retrouver dans une étreinte naturelle. Chacune de leurs mains avaient su où se poser avec affection, de même que leur front se rencontraient dans cette position qu’ils avaient appris à chérir. Et même si le chevalier tirait de ce simple contact un soulagement et un bonheur sans pareil, il ne put résister bien longtemps à l’appel de ses lèvres dont il avait besoin de retrouver la saveur. Il l’embrassa passionnément, plus longtemps que d’ordinaire, avant d’y revenir plus brièvement, insatisfait de ne pouvoir y rester suspendu plus longtemps. C’est parce que Lucas ne pouvait pas rester silencieux. Il avait tant de questions à lui poser. Il voulait la voir, mais il voulait en même temps la serrer dans ses bras. Il voulait l’embrasser mais il voulait également tout entendre du voyage qu’elle venait d’effectuer. Il voulait lui dire à quel point elle lui avait manqué, mais il voulait également le lui faire sentir dans chacune des parcelles de son corps. Il ne voulait pas monopoliser la parole sur lui, et en même temps il se languissait de retrouver la chaleur de leur contact. Ils ne pouvaient décemment pas tout faire en même temps. Même lui dans cet empressement enfantin en avait parfaitement conscience, alors il faisait de son mieux pour y aller progressivement, étape par étape, même si cela demandait toute l’énergie et la concentration qu’il possédait. Et le fait d’entendre son prénom prononcé par celle qu’il aimait plus que tout ne l’aidait pas à garder un certain contrôle. A nouveau il vint capturer ses lèvres avec amour. Il ne respirait plus, mais cela ne ressemblait à rien à ce qu’il expérimentait lorsqu’il était dans une phase angoissée. Oh non, rien à voir du tout. Il aurait vécu avec aussi peu d’air toute sa vie sans aucun problème, si cela voulait dire vivre accroché aux lèvres de son épouse de la sorte, esclave de ses gestes et de ses volontés. Dans ces moments là, il était prêt à oublier le reste du monde, il ne voulait plus qu’une chose : vivre en paix avec elle pour le restant de ses jours. Ivre de ses ardeurs, il lui semblait que la tâche d’émissaire n’avait pas bien grand besoin de lui et qu’il pourrait l’oublier en une fraction de seconde pour une etreinte supplémentaire. Ou pour entendre un nouvel éclat de rire, aussi léger qu’une brise, aussi beau qu’une gemme précieuse, aussi chaud que l’âtre rougeoyant d’une cheminée. “Me voilà rassuré alors, mon aimée. Et je trouverais bien un moyen de te faire oublier le froid, par contre, mais ser Roadney et les autres devront se débrouiller tous seuls.” dit-il d’une voix douce en lui rendant le même sourire et la réflexion de sa joie. Leur bonheur mutuel était intimement lié. Nourrit par le fait de se voir et cultivé par le fait de le voir chez l’autre. Peut-être pouvaient-ils sourire ainsi à l’infini, si personne ne venait jamais les déranger. Marianne commença à s’excuser pour leur retard et une main du chevalier se détacha de la fine nuque de la jeune femme pour venir poser un doigt sur ses lèvres qu’il avait déjà à nouveau envie de baiser. “Tu sais que je ne veux plus t’entendre t’excuser. Tu n’as rien à te reprocher.” Elle était arrivée et c’était l’essentiel. Il n’avait pas vu la différence, pour lui elle était arrivée comme prévu. A ses yeux de toute manière, elle était parfaite. Rayonnante, la bonté incarnée. Bien sûr que s’ils avaient du retard, elle n’avait nullement ralenti le convoi dans le but de le faire craindre une issue dangereuse à son voyage. Si Marianne les avait fait s’arrêter, il y avait du y avoir une bonne raison et il lui faisait entièrement confiance sur ce point là. Et comme elle évoquait le même vide ressenti lors de leur temps séparé l’un de l’autre, leurs lèvres s’unirent à plusieurs reprises, avant que leurs bras ne les réunissent à nouveau avec une certaine vigueur. Sa bouche se posa affectueusement sur sa joue, plus sous son oreille, avant de rencontrer ses cheveux sombres, au fur et à mesure qu’il se rapprochait d’elle et que ses bras l’enveloppait avec engouement.

Cependant, alors que ses mains se glissaient sur ce corps qu’il avait appris à connaître, il se trouvait troublé de ne pas le sentir si familier que d’habitude. Il était incapable de mettre le doigt précisément sur ce qui avait changé puisqu’il n’avait rien vu au premier abord, mais il sentait que quelque chose était différent du moment où il avait quitté la Harlton à Castel-Bois. Si le sourire du Nerbosc s’était évanoui, à cause de la surprise, la Harlton sembla s’en trouver d’autant plus amusée, ce qui fit ostensiblement froncer les sourcils du premier. “Qu… quoi ?” déclara-t-il assez bêtement alors qu’il essayait de se rattacher à ce qu’il comprenait, tandis que tout semblait virer au flou autour de lui. “Pourquoi ? Que se passe-t-il Marianne ?” reprit-il avec inquiétude. Pourtant, le sourire confiant et heureux de ladite Marianne ne laissait évidemment pas entendre de conclusions inquiètes à ce sujet. Mais Lucas semblait tout simplement incapable de songer à l’option qui était la plus logique pour comprendre sa réaction. Il dut finalement attendre que son épouse ne mentionne un nombre de lunes précis, des lunes qui additionnées se comptaient au nombre de dix. Dix lunes. Lucas savait ce que cela signifiait. Soudainement, la vision du chevalier se troubla et il se sentit chanceler. “Tu… tu veux dire que...” tenta-t-il à nouveau alors que son bras cherchait à se raccrocher à quelque chose. Il fit quelques pas mal assuré en direction d’un fauteuil non loin. Il ne vit pas Marianne rayonnante, à deux doigts d’échapper un nouveau rire, de ceux qu’il aurait pourtant juré un instant avant, pouvait lui ôter tous doutes. Son regard se perdit dans le vide et sa mâchoire se décrocha alors que le choc faisait son travail sur lui. Les doutes commençaient à surgir également. Comment cela était-il possible ? Comment n’avait-il pas pu s’en douter avant plutôt ! Le couple s’était retrouvé à Lestival et n’avait cessé de se retrouver presque chaque nuit depuis ! Évidemment qu’un enfant avait toutes les chances de naître de telles étreintes. Il avait été idiot de ne pas y songer plutôt. Enfin, son esprit avait été pour le moins occupé par toutes sortes d’autres sujets pour se pencher sur celui de sa descendance. Une descendance dont il avait cependant rêvé durant tout le voyage du retour des Îles de Fer après sa discussion avec Alana. Son retour l’avait rempli d’espoir à ce sujet, avec la certitude de retrouver Marianne. Mais il avait cru pouvoir reprendre sa vie comme si de rien était et il s’était cruellement trompé. De là, sa vision des enfants s’étaient dissipée pour devenir le cadet de ses soucis. Il fallut finalement que Marianne attrape sa main pour la placer sur son ventre légèrement rebondit pour que le chevalier ne sorte de sa torpeur et retrouve pied avec la réalité. La chaleur dans la paume de sa main, la douceur des doigts de la Harlton sur sa peau calmèrent un instant sa tempête intérieur. Il releva doucement son visage vers elle, un discret sourire camouflé sous son épaisse barbe. Il resta un instant silencieux, son regard plongé dans le sien, implorant, le souffle court et sa main caressant de manière quasiment imperceptible ce ventre et le précieux trésor qu’il contenait. Peu à peu les idées s’organisaient dans sa tête. Il commençait à comprendre ce qui arrivait. Il s’en réjouissait d’ailleurs. Ils allaient avoir un enfant ? Le fruit de leur amour ? Évidemment qu’il était heureux, lui qui avait toujours rêvé d’une famille aussi nombreuse que la sienne. Mais il s’était toujours imaginé aussi capable et compétent que son père au moment où il accueillerait son premier né. Aujourd’hui, il lui semblait bien loin de tout ce que Tytos dégageait. Il était faible, et Marianne ne pouvait pas se reposer sur lui, pas quand ses crises le prenaient sa crier gare. Et si la grossesse se passait mal d’ailleurs ? Si quelque chose arrivait à Marianne ? Lucas sentit son coeur s’emballer et attrapa l’autre main de son épouse et la retourna pour pouvoir y enfouir son visage un instant. Quelques larmes lui échappèrent alors qu’il cherchait à retrouver son calme. Il resta silencieux un petit moment de plus, mais fit un effort pour reprendre ses esprits au plus vite, conscient que son état ne devait pas être particulièrement rassurant pour son épouse. Il déposa finalement un baiser dans le creux de la main de Marianne, avant d’enrouler ses doigts dans les siens et de se redresser, conservant sa main sur son ventre. “Pardonne-moi ma réaction… Je ne veux pas que tu crois que je ne suis pas heureux. Je le suis. Pour toi. Pour nous. Pour moi. C’est une excellente nouvelle qui réjouira tous nos proches. C’est juste que…” commença-t-il. “Que je n’y étais pas préparé. Que j’ai déjà l’impression que je vais le décevoir. Te décevoir plus encore… alors que les choses commençaient à aller mieux…” Ça n’était peut-être pas la bonne chose à dire non plus. Mais il ne voulait pas lui mentir, pas justement, comme il le disait à l’instant, les choses avaient commencé à s’arranger entre eux. “Mais, tu as fait le voyage à cheval ? Comme ça ? Et qu’est-ce que… Qu’est ce que c’est que cette histoire d’enfant poilu ?” reprit-il avec enfin plus d’énergie, après avoir secoué le visage. L’idée faisait progressivement son chemin. Il s’habituait à l’idée et son angoisse s’apaisait doucement. Mais il avait toujours mille et une questions à l’esprit.

