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Les pensées d'une soeur Ft Edwin

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Les pensées d'une soeur
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Semaine 2, Lune 12, An 298

 
La rosée du matin se perlait sur les feuilles des arbres du jardin modeste de Montargent. La dame du château avait pris pour habitude de s'y balader avant de commencer ces tâches quotidiennes, mais là, il s'agissait totalement d'autres choses. Azilys avait eu besoin de prendre l'air, de se retrouver un peu seule, surtout après son mariage de la vieille. Elle n'avait croisé que les domestiques, les invités dormant encore dans leur chambre attribuée. Près d'elle, le Paon offert par son frère mangeait les graines qu'elle lui avait balancées, un sourire délicat aux airs nostalgiques s'installa sur son visage. La sensation de devoir s'occuper de quelqu'un lui revenait grâce à cet animal, car depuis la mort de son frère et sa soeur, elle n'avait plus eu besoin de se soucier de quiconque à Montargent, seulement de sa vengeance. Tout était en route, Tybolt acceptait son mariage pour la pérennité de leur maison, mais son regard trahissait sa jalousie envers Humfrey, car cet homme avait obtenu une relation privilégiée avec celle qu'il voulait pour lui seul et ne pouvait avoir comme il le souhaitait. Là-dessus, Azilys n'avait rien à redire, ce n'était pas ce qui troublait son esprit, ni même sa nuit de noce, son époux avait été très tendre. Non, ce qui la conduisait à évoluer dans le jardin avec ce visage songeur, ce fut un mauvais rêve ou plus précisément un moment passer avec sa jumelle et réaliser à son réveil, que ce n'était qu'un songe, qu'Aliénor n'était plus là. Un instant ou son coeur se brisa à nouveau. Sa force de caractère ne pouvait pas être remise en doute, mais même les personnes les plus déterminées pouvaient montrer des moments de faiblesse, ce genre d'instant qu'Azilys préférait vivre seule ou auprès d'Alyx, mais déranger son amie si tôt ne lui avait même pas traversé l'esprit.

Avançant jusqu'au rempart, elle appuya sur ses mains pour laisser son regard se plonger dans l'horizon, il n'y avait que montagne autour de Montargent et au plus bas du mont ou se trouvait son château, une large rivière. Une vue stupéfiante dont elle ne se laisserait jamais. Il fallait vraiment aimer la hauteur pour vivre ici, tout comme le fait de se retrouver en pleine montagne. Montargent n'était pas le lieu le plus simple à trouver hormis en prenant la rivière, mais c'était ce qui faisait son importance et sa tranquillité. Les Serrett n'avaient nul rival, comme le disait leur citation, pour simple raison qu'il était presque improbable d'envoyés des hommes face aux chemins sinueux pour arriver jusqu'aux grandes portes. Là, encore, elle ne pensait qu'à ceux perdus, il ne restait plus que deux Serrett dans tout l'Ouest et l'un d'entre eux se retrouvait plus avec un esprit d'homme de Conflansque de véritable Ouestrien. 

Attendant le chant de son animal, Azilys se retourna et au loin, elle aperçut les formes d'un autre individu. Reprenant contenance, elle ne devait rien laisser paraître de son tracas, être le Paon d'argent. Avançant vers l'homme, elle reconnut le Biefois. La famille Cendregué était déjà venue à plusieurs occasions à Montargent, son père avait toujours eu de bons rapports avec eux et ensuite Tybolt s'était mise en tête de préserver leur lien en unissant les deux familles par le mariage. Cette décision avait eu l'effet d'une gifle pour Azilys, n'appréciant pas le fait de le voir fiancer son innocente soeur alors qu'il lui avait promis de voir avec elle pour les questions de mariage. Oui, il avait agi derrière son dos et Aliénor en était finalement morte. S'il avait seulement attendu quelques jours, repoussé le mariage et ne pas prendre la route alors qu'elle couvrait une mauvaise fièvre, elle serait encore de ce monde, Azilys en avait la certitude. Se retrouvant face au Cendregué, elle s'inclina en prononçant un simple messire et ajouta d'un ton posé :

- Vous êtes bien matinal !

Une formulation parmi tant d'autres, mais là, Azilys tout comme l'animal derrière eux, était prête à sortir ses plus beaux atours pour pouvoir obtenir des réponses à ses questions, à savoir les conditions du décès de sa soeur chez les Cendregué. Tout ce que lui avait dit Tybolt était qu'elle était morte quelques heures avant le mariage.


(c) khάη


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Edwyn avait quitté bien avant l'aube son lit dans la chambre qui lui avait gracieusement mise à disposition par les Serrett après son voyage pour Montargent. Le mariage avait été un beau moment de fête pour la plupart des invités, même si la mariée ne semblait pas tant rayonner de bonheur que de conscience aiguë de l'instant. Le Bieffois avait passé la plus grande partie de la soirée à observer ce qui se passait autour de lui, aussi bien en profitant de la magnificence du lieu qu'en écoutant les conversations. Le Cendregué avait l'ouïe fine, et chercher à décrypter les inconnues faisaient partie de ses occupations favorites. Il avait donc pu identifier des invités comme Lady Frey, Daven Lannister et son épouse, qui s'étaient pris le bec à voix basse un certain moment... Edwyn enregistrait toutes les informations qui passaient à sa portée avec une clarté certaine, sans pour autant avoir l'air de s'intéresser à autre chose que les poutres du plafond ou les acrobaties des danseurs. Dans la mesure où il était toujours considéré comme un fou, le doux dingue qui avait abandonné famille et responsabilités pour courir les routes, il n'était jamais considéré comme une présence sérieuse au sein d'une foule de nobles.

