Quand les cœurs se dévoilent ! Feat Gysella

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Quand les cœurs se dévoilent

An 298 lune 13 semaine 4
Fenêtre ouverte, regard perdu sur cette vue qu'il connaissait par coeur, il avait l'impression de n'avoir jamais vécu ses deux dernières années, d'être toujours prisonnier de cette tour sans possibilités de partir. Revoir les Higthower, la famille de sa défunte femme, mais surtout Daena fut très étrange. À quoi s'attendaient-ils tous en le revoyant ? Dans le regard de sa p'tite tour, il ressenti une sensation étrange, elle avait encore changé, c'était une femme sans aucun doute, à présent. À plusieurs reprises, son regard s'était posé sur elle, venant à repenser à la façon dont il s'était quitté. Une part de lui aurait souhaité qu'elle soit mariée, loin de Villevieille, heureuse en mariage. Qu'est-ce qu'il pouvait bien craindre au final ? Chacun avait avancé dans leurs vies, chacun avait fait son bout de chemin et sa propre vie lui convenait tout à fait. Il avait retrouvé les siens, ses terres, mais surtout, il était père. Garett était resté très calme tout le long du voyage, un véritable petit Fer né et quand le regard du père d'Aylin s'était posé sur l'enfant, la remarque de la ressemblance avec Baelor avait été un compliment à son oreille, même si c'était surement loin l'être le cas pour le seigneur Mullendore. Du moins avait-il accepté de rencontrer cette enfant qui était de son sang. En même temps, c'était la raison officielle de la présence des Fer-nés à Villeveille. Finalement, la journée fila à grande rapidité et Baelor fut surpris d'entendre qu'il résiderait dans son ancienne chambre. Voulait-il lui rappeler sa vie dans ce lieu ? Ce qu'il avait été pendant huit ans ?En vue de cette famille, il n'y aurait rien d'étonnant.

Derrière lui, la nourrice chantait pour endormir son fils et lui-même se laissait bercer par ce son mélodieux. Mais au final, quand celui-ci vint à fermer ses yeux, il décida de quitter la pièce et les laisser tous deux se reposer. À chacun des couloirs empruntés, des flots de souvenirs lui revenaient, des bons comme des mauvais, toutes ses bêtises lui ramenaient le sourire aux lèvres. Ici, il avait vraiment été insouciant. Gagnant l'extérieur, il espérait pouvoir aller à la rencontre de son ami le Mestre avant de le faire avec Asha. Non qu'il eût des choses à lui cacher, mais c'est retrouvaille devait êtreun tête-à-tête. Ils avaient beaucoup à se raconter, des choses qui ne pouvaient pas s'écrire dans des lettres. Mais avant de se diriger vers la citadelle, Baelor voulait voir si tout se passait bien sûrl'oiseau de nuit et surtout si ses hommes se comportaient bien. 

Là, tout en avançant, il aperçut de loin Gysella qui semblait venir droit dans sa direction. Son regard ne disait rien qui vaille, s'arrêtant, surpris, il regarda derrière lui, mais il semblait bien que cette colère dans ses yeux lui était destinée. Qu'avait-il fait pour la mettre dans cet état ? La laissant venir jusqu'à lui, il essaya de détendre l'atmosphère en annonçant avec un grand sourire taquin :

- Comment trouves-tu Villevieille ? Et les Hightowers ?

Oui, elle avait été présente lorsque les nobles de cette ville les avaient accueilli et pour tout dire, Baelor n'avait pas eu le temps d'échanger avec elle depuis, ni même, beaucoup durant le voyage, ne se trouvant pas sur le même boutre. Et pourtant, à cet instant, comme à chaque fois qu'il pouvait apercevoir son visage, son coeur battait davantage dans sa poitrine, jamais il n'avait ressenti cela et trouvait même ce genre de sentiment ridicule, car il était impossible que Gysella puisse l'apprécier ainsi.
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Quand les cœurs se dévoilent

An 298 lune 13 semaine 4
Tenant de manière ferme les cordages de l’aviron, la Fer-née regardait par delà la ville qui s’étendait jusqu’au fin fond de l’obscurité. Perdue dans ses pensées, Gysella songeait encore à la manière dont le débarquement s’était effectué : calme et sans clameur. Trop paisible selon son propre avis, néanmoins on lui avait demandé d’agir sous les ordres de son chef. Asha Greyjoy tenait à garder une certaine notoriété publique et de fait, que la paix n’en soit préservée pour ainsi récupérer les parchemins qu’elle convoitait. De quoi aller à l’encontre de la véritable nature de ce peuple de la mer, qui détenait une force dans cette politique de terreur qu’ils s’appliquaient toujours à mettre en exergue lors d’une expédition. Mais ici, le calme régnait. Et avec lui toutes les questions qui planaient et semaient ainsi le doute dans l’esprit de bon nombre d’hommes. Pourquoi faisaient-ils cela ? Pourquoi ne se battaient-ils pas ? Pourquoi devaient-ils avancer la queue entre les jambes et ne rien dire de surcroît ? Etaient-ils en train de devenir aussi bedonnant que ces habitants des contrées vertes ? Ou était le fer-prix de cette histoire ? La Bonfrère s’était confrontée à ce genre de questionnement pendant les heures qui avaient succédaient leur retour sur le navire. Des questions auxquelles elle-même ne répondait que par des phrases types qu’on lui avait demandé de répéter. Si ils étaient là, ce n’était que parce qu’il s’agissait bien plus d’une étape que d’une conquête. Ils se devaient de préserver ce calme afin de prouver aux contrées vertes qu’ils pouvaient leur faire confiance. En énonçant cette dernière phrase, la blonde avait failli s’étouffer. Voilà qu’ils se devaient de devoir établir des relations de confiance avec ces gens là… Avec ses païens qui ne reconnaissaient rien dans leurs coutumes si ce n’était peut-être cette capacité proéminente à anticiper une distance d’un siège à l’autre. La Bonfrère avait énormément de mal à croire en ce qu’elle mettait en avant, cependant elle continuait à le faire. Parce qu’elle avait donné sa parole à son amie et surtout parce qu’elle savait au fond d’elle qu’elle pouvait faire confiance à la fille du Kraken. Asha lui avait promis monts et merveilles, et il n’avait fallut que de quelques instants où les deux femmes se toisèrent pour que Gysella comprenne que tout ceci n’était pas une mascarade. Qu’elles vivraient d’aventures, de pillages, mais surtout de découvertes, que la liberté n’était pas si éloignée que cela et qu’elles sauraient la trouver. Il s’agissait surtout de ce dessein là qui permettaient à la jeune femme de garder son esprit intact et ne pas céder à son impulsivité. Cela mais également le fait de vouloir prouver à celui qu’elle retrouvait à peine qu’elle pouvait être aussi sage que lui. Enfin… à moindre mesure bien entendu. Baelor Noirmarées ne cessait de se dévoiler comme l’héritier prodigue que tous avaient attendu, celui là même qui parvenait à se faire respecter des siens après avoir passé de longues lunes à apprendre d’eux. La fer-née n’avait plus douté de ses capacités dès l’instant même où leurs retrouvailles avait scellé ce lien qui les unissait. Réapprenant à lui faire confiance, elle avait également pu réapprendre à connaître celui qu’elle avait haït pour l’avoir oublié par le passé. Et ce même si il s’était empressé de lui rappeler qu’il n’avait en rien laissé de côté sa vie d’antan. Gysella lui avait accordé, contre toute attente, une deuxième chance : celle durant laquelle elle osait lui laisser le doute quand à sa nature fer-née. Et elle n’avait pas été déçue sur ce point. Retrouvant des comportements qui avaient alimenté ses souvenirs, elle n’avait pu qu’appréhender chacune de ses caractéristiques typiques tout en se plaisant à le charrier : comme avant. Les habitudes avaient su reprendre de leur droit, confinant même l’espoir à laisser sous entendre en cette relation amicale qu’ils n’avaient jamais perdu. Au contraire, elle avait su renaître de ses cendres, prévalant ainsi ce que le lien du sel était à même de construire dès lors qu’il se fixait au fer. Leurs victoires étaient peut-être ici ? Dans cette mission qu’ils essayaient de remplir à bien. Dans ces attitudes qu’ils mettaient en avant et qui favorisaient la confiance naissante entre des frères d’armes, des amis. Un sourire satisfait arrivait même à se dessiner sur les lèvres de la guerrière. Eclairé par moitié en raison de la pénombre environnante et de la lune illuminée. Peut –être que son temps était enfin venu et qu’elle parviendrait à vivre selon son propre chef loin des manipulations viles de son oncle ? Peut-être qu’elle participait à ce renouveau établi par la nouvelle génération des fer-nés ? Tout cela grâce à ses amis mais surtout grâce à son meilleur ami.

