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Les crocs du Loup et du Lion [PV Tywin Lannister]

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La ville de Port-Réal ainsi que le Donjon Rouge semblait en effervescence depuis l'arrivée à la capitale d'une délégation pour le moins prestigieuse. En effet, les portes s'étaient ouvertes sur les Tyrell, maison suzeraine du Bief et future alliée proche de la Couronne grâce aux fiançailles prochaines de son héritier avec la Princesse Daenerys Targaryen. Et en sus de ce cortège déjà acclamé sur les routes, un accompagnateur pour le moins renommé, même si peut-être moins aimé: Le suzerain des terres de l'Ouest, Tywin Lannister en personne.

Robb, en bon pupille de sa majesté, avait fait partie du comité d'accueil censé souhaiter la bienvenue comme il se doit aux prestigieux hôtes du Donjon Rouge. Il s'était contenté d'être l'ombre de la Couronne, présent mais invisible autant que silencieux. Les regards n'étaient d'ailleurs pas sur lui, mais sur la belle et puissante famille à la rose, et sur le charismatique Vieux Lion. La réputation de ce dernier le précédait, et de loin c'était indéniable. Père du chevalier Régicide, suzerain impitoyable de l'Ouest, destructeur de la maison Reyne de Castamere... Cependant, l'immobilisme des Lannister durant la rébellion du Cerf et du Loup amenuisait quelque peu l'aura du Lion auprès du Nordien, qui avait tant perdu à ce moment de l'histoire des Sept Couronnes. S'il ne pouvait que reconnaître l'immense charisme et l'intelligence avec laquelle il avait géré l'Ouest depuis son arrivée au pouvoir à Castral Roc, tout le reste de sa personne inspirait à Robb un mélange de crainte et de colère larvée. Peut-être était-ce son sang Stark qui semblait bouillir dans ses veines à l'idée de cet ost levé qui n'avait pas bougé, que ce soit pour un camp ou pour l'autre d'ailleurs.

Ne faisant pas partie des grands décisionnaires de la Couronne, le Nordien n'était bien sûr pas convié aux différentes réunions au sommet qui pouvaient avoir lieu au Donjon Rouge entre Targaryen, Lannister et Tyrell. La cour de pressant tel un amas de mouche auprès de tous ces puissants nobles, Robb trouvait l'atmosphère du château un peu moins étouffante qu'à l'ordinaire malgré l'ambiance beaucoup plus solennelle qui y régnait. Il profitait par conséquent d'une de ces journées de calme sous le soleil doux de la capitale pour déambuler à son aise dans des jardins presque déserts, Vent Gris allant et venant à ses côtés pour se dégourdir les pattes. Le sombreloup ne cessait de grandir, et pouvait de moins en moins facilement être confondu avec un loup ordinaire. Robb n'ignorait pas que quand il aurait atteint sa taille adulte, il lui serait même possible de le chevaucher tant il serait grand et puissant. Il ne doutait pas que cela participerait à son image de Nordien, plutôt qu'à celle de louveteau chez les Dragons.

Au vu de la douceur de la température, Robb ne s'était vécu aujourd'hui que d'un pantalon en cuir avec des bottes hautes et d'une chemise légèrement bouffante. Il n'avait pas mis de cape contrairement à son habitude car il portait dans le dos son arc en os de dragon dans l'idée d'aller s'entraîner avec à l'archerie un peu plus tard dans la journée. La beauté de l'objet ne cessait de plus de le fasciner, à un tel point qu'il faisait en sorte de l'avoir à portée de vue le plus souvent possible. A son côté, l'épée offerte par le Roi qui ne le quittait jamais, et puis peu s'ajoutaient ses deux dagues, dissimulée par sa chemise et l'arc dans le bas de son dos, l'une en verredragon et l'une avec les deux morceaux de verre colorés sur le fourreau, offert par sa chère amie Boadicée.

Robb déambula donc un moment dans les jardins, l'air rêveur, son esprit pour une fois loin de ses préoccupations habituelles. Il était rare de voir les jardins si calmes par un tel temps, et il profitait.
Mais c'est sans doute en raison de ce calme que le Jeune Loup entendit directement un bruit de bottes dans sa direction. D'un seul mot clair et précis, Robb rappela Vent Gris près de lui, qui vint se placer à son blanc sans broncher. Sans ralentir sa marche, il continua à avancer dans la direction du bruit de pas, se demandant tout de même qui se trouvait dans les jardins avec lui.
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Les crocs du Loup et du Lion

An 298 - Lune 12 - Semaine 3



Robb Stark & Tywin Lannister


On ne peut pas dire que ce voyage imprévu enchantait le Vieux Lion mais, au vu de la nouvelle alliance officielle entre Tyrell et Lannister, sa participation au déplacement des Tyrell à Port-Réal était devenue une obligation. Certes, il aurait pu décliner ; personne, hormis le Roi et là encore, cela restait très relatif, ne lui imposait quoi que ce soit à lui. Mais il souhaitait garder un œil sur les Tyrell et sur sa fille avant de rentrer à Castral-Roc. Certains avaient d’ailleurs déjà fait le voyage-retour vers Castral-Roc et les Terres de l’Ouest, comme c’était le cas de son héritier, ou encore de Ser Daven et de sa femme. Pour sa part, il avait rejoint la délégation Tyrell accompagné de Ser Daemon Sand, son homme de main et Capitaine des Manteaux Rouges de Castral-Roc et Port-Lannis, ainsi que d’une vingtaine de gardes montés Lannister.

Leur arrivée à Port-Réal avait été suivi par le peuple jusqu’aux portes du Donjon Rouge. Le peuple avait surtout acclamé les Tyrell, dont la petite Margaery était forte appréciée, connue qu’elle était pour ses œuvres de charité envers les plus pauvres. Cependant, il lui arrivait d’entendre, du haut de son destrier blanc, des Castral-Roc !!, Lord Tywin !!, Lannister !! ou encore Je rugis !! qui lui étaient destinés ainsi qu’à ses hommes. En guise de réponse, il était bien moins expressif que ses alliés et accompagnateurs à la Rose d’Or et répondait le plus souvent par un signe de tête vers l’endroit d’où venait le cri et de temps en temps par un signe de la main. Dans la cour du Donjon Rouge, il démonta, donna les rênes de son cheval à un garçon d’écurie et salua brièvement ceux qui étaient chargés de l’accompagner jusqu’à ses appartements.