Après avoir enfilé un pantalon de cuir et une chemise blanche légèrement bouffante, il avait quitté sans bruit l'aile du château où il se trouvait. Depuis le temps qu'il rêvait de revenir à Montargent, il n'allait certainement pas manquer un lever de soleil de l'Ouest.
Parfaitement indifférent au froid matinal, il parcourut d'un pas léger les couloirs qui menaient à l'extérieur. La beauté des lieu ne cessait de l'impressionner, et il détaillait absolument tout des yeux, analysant l'architecture, le paysage... Il analysait tout, sans que cela l'empêche le moins du monde de s'émerveiller comme un enfant.

Il quitta l'enceinte du château pour s'aventurer dans les prairies qui couvraient la montagne de Montargent, embrassant du regard les montagnes et les rivières dans le filet de lumière accordé par l'aube naissante. Edwyn n'avait pas, contrairement à son habitude, pris son matériel à dessin, sachant qu'aucune esquisse ne pourrait rendre justice à ce lieu, et qu'il devrait sans doute sortir la peinture aquarelle. Après quelques pas nonchalamment fait dans l'herbe, il finit par carrément s'allonger dans une descente, les bras passés sous sa tête, pour admirer le lever du sleil au dessus des Terres de l'Ouest.
Lui qui avait toujours cru que le Bief était la plus belle région des Sept Couronnes dans ce type de beauté sudière, Montargent venait de lui prouver qu'il avait tort. La magnificence de la nature se mêlait sans peine avec l'élégance du château de la maison Serrett, donnant à ces montagnes une force qui était difficile à imaginer dans une telle beauté.
Indifférent à la rosée matinale qui détrempait son dos et sa chemise, Edwyn se laissait aller à ses méditations habituelles, à la fois infiniment rapides et presque immobiles, pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Quand le soleil se fut levé, le jeune homme se releva enfin, s'époussetant négligemment avant se reprendre sa marche en direction du château. Mais c'est alors qu'il croisa, avec son paon domestique, la maîtresse des lieux, dame Azilys Serrett elle-même.
Tout comme la veille, toute sorte de souvenirs revinrent à la surface de sa mémoire tandis que le Bieffois la contemplait. Cette dernière le salua, et il lui esquissa une révérence en retour.

-Vous de même, ma lady. Songeuse après vos noces, peut-être?


Edwyn avait lancé cette éventualité en étant parfaitement conscient que ce n'était sans doute pas le cas. Ce mariage n'avait rien de conventionnel, il était matrilinéaire et unissait la dame de la maison Serrett à un simple chevalier fieffé. Le jeune homme ne connaissait pas toutes les circonstances, mais son désintérêt des choses de la politiques ne faisait pas de lui quelqu'un de stupide. Ces noces avaient sans doute été calculées du début à la fin, ce qui n'était pas surprenant. La maison au paon avait beaucoup souffert ces derniers temps après tout.

Le Bieffois fit encore quelques pas pour s'approcher de la jeune dame. Elle était semblable à celle qu'il avait connu, des années plus tôt, à Cendregué, et à la fois si différente, digne et maîtrisée. Comme un écho du plus profond de sa mémoire, il se souvenait d'elle, toujours en compagnie de sa soeur Aliénor. Il était difficile de l'imaginer allant seule, maintenant.

-Cela faisait bien longtemps que nous ne nous étions pas vus, n'est-ce-pas ma lady? Je vous souhaite que le destin recommence à vous sourire un peu maintenant.
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Les pensées d'une soeur
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Semaine 2, Lune 12, An 298

 
S'il y avait bien une chose dont Azilys n'avait pas le contrôle, c'était ses rêves une fois endormis. Pourquoi son esprit la torturait ainsi ? Pourquoi lui faire penser que sa soeur était toujours en vie et lui enlever au réveil ? Le Paon d'argent avait beau taire cette tristesse, le manque de sa moitié était constant et elle avait dû apprendre à vivre avec. La seule idée de se venger lui permettait de rester la digne fille d'Albéric Serrett. Son père l'avait élevé dans des principes sévères et surtout lui avait inculqué une façon de penser très drastique. Pas de pitié, pas de larmes, simplement la force et le sourire. Entre tous ses enfants, elle était celle dont il arriva à ôter toute faiblesse, oui, Azilys fut la seule qui arrivait à le comprendre et donc au final se retrouva la plus dangereuse pour lui. Tout ce qu'il lui avait enseigné, la fit arriver à se débarrasser de lui, un simple coussin sur le visage d'un malade, Albéric Serrett n'était plus. Ce fut une épreuve très difficile pour le Paon d'argent d'en venir à tuer son propre sang, mais c'était pour le bien de sa jumelle, un sacrifice nécessaire, un sacrifice que Tybolt avait bafoué en fiançant sa soeur à la famille Cendregué. Elle avait réussi à la protéger de leur père, mais pas de leur demi-frère et la culpabilité la rongeait à ce sujet.

