Les plus belles fleurs du jardin [flashback avec Desmera Redwyne]

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Les plus belles fleurs du jardin

Flowers in garden



Edwyn Cendregué & Desmera Redwyne



An 298, lune 6

Il serait bientôt temps pour Edwyn de quitter le Bief, et il en avait conscience. Après plusieurs années passées à vagabonder sur les terres qui l'avaient vu naître, il lui faudrait en dépasser les frontières pour dépasser ses propres frontières. Il aimait profondément le Bief pour sa beauté, son raffinement et la douceur de sa vie, cependant cela ne saurait suffir pour combler l'immensité de son âme, et il avait faim de paysages et de sensations inconnues.

Pourtant, même celui qui semblait avoir renoncé à tous les types de liens continuait encore pour l'heure de continuer à tourner plus ou moins autour de Hautjardin sans véritablement s'en éloigner. Quand bien même il avait quitté sa famille, il continuait de temps en temps de voir son ami de toujours, Willos Tyrell, qui ne lui avait jamais fait l'affront de le juger malgré sa trahison de toutes les valeurs importantes -la famille, la fidélité...-. Ils se connaissaient depuis trop longtemps pour ignorer qu'ils seraient irréconciliables sur certains points, quand bien même l'accident du Chevalier à la Rose les avaient finalement rapproché, ce dernier ayant du se plonger dans la littérature et dans l'érudition sous l'enseignement de la Reine des Epines.

Il commençait à être un peu connu par les habitants de Hautjardin, qui le croisaient de temps à temps à chanter une ballade, ou encore à proposer ses services gratuitement en tant que soigneur pour le petit peuple. Il ne se cachait nullement du fait qu'il avait quitté la Citadelle avant de forger sa chaîne -de manière totalement volontaire de sa part-, cependant il avait toujours été spécialisé en guérison, et il en savait suffisamment pour tenter d'apaiser les souffrances quotidiennes de ce petit peuple qui n'avait en général pas les moyens d'obtenir les soins d'un mestre. Et en tant qu'artiste, il obtenait l'argent nécessaire pour vivre, et économisait quelques pièces pour le voyage qui s'annonçait.

Ce jour-là, Edwyn avait de nouveau passé les grandes portes de la cité de Haujardin, vêtu d'une simple chemise blanche et de chausses comme l'enfant de l'Eté qu'il était, munit de son habituelle trousse de mestre ainsi que de sa lyre, qu'il portait dans son dos. Il se contentait de flâner au travers des rues, le nez au vent, alors qu'il flottait sur ses lèvres le sourire rêveur des enfants inattentifs.  Il ne se lassait jamais de la beauté du fief de ses seigneurs suzerains.

Avant de s'annoncer auprès de Willos, à qui il souhaitait rendre visite, il passa quelques temps dans les jardins de la cité, plongeant parfois dans d'inexplicables transes face à un élément d'architecture particulièrement fascinant, ou simplement pour profiter de la douce chaleur de la brise sur sa peau.

Il finit par se faire annoncer dans le château pour Ser Willos. Les serviteurs du lieu le connaissaient depuis des années maintenant, la maison Cendregué ayant toujours tenu à assurer les Tyrell de leur inébranlable fidélité. Le jeune homme demanda à s'installer dans les jardins du palais, réputés dans toutes les Sept Couronnes pour leur beauté, où il attendrait son ami. Il fut donc conduit sous l'une des tonelles des jardins où du thé avait été servi pour l'héritier des lieux.

Edwyn s'était donc installé à l'ombre des lauriers grimpants, ayant décroché la lyre de son dos et passant négligemment ses mains sur les cordes pour en faire sortir quelques arpèges mélodieux. Il ne prenait pas particulièrement garde à ce qui pouvait se passer autour de lui, il semblait encore et toujours perdu dans ses pensées.