Il se trouvait à Port-Réal depuis trois ou quatre jours mais déjà, l’atmosphère de la cité le pesait. Les ronds de jambe des Tyrell devant les Targaryen, les Targaryen eux-mêmes sans parler des faux-semblants, de l’hypocrisie et des intrigues qui étaient le lot quotidien de toute personne haut placée dans ce monde avaient eu comme résultat de mettre le Vieux Lion d’une humeur massacrante. Aussi, après une matinée et un déjeuner passé une fois de plus entouré des Tyrell et des Targaryen, Lord Tywin donna quartier libre pour le reste de la journée à Ser Daemon, qui rarement ne quittait ses arrières. Le jeune Dornien s’était alors incliné avant de disparaître dans le long couloir qui menait à ses appartements ; il ne le reverrait que le lendemain matin. Deux gardes Lannister avaient remplacé le Capitaine des Manteaux Rouges et se trouvaient poster à la porte de ses appartements lorsqu’il en sortit pour aller profiter de la douce chaleur de l’après-midi dans les Jardins.

Les gardes marchaient à quelques pas derrière lui, leur main sur le pommeau de leur garde tandis que Lord Tywin pénétrait dans les Jardins, les mains jointes dans son dos et le regard perdu au loin. Il marchait lentement, respirant calmement les volutes parfumées des fleurs, l’un des rares endroits à Port-Réal qui n’empestait pas les excréments des bas-quartiers. De temps à autre, il lui arrivait de croiser un couple, qui s’arrêtait et stoppait net leur conversation pour le saluer, même si lui ne s’arrêtait pas, ne leur adressant qu’un signe de la tête sans dire un mot. Finalement, il se retrouva seul et, derrière lui, les gardes s’étaient rapprochés pour parer toute éventualité. C’est alors qu’il entendit un bruit de pas, venant du prochain léger virage que prenait le chemin des Jardins. Fronçant les sourcils, Tywin eut un instant d’hésitation. Il ne savait pourquoi, mais le Lion qui était en lui était sur le qui-vive. Il pressa l’allure, prenant à nouveau son pas militaire qui le caractérisait tant et tomba nez-à-nez sur l’une des personnes qu’il avait le moins envie de croiser. Robb Stark… Il savait que l’héritier d’Eddard Stark se trouvait en qualité d’otage auprès du Roi, cela en conséquence de la participation du Seigneur son Père aux côtés du Cerf durant la rébellion de Robert Baratheon. Tywin s’arrêta à quelques pas de lui et ses gardes l’imitèrent dans son dos. Il comprit pourquoi le Lion était sur ses gardes. Le Jeune-Loup est avec sa créature nordienne, un loup plus grand que d’ordinaire et qui grandirait certainement encore, selon toute vraisemblance. Si cette créature ne lui inspirait pas confiance, il ne se sentait toutefois nullement impressionné devant le Stark, qui n’avait plus grand-chose à voir avec un Nordien…du moins dans son habillement. C’est d’une voix aussi glaciale que le vent du Nord que Lord Tywin « salua » le Nordien :

Robb Stark de Winterfell… Robb Stark de Port-Réal vous sied mieux à présent. Votre condition d’otage vous convient-elle ?

© DRACARYS



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C'est au bout de quelques instants que Robb aperçut de l'autre côté de l'allée une escorte drapée de rouge, quelques pas en arrière d'une auguste silhouette d'une dignité sans faille. Sans même l'avoir vu, et sans avoir besoin des emblèmes sur les capes rouges, le Nordien reconnut sans peine le Suzerain des Terres de l'Ouest, Lord Tywin Lannister.

Le Jeune Loup sentit ses épaules se crisper, s'attachant à porter sur le visage le masque de neutralité diplomatique qu'il avait travaillé durant toute son enfance à Port-Réal. Il connaissait le Lion de réputation, il ne lui laisserait passer aucune erreur, et Robb mettrait un point d'honneur à en laisser aucune à la portée depère du régicide.

Quand il le remarqua, Tywin s'arrêta, sa garde personnelle en faisant autant. Robb fit encore quelques pas pour arrivée à portée de conversation avant de s'arrêter à son tour, Vent Gris toujours exceptionnellement discipliné sur son flanc. Un infime grondement se faisait entendre hors de sa mâchoire serrée. Le sombreloup ne semblait clairement pas apprécier l'aura du Lion, et même en admettant que Robb n'ai pas d'a priori négatif sur lui, il avait toute confiance en l'instinct de son compagnon. Le seigneur de la famille Lannister était un danger pour lui.

En même temps, comment en attendre autrement de celui qui avait toujours méprisé les Nordiens comme une sorte de sous-race de rustres primitifs? Celui dont l'avidité et la soif de pouvoir recouvrait la totalité des Sept Couronnes mais dont l'ost n'avait pourtant pas bougé durant la rébellion du Loup et du Cerf, se contentant de ramasser les miettes de la guerre qui avait déchiré Westeros. Il avait certes beaucoup perdu également à ce moment, son fils et héritier ayant été exécuté par Rhaegar Targaryen pour régicide. Mais Robb ne pouvait se sortir des tréfonds de son estomac ce sentiment de colère qui le tenaillait à la vue du Lion.

Ce dernier ne se gêna d'ailleurs pas pour renforcer ces sentiments négatifs avec un salut qui tenait plus de l'insulte que de la simple introduction de conversation. Lord Tywin avait clairement fait mouche, mais Robb avait vécu trop longtemps en tant qu'otage au Donjon Rouge pour laisser montrer le moindre signe de trouble. Il ne ferait clairement pas à son interlocuteur ce plaisir. Il se contenta par conséquent d'afficher un vague sourire goguenard, comme s'il était détaché de ce mépris. Le Jeune Loup ressentit l'espace d'un instant l'envie de répliquer directement sur la mort de son héritier durant la rébellion. Lui aussi pouvait se montrer acide. Mais il choisit de garder cette carte pour plus tard, cherchant dans un premier temps à se montrer avec pls de retenue que Lord Tywin lui-même.

Il choisit donc de prendre la parole, avec une bonne dose d'ironie dans la voix:

-Et à ce titre, permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue à Port-Réal, Lord Tywin. J'espère que le voyage n'a pas été trop long, après tout voilà longtemps qu'on ne vous a plus vu à la capitale.

