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Les confidences du passé Feat Alys

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Les confidences du passé

Je ne savais pas alors que, tot ou tard, l'océan du temps nous rend les souvenirs que nous y avons enfouis



Alys & Andar

Des chandelles éclairant la pièce, une bouteille vide renversée sur le sol, un homme le regard perdu dans le vide, se trouvant submerger par l'influence de l'alcool ingurgitée, la réalité se trouvant très loin de son être. L'oubli avait été son but et malheureusement, cette fois-ci les démons du passé n'avaient voulu le laisser s'échapper, ils le cernaient, prêts à venir le tourmenter. Andar Royce, le seigneur décrit comme austère et froid, cachait simplement au fond de lui le fait de ne s'est jamais remis de la rébellion du Robert Baratheon. Une cause juste contre un Roi fou, mais après des mois de guerres, il ne semblait que le sang n'appelait que le sang, ce n'était qu'un écuyer de la famille Tully, à ses yeux, vu le nombre d'années qui les avait servies, ils étaient sa famille et leur dernière décision avait provoqué leur chute. Encore aujourd'hui, Andar s'en voulait d'être encore en vie, alors que tant avait péri, condamné à mort par Rhaegar Targaryen. Ce pardon royal l'avait pesé tout le long de sa vie, le seigneur de Roche-aux runes s'était faite une promesse, en l'honneur de ceux qui avaient combattu à ses côtés et qui n'étaient plus de ce monde, de ne jamais combattre auprès de la famille qui les avait fait disparaître. Une promesse réduite à néant lorsqu'il avait sauvé la princesse Rhaenys et surtout aider à lutter contre les hommes des montagnes lors du mariage de son cousin. Un fait que les âmes maudites des morts semblaient lui rappeler par leur présence dans la même pièce que lui. Bien sûr, ce n'était qu'une hallucination due à l'alcool dans son sang, mais l'état d'Andar le poussait à croire que tout était réel.

Par chance, la main du Roi se trouvait dans son château, évitant de boire lorsqu'ils se retrouvaient entourés de tous, sa fonction exigeait qu'il garde l'esprit clair, mais pour le coup, Andar avait simplement voulu oublier. Ce jour-même, un jeune garçon était venu le trouver alors qu'il descendait de son cheval face à sa demeure. L'enfant était tout émerveillé devant son armure et lui avait annoncé qu'il voulait devenir chevalier tout comme lui et combattre pour le peuple. Il eut l'impression de voir son propre reflet à son âge, Andar avait tellement idéalisé les principes de la chevalerie, tout comme ce petit. Son regard s'était porté brièvement vers son épouse, puis il s'était abaissé vers le jeune garçon pour lui dire que c'était un beau rêve et que s'il s'en donnait la force, il pourrait y parvenir, mais il ajouta aussi que des fois, des rêves ne devaient rester que des rêves. Andar n'était pas le style d'homme à donner de faux espoirs, surtout à un enfant de basse naissance que devrait se battre dix fois plus qu'un enfant noble pour obtenir ce titre. Le monde était fait ainsi, les riches gouvernaient et ce n'était pas prêt de changer. Se relevant, l'enfant lui avait finalement demandé s'il pouvait lui raconter ses années d'écuyer. Là, une lueur étrange apparut dans son regard, la main ne parlait jamais de cela, c'était son histoire et il estimait qu'elle n'appartenait à lui seul. Refusant de lui raconter, il prit la direction des grandes portes du château pour mettre de plus de distance possible entre lui et celui qui voulait lui faire remémorer son passé. Malheureusement, le mal avait été fait et les souvenirs vinrent narguer l'esprit d'Andar tout le reste de la journée. Se montrant très distant, il décida de rester dans son bureau avec pour simple compagnie, le vin.