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Edwyn & Desmera
An 298, lune 6

Les plus belles fleurs du jardin


Les promenades dans les rues de HautJardin avaient ce goût d'aventures accessibles à toute personne en proie à une bourse bien emplie, j'étais âme généreuse aujourd'hui, j'allais bientôt quitter le fief souverain afin de rejoindre celui de mon enfance. Il me fallait des cadeaux qui ferait plaisir à chacun des membres de ma famille, ce voyage était le dernier que je faisais avant de nombreuses lunes, père ne souhaitait plus me voir parcourir le Bief de long et large. Voilà pourquoi il avait tenu à me faire revenir à la Treille depuis la première lune, pour mieux m’avoir sous la main, connaître mes forces et mes faiblesses, ce dont il n’a pas été déçu. Lui qui voulait une personne de confiance capable de murmurer des idées à l’oreille de son fils, avait trouvé la personne idéal en moi, je savais parfaitement manipuler Horas sans qu’il ne s’en aperçoive, jouant d’une naïveté faussement présente je parvenais à le mener là où père voulait qu’il soit. Ce voyage à HautJardin n’était pas une partie de plaisir mais un choix stratégique, une rencontre entre Willos et Horas devait avoir lieu afin de renforcer les liens entre les deux cousins et père avait par-dessus tout souhaité ma présence auprès de mon empoté d’ainé. Mais je savais aussi qu’il ne me laisserait plus revenir ici avant qu’il ne m’estime prête, selon ses propres termes. Prête à quoi ? Je l’ignorais. Même si l’envie me démangeait de connaître les tenants et aboutissants des pensées du rigide Paxter Redwyne, je me contentais de suivre ce qu’il attendait de moi. Bien qu’offrir des présents ne soit que de mon initiative, aussi je me devais d’être créative pour faire plaisir à chacun. Il me fallait aussi remplir mon rôle de petite sœur candide, offrir un cadeau à ce frère que je me devais de suivre comme une ombre. Si ma présence à ses côtés ne lui avait pas semblé indispensable, il me semblait qu’il appréciait ma compagnie tant que je ne fomentais pas des plans abracadabrants, ne prenant pas conscient du subtil mélange de politique que je mêlais à mes remarques innocentes. Faire attention à ne pas être démasquée était un jeu des plus amusants, surtout lorsque l’un des participants n’a aucune conscience que la vie est un jeu en soi.

Errer, sous surveillance, avait été fructueuse, tout le monde bénéficierait de ma grande bonté d’âme, même Elmire aurait droit à un petit cadeau, elle avait tant pris soin de moi pendant toutes ses années, elle méritait une petite attention. Mon cœur se serra en songeant qu’une fois encore mon retour serait ponctué d’une tristesse intense, contre laquelle j’allais devoir lutter, comme un fléau s’abattant toujours un peu plus fort. Je ravalais mes larmes avant de décréter vouloir retourner au château, ma suivante pourtant les petits paquets que j’avais trouvé, le goût de cette balade devenant plus amer à mesure de la dérive de mes pensées. Heureusement que Er’ril était un soldat des plus compréhensif, sinon il y aurait longtemps que nous aurions fait demi-tour tant mes déambulations pouvaient être source d’inquiétudes permanente. Mes envies changeaient au gré des odeurs, des étals.

En peu de temps nous avions rejoint notre destination remerciant les Sept d’avoir tenu mon esprit occupé par cette marche rapide, évitant de trop penser à la noirceur de mon cœur. A cet abîme que je côtoyais chaque jour. Les soldats me laissèrent une fois certains de ma sécurité entre les murs du château, là où mon seul danger serait de gravir trop rapidement un escalier et d’en rater une marche. Les hommes ignoraient qu’il existait des dangers bien plus sournois, se tapissant dans l’esprit de leurs protégées, s’échappant par le biais de langue aussi acérées que le tranchant d’une épée, ou pire le danger du flot perpétuel de pensées insidieuses, murmurant dans l’esprit fragile comme le clapotis de l’écume sur la coque d’une boutre. Il ne fallait pas que je reste seule, je ne pouvais me permettre de songer trop souvent à Hobber, ce serait lui offrir la possibilité d’insuffler un quelconque espoir, il en était hors de question. Aucun mirage hypothétique ne me rendrait mon frère, mon cerveau se refusait à le comprendre, m’obligeant sans cesse à revivre ce deuil perpétuel. Rester seule dans ma chambre n’était pas la meilleure idée, il me fallait de l’air, me retrouver dehors. Rien de plus aisé en ce lieu, mes pas me dirigèrent vers mes appartements, bien décidée à n’y faire qu’une halte, mes paquets y avaient déjà été acheminés, je n’y accordais peu d’importance, souhaitant par-dessus tout changer de robe. Avoir une amplitude de mouvement plus libre, être un tant soit peu libérée en apparence. Ma suivante connaissait cette attitude, ce regard qui était le mien, elle avait déjà sorti une robe couleur lie, ample à partir de la taille, mon buste recouvert en totalité. Un dernier coup d’œil dans le miroir me permit de m’assurer que j’étais parfaite, où au moins un minimum présentable.

