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[FB] The Dornishman's Wife | pv.Ulwyck

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The Dornishman's Wife

An 297, Lune 9, Semaine 2



Ulwyck & Ryon

Le paysage immuable qu’avait été le désert le temps de leur voyage avait laissé la place aux toits terrasses et aux ruelles étroites. Le même soleil qui brûlait les murs de pierre crayeuse était transpercé de tours interminables. Les tours du Palais-Vieux. Suivant le cours de la Sang-Vert, les trois cavaliers avaient quittés les pâturages miraculeux de la Grâcedieux quelques jours auparavant. Les vents chargés de chaleur avaient été remplacés par l’air parfumé des embruns, alors qu’ils pénétraient dans la ville. Montés sur des pur-sangs dorniens, deux soldats vêtus de rouge et de noir étaient précédés d’un homme à l’allure sévère. Tous trois avaient le visage à moitié caché sous un turban savamment noué, et seul leurs regards bruns étaient laissés au loisir de la curiosité des passants qu’ils croisaient. Leurs vêtements faits d’étoffes nobles portaient encore le sable du désert resté prisonnier des plis du tissus. La robe de leurs montures luisait de sueur, leurs yeux cerclés de noir roulaient nerveusement, preuve que la fatigue du voyage n’avait pas altéré la fougue qui leur était connue par delà les Montagnes Rouges. Devant la foule qui encombrait les rues principales entièrements bordées d’étales surchargées et de badauds, l’Allyrion préféra emprunter les raccourcis qu’il avait appris à connaître au fil des années et du temps passé auprès du Prince Oberyn. Si la rotation soudaine effectuée par son cheval gris surpris un passant distrait, les deux soldats qui l’accompagnaient n’étaient plus étonnés de l’imprévisibilité de l’héritier qu’ils servaient. Plongée dans l’ombre, la ruelle était trop étroite pour laisser à deux hommes à cheval de progresser côte à côte. La fraicheur conservée par les murs que le soleil ne touchait jamais était cependant des plus appréciable, surtout après avoir subi les rayons de l’astre du jour sans autre ombrage que celui offert par un turban. Une forte odeur d’oignons et de cuisine pesait dans l’air, alors qu’il passait tout à côté de ce qui n’était autre que la taverne d’où s’échappait l’appétissant fumet.
Rapidement, une rumeur à l’ampleur croissante vint perturber la tranquilité de leur trajet qui avait pour but premier le palais des Martells. Arrêtant sa monture, Ryon tourna la tête dans la direction de la pagaille encore lointaine. Au bout d’un autre rue sombre, si longue qu’elle paraîssait être un tuyau, une grande agitation régnait. Des maisons sortaient nombre de curieux avides de voir ce qu’il se passait. Une voix vociférante au timbre rocailleux et brisé par la colère résonna entre les murs, dominant toutes les autres voix. “Restez ici.” Talonnant son étalon à la robe claire, il ne fallut à l’animal que quelques foulées d’un galop modéré pour sortir de la ruelle et retrouver la lumière du soleil de Lancehélion. L’hénissement de l’entier dont la fougue avait été bridée une seconde fois ne détacha guère l’attention que de quelques dorniens. La foule formait un corral humain qui encerclait un petit groupe, tous les yeux étaient tournés vers deux hommes en particulier. Le litige qui animait la fureur d’un homme bedonnant restait malgré tout un mystère pour l’Allyrion. Croisant le regard d’un homme qui s’était posté à la droite de sa monture, il abaissa le sien vers lui. “Que se passe-t-il?” Son visage toujours dissimulé par l’etoffe sombre, sa silhouette vêtue de manière plus humble que les nobles de Lancehélion pouvait le faire passer pour un homme du commun, à condition que l’on ne prêta pas trop attention à la ligne racée du cheval sur lequel il était juché. Le vieillard aux yeux si proches qu’il lui donnait tout l’air d’un cyclope lui offrit un sourire édenté pour moitié avant de lui répondre: “ Ce qui pousse toujours les hommes les uns contre les autres.”“Et qu’est-ce donc?” Le sourire du vieux dornien s’étira davantage “Une femme mon ami, une femme.” Dominant la foule, l’Allyrion avait sans doute la meilleure place pour assister à la scène, et seuls les enfants penchés aux fenêtres partageaient cet humble privilège. Ses yeux se posèrent sur celui qui criait depuis déjà plusieurs minutes, noyant d’insultes celui à qui il s’adressait. Son visage portait le type dornien sans en avoir la beauté, des traits grossiers pour un homme dont l’attitude entière dégoulinait d’une vulgarité que l’on avait cherchée à cacher sous une richesse nouvelle. “Qui est-ce?” “Celui qui gueule comme un porc? C’est Darnis. Marchand. Il possède plusieurs comptoirs dans la ville.” Tout autours d’eux la foule ne cessait de s’agrandir, laissant le travail quotidien de côté pour le temps que durerait le spectacle. “Que vend-t-il donc?”“Des tissus.” Se disant l’homme haussa les épaules, comme si cette information lui paraissait peu utile pour apprécier le conflit. Le vieil homme était mendiant, ainsi que son apparence le laissait deviner. Sur son front trônait un bandeau abîmé qu’il avait sans doute relevé de ses yeux quelques instants auparavant. “Te fais-tu passer pour un aveugle?” Le mendiant leva ses yeux globuleux vers lui, sans paraître destabilisé pour autant. “Sir, je suis aveugle seulement lorsque je ne suis pas muet. Je retrouve la parole que lorsque mes jambes ne peuvent plus me porter, et je marche à nouveau seulement lorsque je remet ce bandeau. Les temps sont durs pour les gens comme moi. Les coeurs sont durs à attendrir. Je fais ce que je dois faire pour survivre.” L’explication du vieillard l’heritier de la Grâcedieu autant qu’elle l’amusa, bien que son regard demeura sévère. “Tu paieras de ton sang ce que tu as fais fils de chienne! Je me délecte déjà du moment où petit cul dégueulera du sang quand je me serai chargé de toi avec ceci!” Le marchand brandissait dans sa main ce qui semblait être un marteau pour battre la viande ce qui laissait deviner la hâte dans laquelle il avait été cueillit pour avoir fait un si étrange choix d’arme. Lui faisant face, un jeune homme au regard noisette le toisait avec plus d’impertinence et de prétention qu’il n’en serait supportable pour quiconque. La boutonnière de sa chemise de lin clair était encore défaite, laissant libre court à l’iventivité de chacun pour imaginer la scène qu’avait découvert Darnis le Marchand en rentrant chez lui plus tôt que de coutume. “Ce garnement, je l’ai vu aller dans cette maison -vous savez c’est dans cette rue que je mendis- tous les jours depuis une semaine! Parfois même plusieurs fois par jour. Par contre, je n’ai aucune idée de qui cela peut être.” Le coassement du vieux mendiant parvint aux oreilles de Ryon, qui ne lui répondit pas. Car il savait bien qui était le jeune dornien qui semblait à l’origine de ce vaudeville auquel il assistait. La relativité de la folie dont on disait que chaque Uller était doté par rapport à l’incident faisait que l’Allyrion n’était ni surpris, ni inquiet pour celui qui avait été son écuyer. Car la folie des Lords de Denfert était autrement plus profonde que celle que beaucoup des spectateurs aurait pu prêter à Ulwyck à cet instant.


