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[FB] The women of House Greyjoy {Alana}

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The women
of House Greyjoy


« Pyk | 301, lune 11 »

Asha était installée nonchalamment dans les appartements de sa mère à Pyk. Avachie dans le large fauteuil, une jambe suspendue sur l’accoudoir, elle était occupée à couper une pomme, observant d’un oeil distrait Alannys et la petite Halena. Les rapports entre la mère et la fille Greyjoy n’étaient pas des plus simples parce qu’elles s’avéraient très différentes. Chacune souhaitant que l’autre lui ressemble un peu plus, tout en sachant que la cause était finalement impossible. C’était probablement pour cette raison que chaque fois, Asha ne pouvait pas s’éterniser dans la demeure de son père, parce que les remarques de sa mère finissait toujours par jouer avec ses nerfs et elle n’avait aucune patiences pour elles. La Greyjoy préférait ainsi s’absenter quelques jours, plutôt que de tenir des propos qu’elle pourrait regretter un jour. Parce que malgré ces différences manifestes entre la née Harloi et sa fille unique, l’amour de l’une pour l’autre était tout aussi évident et authentique. Et il était plaisant pour l’héritière de Balon de voir sa mère si épanouie par le retour de Theon mais surtout la naissance de la petite Halena. Mais Asha prenait grand soin à ne pas la regarder avec trop d'insistance, ou ne pas trop s’approcher de sa nièce lorsque sa mère était présente, pour ne pas susciter des remarques sur son éventuel mariage ou son éventuelle descendance. Alannys ne parvenait pas à comprendre que si Asha était capable d’apprécier les enfants des autres, de prendre des gens sous son aile et de les materner d’une certaine façon, elle n’avait aucune envie d’enfanter. Si Qarl lui donnait parfois des envies de mariage, on ne pouvait pas en dire autant de la grossesse et de la maternité. Ca n’était pas un rôle fait pour elle et elle en avait la conviction depuis des années déjà.

L’arrivée d’un servant vint momentanément troubler l’harmonie du trio féminin. “M’dame Alannys ? On vous fait d’mander en bas…” annonça alors le vieux Roan d’un air désolé. Alannys se redressa alors, un air curieux sur le visage. Asha pouvait deviner que sa mère hésitait. Depuis qu’elle était revenue à Pyk, elle avait à nouveau embrassé son rôle pleinement, plus encore depuis qu’elle était officiellement la Reine des Îles de Fer. Son regard se posa sur sa petite-fille puis sur sa fille. “Je te la confie Asha ?” demanda-t-elle d’une voix qui trahissait son appréhension. Cela amusa cette dernière qui lui répondit avec un éclat de rire. “Va, j’vais pas manger ma nièce favorite.” Néanmoins, cette réaction de la part de sa mère suscita quelques questions chez elle. Pourquoi ne se réjouissait-elle pas de la laisser en compagnie d’Halena ? Ou peut-être Alana avait-elle donné quelques consignes à sa belle-mère et c’était vis à vis d’elle que la gêne de la Reine était apparue ? “Je peux faire prévenir Alana si tu veux. Elle aura peut-être terminé ce qui la retenait et…” La capitaine du Vent Noir se leva de son fauteuil pour rejoindre le tapis proche du feu de cheminée où Alannys était installée l’instant d’avant aux côtés de la bambine, comme pour montrer sa bonne foi. Elle agita sa main vers la porte pour inciter sa mère à suivre le vieux Roan. “Comme tu veux, on t’attend là nous, hein ?” Elle attrapa Halena dans le bras pour la caler contre son flanc et agiter son petit bras en direction d’Alannys, tirant un gazouilli satisfait de l’enfant.

Dès qu’Alannys eut tourné les talons, Asha reposa Halena sur le moelleux du tapis, entre ses jouets de bois et s’installa en tailleur face à elle. “T’attendais qu’ça hein ? D’te retrouver avec ta tatie préférée ? ‘Sont barbants les autres vieux tu m’diras aussi !” lui dit-elle avec un air malicieux, ce à quoi la petite répondit par un cri strident d’excitation. “Ahah, tu donnes d’jà bien la voix. Tu m’plais !” Et Asha resta ainsi assise un long moment, à discuter avec sa nièce, à lui présenter certains jouer, à critiquer certaines personnes du château, cherchant les balbutiements approbateurs de la petite princesse. Et alors qu’elle s’était remise à couper sa pomme en petit bouts pour partager avec la gourmande, elle remarqua l’intérêt que portait Halena sur son couteau. Les flammes de la cheminée venaient se refléter dans le métal de sa lame et projeter des lueurs un peu partout dans la pièce. Asha se mit donc à mouvoir doucement le couteau sous les yeux de sa nièce, qui n’en perdait pas une miette. “Et un intérêt tout aussi certain pour les armes ! Une vraie Greyjoy ma p’tite.” C’est alors qu’Asha entendit la porte de la pièce s’ouvrir et vit le bas d’une robe qui ne pouvait être que celle d’Alana. Elle en profita pour ajouter alors, regardant Halena droit dans les yeux, alors que ses petites mains potelées se tendaient vers son couteau. “Dès qu’tu s’ras un peu plus stables sur tes jambes, on pourra commencer à s’entraîner hein ?” La petite princesse n’avait probablement rien compris, pourtant, un nouveau cri enjoué et se mit à battre gaiement de ses mains. “Alana…” dit-elle finalement en relevant un visage satisfait en direction de sa belle-soeur qui n’avait pas pu rater sa dernière promesse, pour la saluer.
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« The women of house Greyjoy »
Lune 11, An 301


Alana refermait la lettre de sa mère après avoir pris connaissance des dernières nouvelles qu’elle lui envoyait de Volmark.  La jeune femme vivait à Pyk depuis plus de deux ans et avait rapidement pris ses marques sur cette nouvelle île et au sein du château, où elle élevait Halena, première née de son union avec Theon. Cependant, même si sa nouvelle vie avec la famille qu’elle construisait était à Pyk, elle prenait toujours des nouvelles de Volmark, écrivant à sa mère et à ses deux frères. Elle était très proche de Maron et appréciait pouvoir lui rendre visite ou l’accueillir à Pyk de temps à autre. C’était l’avantage sur les îles de fer ; on n’était jamais vraiment très loin de son fief natal, même d’une île à une autre.