La pique était plutôt gentille, mais parfaitement claire selon le Jeune Loup. Tywin imaginait sans doute faire face à un louveteau aux crocs sciés, un jeune prince sudier sans aucune expérience. Il ferait bien de se souvenir que s'il avait vécu qu'en tant qu'otage, cela l'avait justement aidé à se barricader face à des attitudes commes la sienne.

Sous une allure de simple rencontre froide et polie, ce qui se jouait n'était rien de moins que l'affrontement du Vieux Lion et du Jeune Loup.
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Les crocs du Loup et du Lion

An 298 - Lune 12 - Semaine 3



Robb Stark & Tywin Lannister


Le léger grognement de la créature était loin de mettre à l’aise le Lion du Roc. Même ses gardes se tenaient prêts à agir, leur main crispée sur la garde de leur épée, prêts à la dégainer au moindre signe agressif de la bête. Il inspira longuement, dardant ses prunelles bleues claires tantôt sur le loup, tantôt sur son maître. Nulle créature n’impressionne le Lion se disait-il. Les mains derrière le dos, il se tenait droit, regardant avec supériorité et dédain le fils du Gouverneur du Nord.

Mais de cela, le damoiseau semblait s’en contreficher, au vu du sourire narquois qu’il afficha à son salut et de sa réponse où l’ironie y était suffocante. Il joua sur sa longue absence de la capitale, Lord Tywin ayant refusé d’y remettre les pieds depuis sa démission en tant que Main du Roi Aerys Targaryen, refus devenu littéralement sans appel à l’annonce de l’exécution de son fils, Jaime, pour régicide. Ce sujet était d’ailleurs très sensible, même après toutes ses années, Lord Tywin étant un homme peu enclin à faire ce que beaucoup appelaient « table rase du passé ». Il n’acceptait d’en parler à personne, y compris avec son frère ou sa fille. Il gardait ses forces pour parler de ce sujet avec le Roi et ce sera bien la première fois qu’il en discutera ouvertement avec quelqu’un. Car c’était bien là l’un des objets de sa venue à la capitale et non pas, comme le susurraient les mauvaises langues, pour s’afficher aux côtés des Tyrell, Bief qui sortait grandit de deux alliances puissantes, l’une avec sa propre maison et l’autre avec la maison Targaryen. Non, il n’avait pas besoin de s’afficher…et pourquoi le ferait-il ? Son nom était toujours amplement suffisant à rappeler au monde que Lord Tywin Lannister n’était pas homme avec qui l’on peut plaisanter…

Et en l’occurrence, l’attitude souriante et narquoise de Robb Stark ne lui plaisait absolument pas. Qui était-il pour oser lui répondre ainsi sans même tenter de dissimuler un tant soit peu son ironie ? Les gardes s’étaient rapprochés de leur suzerain tandis que ce dernier répondait au Stark :

En matière de voyage long, vous me battez, Stark. Mais peut-être ne vous souvenez-vous pas du trajet…après tout, voilà longtemps que vous êtes partis. Votre absence à Winterfell est aussi longue que la mienne de Port-Réal. Au moins suis-je toujours connu à Port-Réal…Je ne parierais pas la même chose sur votre cas à Winterfell…

Il n’avait jamais pu supporter les Nordiens et cette rencontre impromptue tout comme l’attitude de son jeune interlocuteur achevaient de parachever son dégoût pour cette immense contrée inhospitalière et les barbares qui y habitaient. Il émit un léger ricanement. A son tour de jouer la carte de la moquerie :

Regardez-vous…Si d’aventure le Roi se montre assez clément pour vous permettre de rentrer chez vous, même pour un court séjour, croyez-vous vraiment que cette créature que vous arborez constamment à vos côtés soit suffisante pour montrer aux Nordiens et aux vôtres que vous êtes toujours des leurs ? J’en doute sincèrement. Vous êtes parti Loup et vous rentrerez Dragon, malgré votre patronyme…

Derrière lui, ses gardes se mirent à ricaner également mais le Vieux Lion ne riait plus. Son visage n’exprimait plus que deux sentiments : la colère…et le danger.

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Le suzerain des terres de l'Ouest le regardait fixement de son regard aux couleurs de l'hiver, et son expression signifiait tout le mépris et toute la haine qu'il pouvait ressentir à son encontre. Cependant le Jeune Loup en avait assez de ce regard de mépris qu'il ne connaissait que trop bien. Peut-être pas avec tant de charisme que Lord Tywin il fallait bien le reconnaître, mais il avait vu ce regard chez tant de personnes depuis le début de son existence...tant de colère ou de moquerie, de mépris à la Cour, des nobliaux de bas étage aux plus grands aristocrates de Westeros, tous riaient de la disgrâce du Loup et de l'exposition permanente de son fils au Donjon Rouge, sorte de bête de foire censée rappeler à tous ce qu'il en coûtait de s'opposer au Dragon. Le suzerain de l'Ouest n'était en rien original à lui rappeler ce qu'il ne connaissait que trop bien. Le Lion aurait donc sans doute plus de mal que ce à quoi il s'attendait à déstabiliser le jeune garçon de 15 ans.

Robb soutenait donc son regard sans sourciller. Il en avait assez d'être considéré comme un moins que rien par le plus petit des nobliaux car il était otage du Roi. Qu'importe qu'il ai été élevé parmi les Dragons, il n'en demeurait pas moins le premier fils du Loup. Les relations entre le Nord et l'Ouest étaient déjà quasi-inexistantes, le peu restant étant tout sauf amicales, il n'y avait donc aucune raison de prendre des pincettes avec celui qui avait décidé de le traîner plus bas que terre, tout suzerain qu'il fût. Le Nord avait souffert de la Rébellion du Cerf et du Loup, mais il n'était plus temps pour Winterfell de courber l'échine. Ils étaient la plus grande contrée des Sept Couronnes, la plus ancienne du point de vue de la culture et de l'histoire, ils étaient la première ligne de front face aux sauvageons et aux autres menaces de l'hiver. Cela ne faisait pas des Nordiens un peuple rustre et primitif, mais ancien et aguerri. Que les sudiers soient incapables de comprendre n'était pas à mettre au discrédit des Nordiens.