Se trouvant face à Edwyn Cendregué, elle fut surprise de le voir si tôt dans les jardins. La Serrett se retrouvait confrontée à cette époque si chaotique de sa vie, la perte de sa soeur pour cette famille du Bief. Elle se disait que c'était le bon moment de découvrir ce qui s'était passé à Cendregué lorsque Aliénor et Tybolt étaient arrivés pour l'union des deux familles, union qui n'aurait finalement jamais vu le jour.

-Vous de même, ma lady. Songeuse après vos noces, peut-être?

Intérieurement, elle grimaçait face à cette idée. De quoi voulait-il qu'elle soit songeuse ? Un mariage restait un mariage et le lien entre les époux s'arrêtaient au simple fait de concevoir un héritier pour la maison Serrett, même s'il était encore trop tôt dans son esprit pour s'imaginer grossir à cause de marmot dans son ventre. Un sourire vint éclairer sur son visage, un parfait contrôle des nuances qui prenaient ses traits étaient primordiales pour une manipulation réussie :

- Une nouvelle vie s'offre à moi.

Clairement, elle n'avait pas répondu à la question, mais au final n'avait pas menti non plus. Non, il y avait simplement le ton de sa voix et les expressions de son visage qui n'étaient pas réels. Le Bieffois s'était approché d'elle et lui annonça :

-Cela faisait bien longtemps que nous ne nous étions pas vus, n'est-ce-pas ma lady? Je vous souhaite que le destin recommence à vous sourire un peu maintenant.

Il fallait l'avouer, Azilys portait peu de souvenir de la famille Cendregué, tout ce qui venait du Bief ne l'avait jamais intéressé, comme les autres régions d'ailleurs. Seul l'Ouest comptait dans son esprit, mais elle savait qu'à présent, en étant devenue l'héritière de Montargent, elle allait devoir s'ouvrir un peu plus même si cela la forcerait à côtoyer des nobles bien ennuyants et pompeux. Sans rire, à ce moment précis, l'entendre lui dire que le destin viendrait le sourire de nouveau lui donna envie de lui arracher ses yeux étrangers, au reflet de ses racines YI-TI. A là placé, elle prononça simplement :

- Beaucoup diraient que le destin m'a déjà souri, je suis l'héritière de Montargent.

Dans les faits, le destin s'était montré généreux à son égard, si c'était réellement le destin qui se chargeait de tout ça. Azilyspréférait croire au libre-arbitre pour dire et c'était les choix de Tybolt qui avait provoqué la perte sur les Serrett, nullement une force supérieure. 

- Nous pouvons faire quelques pas ensemble...pour échanger sur nos familles.

Lui montrant la direction à prendre, elle enfermait la rage au fond de son coeur pour ne montrer que douceur. Il était essentiel pour sa personne de découvrir ce que cachait la mort de sa jumelle, même si elle se retrouvait forcée de devoir partager une ballade avec un Bieffois pour le faire.

- Comment se portent les vôtres, à Cendregué ?


(c) khάη


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A sa première question, que Edwyn avait fait parfaitement protocolaire -il était logique qu'il l'interroge sur ses noces de la veille quand bien même il était conscient qu'elles n'avaient pas pu lui ôter le sommeil-, la réponse de lady Serrett se fit plus protocolaire encore. Un sourire d'une impressionnante maîtrise et une phrase à la fois très large et très vague. Le Bieffois avait l'impression de voir le seigneur son père quand il s'adressait à des personnes plus élevées que lui, voire à des Tyrell. Certes ce mariage n'éveillait pas particulièrement l'enthousiasme de la jeune femme, mais ce niveau de contrôle ne pouvait certainement pas s'arrêter là. De plus, pourquoi lady Azilys ressentait le besoin d'à ce point cacher le fond de sa pensée à un simple noble du Bief qu'elle ne reverrait sans doute jamais, un membre d'une famille amie des Serrett qui plus est.

Mais peut-être était-ce justement le problème. L'histoire récente des Cendregué et des Serrett n'avait pas eu lieu sous les meilleurs auspices, et lady Aliénor était décédée là bas, dans le Bief, loin des siens. Peut-être le lui reprochait-elle. Comment la critiquer pour cela?

Edwyn gardait sa décontraction et sa nonchalance, comme si aucune de ces réflexions ne traversait son esprit alors que la jeune femme se targuait d'être maintenant héritière de Montargent. La possibilité de devenir un jour maîtresse d'un tel domaine était certes réjouissante, le jeune artiste aimait tant cet endroit qu'il pouvait le comprendre. Hochant légèrement la tête, il lança un neutre:

-Et pour ça, recevez mes félicitations, lady Serrett. Nul doute que Montargent serait entre de bonnes mains avec vous.