La princesse des îles des fer réfléchissait à ce qu’elle allait répondre à sa mère. Quelles étaient les nouvelles ? Et bien, il y avait peut être une nouvelle de taille à mentionner. Mais pour l’heure, Alana n’en avait parlé à personne et elle se devait d’en informer Theon en premier lieu. Cependant, elle ne voulait pas commettre d’erreur. Si elle faisait part de ses soupçons à Theon, il serait sans aucun doute très heureux. Cependant, si ce n’était pas ce qu’elle pensait, il serait inutilement déçu. La Greyjoy aux cheveux blonds préférait  donc attendre encore un peu afin d’être certaine de ne pas faire erreur quand elle l’annoncerait à son époux et de pouvoir ainsi se réjouir pleinement.

En y réfléchissant, Theon aurait pu remarquer que plus de temps que d’ordinaire ne s’était écoulé depuis la dernière fois où Alana avait dû repousser son étreinte à cause de ses saignements. Mais, les hommes ne font guère attention à ce genre de choses, évidemment.

Alana souleva les pans de sa robe pour remonter les marches du château, lettre en main. Lorsqu’on l’avait appelée pour la prévenir de l’arrivée d’un corbeau à son intention, elle avait laissé Halena aux bons soins de sa grand-mère Alannys. L’épouse de Theon passait beaucoup de temps en compagnie de sa belle-mère. Les deux femmes s’entendaient bien et Alana avait sans aucun doute plus de point en commun avec l’Harloi que celle-ci en avait avec sa propre fille, Asha. Elle fut donc pour le moins surprise de croiser Alannys en compagnie d’un serviteur, sans Halena dans ses bras.  Sa belle-mère était digne de confiance et ne laisserait jamais l’héritière de son dernier fils sans surveillance. L’avait-elle laissée en compagnie d’un domestique ? Avant qu’Alana n’ait le temps de poser la question, Alannys la prévint qu’elle avait abandonné Halena à la surveillance d’Asha. Cela n’était pas pour plaire à la princesse mais elle n’allait certainement pas faire des reproches à sa belle-mère.
« Ne vous inquiétez pas, je comprends.  », répondit-elle donc, souriante. « Je vais pouvoir libérer Asha de cette tâche, elle a sans doute d’autres choses à faire. », ajouta Alana. Elle poursuivit sa route après avoir légèrement incliné la tête, par respect pour sa reine.

Asha Greyjoy. Ne pouvait-elle donc pas voguer quelque part, loin d’ici, à bord de son Vent Noir ? Alana n’appréciait jamais autant Pyk que lorsqu’Asha n’y était pas. La sœur de son époux était bien trop différente d’elle. N’était-elle pas d’ailleurs différente de toutes les femmes des îles de fer ? Bien sûr, elle avait permis à Theon de regagner son île natale et sans cela, Alana n'aurait jamais rencontré son mari. Bien sûr, elle avait découvert des îles et mené des batailles. Mais, ça n’enlevait rien au fait qu’elle lui était tout bonnement insupportable et ce pour bien des raisons.

Le sang d’Alana ne fit qu’un tour lorsqu’elle découvrit Asha, un couteau en main, vers lequel sa petite princesse blonde tendait les bras. Etait-elle complètement idiote ? Etait-elle prête à mettre en danger sa nièce uniquement pour la provoquer ?
Dès qu’tu s’ras un peu plus stables sur tes jambes, on pourra commencer à s’entraîner hein ?” , l’avait-elle entendu dire à Halena. Et bien sûr, il fallait qu’Halena applaudisse cette idée qu’elle ne comprenait probablement pas. Comme si Alana laisserait sa fille devenir une deuxième Asha Greyjoy ! Pour qu’elle se fasse violer ou tuer en mer avant d’atteindre ses vingt ans ? Surement pas ! De toute façon, ce ne serait pas à Asha de décider quand et si sa fille se mettrait à s'entraîner, mais à elle et à Theon. Non mais quel toupet !

« Par le Dieu-Noyé, qu’est ce que tu fais ? », s’exclama Alana, en pénétrant dans la pièce, ne prenant même pas le temps de répondre à la salutation hypocrite de sa belle-sœur. D’ordinaire, elle aurait répondu calmement et se serait contenue. Mais là, qu’est ce qui lui prenait ? « Eloigne ça de ma fille, Asha ! », dit-elle. Elle se baissa pour prendre Halena dans ses bras. Evidemment, la petite voyait tout les jours sa mère, et n’avait pas souvent l’occasion de jouer avec sa tante, elle exprima donc son mécontentement, tirant sur quelques mèches des longs cheveux blonds de sa mère, qui s’était accroché à sa robe, alors qu’elle gigotait pour pouvoir redescendre. Alana s’empêcha de grimacer et remit ses cheveux à leur place de sa main libre. « Elle n’a qu’un an ! Veux-tu qu’elle se mette à considérer les couteaux comme des jouets pour qu’elle se blesse ensuite ? » Un accident était vite arrivé. Une seconde d’inattention et Halena pourrait s’emparer d’un couteau sur la table pour s’amuser avec, si Asha lui mettait cela dans la tête. Bon sang, elle ne réfléchissait donc à rien ?
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The women
of House Greyjoy


« Pyk | 301, lune 11 »