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Lucianne


« Corneilla | 302, lune 4, début de semaine 1 »

Le froid apprenait à devenir un lointain souvenir, se dissipait avec conviction pour laisser place à cette chaleur apaisante et d’autant plus vivifiante. L’air n’en devenait que moins difficile à respirer alors que leurs souffles se retrouvaient sous ces baisers équivoques. Le bonheur reprenait de ses droits, là où l’Hiver avait tenté de les séparer pour quelques lunes. Et cela ne faisait que gonfler un peu plus encore les ardeurs dans le cœur de la jeune fille. Son sourire n’en devenait que plus grand, tant est si bien qu’il le puisse encore, alors que ses yeux ne pouvaient se détourner des moindres détails du visage du jeune homme. Leurs fronts apposés l’un sur l’autre lui en permettait l’occasion. Lui réapprenant à dessiner les contours de ses lèvres, la finesse de son nez, les ossatures du haut de ses joues mais surtout cette expression qu’elle ne désirait plus jamais quitter. La quiétude qu’il adoptait, rien que par cette position, valait là toutes les bienséances de ce monde, toute cette bienveillance qu’elle désirait plus que tout chérir et préserver du moindre mal. Son Amour lui donnait l’impression de se refléter rien que par ce biais, alors qu’il criait à l’intérieur de son cœur pour ne plus jamais le lâcher. Il lui avait tant manqué. Leurs regards se retrouvaient enfin, leurs lèvres pouvaient à nouveau se goûter mutuellement dans des rythmes imposés par eux seuls. Et cela participait un peu plus encore à cette ivresse dans laquelle la lady désirait se réfugier. Leur foyer se concevait à nouveau, se bâtissait là juste par le biais de leurs tendresses qui ne pouvaient s’oublier. Et elle ne voulait plus que cela se termine, pas déjà, pas alors que ses doigts caressaient doucement sa nuque et retrouvaient cette chaleur capable de lui permettre de survivre à tout. Les affres passées sur la route s’estompaient volontiers, maintenant que la lumière de ses yeux lui montrait à nouveau le chemin de son chez elle. Les bras du chevalier lui rappelaient un peu plus ce message encore, et elle s’y réfugiait sans retenue aucune pour s’y perdre un instant de plus. L’environnement n’existait plus, il s’effaçait au profit de ce bien être qu’ils partageaient, de cette aubaine qui les avait réuni à nouveau. Tout était si simple, si réel, que la proximité, même rapprochée, lui devenait un ennemi. En effet, elle désirait le serrer davantage dans ses bras, poursuivre ses caresses, retrouver ses lèvres encore et encore, comme si le temps viendrait à leur manquer, mais elle désirait également suspendre ce dernier pour profiter de l’ensemble de leurs retrouvailles, pour les inscrire dans sa mémoire et dans son cœur pour toujours. Lucas était si beau en ce moment même, si épanoui qu’elle voulait simplement en préserver les moindres détails un peu plus encore. Leurs sourires se répondaient mutuellement, s’accordant de cette force qu’ils avaient su construire ensemble et qui n’avait de cesse que de leur prouver combien leur bonheur était partagé et bien réel. Les doigts de la jeune fille continuaient de dessiner ces caresses des plus rassurantes, alors la hâte de son époux lui rappelait combien les messages échangés étaient sincères. Oh oui ils l’étaient. Marianne avait eu l’impression de se voir ôter tout espoir petit à petit alors que son absence se faisait de plus en plus ressentir à Castel-Bois. Pourtant, son désir de le voir recouvrer ses forces n’en restait que plus évident, néanmoins, il avait emporté avec lui une grande partie de son cœur. Partie qu’elle retrouvait à présent, en adoptant cette position, en échangeant un nouveau baiser bien plus passionné et en lui confessant les raisons de leur retard. Raisons, qui, auraient pu être probablement évitées si le caractère quelque peu têtu de la jeune fille n’avait pas tu les protections de Roadney. Heureusement, Lucas ne donnait pas l’impression de lui en vouloir, bien au contraire, son doigt sur ses lèvres lui rappelait ce geste qu’il avait déjà pu effectuer par le passé. Au moment où, il lui avait avoué ses sentiments à son égard. Et puis les dires qui en découlèrent lui donnèrent l’impression de revenir en arrière. « Je t’aime. » lui confessa t-elle entre deux sourires, témoignant combien son cœur parlait dans cet instant qu’elle chérissait déjà. Et puis le manque ne put que s’estomper dans les aveux confiants de chacun. Profitant de cet instant pour laisser leurs cœurs se retrouver de manière entier, comme si ils ne formaient plus qu’un. Leurs baisers ne purent s’arrêter, ponctuant par ce biais l’intensité de ces sentiments dans lesquels ils trouvaient leur raison d’être. Du moins s’agissait-il de l’impression que vivait Marianne en cet instant. Elle se libérait de cette torpeur secrète, de cet élan qui la retenait vers l’arrière depuis son départ, pour se perdre dans ses bras, sur ses lèvres, mais surtout contre son cœur. Elle désirait à son tour prendre des nouvelles, connaître les avancées qui avaient pu l’animer depuis son arrivée ici dans sa demeure familiale, mais ses intentions étaient bien trop présentes pour les taire. La proximité lui paraissait bien éloignée, il lui fallait serrer Lucas dans ses bras encore une fois. Lui montrer à quel point il lui avait manqué et incruster l’odeur de sa peau contre la sienne.

Leurs fougues donnaient lieu de se répondre mutuellement, leur accordant un nouvel instant de paix à même de les rapprocher. Néanmoins, le délai en fut bien vite arrêté en plein élan alors que la surprise gagnait petit à petit les gestes de son époux. Stoppant ses caresses, laissant alors ternir son regard duquel elle ne percevait déjà plus les lumières qu’elle avait cherchés depuis le début. L’inquiétude de son chevalier figea quelque peu son cœur pour quelques secondes avant que ce dernier ne rompe à tout battre contre sa poitrine. L’instant des révélations se dessinait juste maintenant, et déjà la jeune fille ne pouvait retenir son sourire. Il grandissait un peu plus à chaque seconde, désireux d’avouer ce secret qu’elle avait tu pendant longtemps. Le fruit de leur amour lui était apparu comme une évidence, comme une légèreté qu’ils seraient à même de s’accorder pour l’avenir, comme un objectif vers lequel ils regarderaient ensemble pour parfaire ce monde qu’ils désiraient créer. Cependant, plus les mots la quittaient et plus elle percevait l’angoisse dans les gestes du jeune homme. Si bien, que son rire ou même ses bonnes intentions ne furent pas suffisants pour le ramener vers elle cette fois. « Doucement, Lucas… » laissa t-elle échapper alors que ses mains cherchaient à le prévenir de ce malaise à venir, appréhendant ses pas jusque vers le fauteuil, la jeune fille ne pensait pas agir à mal en lui révélant une telle nouvelle. Et déjà elle culpabilisait de l’avoir fait si brusquement, à ce moment où tous deux avaient simplement besoin de se retrouver à deux et pas encore à trois. Le silence s’abattit tel le fracas d’un verre s’écrasant au sol. Marianne avait l’impression d’être à nouveau dans la chambre de Lestival, au moment où les doutes rongeaient Lucas, où il lui avait montré combien il se sentait perdu et désirait qu’elle lui tende sa main pour l’aider à retrouver le chemin de sa voie. Chemin qu’elle était prête à lui montrer à nouveau, qu’elle désirait plus que tout qu’il emprunte tant cela faisait parti de lui. Aussi, ne se laissa t-elle pas intimider cette fois, et entreprit-elle de se saisir de sa main pour lui rappeler qu’il n’était pas seul, qu’il ne le serait plus et qu’elle avait toujours cru en lui et en sa force qu’il ne soupçonnait pas. Ses doigts caressaient un peu plus les siens, alors qu’elle lui montrait cette nouvelle fois qu’ils pouvaient concevoir tous les deux, cet avenir qu’il tenait juste là dans le creux de sa main et dont elle savait pertinemment qu’il réussirait. Il était normal qu’il ait des doutes, elle-même en retenaient à ce sujet. Et pour une fois de plus, la jeune fille se sentait capable de se battre pour lui, de lui ouvrir les yeux, juste pour qu’il puisse s’épanouir à son tour comme il le lui avait montré en franchissant cette porte. Ses doigts se mirent à serrer un peu plus les siens au moment où il chercha sa main libre pour enfouir son visage à l’intérieur. Ne pouvant se retenir, Marianne en profita pour déposer un baiser sur l’arrière de sa tête à cet instant, désireuse plus que tout de le serrer dans ses bras. Elle parvint à retenir cette ardeur pour quelques temps, le temps de lui permettre de prendre du recul, de se faire à l’idée d’une telle annonce. Et peut-être finir par l’accepter. Pour une fois de plus, l’épouse cherchait à trouver refuge dans cette complicité qu’ils partageaient. Elle ne tarda pas à le faire d’ailleurs, puisque déjà son chevalier se confondait en excuses tout en lui témoignant de la sincérité. « Il n’y a rien à pardonner mon amour. » glissa t-elle alors que cette fois-ci, elle franchit la distance qui les séparait et ce malgré la posture du jeune homme pour chercher à le serrer contre elle. Et puis les doutes se libérèrent à leur tour, prouvant combien le mal-être persistait dans l’âme de son époux. Comment pouvait-il la décevoir ? Comment pouvait-il croire en une telle idée alors qu’il représentait tout pour elle ? Elle était la seule fautive de cette histoire, puisqu’elle aurait du attendre encore un peu pour le prévenir. Il n’avait à se reprocher, rien qui ne puisse justifier ce mal-être qu’il continuait à lui confier. Lucas méritait tellement mieux que cela, tellement plus que ce qu’elle était à même de lui offrir. Elle ne pouvait se résoudre à le laisser se berner par de telles idées, pas alors que son cœur continuer à lui souffler des messages derrière lesquels elle le retrouvait.