Voici, ce qui l'avait conduit à être dans cet état à l'heure actuelle, une simple question d'un enfant trop curieux. Emmenant une bouteille à sa bouche pour boire une nouvelle gorgée de vin, il essayait d'ignorer les apparitions autour de lui, jusqu'au moment où ce fut Edmure, son frère d'armes, qui apparut. Reculant sa chaise, envahie par la panique, s'étant levé, il essayait de tenir sur ses deux jambes, mais ne pouvait que tituber. Ils l'accusaient tous de les avoir trahis, de les avoir oubliés, mais c'était faux, Andar avait simplement survécu et finalement, l'image du sac de Port-Réal s'imposa à son esprit. Lui, encore si jeune, étant incapable du moindre mouvement, incapable de pouvoir abattre son épée sur une famille de Port-réal, il avait même pris la décision de les mettre à l'abri dans toute cette panique. Était-ce sa trahison ? Celle d'avoir choisi de sauver des vies ennemies au lieu de combattre . Mais ce n'était pas des ennemis, ce n'était qu'un peuple désarmé. Finalement, pour les faire disparaître, il lança sa bouteille remplie de vin sur eux, mais celle-ci s'éclata contre le mur. Quand il vit qu'ils étaient encore là, il se mit à crier :

- ALLEZ-VOUS EN...JE NE POUVAIS PAS LES TUER ILS ETAIENT INNOCENTS... INNOCENTS.


Andar n'entendit pas la porte derrière lui s'ouvrir, non, il regardait toujours vers l'endroit où les traces de vin recouvraient le mur. Pourquoi ne voulaient-ils pas le laisser tranquille ? Puis finalement, tout en balayant un grand coup ses affaires sur son bureau, il cria de nouveau :

- ON DOIT PAS ALLER A PORT-REAL !

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Les confidences du passé

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Andar & Alys

La vie dans son nouveau logis n'était pas aussi terrible qu'elle avait pu le penser. Si les premiers jours elle avait été perdue, paniquée et de fort méchante humeur, ne digérant toujours pas ce mariage qui lui avait été imposé, aujourd'hui la jeune femme se sentait mieux. Elle connaissait à présent l'endroit, avait appris à reconnaître les serviteurs et gens du château. Mieux encore, il lui arrivait parfois de sourire ! Chose qui aurait relevé du miracle il y avait quelques semaines de cela.

Bien entendu, le goût amer de ces noces non souhaitées ne quittait pas ses papilles, mais était beaucoup moins présent qu'avant. De temps en temps il lui arrivait même de l'oublier. Là, en pleine balade à cheval, découvrant chaque jours de nouveaux endroits à visiter. Quant à sa relation avec son époux... ne se portait pas trop mal. Pour dire vrai, il avait été plus occupé que prévu par sa fonction de main, aussi Alys ne l'avait pas vu aussi souvent qu'elle l'avait pensé. Andar Royce avait été très courtois envers elle et lui avait laissé une grande liberté de mouvement. Il semblait avoir confiance en elle et elle appréciait cela, elle lui en était même reconnaissante. Des hommes de sa vie, il avait été le premier à la considérer comme une femme indépendante et non comme une petite fille à qui l'on doit donner des ordres. Cela la changeait quelque peu de son père et surtout de son frère, qu'elle ne voyait plus. Finalement ce mariage avait des bons côtés. Et Alys commençait à développer un certain respect pour son époux, même si elle éprouvait parfois une certaine rancœur à se voir mariée à un homme qu'elle n'aimait pas.

Les serviteurs étaient également habitués à sa présence et à ses envies. Alys était quelque peu exigeante et capricieuse, quoique ces derniers mois, son caractère avait un peu évolué de ce côté là. Le fait que son époux ne la prenne plus pour une enfant, contrairement aux gens de sa propre famille, lui avait permis de quelque peu abandonné son côté capricieux. Ce mariage arrangé lui avait également fait comprendre qu'elle n'obtiendrait pas toujours ce qu'elle souhaitait. Bref Alys se montrait donc plus aimable avec les serviteurs de son époux que ceux qu'elle avait eu à Goëville, ne souhaitant pas non plus faire mauvaise impression.

Aussi lorsque l'un deux frappa à la porte de ses appartements elle l'invita à entrer sans soupirer.