C'est alors que la jeune femme lui proposa de faire quelques pas ensemble. Nul doute qu'elle cherchait par là à en savoir plus au sujet du sort funeste qui avait celui de sa jeune soeur à Cendregué. Comment ne pas le comprendre? Après un signe encourageant de la main, Edwyn emboîta le pas à la jeune femme. D'un pas léger, il marchait au côté de lady Serrett, jouissant en silence des rayons de soleil qui se faisaient de plus en lus présent au dessus de Montargent. Edwyn levait parfois la tête vers un arbre ou un oiseau qu'il entendait chanter, sa crinière blonde dansant devant ses yeux au rythme de ses mouvements. Il reporta cependant toute son attention vers la dame des lieux quand cette dernière s'enquit des siens, à Cendregué. Le jeune homme tourna les yeux vers elle, qui affichait toujours ce parfait contrôle d'elle-même. Elle ne les avait pas vu depuis des années, il était plus que probable qu'elle se moquait éperdument de la famille du Bief.

-Et bien, ma Dame, j'ai quitté Cendregué il y maintenant plusieurs années, et je ne suis donc pas le mieux placé pour vous parler d'eux. Cependant, je reçois encore quelques corbeaux de dame ma mère ou de ma soeur, qui semblent me dire qu'ils se portent bien. C'est de cette façon que j'ai appris pour votre soeur.

Edwyn était parti depuis longtemps déjà quand il avait entendu parler du projet de mariage de Rodrick Cendregué et Aliénor Serett, ainsi que son funeste dénouement. Edwyn n'avait donc pas revu la jeune dame depuis les visites familiale de leur jeunesse, mais s'était bien sûr attristé d'une telle nouvelle. Que dire à une jeune femme qui a récemment perdu sa soeur?

-Je n'ose seulement imaginer ce que vous avez pu ressentir et ressentez toujours, lady Serrett. Personne ne devrait vivre la perte d'une soeur.
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Les pensées d'une soeur
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Semaine 2, Lune 12, An 298

 
Une marche matinale en compagnie d'un membre de la famille Cendregué. Cette maison se retrouvait amie avec les Serrett déjà depuis l'époque d'Albéric, son père, à la tête des Paon. Azilys ignorait réellement depuis combien de temps remontait ce lien entre les deux maisons, mais là tout ce qu'elle savait, c'était que les Cendregué lui avaient pris sa soeur bien-aimée. Même si Tybolt était le véritable fautif dans cette histoire, la famille d'Edwyn possédait peut-être une part de responsabilité et avoir une discussion avec lui allait lui permettre de connaitre enfin la vérité. Étonnamment, elle possédait peu de souvenirs ce celui à ses côtés, un noble qui semblait apprécié la nature en vue de ses mouvements de tête dès qu'il entendait un oiseau chanter ou bien était-ce typiquement une réaction des Biefois. Cela ne l'étonnerait guère. En tout cas, elle vint très vite à lui demander des nouvelles de sa famille, le meilleur moyen de lancer une discussion dans le sens voulu.

-Et bien, ma Dame, j'ai quitté Cendregué il y maintenant plusieurs années, et je ne suis donc pas le mieux placé pour vous parler d'eux. Cependant, je reçois encore quelques corbeaux de dame ma mère ou de ma soeur, qui semblent me dire qu'ils se portent bien. C'est de cette façon que j'ai appris pour votre soeur.

Même si elle garda un visage impassible, elle s'étonna de ses paroles. Comment se faisait-il qu'un noble qui vit loin des siens se retrouve à être leur représentant à son mariage ? Oui, cela sonnait étrange à ses oreilles. Mais le plus embêtant était qu'il n'avait pas été présent lors du décès de sa soeur. Elle qui avait pensé obtenir des informations se retrouvait en compagnie de l'un des seuls Cendregué qui ne pourrait pas l'éclairer.

-Je n'ose seulement imaginer ce que vous avez pu ressentir et ressentez toujours, lady Serrett. Personne ne devrait vivre la perte d'une soeur.

S'il y avait bien une chose dont Azilys avait horreur s'était de voir une personne essayer de la comprendre, pire de compatir. La Paon d'Argent savait très bien cacher ses véritables pensées, ainsi qu'enfermer ses sentiments. Les montrer était une faiblesse, elle se le permettait donc qu'auprès de ceux dont elle avait entièrement confiance et la seule personne dans tout Westeros était Alyx. 

- Personne ne devrait, vous avez raison, mais cela arrive pourtant. Et, ne vous embêtez pas à essayer de comprendre mes sentiments, même si un jour, vous perdez l'un de vos frères, je suis certaine que votre réaction ne sera pas la même que la mienne.

En prononçant ses paroles, elle avait regardé droit devant elle. Son ton était resté le même tout le long, pouvant même laisser penser qu'elle ne ressentait rien. Que ce qu'était arrivé, était arrivé. Par contre, lors de sa dernière phrase, elle se montra légèrement plus piquante sans pour autant être agressive. Il fallait bien qu'il comprenne de ne plus essayer de compatir avec sa personne, surtout pas après les rêves troublants de la nuit. 

- Les sept ont surement décidé que nos familles ne devaient pas se retrouver uni par le mariage, mais que nous devrions garder nos liens à l'image de nos ancêtres.

Elle avait tourné sa tête vers Edwyn et plonger son regard dans le sien. Par sa parole, elle signifiait que même s'il n'y avait pas eu de mariage, rien n'empêchait de garder le lien des deux familles. De toute façon, dans son esprit, cela aurait dû toujours être ainsi. Eleanor qui était certes très différente de sa personne et pourtant si semblable physiquement, avait toujours rêvé du prince charmant et Azilys ignorait totalement si son promis avait les qualités recherchées par sa rêveuse de jumelle. 