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The Dornishman's Wife

An 297, Lune 9, Semaine 2



Ulwyck & Ryon

Ce qui était beau quand vous étiez Ulwyck Uller, c'était qu'aucune femme ne vous résistait. Chevalier, charmeur, beau garçon ainsi qu'un amant des plus attentif, il faisait le bonheur de toutes les femmes qui tombaient sous son charme. C'était presque aussi facile que de voler une sucrerie de la bouche d'un enfant et le petit salopiaud en profitait plus souvent qu'à son tour. La semaine dernière, il avait séduite la fille d'un marchand et avait passé un agréable moment dans une ruelle en sa compagnie, caché derrière un muret. Un endroit certes peu confortable mais qui avait valait son pesant d'or. En cette journée, il avait décidé de répéter l'opération. Il avait guetté calmement que le marchand sorte de chez lui pour s'occuper de ses affaires avant de se présenter  à la porte de la maison. Ce ne fut pas la jeune femme qui lui ouvrit la porte mais sa mère. Sa progéniture lui ressemblait en un peu plus jeune. Après s'être enquit de la présence de la jeune femme qui n'était point là, le jeune homme s'était dit foutu pour foutu et en deux trois temps mouvements et quelques paroles mielleuses et sous-entendu plus ou moins graveleux, il s'était retrouvé à l'intérieur. Il était d'ailleurs entrain d'embrasser cette généreuse mère de famille et de passer sa main sous sa robe pendant qu'elle détachait sa chemise quand le marchand était rentré et avait découvert la scène. Il n'avait pas fallu longtemps au pourceau pour charger comme un goret en rut ce que le Uller avait savamment évité pour prendre la poudre d'escampette mais le marchand n'en démordra pas et il se précipita dehors brandissant un marteau à viande et insultant copieusement le jeune Uller qui le toisait, s'amusant un peu de la situation et prenant de haut cet horrible mari éconduit.

«Allez voyons ! Je n'ai même pas eu le temps de conclure ! Ce n'était qu'un doigt ou deux ! Pas la peine d'en faire toute une histoire !»

Les insultes fusèrent à nouveau. Une veine palpitait sur le cou de l'homme et lui donnait l'impression qu'elle allait bientôt exploser. Faisant des gros moulinets avec son arme, il avança en direction d'Ulwyck qui l'esquiva en faisant quelques pas de côtés. L'homme était massif, rapide, pour quelqu'un de son gabarit mais le jeune homme avait déjà affronté des personnes bien plus redoutables.

«Ce n'est pas très grave quand même ! Elle semblait avide de ma personne ! Je n'allais pas refuser à une femme esseulée un peu de bonheur par les Sept ! Je ne suis qu'une pauvre victime dans cette histoire !»

L'homme chargea à nouveau et Ulwyck esquiva de peu, suffisamment néanmoins pour que le balourd de marchand ait percuté le mur et tombe sur son cul. Sortant sa lame, il frappa du plat de celle-ci sur la tête du malandrin avant de le surmonter pour lui coller quelque mandales non nécessaire. Juste pour le principe. Il dût lui briser le nez dans l'aventure à juger par le sang qui pissait. S'essuyant les mains sur la tunique du pauvre ère, il se permit d'ajouter quelques mots de son cru.

«J'étais venu voir ta fille à la base. Très souple d'ailleurs. Elle adore griffer le dos quand elle jouit. Je l'ai prise la semaine dernière dans une ruelle un peu plus loin. Elle avait de l'envie à revendre. Elle m'a aussi dit que tu lui frappais dessus quand elle faisait une erreur. Si j'apprends que tu as encore levé la main sur cette beauté, ce n'est pas ton nez que je prendrai la prochaine fois.»

Ponctuant la scène à sa façon, le dornien sortit son chibre de son pantalon et urina copieusement sur le pauvre marchand avant de reprendre sa route l'air plein d'entrain et un sourire satisfait sur son visage. En s'avançant dans la rue, il remarqua la présence d'un visage bien connu. Il ne fut pas surpris et parla avec joie et franchise !

«Ser Ryon ! Quel heureux plaisir de vous voir ici ! »


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Ulwyck & Ryon

Sans surprise, l’héritier Allyrion retrouvait son écuyer dans une situation qu’il avait bien malgré lui connue à de maintes reprises, par le fait seul du Uller. Si le jeune dornien avait très fait montre d’un talent inné pour les armes, il avait eut tôt fait de manifester un caractère aux antipodes de la nature renfermée et presque austère de Ryon. Les années qu’avait duré son apprentissage avaient donc été aussi gratifiantes que pénibles pour le Soleil Noir. Et bien que le temps où il l’avait fait chevalier était déjà lointain dans sa mémoire, l’imprévisible Uller semblait avoir pris goût au décors de pierres blanches de la Grâcedieu, puisqu’il y revenait souvent, et pour de longs séjours.
Devant l’agitation latente de la foule accumulée autours des deux hommes qui s’invectivaient, le pur-sang gris secoua nerveusement sa tête, et sa queue de de crins noirs et gris mélés claqua tel un fouet dans l’air déjà suffoquant. Les injures proférées par le marchand grassouillet autant que les réponses suitantes d’impertinence du Uller animaient les spectateurs d’une certaine euphorie face à cette scène qui les sortait pour un temps de la morosité de leur quotidien. Le soleil dornien dardait ses rayons sur les fronts luisants autant que sur les murs de terre rougeâtre, et un homme qui n’était pas né à Dorne n’aurait pu le supporter avec autant d’aisance que ceux qui étaient présents à ce moment là, juste devant la maison du marchand de tissus. L’affrontement qui resta un moment simplement verbal entre le jeune noble et Darnis avait valeur de distraction pour les yeux sombres en mal de sensations qui étaient tout tournés vers l’étrange couple. Cela en était presque comique, mais cette histoire qui se répétait pour énième fois n’en avait pas perdu de sa saveur, bien que l’Allyrion n’approuva pas cette facette de la personnalité de son ancien écuyer. Aussi c’est un regard sévère et hautain qu’il posait sur le spectacle, le foulard noir qui couvrait son visage dissimulant un demi-sourire que sa fierté n’aurait pas admis d’accorder à l’indomptable Uller. Lorsque la joute verbale s’épuisa, les poings remplacèrent les mots, et la masse humaine s’en aglutina davantage autours des deux hommes, les uns poussant les autres afin d’obtenir le meilleur point de vue.
D’une pression sur la bride, Ryon fit reculer sa monture, mais ses yeux ne quittèrent pas la bagarre pour autant. L’issue de cette mélée était jouée d’avance, et le marchand tout juste bon à brandir un marteau à viande s’était rapidement vu dépasser par celui qui lui faisait face. Le pauvre Darnis ne pouvait guère que gémir devant le sort que lui infligeait le chevalier. Jamais mesuré, toujours dans l’excès, Ulwyck cru bon de baptiser l’homme de son urine. Un geste aussi vulgaire qu’attendu de la part du Uller, bien que la foule, au contraire du cavalier vêtu de noir, ne sembla pas partager l’avis de ce dernier. Par l’humiliation qu’il avait fait subir au marchand, l’ancien écuyer de l’Allyrion avait gagné les bonnes grâce d’un public qui lui était désormai tout acquis. Et aux rires vinrent se mêler quelques applaudissements, humbles remerciement du spectacle gracieusement offert par l’impertinence du chevalier de Denfert. “Darnis n’est pas apprécié par ici vous savez. Cette correction, nombreux sont ceux qui auraient souhaité la lui donner, et ce depuis longtemps, croyez moi!” La main aux doigts parés de bagues de Ryon alla chercher quelques pièces qu’il tendit ensuite au vieux mendiant. “Que les Sept vous gardent mon ami.” Sans avoir le temps de répondre au vieillard, la voix familière de son ancien écuyer l’apostropha, et il aurait bien voulu que ce dernier s’abstienne de venir à lui juste après avoir reboutonné sa braguette. “Ulwyck.” Ses yeux noirs cherchèrent le vieux dornien mais il avait déjà disparu dans la foule qui se dispersait.  “Que fais-tu donc à Lancehélion?” Pressant ses jambes sur les flancs luisants de son cheval, les passants s’écartèrent afin de laisser passer le cavalier. Son attention se porta sur le marchand, que quelques âmes charitables - ses employés- étaient venues secourir, et étaient à présent en train de le trainer tant bien que mal à l’intérieur de la maisonnée. Le regard de l’Allyrion était empli des reproches qu’il savait inutile de formuler, puisque cela n’aurait pas été la première fois. Les années d’écuyages n’étaient pas venues à bout de la folie du jeune Uller, et ce n’était pas aujourd’hui que les choses allaient changer, de cela Ryon en avait parfaitement conscience. Du haut de son assise, son ombre se projetait sur le jeune chevalier telle une éclipse. “Je vais au Palais-Vieux. Si tu m’accompagne nous pourrons parler. A moins que tu n’ais d’autres problèmes du même acabit que les spectacle que tu viens d’offrir à régler?”


