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Quiproquo | pv. Myria

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Quiproquo

An 298, lune 12, semaine 2



Myria & Leo

Dans les rues résonnaient les pas feutrés et hâtifs du petit garçon. Sa figure crasse était couverte d’une fine pellicule de sueur, alors que sa respiration saccadée soulevait le tissus de sa chemise de confection humble. Son regard brun ne s’attardait pas sur les protestations des passants qu’il bousculait parfois. Imperturbable et décidé, il continuait sa course, déterminé à réussir la tâche qu’on lui avait confié. Une frange de cheveux tout aussi bruns que ses yeux encadrait son visage maigre. “M’lady! M’lady!” Sans se soucier du chahut qu’il provoquait, l’enfant apostropha la jeune femme, sans aucune timidité. En ce milieu de journée, les alentours de la Citadelle étaient surpeuplés, aussi il dut jouer des coudes pour se frayer un chemin jusqu’à la brune, devant laquelle il se posta. “C’est bien vous qu’on appelle la sorcière?” La voix fluette du garçonnet était suffisamment forte pour que ses propos soient allègrement partagé avec les gens autours. “Il faut que vous veniez avec moi. Quelqu’un m’a envoyé vous chercher.” Son visage presque fièrement relevé vers la bâtarde, il était nullement impressionné par les regard appuyés que lui valaient cette discussion avec celle qui était désormais connue de tous ceux qui vivaient près de la Citadelle des Mestres. “Vous n’avez rien à craindre, faites moi confiance. Et moi, je gagnerai deux pièces si je vous ramène avec moi.” Sans prévenir, le gamin se dressa sur la pointe des pieds, alors qu’il tirait le bras de la brune pour qu’elle se baissa. A son oreille, il dit tout bas “Celui qui m’envoie m’a aussi demandé de vous dire ça : il peut vous aider à avoir ce que vous voulez.” Puis il se recula en sautillant, s’éloignant déjà de quelques pas “Allez. Venez! Venez donc!” Lança-t-il avant de disparaître dans la foule.

L’auberge à laquelle il mena la bâtarde était miteuse. Une taverne qui n’accueillait que les marins déjà imbibés de l’alcool d’autres établissements composait le rez de chaussée. L’unique étage auquel on accédait par un vieil et étroit escalier aux marches dont le bois de certaines était crevé, n’était constitué que de trois chambres. Chaque pas faisait dangereusement grincer le parquet usé et misérable du couloir. Sans toquer, le garçon avait ouvert la porte de la chambre du fond, avant d’entrer. “M’lord elle est ici!” La pièce était plongé dans une semi-obscurité que seul venait fendre les quelques rayons qui se glissaient à travers les volets de l’unique fenêtre. Sur le dossier d’une chaise, on avait jeté un pourpoint vert et argent dont le dos et les manches étaient généreusement couvertes de broderies. Posé négligemment, le vêtement n’en contrastait pas moins avec le décors au milieu duquel il se trouvait. Un grommellement étouffé vint répondre à l’annonce tonitruante de l’enfant. “M’lord, je vous ai amené la sorcière!” “J’ai entendu! Vas-t-en! Je ne supporterai pas davantage de t’entendre gueuler comme un goret.” “Bien M’lord. Mais payez moi avant!” “Tiens! Voilà ce que je t’ai promis!” D’un geste enervé, le jeune homme avait jeté aux pied du gamin les piécettes qui rebondirent et roulèrent sur le sol. Mais alors que le petit était encore baissé, occupé à ramasser son dût, le col de sa chemise fut saisit par la poigne du blond qui le jeta sans ménagement hors de la chambrée. “Je t’ai dit de déguerpir!” Le garçon eut à peine le temps de se relever que déjà, la porte lui était crûment refermée au nez. Il ne protesta pas cependant, et désormais, la bâtarde était seule avec celui qui l’avait ainsi faite mander. Les yeux noisettes de l’occupant examinèrent la jeune femme avec appréciation. Il la regardait toujours lorsqu’il s’affala nonchalamment sur le lit défait qu’il n’avait quitté que pour jeter dehors le gamin des rues. Son sourcil droit se haussa tandis qu’un sourire naissait sur ses lèvres fines. “C’est donc toi. Ma foi, j’ai rarement rencontré de sorcière plus charmante.” Sa tête s’inclina sur le côté, faisant rouler sur sa joue la goutte d’émeraude qui était suspendu à son lobe, la jumelle d’un autre bijou qu’il avait perdu au jeu la nuit passé. Le regard insolent du novice était encore terni par la boisson, ses gestes, bien que gracieux, étaient empreints d’une certaine maladresse. Mais malgré les effets du vin de mauvaise qualité auquel il avait fait généreusement honneur, son esprit était resté suffisamment clair pour s’inquiéter de la seule chose qui pouvait jamais le soucier : lui-même. Sa chemise aux manches amples était tachée, les dentelles qui en ornaient les poignets, déchirées. Dans la pièce fermée régnait une touffeur qui faisait ressortir les odeurs de moisi et de vieux bois. Sans gène, ses yeux carressaient la silhouette agréable que la robe de la demoiselle laissait deviner. “Il paraît que tu cherches à entrer dans la Citadelle?” Il s’adressait à elle tout en fixant le corset ajusté qui soulignait la taille de la bâtarde d’un air pensif. Les femmes n’avaient pas accès à la Citadelle, un fait très regrettable de l’avis du Tyrell, aussi, la détermination de la brune avait eut tôt fait d’en faire un sujet de conversation parmi les badauds. Leo Tyrell n’était pas curieux, mais il était toujours attentif lorsqu’il voulait obtenir quelque chose. Un soupir amusé s’échappa de sa bouche à l’expression rieuse. La distraction qu’offraient les charmes de la jeune femme l’avait sans peine détourné de l’angoisse qui lui avait fait mettre la chambre sens dessus-dessous, et qui l’avait poussé à demander à un simple garçonnet hélé depuis sa fenêtre, d’aller la quérir.



