Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €


{fb} Mes bras à ton cou, mon soutien à ton coeur - ft Blurd

Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 


"Mes bras à ton cou, mon soutien à ton coeur.”
Blury

L'esprit oublie toutes les souffrances quand le chagrin a des compagnons et que l'amitié le console.
Semaine 3, Lune 9, an 300
Les lunes s’étaient écoulées depuis cette rencontre, depuis cette présentation durant laquelle Mary Mertyns avait eu énormément de mal à accepter cette décision. Son nom avait également changé depuis, délaissant ce caractère noble pour rentrer dans cette aristocratie qu’elle apprenait à côtoyer depuis. Son monde avait changé entièrement. Même si des libertés avaient réussi à subsister, il n’en restait pas moins qu’une part d’elle avait changé. Sa malédiction était levée. Et en cela, la jeune femme n’en ressentait d’une fierté ou plutôt un pas vers l’avant. Ce pas qu’elle avait eu du mal à accepter et à enjamber tant cela avait pu l’effrayer. A croire que les Sept étaient avec elle pour cette fois, du moins, le temps qu’elle puisse revêtir le nom de Mervault. Un nom, qui, lui donnait bien moins de prestige que celui qu’elle avait pu porter jusqu’alors, mais un nom qui lui prouvait son appartenance envers une famille à fonder. Un nom à perdurer, des sacrifices à faire au profit d’un meilleur ou plutôt d’un devoir. Ainsi était-elle devenue la fierté de sa grand-mère, celle qui, resterait à tout jamais son modèle. Celle dont elle s’était promis de ne plus décevoir par ses pensées ou ses actes alors qu’elle avait pu rejoindre celui qui serait pour toujours l’homme qu’elle devait soutenir. Le marin pêcheur, comme elle avait apprécié l’appeler, avait réussi à la surprendre par sa témérité et sa détermination. Bien sûr, des épisodes avaient eu raison de sa patience, et l’avaient conduis bien loin d’elle, mais aussi étonnant que cela avait pu l’être, il était toujours revenu. Essayant tant bien que mal de répondre à ce devoir dont on l’avait assigné lui aussi, se marier. Mary n’avait pas mis énormément de temps à comprendre qu’il lui était difficile de se lier de cette manière à une femme, chose dont elle concevait l’ampleur au vue de sa réputation de volage. Pouvait-elle lui en vouloir d’agir comme un homme ? Eloignées étaient les années qui la séparaient de sa naïveté pour oser les faire croire qu’un chevalier l’aimerait et lui serait fidèle pour la vie. Bien sûr qu’elle ne lui en voulait pas, et d’une certaine mesure, elle préférait qu’il assouvisse ses désirs avec d’autres tant cela lui épargnait des scènes dont tous les deux n’appréciaient guère l’envergure. La seule chose qu’elle lui demandait était de ne pas lui infliger une nouvelle honte avec l’arrivée d’un nouveau bâtard. Rien de plus, rien de moins. Et Blurd semblait tenir sa promesse. Tout comme il s’attachait à vouloir la protéger envers et contre tout, surtout contre cette maladie qui s’était répandue sur l’ensemble du territoire il y avait de cela quelques temps. La peste dite rouge avait décimé énormément de famille, évincé de nombreuses victimes. Elle défendait ses idées, collaborant avec lui pour qu’ils puissent ainsi se sortir de cette mésaventure et se sauver tous ensemble. Du moins cette famille qu’ils formaient depuis avec ce petit bâtard, cette bestiole sauvage et démoniaque par moment et elle. Plus le temps s’était écoulé et plus Mary s’était faite à chacun d’eux, leur accordant une importance. Si bien, qu’elle s’occupa du petit au moment où des symptômes les effrayèrent à tous les deux sur cette maladie qu’ils redoutaient. L’épouse se montra présente, prête à soigner cet enfant, qui, n’avait finalement rien demandé à personne. Après tout, il n’était qu’une victime, et elle n’était pas un monstre au point de souhaiter son trépas. Non, elle voyait en lui la honte que Blurd lui avait infligé, mais elle ne le voyait pas du tout comme un quelconque ennemi. Peut-être même qu’elle s’y attachait véritablement comme une mère. Mais encore trop fière pour l’avouer, Mary se contentait de réfuter cette hypothèse dès qu’elle pointait le bout de son nez.  Ils parvinrent à le soigner avec beaucoup de patience, surtout énormément de soutien qu’ils s’accordaient mutuellement. Et ce fut au cours de cette occasion qu’ils se soudèrent davantage. Enfin, qu’ils se tolérèrent un peu plus. Puisque la décision de leur départ pour Lys mina les humeurs de Mary pour un temps indéfini. En effet, même si elle comprenait les raisons de ce départ, elle avait eu énormément de mal à l’accepter. Non seulement parce que cela impliquait de devoir quitter famille et région, mais surtout parce qu’elle avait ressenti ce voyage comme si son époux la prenait pour une de ses vulgaires catins qu’il embarquait de port en port. A croire qu’il appréciait lui faire honte… Mais puisqu’elle n’avait d’autre choix que de suivre ses directives, la jeune femme coopéra sans dire un mot de plus pendant plusieurs jours.

Des jours qui s’allongeaient de plus en plus alors qu’elle avait l’impression d’être prise pour une courtisane. Son dédain n’en devenait que plus acerbe à mesure qu’elle plaidoyer un discours qui n’avait rien à voir avec qui elle était au fond d’elle. Pis encore, le départ de son époux solda sa perte. Alimentant son exaspération à son égard mais surtout la haine trop récente qu’elle lui portait en raison de leur venue ici. Elle allait le tuer de ses propres mains. Mary n’en avait élaboré aucun plan, mais l’envie était bien présente pour qu’elle ne puisse pas l’éviter. D’autant plus qu’elle ne savait pas combien de temps monsieur prendrait pour lui revenir… Un temps infiniment long. Ou court lorsque sa rage la prenait et qu’elle ne désirait plus jamais le revoir. Mais de manière générale, malgré tous ses efforts pour le haïr, Mary se languissait de Blurd. Ce temps lui permit de passer un peu plus de moments en compagnie du petit. Ce dernier grandissait à vue d’œil et lui apprenait à agir autrement que ce à quoi elle pouvait prétendre aux yeux de tous. Il lui apprenait à devenir mère malgré elle. Si bien qu’elle en arrivait à le féliciter à la moindre de ses découvertes ou même à ses progrès. Il lui rappelait le sourire de son père et elle se mettait même à le couver du regard lorsqu’elle détaillait quelques uns de ses jeux. Elle participait avec lui, essayant de lui insuffler le sens de la modestie mais surtout de la bravoure. Mais cela restait leur secret, celui qu’il devait garder pour lui et sous n’importe quel chantage.