Ou peut –être pas… L’ombre était en train d’effacer péniblement ce bon augure pour laisser place à un visage qui se renfermait sur lui-même. Désireux de partager la colère qui commençait tout juste à faire bouillir ses veines alors que son esprit la ramenait vers les regards langoureux et on ne pouvait plus pathétique qu’il avait lancé à cette pucelle. Il n’avait fallut que quelques secondes à la blonde pour comprendre que tout ce qu’il avait pu lui dire avant n’était que des mensonges. Des paroles en l’air dans lesquelles il s’était couvert de son courroux et ce juste dans l’espoir de la manipuler et la mener ici avec lui. Et le pire dans tout ceci n’était autre que le fait qu’il était parvenu à ses fins puisqu’elle se trouvait à ses côtés et qu’elle avait rempli les tâches qu’on lui avait assigné. Pauvre Gysella, pauvre fille… Ses impatiences grandissaient derechef alors que l’image de son oncle se dessinait à présent juste devant elle et l’affublait de ce sourire narquois dans lequel il laissait entrevoir son contentement personnel. Le même qu’il lui affichait au moment où elle tombait, ou lorsqu’elle était en mauvaise posture. Le même que celui qu’il lui donnait lorsqu’il l’attachait pour la battre et lui enseigner de nouvelles leçons. En voilà une qu’il ne lui avait pas conféré, mais qu’elle n’était pas prête d’oublier de si tôt. La Bonfrère se sentait trahie d’une pleine mesure, comme si son âme avait été ballotée pendant des lunes sur des eaux arides et qu’elle n’en reste là en admirant les autres se délecter de torrents. Son sang bouillait plus que de raison et son impulsivité grimpait aussi haut que le mât de son boutre. Elle ne l’avait pas encore nommé mais le temps lui soufflerait sûrement un nom qui ferait trembler ses ennemis de la même manière que sa propre colère était en train de faire trembler tout son corps. Les hommes étaient tous les mêmes. Désireux de manigancer des avantages qui sauraient les rendre plus forts, plus habiles, mais surtout plus ambitieux. Leur rôle n’était que de manipuler les autres, juste pour parvenir à leur fin et apparemment Baelor n’en était pas l’exception. Pas après ce qu’elle avait pu voir sur ces terres. Et surtout pas après le comportement qu’elle avait pu déceler dans les regards qu’ils s’étaient échangés. Le Noirmarées ne valait pas mieux que tous les autres hommes… Seules les petites gambettes des pucelles comptaient à ses yeux et cela énervait au plus haut point la guerrière. Cela ou cette espèce de jalousie qui commençait tout juste à naître dans son cœur et visait à lui faire admettre qu’elle appréciait son ami plus que de raison. Elle était tombée dans son propre piège et elle n’était que la seule fautive de tout ceci. La seule à qui elle pouvait réellement en vouloir. Seulement, le visage de son ami s’imposait une nouvelle fois devant ses yeux et lui révélait à quel point, il ne valait pas mieux que les autres hommes. Ses poings se serraient en même temps que ses dents se joignaient l’une à l’autre, accentuant ainsi sa mâchoire déjà bien carrée. Gysella Bonfrère était aussi faible que les autres femmes et cette constatation veillait à raviver plus que de raison son agacement. Voilà pourquoi, elle n’hésita pas une seule seconde de plus et qu’elle finit par concevoir qu’il était plus avantageux pour elle de se libérer de cette hargne. Et quoi de mieux pour le faire que d’aller dire le fond de ses pensées à celui qui était à l’origine de tout ce mal. Sans plus attendre, elle ordonna à l’un de ses hommes qu’on lui descende une chaloupe. Ce dernier ne chercha pas à comprendre les raisons des agissements de la jeune femme et s’exécuta avant qu’elle ne lui confie qu’elle partait seule sur l’Oiseau de Nuit. L’homme acquiesça simplement d’un signe de tête avant de retourner à son poste de garde. Sur l’eau, Gysella s’aperçut à quel point la mer était tranquille. Prompte à désirer que le Dieu Noyé se repose et qu’il accorde un peu de répit à ses hommes, ou plutôt pour permettre à ses derniers de jouir des femmes qu’ils affectionnaient. Rien que cette idée activa un peu plus la cadence de la guerrière qui ne tarda pas à rejoindre enfin l’Oiseau de Nuit. Remontant sur le pont, elle n’attendit pas de se dégager des cordages pour présenter au quartier-maître du capitaine sa ferme intention d’aller lui rendre visite. « L’est ou ton capitaine ? » Sa voix tonitruait, révélant à quel point la tempête faisait rage à l’intérieur d’elle. L’homme en question tendit simplement sa main pour lui permettre de reconnaître la silhouette du jeune homme.

