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Entre divertissement, sauvetage et naissance d’une nouvelle et puissante amitié [FB]

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Entre divertissement, sauvetage et naissance d’une nouvelle et puissante amitié

An 297- Lune 5 - Semaine 3



Feat. Desmera Redwyne

La Mer d’Eté…Les côtes Bieffoises…les rivages de Dorne, visibles par temps clair en face de Solfoyer, le fief de la Maison Cuy que nous nous apprêtions à quitter après avoir passé deux jours auprès de Lord Branston Cuy, ravi d’avoir quelque compagnie Conflanaise. Je ne cache pas qu’il fut bien plus apprécié d’Ellery et Hugo que de moi, le trouvant bien trop ennuyeux et mollasson à mon goût. Il m’était devenu difficile parfois de cacher mon ennui mais Lord Branston, observateur, nous offrit un divertissement qui eut comme résultat de m’arracher enfin un sourire honnête et franc depuis notre arrivée à Solfoyer, les autres n’étant que des sourires polis pour ne pas paraître blessante envers celui qui nous offrait son toit pour quelques jours. La proposition donc de Lord Branston était de passer une journée entière à bord de son navire personnel, L’Aurore Dorée afin d’apprécier les côtes du Bief et Solfoyer d’une autre perspective. Le temps étant presque toujours au beau fixe dans cette partie de Westeros, nous acceptâmes avec plaisir, moi y compris.

Au petit matin, peu après l’apparition des premiers rayons du soleil, nous montions à bord de L’Aurore Dorée. Lord Branston, qui avait d’autres obligations, confia au Capitaine du navire, un certain Steffon, l’itinéraire de la journée. Nous primes congé de notre hôte et nous voilà partis sur les flots de la Mer d’Eté. Avec mes cousins, nous restions sur le pont à montrer du doigt tout ce que nous pouvions voir d’intéressants, tandis que le capitaine nous fournissait des explications sur ce nouvel environnement pour nous autres, Conflanais. Soudain, Ellery pointa du doigt un boutre qui venait vers nous à tribord. Steffon tourna le regard vers le navire en question, plissa les yeux et se mit à s’agiter dans tous les sens. Je me tournais vers lui, inquiète et interloquée par tant de remue-ménage :

Par les Sept, que se passe-t-il donc ?!

Un boutre Fer-Né, ma Dame. Il nous faut virer de bord et rejoindre la côte sans délai.

Quoi ?! Mais…nous sommes fort loin de la côte !! Nous n’y arriverons pas !

Je commençais à comprendre la gravité de la situation et pâlis. Hugo me prit les mains et dit des paroles qui se voulaient rassurantes. Je les entendais à peine, mon regard ne pouvant me détacher du navire Fer-Né, toujours plus proche de nous. Steffon nous conseilla d’aller nous enfermer dans sa cabine personnelle. Nous ne nous fîmes pas prier et pour une fois, même moi, j’obtempérais sans poser plus de questions. Dans la cabine, Hugo ferma le verrou et nous prîmes place sur la couche du capitaine, serrés les uns contre les autres. Je me tournais vers Hugo qui m’agrippait toujours la main gauche et Ellery la main droite :

Et si…et si… s’ils abordaient le navire…nous...

Non, ne dis rien de tel cousine. Tu verras, tout se passera bien. Ayons foi en le capitaine Steffon.

Il faisait son possible pour paraître convaincu et sûr de lui. Je le remerciais d’un faible sourire mais ne pouvais prononcer un mot tant mon cœur battait à m’en rompre la poitrine et ma respiration me faisait suffoquer dans mon corset trop serré. Nous sentîmes le navire viré de bord. Des voix s’élevaient au-dessus de nos têtes. Puis soudain, L’Aurore Dorée s’immobilisa. ça y est…nous sommes perdus… pensais-je. Nous entendîmes des pas descendre les marches qui menaient à la cabine du capitaine. Nous nous serrâmes plus encore…mais poussâmes tous un immense soupir de soulagement lorsque nous vîmes Steffon entrer dans la cabine après l’avoir déverrouillée de sa clé. Il semblait lui aussi soulagé mais souriait d’un air encourageant :

N’ayez crainte ma Dame, mes Sers. Un navire de Lord Paxter Redwyne est venu à notre secours. Sa seule vue a suffi au boutre Fer-Né pour abandonner les poursuites. Heureusement était-il seul…

Béni soit le Guerrier… dis-je, soulagée et rassurée. Où sommes-nous, Capitaine ?