- Vous pensez que Rodrick aurait fait un bon époux pour ma soeur ?


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Tout en restant conscient de l'étrange tension qui se trouvait entre eux deux, Edwyn continuait sa route aux côtés de lady Serrett, n'étant pas tout à fait sûr de comprendre le pourquoi de cette parfaite maitrise de la dame au Paon avec lui. Après tout, leurs familles étaient théoriquement amies depuis longtemps, et de toute façon ils ne se connaissaient pas tant que ça. Que se refusait-elle si obstinément à lui dévoiler?
Le Biefois s'interrogeait à ce sujet sans pour autant que cela monopolise tout son esprit comme si cela pouvait l'empêcher de dormir. Il se moquait éperdumment des relations futures entre Serrett et Cendregué après tout, seul le moment présent le souciait. Il n'aimait pas particulièrement cette situation, cependant il ne comptait certainement pas tenter de pousser Azilys dans ses retranchements. Il n'était de toute façon nullement certain qu'il y parvienne, et le cas échant cela risquait de ne pas lui plaire. Il continuait donc sa promenage, présentant néanmoins ces sincères respects à la dame de Montargent pour la tragique perte de sa soeur.

La réponse qu'il reçut fut néanmoins surprenante, sèche, voire agressive. Edwyn lança un rapide regard dans la direction de la dame, légèrement surpris de la tournure de cet échange. Ne pas avoir vécu la situation ne l'empêchait pas d'y compatir sincèrement, quand bien même, comme elle le soulignait avec une surprenante clairvoyance, sa propre réaction ne serait pas du tout la même. Légèrement circonspect, il resta silencieux, considérait qu'il serait plus sage de ne rien dire de plus qui eût pu irriter la jeune mariée.

Etait-ce sa présente à lui, au lieu de celle de son père ou de l'héritier de la famille à son mariage, qui agaçait Azilys? Edwyn ignorait si les rumeurs -certaines largement exagérées- qui pouvaient courir à son encontre, étaient arrivées jusqu'à Montargent, mais si c'était le cas, cela pouvait expliquer cette étrange et contrôlée froideur. Le presque-mestre, troubadour errant maudit de la famille Cendregué, parfois décrit par les gens du commun comme une sorte de démon des routes qui entraînait les malheureux dans les Sept Enfers comme un joueur de flûte de Hamelin, avait du faire tâche à ce beau mariage de l'Ouest.

La jeune femme avait tourné la tête pour le regarder dans les yeux, et Edwyn soutint son regard sans sourciller, le bleu clair de ses yeux toujours aussi calme et nonchalamment impassible. Comme si, entre l'inflexible dame et le négligent noble, un jeu de dupe se jouait sans que les règles en furent édictées.

-Peut-être avez-vous raison, ma Dame. Nos maisons sont après tout amies depuis bien longtemps, nul doute que cela continue ainsi, si bien sûr cela reste votre souhait, puisque vous êtes l'héritière de Montargent.

Edwyn ne doutait pas un instant que son père ou son frère, avides de pouvoir et d'alliances comme ils pouvaient tous deux l'être, ne cherchent à perpétuer une telle amitié. Du côté ouestrien de cette alliance, le choix reviendrait, entre autre, à la jeune mariée qui le regardait toujours dans les yeux. Le Bieffois avait dit cela sur un ton relativement léger, comme s'il ne parlait pas d'amitié entre deux familles des plus riches régions de Westeros. Après tout, il ne faisait que répondre à dame Azilys, et le futur de ces deux maisons ne lui importait réellement que de loin.

C'est alors qu'elle lui demandait si son frère aurait fait un bon époux pour sa soeur. Edwyn, légèrement décontenancé par cette question bien qu'il n'en laissa rien paraître, vit passer devant ses yeux toutes sortes d'images relatives à son enfance à Cendregué: Ses frères, autrefois aimants malgré leur incompréhension envers leur étrange benjamin, qui s'étaient durçi face à lui, comme leur père l'avait fait après la bataille qui avait ravagé leur domaine durant la rébellion du Cerf et du Loup. Autrefois "original", il était devenu "déviant" aux yeux des siens. Rodrick n'avait certainement pas été le plus dur à son encontre, mais il n'avait pas pour autant cherché à la défendre. Nourri aux récits de chevalerie, jaloux de l'amitié de son cadet avec Ser Willos Tyrell, il ne rêvait que de grandeur et de gloire pour protéger sa famille. Il n'y avait eu de toute façon que sa soeur Ellerie, dans cette étrange fratrie, pour tenter de le comprendre.

-Rodrick est un homme noble et brave. Il n'a d'autre objectif que de protéger les siens, et nul doute qu'il aurait protégé votre soeur avec toute son âme si les Dieux lui en avait donné l'occasion.

Mais une épée ne peut rien contre la maladie. Edwyn ne dit pas ça à haute voix, se montrant aussi sobre que possible pour ne pas réveiller l'irritation de la dame de Montargent. Il n'était pas suffisamment impliqué dans les relations entre Serrett et Cendregué pour voir un quelconque intérêt à prendre ce risque après tout.