Son regard se renfrogna instantanément et alors qu’elle sautait par-dessus le parvis, ses poings se serrèrent sans pour autant quitter des yeux ces prunelles qu’elle avait envie d’arracher. Sa démarche se fit très déterminée au point où au moment où elle arriva à son niveau, elle ne releva même pas ce qu’il avait à lui dire et se contenta simplement de lui donner un bon coup d’épaule contre la sienne de manière à lui faire comprendre qu’ils avaient à parler dans sa cabine. Sans même se retourner, elle poursuivit son chemin et continua à serrer les dents avant qu’elle ne pénètre dans l’espace à huit-clos. Elle s’y engouffra totalement, allant même jusque de l’autre côté de la pièce de manière à tourner le dos à la porte et attendit sans daigner se retourner que le cliquetis lui annonce qu’ils étaient seuls. « T’as eu c’que tu voulais ? » Son énervement allait de pair avec la brutalité de son ton alors que sa colère noire l’enfermait dans des brouillards épais. « T’vas pouvoir t’vanter d’vant tes hommes maint’nant que t’as prouvé que t’es un véritable fer-né. » Elle tremblait de la tête aux pieds, prouvant de sa hargne mais surtout de son désir de retenue qui s’étiolait petit à petit. Sa respiration n’en devenait que brutale elle aussi, alors que ses poings ne se desserraient pas le moins du monde. Pour l’heure, elle n’osait se retourner, sans trop en comprendre les raisons. D’ordinaire, Gysella Bonfrère aurait juste donné un bon coup de poing dans les dents de celui qui l’énervait, alors qu’avec Baelor tout était différent sans qu’elle ne puisse le savoir. Peut-être avait-il des choses à lui dire ? Ou peut-être allait-il tenter de la manipuler à nouveau ? Cette fois, Gysella ne lui laisserait plus de seconde chance.

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Quand les cœurs se dévoilent

An 298 lune 13 semaine 4
Sa démarche était sans appel, Gysella semblait en colère, Baelor n'en comprenait pas la raison, ni même s'il était lui-même responsable de toute cette fureur. Arrivée à son niveau, elle lui donna un coup d'épaule, mais son regard ne s'adoucissait pas, tandis que celui de Baelor était proie à l'incompréhension. Elle voulait parler en tête, soit, il était prêt à le faire. De toute façon, que pourrait-il refuser à la Bonfrère ? Leur relation n'était pas la même que durant leur enfance, des meilleurs amis, ils étaient passés à des personnes qui devaient de nouveau s'apprendre à s'apprivoiser. Quand, il était revenu sur les îles de fer, accompagné d'Aylin, il n'avait pas repris contact avec elle, repoussant toujours cette rencontre et ce fut elle qui un jour se pointa à Noirmarées. Leur retrouvaille avait été tempétueuse, mais ils avaient trouvé un accord, une sorte de paix, paix qui semblait à péril à cet instant. 

Fermant la porte de sa cabine, Gysella s'était faufiléjusqu'à l'autre bout de la pièce, lui tournant même le dos. Un rappel du moment de leurs retrouvailles où ils s'étaient retrouvés dans cette même position avant que celle-ci explose et vienne le frapper de ses poings contre son torse.

« T’as eu c’que tu voulais ? »

De quoi parlait-elle ? Là, Baelor n'avait pas envie de sourire, ni même de rire de la situation. Il était fatigué, fatigué de son voyage, de tous ces aléas sentimentaux qui s'emparait de lui dû à ce retour à Villevieille, puis surtout, le capitaine de l'oiseau de nuit pensait que tout allait mieux avec son ami et là, il semblait que tout s'était empiré, sans qu'il puisse comprendre la raison.

« T’vas pouvoir t’vanter d’vant tes hommes maint’nant que t’as prouvé que t’es un véritable fer-né. »


Un véritable Fer-né ?! Il vint très vite à se demander, si elle n'avait pas abusé de l'alcool. Qu'est-ce qui lui faisait penser à ça ? Qu'est-ce qui se passait dans sa petite tête blonde ? Avait-il fait quelque chose de mal lors de l'arrivée à Villevieille ?! Pourtant, Baelor estimait qu'il avait fait en sorte que Gysella ne se sente pas de côté, il avait tenté de la mettre à l'aise avec ce qui l'entourait. 

- Qu'est-ce que tu racontes ?

Ce n'était même pas de la colère contre elle, plus de la lassitude, il avait l'impression de toujours entendre le même discours. Soit, il n'était pas assez fer-nés, soit beaucoup trop. Qu'est-ce que tous gens appelaient Fer-nés ? Il y avait des valeurs à respecter, toute une façon de penser du peuple, mais d'une certaine tous étaient uniques, tous ne pouvaient pas penser de la même façon. Attrapant sa falisque, il but quelques gorgées d'alcool pour ajouter :

- Ton Dieu t'a tapé sur la tête ma parole. S'il y a bien une chose que je n'ai pas prouvée en revenant dans le Bief, c'est bien d'être un véritable fer-né.

Un véritable Fer-né ! Ces mots l'agaçaient de plus en plus, serait-ce l'histoire de sa vie ? D'être toujours jugé sur son statut. Posant sa flasque, voir Gysella trembler de la colère et surtout ne pas comprendre, commençait aussi à le faire bouillir ce qui le poussa à dire d'un ton plus sec : 

- Au lieu de me tourner le dos, regarde-moi et explique ce qui t'a foutu dans cet état.