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Ulwyck & Ryon

Ser Ryon semblait comme à l'accoutumé peu ravi des prouesses de son ancien écuyer. Il était morne. Aussi opposés que la glace et le feu ou le soleil et la lune, les deux hommes ne possédaient pas du tout le même caractère ce qui n'empêchait pas Ulwyck de respecter le vieil homme bien plus qu'il n'y paraissait. Au lieu de le féliciter ou de l'applaudir comme le fit une partie de la foule, Ryon préféra poser des questions. A l'éternelle curiosité de cet homme le laisserait toujours perplexe et pantois !

«Je suis passé prendre un peu de bon temps et visiter mes petites nièces. Peut-être me rendre aux Jardins Aquatiques en leur compagnie. Et vous Ser Ryon ? Quel bon vent vous amène dans cette modeste ruelle ?»

Le vieux chevalier sembla ne pas avoir à attendre qu'on lui pose la question pour répondre. Il prétendit vouloir se rendre au palais. Ulwyck n'y voyait aucun inconvénient et ne pût que sourire avec arrogance en entendant la nouvelle question du Allyrion. Il ferait mieux de retourner là bas avec lui. Cela ferait du bien à l'homme d'âge mur de discuter un peu avec son écuyer et de profiter un peu de sa fougue et de sa jeunesse. Il fallait bien le dérider de temps en temps et l'aider à sortir de sa coquille.

«Oh non je vous assure toutes les dames que je lutine au Palais Vieux ne sont pas mariées, ni fiancées. Du moins c'est ce qu'elle m'ont affirmées. Qui serais je pour remettre leur parole en doute ha ha ha ?»

Le jeune homme marchait au côté du cheval de Lord Ryon. Il n'était pas venu avec sa propre monture jusqu'ici alors il se contentait de la voie pédestre. Si le vieux chevalier désirait aller plus vite, il n'avait qu'à le prendre sur sa monture. Le jeune homme s'amusait de la situation. Se faire prendre la main dans le sac avait toujours eu un goût de satisfaction pour lui. Et puis c'était également une façon de monter que malgré ses efforts l'éducation qu'avait tenté de lui transmettre Ser Ryon n'avait pas réussi à le cadenassé ni à le changer. Y avait-il réellement quelque chose qui pouvait contenir un Uller ?

«Vous avez fait bon voyage ? Comment se porte Lady Ynis ? Et le petit Silas et Altai ?»

Pour lui les Allyrion faisaient partie de sa famille. Il avait vécu suffisamment d'années là bas pour pouvoir apprécier chacun des membres de la maison régnant sur la Gracedieu. Bon bien évidemment, il n'avait pas vu les deux derniers nés aussi souvent qu'il l'aurait voulu mais il avait souvent la bougeotte. Puis ils étaient encore jeunes. Le fantasque chevalier de Denfert se permit alors de faire un petit commentaire.

«Vous savez, ce marchand ! Ce n'était pas un homme recommandable. Il frappait allègrement sur sa femme et sa fille. Il fallait que quelqu'un lui donne une bonne correction et le remette à sa place. Je sais que vous n'approuvez jamais mes actions mais avouez que c'était tout de même drôle.»

Il n'avait à proprement parlé pas de sens de la justice développé. Si le marchand ne l'avait pas surpris en train de s'amuser avec sa femme, il n'aurait probablement pas pris de coups ni de jets d'urine. Peut-être si sa fille était venue lui demander, là il aurait agit mais dans l'optique de cette journée, il n'avait pas prévu de se battre. La vie mettait parfois des opportunités sur son chemin et il les saisissait avec brio.


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Ulwyck & Ryon

La foule qu’avait attiré le spectacle s’était dispersée. Les dorniens et dorniennes avaient repris leur activité aussi vite qu’ils avaient laissé leur ouvrage pour aller assister à la scène offerte par le chevalier de Denfert. Le sang chaud des hommes de la Principauté faisait parti de l’imaginaire entourant les habitants de Dorne. Et si les Allyrions se démarquaient de cette image le plus souvent peu flatteuse lorsqu’elle était évoquée par un étranger, l’héritier de la Grâcedieu avait vu son entourage proche s’étoffer des deux hommes les plus impétueux, les plus imprévisibles que Dorne ait connu : le Prince Oberyn Martell, et son ancien écuyer Ulwyck. Et lorsque ce dernier lui répondit au sujet de cet “exploit”, qui se révéla donc être loin d’être un évènement isolé, Ryon ne ressentit rien d’autre qu’une lassitude face à l’immuable nature du Uller. Avoir un Uller en écuyage n’était jamais un cadeau. Et nombreux étaient les potentiels maîtres d’écolage à s’être vu soulagés de voir le cadet du Lord de Denfert partir à la Grâcedieu, entre les mains du seul homme à Dorne que son impertinence ne parviendrait jamais à ébranler.
Les souvenirs de ces années passées avec Ulwyck restaient encore frais dans sa mémoire, et à y réfléchir, cette époque lui manquait presque. Outre sa fougue démesurée, le jeune homme n’en avait pas moins été un écuyer aux aptitudes exceptionnelles, et son entêtement en avait fait un élève d’une meilleure qualité que ce à quoi s’était attendu l’Allyrion. La seule ombre au tableau restait cette liberté qui semblait omnibuler le jeune brun, et à vingt ans passés, presque cinq années après avoir été fait chevalier, il n’avait rien fait d’autre que de vivre comme il l’entendait. Le trot de deux chevaux se fit entendre derrière eux, les soldats de la Grâcedieu les avaient rejoint. “Mes fils se portaient bien lorsque je les ai quitté. Ynis  est enceinte. Tout semble bien aller, d’après  le mestre, l’enfant naîtra dans moins de quatre lunes.” L’espoir était venu réchauffer sa voix alors qu’il évoquait la grossesse de son épouse. Pour la troisième fois depuis leur mariage, aucun drame n’était venu assombrir la promesse d’un enfant à venir, et la joie de sa bien-aimée devant ce qui tenait du miracle dans leur union était un bonheur d’autant plus formidable qu’il pouvait n’être qu’éphémère.
“Tu sais que tu es toujours le bienvenu à la Grâcedieu. Tu me semble bien trop libre de ton temps, cela ne te ferais pas de mal de venir m’épauler. Je te trouverai sans mal une tâche moins propre au scandale que les activités qui semblent occuper toutes tes journées.” Le jeune chevalier avait pourtant tenté de justifier ses agissements en se présentant comme l’homme providentiel. Une tentative qui fit sourire le cavalier, bien qu’il n’en fût pas dupe. Il le connaissait depuis bien trop d’années pour ignorer que la seule chose qui comptait aux yeux du Uller était de répondre au moindre de ses désirs, rendre justice se faisant n’était qu’un plus appréciable. Les paroles du vieux mendiant donnaient pourtant raison à son ancien écuyer. Le marchand avait sans doute mérité la correction infligée par l’amant occasionnel de sa femme et de sa fille. Les tours du Palais-Vieux étaient encore loin, aussi, pour ne pas laisser son jeune ami marcher seul aux côtés des pur-sangs, il choisit de descendre du sien. Tenant la bride du gris, il marcherait désormais côte à côte avec son ancien écuyer.
Ce n’était pas à proprement parlé une ville comme l’on pouvait en voir ailleurs dans Westeros qui entourait la demeure des Martell. Des maisons, des étales, plus un marché découpé en quartiers qu’une veritable cité. La foule y était dense, et les bousculades presque inévitables. Les trois chevaux avaient cependant la qualité de leur ouvrir un chemin confortable pour progresser dans les rues au sol fait de terre rougeatre et poussiéreuse. “Tu n’es plus un enfant Ulwyck. Tu dois songer à ton avenir.” En disant cela, l’Allyrion savait qu’il avait d’ores et déjà commencé à ennuyer le jeune brun, ce n’était pourtant pas la première fois que le sujet revenait entre eux. “Tu n’es pas marié, soit. J’ignore si ton frère a pour projet de te fiancer. Mais tu ne peux pas continuer à vivre de la sorte. Tu vis des biens de ta famille sans pour autant participer à la tenue du domaine des Uller. Tu dépense un argent que tu n’as jamais gagné. Il n’est pas bon de se complaire dans la fainéantise, Ulwyck.”