"Un problème ?" lui demanda t-elle alors qu'il attendait que sa maîtresse l'autorise à s'exprimer.

Celui-ci parut gêné. Mais répondit néanmoins, en se tordant les mains sous le signe de l'embarras.

"Je crains que Lord Royce n'honorera le dîner de sa présence ce soir Milady."

Alys haussa les sourcils étonnée. Andar était-il donc reparti pour accomplir son devoir de Main ? Pourtant il lui avait semblé qu'il dînerait avec elle le soir même. Il le lui avait annoncé plus tôt. Ceci dit, cela ne la dérangeait guère, au contraire, ils n'étaient encore que des inconnus et avaient que peu de choses à se dire. Leurs repas était remplis de silence pesants voire gênants et étaient souvent fort ennuyeux... du moins pour elle.

"Personne n'ose aller le déranger... il est enfermé dans son bureau et... enfin vous pouvez aller voir par vous même" Fit le Serviteur.

Cette fois la curiosité d'Alys fut piquée. Il lui semblait que le valet n'osait dire ce qu'il se passait chez son maître. Avait-il honte ? Peur des représailles ? Alys ne lui en demanda pas plus, sentant que le faire parler provoquerait chez lui une certaine panique. Elle le congédia en lui promettant d'aller trouver son époux rapidement.

Elle se dirigea donc vers le bureau d'Andar Royce. Les Serviteurs n'avaient pas souhaité le déranger pour aller dîner, elle se demandait bien pourquoi. Alys n'avait pas peur de son époux. Avait-il expressément demandé à ce qu'on le laisse seul ? Si c'était le cas, elle n'était pas au courant et se permettrait d'entrer, juste pour satisfaire sa curiosité et également pour faire disparaître son inquiétude. Parce que oui, elle s'inquiétait. Si on s'était permis de venir lui parler de ceci, c'était que c'était peut-être urgent... grave.

La jeune femme arrivait dans le couloir qui amenait à la porte du bureau de son époux. Elle entendit alors un bruit de verre brisé provenir de la pièce. Elle se figea... que se passait-il donc ? Andar se battait-il ? Un assassin ? Elle s'approcha de la porte non sans ressentir une certaine appréhension. Un hurlement suivit et sa main s'arrêta sur la poignet. Cette voix était celle de son époux... Ses paroles étaient confuses, ou tout du moins le semblaient-elles. Alys poussa donc doucement la porte, pour regarder tout d'abord ce qu'il se passait dans la pièce.

Son époux était seul. Après qui avait-il donc hurlé ? La jeune femme trouva bien vite l'explication au mystère en voyant la bouteille éclatée contre le mûr et la lumière se fit dans son esprit. Il était ivre. Elle voulut faire un pas en arrière en le voyant ainsi. Lui, qui ne perdait que rarement son calme, elle l'avait toujours vu être maître de ses émotions. C'était la première fois qu'Alys Royce observait son époux sous l'emprise de l'alcool. Et apparemment il délirait, semblait en tous les cas confus et peu avenant pour une conversation civilisée.

Elle sursauta alors qu'il balaya toutes les affaires de son bureau, dans un accès de rage sans doute. Alys se dit qu'il valait peut-être mieux qu'elle sorte. Mais, sa curiosité était frappée... pourquoi parlait-il de Port Réal. De plus sa conscience lui soufflait de ne pas le laisser seul en proie à de telles émotions. Andar Royce semblait être aux prises avec des pensées douloureuses, sans doute le fait de l'alcool, et il n'était pas bon de le laisser dans cet état. Alors elle entra et referma la porte derrière elle. Puis elle s'approcha doucement mais d'un pas décidé. La jeune femme posa alors la main sur l'épaule de son mari, ne sachant pas très bien si elle allait être repoussée ou non.