Rejoindre les jardins était une chose aisée pour une personne ayant vécu autant de temps entre ses murs, offrir un sourire à tous ceux que l’on rencontre, un signe de tête, une petite révérence avant de reprendre son cheminement, et enfin atteindre son but. J’avais fait le choix de l’un des plus petits jardins, peu fréquenté en règle générale. Pas aujourd’hui. Une douce mélodie embaumait l’air, enroulant ses notes autour des fleurs, sur la courbe des roses. Manifestement le lieu recevait déjà de la visite, il aurait été sage de faire demi-tour pourtant mes pieds refusèrent toute obéissance, avançant lentement vers la source de la douce musique. Là, sous un laurier, à l’abri des regards indiscrets, se tenait un homme que je n’avais pas eu l’occasion de revoir depuis des lustres. Edwyn Cendregué. Un ancien habitué des lieux avant son engagement raté à la Citadelle. Les rumeurs couraient plus vite que les récits héroïques, toute la Cour savait ce qui lui était arrivé, peu de gens en parlaient ouvertement, enfin plutôt en chuchotant. Ses doigts allaient et venaient sur la lyre sans but réel, cela donnait tout de même mélodieux. Il aurait été impoli de l’interrompre mais une force mystique me poussait à le faire, à ouvrir la bouche. « Pardonnez-moi. » dis-je doucement afin de ne pas le perturber. Je lui offris un signe de tête en guise de salut. « Cette mélodie me semble familière mais je ne parviens pas à la reconnaître totalement. »

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Edwyn Cendregué & Desmera Redwyne



Edwyn s'était laissé, comme souvent, aller à ses pensées, les laissant vagabonder au gré de la brise et du parfum des fleurs comme si rien d'autre n'était important. Pourtant cela était la vérité: Rien d'autre n'était important. Pourtant, en ce château se jouaient des choses considérées comme majeures, la suzeraineté de Hautjardin, du Bief, le contrôle de l'un des plus grands pouvoirs de Westeros. Pourtant, quand les royaumes et les empires tomberaient en poussières, quand les livres chantant la gloire de ces héros seraient dévorés par le temps, alors il ne resterait plus de ce monde que la brise et le parfum des fleurs.

Le Bieffois laissait donc ses mains aller et venir d'un air absent sur cette lyre qu'il maîtrisait comme une extention de son propre corps. Il se laissait souvent alors à ce genre de rêveries, dont il pouvait être difficile de le tirer. Ceux qui avaient pu l'observer à plusieurs reprises dans cette posture disaient de lui par la suite qu'il était de ces hommes qui pouvaient totalement se passer de la compagnie des autres êtres humains, qu'ils se suffisaient à eux-même. Ils avaient en cela raison, que Edwyn n'avait nul besoin de courir après le regard et l'attention des autres -et ce malgré sa nature profondément artiste- pour se sentir exister. Mais non pas qu'il se "suffisait", du moins dans l'acception intrinsèquement condescendante de cette idée, non. Seulement, il y avait à l'intérieur de son esprit des espaces immenses et riches qui suffisaient à son épanouissement, alimentés dans un roulement infini par les merveilles et les tragédies que ce monde avaient à lui offrir.

Il fut cependant tiré de cette absence par la voix, douce et mesurée, d'une jeune femme, ce qui le fit revenir à la réalité, posant les yeux sur celle qu'il lui fallut quelques secondes pour reconnaître comme étant la jeune Lady Redwyne, de la Treille. Elle était plus jeune encore la dernière fois que Edwyn l'avait vue. Cela datait d'avant son départ pour la Citadelle lui semblait-il. Elle était encore une fois, et voilà qu'elle se tenait devant lui comme une femme faite. Avait-il lui-même également tant changé que cela, depuis ces années? Sans doute, il y avait dans ses yeux des années de voyages et d'errances en solitaire.

Un sourire vint étirer les lèvres du métisse, tandis qu'il adressait un signe de tête cordial et respectueux dans la direction de la jouvencelle. Il n'avait aucune raison de se montrer désagréable envers elle, au contraire. Après tout, elle semblait montrer de l'intérêt pour son art, ce qui est déjà lui porter bien trop d'attention.