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Ulwyck & Ryon

Une nouvelle naissance chez les Allyrion. Et bien Ryon y allait bon train avec son épouse. Sous ses égards morne et sobre, il devait aimer les plaisirs de la chaire. Sacré bonhomme que ce chevalier ! Le cœur plein de joie à l'annonce de cette nouvelle, le Uller parla la voix plein d'entrain et le sourire aux lèvres.

«Félicitations ! Puisse t-il devenir aussi vigoureux que vous s'il s'agit d'un garçon et aussi belle que sa mère s'il s'agit d'une fille. Nous devrions arroser la nouvelle d'un bon pichet de vin !»

Le Uller s'étira ensuite en repensant au reste des paroles de Ryon. Il se demandait bien quelle genre de tâche pourrait lui confier le vieux grigou. Ulwyck n'avait jamais brillé par son sens des responsabilités si ce n'était avec ses petites nièces et personnellement bien qu'il appréciait grandement la famille de Ryon, il se voyait mal jouer constamment à la nourrice avec la progéniture de l'Allyrion. Et puis il devait bien avouer que rester constamment au même endroit était quelque chose qu'il ne concevait pas. La lassitude finirait tôt ou tard par s'installer et elle était son ennemie !

«J'ai du mal à imaginer quel rôle vous pourriez me confier ! Vous avez déjà un maître d'arme à ce que je sache et je me vois mal remplir des missions politiques sauf si votre souhait le plus cher et des vous mettre à dos d'autres maisons.»

L'air mutin, le Uller termina sa phrase. La politique n'avait jamais été et ne sera jamais son fort. Il n'y voyait aucun amusement n'y aucun intérêt dans cette matière. Harmen, était bien plus doué pour ce genre de chose que lui alors pourquoi s'en faire ? Son frère comme Ser Ryon n'avait que le mot « avenir » à la bouche. A croire que ceux deux là s'étaient mis d'accord pour conspirer contre lui. Impulsivement, il répondit du tac au tac à l'homme qui l'avait former à devenir chevalier.

«Je ne vis pas dans l'avenir Ser Ryon mais bel et bien dans le présent. Quand le comprendrez vous ?»

Il éclata de rire quand il lui parla de fainéantise. Un concept qu'il ne semblait pas propre à sa personne. Ser Ryon ne voyait pas la vie comme il la voyait et il se demandait bien pourquoi il devrait servir à Denfert alors que son frère s'en sortait très bien. C'était gâcher son potentiel. D'autant plus qu'il n'aimait pas recevoir des ordres et qu'il ne comptait pas changer son mode de vie pour les beaux yeux de son maître d'écolage.

«Pourquoi devrais je servir mon frère à Denfert ? Il est Lord depuis des années et s'en est très bien sorti sans moi depuis tout ce temps. Rien ne l'empêche de ne plus me donner d'argent. Je ne vois pas en quoi le fait d'être sorti du même vagin que lui m'obligerait à le servir comme un brave limier.»

Le jeune homme se montrait agacé par cette conversation. Il n'aimait pas qu'on lui fasse la morale. Surtout sur des éléments de sa vie qui l'indifférait totalement. Combien de fois Ser Ryon l'avait rabroué ainsi depuis qu'ils se connaissaient ? Ulwyck n'avait jamais tenu les comptes considérant que ce genre de situation s'était présentée un nombre incalculable de fois. Il n'était pas prêt de changer.

«Vous pensez tous pouvoir me dicter ma conduite mais vous vous trompez. Je mourrai d'ennui en restant constamment à Denfert, à recevoir des ordres, les effectuer et m'enfermer dans une morne routine. Baiser et me battre sont les seules choses que je sais faire et je ne vois pas en quoi l'une comme l'autre serait utile à mon frère.»

La moutarde lui montait au nez. Ulwyck fulminait. C'était le genre de conversation qui le mettait hors de lui. On le considérait toujours comme responsable alors qu'il ne faisait qu'agir selon ses propres désirs. La vérité était que les moralistes le jalousaient de pouvoir vivre libre et heureux. Il incarnait à lui seul le rêve de tout un chacun et cela dérangeait énormément les gens qui avaient leur esprit enfermé dans le carcan de la norme.

«Si Harmen se décidait enfin à engrosser une femme légitimement, il n'aurait plus à se soucier de me marier ou de me garder sous sa coupe ! La vérité est là mais elle est trop visibile pour que vous la regardiez tous en face.»