-En tant qu'héritière de votre famille, quels sont vos projets, ma Dame? Avez vous des souhaits particuliers pour le futur?
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Semaine 2, Lune 12, An 298

 
Sa plus grande faiblesse avait toujours été Aliénor, la moitié de son âme, la plus belle partie de son coeur, elle était son sourire, sa bienveillance, elle ressortait le meilleur du paon d'Argent, comme le pire lorsqu'il s'agissait de la protéger des autres et d'elle-même. Un rôle de protecteur lui était tombé dessus depuis sa plus tendre enfance, sa mère avait toujours été incapable de s'occuper d'elles puis après la naissance de Lucian avait simplement mis fin à ses jours. Ce secret, elle l'avait seulement partagé avec son père et ce jour tragique emmena la fin de l'innocence d'Azilys, Albéric de par la réaction de l'enfant su que si sa fille ainée restait auprès de son héritier, le domaine brillerait toujours de lumière d'argent. Tant de plans qui ne se réalisèrent pas, contrée par celle qu'il avait créée. Malheureusement, un sacrifice vint à en emmener un autre, puis un autre. Pourquoi s'attacher alors que les gens la quittaient toujours ? Une protection comme une autre qui ne rendit le Paon d'argent que plus fort, plus machiavélique. Hormis Alyx, personne ne pouvait ramener Azilys vers le côté de son âme le plus conciliant, malheureusement ce n'était pas le cas d'Edwin Cendregué. Avec lui, elle restait le visage de bienséance, mais rien de plus, il n'était pas son ami, ni même son ennemi vu son absence au mariage de sa soeur. Finalement, elle vint à l'interroger sur son frère, voulant savoir si Aliénor aurait été heureuse auprès de lieu, si du moins, elle avait survécu.

-Rodrick est un homme noble et brave. Il n'a d'autre objectif que de protéger les siens, et nul doute qu'il aurait protégé votre soeur avec toute son âme si les Dieux lui en avait donné l'occasion.

Rodrick de par la description semblait ressembler à son propre époux. Qu'est-ce que les hommes avaient avec la noblesse et la bravoure ? Bien sûr, cela aurait convenu à sa jumelle et il y avait une infime chance que ce chevalier ait réussie à la rendre heureuse, en même temps, Aliénor aimait tout le monde, il n'aurait pas eu de mal à se faire apprécier. Regardant face à elle, aucun commentaire fut ajouté à ce sujet, possédant la réponse à sa question. Ce fut finalement, le Cendregué qui lui posa une question :

-En tant qu'héritière de votre famille, quels sont vos projets, ma Dame? Avez vous des souhaits particuliers pour le futur?

Il semblait beaucoup s'intéresser à sa place d'héritière et surtout à ses plans d'avenir. Pourquoi tant de questions ? Pensait-il qu'elle ne s'intéressait qu'à son domaine . Qu'un autre sujet de conversation ne lui aurait pas convenu . Pour tout dire, son projet initial était de se venger de Tybolt, mais de cela, elle n'allait pas l'évoquer. 

-Mes projets et mes souhaits ne changent guère de ce qui se passe actuellement à Montargent et je ne voudrais vous embêter avec la gérance des mines. 

Oui, pour ce qui était de gérer les mines et la fortune familiale, cela faisait bien des années qu'Azilys s'en occupait déjà. Son père lui avait tout enseigné et dans l'ombre de son frère, elle faisait en sorte que les affaires perdurent dans le bon sens. Du moins, il avait l'intelligence de l'écouter toujours à ce sujet.

- Et vous, comment voyez-vous votre futur ? Un fils bien loin de l'héritage, pensez-vous tout de même faire un bon mariage pour apporter une forte alliance à votre famille ? 

Il ne lui semblait pas qu'Edwyn était chevalier et pour dire, elle ne savait pas grand-chose à son sujet. Un Biefois, même d'une famille proche de la sienne, n'était pas un des sujets à suivre. 

- Ou bien votre choix de quitter les vôtres est pour obtenir la liberté d'agir à votre guise ?


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La Serrett et le Cendregué continuaient de converser tout en marchant, mais il apparaissait de plus en plus certain pour le Bieffois que cet échange n'était pas ce qu'il semblait. La jeune dame de Montargent restait correcte, si ce n'est cette pointe d'agressivité qui avait pu brièvement apparaître dans l'une de ses réponses, mais la tension n'en demeurait pas moins palpable. Enfin...Tension n'était pas vraiment le plus approprié pour définir de ce qui se passait entre eux deux. Cela supposerait une raison d'être une colère, qui ne semblait pas vraiment exister entre deux nobles qui ne se connaissaient que très peu au final. Edwyn avait de plus conscience qu'il continuerait à voyager dans l'Ouest, prendre la route de Castral avait de continuer son chemin, sans doute vers le Conflans, puis le Val ou le Nord. Leurs chemins ne se croiseraient sans doute jamais plus après ce mariage. Il n'y avait donc pas véritablement d'enjeux à cette rencontre, et pourtant... Ni Azilys ni Edwyn ne ressentaient la décontraction que tous deux affichaient, le Bieffois pouvait le sentir sans peine. Tout en restant, plus ou moins consciemment sur ses gardes, il choisit néanmoins de ne plus se poser de questions à ce sujet. Il était clair que la Dame de Montargent ne s'ouvrirait jamais à lui, un noble du Bief considéré comme à moitié fou, du fond de sa pensée. Et cela ne lui importait pas suffisamment pour s'en soucier, au final. Il prendrait la route aujourd'hui ou demain, et laisserait tout ça derrière lui.