La deuxième lune s’entamait depuis le départ du Capitaine et déjà Mary en venait à croire qu’il ne reviendrait jamais. Sa colère s’estompait quelque peu au profit d’un agacement constant mais atténué par une sorte d’inquiétude tout de même. Ses envies de meurtre s’étaient taries. Et puisqu’il ne lui écrivait pas, à cause de ses lacunes, chose qu’elle savait, Mary ne savait si elle pouvait lui écrire en retour. La distance entre eux était de toute façon si grande, qu’elle était incapable de savoir exactement les mots qu’elle aurait pu coucher sur le papier le concernant. Elle désirait simplement connaître sa santé et sa survie. Rien de plus. Elle venait à peine de se vêtir au moment où on lui annonça l’arrivée du Capitaine Mervault. Rien que cette appellation eut tendance à lui faire lever les yeux au ciel, un autre serait revenu plus tôt ou aurait tenté de lui donner des nouvelles. Surtout, il ne l’aurait pas abandonné dans ce trou perdu pour disparaître elle ne savait trop où. Un soupir quitta ses lèvres devant ce constat et pourtant, elle se redressa pour se diriger vers la terrasse et se pencher dessus pour le voir revenir. Son regard fermé n’en devint que plus piqué par une curiosité alors qu’elle constatait de sa démarche rapide mais surtout sûre d’elle. Il ne l’avait pas remarqué, elle le voyait très bien et cela ne faisait qu’alimenter un peu plus les questionnements à son égard. Il lui paraissait même énervé, soucieux, elle n’était pas encore capable de mettre le terme exact sur cet état, mais elle le trouvait bien différent de ce qu’il pouvait être d’ordinaire. Mary attendit quelques secondes de plus, plongée dans ses énigmes, laissant également l’occasion au petit de retrouver son père sans qu’elle ne soit présente. Elle savait qu’ils en avaient besoin et elle ne leur priverait jamais de cette relation qu’ils avaient su développer au fil du temps. Enfin elle pénétra à nouveau la pièce et suivit le chemin qui la menait vers le lieu de rencontre. A peine eut-elle franchi le seuil de l’espace, la chouette se confronta au regard énigmatique de l’oignon. D’aucun ne se souriait pour marquer une quelconque joie des retrouvailles. Et pourtant, dissimulé derrière la colère, Mary ressentait comme une chaleur l’envahir alors qu’elle constatait de la survie de son mari. « Un Capitaine ne se fit-il pas aux cadrans de lune pour naviguer ? » fut la première question qui franchit la barrière de ses lèvres. Elle avait besoin de lui dire qu’il l’avait laissé trop longtemps seule, enfin, qu’il était parti surtout trop précipitamment alors qu’ils n’avaient pas eu le temps de s’habituer. Elle lui en voulait encore mais elle refreinait ses ardeurs au fur et à mesure qu’elle s’approchait de lui pour fixer son regard étrange. « N’y vois pas un quelconque manque envers ta personne, tu aurais simplement pu nous faire parvenir un message pour nous rapporter tes exploits. Nous aurions pu au moins préparé quelque chose de plus… festif… pour ton retour. » Conclut-elle alors qu’elle affichait une moue dubitative sur ses propres dires. Au moins, les choses étaient dites et Blurd retrouvé bien celle qu’il avait laissé pendant deux lunes. Sondant encore son visage, Mary ne savait pas si elle pouvait se permettre des questions à son sujet. Voilà pourquoi, elle finit par marquer une courte pause, laissant ainsi comprendre de sa réflexion avant de finalement reprendre sur un ton qui se voulait bien directif. « Ton visage est exténué et tu sens la marée à des miles, un bain ne te serait pas un luxe. » Tournant les talons, la jeune femme releva sa main pour que la seule servante s’atèle à sa tâche en allant faire chauffer de l’eau, le temps de les laisser seuls. Ses pas la dirigèrent vers la table de fortune qu’ils avaient, l’unique pour tout le monde et tirant sa chaise, Mary attendit que Blurd se rapproche pour s’installer. « Tu dois également avoir faim. » lança t-elle sur ce même ton directif, patiente qu’il vienne prendre place. Mais n’en pouvant plus d’attendre, elle finit par se reculer et alla chercher de quoi le restaurer, elle-même. « Quelque chose te tourmente et je ne sais si nous pouvons en parler librement. Pose-toi pour l’heure, tu me donneras des nouvelles par la suite. Je ne risque pas de t’en donner d’ici, puisque nous sommes perdus au milieu de nulle part et il ne se passe jamais rien, enfin rien qui ne soit civilisé vu les cris qu’on entend d’un bout à l’autre de cette île... »

Blurd se restaura pendant quelques minutes, minutes durant lesquelles le silence qu’ils partageaient parfois avait raison de ce tourment qui l’affligeait. Il se passait quelque chose. Mary le ressentait et elle ne pouvait pas faire autrement que de vouloir le soutenir même si elle ne connaissait rien de cette colère. La servante arriva enfin et les informa que l’eau était chaude pour le capitaine, ce qui eut l’opportunité de faire se redresser Mary pour ainsi se diriger vers la pièce prévue à cet effet. « Allons prendre ton bain. » l’invitation ressemblait bien plus à un ordre, mais il y avait pourtant quelque chose de bienveillant dans son regard et sa voix. Il s’agissait de cette chaleur qu’elle dissimulait, de ce confort qu’elle n’osait voir parce que cela lui donnait l’impression d’être faible et de céder. Seuls dans la pièce, la jeune femme se décida à l’aider à le déshabiller, découvrant pour l’occasion des marques qu’elle n’avait pas remarquées jusqu’alors. « Tu as maigri. » commenta t-elle alors qu’elle se détourna le temps que le jeune homme s’installe dans la bassine. Prenant un linge, Mary l’imbiba avant de finalement s’accroupir de l’autre côté de la bassine pour commencer à lui frotter les épaules dans des mouvements circulaires et délicats. « Parle-moi Blurd. Certes, je t’en veux de nous avoir abandonné ici, mais je reste ton épouse et je vois que quelque chose ne va pas. Tu ne voulais pas revenir déjà n’est-ce pas ? » demanda t-elle alors qu’elle continuait ses gestes. Malgré son caractère difficile et fier, il n’en restait pas moins que Blurd était son époux et qu’elle s’attachait à lui.