A La Treille, ma Dame, au domaine de Lord Paxter. Venez, sortons. Il me semble avoir vu Lady Desmera sur les quais. Elle vous attend sûrement.

Nous nous levâmes et je me rendais compte que j’étais toujours fermement accrochée à mes cousins. Je leur lâchais la main et suivais le capitaine sur le pont. Le soleil m’éblouit mais après m’être à nouveau habituée à cette vive lumière du jour, je distinguais mieux les côtes de l’île, le port, les quais et toute l’agitation qui régnait autour de nous. Je suivis le capitaine jusqu’à la petite passerelle. Il passa devant moi et m’aida à traverser. Quel bonheur que de retrouver la terre ferme ! Lorsqu’Ellery et Hugo nous eurent rejoints, Steffon nous conduisit auprès d’une jeune femme qui nous attendait, encadrée de deux gardes portant la livrée et l’emblème des Redwyne. J’étais encore très pâle et retournée par ce qu’il venait de se passer, mais suivis malgré tout le capitaine tout en me pinçant discrètement les joues dans son dos, afin de me redonner à nouveau des couleurs…

DRACARYS 2017

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Liane & Desmera
An 297, Lune 5, semaine 3

Entre divertissement
sauvetage et
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L'air emplissait mes narines, gonflant mes poumons de cette brise marine dont j'étais friande, et dont mes souvenirs se devaient de la conserver précieusement. Voilà deux lunes que je résidais en mes terres, celles qui m'avaient vu naitre, marcher, courir, grandir mais un autre fief m'attendu. Pas le mien, celui des suzerains, celui des Tyrell. Mes yeux se perdaient dans la contemplation du cyan de l'eau, sourde aux tumultueuses vagues s'écrasant sur les rochers en contrebas, les pensées tournées vers Horas. Jamais mon frère ne m'avait paru aussi enclin à l'imbécilité que durant mon séjour, il avait cette propension à s'estimer plus important que le reste du château qui me donnait envie de le frapper jusqu'à ce qu'il crie grâce. Père voulait qu'il comprenne les subtilités de son rang, pourtant il n'y parvenait pas, seule ma naïveté apparente lui permettait de me laisser l'approcher, de lui distiller innocemment les volontés de Père. Les jours défilaient sans changement, Horas n'était pas homme à gouverner, tous ici le savait mais le seul autre héritier dont on aurait pu être fier... Je fermais les yeux pour refouler mes sentiments, les enfermer là où étaient leur place. "Ma dame, pardonnez-moi mais nous devons y aller." Er'ril était un chevalier généreux, voué au service de mon père, il avait toujours compris mon esprit indépendant, ce besoin impétueux de me retrouver seule face à l'océan. Il était également pragmatique or nous devions rejoindre le port, il se devait donc de me rappeler à la réalité de ce monde. Il m'aida à monter Merios, cadeau de père pour la commémoration de ma naissance. C'était un jeune pur-sang, à la robe chocolat, parfaitement éduqué, ce qui était gage de perfection pour Lord Redwyne. La chevauchée vers notre destination fut rapide, laissant dernière nous les souvenirs douloureux que le vent emportait avec lui. Toutefois notre arrivée au port fut décevante. De nombreux navires de commerces faisaient haltes sur notre île, échangeant les marchandises, cherchant la plus précieuse d'entres elles, notre vin était l'un des mets les plus répandus sur les tables de Westeros pour qui avait les moyens de se l'offrir, je m'attendais donc à une frénésie. Il n'en était rien. Par ailleurs le navire que j'étais venue voir, celui qui me ramènerait sur le continent, n'était pas présent et plusieurs autres manquaient à l'appel. Tous étaient aux armoiries de notre famille. Je scrutais à la recherche d'une personne capable de m'informer, mais il n'y avait que les vieux loups de mer dont je préférais ne pas m'approcher. C'était un domaine pour les marins, pas le mien, je l'avais compris en voyant, un jour, Hobber discuter avec l'un d'entre eux. C'était comme si mon frère parlait une autre langue, bien loin de celle de son rang. "Renseignez-vous." Ce n'était ni une demande, ni un ordre, simplement la nécessité des évènements qui me conduisait à en former les mots. Il ne fallut pas longtemps pour connaître la raison de cette absence. "Des manœuvres étaient prévues pour votre navire ce matin ma dame. Quand aux autres, certains participaient aussi à la manœuvre." "La raison de ce retard ?" "La corne a résonné." Nul besoin d'en dire plus. La corne était une sorte d'alarme, les côtes de la Treille étaient semé d'avant poste surveillant l'immensité bleue pour prévenir toute attaque, et les chevaliers avaient un langage particulier pour chaque situation. Si elle sonnait à tout rompre, La Treille subissait une attaque, si elle fredonnait, c'est que le danger était présent, qu'il fallait être prudent, si elle résonnait, c'est qu'un bateau était attaqué.