-Si elle vous semble familière, c'est sans doute car vous m'avez entendue la jouer il y a plusieurs années de cela, Dame Desmera.

Un autre sourire, puis une invitation à prendre place à ses côtés d'un signe nonchalant de la main. Le métisse ne se souvenait que les Redwyne et les Cendregué soient aussi proches que d'autres maisons, comme les Fossovoie ou les Rowan. Cependant, la Treille était connue dans tous Westeros, et Androw savait s'entourer de toutes les personnes importantes. Edwyn avait donc déjà croisé la jeune fille en diverses occasions, souvent à Hautjardin, parfois à Villevieille, toujours dans des occasions festives et légères comme seul le Bief pouvait s'en régaler. Elle était belle et digne, fière comme une Princesse dans ses beaux atours.
Il laissa la jeune femme prendre place à ses côtés, et un serviteur se précipita aux côtés de Desmera quand il la vit prendre place au côté du Cendregué, lui proposant un thé ou un quelconque rafraîchissement. Edwyn se demanda l'espace d'un instant quelle affaire pouvait bien amener la jeune dame de la Treille dans la demeure de leurs seigneurs suzerains à tous deux, avant que cette question ne s'échappe de son esprit comme il y était entré. Tout cela n'avait aucune importance.

Cependant, il finit, presque par résignation, à poser la question. Cela ne signifiait pas qu'il n'était nullement intéressé par ce que Desmera pouvait avoir à faire à Hautjardin, non. Seulement, s'il tenait réellement à s'enquérir d'elle, ce n'était pas ce genre de futilités qui lui apprendrait ce qu'il fallait savoir. Conscient qu'elle le considérait peut-être déjà comme à moitié fou au vu des histoires qui devaient déjà courir sur lui dans le Bief, et connaissant après tout la façon la plus simple d'aborder un échange cordial entre deux personnes ne s'étant pas vues depuis longtemps, il lança dans cette élégante nonchalance qui le caractérisait:

-Quel bon vent vous mène donc à Hautjardin, lady Desmera? Quelque affaire importance, ou le simple plaisir de ces jardins?

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Edwyn & Desmera
An 298, lune 6

Les plus belles fleurs du jardin


La réalité ne semblait pas avoir d'emprise sur le jeune homme, il était dans une bulle, hermétique au monde l'entourant, plongé dans la passion de la musique, dans la douceur de cette mélodie ravivant des souvenirs d'un autre temps, dont les images ne m'avaient pas hanté depuis des lunes. Pourtant je ne parvenais toujours pas à savoir d'où me venait la connaissance de cet air. La culpabilité aurait pu me s'emparer de mon être, abattre sa main froide sur mon esprit, il n'en fut rien, Edwyn Cendregué n'était, à ma mémoire, homme à garder rancune envers qui que ce soit. Il releva la tête alors que mes yeux plongeaient dans les siens, me fascinant plus que de mesure, la beauté de son visage avait toujours eu un attrait particulier pour ma petite personne, les années avaient passé mais cet envoutement était toujours présent. Les Dieux avait su mêlé les sangs pour en tirer le meilleur parti, il en allait de même pour sa jeune sœur, même s'il était vrai que je ne l'avais vu depuis longtemps. L'union de la Rose serait sans doute l'occasion de la revoir, à moins qu'elle se soit présente pour celle de notre suzerain. Je prenais soudain conscience que le monde se préparait doucement à un tout autre jeu que celui de la guerre, les alliances allaient bon train désormais. Un doux sourire étire ses lèvres lorsqu'enfin son esprit parvient à me resituer, tant d'années étaient passées depuis la dernière fois que nos routes s'étaient croisées, à une époque où mon adorable ainé était encore de ce monde. "Je suis ravie de constater que vos mélodies sont aussi vives à mon esprit." J'accepte son invitation, alors qu'un serviteur me remplit un verre d'un délicieux nectar fruité, prenant place à son côté. Il était étrange de le retrouver en ce lieu, sans qu'aucune festivité ne soit organisée pour meubler les silences qui pourraient subvenir. Je n'avais pas le souvenir d'avoir converser seule à seul avec le jeune homme, il y avait un début à tout. J'avalais une gorgée de ce que j'identifiais comme du jus de pomme, appréciant la fraicheur s'écoulant dans ma gorge, chassant au loin les pensées désagréables encore trop présentes, les laissant dériver sur l'océan de mes regrets. "Hautjardin est une seconde demeure même s'il est vrai que désormais je n'y suis qu'une simple invitée." Le temps où je vivais en ces murs fut révolu dès lors que père avait ressenti le besoin de me savoir à ces côtés, de me voir mettre en place ce qu'il désirait. "Les affaires ne sont guères de mon ressort, je me contente d'accompagner qui de droit. Quant à ces jardins, ils ont toujours été le théâtre de mes promenades, discussions et émerveillements. On peut donc considérer que le plaisir est de mise, plus encore si vos mélodies enchantent les lieux." Peu m'importait les décisions qui l'avaient conduit à refuser de prendre chaines, il était libre, plus libre que quiconque, la curiosité animait ma vie, je serais une menteuse de croire que je ne voulais pas en savoir plus. Je mourais d'envie de le savoir, de comprendre ce qui l'avait poussé à refuser de suivre la voie qu'il avait emprunté, à s'opposer au destin en dépit de sa famille, de ce père, qui l'avait probablement renié, de tout ce qu'il connaissait. Pourtant il ne semblait nullement en souffrir, une sorte de paix émanait de lui, la bienséance m'interdisait de me montrer trop curieuse, trop envieuse, il me fallait rester à ma place, toutefois il aurait été impoli de ne pas lui retourner la demande. Je signalais le verre vide au même serviteur, prompt à remplir son devoir. "Et vous même, mest... Ser... je suis navrée, j'ignore par quel terme approprié je dois vous désigner sans vous offusquer..."