(c) DΛNDELION
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 


"Mes bras à ton cou, mon soutien à ton coeur.”
Blury

L'esprit oublie toutes les souffrances quand le chagrin a des compagnons et que l'amitié le console.
Semaine 3, Lune 9, an 300
Chaque fois qu'il fermait, les yeux, l'odeur lui revenait à l'esprit, il distinguait le visage de sa mère. Le sang séché sur ses visages. Du sang qui avait coulé de ses yeux. Il ne pouvait pas se retirer cette image de sa tête, tout comme le fait de voir que Stannis avait été envelopper dans une couverture et qu'elle le tenait toujours dans ses bras. Blurdavait dû s'approcher, les avait enterré un peu plus loin sur leurs terres. Un endroit où ils seront proches de l'océan. Il n'avait pas pleuré, mais son cœur s'était brisé et quand il dormait, il n'était accompagné que par des cauchemars. La colère le dévorait de l'intérieur, pourtant, il le retenait. Il n'avait pu se confronter à son père. Celui-ci se retrouvant enfermé derrière les grands remparts d'Accalmie. Alors Blurd, avait décidé d'agir, offrant des vivres à ceux dans le besoin, se battant pour ceux qui survivaient à ce fléau. Il en avait vu des morts et pourtant, celle-ci ne la prenait pas. Pourquoi avait-il finalement décidé de rejoindre Lys ? La maladie faisait toujours rage à l'Orage et il était épuisé. Puis, il fallait bien qu'il retrouve des vivres, ses stocks étaient vides. La première personne qu'il croisa en arrivant à Lys, fut son frère, il lui annonça la nouvelle sans pour autant réussir à expulser tout ce qu'il ressentait, puis il avait retrouvé les petits bras de son fils. Blurd l'avait serré aussi fort qu'il le pouvait, l'embrassant et respirant son odeur si agréable. Davy fut très vite rejoint par Steffon. Ils étaient saufs. Au moins, cette promesse faite sa mère avait été tenu. Finalement, son regard se posa sur la personne qui rentra dans la pièce. Aucun sourire pour son épouse, n'était-il ravi de la retrouver ? Il ne serait même pas le dire, tellement de choses le troublaient à ce moment précis. Malheureusement, Leana vint à prendre la main de Davy, ainsi que de Steffon, laissant le couple se retrouver.

« Un Capitaine ne se fit-il pas aux cadrans de lune pour naviguer ? N’y vois pas un quelconque manque envers ta personne, tu aurais simplement pu nous faire parvenir un message pour nous rapporter tes exploits. Nous aurions pu au moins préparé quelque chose de plus… festif… pour ton retour. »

Il prit ses paroles, comme des reproches, mais arriva à retenir sa colère. Mary avait trop été choyé dans sa vie, voilà l'évidence qui lui venait à l'esprit. Il se mordit la langue pour ne pas répliquer par rapport au terme exploit, ainsi qu'un retour festif. Réellement, qu'est-ce qu'elle s'imaginait que la peste rouge ne faisait pas de dégâts ? Quelle était venu aussi vite qu'elle était venu ? Rester silencieux. Il se tenait à ce point-là pour ne surtout pas s'en prendre à Mary.

« Ton visage est exténué et tu sens la marée à des miles, un bain ne te serait pas un luxe.  Tu dois également avoir faim. »

Il fut ravi de la voir s'éloigner du sujet. Elle disait vrai, il était fatigué et pourtant ne pouvait pas se permettre de dormir. Trop de mauvais rêves l'attendaient. S'installant à l'unique table de la pièce. Mary avait demandé à une servante de lui préparer un bain et ce fut elle qui lui emmena de la nourriture. Une action qui lui fit froncer les sourcils, depuis quand son épouse faisait des tâches qu'elle avait longtemps signifié de domestiques.

« Quelque chose te tourmente et je ne sais si nous pouvons en parler librement. Pose-toi pour l’heure, tu me donneras des nouvelles par la suite. Je ne risque pas de t’en donner d’ici, puisque nous sommes perdus au milieu de nulle part et il ne se passe jamais rien, enfin rien qui ne soit civilisé vu les cris qu’on entend d’un bout à l’autre de cette île... »

Il trouvait qu'elle exagérait. Déjà, Lys était qualifiée comme l'une des plus belles îles d'Essos et surtout très raffinée.Avait-elle véritablement osé mettre un pied à l’extérieur et voir l’île de ses yeux ? 

- Ça doit être des cris de plaisir. Les Lysiens prient la déesse de l'amour.

N'étant vraiment pas d'humeur, il n'y avait même pas une nuance de taquinerie dans sa voix. Il avait simplement signifié cela pour l'instruire, d'un ton totalement détaché. Grignotant un petit bout, puis un autre, il savourait le silence qui vint à s'installer.

« Allons prendre ton bain. »

Il n'avait même pas la force de lutter contre elle. Soit, il allait prendre un bain, cela ne pouvait lui être que profitable. La suivant jusqu'à la pièce, il retira ses vêtements, tous ses vêtements, n'ayant jamais été pudique. Maigri ? Sûrement, disait-elle vrai, mais au moins, il était en vie, tandis que d'autres pourrissaient dans la terre. S'installant dans la bassine, sentir l'eau chaude sur son corps fut agréable. Mary se montrait si prévenante à son égard, allant elle-même à lui frotter l'épaule. Il n'avait pas l'habitude qu'elle s'occupe de lui ainsi. La cherchant du regard, il ne comprenait pas.

« Parle-moi Blurd. Certes, je t’en veux de nous avoir abandonné ici, mais je reste ton épouse et je vois que quelque chose ne va pas. Tu ne voulais pas revenir déjà n’est-ce pas ? »

Si Mary avait voulu bien agir en disant cela, si Mary avait tenté de lui prouver son attachement. À ce moment-là, Blurd n'avait pas été réceptif, trop emporté par la colère qui boulonnait en lui. Le mot abandon eut le don de le faire exploser de rage, car la véritable personne qui avait été abandonnée était sa mère. Se relevant d'un coup brusque, il sortit dans la bassine et parla d'un ton sec : 

- M'en vouloir de t'avoir abandonné ? Tu sais ce que tu aurais trouvé là-bas ? LA MORT ! Du sang aurait coulé de tes yeux, ton corps aurait pourri, tu serais morte seule avec ton enfant mort dans tes bras, enveloppé dans une couverture. 

À la fin de sa phrase, ce n'était plus du tout de Mary qu'il parlait, mais bien de sa mère. Finalement, toute la rage qu'il avait retenue depuis qu'il avait découvert cette scène qui ne le quittait pas, le submergeait. Attrapant Mary par les épaules et la força à se relever et lui cria : 

- ELLE T'A SAUVER LA VIE EN NOUS DEMANDANT DE PARTIR.

Son regard se faisait encore plus sombre, il ne lâchait pas la pression sur les épaules de son épouse.

- Tu crois quoi ? Que c'est la fête à l'Orage ? La peste frappe toujours, les morts se suivent, des familles pleurs leurs proches, leurs enfants. C'est le chaos, Mary. La peste l'emporte, personne n'est épargné.

Après un moment de silence, il la lâcha brusquement et vint à balancer contre le mur, le seau qui était resté près de la bassine. Blurd se retrouvait hors de lui, mais surtout blessé.