Occultant sa tentative de revenir vers une conversation plus légère, Marianne se contenta simplement de desserrer doucement son étreinte. « Viens t’assoir avec moi. » lui implora t-elle par le biais de ses émeraudes quelque peu illuminées par toute cette émotion qu’elle retenait. Ses doigts ne se décrochèrent pas des siens, l’invitant à la suivre jusque vers le rebord de son lit. D’ici, la jeune fille prit place et continua à exercer son invitation pour déjà l’accueillir dans ses bras si il désirait la rejoindre. « J’aurai surement dû te l’apprendre par corbeau, cela t’aurait été moins éprouvant. Je désirai simplement que nous partagions cela ensemble. » Ses yeux avaient quitté les siens pour regarder en direction de leurs mains liées. « Je te mentirai en te disant que je ne suis pas terrorisée moi aussi. Est-ce que cet enfant sera heureux ? Est-ce qu’il pourra vivre dans un meilleur contexte que celui que nous connaissons actuellement ? Sera-t-il accepté ? Y survivrai-je… ? Il y a tout un tas de questions devant lesquelles il m’arrive de me réveiller en sursaut dans la nuit parce que nous sommes ignorant de ces réponses. » Sa déglutition se fit un peu plus difficile devant cette confession qu’elle n’avait jamais libéré à haute voix. Pourtant, sa confiance en Lucas était telle qu’elle savait qu’elle pouvait lui parler librement. « Si il y a une chose que j’ai apprise avec le temps, c’est bien le fait d’accepter qu’il y a du bon et du mauvais dans ce monde. Et que les épreuves sont un moyen supplémentaire de nous prouver que nous pouvons compter l’un sur l’autre. » Ses yeux s’étaient redressés doucement pour venir chercher l’attention de son époux mais surtout pour lui témoigner de ses convictions quant à ses idées. « Malgré les peurs, je sais au fond de moi que cet enfant nous apportera énormément. Il dispose de ta moitié, de tout ce que tu es à même de pouvoir offrir aux autres, de ta force, et j’espère qu’il sera doté de ton tempérament bien plus que du mien. Car en étant ainsi, le monde s’ouvrira à lui et il pourra continuer à perpétuer cette paix que l’on préserve tous. Même si je ne suis pas en mesure de connaître le dessein de tout ceci, il n’en reste pas moins que l’espoir qui m’anime m’accorde des répits grâce auxquels je sais que je te verrai le tenir dans tes bras, l’embrasser, lui apprendre les fondements de l’honneur et tout ce qui en découle. Tout comme je préserve l’espoir de te retrouver à chaque fois, de pouvoir te savoir épanoui, de sentir la fierté m’envahir parce que tu restes qui tu es ici. » L’une de ses mains parvint à se détacher ce celle de son époux pour venir se poser au niveau de son cœur. « Il n’y a que d’une seule façon dont tu pourrais me décevoir et je sais que tu ne vas pas t’oublier. » Ses yeux cherchaient à lui prouver de la sincérité de ses aveux, de cet amour qu’elle lui portait au quotidien et qu’elle chérissait un peu plus encore chaque jour. « Cet enfant te demandera seulement la même chose que moi, que tu l’aimes, rien de plus. Et nous devrons apprendre tous les deux à savoir comment faire.» Timidement un sourire parvint à se dessiner sur l’embrasure de ses lèvres alors qu’elle retenait un peu ses émotions. « J’ai confiance en toi Lucas, j’ai confiance en nous. » finit-elle par lui avouer alors qu’elle le tirait vers elle pour le serrer dans ses bras et lui témoigner ainsi physiquement de son amour pour lui.

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« Corneilla | 302, lune 4, début de semaine 1 »

Alors que le jeune couple se retrouvait avec empressement, Lucas songea à quel point il avait eu tort de repousser son épouse après son retour des Îles de Fer. Il s’en rendait compte à présent, c’était dans ses bras qu’il se sentait le plus léger, lorsque ses lèvres ne se trouvaient pas séparées des siennes de plus de quelques centimètres, lorsqu’il n’avait qu’à pivoter le visage pour se perdre dans sa chevelure sombre, lorsque leurs mains étaient unis et leurs doigts enlacés, lorsque la voix de Marianne glissait à voix basse ces trois mots. Trois mots simples et pourtant si salvateurs. Pourquoi s’en était-il privé tout ce temps ? Serait-il tombé aussi bas s’il avait su saisir la main qu’elle lui avait tendu plus tôt ? N’aurait-il pas déjà retrouvé le Lucas d’avant dans ce cas là ? Ou au moins un reflet de ce jeune homme là ? Plus confiant, plus serein ? Pourquoi s’était-il obstiné à repousser tout le monde ? Il ne l’expliquait pas. Il ne savait même pas si les choses auraient pu être différentes finalement, mais il le regrettait. Parce que dans cette chambre qui avait toujours été la sienne à Corneilla, avec Marianne serrée contre lui, il se sentait invincible comme pas le passé. Sûr de lui, avec le soutien nécessaire pour progresser dans la vie à chaque nouveau jour que les Anciens lui offraient. Leurs retrouvailles étaient si passionnées que l’espace d’un instant, l’émissaire se félicita d’avoir laissé frères et soeur derrière lui et que Brynden soit suffisamment conscience de son état pour ne laisser approcher personne pendant un moment de ses appartements. Il reconnaissait l’ardeur qui l’animait, la soif qui l’habitait chaque fois que leurs lèvres étaient à nouveau éloignées. Il savait maintenant que lorsqu’il ressentait ces choses là, il n’y avait vraiment qu’une façon pour lui de calmer son besoin de contact avec la Harlton pour une durée raisonnable, de satisfaire son besoin de ne former qu’un seul et même être vivant à l’unisson. Il lui semblait d’ailleurs que Marianne brûlait d’un même feu que lui. Mais Lucas ne répondait pas qu’à l’appel de leur corps habitués à communier de la sorte, les semaines de séparation le rendait désireux d’entendre sa voix, de savoir ce qu’elle avait de nouveau à lui raconter au-delà des quelques missives qu’ils avaient pu échanger. Il n’y avait pas que physiquement qu’il voulait reformer un tout. Cela touchait également leur coeur et leur esprit. C’est pour cela qu’en deux baisers, il ne put s’empêcher de la complimenter, de lui confesser ses sentiments et de lui poser les premières questions qui lui étaient venues à l’esprit. Il accueilli ses réponses avec la même attention et le même plaisir qu’il recevait ses caresses. Tout semblait aller pour le mieux jusqu’à ce que le chevalier remarque une légère différence. Une anomalie qui l’arrêta dans son élan. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne s’était pas attendu à un tel choc. Et qu’il se trouvait d’autant plus stupide de ne pas s’y être attendu tant la chose pouvait sembler évidente avec un peu de recul. Un recul qu’il n’avait tout simplement pas pris. Comme un enfant avec sa routine rassurante et ses points de repères. Il suffisait qu’un élément bouge et soudainement c’était toute la structure de sa vie qui lui paraissait instable. Lucas avait donc cherché à quelque chose. Il s’était laissé tomber sur un fauteuil, le temps pour lui de calmer son esprit. La chose était bien plus difficile à faire que jamais auparavant. Il lui fallut écouter tous ses doutes, balayer tout ce que sa conscience lui renvoyait. Son incapacité constante. Son angoisse récurrente qui faisait de lui un parent, un partenaire non fiable. Il voulait de cet enfant, il voulait voir son amour pour Marianne se transformer en quelque chose de plus. Il l’avait toujours voulu. Dès l’instant où il avait accepté d’assumer ses sentiments pour la Harlton, il l’avait toujours imaginé comme une future mère exceptionnelle. Il ne voulait d’enfants de personne d’autres qu’elle. Il aurait pu faire une croix sur la paternité si Marianne n’avait pas voulu l’épouser d’ailleurs. Mais il était si déçu que les choses se déroulent de cette façon. Il ne se trouvait pas digne de l’honneur qu’elle lui faisait.