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Edwyn Cendregué & Desmera Redwyne



Edwyn continuait machinalement à tirer quelques arpèges de son instrument de temps à autres, cependant son attention était maintenant posée sur la jeune femme qui prenait délicatement place à ses côtés. Après tout, le Bieffois était un homme des plus calmes en apparence, pourtant il était rare de le voir sans qu'il soit d'occuper ses mains sur un intrument, une plume ou encore un fusain. Le calme qu'il arborait n'était pas véritablement une facade, mais simplement un aspect de sa personnalité, qui était loin d'être le seul.

Lady Desmera se montra aimable envers lui, malgré les années qui les séparaient. Cela faisait après tout bien longtemps qu'ils ne s'étaient plus croisés dans leurs châteaux respectifs ou dans ceux qui peuplaient les doux paysages du Bief. Il croyait seulement avoir entendu quelque part que la jeune femme était devenue Dame de compagnie pour Margaery Tyrell. Ou alors c'était en discussion. Edwyn n'en était pas sûr. Si ses souvenirs ne le trompait pas, alors ce ne pourrait être qu'une bonne chose. En tant qu'ami d'enfance de Willos Tyrell, il connaissait plutôt bien la fratrie des Roses, et il considérait que Margaery et Desmera ne pourraient que s'entendre. Il lui semblait se souvenir qu'elles étaient plutôt proches par certains aspects de leur caractère, après tout.

Un serviteur vint amener un jus de fruit à la jeune dame, et interrogea Edwyn du regard pour savoir s'il souhaitait également quelque chose. Le Bieffois le congédia d'un aimable signe de la main sans rien lui demander de plus, son attention étant totalement absorbée par Desmera. Lui dont le regard était toujours perçant, certainement en raison de ses réflexes d'artiste et de peintre qui le poussaient souvent à détailler ses interlocuteurs, observait les yeux et le fier port de tête de la jeune lady de la Treille. Il n'était pas homme à oublier un visage, mais il devait bien reconnaître qu'avec les années, avec la Citadelle, il avait oublié la beauté de Desmera Redwyne.

Il interrogea la jouvencelle sur les raisons de sa présence à Hautjardin, les deux Bieffois qu'ils étaient avaient de nombreuses raisons potentielles de se trouver dans la demeure de leurs seigneurs suzerains. Desmera se défendit de participer elle-même aux affaires de sa maison, mais pourtant Edwyn n'eut pas l'impression que la jeune femme disait toute la vérité.Le jeune homme se souciait souvent certes peu des véritables intentions des gens, et ne cherchait que rarement à aller plus loin que ce qu'ils voulaient bien dire sur eux-même. Pourtant, ici son attention était mobilisée, et il s'était bien rendu compte que Desmera ne lui disait pas toute la vérité. Avait-elle des intentions personnelles qu'elle ne souhaitait pas dévoiler, ou un projet de plus grande envergure? Qu'importe, Edwyn n'était pas véritablement une personne intrusive, et ne chercha donc pas à aller plus loin. Il se contenta de sourire au compliment élégamment glissé par la jeune femme dans sa description du plaisir des jardins.