Vent Gris semblait d'ailleurs partager son avis sur le suzerain de l'Ouest au vu de l'infime grondement qui sortait de ses puissantes machoires. Les manteaux rouges semblait d'ailleurs troublés par cela, dans la mesure où ils s'étaient rapproché de leur maître avec la main posée sur la garde. Robb se demanda l'espace d'une seconde combien de gardes son sombreloup aurait le temps de tuer avant d'être seulement blessé. Les gens de l'ouest pouvaient rouler des mécaniques tant qu'ils le souhaitaient, cela ne masquerait qu'à demi le fait qu'un gosse de 15 ans pouvait leur tenir tête. Et cela était plutôt plaisant à constater pour le Jeune Loup, il fallait le reconnaître.

Lord Tywin n'attendit pas longtemps pour tenter de renverser la situation en sa faveur, attaquant sans vergogne sur sa situation à Port-Réal et sur les difficultés qu'il rencontrerait au moment de son retour dans le Nord. Le Jeune Loup ne cilla pas, son visage toujours aussi indéchiffrable si ce n'est cette vague goguenardise. Ce genre d'attaques était après tout parfaitement prévisible, et si les mots du Vieux Lion étaient particulièrement acérés et bien choisi, Robb était prêt à entendre ce genre de choses.
Cependant, Vent Gris sentait la tention autour d'eux, et le grondement s'intensifia tandis que le sombreloup découvrait momentanément les crocs. Lord Tywin pouvait rire de la pseudo-légitimité que lui offrait la bête à ses côtés, mais elle n'en démontrait pas moins qu'il était véritablement un Fils du Loup. Et il était capable de troubler le Vieux Lion.

-Votre sollicitude sur ma situation et la gouvernance du Nord vous honore, Lord Tywin, mais je m'en voudrais de vous créer des inquiétudes!

Il n'était pas question pour le Jeune Loup de se laisser déstabiliser, ni de montrer au Vieux Lion le moindre signe de trouble. Lord Tywin n'était de toute façon pas homme à respecter la faiblesse. Donc pas question de lui en montrer.

-Certes, la position d'otage est peu recommandable, même pour le fils d'un Lord vaincu comme moi. Il est toujours difficile de se trouver en position déshonorante face au Roi, en tant que pupille...ou en tant que serviteur.

Là encore, la pique, bien que ne cherchant pas à démolir Lord Tywin contrairement aux répliques de ce dernier, était bien claire. Robb faisait référence au refus par le Roi feu Aerys II, d'accepter un mariage entre son fils Rhaegar et Cersei Lannister, arguant qu'il ne pouvait marier son fils à la fille d'un simple serviteur, Tywin officiant alors en tant que Main du Roi. L'humiliation avait été claire pour la famille au Lion. Robb ne se laisserait pas faire. Il était le Fils du Loup.
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Les crocs du Loup et du Lion

An 298 - Lune 12 - Semaine 3



Robb Stark & Tywin Lannister


Le Lion ne cille pas devant le Loup. Voilà ce que Lord Tywin se disait alors que la créature aux côtés du jeune Stark émettait un grondement de plus en plus intense à leur encontre. Néanmoins, il maintint sa position, se tenant droit devant le jeune homme dont le mépris et la haine dissimulés derrière son sourire goguenard commençait à exaspérer réellement le Suzerain de l’Ouest. Cette rencontre inattendue venait exacerber l’animosité de longue date entre le Nord et l’Ouest et, au vu de la journée particulièrement difficile et éprouvante qu’avait déjà derrière lui Lord Tywin, il lui en faudrait peu pour que la devise des Lannister, Je Rugis !, ne vienne s’abattre tel le vent d’une tempête sur le visage juvénile du Stark.

Ses yeux se plissèrent tandis que ses deux gardes s’étaient portés à ses côtés, leurs épées à moitiés sorties de leur fourreau tant l’agressivité de la bête avait grandi face à leur Suzerain.

Votre situation est la dernière de mes préoccupations..., répondit-il d’une voix cinglante.

Il s’apprêtait à le contourner, lui et sa créature, estimant ne pas avoir davantage de temps à perdre avec un gamin qui ne tire toute sa hardiesse face à lui uniquement grâce aux excellentes relations qu’il entretient avec la famille royale, le Roi et son fils-héritier Aegon en tête. La conversation, aussi âpre et froide avait-elle été jusqu’alors, aurait très bien pu en rester là, mais le Jeune Loup pourra l’insolence jusqu’à faire ressurgir dans son esprit cet instant de son passé de Main du Roi Aerys II Targaryen…cet instant fatidique où leurs relations, déjà tendues, virèrent à une mésentente sans appel entre le Dragon Fou et le Lion du Roc…le début de la déchirure entre ces deux illustres familles et l’une des premières raisons qui poussèrent Lord Tywin Lannister a quitté, plus tard, ses fonctions de Main du Roi, ne pouvant plus supporter celui qui se disait Protecteur des Sept Royaumes mais qui commençait à le mettre à Feu et à Sang par sa folie.

Serviteur…Simple Serviteur…Tels furent les mots, acerbes et insultants, que le Roi osa prononcer à son égard alors qu’il venait solliciter le Roi pour négocier les fiançailles de Rhaegar Targaryen avec sa fille, Cersei Lannister. La beauté de Cersei commençait à peine à éclore à cette époque, mais déjà, la main de sa fille était recherchée et sa beauté chantée par les ménestrels et troubadours, tandis que lui-même était alors au sommet de sa gloire. Mais le Roi, considérant négativement la place de Main du Roi, n’avait que faire de l’importance de celui qui l’occupait et de la puissance des Terres de l’Ouest ou encore de la richesse de la famille Lannister, qui n’a rien à envier à la Banque de Fer ni à celle de la famille royale, d’autant plus que nombreux furent ceux (et ils le sont encore) à chuchoter tout bas que les Lannister sont bien plus riches que les Targaryen.

La colère montait en lui ; les plis formés par les rides de ses joues creusées se mirent à trembler d’un énervement qu’il tentait encore de maîtriser. Sans la présence de la bête, il l’aurait laissé exploser sans vergogne ; mais la présence de celui-ci changeait la donne et le mettait en infériorité si la chose devait aller plus loin. Mieux valait en rester au combat purement verbal… se dit-il avant de répondre sur un ton où le danger se faisait clairement entendre :

Faîtes très attention, Stark. N’oubliez pas à qui vous vous adressez. Vous n’aurez pas toujours la peau de votre Loup ou les royales figures qui dirigent Westeros derrière qui vous pouvez vous cacher… Un accident arrive si vite… Et si vous comptiez lâcher votre bête sur moi ou sur mes hommes, soyez certains que vous serez bien vite identifié comme coupable de cet acte tant les blessures infligées par une telle bête seront reconnaissables entre toutes… Voulez-vous déclencher une guerre uniquement parce que vous vous êtes montrés trop insolents envers la mauvaise personne, Stark ?