Au bon d’un long moment, forcément trop long dans de telles conditions, Lucas parvint à retrouver le contrôle de son esprit. L’appréhension était toujours bien présente dans son coeur, mais il était suffisamment maître de lui même pour pouvoir se redresser sans voir trouble et enfin répondre à sa femme qui se trouvait toujours dans l’expectative. Des réponses qui n’étaient pas forcément celles qu’elle voulait entendre, il en avait bien conscience, mais les seules qu’il était capable de lui formuler après tout ce qu’ils avaient traversé ensemble. Il l’aimait, plus que tout et était capable de tous les sacrifices pour elle, mais c’était justement pour cette raison qu’il était incapable de lui mentir. Il y avait eu assez de rejets et de mensonges ces dernières lunes pour toute leur vie, c’était sa conviction. Il n’était pas fier de sa confession, il n’était pas fier de se montrer si abattu devant celle qui représentait tant à son coeur, mais au moins il ne lui cachait rien. C’était donc un air peu glorieux qu’il affiché, une fois redressé, son regard penché vers le sien quelques centimètres plus bas. Il sentit sa respiration s’emballer lorsqu’elle prononça très simplement qu’il n’y avait rien à pardonner. Il dut pincer ses lèvres avec force pour ne pas succomber à la vague d’émotions qui menaçait de le submerger à nouveau. Qu’avait-il fait dans une vie passée pour mériter une telle épouse ? Si compréhensive, si patiente ? Comment ne s’était-elle déjà pas enfuie avec tout ce qu’il lui faisait traverser. Elle avait déjà eu sa dose de tragédie par le passé, comment osait-il en rajouter à présent. Il releva une main en sa direction, invitant son épouse à déposer confier la sienne en son creux. Il soupira doucement pour tenter de se dégager des pensées négatives qu’il avait entretenu jusque là. Il ne voulait pas la perdre. Il devait se montrer digne d’elle, se ressaisir. Il déglutit difficilement, avant de suivre docilement l’indication de Marianne, toujours les mains liées, mais son autre main avait dû quitter son ventre dans l’exercice. Il s’assit sur le rebord du lit, au plus près de la belle brune et il écouta attentivement ce qu’elle avait à lui dire, se concentrant sur sa voix pour faire taires ses angoisses. “Non, non tu as bien fait d’attendre d’etre là… je ne te le reproche pas Marianne.” la coupa-t-il cependant dès le début en secouant son visage. “Je préfère que nous partagions cela ensemble, comme tu le dis. C’est quelque chose de bien trop intime pour le confier à la surface rugueuse d’un parchemin, même de la meilleure qualité…” Son regard quitta ses émeraudes pour loucher vers son ventre. Oui, il était heureux qu’elle puisse lui faire la véritable démonstration de son annonce. Il pouvait tendre le bras et sentir la vie qui s’animait en son sein. Mais la voix de la Harlton reprit de plus belle et Lucas pivota à nouveau son visage vers elle pour la trouver les yeux baissés. Ses mots lui firent l’effet d’un nouveau choc. Qu’il avait été égoïste de croire qu’il était le seul terrifié par l’événement. Il s’était déjà apitoyé sur lui même sans prendre en compte les propres doutes et craintes de celle qui portait le fruit de leur amour. Il soupira lentement, la mine contrariée alors qu’il l’observait, tant il s’en voulait d’avoir failli dans son rôle d’époux. Il voulu répondre, la rassurer, mais le temps que les bons mots ne lui viennent, elle avait déjà reprit la parole. Lucas se contenta donc de serrer un peu plus ses mains entre les siennes pour lui signifier qu’il l’entendait et qu’il la soutenait, avant de pouvoir le lui dire véritablement. Et les mots qu’elle choisit le firent sourire progressivement, parce qu’au fur et à mesure qu’elle parlait, il visualisait l’avenir qu’elle dessinait pour eux deux. Il se voyait d’ici quelques lunes, tenir le bébé comme elle le décrivait et il ressentait déjà tout l’amour qu’il aurait pour cette petite créature. Son coeur battait un peu plus vite et un peu plus fort à chaque nouvelle phrase de Marianne. Il aurait difficilement cru qu’un simple discours ait autant de pouvoir sur lui mais c’était le cas. Parce qu’il était prononcé justement par Marianne et qu’il avait vu les miracles qu’elle était capable de faire avec lui. Ce qu’elle le rendait capable de faire juste pour qu’elle le regarde avec amour et fierté. L’avenir était incertain comme elle n’avait pas manqué de le rappeler, mais ils étaient ensemble et ils s’aimaient, c’était là une certitude à laquelle il pouvait se raccrocher.

Il profita un instant de l’étreinte qu’elle lui offrait et à son contact, il se sentit à nouveau envahi par la même ardeur qu’au moment où son regard s’était posé pour la première fois sur elle après leur séparation. Il s’écarta légèrement, assez pour pouvoir prendre son visage entre ses deux mains, puis s’approcha à nouveau pour l’embrasser. “Qu’est-ce que j’ai fait aux Anciens pour mériter une épouse comme toi Marianne ?” demanda-t-il ensuite, secouant légèrement son visage tant il peinait parfois à y croire. Elle était un cadeau du ciel pour lui. Celle qu’il avait attendu de trouver toute sa vie. “Je ne te laisserais pas tomber d’accord ? Je serais là pour toi, je serais là pour lui.” dit-il avec un mouvement de menton vers son ventre. “Tu vas survivre, parce que je t’aime. Nous nous sommes trouvés, je me suis perdu, mais je te suis revenu, n’est-ce pas ? Maintenant la vie ne nous séparera plus avant des dizaines et des dizaines d’années. C’est ce que je veux. Mourir aussi vieux que le Tardif lorsque son heure aura sonnée, à tes côtés, avec notre famille, heureuse à Castel-Bois. Je ferais tout ce que je pourrais dans ce sens là, je t’en fais la promesse. Au même titre que les promesses faites devant les Nouveaux et les Anciens le jour de notre mariage.” Il fit une petite pause pour reprendre son souffle, son coeur toujours battant à une allure déraisonnable. “Et ce petit sera forcément fort. Parce que tu dis qu’il pourrait hériter de la mienne, mais s’il hérite de la tienne, nous serons tout aussi chanceux. Il aura l’honneur des Nerbosc, et la bienveillance des Harlton, tu m’entends ? Il sera chanceux parce qu’il t’aura pour mère et il ne pourra qu’être quelqu’un de bien avec une telle personne responsable de son éducation… J’apprendrais avec toi, nous ferons cela ensemble je te le promets. Tous les trois.” Une main glissa finalement de son visage vers la courbe de son ventre qu’il reconnaissait déjà comme familière. “Je l’aime déjà… As-tu déjà une idée de si c’est une fille ou un garçon ?” demanda-t-il d’une voix curieuse comme un gamin, se rappelant de sa mère qui lui disait toujours savoir s'il allait avoir un petit frère ou une petite sœur, avant même que le mestre n'ait établi sa supposition. L’image se concrétisait dans son esprit et il était prêt à se projeter. Il avait hâte de faire sa connaissance même, maintenant. Marianne venait de lui donner le sentiment qu’il était capable de tout affronter et il ne comptait pas la décevoir, pas après ce qu’il lui avait déjà fait traverser. “Et surtout, je t’aime plus que tout…” Après une dernière caresse, il remonta à nouveau sa main vers son visage pour l’embrasser avec une passion débordante.

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Lucianne


« Corneilla | 302, lune 4, début de semaine 1 »

Leurs bien être se fondaient l’un dans l’autre, dans cette complicité et cette tendresse qui grandissait encore et encore. Leurs retrouvailles leur appartenait entièrement, les confinait un peu plus dans ce monde qu’ils avaient su construire à deux. Un monde dans lequel les frontières, bien que insidieuses pendant quelques lunes, n’avaient plus leur place. Leurs cœurs savaient se répondre de telle manière qu’ils savaient pertinemment que leur foyer se trouvait juste là. Dans ces gestes qu’ils continuaient de s’offrir, dans ce soutien qu’ils se confiaient l’un à l’autre sans aucune retenue. L’oxygène leur revenait, reprenait de ce droit si naturel de s’engouffrer dans leurs êtres pour qu’ensemble ils puissent respirer. Le regard de la jeune fille ne pouvait s détacher du visage de son époux. De l’ensemble de ses traits qui lui prouvaient de maintes manières combien il appréciait la retrouver. Aucun mot n’était nécessaire en cet instant pour qu’elle puisse ressentir cet amour qu’il lui portait, elle le comprenait alors qu’elle en ressentait exactement les mêmes émotions et qu’elle ne désirait plus le quitter. La légèreté avait repris sa place de plein droit, alors qu’ils franchissaient un peu plus cette distance qu’ils laissaient derrière eux. Leur proximité se rapprochait aussi bien physiquement que par l’écoute mutuelle de leurs propres cœurs. Et l’émoi qui en découlait valait ce tout dans lequel Marianne se noyait sans craindre de perdre haleine. Parce qu’elle se trouvait dans ses bras, parce qu’elle se savait chez elle, mais surtout parce qu’elle l’aimait plus que tout. Ses sourires ne pouvaient plus se détacher de sur ses lèvres, du moins le pensait-elle pendant ce temps, alors que Lucas perdait son regard envoûtant dans le sien. Elle brûlait de l’intérieur et sa peau n’était qu’un pâle reflet de cette ivresse dans laquelle il savait la plonger. Elle désirait tant arrêter le temps, le suspendre pour plusieurs jours dans l’espoir de préserver cet épanouissement naturel et ô combien rassurant. Il lui semblait reconnaître ce regard là. Cette force qu’il avait su lui délivrer et lui confier au-delà de ce passé douloureux. Ils n’étaient qu’eux-mêmes tout simplement. Juste Lucas et Marianne sans que les éléments extérieurs n’en viennent à les distraire de cette vérité et ce bien être qu’ils partageaient. L’émotion n’en devenait que plus vive, à même de poursuivre leurs intentions d’en profiter davantage, de connaître cet émoi qu’ils savaient vivre ensemble par le biais des ce tout qu’ils fondaient. Néanmoins la retenue et le doute en vinrent à apposer une certaine réserve, voire même une angoisse dans ce qui aurait du être une joyeuseté nouvelle. Et déjà, la culpabilité en vint à se frayer un chemin, à pénétrer de façon perfide dans cette intimité pour tenter de les isoler à nouveau. Mais c’était sans compter le caractère téméraire de la jeune épouse, qui, ne désirait en rien perdre tout ce qu’ils construisaient. Lucas méritait tout selon elle, ce bonheur dans lequel il avait le droit de s’y épanouir pour simplement profiter de ce que la vie avait à lui offrir. Il n’avait que trop souffert par sa captivité, mais également par les déceptions devant lesquelles il avait eu à se confronter. Voilà pourquoi, Marianne était prête à se battre. Résolue à ne pas perdre cette bataille, tant la victoire de son époux lui était primordiale. Jamais, elle ne pourrait le laisser croire en quelques déceptions qu’il puisse lui imposer. Tout comme, elle se refusait de laisser quiconque induire cette idée dans son esprit. Lucas était et serait pour toujours l’image de l’espoir, de la force et de l’honneur. Peu importe ses doutes, peu importe ses erreurs, il détenait dans son cœur cette clé à même de s’ouvrir au monde et d’y participer pour instaurer la paix. Celle-là même qu’il avait su lui apprendre avant qu’ils ne s’épousent, celle-là même qu’il continuait à lui partager sous les secrets de cette confiance qu’il lui confiait et qu’elle préservait contre elle. Sa main lui serait toujours tendue, alors que la fierté gonflerait un peu plus son cœur dès lors qu’elle le retrouverait.