-Vous êtes bien trop aimable, Lady Desmera.

Il remit en place une mèche blonde derrière son oreille sans se départir de son sourire en coin. C'est alors que la Bieffoise tenta de lui retourner la question, butant cependant sur la meilleure façon de s'adresser à lui. Edwyn eut un petit rire silencieux, par lequel cependant il ne se moquait nullement de sa noble interlocutrice. Sans doute avait-elle entendu l'histoire du fils Cendregué qui était parti rejoindre les mestres de la Citadelle mais qui avait fini par en claquer les portes, finalement incapable de renoncer à sa liberté.

-Ne le soyez pas pas, ma Dame, il n'y a rien à pardonner.

Edwyn retira ses mains de son intrument pour les poser délicatement sur ses genoux avant de reporter son attention sur son interlocutrice.

-Effectivement, il n'y a nulle raison de m'appeler Mestre, car comme vous le savez sans doute, je ne suis pas allé au bout de la formation de la Citadelle. Vous pouvez m'appelez simplement Edwyn, ma Lady. Et pour vous répondre, je suis simplement venu rendre visite à mon ami Ser Willos.

Ce dernier semblait d'ailleurs se faire attendre, mais Edwyn n'était pas pressé. Et puis la compagnie de la jeune femme était bien assez plaisante pour lui permettre de patienter.

-Comment se porte votre famille, que vous semblez accompagner, ma lady?  J'espère que la Treille se porte bien, d'autant plus si vous avez des affaires à régler avec Haujardin.

Lui que d'ordinaire ce genre de questions n'intéressait pas, avait cette fois-ci l'éclat de la sincérité dans l'intonation de sa voix. Aujourd'hui, il voulait sincèrement savoir comment allait la jeune femme et sa famille, et ce que les Redwyne pouvaient bien prévoir pour la Treille.

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Edwyn & Desmera
An 298, lune 6

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La musique avait une vertu apaisante sur les esprits torturés, ainsi que ceux qui l'était moins, j'avais toujours apprécié le talent de ces personnes capables de captiver l'attention par leur don naturel pour les arts, ce dont les dieux m'avaient dépourvu. A l'instar de nombreuses dame, une initiation avait été entreprise, au rythme de plusieurs séances infructueuse, hélas, il avait été convenu de laisser la musique ravir nos oreilles par le biais de personnes plus aptes à y parvenir, de laisser la cacophonie, dont j'étais capable, dans les affres de nos souvenirs. Le talent du métis était une bouffée de fraîcheur, un rappel que parfois il fallait prendre le temps d'apprécier ce que la vie avait à nous offrir. Tout du moins tant que les Sept ne voyaient pas leur dessin perturbé comme cela était présentement le cas. Renoncer à ses vœux était, sans doute, un acte profondément réfléchi, s'inscrivant, à mon sens, dans une volonté de faire quelque chose de plus grand. Néanmoins cela avait aussi le désavantage de placer ladite personne au ban de la société, ne pouvant supporter les règles régissant le monde soient bafouées sans vergogne par le fils d'un lord. C'était un choix qui appartenait à celui qui le faisait, néanmoins je devais avouer ma propre perplexité lorsque la nouvelle m'était parvenue. Prendre un engagement, quel qu'il soit, était prendre une décision à laquelle on ne pouvait se déroger. Mon esprit réfuta cette affirmation, arguant des circonstances atténuant cet état de fait, comme une maladie, quoique j'ignorais le genre d'affection capable de perturber un homme au point de l'empêcher d'achever sa formation de mestre, ou un impondérable, tel que la mort d'un être cher, bien qu'une fois encore je ne pouvais nier que cela ne pouvait entrainé une simple mise en suspend de ladite formation et non un arrêt définitif. Toutefois jamais je ne me serais permise d'établir à haute voix l'opinion qui était mienne face à la situation, mes lèvres demeureraient closes.