Je connaissais suffisamment Er'ril pour savoir qu'il voudrait rentrer au château au plus vite, je lui signifiais que nous attendrions que les hommes soient revenus pour repartir, il était hors de question pour moi de partir sans savoir ce qu'il s'était passé, sans savoir si nous allions devoir pleurer des morts ou non. Je m'éloignais des hommes, mes pas me portant à l'extrémité des quais, là où je pouvais être une cible facile, là où tous les habitants pouvaient me voir, m'observer à s'en rendre aveugle. J'attendais, le visage tourner vers le détroit. L'horizon restait calme, plat, rien auquel le regard pouvait se raccrocher. Puis je vis des tâches, de plus en plus grosses, formant peu à peu des navires. Ce fut une surprise de voir un pavillon aux couleurs de la Maison Cuy parmi les nôtres, ainsi donc le danger était leur. L'effervescence reprit à l'instant même où les navires s'amarrèrent. Je me fondais dans le moule de la jeune noble que j'étais pour aller accueillir les nouveaux venus, il était hors de question que les Cuy, que je n'avais pas revus depuis des lunes aient à se plaindre d'un mauvais accueil. Ce ne fut pas eux qui mirent les pieds sur la passerelle les conduisant à nous, je laissais Er'ril m'informer des évènements, à savoir l'attaque des fernés ainsi que le nom du capitaine. Ce dernier s'avança vers moi, se signa avant de prendre la parole. "Ma lady, je vous présente mes remerciements pour l'aide que vos hommes ont apporté en ce jour." "Nos hommes ne pouvaient laisser une noble maison se faire attaquer sans réagir. Mon père n'aurait toléré que la famille de Lord Branston soit laissé à l'abandon." insistais-je en désignant les nouveaux venus. "Ma lady se méprend, il s'agit des invités de Lord Cuy, Lady Liane Vance accompagné de ses cousins." J'observais le trio en retrait, bouleversés par les derniers évènements, il était certain qu'ils n'avaient encore jamais vécu une attaque en pleine mer, je contournais l'homme pour me présenter à eux. Ainsi donc voilà la Conflanaise dont tout le monde parlait, celle qui parcourait les terres de Bief pour mieux s'imprégner de nos cultures. C'est ce que l'on racontait en tout cas."C'est une triste circonstance qui vous mène à la Treille, aussi permettez moi de vous accueillir en notre demeure afin que vous puissiez vous remettre de vos émotions." J'ordonnais que l'on fasse venir une voiture, que l'on prévienne le château, que l'on offre de quoi se restaurer pour l'équipage, tout en invitant les conflanais à me suivre pour rejoindre la route un peu plus loin. "Je puis vous assurer que les séjours en mer ne sont pas toujours aussi mouvementés."