La dame des Serrett lui demanda ce qu'il voyait pour son propre futur, s'il comptait épouser une dame d'une noble lignée pour servir sa famille ou si au contraire il comptait bien rester libre. Edwyn se demanda l'espace d'une seconde pourquoi elle lui posait une telle question. Etait-ce seulement pour lui renvoyer ses propres interrogations sur son avenir, pas simple complaisante? Cherchait-elle peut-être à déterminer s'il pouvait lui être d'une quelconque, même infime, utilité à l'avenir -ce qui ne serait pas le cas s'il lui annonçait ne plus participer aux affaires de la famille Cendregué? Il ne voyait cependant pas la moindre bonne raison de lui mentir à ce sujet, de toute façon elle continuerait peut-être d'entendre des rumeurs sur le noble errant, si elles arrivaient jusque dans l'Ouest.

-Représenter ma famille à votre mariage fut ma dernière mission officielle pour Cendregué, ma Lady. Après cela, si vous souhaitez maintenir les relations entre nos deux maisons, vous aurez affaire soit au seigneur mon père, soit à mon frère aîné.

Edwyn avait bien insisté sur le caractère officiel de sa présence à Montargent pour l'union du Paon et du Coq, afin que la dame ne se sente pas offensée. Il se moquait certes des affaires des Cendregué, mais il ne souhaitait pas pour autant volontairement saper des relations aussi anciennes entre deux maisons.

-J'ai en effet prévu de partir en voyage, quand je quitterai Montargent, sans doute donc aujourd'hui-même. J'ignore quand je serai de retour dans le Bief.

Certes, la formulation pouvait laisser penser que les relations entre Edwyn et sa famille étaient plus fortes qu'elles ne l'étaient réellement, et qu'il ne faisait que profiter d'un voyage avant de retrouver les siens. Mais de toute façon, n'importe qui le connaissant bien, ou ayant entendu les rumeurs, savait qu'il en était rien, et il lui importait peu d'expliquer ses éventuelles raisons à une jeune dame qui ne s'en souciait nullement.
Mais il lui fallait tout de même répondre à la question du mariage, qui avait directement posée par la dame de Montargent.

-Je ne pense pas me marier bientôt, et j'ignore même si je le ferai un jour, pour être honnête avec vous, ma Lady. Je doute de toute façon être un bon parti pour aucune Dame. Mais j'ai trois frères et une jeune soeur, je ne m'inquiète pas pour ma famille.

Certes, les Cendregué faisaient partie des familles majeures du Bief, mais épouser Edwyn n'était pas seulement adopter son nom, c'était également adopter ses étranges lubies, sa totale indifférence aux choses de la politique, son caractère solitaire...Non, décidément, épouser Edwyn Cendregué ne serait un cadeau pour aucune dame en Westeros.
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Les pensées d'une soeur
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Semaine 2, Lune 12, An 298

 
L'ombre était son domaine et l'ombre ne se dévoilait pas autant que la lumière, mais n'apparaissait que comme un reflet. Aliénor avait été la lumière de Montargent et le Paon d'argent estimait n'avoir été que son reflet. Comment pouvait vivre un reflet sous la lumière ? Rien qu'en devant sortir de l'ombre et prouver aux yeux des autres que depuis toujours, elle avait été présente et que Montargent s'était, elle. Mais, il était encore trop tôt pour se dévoiler, des cartes devaient encore être jouées pour se venger de Tybolt. Le Cendregué à ses côtés n'avait rien à lui rapporter de plus, au final, il ne lui servirait à rien, donc Azilys préféra comprendre la raison de sa présence à son mariage, surtout s'il ne fréquentait plus forcément les siens. Alors, elle l'interrogea sur le futur qui serait sien, s'il pensait se marier un jour ou bien continuer sa vie à agir à sa guise.

-Représenter ma famille à votre mariage fut ma dernière mission officielle pour Cendregué, ma Lady. Après cela, si vous souhaitez maintenir les relations entre nos deux maisons, vous aurez affaire soit au seigneur mon père, soit à mon frère aîné.

Hochant la tête face à cette révélation, il n'en restait pas moins que Lord Cendregué avait choisi le fils qui avait coupé les ponts pour venir à son mariage. Mais au final, qu'est-ce que cela pouvait lui faire ? Pour le moment, l'amitié entre les deux maisons étaitmaintenue par Tybolt et au final, le lien avec le Bief était pour le moment, bien le dernier de ses soucis. Après, il était clair que si son père avait préservé cette alliance, c'était que les Serrett y trouvaient un avantage quelconque.

-J'ai en effet prévu de partir en voyage, quand je quitterai Montargent, sans doute donc aujourd'hui-même. J'ignore quand je serai de retour dans le Bief.