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Quand les cœurs se dévoilent

An 298 lune 13 semaine 4
Le regard rivé vers l’obscurité extérieure, les poings et la mâchoire serrés, la Bonfrère ne savait plus exactement les raison pour lesquelles elle s’emportait de cette manière. Etait-ce la fatigue du voyage ? Sa frustration qui avait raison de son comportement tempétueux ou était-ce les sentiments qui se mélangeaient de plus en plus dans son être qui veillaient à la déstabiliser ? A moins que cela ne soit qu’une juxtaposition de cet ensemble entier. Elle n’en savait rien, mais ce dont elle était certaine n’était autre que le fait qu’elle se sentait prise pour une idiote. Une pauvre fille à qui l’ont aurait fait croire monts et merveilles et comble de la situation était qu’elle avait osé y croire. Elle était en train de devenir tout ce dont elle avait repoussé jusqu’alors… Un être faible. Un être qui s’aveuglait devant des questionnements et qui laissait de côté sa hargne et son tempérament aventurier. Elle n’était pas prête à changer. Pas maintenant voire même jamais. Les exemples de cette faiblesse étaient bien trop nombreux pour qu’elle ose laisser le doute s’immiscer là, dans son impulsivité. Elle ne désirait pas devenir comme cet oncle qui aurait eu raison de sa vie, si seulement il n’avait pas eu le courage de mettre un terme à l’existence de celle qui l’avait mal traité. Alors pourquoi elle ? Pourquoi maintenant ? La Bonfrère sentait son sang bouillir à l’intérieur de ses veines alors que les images lui revenaient en mémoire. Des souvenirs devant lesquels, elle n’avait pu qu’être une simple spectatrice, des souvenirs où sa colère aurait pu emporter n’importe lequel de ces soldats qui les entourait, mais surtout des souvenirs dans lesquels ce Noirmarées lui faisait un mal de chien. Profond, insaisissable, voire même incurable, cette douleur lui avait figé le cœur comme si il était pris dans la glace. La moindre respiration lui avait été insurmontable alors que son visage n’avait rien exprimé. Ni vanité, ni jalousie, le néant total. La guerrière ne comprenait aucunement de telles réactions pour ne jamais avoir pu les vivre, voilà pourquoi cette incompréhension lui paraissait être une vilénie de plus. Une sorte de maladie dont les symptômes n’avaient eu rien d’alarmant mais finalement bien installé dans l’ensemble de son corps pour l’empêcher de se mouvoir. Allait-elle en subir les conséquences les plus effroyables ? Pourrait-elle s’en guérir un jour ? A vrai dire, ce doute ne lui venait même pas à l’esprit à l’heure actuelle tant son énervement l’aveuglait sur tout le reste. Il lui fallait des réponses, il lui fallait des signes pour qu’elle puisse affronter les volontés du Dieu Noyé. Car il devait probablement la mettre à l’épreuve à l’heure actuelle et elle acceptait cette dernière à partir du moment où les raisons lui seraient évoquées. Certes, la conclusion lui était évidente, mais l’admettre s’avérait être une épreuve à part entière. Gysella n’était pas une femme, elle était une guerrière et ce rang ne laissait rien au hasard. Il ne lui fallait aucune attache, aucun point faible si ce n’était son arrogance que tous lui connaissait. Et voilà que la faiblesse naissait sans même qu’elle n’ait pu l’envisager.  Seuls dans cette cabine, la Bonfrère espérait recevoir des réponses de son ami. Tant et si bien qu’elle puisse encore le désigner de cette manière. Elle ne le savait plus très bien, tout comme elle ne savait plus les raisons pour lesquelles on avait pu lui demander d’accompagner cette flotte. Pour la ridiculiser ? Pour l’asservir comme un chien ? Elle se mordit la langue si fort entre ses dents pour s’empêcher de réagir face à cette lassitude qu’elle entendait, que le goût de fer ne tarda pas à éveiller ses papilles et descendre dans sa gorge. Qu’est ce qu’elle racontait ? Gysella ne connaissait pas Baelor pour sa surdité et même si l’envie de lui coller une baffe était bien présente, elle se retint, figée dans sa position. Il était le seul maître de leur destin à l’’heure actuelle, c’était à lui qu’incombait le devoir de poser des mots pour répondre à ses questions. Et voilà qu’il ‘agissait bien à sa manière. Ce même comportement devant lequel ils s’étaient heurtés une première fois sur la plage. Un comportement qui n’aboutissait à rien, si ce n’était le faire passer pour une victime alors qu’il n’était pas nécessaire d’être un érudit pour en juger autrement. Est-ce qu’il continuait à se ficher d’elle ? Bien sûr qu’il était devenu ce véritable fer-né dont il aspirait. Et quoi ? Peut-être s’attendait-il à ce qu’elle lui saute au cou comme cette brune pour le féliciter de son avancée ? Devant ce constat, la Bonfrère n’eut d’autre réaction que de souffler violemment des naseaux pour ainsi exprimer son agacement. Toujours cette image. Toujours ce même ressenti. Elle les haïssait tous les deux pour la plonger dans cette abysse.