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An 297- Lune 5 - Semaine 3



Feat. Desmera Redwyne

Je venais de vivre une expérience forte en émotions. J’avais de la peine à reprendre mes esprits mais les battements de mon cœur commençaient doucement à reprendre un rythme normal. Je fis une petite révérence à la jeune fille qui nous accueillait sur l’île et, reprenant mes esprits, je la remerciais de son hospitalité :

Ma chère, vous êtes la bonté incarnée. Il n’était effectivement pas prévu d’accoster à La Treille, mais simplement de voguer aux larges de vos côtes. Les circonstances en ont décidé autrement…

Je me tournais vers le capitaine de L’Aurore Dorée :

Soyez remercier pour votre prévenance, Capitaine Steffon. Pourriez-vous envoyer un corbeau à Lord Branston pour le prévenir que nous aurons du retard ? Nous devions le retrouver pour le dîner et je ne voudrais pas qu’il s’inquiète de notre absence. dis-je. Il s’inclina devant moi en guise de remerciement, m’assura que ce sera fait puis s’en retourna à son navire et à son équipage. Je me retournais donc vers notre jeune hôte :

Oh mais je manque à tous mes devoirs ! Je suis Lady Vance de la Maison Vance de Bel Accueil. Et voici mes cousins, Ser Hugo et Ser Ellery Vance de la Maison Vance d’Atranta.

Tous deux s’inclinèrent et offrirent un sourire amical à la jeune Lady. Je reprenais :

Vous devez être Lady Desmera ? Le Capitaine Steffon vous a reconnu lorsque nous quittions le navire.

Nous suivîmes Desmera Redwyne sur le petit chemin au bout duquel nous attendait une voiture pour nous mener probablement jusqu’au château. Tandis que Desmera nous assurait que les séjours en mer n’étaient pas aussi dangereux que celui que nous venions d’expérimenter, je hochais la tête et répondit :

Vous avez probablement raison ma chère. Il m’est bien arrivé de naviguer avec ma famille du côté de ma mère, les Mallister, le long des côtes de Salvemer, qui pourtant sont très proches des Iles de Fer. Mais c’est bien la première fois qu’un tel sentiment d’insécurité a envahi mon être. Je n’ose imaginer ce que nous serions devenus sans l’assistance d’un navire de la flotte du Seigneur votre père. Il me faudra le remercier de vive voix.

Hugo et Ellery nous aidèrent à grimper dans la voiture. Je m’étais assise en face de Desmera. Hugo avait choisi de prendre place à ses côtés et Ellery me rejoignit de mon côté. Le cocher fit claquer son fouet et la voiture s’ébranla sur la route rocailleuse en direction du château des Redwyne. J’observais le paysage par la fenêtre. L’île jouissait d’une vue magnifique sur les côtes du Bief. De part et d’autre de la route, des rangées interminables de vignes étaient parfaitement alignées. Je me souvins alors que nous étions au domaine d’où provenait le vin le plus apprécié de grand-père. J’étais plus friande des vins de Dorne mais je dois avouer que les crues de la Treille ne me laissaient jamais indifférente. Ellery en fit d’ailleurs le commentaire à haute voix :

Si le Seigneur votre grand-père était là, je suis persuadé qu’il demanderait à visiter les caves à vin du domaine ma cousine !

Je me tournais vers lui et lui sourit :

Oui assurément.

Mon regard croisa celui de Desmera et je repris la parole, lui expliquant les mots de mon cousin :

Mon cher cousin fait référence à mon grand-père, Lord Karl Vance. Il ne tarit pas d’éloge sur votre vin. Il répète souvent, je le cite : « Le seul vin qui se marie à la perfection avec n’importe quel plat, poisson ou viande. » Et venant de Lord Karl, c’est plus qu’un compliment !

Je souriais toujours à Desmera tout en pensant à grand-père. Je m’aperçus qu’évoquer son nom et ses mots me firent me rendre compte qu’il me manquait. Et père, mère, mes sœurs... J’avais hâte de leur écrire et de leur conter mes mésaventures et surtout, l’endroit où je me trouvais. Je me rendis aussi compte de la grande jeunesse de la fille de Lord Paxter. Elle n’avait pas vingt ans alors que j’en avais certainement au moins dix de plus. Une différence d’âge qui sera loin d’être un frein pour notre grande amitié, mais de cela, je n’en avais pas encore conscience.

Je préférais changer de sujet tandis que la voiture avait pris un chemin en pente douce, signe aussi que le château n’était plus très loin au nombre de personnes qui se mettaient de côté pour nous permettre d’avancer :

Redwyne…vous êtes donc parente avec Lady Olenna Tyrell ?