(c) DΛNDELION
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 


"Mes bras à ton cou, mon soutien à ton coeur.”
Blury

L'esprit oublie toutes les souffrances quand le chagrin a des compagnons et que l'amitié le console.
Semaine 3, Lune 9, an 300
La chaleur de l’île contrastait à merveille avec la froideur dans le regard du Capitaine. Une atmosphère glaciale s’en dégageait alors que Davy quittait à peine la pièce. Et pourtant, rien n’était à même de faire reculer la jeune femme, qui endossait le rôle qui lui incombait. Malgré ses réticences du début, Mary avait appris à apprécier quelques traits de caractère de Blurd, comme sa forte tête par exemple. Rares étaient les hommes qui avaient réussi à tenir la sienne et pourtant lui y était parvenu à sa manière. En l’ignorant, en la rabaissant, en lui affligeant des remarques qui n’étaient autre que la vérité, Mary avait été blessé par plusieurs d’entre elles, mais elle lui accordait bien volontiers le privilège et l’audace d’oser le lui dire. Ainsi avait-elle apprécié ce fait, tout comme elle appréciait également la manière dont il se comportait avec les autres, ceux qu’il aimait. Prévenant, protecteur, Blurd avait cette capacité à endosser la douleur pour que les autres puissent se reposer. Pour qu’ils puissent se soulager et ainsi profiter du reste. Une qualité à part entière, tant il ne demandait jamais rien en retour, si ce n’était surement les encouragements de sa mère. Mary avait pu voir la relation qui unissait Blurd à Marya assez rapidement. Et d’une certaine façon, elle était reconnaissante envers sa belle-mère d’avoir pu apprendre à son fils des valeurs aussi primordiales que celles de la famille. Cette famille dans laquelle elle fut accueillie, malgré son caractère, cette famille qui avait su aller à son rythme et qui lui avait permis de connaître autre chose que la véracité et le sérieux de sa propre grand-mère. Si Mary Mertyns était son modèle, Marya Mervault était devenue un idéal duquel elle n’oserait jamais s’approcher. Parce qu’elle n’en était pas capable. Le respect avait su s’installer entre elles, naturellement, mais surtout fort dans la mesure où toutes les deux avaient pu converser pendant bien des heures au sujet de Blurd. La leçon avait été retenu, si bien que l’épouse espérait parvenir à remplir ce rôle que sa belle-mère lui avait confié, protéger son fils de ses démons. Ou plutôt des démons qui enivrent les hommes et peuvent les faire sombrer dans une solitude de non retour. Devenir sa meilleure amie lui était devenue une mission qu’elle se conférait silencieusement et dont elle espérait vraiment parvenir à réaliser, ceci dans l’espoir d’honorer sa belle-mère.  Mais comment s’y prendre devant ce mur de glace qui s’érigeait devant elle ? Devant cette expression qui ne laissait rien au hasard et exprimait une véritable haine envers le reste ? Heureusement, son caractère allait dans le sens du combat, éloignant les craintes qui auraient pu en faire reculer plus d’une, elle se contentait d’agir comme de coutume en marquant quelques fois des vérités qu’il ne semblait pas vouloir entendre. Son discours ne trouvait aucune réponse pour l’heure, si ce n’était ce silence haineux auquel elle se confrontait. Que pouvait-il s’être passé pour qu’il lui en veuille de cette manière ? Ou plutôt pour qu’il se retienne de cette manière ? Plus elle avançait ses paroles et plus Mary reconnaissait ce trait de caractère qu’elle lui appréciait : il cherchait à la protéger par son silence. Il cherchait à trouver un équilibre à l’intérieur de lui de manière à se reprendre et ainsi agir tel qu’elle le connaissait. Mais la gravité de la situation lui empêchait d’agir sous cet aspect. Son propre regard n’en devint que plus froncé à son tour alors qu’elle cherchait des réponses qu’elle ne trouvait pas encore. Et lorsqu’enfin il lâcha des paroles, Mary eut pour instinct de redresser son échine ainsi que son port de tête de manière à en comprendre les sens cachés. Elle était habituée à ce qu’il la néglige dans ses paroles et dans ses comportements, mais elle n’était pas habituée à l’entendre lui répondre de cette manière là. Elle ne savait si ce qu’il était en train de dire était une réponse ou plutôt un message pour lui demander de se taire. Probablement y avait-il un peu de cette seconde idée.

Elle s’enquit d’allier les volontés de son époux avec sa propre curiosité, en gardant le silence pour quelques instants. Toisant son regard en guise de réponse, Mary finit par agir comme une épouse se devait de le faire en osant prendre soin de son époux. Prévenante à son égard, elle se doutait bien que ses agissements viendraient à le troubler à un moment ou à un autre, mais elle désirait qu’il puisse se reposer. Une force insoupçonnée lui soufflait à l’oreille de lui accorder cette intermède, pour qu’ainsi il puisse se rétablir de plus belle et donner aux membres de sa famille ce qu’il avait : son amour. La jeune femme savait pertinemment qu’elle n’en recevait pas une moindre once, mais aussi bien Davy que Steffon et Leana avaient droit à ce sentiment pour avancer. Aussi, l’invita t-elle à rejoindre la pièce à côté de celle dans laquelle ils se situaient pour ainsi pouvoir émettre un peu plus d’intimité entre eux. Blurd avait besoin d’un bain. Même si il empestait à des milles, il n’en restait pas moins que la tension qu’il gardait en lui viendrait forcément à se détendre grâce à de l’eau chaude et un peu d’attention. Attention qu’elle était prête à lui donner et qu’elle lui offrit sans retenue. Attention, grâce à laquelle, Mary avait l’impression d’entendre les bons conseils de Marya et osait lui intimer l’idée qu’elle y parvenait. Blurd lui avait manqué. Il s’agissait là d’une évidence qu’elle ne voulait pas affirmer, mais qu’elle avait laissée échappé à demi-mot dans ses dires. Et si son cœur avait ressenti un apaisement dans cet essai, ce dernier fut rapidement investi d’une frayeur au moment où les gestes de son époux l’obligèrent à se redresser. Son corps se raidit derechef, alors qu’elle sentait la pression de ses mains contre ses bras, il lui faisait mal. Il la blessait mais surtout elle ne parvenait pas à comprendre pourquoi il s’emportait de cette manière contre elle. Il l’effrayait. Mais la surprise était telle qu’elle ne parvint à bouger de cette position tout du long de ses aveux, craignant que le moindre de ses mouvements l’incitent à la frapper. Mary mit un certain temps à comprendre les mots qui sortaient de sa bouche, tant la peur la saisissait. Ce ne fut que le terme de « Mort » qui la fit réagir et l’incita à vouloir reculer. En vain… Blurd la tenait bien trop fermement. Ses yeux affrontaient les siens ou plutôt cherchaient à le sommer de la lâcher. Mais la colère l’emportait sur le jeune homme. Et lorsque la révélation éclata, Mary entrouvrit sa bouche au même moment où des larmes vinrent à faire briller ses yeux sous l’impact du choc. Elle était incapable de parler, elle n’arrivait pas à savoir ce qu’elle devait dire ou faire. Et il lui fallut attendre la suite de ses paroles pour que le sens puisse trouver un chemin dans son esprit. Blurd venait de lui parler de Marya. Mais elle craignait tellement d’être frappée qu’elle préféra garder le silence une fois de plus. Elle resta plantée là, sans bouger au moment où il relâcha la pression de ses bras. Ce ne fut que l’écho de la bassine qui s’écrasait contre le sol qui la fit sursauter et pu lui permettre de sortir de sa torpeur.