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Les yeux de Myria ne quittaient pas l'entrée de la citadelle alors que ses doigts fins tenaient une plume. Elle écrivait les allers et retours, cherchant une faille dans le ballet bien rodé des rondes. Les mestres n'étaient pas des guerriers mais elle devait se rendre à l’évidence. Ils n'étaient pas prêt de la faire rentrer. Elle avait tout essayer. Se grimer en homme avait été sa dernière brillante idée en date mais elle n'avait servit un rien et une fois de plus, la brune s'était retrouvée les fesses dans la boue. C'était la veille et elle n'avait toujours pas digéré l'ultime humiliation. Elle avait choisit de commencer une nouvelle méthode, presque plus intelligente et elle se maudissait de ne pas y avoir pensé plus tôt. C'était un roman de son enfance qui lui avait donné l'idée. Les yeux perçants, elle ne perdait pas une miette de ce qui se déroulait devant elle. Jusqu'à ce qu'un gamin crasseux vienne s'accrocher à elle. Elle poussa un soupire alors qu'il lui demandait, en boucle, de la suivre. Elle n'avait pas que ça à faire et surtout, elle venait de louper quelques  secondes des mouvements des mestres. A deux doigts de l'envoyer voir ailleurs si elle y était, elle fini pourtant par se lever. Uniquement parce que l'enfant avait attiré sa curiosité maladive. Elle souffla sur l'encre et replia le rouleau, abandonnant la plume à celui qui voudrait bien la prendre. De toute manière, cette dernière commençait a être trop usée pour écrire correctement.

Elle entra dans la taverne la tête haute et maudit des yeux ceux qui avaient le malheur d'accrocher leur iris à sa taille fine et sa gorge un rien trop dévoilée par le corset qu'elle portait. Myria n'avait voulu jouer la carte de la demoiselle aguicheuse aujourd'hui mais l'argent commençait lentement à lui manquer et elle avait dû sortir la dernière robe pas encore trop usée qui lui restait, soit un mélange de bleu et d'argenté pas trop compliquée à mettre. Parce qu'elle était seule et ne s'embarrasserait pas d'une camériste. Elle n'avait déjà pas d'argent pour elle, hors de question qu'elle en dépense pour quelque chose d'inutile.

Myria ne réagit pas vraiment aux mots de l'enfant. Elle avait l'habitude d'être traitée de sorcière et se plaisait de ce terme pour la parfaite raison qu'on la laissait tranquille et sa solitude était quelque chose qu'elle bénissait plus que n'importe quoi. Pourtant, ses iris s'arrondirent légèrement sur des questions mentales alors qu'elle détaillait le décors. Qui donc était l'homme se plaisait dans un tel lieu alors qu'on sentait un soupçon de richesse sur ses vêtements. Myria était curieuse et l'avait toujours été. L'entraînant parfois dans des mauvaises passes dont elle ne s'était tirée que grâce à quelque pirouettes qui lui avaient plus d'une fois sauvée la vie. Elle tenta de relier tous les éléments mais rien ne lui venait.

J'men fous de tes compliments. Qu'est ce que tu me veux ?

On ne faisait que très peu aussi sympathique que la jeune femme. Mais la bâtarde détestait qu'on la lorgne de la sorte. Elle n'était pas une catin offrant son corps pour quelque beaux yeux la dévisageant de la bonne manière. Certes, le très sûrement noble désargenté avait un beau visage et était bien fait de sa personne mais Myria n'était fille à se pâmer devant le premier venu. Elle claqua des doigts, pour qu'il lâche sa poitrine des yeux. La bâtarde n'était pas timide mais elle ne supportait pas d'être lorgnée comme un morceau de viande. Ses bras se croisèrent sur son torse, faisant encore plus ressortir ses seins alors qu'elle n'en avait aucune envie.