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Ulwyck & Ryon

Dans la torpeur des rues bondés, l’héritier de la Grâcedieu restait de marbre. Ni la chaleur, ni la foule qui se dispersait difficilement devant eux, ne lui ferait abandonner son port altier, héritage de l’éducation sévère de lady Delonne Allyrion. Ses yeux noirs jaugeaient d’un regard en coin son ancien écuyer, dont l’impertinence qu’il savait pourtant brider en sa présence commençait à reprendre le dessus. Derrière les deux dorniens suivaient la paire de soldats vétus aux couleurs des Lords de la Grâcedieu. Toujours juchés sur leurs montures aux robes luisantes, ils étaient parés de l’uniforme rouge sang et noir des hommes servants les Allyrions. Les mains dorées qui reposaient sur le front des pur-sangs effaçaient les derniers doutes de ceux qui se questioneraient sur le nom du lord qui se présentait ce jour là aux portes de leur ville. A mesure que le brun lui répondait, Ryon percevait sans mal la nature enflammée et prévisible de ce dernier gronder derrière les rires qu’un autre aurait dangereusement mal jugé. “Il est évidemment hors de question de te confier une tâche qui t’amenerait à te servir principalement de ta langue trop pendue. Seul un fou le ferait.” Les années passées avec le jeune Uller à ses côtés avaient été suffisamment éclairantes sur ce point en particulier. Dans la parole plus que dans les armes, le cadet du Lord de Denfert ne connaissait pas de limites. Aussi, il avait été impossible de tirer de l’aplomb et de la vivacité dont il faisait preuve la rhétorique que l’héritier de la Grâcedieu aurait voulu lui donner. De même, comme à l’instant présent, parler de l’avenir du jeune chevalier était déjà alors un exercice aussi usant que nécessaire. “Un présent que tu vis en te reposant sur les efforts d’un autre pour subvenir à tes besoins, Ulwyck! Tout ceci n’est plus tolérable. Tu as depuis longtemps passé l’âge de te contenter de clamer à tous vents que tu vis de liberté et de jouissance. Des garçons plus jeunes que toi, ici même à Dorne, commencent déjà à se faire un nom avec leur titre de chevalier. Et toi, que fais-tu? Sinon user de ce que je t’ai appris pour régler tes comptes avec un marchand gras et vieux?” Sa main tenant fermemant la bride du cheval gris, il s’était un instant tourné vers son ancien écuyer pour poser sur lui un regard brillant d’une colère toute paternelle. Malgré son ton devenu plus intransigeant encore que de coutume, sa voix restait basse et mesurée. Le scandale était la dernière chose qu’il souhaitait, surtout si cela était à ses dépends. Daemon parti depuis déjà plusieurs années, Ulwyck avait à supporter à lui seul toute l’exigence et la sévérité dont le Soleil Noir pouvait faire preuve envers ceux qui avaient son affection. “Il ne s’agit pas seulement de l’avenir de Denfert, ou d’un éventuel mariage. Mais de toute évidence, tu ne fais pas en sorte que l’on te pense apte à autre chose qu’engendrer une descendance, Ulwyck, dis toi bien cela.” Comme une carriole tirée par un boeuf gigantesque et au dos couvert de poussière et de boue passait devant eux, Ryon s’arrêta, imposant cet arrêt à son cheval d’une main ferme. A force de cris et de frappe sur l’arrière train du bestiau, le paysan tentait tant bien que mal de faire avancer sa bête dont la taille, en plus de l’attelage, suffisait largement à bloquer la rue. Déjà des hommes pressés, aux bras parfois chargés de marchandises, commençaient à manifester leur impatience à coups d’injures et messes basses agacées. Profitant de l’immobilisme imposé au Uller, l’héritier de la Grâcedieu posa sa large main sur son épaule, et la pressant presque il lui dit : “Je sais que tout ceci t’ennuis au plus au point, Ulwyck. Mais si je te dis tout cela, c’est parce que je sais qu’un jour tu regretteras de t’être conduit avec tant de nonchalance et d’insouciance. Le jour où tu verras tes amis accomplir des choses dont ils pourront tirer une fierté, si ce n’est pas déjà fait, c’est seulement à ce moment là que tu t’en voudras d’avoir passé ta vie à combler tes désirs, sans jamais chercher à te surpasser dans ce que tu peux faire de noble. Tu es une fine lame, habile avec les armes, déterminé au combat, et pourtant tu te bute à croupir dans un contentement médiocre en te targuant d’être libre. Mais laisse moi te dire une chose Ulwyck : tu n’es pas libre. Tu es un chevalier, je t’ai donné ce titre, pourtant tu vis aux dépends de l’or de ton frère. Pire que cela, plus le temps s’écoule, plus tu t’éloigne de tout ce que j’espérais t’avoir enseigné. N’aurais-je donc fait que perdre des années à t’inculquer des valeurs que pour te voir les abandonner au profit de tes caprices?”


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Il y avait donc au moins un point sur lequel le vieux Ser Ryon et lui même était d'accord : la politique était interdite pour Ulwyck bien que l'ironie de la vie le placerait peut-être un jour à la tête de la maison. Les Sept avaient probablement un sens de l'humour similaire à celui des Uller. Encore des histoires de renommés et de vivre sur les richesses des autres ? Il ne voyait pas très bien à quoi cela pouvait bien lui servir.

«Je ne vois pas comment je pourrais me faire un nom, ni pourquoi d'ailleurs ? Quant à vivre aux dépends des autres, n'est ce pas ce que nous faisons tous en fin de compte ? Sans les gens qui cultivent, sans les gens qui travaillent pour la noblesse, vivraient ont pareillement ? Pourquoi me reprocher de faire ce que tous nobles fait depuis des centaines d'années ?»

Le Uller n'appréciait pas qu'on le rabaisse. Surtout qu'il n'avait aucune idée concrète par rapport à ce que le Allyrion attendait de lui. Les chevaliers étaient des armes, des outils de guerre et il n'y avait pas de conflit. Sans compter qu'il n'était pas forcément du genre à courir le monde pour aider la veuve et l'orphelin, à moins que la veuve soit vraiment attrayante, bien évidemment.  Il ne voyait pas en quoi c'était un désavantage d'être considéré comme un étalon bon pour la reproduction. C'était même plutôt flatteur. Sa réputation n'était plus à faire et peu de gens ignorait qu'il était friand des plaisirs de la chaire. Le vieux Ryon semblait vraiment déçu mais pouvait-il en être autrement ? Ils étaient si différents !

«Vous me parlez d'accomplir des choses mais lesquels ? Vous voulez que je vous serve gentiment c'est cela ? Que j'entraîne vos gardes ou quelque chose de ce genre là ? Que je passe toute ma vie entre vos murs ou ceux d'un autre lord dans une monotonie rassurante ? Que je n'use plus d'or ? Que je le gagne à la couleur de ma lame ? Donnez moi une guerre et j'accomplirais des grandes choses mais pour l'heure, j'ai de grands doute quand à ma capacité de ne pas m'endormir face aux responsabilité que vous voulez me donner. Pour l'heure j'ai accomplis la plupart des choses que je voulais faire dans ma vie ! Pouvez vous en dire autant ? Et puis vous savez comment je suis depuis que j'ai débarqué à la Gracedieu. Vous étiez un bon professeur mais vous espériez peut-être faire des miracles.»

Le Uller avait beaucoup de mal à voir ou Ryon voulait en venir. Il lui faisait à la fois des compliments mais aussi des remarques négatives ce qui embrouillait un peu son esprit. Ce n'était pas le contact physique que le chevalier de la Gracedieu avait établit qui allait lui faire mieux comprendre. Puis parler autant de sujet qui ne l'intéressait pas avait le don de le lasser. Le Allyrion avait toujours été trop sérieux. Il ne savait pas se détendre et malgré tout les enseignements d'Ulwyck à ce sujet, il ne semblait pas prêt à le faire. Il aurait apprécié le rencontrer à l'époque où il conçu Daemon mais le Chevalier de Denfert ne possédait pas le don de remonter le temps malheureusement. Il en avait marre de tourner autour du pot. En plus le fait de se retrouver immobilisé n'était pas pour l'encourager à être plus ouvert d'esprit.

«Si vous arrêtiez de partir dans des grandes phases et que vous m'expliquiez concrètement ce que vous attendez de moi à la Gracedieu. Je prendrais peut-être alors le temps d'y réfléchir ! »