Beaucoup des invités pour son mariage viendraient à partir dans la journée ou dans les prochains jours, Azilys avait fait en sorte de tout bien planifier ce moment. Il était primordial qu'ils quittent tous Montargent avec un bon souvenir des lieux. 

-Je ne pense pas me marier bientôt, et j'ignore même si je le ferai un jour, pour être honnête avec vous, ma Lady. Je doute de toute façon être un bon parti pour aucune Dame. Mais j'ai trois frères et une jeune soeur, je ne m'inquiète pas pour ma famille.

Cette phrase la fit s'arrêter. Sa famille était l'exemple même qui ne fallait pas s'arrêter au nombre de frères et soeur. En une année, elle avait perdu sa jumelle et son jeune frère, héritier de la maison. Personne ne pouvait jamais savoir ce qui pouvait lui arriver et elle trouvait donc le Cendregué bien trop optimiste. 

- Si penser cela vous permet de vivre votre vie comme vous l'entendez, soit. 

Il paraissait clair qu'elle n'était pas en accord avec ses paroles, l'une des premières fois qu'elle se montrait véritablement honnête durant leurs entrevues, mais après, il soulignait en vue de son ton qu'il était bien libre de penser comme il le voulait. Finalement, son regard se posa sur une forme familière, elle se trouvait un peu plus loin dans le jardin. Voir Alyx lui était plus important que de continuer cette entrevue, alors elle annonça : 

- Je dois aller voir une amie. J'informerais l'intendant de vous donner des vivres avant votre départ. Bon voyage, Edwyn Cendregué.



(c) khάη


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Edwyn était souvent difficile à sortir de sa nonchalance, et le voir sortir de ses gonds tenait le plus souvent de la rareté et du record. Il s'attendait de plus à voir lady Serrett adopter à ses dernières paroles une réponse neutre, comme elle en avait eu jusque là l'habitude. Mais le mépris et la condescendance étaient cette fois ci plus que clairs dans sa voix, ce qui eut le don d'agacer considérablement Edwyn. L'avis de la dame de Montargent avait beau ne pas lui importer, il était tout de même en ces lieux en tant que lord de la famille Cendregué, pas en tant que mestre errant ou que troubadour. A ce titre, il représentait -bien que brièvement- sa famille, et s'il n'avait pas d'intérêt pour les choses de la politique, Edwyn se demanda si le Paon d'Argent se serait permis une telle attitude si elle avait eu affaire à son frère Alaric, l'héritier de leur fief. Cela était peu probable, son sens de la politique semblait trop aiguisé pour cela.

Mais soudain, la tension quitta ses épaules quand Edwyn se rendit compte qu'après ce jour, il laisserait tout cela derrière lui, et pour de bon. Il s'agissait effectivement de sa dernière mission officielle pour les Cendregué, après cela il prendrait la route de Castral Roc, et reprendrait non sans plaisir, la vie qui était la sienne depuis maintenant quelques années. Pourquoi devrait-il s'offusquer de l'opinion d'une Dame de l'Ouest qu'il ne reverrait sans doute jamais de sa vie? Aujourd'hui ou demain au plus tard, il serait de nouveau sur la route, loin du poison et des mensonges des intrigues de courtisans. Cela ne faisait-il après tout pas partie des raisons pour lesquelles il avait rejeté cette vie qui ne lui convenait pas?

Edwyn choisit donc de garder le silence, tournant la tête pour détourner le regard de lady Serrett, sans pour autant que le geste paraisse pour autre chose que de l'indifférence. Montargent était un endroit magnifique, le château se tenait au milieu de la nature et des oiseaux chantants, c'était la seule chose importante qui méritait d'être retenue de sa dernière mission officielle en tant que noble. Le reste n'était qu'un rassemblement de nobles qui plaçaient sur un piédestal des valeurs et un mode de vie qu'il rejetait.

Lady Azilys chercha à prendre congé, et Edwyn ne pouvait que se réjouir de la fin de cette conversation. Il s'inclina par conséquent comme il se devait en présence d'une dame avant de prononcer:

-Merci de votre hospitalité à Montargent, Lady Serrett. Je vous souhaite le bonheur dans votre vie.

Cela n'était même pas faux ou hypocrite de sa part! Les Sept Couronnes étaient un monde cruel, et il ne pouvait reprocher à personne d'y combattre avec ses propres armes, dussent-elles être le mépris et la condescendance. Il avait simplement refusé de se battre.

Il s'éloigna donc de la dame au Paon pour revenir dans la direction du château. Peut-être avait-il au contact des affaires de nobles durant trop longtemps, mais il ressentait maintenant un besoin urgent de s'éloigner de tout cela, de retrouver la solitude de la route qui lui était si chère.
Après avoir récupéré quelques affaires, il s'en alla sceller son cheval seul, sans même passer par la cuisine malgré la proposition de lady Serrett. Il ressentait le besoin de partir maintenant. Il achèterai un peu de viande et quelques fruits au premier village qu'il traverserait.

Refusant toute aide des palefreniers ou toute aide des serviteurs du château, Edwyn se hissa rapidement sur son cheval, qui était maintenant frais et dispo après une nuit choyé à Montargent. D'un mouvement souple du poignet, il se mit au pas et se lança au galop à la seconde où il passa les portes du château. Il redevenait lui-même.
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