Son corps tremblait sous le joug de ses humeurs. Aucune opportunité n’était pour l’instant à même de calmer ses ardeurs alors qu’elle inspirait brutalement et bruyamment pour exprimer sa propre lassitude. Elle pivota sans se faire attendre au moment où il lui demandait de le réaliser. Son océan croisait son abysse, donnant lieu à une lutte silencieuse dont le vainqueur n’était pour l’instant pas défini. Il n’y avait aucun champion, il n’y avait que cette sorte d’incompréhension qui croisait la colère.   « Toi ! » répondit-elle sans attendre plus avant de froncer ses sourcils pour anticiper les réactions de son meilleur ami. Son honnêteté était bien perceptible et même si il ne comprendrait probablement pas grand-chose à ce qu’elle racontait, au moins elle aurait eu le mérite de rester cette guerrière qui affrontait ses ennemis. « C’toi et c’te mascarade où j’vous ai suivi. » continua t-elle sur ce même ton alors qu’elle restait figée à sa place sans ciller. Elle ne réfléchissait pas, du moins, elle n’y parvenait pas. La difficulté qui en découlait était bien trop importante pour qu’elle ne parvienne à calmer ses ardeurs. « J’savais dans quoi j’m’engageais, j’savais qu’la Greyjoy me prendrait de haut, elle l’a toujours fait. Mais toi ! » Devant ce constat, elle serra un peu plus sa mâchoire, déglutissant avec vigueur avant qu’elle ne franchisse les quelques distances émises entre eux de manière à ce qu’elle contourne le bureau pour s’y poser devant. « M’dis pas qu’t’es mon ami Noirmarées, m’dis jamais plus qu’t’es d’mon côté et qu’t m’comprends. » Elle le menaçait, sachant très bien que cette conversation finirait probablement mal, mais elle avait assez pris patience. Et tant pis si il se moquait d’elle, il fallait que ses mots sortent et qu’il arrête de se considérer comme une victime. « J’croyais qu’tu s’rais à même d’savoir ce qu’on ressent quand on est l’dernier choix. Tu t’vois tellement différent d’nous qu’tu penses même pas à ceux qui t’entourent. Tu crois savoir c’que c’est qu’être une victime ? » Cette fois-ci, elle s’installa sur le bureau, bien décidée à raconter ce qu’elle avait à dire, tant pis si il ne désirait pas l’entendre. Gysella Bonfrère avait elle aussi droit à la parole, elle s’était trop retenue. « T’as été enlevé, rapporté ici. C’pas ton père qui t’a vendu à un autre parc’qu’il voulait pas donner ton frère ! » Elle arqua son sourcil espérant qu’il comprenne ce qu’elle était en train de dire, mais si il se disait être réellement son ami, alors elle savait que cela ferait écho ou du moins, elle aurait pu vider son sac. « T’as pas eu l’air maltraité non plus, suffit d’te voir avec ces… » Elle chercha son mot et le laissé échapper avec un dégout sans pareil. «… taffioles qu’puent l’parfum à en rendre malade ! » Son regard se détourna pour laisser échapper un sourire qui se voulait moqueur mais surtout empli de ce sentiment de tristesse mêlé à de la déception. « J’en veux à la Greyjoy d’m’avoir mus’lé comme un clébard pourtant si elle m’le red’mande j’recommencerai parce que j’sais qu’je peux m’fier à elle. J’t’en veux à toi parce qu’tu t’sers de moi pour rendre jalouses les filles qui t’plaisent. » Elle soupira encore une fois avant de finalement redresser son regard et se saisir de ce qu’il paraissait être un compas de navigation. « C’est ça qu’tu vois en moi ? » Elle retroussait ses lèvres pour donner l’air plus enragé alors qu’elle sentait une nouvelle fois son cœur se figer dans sa poitrine. Foutue sensation…   « J’suis ton pantin le Noirmarées ? » Elle exécrait ce terme pour l’avoir entendu un nombre incalculable de fois en raison de Norne et de ses agissements à son encontre. D’ailleurs, ce mot ne faisait même pas parti de son vocabulaire, elle le répétait simplement comme si il s’agissait une tierce personne qui l’avait évoqué. Il voulait connaître les raisons de sa colère, voilà qu’il avait tous les liens qu’il pouvait mettre en évidence pour essayer de trouver une solution.

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Quand les cœurs se dévoilent

An 298 lune 13 semaine 4
Il voulait voir son regard, comprendre ses tremblements, sa colère. Lui, qui avait pensé que tout se passait bien entre eux, venait de réaliser que cela ne semblait n'être qu'un leurre, même l'alcool ne semblait pas l'aider à mieux saisir la situation. Gysella représentait tellement pour lui, elle avait été celle qui lui manquait le plus en ce lieu, hormis sa mère. Celle-ci, qui, quand son regard tombait sur les étoiles, se demandait si elle les regarder aussi, oui elle avait toujours eu une place dans son coeur, quoiqu'ils ne se trouvent plus l'un plus de l'autre. Puis, au final, pour pouvoir avancer, il avait dû faire des concessions, laissant l'image de son amie dériver vers d'autres flots que ceux qu'il pouvait trouver dans le Bief. Même de retour à Noirmarées, il n'avait pu la recontacter, par peur d'être jugé, mais surtout pour une raison enfouie au fond de son être. Il ne voulait pas la décevoir certes, mais surtout, réaliser tout ce qu'ils avaient perdu à cause de la rébellion, tout ce qu'ils leur avaient été interdits de vivre l'un avec l'autre. S'il priait encore le dieu noyé, Baelorpourrait se dire qu'elle était la femme créée pour lui, mais à présent, il brillait sous la lumière des sept, une lumière qui l'éloignait de celle qui luttait contre sa colère en lui tournant le dos dans sa cabine.

La lassitude l'envahissait face à ses remarques, l'impression de ne jamais trouver de porte de sortie lui semblait incontestable. À jamais, il serait jugé sur son appartenance au peuple Fer-nés. Pour lui, c'était ce que voulait dire Gysella, même si elle supposait qu'il avait réussi à faire oublier son passé lié avec le Bief, en vue de ses paroles. Un fait qu'il trouvait ridicule vu que justement, il se trouvait dans l'endroit même que beaucoup estimaient être son deuxième foyer. Alors que cela n'avait été pour lui qu'une prison, l'empêchant d'être lui-même, le forçant à évoluer pour pouvoir un jour le libérer. Alors quand, il lui demanda enfin des explications et  et surtout de lui faire face, Gysella s'exécuta. Leurs regards s'affrontèrent et elle cracha le morceau :

  « Toi ! C’toi et c’te mascarade où j’vous ai suivi. »

Il avait envie de lui dire, et encore .! Mais, il préférait la laisser faire, sachant très bien qu'elle n'en resterait pas là. Les détails se retrouvaient primordiaux, car savoir qu'il était le fautif de sa colère avec l'histoire du Bief ne l'aidait nullement à comprendre.