« Andar » Murmura t-elle. « Personne ne parle d'aller à Port Réal... vous êtes chez vous. »

Elle se surprenait elle même de tenter de le raisonner. Peut-être n'était-ce pas une si bonne idée après tout, Andar était confus et se croyait certainement loin de chez lui en ce moment même. Aussi prit elle une chaise derrière eux et le fit asseoir pour lui permettre de se calmer plus rapidement. De plus s'il lui tombait dessus, ivre comme il l'était, elle n'était pas certaine de pouvoir être capable de supporter seule le poids de l'homme.

« Là, ne bougez pas, vous êtes ivre et je ne voudrais pas vous voir vous blesser. »

Alys l'observa alors, pensant aux paroles qu'il avait prononcées, en parler l'aiderait peut-être à se décharger de cette tristesse qui l'accablait, certainement à cause de l'alcool. D'ailleurs le fait de le voir saoul, l'étonnait grandement, il devait y avoir une raison à cette soudaine ivresse. Andar ne lui semblait pas être un buveur, preuve à l'appui jamais elle ne l'avait vu boire autant. Elle jeta un coup d’œil à la bouteille brisée contre le mûr en face d'eux... le vin dégoulinait encore, répandant un odeur sucrée et acide dans la pièce.

«Il n'y a personne d'autre que moi ici » lui dit-elle en le voyant fixer le vide, comme s'il voyait une présence qu'elle ne pouvait déceler. « Contre qui était dirigée votre colère ? »

Alys voulait le rassurer, lui dire qu'il n'y avait aucune raison à cette détresse. Elle voyait bien que son époux imaginait des choses sous l'effet de l'alcool. Des choses qu'il préférait sans doute oublier. La jeune femme se demandait bien ce qui avait pu le mettre dans un tel état... en dehors de la boisson.

« Et qu'est ce qui vous a poussé à vous plonger dans l'ivresse ? » Ajouta t-elle, aussi inquiète que curieuse.

La situation était fort gênante, la jeune femme n'osait quitter la pièce et le laisser ainsi seul en proie à des démons et elle se surprenait elle même à avoir de la compassion pour un homme qu'elle connaissait finalement encore peu. Elle qui était assez égoïste habituellement.



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Les confidences du passé

Je ne savais pas alors que, tot ou tard, l'océan du temps nous rend les souvenirs que nous y avons enfouis



Alys & Andar

Le coeur lourd de reproche, la colère nichée dans son esprit, Andar Royce n'était pas homme à dévoilé ses sentiments. Gardant toujours un calme olympien, maitrisant au mot après ses paroles et surtout ne laissant jamais échapper ses pensées les plus profondes, hormis quand il l'avait décidé. Un moyen de survivre comme un autre. Les yeux de la main du régent du royaume du Nord avaient vu les horreurs qui pouvaient provoquer un avis trop personnel et il avait appris des erreurs des autres. L'observation était une bonne leçon de la vie et surtout pour Andar la clef de sa réussite, bien plus que son talent pour l'épée. Mais comme toute personne, le seigneur de Roches-aux-runes avait une face cachée, des blessures impossibles à cicatriser tellement elle était profonde, mais des blessures avec laquelle il avait appris à vivre, hormis pour quelques occasions ou il avait besoin de tout oublier et rien de mieux que l'ivresse pour le faire. Malheureusement, ce soir-là, cela n'eut pas l'effet escompté, les démons du passé le pourchassaient et il ne pouvait laisser que ses sentiments revenir à la surface et ses blessures éclatées au grand jour.

Le plus douloureux fut de voir l'apparition du jeune Edmure, son frère de coeur avait toujours les traits d'un jeune homme, comme la dernière qui l'avait vu. Sa vie lui avait été fauchée alors qu'il n'avait pas atteint l'âge d'un homme mûr. En contre-partie, le temps avait eu de l'effet sur Andar, n'étant plus le jeune écuyer de treize ans, surement aurait-il été plus vieux, il aurait agi autrement lors de sacs de Port-réal, mais les sept avaient décidé que les choses seraient ainsi. Ne supportant plus les reproches et surtout sa propre culpabilité, il lança une bouteille sur les fantômes, pensant les faire disparaître, mais ceci ne les avait pas fait partir. Sa colère ne pouvait plus être retenue, ses haussements voix se répercutèrent dans la pièce, tandis qu'il poussa tous les objets de son bureau. Il était tellement absorbé par les effets des hallucinations causés par l'alcool et ses regrets, Andar n'avait pas entendu sa porte s'ouvrir, ni même senti la présence de son épouse avant que celle-ci pose une main sur son épaule. Pris d'un sursaut, pensant qu'Edmure était le propriétaire de la main, il se retourna et eut du mal à reconnaitre les traits du visage d'Alys, ce fut grâce à sa voix qu'il comprit une parcelle de réalité entourée de ses hallucinations.