« Tu étais seul ? » furent les premiers mots qui parvinrent à franchir la barrière de ses lèvres alors que son ton était moins sec que ce qu’il pouvait l’être d’ordinaire. Ses yeux, eux, restaient plongés sur les vagues de la bassine de laquelle Blurd s’était extirpé pour s’éloigner. Mary comprenait l’ampleur de sa douleur, mais elle était bien trop apeurée pour oser se rapprocher et tenter une approche quelle qu’elle soit. « Il va te falloir plus d’eau pour te laver. » continua t-elle alors qu’elle essuyait doucement une larme qui s’échappait de son œil gauche. La perle n’eut pas le temps de s’écraser contre le sol que déjà Mary tentait de se reprendre pour taire sa peine. Elle se devait d’être forte pour son époux, voilà le message que sa belle-mère lui avait enseigné. « Ce que tu as vécu est une épreuve plus que douloureuse. Ce que tu as vu restera gravé dans ta mémoire pour de nombreuses années voire même jusqu’à la fin. Mais sache que tu n’es pas seul. Davy est là et attend son père pour lui raconter des histoires et jouer avec lui, Steffon et Leana sont également présents pour se rappeler des meilleurs souvenirs et représenter la mémoire de ta mère. Je suis là pour te soutenir et pour te permettre de relâcher la pression qui guette tes épaules, délivre toi de ta peine avec moi. Hurle, pleure, investi moi de ta douleur pour te montrer tel qu’ils t’attendent de l’autre côté de la porte. » laissa t-elle entendre alors qu’elle gardait toujours son regard rivé vers l’eau qui se calmait. Ce calme qui ne présageait rien qui vaille, mais dont elle en prenait une conscience entière et qu’elle préférait endosser. « Sois juste envers toi-même Blurd, honore la comme elle aurait voulu que tu le fasses. » Alors qu’elle terminait sa phrase, le regard de Mary parvint à se déporter de l’eau pour rejoindre celui de Blurd. Ils établirent un silence certain à cet instant et malgré les tremblements dus à sa crainte, la jeune femme releva sa main pour l’inviter à rejoindre la bassine une fois encore. « Laisse-moi prendre soin de toi maintenant. » Elle ne savait pas si elle pouvait le prendre dans ses bras, sa torpeur était encore trop récente pour que, même si son caractère était buté, elle n’ose le réaliser. Au lieu de cela, elle s’enquit de reprendre la sorte d’éponge avec laquelle elle le nettoyait toute à l’heure. « Parle de ce que tu désires sans en craindre les conséquences. Les mots ne quitteront pas cette pièce. » lui conseilla t-elle alors qu’elle gardait son regard ancré dans le sien de manière à lui prouver qu’il existait encore une stabilité. Celle qu’ils avaient acquises à deux et qui ne cesserait d’exister jusqu’à ce que leurs yeux ne se ferment pour toujours.



(c) DΛNDELION
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 


"Mes bras à ton cou, mon soutien à ton coeur.”
Blury

L'esprit oublie toutes les souffrances quand le chagrin a des compagnons et que l'amitié le console.
Semaine 3, Lune 9, an 300
Par ses paroles, Mary avait permis à la colère de l'emporter sur Blurd. Il ne contrôlait plus rien, laissant sortir ces mots trop longtemps restés coincés dans sa gorge. À cet instant précis, il en voulait à son épouse, pour dire vrai, il s'en voulait à lui-même comme à son père, mais c'est Mary qui prenait. En même temps, il avait tenté de rester calme, mais elle avait toujours ses mots qui le touchaient en plein cœur, c'était comme-ci elle était capable de trouver la moindre de ses faiblesses pour pouvoir le toucher. La violence de ses gestes allait en harmonies avec la violence de ses mots. Pour lui, elle avait été impertinente, mais surtout, elle ne réalisait pas sa chance, Lys avait été un abri pendant que l'Orage se mourrait. Oui, il avait été dur, mais il avait besoin qu'elle ouvre les yeux, qu'elle comprenne la situation. Il remarqua bien l'éclat du regard de Mary, le fait qu'elle retenait ses larmes, qu'elle avait peur et c'est ce qui le fit lâcher prise. Blurd n'aimait pas réagir ainsi. Il porta sa colère sur le seau rempli d'eau. Rien que de saisir cet objet et que de le voir se briser contre le sol, lui permit de faire descendre légèrement la tension. Il tentait de respirer, de retrouver totalement son calme.

« Tu étais seul ? »

Cette question le fit se retourner, le fit regarder son épouse différemment. Il l'aurait imaginée réagir de la même envergure, elle avait un tempérament de feu et pourtant, là, elle était apeurée. Ce n'est pas ce qu'il avait voulu, mais il lui était impossible de revenir en arrière.

« Il va te falloir plus d’eau pour te laver. »
- fou moi la paix avec ton bain !

Il restait à certaines distances d'elle, ne sachant pas encore très bien comment il pouvait réagir, mais encore, elle trouvait moyen de l'agacer. Pourquoi voulait-elle être aussi prévenante ? Elle lui semblait trop différente de celle qu'il avait épousée.

« Ce que tu as vécu est une épreuve plus que douloureuse. Ce que tu as vu restera gravé dans ta mémoire pour de nombreuses années voire même jusqu’à la fin. Mais sache que tu n’es pas seul. Davy est là et attend son père pour lui raconter des histoires et jouer avec lui, Steffon et Leana sont également présents pour se rappeler des meilleurs souvenirs et représenter la mémoire de ta mère. Je suis là pour te soutenir et pour te permettre de relâcher la pression qui guette tes épaules, délivre toi de ta peine avec moi. Hurle, pleure, investi moi de ta douleur pour te montrer tel qu’ils t’attendent de l’autre côté de la porte. Sois juste envers toi-même Blurd, honore la comme elle aurait voulu que tu le fasses. »

Ses paroles le firent reculer de quelques pas, il n'aimait pas ses paroles, cela ne lui apportait que trop de peine. Il n'avait pas envie de pleurer, ni de hurler, il ne voulait pas se délivrer de sa peine, car cela serait dit un en revoir à ceux perdus. Mary se voulait d'être présente, comme sa mère l'avait toujours été pour lui, mais elle n'était pas sa mère, personne ne pourrait la remplacer. Oui, la méfiance venait à remplacer la colère et pourtant, tout comme Marya arrivait à le faire, Mary avait réussi à atteindre Blurd et à endormir la colère en lui par le biais des mots. Leurs regards se croisèrent de nouveau, il ravala sa salive avec difficultés, complètement désarçonné. Quand, elle vint à tendre sa main vers lui, il ne vint pas la saisir, ne voulant pas bouger. Elle cherchait à le faire ressentir des sentiments qu'il ne se sentait pas prêt à éprouver.