Ce fut dans cette attention et ce désir de lui prouver combien son Amour lui était dévoué que la jeune fille s’enquit de le rassurer. Appréciant ses confidences, tant ces dernières prouvaient à quel point il lui faisait confiance, l’épouse sentit les remords reprendre le dessus alors que ses intentions s’imposaient à elle comme de nouvelles erreurs qu’elle aurait pu éviter. Un corbeau aurait été surement bien avisé, si elle avait réussi à taire son élan heureux à ce moment là. Ainsi aurait-elle pu le préserver de cet état, de cette incertitude dans laquelle il se tourmentait. Mais rapidement, ce qu’elle avait jugé comme une erreur se retrouva rassurée par la réponse hâtive de son époux. La rassurant, par ce biais, de cet instant qu’elle avait voulu partager avec lui. Cela éveilla un peu plus les ardeurs de son cœur, alors que sa main se plaisait à enlacer ses doigts entre les siens de manière à le remercier de ses intentions. Pendant quelques secondes, la jeune fille tût ses dires, afin de pouvoir détailler la manière dont le regard du chevalier appréhendait la boursouflure quelque peu dissimulée au niveau de son ventre. Un mince sourire s’étira sur l’embrasure de ses lèvres, confiant cette bienveillance qu’elle désirait plus que tout enrichir par le biais de leur complicité. Cependant, cet élan se confondit bien rapidement dans celui de ses propres vérités qu’elle désirait lui partager. De ses propres doutes desquels elle plaçait pour la première fois des mots et dont ses propres angoisses savaient la ronger parfois. Ceci, non pas dans le but d’imposer à Lucas une quelconque difficulté supplémentaire, mais bien pour lui prouver qu’elle partageait ses tourments et qu’elle avait foi en l’avenir puisqu’ils étaient ensemble. Ses peurs savaient se taire à mesure que les épreuves lui prouvaient combien leur union était à même de les sauver de tout. La sérénité avait fini par se frayer un chemin, lui permettant de défricher ces embûches et ainsi voir vers cette direction qu’ils avaient dessinée ensemble. Comme elle le lui confiait, elle avait foi en eux et savait pertinemment que leur soutien ne faillirait pas. Pas alors qu’ils contribuaient ensemble à ce tout qu’ils formaient et qu’ils chassaient ces éléments qui auraient pu les faire devenir des étrangers l’un de l’autre. Marianne croyait en Lucas comme elle n’avait jamais osé croire en une personne. Il représentait son propre espoir, celui qui lui donnait la force de continuer chaque jour et d’attendre avec impatience le lendemain pour lui confier à nouveau son amour. Et savoir qu’elle portait son enfant participait à cette volonté d’oser y croire un peu plus. Le monde avait ses tourments, ses épisodes durant lesquels la mélancolie se mêlait au désarroi pour décimer toute bienséance, pourtant, Marianne se raccrochait à ce désir de vouloir le contrer. Parce qu’ils seraient toujours ensemble, peu importe la distance, peu importe les épreuves, leur amour, lui, saurait les rapprocher d’une façon ou d’une autre pour qu’ils puissent avancer ensemble. Et ce dernier se dessinait déjà dans son esprit, dans des images qui veillaient à apaiser ses craintes pour laisser place à la joie. La jeune fille se plaisait à oser songer à la manière dont son époux accueillerait leur enfant, ses sourires qui, n’auraient de cesse que de gonfler son cœur alors que ses intentions veillerait à désirer les protéger tout deux du moindre mal. Elle n’éprouvait aucune difficulté non plus à oser les imaginer jouant dans les couloirs de Castel-Bois ou bien-même ici, à Corneilla. Puis plus tard de surveiller du coin de l’œil les divers apprentissages qu’un père avait à enseigner à son enfant. Elle s’en sentait épanouie voire même fière d’oser envisager de tels scénarios. Tout comme, elle continuait à lui témoigner combien elle l’aimait, par le biais de ces vérités qu’elle n’hésitait pas à lui confier. Sans aucune retenue, l’épouse espérait que les mots de son cœur puissent toucher celui de son chevalier. Lui conférant, d’une certaine manière, sa force, sans en craindre des représailles, mais au contraire, l’invitant à trouver refuge contre elle de manière à ce qu’il puisse s’apaiser. Leur amour était son espoir et elle était prête à le lui répéter autant que nécessaire pour que le jeune homme comprenne qu’elle ne lui en voulait de rien. Seul son propre bonheur comptait et surement entendait-il l’ardeur de son cœur contre sa poitrine alors qu’elle l’accueillait dans ses bras pour une étreinte supplémentaire. Elle avait besoin de son amour et uniquement de cela et elle leur faisait confiance pour savoir qu’ils continueraient à se soutenir durant toute leur existence. Ses bras serrèrent un peu plus l’étreinte qu’elle lui donnait, laissant ainsi l’émotion la submerger pour quelques secondes.