Asha offrait un sourire carnassier dont elle seule avait le secret à sa belle-soeur, bien trop heureuse de la retrouver dans une situation qui la contrariait. On ne pouvait pas dire que la Greyjoy était une querelleuse de nature, dans le fond elle n’aspirait qu’à la paix et la prospérité des Îles de Fer par exemple. Mais le Dieu Noyé l’avait faite taquine, avec un esprit vif et une langue cinglante, c’était bien pour qu’elle s’en serve non ? Il n’y avait bien qu’avec son paternel que la Capitaine du Vent Noir faisait un effort pour faire taire ses répliques, bien consciente qu’il ne partageait pas cet humour avec elle. Mais il était vraiment l’unique personne pour laquelle elle prenait des précautions. Du maussade Victarion, au fou Euron, sans oublier sa mère qu’elle aimait tant, il n’y avait personne devant qui Asha se taisait s’il lui venait l’occasion d’envoyer une pique. Il n’y avait donc aucune raison pour que l’épouse de son frère échappe à cette règle. Pas quand ce dernier était probablement sa cible préférée. Pourtant, cette inimitié n’existait pas depuis longtemps entre les deux jeunes femmes Greyjoy. Asha et Alana n’avaient guère passé de temps ensemble par le passé malgré leurs âges rapprochés et l’importante présence de la Seiche sur l’Île des Harloi. Elles s’étaient tout juste aperçu de ça, de là jusqu’au mariage. Elles n’avaient clairement pas les mêmes centres d’intérêts et ne fréquentaient pas les mêmes personnes. Alors lorsque l’ancienne Volmark est entrée dans leur vie, Asha s’est montrée plutôt sur la réserve dans les premiers temps, pour pouvoir cerner sa belle-soeur. Mais il faut dire qu’au moment du mariage, elle était déjà plus préoccupée par son expédition qui devait débuter juste après. Et à son retour, sa priorité avait été de faire le point avec son père et de repartir au plus vite pour compter sur ces nouvelles ressources. Puis son père avait lancé les différentes attaques pour obtenir leur indépendance. Non, elle n’avait pas vraiment eu l’occasion de nouer de sérieux liens durant un moment. Et puis lorsque la vie avait retrouvé un rythme plus calme pour les fer-nés, Asha avait remarqué les regards en coin que le Léviathan lui lançait parfois. Ses lèvres pincées et son regard hautain lorsqu’elle s’adressait à elle, même poliment. Un comportement qui ne laissait rien entendre de bon à la guerrière. Il ne fallait pas être plus malin que la moyenne, une fois qu’on connaissait un peu le personnage pour émettre une hypothèse sur ce comportement : la jalousie et l’envie. Il était clair pour Asha que la Volmark était une jeune femme ambitieuse, aimant le pouvoir et les regards sur elle. De son côté, elle représentait un obstacle sur son parcours pour devenir reine. Elle ne semblait guère apprécier non plus l’attrait de sa belle-soeur pour les choses toutes masculines. Des sujets de désaccord qui amusaient plus que tout la Seiche et qui faisaient qu’elle prenait encore plus de plaisir à provoquer la jolie blonde. Elle portait la furie dans ses yeux comme personne.

Le sourire de la Greyjoy ne disparut pas à l’exclamation d’Alana, au contraire, il perdura et elle soutint son regard. Laissant juste échapper un petit soupir d’exaspération quant au tempérament rabat-joie de la jeune mère. Alors que cette dernière lui intimait de ranger son couteau, elle releva les mains au niveau de ses épaules d’un air innocent et les haussa d’un air maussade. Comme Alana se penchait pour reprendre sa fille dans ses bras, Asha fit tournoyer sa lame avec dextérité, faisant danser quelques reflets sur les murs par la même occasion, et le rangea dans sa ceinture. “J’crois qu’ta mère a oublié qu’elle avait à faire à la championne d’la danse du doigt, hein ?” dit-elle toujours tout sourire à la petite Halena qui rechignait, perchée dans les bras de la née Volmark. Elle offrit ensuite un clin d’oeil à sa nièce lorsque celle ci tira une des longues mèches blondes de sa mère pour exprimer son mécontentement. D’un geste souple, Asha se redressa sur ses deux jambes pour faire face à sa belle-soeur. Elle lâcha un nouveau soupire, perdant cette fois-ci son sourire alors que ses yeux se levaient vers le plafond d’un air exaspéré, pendant qu’Alana lui faisait de nouveaux reproches. Elle plaignait déjà Halena, il ne serait pas facile de grandir comme elle l’entendrait avec une telle mère ! Avec un peu de chance, elle serait toujours là pour contrecarrer un peu dans la balance. “Ugh, comme si les enfants avaient b’soin qu’on leur montre comment faire des bêtises pour qu’elles arrivent ! Ca les attire comme un bâton d’sourcier et un lac !” La Greyjoy sorti finalement son couteau de sa ceinture pour venir le planter avec force dans l’épaisse table en bois. Alannys ne serait pas ravie qu’elle laisse de nouvelles traces. “Elle a bientôt deux ans, et vaut mieux qu’elle sache à quoi elle à faire plutôt qu’de rester dans l’ignorance. C’est là qu’on s’blesse !” Elle pivota et se cala du bout des fesses contre le bord de la table, les bras croisés sur sa taille. “C’pas d’ma faute si elle a l’goût de c’qui brille… T’vas arrêter de porter des colliers de perle maintenant ? Pour être sûre qu’elle les avale pas ?” Demanda-t-elle finalement en retrouvant un léger sourire en coin. Si elle s’attaquait à son goût pour les armes, elle répliquerait en pointant sa vanité.
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« The women of house Greyjoy »
Lune 11, An 301