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La réponse du suzerain des terres de l'Ouest ne se fit pas attendre, cinglante et emplie de mépris. Robb ne cilla pas, il l'avait méritée après tout, en offrant par sa réponse une ouverture aussi évidente au Vieux Lion. Le Nordien ne ferait toutefois pas deux fois la même erreur. Lui qui était déjà très attentif au moindre de ses gestes, de ses expressions, de ses réponses, devrait de plus prendre garde au moindre de ses mots. C'est dans ce genre d'instants qu'il ne regrettait pas son éducation sudière au Donjon Rouge. Comment cet échange se serait-il déroulé s'il avait grandi à Winterfell, loin de ces échanges verbax et de ces équilibres de pouvoir? Même si dans un premier temps, il n'aurait sans doute pas reçu tant de mépris de la part de Lord Tywin s'il n'avait pas pu le surnommer Robb Stark de Port-Réal.

La colère était lisible sur le visage du Lion, mais le Jeune Loup ne lui offrirait par le plaisir de lui montrer la sienne en retour. Il était le Fils du Loup, et il garderait son calme jusqu'au bout. Pas question de lui montrer le moindre signe de faiblesse, le seul fait qu'il parvienne à faire sortir Lord Tywin de ses gonds avec seulement quelques remarques prétendumment innocentes mais bien placées suffisait à son bonheur. Je ne suis pas un louveteau aux griffes sciées.

C'est alors que sa dernière pique à propos de Aerys fit mouche, et la sensation de colère contenue sur le visage de l'ancienne Main du Roi en fut une preuve suffisante. Malgré l'assurance du Lord, le duel verbal ne semblait pas forcément tourner à son avantage, quand bien même ce dernier avait le pouvoir de le rayer de la carte.

Mais c'est la réponse du Lion qui montra à Robb l'ampleur de la situation, quand il le menaça au cas où il lancerait son Loup contre eux. Lord Tywin craignait donc suffisamment que cela arrive pour qu'il le mette en garde sur les conséquences que cela aurait. Bien sûr que le Nordien en était conscient, jamais il n'avait eu de telles intentions! Il n'était pas suffisamment stupide pour risquer une guerre avec l'Ouest pour satisfaire son ego personnel momentané!
Cepndant, le fait que Lord Tywin l'envisageait montrait bien qu'il n'était pas aussi assuré qu'il voulait bien le montrer. Et cela remplissait le jeune Stark d'une joie presque mauvaise. Il n'était pas en position de faiblesse face au Vieux Lion.

Vent Gris, passablement énervé par le fait qu'on parlât de lui sur ce ton, fit deux pas en avant dans la direction des Lannister, manifestement prêt à engager le combat.

-Non.

L'ordre avait claqué, assuré et autoritaire, de la part de Robb. Le sombreloup, après un regard jeté successivement vers lui, puis vers les hommes en rouge, se retourna dans la direction de son maître pour reprendre place derrière lui. Robb releva ses yeux bleus vers ceux acier de Lord Tywin, avant de prendre de nouveau la parole à son endroit:

-Je n'ai jamais eu l'intention de le lâcher sur vous, Lord Tywin, mais le seul fait que vous l'envisagiez me prouve que vous n'êtes pas aussi à l'aise que vous l'auriez souhaité devant le simple otage et gamin que je suis n'est-ce-pas?

Cette fois-ci, la dérision s'était faite plus discrète, moins goguenarde. Robb avait conscience de la situation, et cette attitude n'était pas tant dans le but de potentiellement ridiculiser le Vieux Lion que de se protéger de lui. Dans la réalité, le destructeur des maisons Tarbeck et Reyne ne lui donnerait nullement envie de rire.
Le visage de Robb était revenu vers son habituelle neutralité protocolaire, même si le bleu de ses yeux brûlait toujours. Je suis le Fils du Loup, et je ne me soumets pas.

-Je ne suis pas persuadé de déclencher une guerre parce qu'un gamin comme moi vous aurait manqué de respect soit non plus très judicieux pour vous, Lord Tywin. Bien sûr, je pourrais également vous signaler que celui d'entre nous qui a exprimé du mépris le premier est vous. Cependant, je n'ai pas l'intention de vous laisser rire de moi. Il n'y a rien en moi qui puisse justifier du mépris de votre part.

Robb était maintenant parfaitement calme et assuré. S'il avait peur du Vieux Lion, il ne le montrerait pas. Il avait de toute façon la certitude que, plutôt que de détériorier encore les relations entre le Nord et l'Ouest, cela les améliorerait d'une étrange façon. Le suzerain de Castral-Rock méprisait les Nordiens, il espérait d'une folle manière que lui tenir tête ferait naître chez lui, sinon une once de respect, du moins un peu moins de mépris.
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Les crocs du Loup et du Lion

An 298 - Lune 12 - Semaine 3



Robb Stark & Tywin Lannister


Les yeux du Vieux Lion se plissèrent sur le Loup qui grognait tout en approchant de lui. Ses deux Manteaux Rouges s’étaient portés à ses côtés, l’épée à moitié dégainée, mais l’ordre du Stark, un simple « Non », avait suffi à calmer la bête et à la ramener aux pieds de son maître. Lord Tywin n’avait pas bougé ; hors de question que le Lion ne recule ou ne cède de son territoire face au Loup. A la petite dérision lancée par Robb Stark, le Vieux Lion n’y répondit rien, l’ignorant même carrément. Mais ce ne fut pas le cas de ses gardes ; l’un d’entre eux n’y tenant plus :

Comment osez-vous vous adresser au Suzerain de l’Ouest de la sorte ?!

Lord Tywin tourna légèrement la tête vers celui qui venait de parler :

Il suffit, Ser Forley. Le jeune Stark ne pensait pas à mal…n’est-ce pas ?