« Andar. Personne ne parle d'aller à Port Réal... vous êtes chez vous. »

Ses yeux embrumés par les effets de l'alcool et par un voile de tristesse, se plongèrent dans ceux de son épouse, une femme qui connaissait si peu et pourtant était lié à sa vie. Là, près d'elle, il arriva à oublier les fantômes autour de lui quelques instants. La surprise de la trouver ici dans un tel moment de tourmente eut l'effet de le rendre immédiatement plus calme, ou était-ce sa façon de s'occuper de lui ? Il avait écouté ses mots avec un certain réconfort. Il était chez lui et non dans le cauchemar qu'est Port-Réal. Ses yeux la suivaient, tandis qu'elle l'installait sur une chaise. Une de ses mains alla toucher ses boucles brunes, parmi tous ceux qui l'entouraient, elle semblait être la seule de son côté.

« Là, ne bougez pas, vous êtes ivre et je ne voudrais pas vous voir vous blesser. »

Il ne perçut que des fragments de cette dernière phrase, absorbé de nouveau par le visage des fantômes. Par une moindre lueur de compassion, il était l'ennemi dans cette pièce, le traitre. Pourtant, lui tout ce qu'il souhaitait, c'était de ne jamais les avoir quittés et de faire honneur en leur mémoire, mais il avait surement échoué dans cette oeuvre.

«Il n'y a personne d'autre que moi ici. Contre qui était dirigée votre colère ? »

Il ne pouvait pas douter de la présence de ses frères d'armes, il les voyait, il était présent près du couple, les entouraient, les menaçant du regard. La détresse ne le quittait pas, l'alcool étant encore trop présent dans son organisme. La panique pouvait se lire facilement sur son visage, regardant Alys, il lui murmura :

- Ils m'en veulent et ils ont raison, je suis un lâche.

Un terme sévère contre lui qui voulait dire beaucoup pour une personne de sa nature. La paix de l'âme lui était inaccessible tant que cette idée de trahison envers ses anciens compagnons lui restait à l'esprit. Andar était sa propre destruction, se faisant du mal à lui-même en ne se pardonnant pas une action dont au final, il n'était que peu responsable.

« Et qu'est ce qui vous a poussé à vous plonger dans l'ivresse ? »

Plonger dans l'ivresse ?! Comme beaucoup d'hommes dans cet état, il ne croyait pas l'être, pensant être maître de son esprit, alors qu'il n'était que sous l'influence de ce nectar. Depuis qu'il avait immergé de son état de choc, alors qu'il se trouvait déjà loin de Port-Réal et de ses cellules, Andar avait intériorisé tous ses souvenirs de cette époque, mais quand c'était trop difficile à gérer, l'alcool se retrouvait à être son seul salut. Le reste du temps, il évitait de trop boire, sachant très bien dans quel état cela pouvait le mettre. Se mordant légèrement les lèvres, son coeur fit des grands boum dans sa poitrine et il laissa quelques larmes s'échappèrent de la prison qu'étaient ses yeux.

- Le petit avec son idée de devenir chevalier. Qu'aurais-je dû lui dire ? Que mes années d'écuyer se sont finies dans un cachot de Port-réal, n'ayant qu'obscurité et plaintes des autres détenus pour compagnie.