Aux yeux d’Alana, Asha Greyjoy était probablement la femme la plus insupportable des îles de fer et c’était une mise à l’épreuve constante pour ses nerfs que d’avoir à la côtoyer parfois quotidiennement dans l’enceinte de Pyk. Elle était constamment là, cherchant à provoquer les autres avec ses sourires en coins, ses regards soutenus et ses répliques cinglantes. Elle semblait se croire mieux que tout le monde parce qu’elle était une femme et que malgré cela, elle naviguait à bord de son propre bateau et commandait des hommes. N’était-elle pas d’une insupportable arrogance ? Et dire que la possibilité existait qu’elle obtienne un jour le titre de reine des îles de fer, à la place de Theon, ce qui obligerait Alana à lui jurer fidélité et à incliner la tête en signe de respect lorsqu’elle entrerait dans une pièce. Elle imaginait sans peine le regard avec lequel Asha la toiserait dans un tel moment, avec ce sourire moqueur au coin des lèvres, celui qu’elle semblait arborer presque tout le temps. La Volmark chassa cette horrible pensée de son esprit. Cela n’arriverait pas. Theon récupérerait ses droits. Il avait prouvé sa valeur et il la prouvait encore constamment. C’était à lui d’hériter du titre de son père et non à cette usurpatrice d’Asha, elle y veillerait. Elle haussa les sourcils après que sa belle-sœur eut planté son arme dans la table en bois. « Tu as toujours besoin d’être aussi théâtrale ? », lança-t-elle avant de soupirer. Qu’avait-elle sans cesse à taper du poing sur les tables ou à sortir des armes à tout bout de champs ? Etait-ce un besoin de se faire remarquer davantage ? « Regardez moi, je suis Asha Greyjoy, une femme qui se bat à l’épée et découvre des îles lointaines » Alana lutta contre sa furieuse envie de lever les yeux au ciel. « Ce n’est pas parce que je ne m’amuse pas à mettre un couteau sous le nez de ma fille que je la laisse dans l’ignorance. », reprit-elle plus calmement. En réalité, elle était furieuse, mais il était bien inutile d’offrir à sa belle-sœur le plaisir de cette constatation. L’ouvrage sur lequel elle avait commencé à travailler était posé sur le bord de la fenêtre. Elle le saisit, s’apprêtant à en reprendre la confection afin de montrer à Asha que ces remarques ne la touchaient pas et qu’elle ne perdrait pas son temps avec ces débats inutiles.

La dernière attaque d’Asha n’était pas aussi innocente qu’on pouvait le penser. Alana voyait très bien ce que sa belle-sœur essayait de sous-entendre et cela l’énervait au plus haut point. Elle avait déjà fait l’erreur d’argumenter sur le sujet. Ses cadeaux de mariage n’étaient-ils pas faits pour être portés ? Ce n’était que faire honneur à ceux qui les lui avaient offerts que d’exposer des cadeaux à son cou. Elle n’argumenterait pas cette fois. Cela ne ferait que tendre la perche à Asha pour qu’elle lance un nouvel assaut. De toute façon, elle n’avait pas à se justifier.

« Ecoute moi bien, Asha ; tu auras ton mot à dire dans l’éducation d’un enfant le jour où tu auras porté cet enfant pendant dix lunes en ton sein et que tu lui auras toi-même donné la vie. En attendant, tu peux épargner ta salive et garder tes théories d’éducation pour toi seule. »

En effet, seul Theon et elle décideraient de l’éducation de leur fille. Asha n’avait aucunement le droit de décréter qu’Halena suivrait un entraînement militaire. Cette décision ne lui appartenait pas. Elle avait tendance à croire que tout lui était permis, qu’elle pouvait sans cesse agir comme bon lui semblait, et bien non, qu’elle se détrompe ! Elle n’avait pas de pouvoir décisionnaire sur Halena et elle n’en aurait jamais, si le Dieu-Noyé entendait ses prières.
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The women
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« Pyk | 301, lune 11 »

Si depuis le mariage les relations entre les deux jeunes femmes s’étaient limités à quelques regards peu chaleureux, les mots de travers n’avaient jamais été prononcé en face. Probablement qu’Alana ne se privait pas de se plaindre d’elle à son époux, le propre frère d’Asha, mais pour le moment, elle ne s’y était jamais risquée devant elle ou devant ses parents. De la même manière, Asha ne s’était pas privée de partager à Qarl tout le bien qu’elle pensait de sa belle-soeur, allant même jusqu’à la singer avec ses manières pour faire rire son amant pendant sa convalescence. Mais de la même manière qu’elle, lorsqu’elles s’étaient trouvés en face et en public, la Greyjoy s’était montrée aussi polie et bien élevée qu’elle pouvait l’être en ces circonstances. Cependant, aujourd’hui, quelque chose avait changé puisque la née Volmark décida d’attaquer directement sa belle-soeur. Oh non, il ne s’agissait plus là de sous-entendus, de piques diverses ou de regards noirs qui lui répondaient avec mépris. Non, pour la première fois, Alana venait de critiquer ouvertement Asha, faisant soulever un sourcil à la concernée. Ainsi, le Leviathan ne faisait pas que grogner ? Était-ce bientôt sa morsure qu’elle allait tester ? Asha s’en trouvait à la fois déjà exaspérée d’avance, tant elle ne voulait gâcher son énergie sur cette femme avec laquelle elle n’avait rien en commun. Mais en même temps, elle se retrouvait curieuse de savoir jusqu’où la jeune femme oserait aller avant de se rendre compte qu’elle avait commis une grave erreur. Était-elle simplement stupide et cupide ? Ou était-elle courageuse ? “Pt’être le jour où t’arrêteras d’être une rabat-joie… Mais ç’a pas l’air d’être d’main la veille…” répondit-elle finalement sans attendre. Qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire ce qu’elle faisait de ses lames ? Si elle ne voulait pas la voir, elle n’avait qu’à quitter les appartements d’Alannys. Elle pouvait même quitter Pyk et se rendre à Volmark si elle le voulait ! En prenant Theon avec elle tient. C’est finalement un rire moqueur qui s’échappa des lèvres d’Asha lorsqu’elle répliqua qu’elle ne laissait pas la petite Halena dans l’ignorance… “Bah on dirait pas…” dit-elle entre ses temps en levant à nouveau les yeux au ciel. Il était temps que cette conversation se termine. Tant pis, elle profiterait de sa nièce à un autre moment, puisque clairement le comportement du Leviathan rendait cela tout bonnement impossible. Mais si elle se figurait qu’elle l’empêcherait de passer du temps en sa compagnie, elle se fourrait le doigt dans l’oeil et ce jusqu’au coude ! Halena était une Greyjoy, elle était de son sang, l’avenir de leur famille, avec déjà un tempérament de feu, évidemment qu’Asha comptait faire partie de sa vie !