« J’savais dans quoi j’m’engageais, j’savais qu’la Greyjoy me prendrait de haut, elle l’a toujours fait. Mais toi ! M’dis pas qu’t’es mon ami Noirmarées, m’dis jamais plus qu’t’es d’mon côté et qu’t m’comprends. J’croyais qu’tu s’rais à même d’savoir ce qu’on ressent quand on est l’dernier choix. Tu t’vois tellement différent d’nous qu’tu penses même pas à ceux qui t’entourent. Tu crois savoir c’que c’est qu’être une victime ? T’as été enlevé, rapporté ici. C’pas ton père qui t’a vendu à un autre parc’qu’il voulait pas donner ton frère ! T’as pas eu l’air maltraité non plus, suffit d’te voir avec ces… taffioles qu’puent l’parfum à en rendre malade ! »

De quoi l'accusait-elle ? Où l'avait-il choisi en dernier ? N'était-ce pas à elle vers qui il s'était tourné en premier quand ils étaient descendus de leurs boutres et avancévers la tour de Villevielle. N'était-ce pas à elle qu'il avait demandé de prêter un œil sur son fils, lors du banquet ?! Elle était toujours son premier choix. Tellement d'éléments se mélangeaient dans son esprit. Gysella s'était installé sur le bureau, tandis qu'il restait debout de l'autre côté du meuble. Il y avait-il du vrai dans ses paroles ? Est-ce qu'il s'éloignait lui-même des autres sans penser à ceux qui était resté sur les îles de Fer ? Une victime ? Bien sûr, qu'il avait été une victime, une victime des ressentiments des Fer-nés. Gysella avait sûrement sa part d'ombre, une part d'ombre que s'il pouvait ferait disparaître, mais c'était ce qui l'avait fait devenir cette femme forte. Les épreuves servaient à cela et ils se retrouvaient tous deux à l'image des évènements qu'ils avaient traversés. Puis, qu'est-ce qu'elle pouvait savoir de sa vie passée en ce lieu ? Lui avait-elle poser la question de son séjour dans le Bief ?! De toute façon, Baelor savait très bien que s'il rebondissait là-dessus, leurs discussions tourneraient mal, chacun défendant son bout de viande sans forcément écouter l'autre.

« J’en veux à la Greyjoy d’m’avoir mus’lé comme un clébard pourtant si elle m’le red’mande j’recommencerai parce que j’sais qu’je peux m’fier à elle. J’t’en veux à toi parce qu’tu t’sers de moi pour rendre jalouses les filles qui t’plaisent.  C’est ça qu’tu vois en moi ?  J’suis ton pantin le Noirmarées ? »

Son visage se décomposa par la surprise. C'était donc ça .! Elle lui en voulait, l'accusait de la faire passer en second plan, pire de l'utiliser, pour séduire les filles. Bien sûr, Baelor avait compris que Gysella avait remarqué son trouble envers Daena, mais elle se leurrait totalement si elle pensait qui l'utilisait pour la rendre jalouse, c'était au final, bien l'inverse. Il préférait être en présence de Gysella, justement pour pas à avoir un tête à tête avec Daena. Il lui était étrange de comprendre qu'au final, la capitaine était simplement jalouse, en colère, car il osait être auprès d'elle et regarder une autre. 

- Tu ne peux pas être jalouse...

Cette phrase s'était échappé de ses pensées. Il remarqua à peine l'avoir prononcé à voix haute. Cela lui semblait tellement grotesque, non qu'elle soit jalouse, mais bien qu'au final, il semblait qu'elle ressentait des sentiments équivalent aux siens. Doucement, il contourna le bureau pour se retrouver face à elle et ajouta d'un air sérieux : 

- Bien sûr que j'ai couché avec des Bieffoises, j'en ai même épousé une pour obtenir ma liberté. Pourquoi crois-tu que je ne suis pas venu te voir quand je suis rentré ? Car j'étais incapable de concevoir de ressentir ce que je ressens pour toi, alors que ma vie était auprès d'une autre. Gysella, si seulement...

Il ouvrait son coeur, comme il ne l'avait jamais fait. L'obscurité de ses yeux se plongea dans l'azur de ceux de Gysella. Il avait l'impression de s'y noyer et le seul effet que cela produisit sur lui fut l'espoir. Baelor était prêt à braver la tempête et affronter la tornade face à lui. Il était prêt à vivre cette scène qu'il avait tant imaginée depuis leurs retrouvailles. Posant une main sur sa joue, aucune peur ne le traversait, ses lèvres vinrent se joindre à celle de la capitaine. Un baiser libérateur, un baiser qui l'emportait vers des chemins jamais parcourus. Emporté par la passion, il plaça sa main sur sa taille et la rapprocha de lui. Baelor aimait le goût salé de ses lèvres, le contact de sa peau. Puis, finalement, il descella leurs lèvres sans éloigner son visage et prononça d'un murmure :

- Tu es et resteras toujours mon premier choix. 

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Quand les cœurs se dévoilent