Parce qu'un imbécile, sûrement malade, qui se terre dans une taverne mal famée aurait la moindre possibilité de me faire rentrer dans la Citadelle. Laisse moi rire my Lord mais j'ai des sérieux doutes sur tes capacités à ce sujet.

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An 298, lune 12, semaine 2



Myria & Leo

Affalé sur le lit, il s’appuyait sur un coude, et ainsi vautré le Tyrell paraissait se pavaner comme s’il eut été allongé sur des draps précieux, quand le matelas qu’il occupait était en réalité, d’une propreté qui ne laissait aucun doute sur la négligence du propriétaire des lieux. Les draps sombres avaient été repoussé au bout du lit, roulés en boule dans une masse informe, laissant apparent celui taché et odorant qui couvrait le rembourrage de plumes. L’unique coussin avait été placé sous son coude, avec la même prévenance que le novice accordait toujours à son confort personnel, et peu lui importait que son invitée resta debout en face de lui, dos à la fenêtre obstruée. Les prunelles noisettes que la semi-obscurité de l’endroit faisaient paraître presque noires continuaient allègrement leur examen, sans se soucier des yeux courroucés qui étaient pointés sur lui comme deux flèches d’arbalete. Un claquement de doigts autoritaire qui sonna comme un ordre vint lui faire redresser la tête à la manière d’un chat. Le blond fut vexé de se voir ainsi sorti de la contemplation dans laquelle il se complaisait, et comme l’enfant capricieux qu’il avait toujours été, sa mine s’en renfrogna quelque peu. Ses sourcils se froncèrent et ses lèvres délaissèrent le sourire qu’il affichait pour une moue contrariée, alors qu’une mèche pâle venait chatouiller son regard soudain durcit. Mais la brune lui offrit une douce et involontaire consolation, car dans son geste de croiser ses bras minces tout contre son torse, elle ne fit que mettre davantage en valeur ce qu’il soupçonnait qu’elle chercha à cacher avec cette posture sévère. Se redressant quelque peu, il soutint pour la première fois depuis son arrivée le regard bleu qui le toisait. “Imagine donc ta peine si je suis aussi incapable que toi avide d’entrer dans cette tour!” Tout en parlant, Leo Tyrell s’était relevé pour s’agenouiller sur le matelas, avant de glisser hors du lit. Il écarta de son pied une botte de cuir noir qui le génait dans son court trajet jusqu’à la chaise où reposaient ses affaires. “Ce n’est pas moi qui ai suivi un rat des rues jusque dans les bas-fonds de la ville.” Ses mains fouillaient dans les quelques parchemins noircis d’encre qui avaient été jeté sur la minuscule table. Pendant quelques instants, le novice les examina sans se soucier de ne pas les froisser davantage, et dans des gestes hâtés et peu soigneux, il les regardait, lisant quelques lignes de-ci de-là. Mais sa patience était maigre et peu disposée à perdre du temps, et quand l’énervement lui vint, il les jeta tous aux pieds et à la figure de la jeune fille. “Oh et puis merde! Tiens, regarde donc ceci!” Il ne la regardait plus, son attention ayant été détournée par le reflet qu’il trouva de lui dans un miroir fendu posé sur la même table où il venait de prendre la paperasse abîmée. D’un air soucieux, il passa sa main sur son visage collant, avant que ses doigts ne tâtent la texture de sa chevelure cendrée, qui avait souffert de quelques projections de vin et de bière. Laissant tout loisir à la brune de découvrir les notes prises pendant les assemblées où mestres et archimestres déclamaient leur savoir aux novices, il fit le tour du lit, avec dans sa main une cruche au métal noirâtre et cabossé. Sans cérémonie, il entrouvrit la porte de la chambre, et s’y glissa de moitié avant de vociférer “De l’eau! Et pas de celle qui vient du pot de chambre qui sert de plonge!” Une cacophonie métallique laissa deviner qu’il venait de lancer la cruche dans le couloir, et que cette dernière avait trouvé son chemin jusqu’à l’escalier. La porte claqua et le Tyrell laissa échapper un soupir désabusé avant de se laisser tomber de tout son long en travers de la couche. Etendu sur le dos, il fixait les poutres apparentes du plafond, et il s’occupa à compter le nombre de toiles d’araignées qui pendaient dans les recoins sombres. “Je peux te faire entrer dans la Citadelle.” Songeur, ses mains étaient jointes sur sa poitrine, ses index tapotant la jointure de ses doigts. “Mais je veux que tu fasse quelque chose pour moi avant.” Tout avait un prix, et en dépensier avertit, Leo Tyrell avait parfaitement conscience de cela. Sa respiration soulevait son torse à un rythme régulier et calme, bien que son angoisse fut trahie par un pincement de lèvres que lui tira une pensée désagréable au problème auquel il était confronté.


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