La chaleur n’en devint que plus intense au moment où Lucas s’écarta et commença à prendre son visage entre ses mains. Leurs lèvres scellèrent avec ivresse de ces sentiments qu’ils ressentaient, irradiant l’être de la jeune fille. Ses émeraudes ne tardèrent pas à trouver refuge dans les étoiles éclairées de son époux alors qu’elle pinçait déjà ses lèvres pour en retenir les frémissements de cette intensité. Elle s’apprêta à lui répondre qu’elle était la plus chanceuse des deux à ce sujet tant il était celui qui méritait tout. Mais sa contenance fut trop tardive à lui revenir pour lui en témoigner le moindre mot. Aussi s’empressa t-elle de remonter l’une de ses mains pour caresser doucement sa joue, confiant son regard dans le sien pour profiter encore de leur foyer.  Ses doigts arrêtèrent les mouvements délicats de ses caresses au moment où les yeux du jeune homme se portèrent naturellement vers son ventre. A nouveau, la jeune fille emprisonna ses lèvres mais sa tentative de retenue fut vaine alors que ses yeux s’embuaient sous l’émotion des volontés de Lucas. Sa détermination et son bonheur lui apparaissaient d’une manière naturelle et délicate. Ses espoirs se confondaient avec les siens de la plus belle des façons, alors qu’il lui prouvait combien il était bien celui qu’elle aimait. Jamais elle n’avait douté de lui et en cet instant il la rendait heureuse par ses intentions. Doucement, Marianne se mit à hocher de la tête de manière affirmative alors qu’il lui rappelait lui être revenu. Elle serait allée le chercher n’importe où, jusqu’au bout du monde, si cela avait été nécessaire tant elle ne pouvait concevoir l’avenir sans lui. Et savoir qu’il émettait exactement la même tournure dans ses dires, veillait à rassurer un peu plus son cœur à ce sujet. Pour Lucas, Marianne était à se battre contre le mauvais sort, contre la mauvaise fortune, contre tout, tant elle désirait le rejoindre, le retrouver et pouvoir partager un peu plus de cette éternité qu’ils osaient dessiner. Ses messages trouvèrent rapidement leur place dans son cœur, lui conférant une force supplémentaire pour ainsi partager de ces moments à venir. Leur famille se fondait en ce moment même, dans ces promesses qu’il lui confiait et qu’elle accueillait avec une joie incommensurable. La suite de ses confidences les mena directement vers cette optique. Vers cette famille qu’ils ne tarderaient pas à représenter tous les trois. Un léger rire lui échappa entre deux larmes alors que son époux espérait que leur enfant puisse être doté de l’honneur des Nerbosc et la bienveillance des Harlton. Qui qu’il soit, Marianne savait qu’il serait aimé quel qu’en soit son caractère. Cet être serait forcément une fierté à ses yeux, tant il refléterait tout cet amour que Lucas et elle savaient s’adonner sans retenue. L’intensité de l’instant la rassura davantage encore alors que les promesses de celui qu’elle aimait plus que tout lui témoignaient de ce désir d’apprendre ensemble. De fonder cette famille qui n’aurait de cesse que de les faire grandir tous les deux et les rapprochaient un peu plus encore. Leurs yeux scellèrent cette confiance mutuelle alors que Marianne reprenait doucement ses caresses sur la joue de Lucas. « Je te le promets aussi… » parvint-elle à balbutier avant de laisser l’intensité de l’instant l’envahir et lui faire échapper quelques larmes de bonheur. Mais un nouveau rire vint à s’entrecouper entre deux reniflements devant la hâte de Lucas au sujet du sexe de leur enfant. Rapidement, les doigts de Marianne quittèrent sa joue pour venir se poser délicatement sur sa main. « Qu’il soit une fille ou un garçon, à partir du moment où il est à nous, cela m’importe peu. » rétorqua t-elle dans cet élan de confidence qu’elle préservait. « Est-ce que tu aurais une préférence ? » renchérit-elle alors qu’elle n’avait pas encore osé songer en quoi que ce soit. Pas sans Lucas. Elle avait besoin de lui pour oser se projeter dans l’avenir également. Et, elle avait tellement voulu cacher sa grossesse pour qu’il fasse parti des premiers à le savoir qu’elle n’avait pas encore osé voir au-delà de tout cela. Mais cela la rendait d’autant plus heureuse que de savoir qu’ils allaient pouvoir envisager de nouveaux détails ensemble et qu’ils partageraient encore autre chose. Ses aveux résonnèrent en échos dans son cœur et déjà  ses lèvres ne tardèrent pas à retrouver les siennes, désireuses de répondre à cette ardeur qu’il était en train de lui confier. La confinant un peu plus dans ce bonheur qu’ils entretenaient et qu’elle avait l’impression de retrouver à peine. Il lui avait tant manqué. Son cœur l’irradiait de la plus belle des manières alors que ses mains cherchaient à lui prodiguer de nouvelles caresses. Poussant un peu plus l’intensité de cet échange, désireuses de prolonger ces retrouvailles desquelles elle ne voulait plus se défaire. « Qu’est-ce que j’ai fais aux Sept pour mériter un époux comme toi Lucas ? » la questionna t-il entre deux baisers pour reprendre exactement les mêmes mots qu’il avait employé pour elle. Elle ne le savait pas, néanmoins elle priait n’importe quel dieux afin de les remercier de cette vie qu’ils leurs offraient à tous les deux. Jamais, elle n’aurait cru ressentir de tels sentiments aussi forts. Lucas était devenu son souffle de vie, sa raison même de vivre. « Je te promets à mon tour de me battre pour que rien ni personne ne m’enlève à toi avant des dizaines et des dizaines d’années. » lui confia t-elle avant de l’embrasser avec ardeur, de manière à sceller convenablement cette promesse. « Et je te promets aussi de ne plus monter à cheval jusqu’à ce que l’enfant naisse. » tenta t-elle de placer avec humour pour lui prouver de ses réelles intentions de tout mettre en œuvre pour le bien être de leur futur. Doucement, la jeune fille remonta sa main afin de chasser l’humidité de sous ses yeux et renifla pour quelques fois de plus tout en reprenant. « Car oui… j’ai fais le voyage sur Grispoil, ce qui nous a retardé j’en conviens et m’en excuse une fois encore. Cependant, grâce à cela et comme je te l’ai annoncé plus tôt, nous avons pu trouver un nouveau petit résident pour Castel-Bois… » Un sourire ne tarda pas à se joindre à cette histoire alors que ses mains continuaient leurs caresses. « Je l’ai confié à ton serviteur pour qu’il puisse prendre soin de lui, le temps de l’installation. Il s’agit d’un chiot que j’ai prénommé Verpied et avait été abandonné sous un bosquet, j’espère qu’il te plaira. » Cette fois-ci, Marianne se pinça les lèvres non pas pour retenir ses émotions mais bien pour essayer d’appréhender la réaction de son époux à ce sujet. Néanmoins, elle chassa bien vite tout ceci dans l’espoir d’en apprendre cette fois sur Lucas. « Nous avons assez parlé de moi, j’aimerai connaître les détails de ton séjour ici. Comment cela se passe t-il ? As-tu poursuivi tes entraînements avec tes frères ? As-tu participé aux divers préparatifs de la cérémonie à venir ? As-tu pu t’entretenir avec ton père sur divers sujets ? Raconte-moi Lucas. » le somma t-elle alors que ses mains serraient maintenant les siennes et qu’elle l’invitait à se confier à elle.

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« Corneilla | 302, lune 4, début de semaine 1 »

L’espace d’un instant, Lucas se laissa à nouveau avoir à ses doutes et ses angoisses. L’espace d’un instant il était redevenu ce fantôme dont l’esprit était toujours enfermé dans une geôles des Îles de Fer alors que son corps ne faisait que de la figuration dans le Conflans. Une coquille vide dans laquelle se répercutaient toutes sortes d’écho qui ne parvenaient jamais à atteindre leur cible. Et c’est avec un coeur apeuré qu’il avait accueilli la nouvelle de la grossesse de son épouse. Loin de se réjouir comme il en avait rêvé lorsqu’il avait prononcé ses voeux devant les Sept et les Anciens. Il n’avait vu qu’une image d’échec. Lui en train de d’échouer et de décevoir tous ceux qui comptaient sur lui. Marianne dut faire appel à tous ses talents et tout son amour pour lui, pour qu’enfin, il ne sorte de ce tourbillon destructeur et l’entende véritablement. Et puis il avait suffit qu’elle évoque ensuite ses propres doutes à elle pour que sa combativité ne revienne plus forte que jamais. Si sa belle avait peur, il ne pouvait pas laisser cette même émotion le diriger. Elle avait était une telle ancre pour lui, un phare dans la nuit et le brouillard pour retrouver son chemin, le roc sur lequel il s’était appuyé sans relâche depuis sa libération. En évoquant sa propre vulnérabilité, elle avait sonné Lucas, elle lui avait rappelé qu’elle ne pouvait pas être la seule à avoir cette position dans leur couple. Elle pouvait l’être pour lui, mais elle avait besoin qu’il le soit pour elle également. D’ailleurs, l’image du jeune Tavish Cafferen lui était revenu à l’esprit à ce moment. Se rappelant des airs familiers qu’il lui avait trouvé avec Torvald, le premier époux de Marianne, celui dont l’ombre l’avait fait douter pendant longtemps à l’aube de ses sentiments pour la Harlton. Il s’était rappelé de la crainte qu’il avait eu lors de leur voyage en sa compagnie, que Marianne le quitterait éventuellement s’il continuait de la repousser de la sorte, de la tirer vers le bas et d’autres milieux plus sombres, elle si lumineuse pourtant. Cette seule rencontre n’avait pas suffit à le secouer la première fois, il avait fallu cette nuit si spéciale à Lestival, le couple repoussé dans leurs retranchements chacun, pour que cette crainte n’heurte violemment le chevalier et qu’il ne se jette à ses pieds pour la retrouver.

C’est ce même élan qui le guida dans ses anciens appartements à Corneilla. Il ne pouvait pas continuer à être une ombre de la sorte et à se faire si pesant pour Marianne. Il ne pourrait jamais redevenir ce qu’il était avant, cela il l’avait bien compris et il avait commencé à en faire le deuil. Il ne pourrait pas non plus vivre comme s’il n’avait jamais vécu la moitié d’une année prisonnier sur les Îles de Fer, à ignorer chaque jour s’il verrait le suivant. Mais il pouvait tout de même se reconstruire et aller de l’avant, il suffisait pour lui de le vouloir. Il était suffisamment bien entouré et aimé par les siens pour y parvenir. De ça, il s’en était rendu compte en revenant dans la demeure familiale des Nerbosc. Il y avait Marianne évidemment, mais il y avait tous les membres de sa famille et ces amis qu’il s’était trouvé sur la route au fil de ses voyages. Il voulait rendre l’esprit de sa mère fier, il voulait être un bon époux pour Marianne et un bon père pour leur future famille. Peut-être ne serait-elle jamais aussi grande que les Corneille du Conflans comme il l’avait voulu originellement, mais ça n’était pas grave. Même petite, elle serait leur famille, heureuse dans le havre de paix qu’était Castel-Bois, avec des amis du Conflans, du Val et de l’Ouest pour les enrichir plus encore. Alors c’est ce qu’il expliqua à sa femme. Le chevalier de Corneilla venait de se faire des promesses et il souhaitait plus que tout les lui partager et la rassurer de cette façon. Il l’avait entendue et ses paroles ne seraient pas vaines. Il s’était réveillé et il voulait le meilleur pour eux trois. L’émotion qu’il put lire dans les yeux de la belle brune alors qu’il se dévoilait doucement fut la plus belle et la plus douce des réponses. Chacun de ses sourires, chacune de ses inspirations, chacun de ses battements de cils heureux renforçaient un peu plus ses convictions et ses intentions de bien faire. Il se rappelait soudainement ce sentiment d'indestructibilité que Marianne savait réveiller et nourrir en lui. Il n’y avait finalement rien qu’il ne saurait faire pour elle. Elle le rendait capable de déplacer des montagnes. Et c’est sur cette pensée qu’il s’arrêta pour l’embrasser passionnément. Elle avait le don de le faire vibrer comme personne ne l’avait jamais fait auparavant.