L’ordre avait fusé, sec et autoritaire. Un léger pincement des lèvres, sorte d’esquisse de sourire, vint accentuer pendant un bref instant les rides du visage du Lion du Roc, puis il reprit :

Du mépris ? Je n'aurais pas qualifié mes salutations de la sorte. Je ne disais que la vérité. Je le répète, ce n’est ni cette bête ni votre nom qui font de vous un Nordien. Vous n’êtes plus de cette région, vous êtes de la Couronne à présent et ce n’est certainement pas à moi que vous ferez croire le contraire… Cela étant dit, je ne supporte guère les positions statiques. J’étais venu ici pour marcher, non pour rester debout à disserter sur votre condition en ces lieux. Faîtes quelques pas avec moi ou passez votre chemin, mais ne me faîtes pas perdre davantage mon temps avec des banalités.

Il se retourna vers ses gardes, leur ordonnant de rengainer leurs épées, ce qu’ils firent, même si Ser Forley Preste, de la Garde Montée des Manteaux Rouges de Castral-Roc et de Port-Lannis, dardait encore un regard haineux sur le jeune homme et son loup. Rares, pour ne pas dire inexistantes, furent les fois où il s’était entretenu avec un Nordien, Stark ou autre. Il n’aimait guère ce vaste territoire, ne s’y était même jamais rendu. Au Lord Stark de Winterfell, il n’avait que très peu échangé, pas même durant la rébellion Greyjoy, où ils se battirent pourtant ensemble contre les Fers-Nés. Même en cette occasion, Lord Tywin s’arrangeait pour que ni lui, ni ses hommes, n’ait à faire avec les Nordiens. La proposition faite donc à l’héritier d’Eddard Stark était plus qu’exceptionnelle… Reste à voir si le Jeune Loup a assez de cran pour oser marcher aux côtés des Lions, au vu et au su des autres flâneurs des Jardins… pensa le Seigneur de Castral-Roc…

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La délégation de l'Ouest sembla encore plus nerveuse quand le sombreloup fit deux pas dans leur direction, et Robb sut que leur rencontre était beaucoup plus...équilibrée, que le Vieux Lion ne voulait bien le laisser montrer. Lord Tywin ne manquait pas de prestige, d'honneur que les années et le travail avait pu lui conférer. Mais ici, il ne pouvait pas effacer son ennemi de la carte. Le fils du Loup se tenait devant lui, plus décidé que jamais à ne pas baisser le regard devant le suzerain de l'Ouest. Le temps du mépris était terminé!

L'un des deux Manteaux Rouges de Lord Tywin, qui s'étaient tous deux approchés de lui avec leurs épées en main, l'interpella d'un air outré. Le Nordien tourna les yeux brièvement vers le garde, les yeux brûlant d'une sourde menace envers lui. Qu'il ne se permette surtout pas de l'approcher de trop près, il pourrait bien y perdre une main. Il resta silencieux, mais la promesse n'en demeurait pas moins bien claire.

Ce fut Lord Tywin qui calma momentanément le jeu en s'adressant à son subordonné. Robb ne renchérit ni ne fit marche arrière, son visage tantôt guogenard fermé en une sorte d'orgueilleuse colère. Il avait passé bien trop de temps à courber l'échine au Donjon Rouge, devant les Targaryen, devant le moindre petit nobliaux qui venait rire de la disgrâce de la famille de Winterfell. Il était temps pour le Jeune Loup que ses griffes étaient tout aussi acérées que celles du Vieux Lion.

Robb reporta son regard sur le suzerain de l'Ouest qui s'adressait de nouveau à lui. Bien sûr, il n'était pas question de retirer ses piques du début de leur conversation, ce il ne fit même que les confirmer. Son nom de Stark ne faisait pas de Robb un Nordien. Le sombreloup à ses côtés un Nordien.
Lord Tywin avait raison, et il le savait. Des années au Donjon Rouge sans jamais avoir connu la neige avaient fait de lui quelque chose de plus proche des Targaryen que d'autre chose. Son visage ne cilla cependant pas, comme s'il n'était pas atteint par tout cela. Le Vieux Lion se trompait s'il croyait lui apprendre quelque chose, si ce n'est la certitude que c'était ainsi qu'il serait perçu par tout le monde, y compris les Nordiens, lors de son retour.

Il fut cependant légèrement surpris que le Lannister lui propose de marcher avec lui. Etait-ce seulement une façon de lui donner l'occasionde décliner et de fuir? S'attendait-il à ce qu'il refuse? Le mépris des ouestriens pour les Nordiens était chose connue de tous, mais Lord Tywin s'adressait tout de même au futur suzerain de Winterfell. Et à ce titre, il serait de la nécessité, de sa responsabilité, de maintenir des relations avec les autres régions. Si Robb prenait la suite de Lord Eddard avant que Tyrion Lannister en fasse de même, alors le Loup et le Lion seraient sur un pied d'égalité, et il leur faudrait bien parler. Il tenait une occasion de gagner si ce n'est la considération, au moins le respect du Lion. Il ne comptait pas la laisser passer.

Après quelques secondes de silence, Robb hocha doucement la tête avant d'emboîter le pas au Lion, sous le regard haineux des gardes auxqulels il ne prêtait déjà plus la moindre attention. Vent Gris se mit en marche également, restant un pas en arrière par rapport à son maître, comme s'il continuait à surveiller les deux Manteaux Rouges, prêt à leur faire la peau au premier signe menaçant. Apparemment, la bête grise était la plus belliqueuse des sombreloups retrouvés par Jon, un prédateur fait pour la chasse et pour la guerre. Les gardes ricanants feraient bien de le comprendre.

Ignorant si le Vieux Lion s'attendait à le voir détaler ou non, Robb avait quoi qu'il en soit maîtrisé l'éclat de colère dans ses yeux, arborant une expression neutre mais assurée tout de même. Lord Tywin n'était de toute façon pas homme à respecter la faiblesse. Le Loup finit par reprendre sur les dernières paroles du suzerain de l'Ouest.

-Je ne pense pas voir quelle différence cela fait pour vous, que je sois Nordien ou non, Lord Tywin. Je ne vous crois pas très soucieux des enjeux internes à cette région que vous avez toujours méprisée ouvertement. Mais que j'appartienne au Nord ou à la Couronne ne changera rien pour vous au fait que tôt ou tard, vous aurez affaire à moi en tant que Lord Suzerain tout comme vous l'êtes vous-même. Les échanges entre nos régions sont faibles, mais existent néanmoins. Et ces affaires devront être vues avec moi, ce jour-là, et avec personne d'autre.