Cependant, cette dernière ne s’attendait certainement pas à ce que l’autre fer-née franchisse une ligne telle que cell-ci. Alana avait certes parlé d’une voix égale, mais elle n’avait pas du tout employé le bon ton avec sa belle-soeur. Elle avait parlé d’un sujet qui ne la regardait pas et elle s’était mise à lui donner des ordres. Automatiquement, la capitaine du Vent Noir s’était tendue, se redressant de tout son saillant, délaissant l’assise de bois derrière elle. Ses bras s’étaient décroisés et elle s’était penchée vers Alana pour la toiser, le regard plus noir que jamais et les mâchoires serrées. Alana avait beau être plus grande que la Greyjoy de quelques centimètres à peine, le corps d’Asha n’était fait que de muscle et de nerfs, sans compter le volume de sa tignasse indomptable, donnant ainsi l’illusion qu’elle la dominait de peu. “Écoute-moi bien…” siffla-t-elle entre ses dents pour reprendre l’expression de sa belle-sœur. Son index pointait le sol d’un air agacé. “J’crois qu’t’as oublié où t’étais et à qui tu t’adressais ma mignonne.” Elle avait parlé d’un calme tranchant et avait abandonné son sourire narquois. “Tu portes p’t’être le nom d’Greyjoy maint’nant, mais oublie pas ta place. Et surtout, surtout, n't’avise jamais d’me dire c’que j’peux faire ou pas faire. T’es personne pour m’dire ça, d’accord ? L’jour où tu t’appelleras Balon Greyjoy, on en r’parl’ra, en attendant, c’pas l’cas. Si j’ai envie d’dire un truc sur ma nièce, j’le dis. Qu’ça t’plaise ou non, elle est mon sang. Ou t’es en train d’me dire qu’si mon père v’nait à dire que’que chose sur Halena tu lui répondrais d’la même façon peut-être ?” Son sourire était revenu faire une brève apparition avec sa dernière question. Les muscles de ses épaules s’étaient légèrement détendus, mais elle restait sur la défensive. Elle avait mis des coups pour moins que ça. Alana avait la chance de n’être qu’une épouse, elle ne prendrait pas l’avantage sur elle physiquement, pas si elle n’avait pas le choix. Cela ne l’empêchait pas cependant de lui faire croire le contraire avec sa posture menaçante. “Quant à c’qui passe dans mes entrailles lady Alana, c’pas vos affaires, j’suis l’épouse d’personne moi, j’ai pas d’compte à rendre. Ni à toi, ni à personne, c’est clair ?” Asha finit par faire claquer sa langue contre son palais en secouant le visage par la négative. Ca n’est que lorsque son regard se posa sur sa nièce qu’elle se détendit un peu plus. Elle approcha rapidement sa main pour lui tapoter affectueusement le bout du nez, lui offrant un sincère sourire pour désamorcer la lourde atmosphère avant que la gamine ne s’inquiètes.
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« The women of house Greyjoy »
Lune 11, An 301

Oppressante, Asha Greyjoy avait envahi l’espace vital de la princesse blonde. « Ma mignonne », avait-elle dit. Comment se permettait-elle de l’appeler ainsi ? Asha la percevait sans doute comme une petite poupée obsédée par le paraître, mais non, ce n’était pas ce qu’elle était. Certes, elle n’avouait guère son attrait pour les bijoux et les robes qui était secrètement bien présent. Mais, elle n’était pas non plus une idiote écervelée qui n’aspirait qu’à être jolie et à se pavanait au bras de son époux comme un vulgaire trophée ! Alana avait souvent l’impression qu’Asha méprisait tout ce qui ne lui ressemblait pas et cela encourageait sa réticente face aux différences qui existaient entre elle et sa belle-sœur. Alana n’était pas une guerrière, c’est vrai. Elle avait laissé ce rôle à ses frères. Elle était une épouse et une mère et ce n’était pas un rôle aussi simple et dépourvu d’intérêt qu’Asha lui donnait l'impression de penser.

Elle n’arbora pas un regard de défi ou de provocation alors qu'elle écoutait sa belle-soeur lui répondre mais elle ne baissa pas non plus les yeux devant elle. Elle s'y refusait. Halena portait le nom de Greyjoy, certes. Mais elle était du sang de Theon et du sien avant d’être de celui d’Asha. Bien sûr qu’elle ne contredirait pas son beau-père si celui-ci exprimait un avis sur l’éducation de sa petite-fille ! C’était le roi des îles de fer, celui qui avait mené leur peuple à l’indépendance ! Elle lui devait obéissance. Mais, Asha n’était pas son père. Elle était peut-être l’héritière, - pour l’instant-, mais elle n’était pas reine. Alana mourrait d’envie de lui répondre. « Mais, tu n’es pas ton père. Tu n’es pas le seigneur de ce royaume. » et peut-être même d’ajouter « Tu n’as donc rien à me dire à ce sujet. » Il y eut un court silence durant lequel Alana retint ces mots dans sa bouche. Non. Ne fais pas ça, Alana. Ferme la. Elle était en position de faiblesse par rapport à Asha, c’était un fait. Asha était l’héritière et elle n’était que l’épouse de son frère. Cela n’était pas dans ses intérêts de se mettre sa belle-sœur à dos plus que cela n’était déjà le cas en raison de leurs trop grandes différences. Elle devait aussi penser à Theon. Cela le mettrait dans une position délicate. Elle prit une légère inspiration avant de répondre.
« Bien sûr que non. »

« Ca suffit. N’ajoute rien. Tais-toi », se dit-elle alors que milles et une réplique lui traversait l’esprit. L’envie d’ajouter au moins « L’opinion de mon roi est la bienvenue » ou quelque chose de cet ordre là lui chatouillait la langue. Cependant, Asha n’était pas idiote. Elle y décèlerait probablement le sous-entendu qui existait bel et bien dans l’esprit d’Alana. « La sienne est la bienvenue, pas la tienne ». Et il était préférable de ne pas manquer de respect à sa position d’héritière malgré son opinion réelle sur le sujet. Balon avait choisi Asha comme héritière. Exprimer d'une manière ou d'une autre son opposition à cette décision serait indirectement un manque de respect envers son roi. Elle ne pouvait donc donner son véritable avis que dans la plus étroite intimité car elle ne voulait surtout pas descendre dans l'estime de son beau-père, déjà si peu accueillant en apparence.