« Laisse-moi prendre soin de toi maintenant. Parle de ce que tu désires sans en craindre les conséquences. Les mots ne quitteront pas cette pièce. »

À travers son regard, c'est lui qui devenait un enfant apeuré. Il la détestait à un point et à la fois, il réalisait à tel point elle était forte et qu'il avait besoin d'elle. Là d'une voix tremblante, il annonça : 

- Tu aurais dû quitter cette pièce, tu ne devrais pas accepter que je te traître ainsi...elle ne l'aurait pas accepté...


À la mention d'elle, sa voix se brisa totalement, il s'approcha de quelques pas et vint à caresser la joue de Mary, tout en douceur. Un geste qui se voulait être un pardon.

- Ma mère est morte, elle était l'une des personnes que j'aimais le plus, celle qui pouvait me rassurer rien qu'avec un regard, que pouvait me demander n'importe quoi, même de la laisser seule alors que la maladie faisait rage.

Là, il s'écroula à genoux et vint à saisir la taille de Mary avec ses bras. Elle avait voulu le voir éprouver sa peine, il le faisait, mais cela lui était tellement douloureux. Un torrent de larmes sur les joues, il vint à réussir à dire à travers une respiration saccadée : 

- Je l'ai abandonné avec Stannis, Mary, elle est morte toute seule. Je n'étais pas là pour elle. Puis, là vint un cri rauque, un cri de désespoir avant de dire : Maman, pourquoi tu nous à laissé ?


(c) DΛNDELION
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 


"Mes bras à ton cou, mon soutien à ton coeur.”
Blury

L'esprit oublie toutes les souffrances quand le chagrin a des compagnons et que l'amitié le console.
Semaine 3, Lune 9, an 300
Le deuil était un fléau qui accaparait à un moment ou à un autre les âmes telles qu’elles puissent être. Il épanchait sa soif dans les souvenirs, ramenant des instants qui, malgré leurs beautés, devenaient des cauchemars à cause de la peine qu’ils infligeaient. Le temps était nécessaire pour prouver le contraire. Le temps mais surtout la patience. Mary était de celles qui avaient eu à faire face à ce chagrin alors que sa grand-mère fermait ses yeux pour toujours. Une perte, qui, l’avait plongé dans sa propre torpeur alors que son modèle n’était plus. Son indifférence avait grandit durant une certaine période et la seule personne qui avait pu s’en rendre compte n’était autre que Marya Mervault. Cette femme attentionnée et encline à accorder sa bienveillance à quiconque lui avait tendu la main pendant ce moment qu’elle n’avait jamais pu croire aussi difficile. Même Blurd n’avait rien remarqué à ce sujet. Alors être confronté à ce deuil précis ne faisait que lui rappeler combien il lui avait été difficile à elle de l’affronter. Mais surtout de la chance qu’elle avait pu connaître et percevoir au moment où Marya l’avait aidé. Elle lui en était d’une reconnaissance éternelle et apprendre sa mort de cette manière lui faisait énormément de peine. L’injustice avait encore une fois frappé, mais si il y avait bien une chose que sa belle-mère lui avait enseigné dans le laps de temps qu’elles avaient pu partager, ce n’était autre que le fait de savoir reconnaître les belles choses de ce monde. Des choses quasi imperceptibles, mais qui étaient bien présentes et dont Blurd faisait parti. La mère avait su apprendre à la jeune femme que le tempérament parfois houleux de son époux pouvait être plus doux. Qu’il n’était pas aussi téméraire qu’il voulait bien le montrer mais qu’il y avait toujours eu du bon en lui. Une justice que Mary voulait bien reconnaître dans le Capitaine, puisqu’il n’avait jamais émis des hypothèses visant à lui mentir. Preuve en était le fait qu’il ne l’appréciait pas et que leur mariage était une mascarade pour tous les deux. Dès leur rencontre, le jeune homme lui avait montré qu’il savait s’amuser de n’importe quelle situation, et qu’il ne mettait jamais de point d’honneur au sérieux. Chose qui agaçait au plus haut point Mary, mais qui, finalement s’avérait être un trait de caractère qu’elle commençait à apprécier à son tour. Marya avait su l’écouter dans les moments de doute et la chouette avait compris que ses confidences n’avaient jamais franchi le seuil de ses lèvres. Marya lui manquait déjà, mais cela était moindre en comparaison de l’absence qui enrageait à ce point là Blurd. Jamais elle n’aurait cru être confrontée à tant de violence. Du moins, pas dans les gestes, puisque verbalement, Blurd ne l’étonnait plus. Etait-il prêt à la battre ? La crainte avait habité son regard alors qu’elle n’osait bouger de peur de lancer des intentions mauvaises à son égard. Elle ne le connaissait pas entièrement encore et elle en venait même à craindre pour sa vie dans un moment d’égarement total. Heureusement, le seau d’eau veilla à calmer les ardeurs du jeune homme. Repoussant sa violence à l’extrême, le menant vers cette sorte d’énigme devant laquelle il la plongeait face à ce regard incertain. Elle parvint à se reprendre à sa manière, et ce même si ses yeux retenaient les larmes de ses craintes. Ce fut à ce moment précis que Mary pu prendre conscience de son rôle en tant qu’épouse. De ce qu’elle réfutait depuis quelques lunes et qui s’imposait à elle devant le regard intrigué de Blurd. Le silence fut la réponse à cette surprise, autant pour l’un que pour l’autre. Un silence durant lequel tous les deux semblaient prendre conscience qu’un changement s’était opéré et qu’ils ne l’avaient même pas remarqué. Ils se comportaient comme un couple et non plus comme une situation maritale. La franchise les habitait et c’est ce qui guida Mary à parler aussi librement à son époux. A vrai dire, jamais elle n’aurait l’intention de remplacer sa mère, mais elle admettait vouloir devenir un nouveau repère pour lui si il le désirait. Durant toute sa tirade, la jeune femme ne quitta pas le capitaine du regard, l’incitant à la croire, désireuse de le confronter une fois de plus à ce qu’elle ressentait elle-même. Finalement cette étrangeté n’en n’était plus une, au contraire, cela devenait une délivrance mais surtout une sorte de quiétude qui la rassurait par rapport à la peur qu’elle avait pu connaître toute à l’heure.