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L’insouciance du Uller paraissait aussi absurde à Ryon Allyrion que les moeurs dorniennes pouvaient souvent lui être étrangères. Il était aussi ardu de le convaincre que de forcer un âne à quitter la fraicheur d’une oasis. Dans sa nonchalance, il avait développé l’art de voir les choses de la façon qui convenait le mieux à satisfaire ses seuls désirs. Qui, pour la plupart, étaient aussi viles qu’indignes de l’enseignement que l’héritier de la Grâcedieu pensait lui avoir inculqué des années durant. “ Si tous les nobles vivaient comme toi Ulwyck, cela ferait longtemps que le petit peuple aurait fait justice de cela.” Les responsabilités qui incombaient aux Lords comme aux Princes et aux Rois échappaient à l’ancien écuyer de l’Allyrion comme l’eau glissait à travers les mailles du filet d’un pêcheur. Laissant sa main retomber le long de son corps, il reprit la route, alors que le passage était désormais dégagé. A mesure qu’ils approchaient des portes du Palais Vieux, la foule se faisait plus importante, les étalages plus encombrants. Les odeurs d’épices embaumaient l’air, un parfum capiteux et puissant qui aurait sans doute déplu à quiconque le découvrait pour la première fois. Prenant au nez, les senteurs des marchandises allaient à ne pas en douter imprégner leur vêtements. A la ceinture du Soleil Noir, le pommeau à l’ouvrage précieux d’une épée inestimable contrastait avec les voiles noires qui venait de temps à autre en couvrir l’éclat. “Quand ai-je dit que j’avais un poste pour toi?” Tirant un coup sec sur la bride du coursier gris qui s’était laissé distraire par un présentoir de fruits colorés et appétissants, le cavalier ne regardait plus le jeune dornien. Ses yeux sombres n’étaient plus posés que sur le chemin qu’ils suivaient, et qui se terminerait déjà bientôt, aux portes de la demeure des Martells. “Tu m’as bien mal compris. A moins que tu sois si paresseux que tu préfères embrasser la solution que je te présentais pour ma part, comme une dernière chance.” Avec plus d’insubordination encore, le Uller lui jetait au visage cette insolence que l’Allyrion n’avait jamais supporté. Tout autre chevalier qui auraient eut le jeune homme en écuyage l’aurait renvoyé avant la fin de la première lune passée avec lui. Mais Ryon Allyrion était un homme déterminé, et comme le lui avait dit le lord de Denfert, éduquer le jeune frère de ce dernier ne le changerait guère du dressage des chevaux. A la différence près que les pur-sangs les plus difficiles paraissaient plus dociles que des bêtes de bât à côté de l’obstination d’Ulwyck Uller et sa bétise volontaire qu’il affichait avec tant d’orgueil. Pouvez-vous en dire autant. Cette provocation de son ancien écuyer ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd. La pique était là, bien qu’il fut difficile à l’Allyrion de concevoir que le jeune brun puisse avoir la moindre idée de la vie qu’il avait menée. “Je pensais pourtant que ton écuyage t’avais appris autre chose que cette idée grotesque de ne voir l’utilité des chevaliers que dans la guerre. Seul un garçon qui n’a jamais connu les champs de bataille peut affirmer une telle nigauderie.” Le temps de la rébellion était déjà loin, la naïveté du Uller qui voyait sa vie dépourvue de sens par l’absence de la guerre en était la preuve. Dans les esprits, les batailles étaient redevenues ces contes dans lesquelles les jeunes hommes en mal de gloire se voyaient déjà triompher, quand ceux qui s’étaient battus priaient que ces temps là ne reviennent jamais. Mais ils reviendraient. La guerre reviendrait, car c’était dans la nature de l’Homme. “Je n’attend rien d’autre de toi que tu accomplisse quelque chose dans ta vie dont tu puisse être fier. Dont je puisse être fier. Tu as été comme un fils pour moi, et je refuse de croire que le temps que j’ai passé à te former n’ait été rien d’autre que du temps perdu. Jamais je ne te parlerais ainsi si je ne te pensais pas capable de faire de grandes choses.” Sur leur droite les hauts murs des remparts du Palais-vieux s’élévaient plus haut que les plus hautes maisons qui s’appuyaient sur son flanc. Devant eux, les grandes portes étaient gardées par deux soldats aux uniformes ocres, armés de lances. “Mais peut-être as-tu raison. Peut-être que je me trompe. Peut-être ton frère te connaît-il mieux que moi. Ce mariage est un accomplissement comme un autre. Et on ne peut exiger de tous les chevaliers de devenir de grands hommes.”


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Ryon aurait pût lui parler en Haut-Valyrien, c'était du pareil au même. Cette conservation l'ennuyait tellement qu'il comprenait la moitié de ce que Ryon disait et interprétait le reste. Bah oui ! Si Ulwyck brillait au combat, cela n'avait jamais été une fine flèche. Fallait pas trop lui en demander au niveau du ciboulot non plus. « Une dernière chance » ? Mais de quoi pouvait bien vouloir parler le chevalier originaire de la Gracedieu ? Ulwyck était largement dépassé par le sujet et il se demandait déjà s'il ne ferait pas mieux de chercher une excuse pour s'en aller batifoler à droite et à gauche. Il revenait à la charge avec le rôle des Chevaliers. Qu'avait-il à faire ? Parcourir les tournois ? Protéger la veuve et l'orphelin ? Être le gentil toutou, le bras armé d'un Lord ? Malgré toutes ses paroles futiles, Ser Ryon fit preuve d'un peu de tact et de gentillesse en parlant du Uller comme un fils. Fallait dire que l'homme d'un âge plus avancé que le sien avait toujours été une espèce de père de substitution pour lui.

«Vous voulez que j'accomplisse quelque chose de grand ? Mais quoi ? Je ne parviens toujours pas à voir ce que vous attendez de moi ? Je suis flatté que vous voyez du potentiel en moi et c'est tout naturel. Peut-être que l'opportunité ne s'est pas encore présentée ! Peut-être qu'un jour quand vous serez Lord, je vous servirai. Je ne sais pas ! La vie est pleine de surprise !»

Ils approchaient des portes du Palais Vieux où les gardes en faction surveillaient les alentours. Le jeune homme se demandait ce qu'il pouvait bien accomplir de grand dans sa vie ? Parcourir Westeros et sauter une femme de chaque région et revenir avec des bâtards portant les noms typiques de ces contrées ? Partir en Essos pour fonder sa propre compagnie ? Non Dorne lui manquerait trop ! Participer à des tournois ? Pourquoi pas ! Rentrer dans la Garde Royale ? Autant se sectionner directement sa queue avec sa propre épée !

«Vous avez des nouvelles de Daemon ? Vous fondez les mêmes espoirs pour lui ?.»

Cela faisait un petit temps que le Uller n'avait plus croisé le bâtard de Ser Ryon. Cela lui faisait bizarre mais il n'était pas du genre à se morfondre sur lui même. Bientôt, ils rentreraient au Palais Vieux et ils pourraient continuer de discuter autour d'une coupe de vin et de quelques fruits. Le pied total ! Le confort d'un château ça n'avait pas de prix. Même s'il appréciait les soirées passée dans le désert qui restait son milieu naturel, la vie de château n'avait pas de prix.

«De grandes choses hein ! Un jour j'accomplirai de grandes choses ! Je vous en fais le serment mais pour l'heure, vous comme moi ne savons toujours pas de quoi il s'agit alors arrêtons d'en discuter inutilement !»

Ulwyck avait déjà oublié tous les reproches pour ne retenir que la flatterie. C'était bien d'avoir une petite mémoire, ses propres interprétations et un esprit sélectif. Cela permettait d'oublier bien souvent les crasses que l'on avait prononcé à votre encontre. La seule chose qu'il retenait c'était les grandes choses et son potentiel. Cependant, il devait y avoir un monde entre sa propre vision de « grandes choses » et celle du chevalier de la Grâcedieu.

«Vous pensez vraiment que je devrais me marier ? Je veux dire ... est ce que vous m'imaginez vraiment dans cette position ? Avec une épouse, je ne pourrais sans doute pas faire de grandes choses !»