La princesse des îles de fer trouva la formulation de sa belle-sœur maladroite. Elle haussa les sourcils. Elle n’avait de compte à rendre à personne ? Peut-être aimait-elle le croire, mais quant était-il de son père et de son roi, dans ce cas ? Elle ne devait pas fidélité et loyauté à un époux, certes mais elle n’était pas non plus la reine de ces îles et sa tendance à se comporter comme telle l’exaspérait au plus haut point. Asha se croyait au dessus de tout le monde et de tout parce qu’elle était une femme libre de tout attache, comme il était rare d’en croiser. Elle semblait n’accorder aucune valeur aux sacrifices que faisait une femme en devenant l’épouse d’un seul homme, en le soutenant à travers monts et marées, en portant et en élevant ses enfants. Elle croyait peut-être que cela était un rôle pour les femmes faibles ? Et bien non, ce n’était pas l’avis d’Alana. Il n’y a pas que par les armes qu’un individu peut se montrer fort et on avait autant besoin d’épouses dans la société que de guerriers.

Elle jeta un regard à sa fille, alors qu'elle croisait les bras sous sa poitrine, plus parce qu'elle ne savait pas vraiment quoi en faire que pour montrer son désaccord. Asha avait eu un geste de tendresse envers sa nièce pour que celle-ci ne s'inquiète pas en voyant les deux adultes hausser le ton. Alana compléta ce geste par un sourire plein de douceur qu'elle adressa à sa fille.

«  Quant est-il de ton père dans ce cas ? Ou du Dieu-Noyé ? », demanda Alana. Son ton était calme et elle le voulut sans invectives. Elle n’attendit pas la réponse d’Asha pour poursuivre. « Et je n’ai pas dit le contraire. C’est ta vie et il ne m’appartient pas en effet de te dicter ta conduite. » Comme il ne t’appartient pas de me dicter la mienne, avait-elle envie d’ajouter. Elle s’en abstint. « En revanche, je n’apprécie pas l’idée que tu tentes de semer les choix qui sont les tiens dans la tête de ma fille. Elle est peut-être une Greyjoy, mais elle est avant tout ma fille et celle de ton frère. »

Alana s'était maîtrisée et le ton de la conversation s'était calmé, même si elle n'avait pas pu s'empêcher d'insister sur le déterminant possessif en parlant de sa petite princesse. Le regard innocent de sa fille l'avait adoucie également. Cependant, les esprits pourraient facilement s'échauffer à nouveau et l'épouse de Theon Greyjoy redoutait la tournure que cette conversation était susceptible de prendre.

« Alors non, Asha, je ne suis pas en train de critiquer ton choix de ne pas avoir d'enfant ou de ne pas te marier. Je te demande simplement de respecter le fait que c'est moi la mère d'Halena. », conclut-elle d'une voix calmée notamment par le rappel de la présence de sa fille. Bon, en réalité, il lui était difficile de ne pas critiquer en pensée certains aspects de la vie de sa belle-soeur. Mais, si Asha venait à avoir une fille, - que le Dieu-Noyé nous en préserve-, elle ne se permettrait pas, elle, d'aller lui mettre dans la tête que sa conduite était la bonne.
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The women
of House Greyjoy


« Pyk | 301, lune 11 »

Le sang de la Greyjoy n’avait fait qu’un tour lorsque le Léviathan d’Or s’était mis à lui parler de la sorte. Il y avait des choses que la Seiche savait tolérer, mais lorsqu’il s’agissait d’une personne qui ne signifiait rien pour elle et qui se permettait de l’attaquer de la sorte, cela lui demandait énormément de contrôle pour ne pas en venir aux mains. Parce que si la blondinette ne signifiait rien pour elle, elle savait que ça n’était pas le cas pour Theon, pour Halena ou Alannys. C’était la seule chose qui la retenait en cet instant de ne pas la saisir par le cou pour aider ses propos à pénétrer ses oreilles. Et malgré la posture menaçante qu’avait prise Asha, Alana ne baissa pas le regard un seul instant. Il ne lui semblait pas qu’elle cherchait à la provoquer non plus, mais elle sentait bien qu’elle luttait contre l’envie de répliquer d’autres choses. Était-elle donc assez idiote pour continuer à défier la capitaine du Vent Noir ? N’avait-elle donc rien appris du haut de ses vingt-trois ans ? Sa fierté et son estime d’elle même était donc si grands qu’elle se moquait de se mettre en danger elle ou les siens ? Parce qu’en agissant de la sorte, c'était aussi à Theon qu’elle nuisait. Avec le recul, Asha ne comprenait tout simplement pas le choix de sa mère. Certes, elle était une Volmark et donc par là même, une lointaine descendante d’Harren le Noir. Mais est-ce que cette goutte de sang valait vraiment la peine pour son caractère insupportable et sa jalousie maladive ? Oh, évidemment, avec Alannys, la Volmark savait y mettre les formes mais avec elle, elle semblait y rechigner au plus au point. C'était une autre chose qui faisait qu’Asha ne l’aimait pas : elle n’était pas franche du collier. A ne sourire que lorsqu’elle pouvait en tirer quelque chose, à murmurer des mots que l’on voulait entendre. Non, Asha ne se fiait pas à ce genre de vipères calculatrices et elle trouvait bien dommage que son frère soit si flatté qu’il ne veuille plus faire la part des choses. Il fallait au moins lui reconnaître ça, elle avait su le prendre comme il fallait pour en faire ce qu’elle en voulait. Mais ça ne fonctionnait pas avec elle, pas plus que ça ne fonctionnait avec Balon. Cependant, Alana avait eu l’once d’intelligence nécessaire pour savoir lui répondre uniquement dans ses pensées et non pas de vive voix.

