Correspondance entre Dacey et Lyra

Lyra,

Lors de notre dernière discussion tu devais remonter avec le convoi Nordien, alors j'espère que cette lettre te trouvera à Winterfell.

J'ai le regret de t'apprendre la mort de notre mère et j'espère que Brandon est près de toi, pour pouvoir être ton pilier face à cette perte. Durant notre absence du Nord, les rumeurs de sa disparition se sont installé, Alysane a pris la bonne décision après des informations venant d'une personne qui a le don de vervue d'enquêter à fort-terreur. Elle a envoyé Edrick et en ce lieu, il a vu notre mère affronter les gardes des Bolton. En vue de l'état de notre mère, elle avait dû rester prisonnière, mais elle a dû réussir à s'échapper. Ce ne fut qu'au moment de voir Edrickqu'elle s'est laissé tuer. Il était son espoir que sa mort nous parviendrait par son biais. Ramsay a fait poursuivre Edrick, mais il est tout de même arrivé jusqu'à nous pour nous dévoiler la vérité. Lyra, je te conjure, de ne plus te rendre sur les terres des Bolton. Je ne suis pas ton seigneur, je ne peux te forcer à m'écouter, mais je te le dis en tant que soeur. Rien ne sert à parlementer avec un tel homme.

J'ai envoyé des corbeaux à nos maisons alliés pour les prévenir, ainsi qu'à notre suzerain. La décision lui appartient, vu que tu te trouves à Winterfell, peut-être viendrait-il à en parler avec toi. Sache que je ne suis pas rentré en contact avec le Bolton et que je ne compte pas l'affronter. Je me dois de protéger l'ile-aux-ours et je prépare notre peuple à être vigilant et surtout à se méfier des venues extérieures. Je préfère les préparer au pire. Ta présence serait un réconfort pour les nôtres, mais je n'oublie pas tes devoirs en tant que Norroit. 

Sache que je partage ta douleur et aimerais pouvoir être celle qui te console.

Ma Dacey,

Ta lettre m’a trouvée. Comme j’aurais aimé que cela ne soit pas le cas.

Je suis assise là, à fixer la page blanche qui semble luire sous la lumière vacillante de la bougie. Et je ne sais pas quoi écrire. Il est tard, peut-être est-ce le milieu de la nuit. Il n’y a pas un bruit, si ce n’est ceux de mes doigts caressant ce papier que je ne veux pas noircir. J’ai le coeur lourd. Je suis sèche de réconfort. Je ne sais pas quoi dire, quoi penser, comment le dire ou bien l’écrire… Je ne suis pas capable de dormir, mes yeux sont bouffis de sanglots. Je n’arrive pas à penser si ce n’est… pourquoi ?

Aucune explication ne vient. Peut-être n’y en a-t-il pas. Pourquoi… ? Je ne parviens même pas à tracer les mots. Mes mains tremblent et j’ai le hoquet d’avoir trop pleuré. Pourquoi les Bolton ont-ils… ? Le sais-tu ? Edrick a-t-il dit ? Je désespère d’informations. Je désespère de comprendre.

Comment vas-tu ? Comment vont nos soeurs ? Oh, comme j’aimerais être près de vous. Ici, les regards de pitié m’accablent. Mais comment pourrais-je leur en vouloir ? Ils ne savent pas. Seules vous savez. J’aimerais pouvoir vous consoler et être consolée. Malgré la distance, j’espère que vous sentez toutes mes bras autour de vos épaules et mes larmes sur vos joues. Embrasse-les, dis leur que je pense à elles chaque seconde. Oh Dacey, comme je voudrais être sur notre île.

S’il te plaît, sache que nous allons traverser ça ensemble. Nous sourirons et rirons à nouveau. Peut-être nous sentirons-nous coupables. Nos âmes sont capables des choses les plus extraordinaires. Elles sont capables de nous protéger. Faisons leur confiance et permettons à toutes les émotions de se déverser au travers. Ressentons-les, parlons-en, faisons ce qui nous semble juste. Mais nous ne devrons pas nous sentir coupables. Aujourd’hui, pourtant, n’est pas le temps de la guérison.

En lisant tes lignes, j’ai eu l’impression de me perdre moi-même. Maintenant, alors que la même lune brille au milieu des mêmes étoiles, j’ai l’impression que tout cela n’est pas réel. Le monde n’a pas changé. Et pourtant, tout est différent.

Autorisons-nous le deuil. Ne combattons pas, pleurons.

Je n’irais pas sur les terres des Bolton. Je te fais confiance. S’il te plaît, Dacey, pense à toi. J’ai conscience de ta position, désormais… mais pense à toi.

De mon côté, je ferais de mon mieux pour alléger ta peine. J’essayerai de parler à lord Stark. Je ne sais pas encore comment, mais je vais essayer, je te le promets.

Je dois rentrer sur l’Île aux Ours. J’ai besoin d’être auprès de vous. Brandon ne s’y opposera pas.

Je prierais pour mère, cette nuit encore.

Je vous embrasse toutes,