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“Peut-être que l’opportunité ne s’est pas encore présentée, comme tu le dis. Tu as sans doute raison. Mais de mon avis tu as surtout fait tout ce qui était en ton pouvoir pour éviter cette dite opportunité. A coups de libations et de libertinages.” Alors qu’ils arrivaient à hauteur des deux gardes Martells, Ryon Allyrion s’adressa à eux. “Je suis Ryon Allyrion. Le Prince Oberyn m’attend.” Son visage était loin d’être méconnu par les hommes de Lancehélion. Aussi, cette prévenance dont il faisait preuve dans les formalités n’était pas vraiment utile, mais il y tenait cependant. Ecartant leurs lances, les deux soldats inclinèrent brièvement leur tête casquée avant d’ouvrir les portes. Laissant derrière eux l’agitation du marché et des ruelles de la ville, les deux dorniens pénétrèrent dans l’enceinte du Palais-Vieux, dont les hauts murs semblaient couper la demeure des Princes du reste de la ville. L’héritier de la Grâcedieu ne descendit de sa monture qu’une fois à l’intérieur. Il tendit sans mot dire les rennes de cuir sombre à l’un des soldat qui l’avaient accompagné. Eux-mêmes ayant mis pied à terre, les hommes vêtus de rouge et de noir partirent avec les trois pur-sangs. L’Allyrion avait volontairement laissé un silence s’installer après la délicate question posée par Ulwyck. Bien que les deux hommes fussent foncièrement différents, ils étaient trop  proches pour qu’il se contenta de lui répondre par le mutisme qu’il affichait face à n’importe qui d’autre, lorsque l’on venait à parler de son fils bâtard. “Des nouvelles…” Il se tenait immobile, et sa stature paraissait soudainement plus sévère encore, alors que son regard baissé vers le sol semblait perdu dans de sombres souvenirs. “Je n’en ai aucune. Seulement des rumeurs. Des bruits ramenés par les marchands qui passent par nos terres.” D’un simple mouvement de la tête, il invita le Uller à le suivre, alors qu’il s’avançait d’un pas lent et mesuré dans les jardins du palais Martell. Sa longue silhouette noire avançait comme une ombre dans les chemins que découpaient en un dessin geométrique les allées bordées de haies basses. “D’après le peu que j’ai entendu, il a été un temps au service de Renly Baratheon. Mais ce ne serait plus le cas.” S’il en ignorait les détails, l’inquiétude de Ryon Allyrion demeurait, elle, bien réelle. Car se trouver congédier d’une garde ne pouvait être l’affaire que d’une faute grave, et son instinct de père l’avait poussé à imaginer le pire. Le silence de son fils était d’autant plus difficile à supporter qu’il ne pouvait lui envoyer le moindre corbeau. A la fois parce qu’il ignorait où ce dernier se trouvait, et parce que sa fierté avait été profondément blessée par le départ du bâtard. “C’est l’apanage de tout parent de ne souhaiter que de voir accomplir de grandes choses par son enfant.” Les Sept savaient à quel point les espoirs qu’il avait nourris pour Daemon étaient grandioses. Sa détermination était telle qu’il était parvenu à convaincre la Vipère Rouge à prendre en écuyage celui qui, malgré son sang noble, n’était qu’un bâtard. “Si tu le souhaites. Néanmoins j’espère que cela te fera réfléchir.” Sous leurs bottes le gravier roulait à chacun de leur pas. L’esprit volatile de son seul  et ancien écuyer avait eut tôt fait de s’envoler vers un autre sujet. “ Tu es fiancé Ulwyck. Et c’est à ton frère de te répondre à cette question. Je n’ai certainement pas le pouvoir de briser pour toi ces fiançailles.” Ryon Allyrion tourna vers le jeune brun son visage. Ses longues mains étaient jointes dans son dos. “Le mariage n’est pas une mauvaise chose. Tu n’es pas encore marié que tu t’imagine déjà retenu prisonnier à Denfert. Avoir une épouse n’empêche pas de continuer à construire un avenir, bien au contraire.” Ses yeux noirs se levèrent pensivement vers les ramures des arbres qui les surplombaient. “Bien entendu, tu auras des devoirs envers ta femme. Mais si tu ne la repousse pas, elle pourrait devenir ton meilleur soutien.”


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Ulwyck comprenait le mot libertinage mais il avait un peu plus de difficulté à trouver la signification du mot « libation ». Son esprit chercha un quelconque sens mais il finit par se perdre dans ses pensées et se laissa ensuite distraire par les paroles de Ser Ryon qui s'annonçait au garde. L'homme d'âge mûr confia alors son cheval et se décida à rompre le silence qui s'était installé depuis que le Uller avait posé des questions sur Daemon. D'après les dires du chevalier, il n'avait glané que des rumeurs ce qui signifiait sans doute qu'on ne pouvait pas leur accorder un crédit intégral. Ces nouvelles avaient cependant souvent un fond de vérité. Le bâtard de la Gracedieu aurait servit un orageois. Grisécaille que cela ! Ces gens n'appréciaient pas les dorniens pas plus que Ulwyck ne les appréciait. Il trouva étrange que son ami ait prêté son épée auprès d'un Baratheon. Vraiment très étrange. Le chevalier de Denfert ne sut pas trop si en parlant de fils, Ryon évoquait Daemon ou plutôt lui. C'était un peu compliqué de comprendre le vieil homme qui parlait souvent de manière bien trop peu imagée pour le Uller qui n'avait jamais été une fine flèche en matière d'intelligence.

«Pourquoi Daemon irait servir un orageois ? Qu'est ce qu'il cherche à faire ? A vous faire honte ou à vous défier ? Il devait avoir une bonne raison pour se mettre à son service ! Ce n'est pas possible autrement ! Je ne vois pas quel leçon en tirer. Mon père est mort et mon frère veut que je devienne ce que je ne serais jamais. Tout ceci est bien trop compliqué pour moi.»

Le Uller ouvrit une bouche pantoise et écarquilla les yeux ! Il était fiancé ? Comment cela se pouvait-il ? Personne ne l'avait prévenu ! Harmen avait bien parlé de négociation en cours mais jamais ô grand jamais il n'avait prononcé un nom concret ou manifesté à son cadet que les fiançailles étaient actées. Ryon semblait mieux au courant que lui mais parfois Ulwyck entendait ce qu'il voulait entendre plutôt que la réalité.

«Je suis vraiment fiancé ? Vous semblez plus au courant que moi. Dans un sens je suis content que ce soit vous qui me l'appreniez. Rien ne m'oblige à y répondre de toute façon.»

Il avait du mal à voir comment il pourrait continuer de vivre avec une femme comme responsabilité. Elle allait sans doute exiger de beaux vêtements, de vivre à Denfert ou dans un endroit décent, de devoir la besogner régulièrement ce qui ne le dérangeait nullement mais il soupçonnait son frère de lui choisir une épouse qui ne lui plairait pas. Harmen avait toujours eu du mal à cerner et à comprendre Ulwyck. Du moins c'était ainsi que l'ancien écuyer de Ryon voyait les choses.

«C'est beaucoup de responsabilités. Elle va sûrement vouloir des enfants et que je m'occupe d'elle. Je ne sais pas comment vous y arriver Ser Ryon. Je suppose qu'un jour je serai bien obligé de me marier. Harmen ne sera pas toujours aussi clément avec moi et puis l'avenir de notre lignée dépend de mes bourses. On verra bien le moment venu ! « Les Sept ont un drôle de sens de l'humour » comme le dit souvent mon frère. Laissez l'avenir des Uller à un jeune chien fou comme moi c'est jouer avec le feu.  »

Les Uller n'étaient pas réputés pour leur esprit sain. Un vielle adage dornien vantait même leur folie. Même si sa lignée et sa famille était importante pour lui, il n'arrivait pas à se résigner à mener la même vie que tout le monde. Il ne parvenait pas à distinguer que mariage ne signifiait pas prison et qu'en tant qu'homme il demeurait le maître de cette relation. C'était sans doute un caprice d'enfant qu'il n'arrivait pas à surpasser.