La famille Royce se souvenait, c'était leur devise, eux n'avaient pas oublié qu'Andar s'était retrouvée enfermée un long moment dans les cachots de la capitale, mais les autres familles semblaient avoir oublié ce détail. Andar n'était alors qu'un écuyer de peu d'importance comparée à la fin de la rébellion de Robert et le retour au calme. L'apparition d'Edmure s'approcha de lui, posant une main sur son épaule, comme pour le pousser à parler. Levant la tête vers lui, il annonça :

- Edmure, tu te souviens de notre dernière discussion, j'étais encore fier de notre cause, pensant bien agir. tu m'as souri et dis qu'on deviendrait des héros de guerres. DES HEROS...tant de vie perdue, le peuple était innocent et incapable de nous faire face...J'aurai dû combattre, comme pour les autres batailles, j'avais un devoir envers ta famille, mais j'étais tétanisé face à l'horreur. Vous avez avancé, me laissant entourer de tous les cadavres.

Des fragments de souvenir douloureux, il avait combattu lors de toutes les batailles auprès de Tully, se montrant triomphant et impertinent. Andar s'était crue imbattable, pensant que rien ne pouvait l'atteindre, mais rien ne l'avait préparé au sac de Port-Réal. Là, dans cette ville, il avait réalisé les horreurs d'une guerre, surtout quand les adversaires n'étaient que des gens du peuple désarmés. Parler, il ne réalisait pas a quel point cela pouvait faire du bien, de laisser s'échapper ses mots de sa bouche et surtout les partager. Attrapant la main d'Alys, il se concentra rien que sur elle.

- Ils m'en veulent car au lieu de me servir de mon épée, j'ai mis à l'abri une famille, je n'ai pas pu les tuer. Tout ce que je voulais c'était que tout s'arrête et ça s'est arrêté, mais Rhaegar Targaryen les a condamnés à mort et m'a laissé en vie. J'aurais dû partager leur sort. Déposant un baiser sur la main d'Alys. Ils ne vous feront aucun mal, je les empêcherais, même si vous ne m'aimer pas, mon devoir d'époux est de vous protéger.

Là, dans son état d'ébriété, proie à ses démons, il ne laissa pas simplement apparaitre sa vulnérabilité par rapport à son vécu, mais aussi que d'une certaine façon, Andar Royce était prêt à défendre son épouse même contre ses frères d'armes, certes irréel, mais qui avait de l'importance pour lui. 


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Les confidences du passé

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Andar & Alys

Alys n'avait jamais été douée pour les effusions de tendresse. Le plus souvent cela la mettait mal à l'aise et elle ne savait comment se comporter. C'était également le cas lorsqu'il lui fallait réconforter les gens. La jeune femme n'était pas quelqu'un de tactile loin de là et elle évitait souvent les discussions qui se terminaient par les confidences et pleurs de ses amis, qui la mettaient dans une situation fort gênante et embarrassante, elle souhaitait alors disparaître comme par magie.

C'est pour quoi elle se sentait presque de trop dans cette pièce avec son époux, qui semblait avoir besoin de parler et également de dessaouler certainement. Pourtant Andar lui avait semblé être la dernière personne à avoir besoin de réconfort parmi son entourage, c'était aussi ce qui la déstabilisait. D'autant plus qu'elle ne le connaissait pas assez pour comprendre ce qui le tourmentait et ainsi pouvoir mettre un terme à ses lamentations et souffrances.

Aussi, Alys ne sut pas quoi dire lorsque son époux se qualifia de lâche. Elle ne comprenait pas ce qui le poussait à penser cela. Et qui lui en voulait ? Il hallucinait et la jeune femme ne savait pas comment lui faire entendre raison. Mais peut-être était-ce impossible ? Peut-être lui fallait-il simplement l'écouter... avait-il seulement parlé de tout ceci à quiconque ? Sans aucun doute ce qui le rongeait à présent était une vision qu'il devait souvent voir, une illusion qui était l'illustration d'un remord bien réel certainement.

"Vous n'êtes pas un lâche ! Vous êtes un chevalier ! Et bien loin de la couardise."