Elle remarqua son hésitation au moment où il déglutit avec difficulté. Ce nouveau silence les confrontait une fois de plus à cette situation qu’ils apprenaient à peine à entreprendre. Et même si sa main restait tendue dans le vide, la jeune femme la laissa à sa place, déterminée à retrouver celle du jeune homme à un moment où à un autre. Elle était là pour lui et comme elle venait de lui avouer, aucun mot ne quitterait cette pièce. Il avait besoin de se libérer de sa peine, il le devait pour Davy. « Je n’aurai jamais la prétention de dire que je le suis. » soutient-elle de son regard quelque peu humidifié encore. Le timbre de sa voix en était inchangé, intact en raison de sa volonté à la rassurer. Elle ne bougea pas au moment où Blurd se rapprocha d’elle. Toujours soucieuse et un peu méfiante de voir se lever une main contre son visage, elle reconnaissait pourtant une sorte de douceur dans son regard. Douceur qui s’accompagna rapidement de cette caresse sur sa joue. Une caresse qui la surprit et qui la rassura sur le fait qu’il ne cherchait pas à la nuire comme il aurait pu vouloir le faire quelques secondes auparavant. Ses yeux restèrent ancrés aux siens, et sa main trouva la sienne pour la lui serrer fermement et lui souffler l’idée que sa force l’habitait à lui aussi. Il lui faisait mal au cœur alors qu’il se confiait de cette manière. « Je sais. » rétorqua la chouette alors qu’elle transmettait à Blurd toute sa compassion concernant sa douleur. Oui elle savait à quel point il aimait sa mère et à quel point il devait se sentir perdu. Tout comme, elle se doutait que le traumatisme de la vision de son corps sans vie devrait faire son chemin pour s’estomper petit à petit. Son mal être se déversait dans son âme, si bien qu’elle tenta de lui sourire doucement en coin de manière à lui prouver qu’elle ne l’abandonnait pas à son tour et ce même si elle n’avait pas une place bien importante pour lui.

Lorsqu’il s’affaissa de cette manière pour venir pleurer contre son ventre, les mains de Mary caressèrent doucement sa tête. Blurd avait besoin de ce répit pour lui, pour essayer de se contenir dans les moments les plus difficiles qui viendraient bien assez tôt. Malgré la force de son caractère le voir aussi vulnérable contribua à faire monter des larmes dans le coin de ses yeux. Jamais, elle ne lui aurait souhaité un tel malheur, tout comme elle ne l’aurait souhaité à personne. Ses caresses n’en devinrent que plus poussées alors qu’il commençait à se confier. Il s’en voulait tant. Cela lui arracha le cœur. « Shhhh… » commença t-elle à laisser échapper alors qu’elle se baissait de manière à venir lui embrasser le sommet de sa tête. Puis elle se redressa de manière à le serrer contre elle au moment où il cherchait de telles réponses. Des réponses qui n’auraient malheureusement jamais la chance de pouvoir entendu de la bouche de Marya mais dont Mary était persuadée pouvoir donnée à sa place. « Elle nous a sauvé. » répondit –elle au moment où le doute continuait à perler dans les dires de son époux. « Elle n’a pas voulu laisser Stannis tout seul et elle savait que nous n’étions pas seuls non plus. » Petit à petit, Mary pliait ses genoux de manière à pouvoir être à niveau du jeune homme et ainsi prendre son visage entre ses mains. Les yeux rougis, elle aussi, par la peine de cet instant, elle essaya de lui prouver que sa mère n’était pas partie en vain. « Elle ne t’a pas abandonné Blurd, elle est là. » Une de ses mains relâcha son visage pour venir se poser doucement au niveau du cœur du jeune homme, comme pour lui édicter l’idée que sa mère survivait dans tout ce qu’elle lui avait donné jusqu’ici. « Tu as fais exactement ce qu’elle voulait que tu réalises. Tu nous as sauvés et tu lui as permis de survivre en nous. Je ne l’ai pas connu comme tu as pu le faire, mais je sais qu’elle n’a jamais rien regretté de sa vie et qu’elle a toujours été fière de toute sa famille. Elle est partie sans un seul regret concernant ses enfants. » Ses aveux étaient sincères, du peu qu’elle avait pu s’entretenir avec sa belle mère, Mary connaissait les intentions de cette dernière au sujet de ses enfants. Et jamais elle n’avait remis en doute leurs capacités qu’elles fussent pour leur survie que pour tout ce qu’elle avait pu leur apprendre depuis qu’ils étaient tous petits.

(c) DΛNDELION
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 


"Mes bras à ton cou, mon soutien à ton coeur.”
Blury

L'esprit oublie toutes les souffrances quand le chagrin a des compagnons et que l'amitié le console.
Semaine 3, Lune 9, an 300
Les dernières images de sa mère ne le quittaient pas et Mary le poussait à ressentir tout ce qu'il avait refoulé, hormis la colère. Une douleur lancinante, une douleur qui le brisait et vint à faire faiblir ses jambes. Il avait l'impression d'être à bout de forces, d'être brisé en mile morceau, il ne put pas retenir les cris rauques de douleurs, ni même les larmes ruisseler de ses joues. Il avait l'impression que la douleur le possédait de l'intérieur et son seul réconfort était de pouvoir serrer Mary dans ses bras. C'était bien la première fois qu'il se retrouvait à se dévoiler face à elle, l'ayant pour dire vrai mépriser jusqu'à présent, qu'une épouse à son bras, rien de plus. Là, elle était celle sur qui, il se laissait aller. Il se sentait incapable de la lâcher, par peur de totalement sombrer et elle restera à le maintenir, lui embrassant même le haut de sa tête. Sa force devenait la sienne, sa peine coulait aussi en elle, il pouvait le ressentir. Ses paroles lui arrivèrent aux oreilles, mais elles eurent du mal à l'atteindre, comme si celle-ci venait de traverser une grande tempête :

« Elle nous a sauvé. Elle n’a pas voulu laisser Stannis tout seul et elle savait que nous n’étions pas seuls non plus. »

Aucun impact sur lui, cela n'arriva pas à calmer sa détresse, mais Mary vient à s'abaisser à sa hauteur, le forçant ainsi à lâcher prise. Son visage se retrouve bloqué entre ses mains, il ne pouvait fuir son regard où il ne lut aucun jugement, mais bien de la compassion, pour ne pas dire de la compréhension. La tristesse de cette mort la touchait, elle qui avait cherchait à la faire réagir, avait réussi, tout comme pour le coup, Mary avait réussi à le calmer. Ils avaient fonctionné comme un couple à ce moment précis et non deux étrangers obligés de vivre l'un près de l'autre pour une histoire de mariage entre familles nobles.