Je lui offris un sourire, ce n'était pas de l'amabilité même si la bienséance m'aurait poussé à l'être. J'avais une opinion bien tranché sur les actes de mon interlocuteur, il n'en demeurait pas moins que mon esprit appréciait le don, et les mélodies, du Cendregué à leur juste valeur.

J'étais quelque peu honteuse. D'une part je l'avais interrompu, m'imposant à lui alors que la muse semblait s'être penchée sur sa personne. D'autre part cette interruption n'était nullement préparer, en conséquence je me retrouvais à lui adresser des mots creux, pire à mettre en exergue la situation même pour laquelle je jurais de garder lèvres closes. Il porta ses yeux à mon visage, offrant une réponse à ma demande tacite. Soit Edwyn, ainsi donc vos pas vous conduise auprès de Willos. Peu d'hommes pouvait se targuer d'être l'ami de l'héritier du Bief, plus encore ceux capables de défection, mais il était vrai que je n'étais pas au fait des sentiments de mon cousin à l'égard des évènements jalonnant l'existence de son ami, puisqu'il se présentait en tant que tel. Je ne doutais pas que les langues bien pendues avaient su cracher leurs venins jusque dans l'oreille du Tyrell, je faisais suffisamment confiance à ce dernier pour être capable de suivre son propre instinct, y rester fidèle. S'il avait choisi de conserver son amitié pour cet homme alors cela signifiait qu'il souhaitait le garder à ses côtés malgré les regards concupiscent de ceux qui ne manqueraient jamais de porter un jugement. Ce dont j'étais parfaitement capable, je le concevais néanmoins je respectais assez les membres de ma famille pour accepter leur décision. Je crains que ce dernier ne soit occupé avec mon frère et Lord Mace. Les mets mit à notre disposition me mettaient l'eau à la bouche aussi je cédais à la tentation, croquant dans un petit sablé tout à fait délicieux, avant de reprendre la parole. La Treille se porte à merveille, nos vignes ont été particulièrement productives lors de la dernière récolte, faisant le bonheur de tout ceux qui ont contribué à cela, aussi nous pouvons nous attendre à votre notre nom sur toutes les bouches de Westeros. Imitant sa propre attitude, j'eus un petit rire silencieux, un sourire éclatant à la constatation que notre nom était déjà suffisamment connu mais aussi du fait que je n'avais besoin de le dire pour qu'il le sache. Etre présomptueuse n'avait jamais fait partie de l'apanage de mes défauts, il était donc hors de question que cela le devienne. Les miens sont égaux à eux-mêmes.

La maitrise de mes sentiments était un art que je possédais, ils se livraient bataille derrière ce masque de jovialité affiché à la vue de tout un chacun. Ainsi il ne pouvait savoir la blessure qui était mienne de voir la vie reprendre son cours, laissant le souvenir de Hobber s'éloigner peu à peu, l'enfermer dans un coin de nos cœurs, son ombre planant sur nos vies. Hobber est venu à cet effet, il souhaite établir de nouvelles relations avec les maisons du Bief, par son propre biais. Un nouveau sourire pour dissimuler la vérité, la volonté d'un père sur son héritier, sur les relations de ce dernier envers les autres alliés à sa disposition. Le caractère impétueux de mon frère se devait d'être apaisé, avant qu'il ne prenne la charge de notre nom, je n'étais là que pour atténuer les possibles tensions qui pourraient subvenir, ce qui n'avait pas encore eu lieu. Je bus un gorgée, rafraichissant ma gorge et mes esprits. Il se peut même que nous poussions notre voyage jusqu'à votre demeure, il y a bien longtemps que je n'ai vu votre sœur. Nul n'ignorait le bannissement du jeune homme. En un sens cela me peinait de savoir qu'une jeune fille pleurait les relations qu'elle ne pouvait désormais plus entretenir avec son frère, c'était une situation bien trop connu pour qu'elle me laisse insensible.