Alors que l’attention d’Asha était concentrée sur sa nièce qui n’avait rien demandée, la voix d’Alana résonna une nouvelle fois, tirant un rire sarcastique de la Seiche. Elle tourna lentement le visage en direction de la concernée et darda à nouveau son regard noir sur elle. “T’sais pas quand t’arrêter d’parler hein ? Ta mère t’as pas appris ça ? Ou t’as juste décidée d’pas l’écouter ? T’as vraiment envie de jouer sur les mots avec moi ? Maintenant ? Après c’que t’as d’jà dis ? Et l’ton utilisé ?” Elle poussa un soupir d’exaspération et secoua la tête par la négative. “Qu’est-ce qu'ça peut bien t'fiche à qui j’rends mes comptes Alana ? C’est pas tes oignons ! J’suis pas là en train de t’demander qui dirige ton couple d'toi ou d’mon frère, non ? C’qui s’passe entre le Dieu Noyé et moi, ou entre mon père et moi, c’est directement entre eux et moi, ça t’concerne pas.” Alana était vraiment plus stupide qu’elle ne le croyait si elle pensait vraiment qu’Asha n’accordait pas d’opinion à ce que son père pensait d’elle, elle venait même de le lui dire d’ailleurs, que lui seul pouvait tenir de tels propos à son égard, elle ne devait pas vraiment écouter alors… Mais ce que la née Volmark ne semblait pas avoir encore compris malgré sa poignée d’années passées à Pyk, c’est qu’Asha avait tout fait ce qu'on attendait d'elle durant une décennie, gagnant ainsi la confiance de son père, elle l’avait méritée, elle avait fait ses preuves. Alors oui, le Roi des Îles de Fer pouvait lui dire tout ce qu’il voulait, mais de la même façon, elle pouvait agir à sa guise la plupart du temps parce qu’elle avait sa confiance avec elle.

La Capitaine reprit avec entrain. “Qu’tu m’apprécies pas Alana, soit, j’men fiche. Qu’tu sois pas d’accord avec mon mode de vie, d’accord. Qu’mon apparence te déplaise, très bien. Qu’t’aimes pas ma façon d’parler, idem. On n’est pas obligée d’s’aimer, mais j'te le promets sur l'Dieu Noyé, c’est la dernière fois qu’tu m'parles sur ce ton ou qu’tu t'comportes comme ça avec moi, sous mon toit, dans les appartements d'ma mère. Tu vas t’contenter d'tes mauvais regards à l’avenir, d’accord ? J’me casse pas le cul d’puis quinze ans, j’suis pas allée à l’autre bout d’la putain d’mer du Crépuscule, maté une mutinerie, épaulé et suivi mon père dans sa guerre d’indépendance pour m’faire parler sur ce ton chez moi, par une lady qui a jamais expérimenté quoi qu’ce soit d'sa vie, même si elle a mis une magnifique fille au monde… on est claire maintenant ?” Asha laissa échapper un long soupir après sa tirade pour soulager ses nerfs et reprit. “Tu m’crois idiote en plus ? Tu sais pas qu’je sais qu’c’est toi sa mère ? Est-ce qu'tu m’as entendu dire le contraire à Halena ? Par contre, tu vas pas m’faire croire qu't'as plus d’expérience en la matière qu’moi alors qu’c’est ta première, juste parce que tu l’as portée pendant dix lunes. Ca fera bientôt dix ans que j’ai eu le commandement d’mon premier navire et qu'j’ai la responsabilité de mon équipage. Je m’occupe de chacun d’mes hommes comme s’ils étaient de ma famille depuis tout c'temps. Merde, t’as bien vu Myria ou Halys ? Tu sais d'puis combien d'temps Halys est avec moi sur l’Vent Noir ? Depuis l'début ! Quel âge elle avait quand je lui ai appris à tenir son premier couteau ? Même pas dix ans ! Tu restes la mère d’Halena, mais tu s’rais vraiment idiote de rejeter en bloc tous mes conseils sous prétexte qu'tu peux pas m'piffrer, idiote de pas vouloir donner les moyens à ta fille de savoir s’défendre et d’avoir confiance en elle.” A nouveau Asha secoua la tête d’un air dépité. Après un nouveau soupir, elle vint déposer un baiser sur le haut du crâne de sa nièce et se lança en direction de la porte. Elle avait eu sa dose de sa belle-sœur pour la journée. Pour une semaine, une lune voire une année si cela était chose possible même !
(c) DΛNDELION
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« The women of house Greyjoy »
Lune 11, An 301

Jouer sur les mots était en effet loin d’être l’idée la plus brillante qu’elle ait eue aujourd’hui mais la situation lui échappait. Entre sa fierté et sa place, il n’était pas toujours évident de garder le cap. D’ordinaire, Alana parvenait à garder ses pensées pour elle, même s’il arrivait que son regard la trahisse. Elle n’était pas en position de force dans cette famille et d’une certaine manière, cela lui était inhabituel. Lorsque son père était décédé, la responsabilité de l’éducation de ses frères lui avait échu autant qu’à sa mère. Son père tenait à ce qu’elle partage avec ses frères ce qui lui avait lui-même enseigné, il lui avait dit avant de rendre son dernier soupir. Il avait besoin d’une Volmark pour faire de ses fils de vrais Volmark. Dans son fief natal, Alana était respectée, en dépit de son jeune âge et de sa condition de femme car elle était la digne fille de son père, un homme révéré. A Pyk, elle était passée à l’arrière plan. Elle n’était plus au sommet de la pyramide, au côté de sa mère et de son jeune frère Maron. Elle était une épouse. Elle ne pouvait exprimer son avis qu’à son mari car personne ne lui demanderait ce qu’elle pensait à table ou ne l’inviterait à un conseil de famille.

Et puis, il y avait Asha. Asha qui disait tout ce qui lui passait par la tête, avec son goût pour la provocation et le franc parlé, contrastant de fait avec le statut d’épouse d’Alana. Alana qui devait garder ses pensées pour elle, qui devait s’en tenir à de la simple figuration, à table ou lors d’importante discussion, quand elle n’était pas tout simplement congédiée. Asha qui choisissait ses conjoints et avait autant de contrôle sur sa vie amoureuse qu’un homme pouvait en avoir. Alana qui avait dû renoncer à l’homme de son choix lorsqu’elle avait appris ses fiançailles du jour au lendemain. Asha qui avait le contrôle sur sa vie. Alana qui avait l’avait eu dans une certaine mesure, autrefois, et qui l’avait sacrifiée sans se plaindre pour la maison Greyjoy.