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Liane & Desmera
An 297, Lune 5, semaine 3

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sauvetage et
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Il n'appartenait pas à une demoiselle d'une noble maison d'accueillir des invités de la sorte, les circonstances changeaient les règles de bienséance, offrant des possibilités inexploitées, voir inespérées. L'assurance dont aurait dû faire preuve les hommes, accompagnants leur cousine, avait sombré au fond de cet océan qui se montrait aussi généreux que dangereux. La mer avait une constance pour ceux qui savaient vivre en harmonie avec elle, les Dieux en faisaient leur instrument de prédilection afin de montrer au monde ce dont ils étaient capables, il fallait accepter leurs décisions, les laisser marquer de leurs empreintes célestes la destinée de tout être s'y soumettant. Les fer-nés avaient appris à vivre de cet océan, les Treillois aussi, quelques-uns avaient fait le choix de ne jamais quitté cette île, aussi cette immensité bleue représentait un danger ultime, un danger qu'il valait mieux éviter mais d'autres voulaient apprendre à dompter cette inconnue, d'autres ne voulaient s'offrir que des instants d'émerveillement. C'était sans doute l'un de ces moments qui avait été interrompu pour les visiteurs, rendant muets les deux hommes, à moins qu'il fut naturel pour eux de laisser la dame mener la conversation. Je lui souriais alors qu'elle affirmait ne pas se rendre sur notre île, il n'y avait là aucune offense, tous les lords et ladies de Westeros ne pouvaient prendre le temps de visiter tous les recoins de chaque royaume. Nul ne pouvait se vanter de l'avoir fait et peu étaient ceux qui voulaient explorer la Treille, ce n'était bien souvent qu'une étape dans leur chevauchée maritime, uniquement pour s'offrir des tonneaux du meilleur vin du royaume. Voir le domaine, ou comprendre l'élaboration de ce nectar, ne passionnait aucunement les nombres, qui préféraient davantage les reliefs du continent, les édifices de Villevieille, plutôt que la vie insulaire des Redwyne. C'était une habitude qui n'avait jamais gêné les membres de ma famille, nous étions connu dans tous les foyers de chaque royaume, notre réputation ne connaissait pas de frontière, aussi apprécions nous la tranquillité que nous offrait la vie loin du continent. Néanmoins nos visages demeuraient des inconnus pour ces nobles qui ne faisaient que prendre notre vin, tout comme pour les personnes me faisant face. "Pardonnez mon manque de savoir-vivre, j'aurais dû me présenter. Votre capitaine a raison, je suis Desmera de la famille Redwyne, mais le titre de lady demeure celui de ma mère." Beaucoup pourtant appelait les demoiselles par ce titre, moi-même à l'occasion, ce qui ne me gênait guère d'ordinaire, pour une raison qui m'échappait, j'avais ce besoin de me justifier alors que nos pas nous menaient à la voiture que j'avais fait mander. Déjà les chevaliers nous attendaient sur leur propre monture, les rênes de la mienne dans les mains de Er'ril. Même si je regrettais de ne pouvoir monter mon pur-sang afin de rejoindre le château, ma conscience savait qu'il me fallait être irréprochable. Père avait de bonne relation avec le Conflans, toutefois les Vance de Bel Accueil ne faisaient pas parti de nos contacts directs, ils n'étaient que des noms dans une listes des seigneuries apprises par cœur depuis tant d'années. L'opportunité de cette rencontre allait peut-être changer cet état de fait, et j'étais prête à tout pour que le mérite me revienne. Y compris à laisser mon cheval sous la garde d'un chevalier, il saurait quoi faire une fois arrivé au château. Ser Hugo, si j'avais bien suivi les présentations, me présenta sa main afin de m'aider à monter en toute sécurité... Vivre à HautJardin avait cet avantage, les usages y étaient les mêmes, je ne fus donc pas étonnée de le voir faire alors qu'ici les usages étaient moins marqué, on vivait de manière différente. J'acceptais volontiers cette main offerte avant qu'il me rejoigne, suivi de Lady Vance et du dernier membre de la famille Vance. "Vos côtes ont longtemps été la cible des fer-nés mais ces derniers aiment changer de lieu pour leurs méfaits, je suis navrée que cela se soit porté sur votre navire. Enfin celui de lord Branston."