Il remarqua alors le reflet d’une larme au coin de son oeil et l’essuya le plus délicatement qu’il le put de son pouce, avant de poser sa main sur sa joue. A nouveau son humeur se disputait entre deux envies, embrasser Marianne jusqu’à en perdre le souffle, ou le perdre en la noyant sous les questions qui fusaient progressivement dans son esprit. Il avait commencé par lui demandé si elle avait une intuition quand au sexe de l’enfant à naître, se rappelant du don de sa propre mère pour savoir ce qu’elle attendait. Mais visiblement, Marianne n’avait pas été graciée du même cadeau. D’ailleurs, peut-être qu’Arwyn ne l’avait eu qu’après ses premières grossesses, son épouse n’avait finalement pas d’éléments de comparaison. Il secoua la tête pas la négative à sa question, un sourire heureux sur ses lèvres. Sa deuxième main quitta finalement le ventre rond de Marianne pour remonter également sur son visage, le prenant ainsi à deux mains. “Peu importe. Tu as raison. C’est le nôtre et c’est tout ce qui compte. Une fille, un garçon, il nous rendra heureux et fiers. Et si on est curieux après sa naissance, on pourra toujours en faire un autre, puis un autre… puis un autre…” Il avait laissé échapper un léger éclat de rire au milieu de ses répétitions. Dans la théorie il avait raison, dans la pratique, sa remarque tenait plus d’une plaisanterie qu’autre chose. Qu’ils survivent déjà à un enfant, comme il lui avait fait part de ses doutes un peu plus tôt, un nourrisson à la fois serait bien assez pour ses angoisses et la pression qui subsistait malgré son enthousiasme. Un enfant était une chose sérieuse malgré tout. Il déposa un nouveau baiser, léger, sur ses lèvres. “Est-ce que quelqu’un d’autre est au courant ?” finit-il par demander d’une voix simplement curieuse. Il voulait savoir de qui il pouvait attendre des félicitations, et à qui il devrait l’annoncer fièrement plutôt. D’ailleurs, peut-être que Marianne voudrait attendre finalement, la grossesse était encore relativement récente et l’hiver était là comme les Stark se plaisaient à l’annoncer.

C’est par un nouveau baiser, plus fougueux cette fois-ci qu’il répondit à sa question. Il était loin d’être ce qu’elle méritait, pas encore. Elle au contraire… Alors il n’y avait nul besoin de répondre. Parce qu’il connaissait son épouse et qu’elle ne le croirait pas, parce qu’il s’était déjà essayé à l’exercice tellement de fois, même quotidiennement au début de leur relation, une fois les fiançailles officielles, jusqu’à son triste départ pour Salvemer. Mais peut-être que s’il arrivait à retrouver la lumière de manière plus constante, alors verrait-elle tout ce qu’elle avait su faire pour lui. C’était son espoir à présent, plutôt que des mots qu’elle refusait d’entendre. Elle le verrait de ses propres yeux. Et en attendant, c’était à travers ses lèvres qu’il lui exprimait tout son amour et toute sa gratitude. “Tu me le promets ?” demanda-t-il en haussant un sourcil amusé alors qu’elle lui promettait de ne plus monter à cheval. “Même si un enfant appel au secours à l’aide et que tu es la seule personne à pouvoir l’aider et qu’un cheval est disponible à tes côtés et te permettrait d’aider l’enfant plus vite ?” Poursuivit-il avec taquinerie. Il s’apprêtait ensuite à la questionner à nouveau sur cette histoire de famille poilue, lorsque Marianne revint d’elle-même sur le sujet, lui expliquant qu’elle avait trouvé un nouveau membre pour les Harlton sur les routes du Conflans. Ses mains lachèrent les joues de Marianne pour descendre affectueusement le long de ses bras pour retrouver ses mains à elle, nouant ses doigts autour des siens. “Verpied ?” prononça-t-il à son tour pour s’imprégner de cette nouvelle réalité. “S’il a su t’amadouer et trouver une place dans ton coeur, je suis certain que je l’aimerais aussi. Nous n’avons jamais vraiment eu d’animaux à Corneilla, je suis heureux de savoir que cela sera différent pour Castel-Bois. Et puis Verpied ne sera pas bien plus âgé que notre futur petit Harlton, et j’imagine que cela les rendra heureux aussi bien l’un que l’autre ?” Après tout, il avait pu constater de ses propres yeux le liens entre les enfants Stark et leurs sombreloups. Un chien à Castel-Bois apporterait une vie supplémentaire qu’il lui plaisait déjà d’imaginer.

Il s’appêtait à lui poser une nouvelle question sur sa grossesse, sa santé lorsque Marianne le devançat pour le questionner sur son séjour. Il lâche finalement une de ses mains pour faire un geste évasif avant de retrouver la chaleur de ses doigts. “Je n’ai pas vraiment envie de parler des quelques entraînements partagés avec Brynden, ou du nombre de siège que nous avons dû rassembler pour garnir la grande salle Marianne… Mon père m’a un peu parlé de certains de ses projets, notamment une union entre notre famille et le Val d’Arryn dont il avait commencé la discussion lors du tournois de Lestival… mais son attention est surtout focalisée sur le mariage, nous verrons après cela ce que je pourrais faire pour l’aider… hormis un voyage dans le Val avec Mya si tout se passe comme il le souhaite à l’arrivée du convoi valois… Je veux plutôt savoir comment tu te sens ? La grossesse ne te fatigue-t-elle pas trop ? As-tu fait prévenir le mestre pour qu’il puisse surveiller ton état durant ton séjour à Corneilla ? A quel point je t’ai manqué ?” ajouta-t-il finalement après une petite pause en passant doucement ses bras, toujours en tenant les mains de Marianne dans les siennes, derrière son dos pour s’approcher et l’embrasser à nouveau.

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Lucianne


« Corneilla | 302, lune 4, début de semaine 1 »

Le temps s’était suspendu pour quelques minutes, l’espoir que ces dernières s’étendent un peu plus grandissait à chacune des inspirations tenues par la jeune fille. Lucas lui avait tant manqué. Son cœur se plaisait à redécouvrir chacune des parcelles de son visage, le moindre détail de son regard, mais surtout l’allure de son sourire qui était parvenu à s’élargir au fur et à mesure que les doutes s’évanouissaient. L’aspect que revêtait l’idée de leur famille à venir n’avait de cesse que d’enrichir un peu plus les élans amoureux de la jeune fille. Lui conférant des pensées derrière lesquelles elle désirait se perdre pour toujours tant elle concevait le bonheur par ce biais. Le meilleur lui donnait un goût d’assurance alors que les volontés de son époux lui prouvaient combien elle le chérissait et il la rendait fière. Leurs doigts s’entremêlant un peu plus encore, désireux de ne plus se lâcher, leurs regards n’ayant de cesse que de couvrir l’autre de cette protection et cette confiance infinie qu’ils s’adonnaient, leurs confessions se mêlant l’une à l’autre pour ainsi se prouver que leur union dépasserait les difficultés. Ils en avaient eu l’exemple par le passé par plusieurs reprises. Marianne avait foi en Lucas, en sa perception d’appréhender l’avenir et le monde dans lequel il se mouvait. Elle le connaissait assez aujourd’hui pour lui reconnaître un courage dont il ne soupçonnait pas l’ampleur pour lui confier sa propre vie. Il était son souffle de vie, la raison même qui la poussait à se lever le matin, juste pour apercevoir l’un de ses sourires, juste pour être témoin de ce que l’espoir était à même d’offrir : sa bonté. Alors, elle lui pardonnait et lui pardonnerait toujours tout. De ses moindres tracas, jusqu’à ses colères qui l’emportaient parfois au détriment du reste. Parce que même ses détails là faisaient parties intégrantes de lui et qu’elles n’enlevaient en rien l’amour qu’elle lui portait. Au contraire, les moindres de ses réactions lui prouvaient à quel point il restait qui il était. Lucas ne changeait pas, il résistait à chacun des appels de ses doutes, luttant de toutes ses forces pour essayer de les repousser au plus loin de lui. Marianne en était témoin au quotidien, comme elle venait de l’être il y avait seulement quelques secondes, et c’était de cela dont elle était le plus fière. Parce qu’il gagnait un peu plus à chaque, que sa bataille s’amoindrissait dès lors qu’il lui revenait. Elle était prête à l’aider encore et encore pour qu’il y parvienne, juste pour l’accueillir une fois de plus dans ses bras, juste pour sentir cette chaleur dans laquelle elle se confinait à chaque fois qu’ils fondaient leur foyer. Juste pour le voir heureux. A mesure que les secondes se déclinaient, il lui semblait apercevoir un peu plus cet allié. Cet ami qu’ils avaient réussir à découvrir au fil des lunes et duquel ils n’en ressortaient que plus grands. Ensemble, ils appréhendaient ce nouveau eux. Cette famille qu’ils allaient fonder et avec laquelle ils apprendraient. Le moindre mal disparaissait sous cette oraison, parce que les images qu’ils confectionnaient étaient en train de prendre le dessus sur tout le reste. Les souvenirs grandiraient alors que les années les rapprocheraient un peu plus et leur délivreraient des messages desquels ils oseraient voir le meilleur. Ils seraient ensemble, toujours tous les deux, même si la distance viendrait forcément à les séparer, leurs cœurs, eux ne le seraient pas. Plus les messages allaient de pairs avec ces belles visions de l’avenir et plus l’émoi de la jeune fille grandissait au point que son cœur se portait aux coins de ses yeux. Ses mains désiraient un peu plus maintenir ce contact avec ses doigts marqués par les années d’apprentissage à l’épée. Et la chaleur qui s’en dégageait veillait à la maintenir dans ce bonheur partagé. Les jours de séparation n’en devenaient qu’un lointain souvenir, qu’un oubli qu’elle laissait pour simplement profiter de l’instant présent, comme il le lui avait appris.