Sans cesser de marcher, Robb leva de nouveau les yeux vers Lord Tywin. Il n'avait que quinze ans, pourtant ils faisaient déjà presque la même taille. Certain d'avoir toute l'attention du Lion, il continua, très calmement, mais d'une voix qui ne souffrait aucun doute, aucune hésitation.

-Vous pouvez m’appeler Robb Stark de Port-Réal si cela vous sied, Lord Tywin, mais Winterfell est mon droit, par la loi et par le sang. Que je doive le conquérir par mes propres moyens par le fait d'une rébellion vieille de quinze ans ne me rendra que plus légitime à régner sur qui appartient aux miens depuis l'Age des Héros.
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Les crocs du Loup et du Lion

An 298 - Lune 12 - Semaine 3



Robb Stark & Tywin Lannister


Le Vieux Lion fixait un point droit devant lui, les mains jointes dans le dos, se tenant droit, le visage fermé. Néanmoins, cette attitude pour le moins peu engageante ne signifiait pas pour autant qu’il se montrait sourd aux mots du jeune Nordien qui marchait à ses côtés. Au contraire, il l’avait soigneusement écouté parler de son appartenance au Nord et du fait qu’un jour peut-être, il allait devoir traiter avec lui si Lord Eddard n’était plus mais que le Lion, lui, respirait encore l’air des vivants… Le Vieux Lion laissa échapper un bref ricanement avant de répondre, sans pour autant regarder son interlocuteur dont il sentait pourtant le regard braqué sur lui :

Je ne méprise pas le Nord, jeune Stark. Si je méprisais ce vaste territoire froid, hostile et sans intérêt, pourquoi permettrais-je aux quelques rares navires marchands de Port-Lannis d’accoster à Blancport et d’échanger avec vos futurs et loyaux sujets ? Ceux qui ont mon mépris gagne mon désintérêt le plus total ; gardez cela en mémoire pour une fois prochaine où vous penserez me connaître suffisamment pour pouvoir juger par vous-mêmes de mes opinions…

Puis il se mura à nouveau dans le silence que seuls ses bottes sur les dalles de pierre ainsi que celles, ponctuées des cliquetis des mailles de leurs armures de ses deux gardes derrière lui, vinrent troubler. Le Loup marchait calmement aux côtés de son maître, aussi ne s’en soucia-t-il plus, ce qui n’était pourtant pas le cas des gardes, qui jetaient parfois des coups d’œil rapides et peu rassurés sur la bête imposante. Finalement, le Jeune Loup reprit la parole et, si à nouveau le Lion de Castral-Roc écouta chacun de ses mots, force lui fut de constater que, même s’il aurait préféré meilleure compagnie pour sa marche à travers les jardins du Donjon Rouge, Robb Stark ne perdait pas en assurance ni en calme face à lui. Tout jeune qu’il était, il parvenait à rester calme et ne semblait guère impressionner par lui, ou alors le cachait-il bien. Quoi qu’il en soit, étant habitué à voir la plupart de ses interlocuteurs s’aplatir devant lui, il devait bien concéder au jeune homme sa maîtrise de soi et son assurance vis-à-vis d’une des personnes les plus puissantes de Westeros. C’est pourquoi il s’arrêta et, avant de répondre, tourna cette fois son regard froid et dur vers l’otage royal :

Puissent les vôtres partager votre opinion si positive…

Il sonda un instant le regard de Robb puis se remit à marcher, enclenchant à nouveau leur promenade.

Vous êtes déterminé et sûr de vous, cela, je vous le concède. Des qualités qui vous seront sûrement d’un grand secours de retour chez vous. Les relations que j’entretiens avec Lord Eddard Stark sont des plus occasionnelles et cela me sied parfaitement. Je gage qu’il en est de même pour votre père et j’entends à ce que cela reste ainsi, y compris le jour où vous seriez amené à prendre sa succession. N’espérez pas avoir une réponse différente si vous deviez avoir à faire à Lord Tyrion ; le Nord est la dernière de ses préoccupations. J’observerais toutefois votre reconquête avec la plus grande attention…

Elle promet d’être des plus distrayantes…pensa-t-il.

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Lord Tywin continuait de marcher, sans plus lui accorder un regard, que ce soit à à lui ou à Vent Gris, qui apparaissait de nouveau comme calme, bien que Robb, qui le connaissait bien, pouvait sentir qu'il n'avait pas baissé sa garde pour autant, continuant de se tenir prêt à faire face si la délégation de l'Ouest faisait de nouveau preuve d'hostilité. Quant au Nordien, il avançait en regardant le Suzerain de l'Ouest, ne se formalisant pas de ne pas croiser ses yeux, toujours aussi calme de posture, bien déterminé à apparaître comme ayant la carrure de la situation, ainsi que de son futur rôle.

Le Vieux Lion affirma ne pas mépriser le Nord, mais en tira un portrait qui ferait presque rire le Jeune Loup au vu du contraste avec sa première affirmation. Il se défendait d'un tel sentiment, mais une telle animosité envers cette région semblait en dire beaucoup sur le Protecteur de l'Ouest. De toute façon, la seule idée que cette opinion importa à Robb, ou a fortiori à n'importe quel habitant du Nord, était en quelque sorte cocasse. Le jeune homme choisit donc de ne rien répondre, ni à cette peu flatteuse description ni aux dernières phrases, acides et particulièrement habiles, du Lord de l'Ouest, dardant toujours également ses yeux bleus sur l'homme. Il ne montrerait aucune crainte. Le Lion ne se soucie pas de l'opinion de l'Agneau, mais Robb était un Loup.

Et c'est pour cela qu'il reprit la parole pour signifier à quel point cela ferait peu de différences pour lui, ou pour son héritier, Lord Tyrion, que ce soit Robb Stark de Port-Réal qui prenne la suite du seigneur son père à Winterfell. Bien sûr, cela compterait pour le Jeune Loup, qu'il reçoive, à force de travail, l'approbation de ceux qui devaient être les siens, cependant nul personne passée le Neck ne devait avoir à s'en soucier.