Que pouvait-elle dire ou faire de plus ? Il ne croirait certainement pas ses paroles... mais tant qu'elle ne savait pas ce qui lui faisait penser une telle chose, la jeune femme ne pouvait pas être à même de le consoler. Mais elle pouvait écouter ses confidences et faire en sorte qu'elles ne soient pas vaines.

- Le petit avec son idée de devenir chevalier. Qu'aurais-je dû lui dire ? Que mes années d'écuyer se sont finies dans un cachot de Port-réal, n'ayant qu'obscurité et plaintes des autres détenus pour compagnie.

Quel petit ? Alys fronça les sourcils, mais secoua la tête ! Cela n'avait pas vraiment d'importance. Non, ce qui importait était ce que son époux pensait, ressentait en cet instant. Que s'était-il donc passé à Port Réal ? Alys savait bien entendu qu'Andar avait participé à cette révolte, mais jamais ils n'en avaient parlé... et pour tout dire la jeune femme n'avait posé aucune question. Les larmes coulaient le long des joues de son époux, rien ne semblait pouvoir les retenir, était-ce à cause de l'alcool ou bien des souvenirs qu'il semblait revivre ? En tous les cas Alys eut un pincement au coeur, c'était la première fois qu'elle le voyait dans cet état et elle ne savait que dire et que faire.

Ce qu'il avait semblé vivre à Port Réal revenait certainement le hanter et lorsqu'elle l'entendait parler de sa détention, la jeune femme ne pouvait s'empêcher de frissonner, étant seulement capable d'imaginer ce que cela pouvait être et encore.

"Il n'y a sûrement pas eu que ces années là à retenir... c'est fini à présent, vous n'êtes plus à Port Réal, essayez de vous affranchir du passé Andar."

Bien qu'elle ne savait pas quels secrets, quelles tragédies constituaient ce passé, Alys pouvait essayer de le ramener dans l'instant présent. Hélas ce serait peut-être en vain.

Elle l'écoutait alors qu'il semblait s'adresser à une illusion. Pour la jeune femme, il fixait le mur, mais, lui devait y voir un compagnon, un ami. Edmure ? S'agissait-il de Tully ? Très probablement, mais elle se refusa d'interrompre son époux pour le lui demander.

Alys comprenait. Elle saisissait à présent pourquoi Andar s'était qualifié de lâche. Il racontait la scène avec tant de regrets et de tristesse dans le regard. La jeune femme se sentait envahie par la compassion et pouvait presque ressentir le désespoir de son époux. Elle ne savait pas ce que c'était que la guerre. Oh elle en avait eu un aperçu lors du siège de Goëville, mais elle n'avait pas eu à tuer pour survivre. Et encore, ce que semblait dire Andar, c'était qu'il avait eu à massacrer des innocents, de simples civils...

Et c'était pour cela qu'il se qualifiait lui même de lâche ?! C'était insensé ! Alys ne comprenait pas... il avait sauvé des vies certainement et pourtant ce souvenir, ces remords semblaient le hanter. Mais il n'y avait pas que cela sans doute.
Elle sentit la main de son époux prendre la sienne. La jeune femme la serra, sans vraiment s'en rendre compte d'ailleurs. En cet instant elle n'était que compassion et les émotions affluaient en elle. Andar semblait prendre conscience de sa présence sans pour autant cesser d'accorder du crédit à ses illusions. Mais c'était peut-être ce qui leur donnait une certaine véracité : le fait d'avoir un encrage dans le réel.

Comment pouvaient-ils lui en vouloir ? Ils étaient morts et ce n'était pas de la faute de son époux. Alys le voyait comme un héros contrairement à ce qu'il en disait.
La jeune femme sentit les lèvres de son époux sur sa main. Elle fut subjuguée par ses paroles et ne sut quoi répondre à cette démonstration de fidélité. Ils étaient mariés certes, mais depuis peu. Et pour la première fois, elle se sentit coupable de ne rien éprouver pour lui rien plus que du respect. Mais elle n'y pouvait rien, elle avait promis de n'aimer qu'un seul homme.