Bien que mes envies et ambitions me préparaient mener des conversations avec toute la diplomatie dont je serais capable, me retrouver seule avec trois inconnus n'arrivaient pas à me faire sortir le moindre son. La timidité n'avait jamais fait partie de mon caractère néanmoins c'était la première fois que je retrouvais seule avec des conflanais, et je ne voulais risquer de commettre une faute en discourant maladroitement. Je me contentais donc de garder le silence, offrant à mes invités les plaines de la Treille à leurs yeux. Devant eux sur les quelques pentes qui menait à notre demeure, s'étendaient des champs de vigne, peu nombreuses en comparaison au sud de l'île mais suffisamment pour faire pétiller les yeux des trois personnes m'entourant. Les rouages de leurs pensées faisant le rapprochement avec le célèbre nectar comme le confirma leur dire. "J'accepte volontiers le compliment, vous pourrez lui conter tout ce que vous verrez ici." Si l'occasion se présentait nous pourrions leurs présenter nos terres avant leur retour sur le continent, bien que cela demeurait une décision de père, il lui revenait le loisir de divertir ou non les conflanais, mais sans doute lord Paxter verrait en leur arrivée une opportunité d'étendre ses amitiés. Qui pouvait prétendre que l'attaque qu'ils avaient subie était le simple fruit du hasard. Les Dieux donnent autant qu’ils prennent, aussi la mésaventure vécue allait peut-être devenir une occasion qu’il nous faudrait saisir. Même si je ne voyais pas de quelle façon j’allais pouvoir établir des liens quand bien même j’avais décidé de tout faire pour être celle qui aurait le mérite de tisser ce lien avec les Vance. Discrètement, comme toute bieffoise se devait de le faire, j’observais cette voyageuse, celle qui avait réussi à repousser la date de ses noces. Parce que toute dame en âge de se marier se voyait offrir des alliances avantageuses alors il ne pouvait en être autrement pour elle. Mon esprit ne parvenait pas à comprendre une situation inverse, alors même que mes actions avaient toutes pour but d’obtenir ce même genre de liberté. Malicieusement le nom de Cersei Lannister s’insinua dans mon esprit me prouvant qu’il y avait toujours des exceptions à la règle préétablie. Mais qu’elle était cette particularité qui leur permettait de vivre sans être sommée de prendre époux ? Je voulais tant être maitresse de mon futur, à défaut d’être l’égale de Horas, puisque je ne pouvais être à sa place… Lui qui allait faire sombrer notre famille si les choses demeuraient en l’état. Mon observation, ainsi que le questionnement intérieure qui en résultait, fut interrompu par une question somme toute anodine. Sauf qu’elle ne l’était pas. Ma parenté avec la Reine des Epines n’était jamais une chose anodine, la Treille avait été le berceau de la jeune Olenna Redwyne, ce qui faisait d’elle la tante de mon père mais elle était aussi ma grand-mère grâce au mariage de Mina, sa fille et ma mère. Une telle question laissait sous-entendre toute une possibilité de réponse qui incluait tous ces liens familiaux. Mais j’avais depuis longtemps appris à ne pas trop en dire pour mieux avancer mes propres pions même si j’ignorais tout de celle qui m’interrogeais.   "Oui en effet" Un sourire accompagna ma réponse. Le lien qui nous unirait un jour déterminerait s’il fallait compléter cette simple affirmation, pour l’heure je devais apprendre à mieux connaître mon interlocutrice. Cela attendrait encore un peu. "Vous voici au cœur de nos terres." Je leur montrais le château dont nous allions bientôt franchir les portes. Les chevaliers nous accompagnant mettaient déjà pieds à terre, alors que je cherchais mon père qui avait dû être prévenu or il n’y avait personne. Le chevalier envoyé par mes soins vint me murmurer quelques mots, alors que je descendais de la voiture. "Dame Desmera, Lady Mina et Lord Paxter sont au tombeau." Je le renvoyais au plus près de la sortie des galeries souterraines pour les avertir dès qu’ils se présenteraient. Mieux valait les laisser à leur deuil, à leur chagrin de parents, ils auraient le temps d’être les nobles de leur rang. "Nos gens vont vous préparer des chambres, vous pourrez ainsi vous reposer, je peux vous faire visiter nos jardins, père ne devrait pas tarder si vous désirez le voir. "