« Elle ne t’a pas abandonné Blurd, elle est là. »

Là, ses paroles arrivèrent à l'atteindre, tout comme son geste de toucher son coeur. À jamais, il resterait le fils de Marya Mervault, à jamais, il se souviendrait de ses chants pour l'endormir, de son amour qui le suivi à travers les épreuves de sa vie. Son sourire serait toujours en elle, car il possédait le même. À jamais, il la verrait dans les membres de sa famille. Oui, Marya avait bien vécu et était morte auprès de l'un de ses enfants, mais en avait sauvéles autres. Il pouvait accepter cela, mais il n'arriverait pas à se pardonner, cela lui était impossible, tout comme cela lui semblait trop difficile de pouvoir le parler à son père.

« Tu as fais exactement ce qu’elle voulait que tu réalises. Tu nous as sauvés et tu lui as permis de survivre en nous. Je ne l’ai pas connu comme tu as pu le faire, mais je sais qu’elle n’a jamais rien regretté de sa vie et qu’elle a toujours été fière de toute sa famille. Elle est partie sans un seul regret concernant ses enfants. »

Son regard changea, il ne voyait plus Mary de la même façon, c'était comme si elle venait de se dévoiler sous un nouveau visage. Tant de sagesse sans aucun jugement, mais surtout sa capacité à s'attendrir. Il était encore brisé par la douleur, mais à ce moment précis, il se perdait dans les yeux de son épouse. Jamais, il ne l'avait regardé ainsi, jamais, il n'avait ressenti l'envie de l'embrasser, l'envie de passer du temps avec elle, d'oublier tout dans ses bras. Il l'avait touché, mais par devoir, non par véritable désir et c'était toute la différence.




(c) DΛNDELION
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 


"Mes bras à ton cou, mon soutien à ton coeur.”
Blury

L'esprit oublie toutes les souffrances quand le chagrin a des compagnons et que l'amitié le console.
Semaine 3, Lune 9, an 300
La peine se répercutait en écho dans le cœur de la jeune femme alors que ses mains cherchaient à essuyer les quelques larmes qui s’échappaient du visage de son époux. Sa tendresse parvenait à s’exprimer, comme jamais elle n’avait pu le faire, sa compassion répondait à chacun des appels de Blurd de manière à ce qu’il puisse trouver du repos dans ses bras. Dans cette pièce, qui les isolait du reste, et qui leur apprenait enfin à se connaître comme jamais ils n’avaient pu le faire jusqu’alors. Leurs différences n’étaient plus, du moins, s’estompaient-elles pour abaisser les barrières qu’ils avaient érigées pour leur mariage. Il n’y avait plus de mascarade, seulement eux. Seulement leurs âmes qui se découvraient pour la première fois et qui délaissaient le protocole pour se parler mutuellement. Jamais Mary n’aurait cru voir Blurd autant peiné, jamais elle n’aurait cru ressentir son désarroi de cette manière, pas alors qu’il s’était toujours montré à elle comme un homme fier et fort. Cela en arrivait à la blesser, tant est si bien qu’elle voulait à son tour lui permettre de se libérer de tout ceci. Le deuil, la déception, la colère, tout se mêlait pour ne former qu’une seule et même impression : celle de l’abnégation. L’impuissance devant cette injustice qui avait emporté celle qui comptait le plus dans le cœur du jeune homme. Mary concevait cette idée, dans la mesure où elle avait ressenti exactement la même peine au moment où on lui avait annoncé la fin de sa grand-mère. Le monde lui avait donné l’impression de s’écrouler, alors qu’elle n’avait pas pu lui dire au revoir. Et pourtant, elle avait trouvé du réconfort dans les mots de celle qu’ils avaient perdu aujourd’hui. L’impression qu’une génération s’éteignait pour laisser place à la leur n’avait de cesse de grandir. Aussi, elle désirait venir en aide à Blurd, de manière à lui rappeler que tout n’était pas vain. Les enseignements de sa mère resteraient toujours intacts puisqu’il les portait, puisque sa famille en détenait également les secrets. Tous se souviendraient de sa mémoire et de sa bonté, tous se rappelleraient de ce sacrifice qu’elle avait pu faire pour les sauver. Car oui, elle les avait sauvés et Mary était prête à le rappeler à Blurd à chaque fois. Comme elle était prête à continuer de lui rappeler qu’elle faisait partie de lui, et qu’il pouvait compter sur elle. Leurs iris se croisaient, se perdaient ensemble dans ces messages qu’ils découvraient à peine, ceux mettant en exergue ce couple en devenir. Ils l’étaient. Ils étaient cette entité qui pouvait s’apprivoiser doucement, et qui rappelait à l’autre combien une union pouvait faire une force. Doucement, la jeune femme relâchait le visage de son époux de manière à effacer une nouvelle larme qui perlait sur sa joue. Tendrement, ses doigts frêles, cherchaient à effacer la peine dans des caresses timides, mais emplis d’un sens profond et bien présent. Et petit à petit, la chouette se rendait compte que le regard du capitaine changeait sur elle. D’abord surpris, elle nota que les quelques secondes qui succédèrent cette surprise furent chargées d’une nouveauté à laquelle elle n’avait jamais été confronté. N’étant pas certaine d’en comprendre la signification, la jeune femme se contenta de continuer à le fixer de cette même manière. Elle se laissa bercer par son propre désir, par cette envie qui appelait son cœur à vouloir déposer sur les lèvres sur les siennes. Cela en était déconcertant, d’autant plus qu’elle n’était pas certaine que le moment puisse en être opportun. Son souffle se coupait déjà, s’entrechoquait aux travers de cette émotion intérieure et secrète qui grandissait dans l’ensemble de son être. Blurd la déstabilisait en l’admirant de cette manière. Devait-elle réagir en lui demandant si tout allait bien pour lui ? Ou au contraire devait-elle profiter de cette situation pour lui laisser entendre qu’elle l’appréciait ? Ils se dévoilaient à leur rythme et ce dernier était arrivé à les surprendre plus que de raison.




(c) DΛNDELION
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 


"Mes bras à ton cou, mon soutien à ton coeur.”
Blury

L'esprit oublie toutes les souffrances quand le chagrin a des compagnons et que l'amitié le console.
Semaine 3, Lune 9, an 300


À bout de souffle, il lui offrit un baiser final, avant de s'allonger sur le sol et l'emporter avec lui pour qu'elle s'allonge sur son torse. C'était le commencement d'un nouveau chapitre de leur histoire, ils n'étaient plus un couple pour les apparences, mais un qui allait partager bien plus et sans le savoir, ce moment qui les avait rapproché, autant par l'âme que par le cœur, allait emmener un nouveau Mervault dans la famille..

(c) DΛNDELION
Contenu sponsorisé


Informations
Personnage
Badges


   
#