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Edwyn Cendregué & Desmera Redwyne


Il serait faux de penser que Edwyn pensait la belle Bieffoise complètement sincère à son encontre. Il n'ignorait pas ce qu'il était, une sorte de sacrilège ambulant, le blasphème qui avait rejeté successivement naissance, religion, famille, enseignement, pour continuer d'exhiber ce blasphème sur les routes de Westeros. Pour la noblesse, il était généralement bien trop dérangeant pour attirer une quelconque et sincère sympathie. Cependant, il serait tout aussi faux de penser que cela souciait véritablement le métisse, qui s'il recherchait parfois les applaudissements d'un auditoire ou les soupirs d'admiration pour l'une des ses créateurs, ne courait après nul attachement. Mais s'il se doutait que derrière le sourire de Lady Desmera Redwyne, il avait sans aucune hésitation une certaine dose de jugement pour les choix qu'il avait pu faire, elle avait néanmoins juste assez de respect pour lui -ou pour les quelques moments qu'ils avaient pu partager dans leur enfance- pour ne pas lui jeter ce mépris au visage, et bien c'était suffisant dans l'immédiat, pour patienter au coeurs des fleurs de Haujardin. L'enfant des routes se nourrissait du tumulte du monde, mais quand il s'agissait des humains, un rien suffisait  à étancher sa soif. Ainsi avait-il toujours été.

La conversation dériva sur la situation de la maison Redwyne ainsi que les raisons qui la poussait à se rendre aujourd'hui en la capitale du Bief. Edwyn demeurait toujours aussi nonchalant et insondable, le bleu glacé de ses yeux exprimant cependant une certaine affable amabilité ainsi qu'il accordait à la belle Bieffoise son attention, ce qui était déjà plus que ce que nombre de personnes pouvait se targuer d'avoir obtenu de lui -en admettant que cela soit un motif de fierté, bien évidemment.

Un nom cependant accrocha son oreille plus que le reste que son discours. Hobber. Ne s'agissait-il pas de l'héritier disparu de la maison à la vigne, qui était récemment comme revenu d'entre les morts? Edwyn se souvenait avoir entendu parler de la chose, quand bien même l'idée d'entendre l'histoire de manière plus précise faisait légèrement pétiller ses yeux. De plus, nul doute que la jeune soeur de l'héritier retrouvé devait avoir le coeur plus léger depuis qu'elle savait son frère de retour à la maison.

-J'ai entendu parler de votre frère, Lady Desmera. Ainsi, il est de retour dans notre belle région? Nul doute que cela doit vous réjouir, vous ainsi que votre famille, après tout ce temps...

Certes, la curiosité pouvait se faire entendre dans la voix du métisse, cependant cette dernière n'était pas mâtinée d'indédence, et s'accompagnait plutôt d'une certaine forme d'empathie pour ce que la maison Redwyne avait pu vivre...Oubliant plus ou moins volontairement que les Cendregué se retrouvaient maintenant dans une position qui n'était finalement pas si différente depuis son propre départ.

-Je suis certain que vous seriez très bien reçu à Cendregué, ma Lady. Ellery serait ravie d'avoir de vos nouvelles. J'espère que vous lui transmettrez de vive voix mes fraternelles salutations.

Une lueur de douceur, qui jusque là n'était pas encore apparue dans son attitude, se laissa voir dans les yeux du métisse. Toute la douceur du monde n'était pas encore assez pour sa jeune soeur, pour qui il avait une pensée à chaque seconde qui passait sous le soleil et la lune de Westeros. Nul doute que la douce et intelligente Ellery serait ravie de revoir la rusée et ambitieuse Princesse des Vignes.

Edwyn laissa un instant de silence passer entre lui et Lady Desmera, goûtant dans un calme presque extatique le parfum des fleurs qui les entouraient et la douce brise qui se faisait sentir dans la chaleur d'un après-midi à Hautjardin. Il brûlait certes de découvrir d'autres contrées, de se faire l'émissaire du Sud en des régions encores inconnues et sauvages, pourtant...Il savait qu'il conserverait à jamais un amour certain pour la région de son enfance, quelque peu semblable pour la douceur que l'on ressent quand l'on repense à son premier amour de jeunesse.

-Et au delà des ambitions de votre maison, quelles seraient les vôtres, Lady Desmera? N'avez-vous pas l'intention de poursuivre vos propres intention?

Là encore, il n'y avait qu'une curiosité sincère et dénuée de tout jugement dans la voix d'Edwyn. La damoiselle était après tout d'une intelligence reconnue, qu'elle avait toujours mis à la disposition de sa maison. Mais bientôt viendrait le moment pour elle, peut-être, de tracer sa propre voix, du moins si elle le décidait ainsi?

HRP: Avec toutes mes excuses pour le retard Les plus belles fleurs du jardin [flashback avec Desmera Redwyne] 3663664295 Les plus belles fleurs du jardin [flashback avec Desmera Redwyne] 1608107938

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