An 298 lune 13 semaine 4
Sa colère grondait de plus en plus. Tel l’orage, les coups de tonnerre n’en devenait que plus expressifs à mesure que la cadence du boutre stoppé par son ancre lui donnait l’impression d’être le contraste parfait avec tout ce qu’elle ressentait. A croire que même le Dieu Noyé était contre elle en cet instant et qu’il riait de ses tracas. Il ne voulait pas l’aider, préférant certainement lui faire subir cette épreuve afin de vérifier si elle était digne de son rang. Une guerrière. Voilà qui elle était et ce pourquoi elle continuerait à se battre envers et contre tous. Elle ne voulait pas le respect de ses pairs, elle ne désirait pas non plus leur reconnaissance, son désir était fait de sel et de fer et impliquait plutôt de la crainte de la part de ses ennemis. Voilà ce qui faisait d’elle qui elle était : cette mission qu’elle chercherait toujours à valoriser d’une manière ou d’une autre. Ce dessein qui forgeait son caractère et lui permettait de soutenir un peu plus les lanières de cuir qui formaient son armure. Gysella Bonfrère n’était pas une lady et encore moins une servante, elle était une fière fer-née dont les origines n’étaient plus à prouver. Alors pourquoi devait-elle se heurter à cette jalousie ? Pourquoi en voulait-elle à la terre entière à cause de cette frustration qu’elle avait ressentie dès qu’elle avait compris ? Elle détestait plus que de raison être dans l’incompréhension mais surtout que les sentiments prennent le dessus sur tout le reste. Ils l’aveuglaient, l’isolaient, l’énervaient. Ils ne servaient à rien si ce n’était lui prouver qu’elle était faible à cause de ses tourments. Ce constat faisait battre davantage la tempête. La ballotant d’un côté à l’autre, la jetant sans vergogne contre la rocaille et la noyant à la foulée avant de la recracher sur les vagues les plus hautes. Si bien que l’appréhension et la crainte venaient accompagner ses ardeurs. Elle tremblait plus que de raison alors que tout aurait pu être si simple, tout aurait pu se passer sans le moindre tourment s’il n’y avait pas ces regards. Rien que d’oser les envisager à nouveau donnait l’envie à la jeune femme de dégainer son épée pour cherche un moyen de se défouler. Se battre contre n’importe qui aurait pu faire l’affaire, malheureusement il n’y avait personne hormis son meilleur ami. Les mots ne tardèrent pas à fuser et à se répercuter sur les murs boisés de la cabine. Se lâchant aux rythmes des flots qui l’assaillaient voilà qu’elle défiait le capitaine de son regard océan. Ses perles d’onyx l’admiraient dans cette hargne qu’elle commençait à lui connaître. Prouvant qu’il se retenait de rétorquer à sa première idée. Gysella savait très bien que les paroles prendraient le dessus sur la raison à un moment donné et qu’au lieu de la calmer il l’énerverait de plus belle, comme il avait pu le faire sur son île. Parce que c’était ce qu’ils étaient. Leur fierté était un obstacle à part entière et même si elle s’échangeait sous des termes qu’ils ne pensaient pas, leur amitié prenait toujours le dessus sur le reste. Enfants ils étaient ainsi, la séparation n’avait pas changé ce fait. Tout comme elle n’avait pas changé non plus, la fougue de la guerrière qui se déchargeait de ses torpeurs. A tort ? A raison ? Elle n’en avait aucune idée et elle n’était pas du genre à se poser des questions. Il fallait juste que les choses sortent avec ou sans sens, avec ou sans ordre, il fallait juste que tout cela soit dit. Tous avaient leur part de culpabilité selon son point de vue. Sa retenue, son silence, ses poings serrés, même si elle n’avait pas été conviée officiellement à l’escapade, Gysella avait voulu y participer. Pourquoi ? Pour prouver aux autres qu’elle était capable et qu’on pouvait se fier à elle. Pour leur témoigner de sa fidélité et de sa dévotion et voilà comment elle était remerciée. Par cette sensation d’avoir été le pantin du Noirmarées pour qu’il puisse retrouver ses anciennes amours. Et le pire dans tout cela n’était autre que le fait qu’elle s’en voulait elle-même de ressentir cette injustice et cette déception. Il n’était qu’un homme comme les autres, il était son ami. Mais il l’agaçait d’avoir agi de cette façon et elle était incapable d’en comprendre les raisons. Enfin si… Elle rêvait de lui la nuit, de sa force et de son courage. Il lui arrivait aussi de laisser son regard se perdre sur sa silhouette au moment où il ne la voyait pas, pour ainsi admirer sa prestance. Il était un capitaine charismatique et Gysella se surprenait même à vouloir être celle qu’il regarderait comme un trésor. Comme cet or ou cet argent qu’il voudrait prendre pour le garder avec lui, prêt à se battre pour son butin. Voilà comment la Bonfrère aurait aimé être vue. Désir ? Amitié ? Il y avait autre chose derrière tout cela et plus elle cherchait à ne pas le voir plus elle se heurtait à cela. Par le Dieu Noyé qu’elle avait envie de cogner sa propre tête contre un mur jusqu’au moment où la migraine serait si forte qu’elle serait incapable de songer à quoi que ce soit.

Les onyx de son meilleur ami lui rappelaient combien cette idée était farfelue, voire même complètement saugrenue alors qu’il y résidait encore cette amertume qu’elle lui connaissait. Qu’était-il en train de penser ? Probablement au fait qu’elle exagérait ou quelque chose dans ce genre là. Ils pensaient tous cela d’elle de toute façon. Pourtant, il y avait autre chose qu’elle était en train de remarquer. Et cela eut l’opportunité de lui faire froncer un peu plus ses sourcils parce qu’elle ne connaissait pas ce sentiment. Elle le dégoutait ? Elle le surprenait ? Elle n’y comprenait encore moins rien à présent, ce qui eut le don de la faire souffler d’agacement. Si il n’avait pas parlé, surement qu’elle se serait contentée de se redresser sur ses deux jambes avant de lui lancer un « Laisse tomber » et de repartir là ou elle était venue. « Qu’est-ce tu dis ? » Son air renfrogné se transforma petit à petit en une incompréhension la plus totale alors qu’il lui semblait avoir entendu Baelor lui dire qu’elle n’avait pas à être jalouse. JALOUSE ? « M’dis pas c’que j’dois faire ou pas ! » Se contenta t-elle de rétorquer avec cette voix sèche qu’on lui connaissait très bien lorsqu’elle était sur la défensive. De sa colère, Gysella venait de franchir une étape qui consistait à lui faire se méfier d’elle-même. Quelle idiote. Elle se traitait de tous les noms intérieurement alors qu’elle comprenait que son ami avait établi les liens directs entre ce qu’elle disait et ce qu’elle cachait. Pour sûr, elle ne ressemblait en rien à Norne. Leurs yeux se cherchèrent pendant des instants de plus. Des moments durant lesquels l’incompréhension se situait d’un côté comme de l’autre. Pourquoi fallait-il que tout soit aussi compliqué ? Elle ne bougea pas au moment où il s’avançait vers elle, gardant intact ce lien qu’ils établissaient par le biais de leurs regards. Petit à petit, les sourcils de la guerrière tendirent à moins se froncer pour laisser place à cette espèce de grimace sur laquelle on pouvait lire une réelle incompréhension. Qu’était-il en train d’insinuer ? Pourquoi personne ne pouvait parler comme elle le faisait ? Il fallait toujours qu’ils passent tous par des moyens détournés et elle n’y comprenait rien. Enfin presque rien… « T’es pas v’nu m’voir parce qu’t’es entiché d’moi. C’est ça qu’tu m’dis ? » Oui, elle avait pris des raccourcis pour faire les liens, notamment pour vite établir le fait que tous les deux étaient en proie à ressentir les mêmes choses. Cette attraction qui mettait en évidence le fait qu’elle ne bougeait pas. Pas une once de recul ne vint à s’exprimer au moment où il posait sa main sur sa joue. Rien, si ce n’était ce regard qu’elle ne pouvait pas détourner. Elle ne bougea pas non plus au moment où il se décida à l’embrasser de cette façon là. Il y avait là trop de douceur à son goût d’ailleurs, pourtant elle ne dit rien. Lorsqu’ il lui donna l’impression de la capturer au moment où sa main empoigna avec délicatesse sa hanche, elle ne voulait pas résister. « T’sais que t’es mal barré maint’nant l’Noirmarées. » Elle ne tremblait plus, elle ne bougeait plus et se contentait d’observer ce regard qui essayait de l’envoûter. Elle avait l’impression d’être transportée dans un autre monde. Mais bien vite la réalité la rattrapa une fois de plus au moment où elle prit conscience de leur position. « J’voulais décider la première… » laissa t-elle échapper alors qu’elle s’extirpait d’entre les bras de Baelor et qu’elle cherchait à faire des pas en avant de la cabine. « J’veux pas être un choix. » Elle était véritablement perdue, perdue dans ce qu’elle devait dire, ce qu’elle devait faire, mais surtout la manière dont les choses devaient se passer. Gysella n’était pas cette fille qui était une adepte des relations humaines et ce baiser… Qu’est ce que cela signifiait… Surtout devant une telle révélation, elle n’y comprenait véritablement rien. Ses pas la menèrent vers la porte de la cabine, et son impulsivité ferma le verrou sans même que l’idée ne lui ai traversé l’esprit. Pourquoi venait-elle de faire cela ? Elle laissa son front reposer sur cette dernière et inspira bruyamment avant de se retourner pour affronter à nouveau Baelor du regard. « J’te préviens j’sais pas comment ça fonctionne ça, j’sais pas c’qu’ça va donner, on va plus vouloir se taper d’ssus qu’autre chose. J’sais pas d’quoi s’ra fait demain mais j’sais une chose. » Elle déboucla son ceinturon et en profita pour enlever épée et fourreau et les déposer juste à côté du capitaine avant de fondre littéralement sur lui. Ses mains s’engouffrèrent de part et d’autre de sa nuque qu’elle remontait déjà alors que son corps se collait au sien à la manière d’une anguille désireuse de ne faire plus qu’un avec son milieu naturel. « On s’ra mal barrés tous les deux. » Ses lèvres s’apposèrent avec désir contre celle du jeune homme, envieuses de partager cette hargne qui bouillait à l’intérieur d’elle pour que le feu vienne aussi consumer le Capitaine.