Mais cela ne comptait pas pour Asha. C’était l’impression qu’Alana en avait depuis son arrivée à Pyk. Asha, avec ses sourires moqueurs au coin des lèvres et sa passion pour les joutes verbales, semblait n’avoir aucune considération pour le rôle qu’Alana jouait au sein de cette famille. Et qu’en serait-il de ses enfants ensuite ? D’Halena, et du second enfant qu’elle portait peut-être en elle à ce jour ? Percevrait-il leur mère comme la faible femme à côté de leur tante, la navigatrice qui dit tout ce qu’elle pense, la femme libre, la guerrière ? Que serait-elle à côté d’Asha Greyjoy, de la liberté incarnée, aux yeux de ses enfants ? Asha avait sans doute sacrifié des choses pour arriver où elle en était ce n’était pas ce qui se voyait d’emblée quand on la regardait et ce n’était pas ce qu’un enfant verrait en premier lieu. Quand on la regardait, on voyait une femme qui vivait au gré de ses envies, qui ne faisait aucun compromis, qui ne sacrifiait aucune de ses libertés. C’était un modèle plus attractif, à première vue, qu’une femme qui en public, se tenait assise à côté de son époux, en silence, lui soufflant parfois dans l’intimité les discours à prononcer, mais n’obtenant jamais crédit pour ceux-ci. Une femme qui restait dans l’ombre d’un homme contre une femme qui maintenait des hommes dans son ombre. Aux yeux d’Alana, Asha ne semblait avoir aucune considération pour les sacrifices silencieux, pour l’obéissance et la loyauté du rôle d’une épouse et d’une mère. Alana se sentait perçue comme une petite poupée superficielle par Asha et elle le vivait comme un affront permanent.

A seize ans, Asha commandait son premier navire. Au même moment, à treize ans, Alana élevait l’héritier de son père. Alors, n’en avait-elle pas rêvé, petite fille ? De plus de liberté ? D’apprendre à voguer sur les flots, elle qui aimait tant la mer ? Si, bien sûr. Mais c’était un rêve tué dans l’oeuf. Elle n’avait pas eu les moyens qu’Asha, héritière de Balon Greyjoy, avait eut pour ne serait-ce qu’envisager de choisir une telle voie, ce qui était le cas de toutes les femmes des îles de fer. Cela était exclu pour elle. Le rôle qui l’avait attendu était celle d’une seconde mère pour ses frères, puis d’une épouse et d’une conseillère pour un fer-né longtemps parti sur le continent, loin de sa culture et des siens.
Tout ce que lui disait Asha était connu. Tout le monde était au courant de ses exploits sur les îles de fer. Tout le monde était au courant de ce qu’elle avait entrepris et tout le monde se doutait de la difficulté des entreprises qu’elle avait menées. Ce n’était pas le cas des autres femmes des îles de fer. Les autres femmes des îles de fer vivaient dans l’ombre des hommes. Leur rôle paraissait simple, banal.  Personne ne les admirait pour leur liberté sacrifiée comme on admirait Asha Greyjoy pour son combat pour la liberté. Et pourtant, les femmes des îles de fer ne faisaient que se sacrifier pour leurs pères, pour leurs époux, pour leurs frères. Et Asha…Asha s’y refusait. Elle se cramponnait à cette position d’héritière qui aurait dû échoir à son frère, qui n’était en rien responsable de son exil dans le Nord. Certes, c’était son père qui l’avait choisie comme héritière mais elle ne la déclinait pas non plus au profit de Theon. Elle n’était peut-être pas le centre d’attention en portant de jolies robes mais elle devait bien y tenir, à la lumière, pour tant désirer devenir la future reine des îles de fer et cela se heurtait à la conception plus traditionnelle d’Alana, empreinte, peut-être, de certaines frustrations.

La Volmark aurait faire remarquer à sa belle-sœur qu’elle avait déjà élevé deux garçons, qu’elle avait tenté de combler le vide laissé par leur père, que pour Maron et Urron, elle était sans doute une seconde mère plus qu’une sœur. Elle s’en abstint. A quoi bon tenter de se justifier ? Asha la jugeait sans la connaître. Elle jugeait tout le monde tout le temps. Elle se croyait mieux que tous. C’était ce dont Alana avait l’impression. Comment pouvait-elle lui dire qu’elle n’avait jamais expérimenté quoi que ce soit de la vie ? A quel point cette phrase était odieuse ? Toutes les femmes qui vivaient autrement qu’elle ne connaissaient donc selon elle rien à la vie ? A croire qu’elle se croyait vraiment au dessus de toutes les autres femmes. Cela lui était insupportable. Alana ne connaissait peut-être rien de la vie d’une navigatrice, d’une guerrière, soit. Asha, de son côté, ne connaissait rien du quotidien des femmes de leur région.

Non, il était préférable qu’elle ne parle plus. Elle détestait peut-être cette réalité, mais elle était en position de faiblesse devant Asha Greyjoy. Et elle ne servirait pas sa cause, ni celle de son époux, en remettant de l’huile sur le feu. Alana souhaitait donner une bonne image d’elle-même à son beau-père. Ce n’était pas en se disputant ouvertement avec Asha qu’elle servirait cette entreprise. De même, elle tenait à son amitié avec Alannys, et Alannys adorait sa fille, cette fille qui d’ailleurs lui avait ramené son dernier fils. Alana soupira légèrement et se tut. Asha avait eu le dernier mot. Qu’elle prenne ça pour une victoire si ça lui chante. La princesse aux cheveux blonds retrouva sa place près de sa fille. Elle espérait que cet incident n’arriverait pas aux oreilles de Balon ou de Theon. Concernant ce dernier, elle ne s’inquiétait pas trop ; elle avait toujours la carte découverte de sa nouvelle grossesse à jouer pour expliquer sa soudaine et maladroite susceptibilité concernant les leçons moralisatrices d’Asha sur l’éducation de leur fille…
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