Peut-être avait-il fait mouche pour le Vieux Lion, car celui-ci s'arrêta l'espace d'un court instant, croisant son regard sans que Robb ne cille, lui souhaitant -sans doute plus par rhétorique qu'autre chose- que les Nordiens partagent son opinion. Le Jeune Loup ne répondit pas et laissa lord Tywin reprenanait sa marche. Il le suivait, bien décidé à ne pas être celui qui abandonne, celui qui fuit devant les griffes acérées Lion.

Cela semblait d'ailleurs plaire -pour peu que le terme soit le plus approprié- au suzerain de Castral Roc, car il eut tout de même des mots positifs à son encontre, ce qui surprit bien entendu Robb, qui ne s'attendait pas à cela. Il garda cependant sa mine neutre, alors que son interlocuteur lui précisait bien que les relations entre le Nord et l'Ouest était bien occasionnelles, et qu'il comptait bien, ainsi que son fils, qu'elles en restent ainsi. Peut-être imaginait-il que Robb voulait approfondir les relations entre Winterfell et Castral Roc, rien n'était plus faux. Il souhaitait simplement que le peu de relations qui existât puissent être basées sur un semblant de respect entre les deux Lords suzerains.

-Ne vous méprenez pas non plus sur mes intentions, Lord Tywin. Je n'ai pas plus besoin ni envie que vous que les relations entre nous deux régions deviennent plus intenses qu'elles ne le sont actuellement. Ce "territoire, froid, hostile et sans intérêt", ne dépend pas des richesses de l'Ouest pour vivre . Vous êtes sans aucun doute une personnalité majeure de Westeros, Lord Tywin, mais le Nord a toujours vécu en marge des Sept Couronnes, même après la Conquête, et ne se soucie que peu de ce que les riches lords du Sud peuvent faire de leurs dragons.

N'était-ce pas d'ailleurs pour cela qu'on riait si facilement de l'otage du Nord otage à Port-Réal? Eut-il été l'héritier de n'importe quelle autre suzeraineté hormis celles des Îles de Fer (Robb imaginait d'ailleurs à quelles questions Theon Greyjoy devait être confronté, de retour à Pyk après des années passées à Winterfell), ce problème n'aurait sans doute même pas existé. Mais le Nord est un peuple fier jusqu'à l'excès de ses racines héritées des Premiers Hommes, et il leur fallait un seigneur capable d'en porter les valeurs. Le Jeune Loup ferait tous les efforts pour "reconquérir" ce qui était sien.

-Je ne cherche ni votre approbation, ni votre respect. Les deux me sont parfaitement indifférents venant de vous. Je tenais simplement à ce que nous nous comprenions, au moins sur ces choses là.

Robb avait dit tout ce qu'il avait à dire. Il inclina donc la tête en signe de respect devant le Seigneur de l'Ouest:

-Je vous souhaite un bon retour à Castral-Roc, Lord Tywin. En espérant que vous trouviez ma "reconquête" suffisamment distrayante en attendant que de potentielles affaires nous réunissent un jour.

Après un dernier regard au suzerain, Robb fit un pas en arrière et détourna les talons, lançant avant de s'éloigner définitivement de la délégation un regard froid aux Manteaux Rouges, Vent Gris sur ses talons.
Il n'avait pas dit complètement vrai. Il espérait, en montrant qu'il ne ramperait pas de lui, avoir gagné, si ce n'est le respect du Vieux Lion, au moins sa certitude qu'il n'était pas qu'un petit prince sûdier sans aucune conscience de ce qui était à lui. Mais Tywin Lannister n'en demeurait pas moins un homme particulièrement impressionnant, puissant et tout aussi charismatique qu'il l'avait entendu décrit. Il avait conscience que cette rencontre était l'une des plus importantes qu'il avait pu faire dans sa vie.

HRP:
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Les crocs du Loup et du Lion

An 298 - Lune 12 - Semaine 3



feat. Robb Stark

Le Vieux Lion était sidéré par la façon dont le jeune Stark osait s’adresser à lui. « Je ne cherche ni votre approbation, ni votre respect. Les deux me sont parfaitement indifférents venant de vous. Je tenais simplement à ce que nous nous comprenions, au moins sur ces choses-là. » Ainsi donc, le caractère nordien du Jeune Loup était toujours bien présent, car seul un Nordien ou un idiot aurait oser lui parler sur ce ton en sa présence. Cependant, qu’un jeune homme est le cran de lui parler ainsi laissait présager qu’un futur Seigneur du Nord de taille sommeillait dans ce jeune homme. Pour diriger un territoire de cette taille, surtout après un aussi long séjour loin des siens, mieux valait se montrer ferme et sûr de soi. En cela, il devait reconnaître que Robb Stark n’a jamais perdu ses moyens face à lui…ou alors l’a-t-il habilement dissimulé…

Il marqua un temps d’arrêt tandis que le Jeune Loup le saluait. Il écouta ses salutations avant de répondre :

Je ne manquerais pas de la suivre avec attention.

Il répondit au salut de Robb par une imperceptible inclinaison de la tête et le regarda s’en aller, son animal sur ses talons. Puis il reprit sa marche méditative, se dirigeant vers le grand balcon donnant sur la baie de la Néra. Une petite volée de marches de pierres lisses descendait vers cet endroit où il espérait pouvoir s’y retrouver seul. Il commença à descendre les marches, son regard fixé sur la mer bleue en face de lui. Mais il ne prit pas attention à la dernière marche. Il glissa et vint atterrir sur son postérieur. Ses deux gardes se précipitèrent sur lui pour l’aider à se relever, lui demandant à de multiples reprises s’il n’avait rien. Il est vrai qu’une vive douleur lui étreignait le bas du dos à présent, mais son ego était plus blessé que son dos. Il secoua la tête :

Je vais bien merci. Laissez-moi maintenant. dit-il en se massant néanmoins le bas du dos en grimaçant.

Ils s’inclinèrent et prirent du recul, se postant à côté de cette fameuse marche qui avait fait chuter leur Suzerain tandis que ce dernier s’avançait jusqu’à la balustrade de pierre. Il y posa ses mains et regarda l’horizon. Cet endroit lui rappelait de bons souvenirs ; il y venait parfois avec feu son épouse, Joanna, du temps où il était Main du Roi et où elle était dame de compagnie de la Reine Rhaella. Il soupira puis inspira profondément avant d’expirer longuement. Il lui tardait de retrouver les Terres de l’Ouest…

© DRACARYS

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