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Quand les cœurs se dévoilent

An 298 lune 13 semaine 4
Entre vouloir et savoir se tenait une différence, tout comme désirer et aimer. Le Noirmarées avait désiré beaucoup de femmes, mais pour ce qui se tenait au sentiment de l'amour, cela se retrouvait plus rare et il parfait en ces mots du sentiment fort qui te pousser à agir qu'importe la raison. Un amour qu'il ressentait pour Gysella. Quand l'avait-il compris ? Quand l'avait-il su ? Jamais, il ne s'était posé la question, mais ce sentiment avait toujours fait partie de lui, même lorsqu'il se tenait au rôle d'otage parfait embrassant une culture étrangère à la sienne. Tellement de sacrifice fait pour la liberté, et il pensait que Gysella faisait partie des choses qu'il avait dû laisser derrière lui. Pour Aylin, il avait s'était senti obligé de le faire, quoique cela soit un mariage forcé, il avait appris à respecter la mère de son fils et jamais personne ne pourrait prendre la place dans son coeur, sauf que sa tornade, elle s'y trouvait nicher depuis encore bien plus longtemps. Elle avait été le soleil, tandis que lui se tenait au rôle de la lune, de personnes qui s'aimaient sans pour autant se voir durant la succession des jours. Des personnes qui s'aimaient et qui pourtant, malgré son retour sur les îles de Fer ne s'étaient pas revus, des personnes qui s'aimaient, mais qui ne se l'avouaient pas, sûrement parce qu'une part d'eux ne voulait pas se l'avouer soi-même. Mais il était fini de se cacher, fini de faire ressortir la colère et la frustration pour dissimuler un sentiment bien plus naturel et apaisant.

Comprendre sa jalousie, savoir que la Fer née partageait ce sentiment, qui pouvait qualifier comme un vertige qui couple le souffle, Baelor n'avait pas hésité. Les mots ne lui faisaient pas peur, ni même d'oser enfin lui toucher la joue, un geste qui peut paraître anodin et qui pourtant pour Baelor avait une grande importance, car il s'était toujours refusé de le faire depuis leurs retrouvailles. Son coeur battait la chamade dans son torse, il avait même l'impression que celui-ci viendrait à s'en extirper s'il n'allait pas embrasser la tornade de sa vie. Un instant, merveilleux, un instant rêve. Gysella ne le repoussait pas, elle qui était l'imprévisibilité incarnée ne la surprise pas de suite, mais bien quand il s'extirpa de ses lèvres pour lui souffler qu'elle serait toujours son premier choix.

« J’voulais décider la première… J’veux pas être un choix. »

L'incompréhension l'envahissait, il en resta bouche bée. Elle était bien la première à réagir ainsi après l'un de ses baisers. Une preuve de plus que Gysella n'était pas à l'image de ses anciennes conquêtes. Bien plus sauvages, telle la mer déchaînée. Tout allait-il se terminer ainsi, car elle n'avait pas agi en première, et surtout parce qu'elle ne voulait pas être un choix. Pourtant, c'était ainsi, et de plus, c'était elle qui l'avait évoquée en première. Cette femme le rendait vraiment fou. Quand il pensait comprendre une chose à son sujet, voici qu'il se reprenait une nouvelle vague dans la figure. Restant sans bouger, son regard se perdait sur son dos alors qu'il la voyait se diriger vers la porte. La déception ruisselait dans les veines de son corps. Peut-être au final, s'était-il trompé. Il était vraiment paumé. La surprise le reprit de plus belle, quand il entendit le verrou de la porte, mais surtout face au comportement de la Bonfrère.

« J’te préviens j’sais pas comment ça fonctionne ça, j’sais pas c’qu’ça va donner, on va plus vouloir se taper d’ssus qu’autre chose. J’sais pas d’quoi s’ra fait demain mais j’sais une chose. »

Il n'eut pas le temps de réaliser qu'elle se retrouva dans ses bras. Au final, elle avait décidé par elle-même, comme cette femme aimait le faire. Baelor ne se fit pas prier. Il aimait sentir son corps coller au sien, ses mains contre sa nuque. Un sourire s'installa sur ses lèvres tandis que son regard ne quittait pas le sien.

« On s’ra mal barrés tous les deux. »

Leurs lèvres s'unissaient avec fougue, le faisant totalement oublier ce que Gysella venait de souligner sur le fait qu'elle n'avait jamais connu cela. Il était loin de se douter qu'aucun homme n'ait toucher ce corps si parfait à ses yeux, mais après, il était heureux d'en être le premier et dans son esprit aimerait en être le dernier. Posant fermement une de ses mains dans son dos, il la poussa contre le bureau et amplifia leur baiser. 


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