Et de cet instant se découvrait doucement l’impatience du père en devenir. Amusant doucement la situation, veillant à rassurer un peu plus le cœur de la jeune fille quant à cette famille qu’ils fondaient déjà. Certes, Marianne avait beaucoup à apprendre au sujet d’une grossesse, mais une chose lui était certaine : que l’enfant soit une fille ou un garçon, elle l’aimerait autant qu’il lui serait possible de le faire. Parce que cet être en devenir représentait aussi bien Lucas. Une part entière de l’amour de sa vie et duquel elle savait déjà qu’il en représenterait une perfection à part entière. Parce qu’il aurait de son espoir, de sa bravoure, de son honneur, de son cœur qui reflétait une bienveillance et une justice sans pareille. Rien que d’envisager cette idée ravivait encore plus les ardeurs de son cœur alors que les témoignages de son époux allaient de pairs avec les siens. Sa réponse ne tarda pas à la faire rire à son tour. Suivant ainsi les volontés familiales qu’il voulait créer avec elle. Marianne avait toujours su que Lucas désirait une famille nombreuse et elle le retrouvait dans cette remarque. Dans ce désir de pouvoir ressembler à ce que Arwyn et Tytos avaient pu représenter pour lui : des parents unis, amoureux l’un de l’autre pour toujours. « Il va falloir que tu me partages un peu. » s’amusa t-elle à son tour tout en suivant les rythmes du rire de son chevalier. Tous les deux ne tardèrent pas à retrouver un peu de ce calme enivrant, grâce auquel ils se retrouvaient à nouveau. Le sourire de la jeune fille demeurait intact à mesure que ses yeux couvraient une fois de plus ce visage qui lui avait tant manqué. La curiosité de Lucas ne tarda pas à la ramener à quelques semaines en arrière, au moment où ses propres doutes furent révélés à sa cousine, qui, interpréta ces derniers sous des remarques qui lui étaient propres mais qui avaient eu raison de tout cela. « J’aurai aimé que tu sois le seul au courant de cette nouvelle… » commença t-elle à rétorquer doucement tout en levant le doute sur les personnes témoins de sa grossesse. « Azilys a rejoint Castel-Bois quelques jours à peine après ton départ et m’ayant découverte sous un mauvais jour, c’est elle qui a émis la possibilité de ma grossesse. Je n’ai pas voulu la croire au début mais tu connais son caractère… » elle marqua une pause pour appuyer ses dires et lancer un regard empli de sous-entendus à son époux. « Elle a tenu à ce que je consulte le mestre qui a confirmé la nouvelle. Tu te doutes également que Roadney est au courant et probablement les deux hommes qui nous ont accompagnés pour le trajet aussi. » Un mince sourire étira doucement l’embrasure de ses lèvres alors qu’elle cherchait à comprendre la réaction de son époux. « Je n’ai informé personne d’autre tant je désirai te l’apprendre par moi-même et peut-être devrions-nous attendre que les festivités pour le mariage de ton frère soient terminées pour l’officialiser ? » émit-elle de sa voix timide alors qu’elle ne désirait en rien attirer l’attention là où cette dernière devait s’orienter vers Hoster et Sansa. Puis, finalement, les gênes occasionnées par cette confession s’envolèrent sous les élans amoureux qu’ils entretenaient. Partageant de ces baisers desquels elle s’abreuvait sans retenue, le cœur de la jeune fille répondait volontiers aux attentes de son chevalier alors qu’elle se trouvait chanceuse d’être son épouse. Son épanouissement grandissait à mesure qu’elle percevait avec fierté, la manière dont Lucas se retrouvait. A même de lui accorder de cet amour qu’elle lui confiait au quotidien, elle se retrouvait en lui dans chacun de ses gestes. Prête à lui tendre la main dès lors qu’il éprouverait le besoin de se sentir soutenu, mais surtout prête à saisir la sienne à chaque instant. Si elle était devenue celle qu’elle était aujourd’hui, ce n’était autre que grâce à lui. Grâce à ses croyances et ses encouragements qu’il avait su lui donner à un moment où elle en avait le plus besoin, grâce à ce bonheur qu’il lui accordait aujourd’hui et qu’elle désirait tant lui rendre pour qu’il se sente exactement comme elle. Leur séparation avait eu un impact sur eux, et leurs retrouvailles étaient si fortes que toutes les promesses étaient bonnes à se rappeler combien elle l’aimait. Raison pour laquelle, elle lui témoigna à son tour de son propre désir de ne plus monter à cheval. Parce qu’elle prenait conscience des dangers qu’elle aurait pu encourir au cours de ce trajet, mais surtout de la peine qu’elle aurait pu lui infliger. Jamais plus, elle ne prendrait un tel risque. Enfin… peut être pas devant le scénario qu’il lui décrivait avec ce ton amusé et qui la fit grimacer sous cette même émotion. « D’accord… tu m’as eu… sauf pour cette situation alors. » s’amusa t-elle à son tour avant de pincer sa lèvre inférieure pour ne pas rire de plus belle. Lucas la connaissait par cœur lui aussi et savait qu’elle ne pouvait s’empêcher d’aider son prochain.

C’est d’ailleurs ce qui l’amena à revenir sur le sujet de ce chiot qu’ils avaient trouvé sur le chemin. Appréhendant la moindre des réactions de son époux à son sujet, Marianne lui expliqua la manière dont leurs routes avaient pu se croiser, mais surtout lui témoigna une fois de plus à quel point il lui était impossible de laisser une âme en peine. « Verpied oui. » répéta t-elle à la suite de son chevalier pour lui confirmer ce nom qui pouvait paraître comme assez original. Puis sa réaction veilla à maintenir un peu plus son sourire alors qu’il l’acceptait à son tour. Et les descriptions qu’il lui donnait veillèrent à insuffler une nouvelle vague de chaleur à son cœur. « Je n’avais pas envisagé cela sous cette vision. Mais maintenant que tu le dis, cela ne pourra être qu’un plus pour notre enfant. » Il n’était pas né que sans le vouloir ce dernier avait déjà un ami. Et cela ravissait le cœur de la jeune fille qui s’empressa de caresser doucement  la joue du chevalier. Elle désirait tant connaître les détails de son séjour à Corneilla, savoir comment il se sentait ici, reconnaître en lui des émotions dont elle savait qu’il partageait avec ses frères. Voilà les raisons pour lesquelles elle laissa sa curiosité prendre le dessus sur le reste, s’oubliant pour simplement ne penser qu’à lui. Marianne en avait besoin au fond d’elle. Et rapidement son époux lui confia certains détails. Certaines habitudes qui veillèrent à accompagner ses confessions par des sourires encourageants. Fière de ce qu’elle apprenait, elle le reconnaissait. Elle voyait en lui ce frère qu’il avait toujours été pour les siens et ce fils que Tytos Nerbosc devait prendre plaisir à retrouver aussi.  Même si il restait évasif, l’épouse maintenait un peu plus les mains de son époux, laissant ainsi témoigner sa bonté et son propre espoir à son égard. Sa fierté de le savoir à nouveau sur ce chemin qu’il avait toujours emprunté et qui le menait vers la paix envers lui-même. « Je suis contente d’apprendre que tout se passe bien ici et que tu as retrouvé ta place. » lui confia t-elle avant de porter sa main à ses lèvres pour lui faire part de sa joie. Et rapidement, son regard se porta en direction du ciel alors qu’il désirait en savoir un peu plus sur sa santé à elle. Cela lui arracha un léger rire, lui rappelant combien elle avait pu inquiéter Roadney également. « Je me sens bien. » débuta t-elle sur ce même ton qu’elle avait eu à adopter pendant le voyage pour rassurer ses accompagnants. « Certains moments moins que d’autres, je le confesse. Je suis fatiguée comme doivent surement l’être toutes les femmes portant un enfant. Il m’arrive de ne plus me soutenir, parfois, mais les vertiges finissent par s’estomper quelques minutes plus tard. » Un mince sourire revint à ses lèvres alors que sa main continuait à effectuer des caresses tendres le long de la joue de Lucas. « Tout va bien, Lucas. » voulut-elle le rassurer avant de se laisser prendre à cette complicité qu’il était en train d’établir. Les mains derrière son dos, la jeune fille se prêta à ses retrouvailles qui ne tardèrent pas à ramener l’émoi et son désir aux devants de ses attitudes. « Tu m’as manqué… » commença t-elle à s’amuser à son tour en pinçant sa lèvre inférieure pour retenir son désir d’apposer fougueusement ses lèvres contre les siennes. « … autant que la lumière manque au jour, que la lune manque à la nuit… » n’y tenant plus, la jeune fille se laissa aller à ses intentions et finit par répondre à l’appel de ce baiser qu’elle désirait lui offrir. « … autant que je ne pouvais plus respirer sans toi et que l’âtre ne me réchauffait pas autant que ton souffle sur ma peau … » délassant ses doigts autour de ceux du jeune homme, la jeune fille s’empressa de ramener ses mains derrière la nuque de Lucas pour rapprocher plus encore la proximité et laisser ses pulsions prendre le dessus. Ils avaient besoin de se retrouver de cette manière également, de pouvoir effacer leurs nuits d’absences pour mieux se rappeler qu’ensemble ils se libéraient.

FIN
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