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Desmera & Liane



Notre progression chaotique vers le château se faisait lentement et dans un silence quelque peu gênant je dois dire. Desmera Redwyne le brisait de temps en temps en répondant à mes questions ou commentaires, mais jamais ne s’étendait-elle plus avant sur le sujet. Je la sentais assez mal à l’aise dans cet exercice plutôt diplomatique. Son jeune âge peut-être ? Ou son caractère ? Qu’importe, je me trouvais encore trop sous le choc pour jouer de sa gêne à notre encontre et préférais acquiescer silencieusement en souriant. Ellery se permit cependant de répondre au sujet des attaques de Fer-Nés, plus du domaine des hommes que des femmes :

Nos demeures sont fort heureusement situées loin des côtes, sur les berges de la Néra. Nous ne sommes donc pas directement leur cible. Cependant, d’autres ne peuvent pas en dire autant.

J’intervins dans la conversation à cet instant :

Mon cousin dit vrai. Je suis parente avec la maison Mallister de Salvemer, Dame ma mère était la petite-cousine de Lord Jason Mallister. Nombreuses et fréquentes furent les rixes Fer-Nés dans le passé. Aujourd’hui, ce temps est révolu mais le Seigneur mon grand-oncle garde toujours un œil vigilant sur l’horizon, à l’instar de votre père j’imagine.

Il arrivait que, durant mes visites à Salvemer avec ma mère, je fasse une promenade le long des côtes en compagnie de Patrek et Desmond Mallister. J’étais toujours impressionnée par toutes ces sentinelles sur les remparts et à bord des navires qui inlassablement surveillaient les rivages du Conflans. Mon regard se perdit dans la verdure de l’île, ses rangées de vignes et la mer plus loin tandis que je repensais à Salvemer. J’entendis Desmera nous informer que nous étions proches du château après avoir rapidement répondu - sans s’étendre davantage cependant - sur son le fait qu’Olenna Tyrell a effectivement vécu ses jeunes années ici. Le carrosse s’arrêta soudain et une porte s’ouvrit sur une cour pavée. Desmera sortit la première, je la suivis puis vinrent mes cousins. Notre jeune accompagnatrice parla un court instant avec un garde et j’en profitais pour me tourner vers mes cousins :

Alors ? Qu’en pensez-vous ? demandais-je à voix basse.

Hugo me répondit le premier :

Ma foi nous aurions pu plus mal tombé, je suppose. On entend beaucoup parler des Redwyne et de leurs vins. Utilisons cette opportunité pour voir l’envers du décor…et pourquoi pas renforcer nos liens avec les Vance…et les Mallister pourquoi pas ?

Si nous arrivons à nous entretenir avec quelqu’un qui ait un tant soit peu plus de…conversation… dis-je en jetant un coup d’œil en biais vers Desmera, qui revenait vers nous et nous proposait de nous installer dans nos chambres prêtées pour la nuit et de nous faire visiter les jardins. Je souris à cette perspective :

Cela me semble être une bonne idée, Lady Desmera. Rien de mieux qu’une promenade pour se vider l’esprit après de tels événements…Cependant, je souhaiterais faire parvenir un corbeau à Lord Branston Cuy. Je ne voudrais pas qu'il s'inquiète de ne pas voir ses hôtes et son navire revenir au crépuscule, comme cela était initialement prévu.

Je me charge de prévenir Lord Branston. intervint Hugo. Si Lady Desmera veut bien m’indiquer la rouquerie et me prêter de quoi écrire, bien sûr. Nos effets sont restés auprès de Lord Branston ; nous ne pourrons donc abuser de votre hospitalité guère plus d’une nuit, je le crains. Ellery et moi allons suivre vos gens au château. Nous laissons notre cousine à vos bons soins, ma Lady.

Puis il s’inclina devant elle, imité par son cadet, et suivit les domestiques vers l’intérieur du château. Je me retrouvais donc seule face à ma jeune interlocutrice. Ma curiosité n’était pas satisfaite ; je voulais en savoir plus sur elle. Cette promenade dans les jardins m’en donnerait peut-être l’occasion. Je lui offris un sourire chaleureux :

Nous voici donc entre femmes ! Les jardins, donc ? Je vous suis.

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