«C'est peut-être pour cela que vous accompagnez le prince Oberyn ? Pour ne pas avoir à être un époux tous les jours ? Peut-être que j'essayerai votre méthode. Vous êtes bien plus malin que moi. Je devrais m'inspirer de vous plus souvent. De toute façon Harmen devra me traîner de force devant le Septon avant que j'accepte d'épouser sa gourgandine ha ha ha !»



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Guidant la marche qui avait des allures de promenade, Ryon Allyrion se dirigeait vers le couloir ouvert sur les jardins. Très vite il y entra, avec toujours à ses côtés son ancien écuyer. Son long vêtement noir dansait derrière lui à chacun de ses pas, l’étoffe sombre portait encore la poussière de la route par endroits. “ De tout ce que je pourrai soupçonner, l’idée que Daemon cherche à me défier ou à me faire honte sont celles auxquelles j’accorderais le moins de crédit. Renly Baratheon est un homme honorable, du moins de ce que je sais de lui. Sa garde est pour Daemon un moyen tout aussi honorable d’assurer son indépendance. Je préfère pour ma part qu’il ait une place stable, plutôt que de l’imaginer parcourant le continent à la recherche de petits contrats.” Le dornien n’irait pas jusqu’à dire qu’il était surpris de voir son fils ainé faire montre d’une responsabilité que son attitude passée tendait à contredire. Au fond il avait toujours caché derrière ses provocations un caractère de la même trempe que son paternel. Et cela n’avait jamais échappé au Soleil Noir, ni à la terrible Lady de la Grâcedieu. Mais alors qu’il finissait de répondre au jeune chevalier, la réaction de ce dernier lui fit tourner vers lui son visage dur et à la peau brunie par le soleil. “Si tu n’es pas encore fiancé, tu le seras bientôt. Je vois mal ton frère te laisser davantage papillonner où bon te semble à travers Dorne.” Le lord de Denfert était de son avis un homme réfléchi, et l’attitude désinvolte du jeune frère de ce dernier n’était tolérable pour aucun lord, aussi leste était-il sur les faits et gestes des membres de sa famille. A leur droite s’élevait un mur couvert d’une mosaïque aux motifs géométriques typiques de l’esthétique dornienne. Nulle part ailleurs dans Westeros, on ne trouvait pareil architecture, ni pareil raffinement dans les détails. Les quelques demeures de nordiens qu’il avait pu visiter dans sa jeunesse, confortaient Ryon Allyrion dans cette idée que l’art de vivre dornien était bien au-dessus de ceux dont se vantaient leurs voisins orageois, ou bieffois. L’Allyrion, à l’image de ses compatriotes, portait une affection viscérale à la Principauté, et cela ressortait dans sa façon de penser. Les paroles du Uller lui arrachèrent un sourire rare, ses yeux sombres se plissèrent en leurs coins, dessinant des ridules qui s’étendaient comme les branches d’un arbre nu. “Ulwyck, la question n’est pas de savoir si elle voudra des enfants ou non. C’est un devoir imposé par le mariage, et que vous vous devrez d’honorer. Avoir des enfants n’est pas un destin aussi horrible que tu semble te le figurer.” Il se détourna de lui pour saluer un homme qu’il connaissait et croisa leur route, avant de poursuivre. “Je pense même que cela te serait très bénéfique. Cela fait grandir. Et cela te force aussi à voir le monde d’une autre façon. Du moment que tu es parent, tu ne vis plus seulement pour toi-même.” Ils approchaient enfin de la salle où Ryon Allyrion savait qu’il trouverait Prince Oberyn, ainsi que les autres lords qui composaient cet entourage dont il faisait parti. Mais ce qui dit le jeune Ulwyck le rembrunit, et il s’arrêta soudainement, pour mieux lui faire face. “Tu n’étais pas encore né que je fréquentais déjà le Prince.” La dureté de son ton n’était là que pour rappeler à l’ordre le fou de Uller, qui se laissait trop souvent aller dès lors que l’Allyrion lui permettait trop de liberté avec lui, et surtout avec ce qu’il pouvait, ou non, lui dire. Ils étaient devant une grande portes aux battants creusés par de délicats dessins, partout le soleil des Martell y était présent. “C’est ici que je te laisse, Ulwyck.” Son regard alla se promener sur les poignets où pendaient de lourds anneaux d’argents, et dont l’attache était, encore une fois, une représentation de l’emblème des Princes. “Je ne sais combien de temps tu compte rester, mais pour ma part, je partirai demain à la nuit tombée. Si tu le souhaite, nous pourrons faire le chemin du retour ensemble.”


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Renly était un orageois et de prime d'abord, il n'inspirait pas la confiance au Uller. Il se méfiait de tout ces gens qui ne portaient pas les dorniens dans leur cœur. Ils n'étaient peut-être pas tous bons à être décapités mais il était convaincu que la plupart de ces hommes ne méritaient ni son attention ni d'être bien traités. « Papillonner » était une jolie expression qui correspondait parfaitement aux Uller bien que lui préférait employer le terme  « apprécier les véritables plaisirs de la vie ». A chacun son petit point de vue sur la chose

«Le plus tard sera le mieux. Nous ne sommes pas tous voué à ce labeur. Certains sont fait pour vivre l'épée à la main, d'autres avec leur fois et d'autres encore entourés de vieux ouvrages et de parchemins ! »

Lui même était fait pour vivre entouré de femme et se prélasser aux grès de leurs corps mais peu de gens reconnaissait une véritable utilisé à cette vie bien qu'il répandait le bonheur par ses talents et ses envies. Aux yeux d'Ulwyck, il y avait d'ailleurs presque de la noblesse dans ce mode de vie mais peu de personne arrivait en capter la réelle essence. Il n'était pas simple d'être Ulwyck Uller mais il était pourtant simple de vivre et de se satisfaire de sa simple présence. Par contre, il ne voyait pas en quoi engendrer une descendance était un devoir ni même une obligation. D'ailleurs il était même fort probable qu'il ait déjà engendré quelques bâtard(e)s mais personne n'était venu lui demander de les assumer donc il n'avait aucune responsabilités à ce niveau et il s'en tirait très bien.

«Je pense que je dois déjà avoir conçu l'un ou l'autre bâtard. J'ai accomplis mon devoir en quelque sorte, cela devrait suffire mais je comprend quelque part la volonté de mon frère. Il serait dommage de priver le monde de mon sang. Des dizaines de petits Ulwyck parcourant le monde serait un véritable cadeau pour Westeros.

Cette nouvelle ravirait sûrement le peuple de Dorne, son frère et le vieux Ryon qui serait ravi de voir une petite nuée de Uller lui foncer dessus (ironie quand tu nous tiens). Par contre, il ne se voyait pas éduquer un enfant. D'accord, il avait un très bon contact avec ses petites nièces et il possédait sans doute une fibre paternelle mais de là à s'imaginer en train de s'occuper quotidiennement d'un marmot, il y avait un pas qu'il n'était pas encore prêt à franchir. Puis Ryon se la joua un peu « moi je » faisant fit de son grand âge prétextant qu'il connaissait le prince de Dorne avant que le Uller ne naisse ce qui était d'une logique implacable. Sacré vieux renard ! Le vieil homme décida alors de laisser son ancien écuyer seul et lui proposa de le rejoindre le lendemain à la nuit tombée pour faire la route avec lui. Ulwyck n'était pas du genre à prévoir ce qu'il faisait le lendemain si bien qu'il formula une réponse de son crû au Allyrion.

«Nous verrons demain soir dans quel état et quelles conditions je me trouverais. Je ne peux rien vous promettre Ser Ryon ! Passez une agréable fin de journée et n'hésite pas à me faire savoir si vous avez besoin de mes services.»

Les deux hommes se séparèrent et Ulwyck, douce fierté de Dorne, parti vaquer à ses occupations, toutes plus passionnantes les unes que les autres.



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