Alys s'agenouilla pour lui faire face. Elle serra un peu plus fort sa main, comme pour s'excuser de cet amour qu'elle ne ressentait pas pour lui. Mais en cet instant, elle aurait tout donné pour pouvoir lui prouver qu'il ne représentait pas rien non plus. Et la jeune femme n'arrivait pas à mettre les mots sur ce qu'elle voulait lui dire... et pourtant elle ne manquait que rarement d'éloquence.

"Je ne vous déteste pas non plus Andar, au contraire, je vous apprécie et vous estime beaucoup. Et j'aimerais pouvoir ressentir autre chose que ceci pour vous, car vous méritez une épouse aimante, loyale, fidèle et respectueuse. A défaut de vous aimer je pourrai au moins être le reste. Votre rôle d'époux est peut-être de me protéger, mais le mien et de vous soutenir quoiqu'il advienne !"

Elle avait soutenu son regard et ses paroles étaient sincères... elle n'avait pas voulu lui mentir concernant ses sentiments et le reste aussi d'ailleurs.

"Et vous êtes un héros ! Vous avez sauvé des innocents ! N'est-ce pas en cela que réside le devoir des chevaliers ? Et de plus vous acceptez de me défendre face à eux" qui étaient irréels d'ailleurs, mais elle avait bien compris qu'il n'était pas prêt à entendre cette vérité là. "Moi, une quasi inconnue, ceci parce que je suis votre épouse. Vous êtes un homme d'honneur et bien loin d'être un lâche !"

Alys sentait bien que ses paroles n'auraient pas l'effet escompté, qu'il garderait cette rancœur qu'elle tentait peut-être en vain de faire disparaître.

"Ces hommes que vous voyez là... ne peuvent pas vous en vouloir. Si vous avez survécu au sac de Port-Réal, c'est sans doute parce qu'il y avait une raison, cela devait être ainsi. Et vous ne devriez pas vous blâmer d'être en vie. Je ne sais pas ce que vous avez vécu et je comprendrais que vous ne voudriez pas en parlé, mais j'ai cette impression que vous avez peur que vos amis vous considèrent comme un pleutre voire peut-être même un traître, parce que vous n'avez pas partagé leur sort. Considérez le fait que vous êtes encore en vie, comme un cadeau, comme une occasion de faire perdurer leur souvenir, leur mémoire"

Ces hommes qu'il voyait était le fruit de son imagination et peut-être même d'une certaine culpabilité, d'un dégoût de lui même qu'elle ne lui connaissait pas. Alys découvrait une nouvelle facette de l'esprit de son époux et commençait à comprendre qu'il cachait un passé bien tourmenté. Mais comme elle l'avait dit, en tant qu'épouse elle était là pour le soutenir, pour le porter même, dans les moments le plus durs. Et c'était exactement ce qu'elle était en train de faire. Elle qui avait juré de ne point laissé ce mariage la changer... mais peut-être que cet altruisme, cette compassion, exprimés dans cet élan soudain, devant son époux vulnérable, venait d'être redécouvert, extirpé des entrailles de sa personnalité où la douleur, la peine et la colère les avaient enfouis.

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Je ne savais pas alors que, tot ou tard, l'océan du temps nous rend les souvenirs que nous y avons enfouis



Alys & Andar

Il avait beau entendre de la bouche d'Alys qu'il n'était pas un lâche, il n'arrivait pas à le concevoir autrement. Andar se retrouvait totalement submergée par ses démons intérieurs, confondant la réalité et sa propre culpabilité. L'alcool avait eu pu pour effet de faire ressortir tout ce qu'il refermait secrètement dans son coeur. Jamais, il ne venait de parler de ça, d'ailleurs le seigneur parlait rarement de ses propres sentiments, mais plutôt ceux des autres. Fin observateur, il avait appris beaucoup en cette place de spectateur, mais après comme tous, il était proie à des erreurs, car chacun avait son lot de défaut. Andar, lui, ne pardonnait pas, il pouvait faire en sorte de bien se comporter envers une personne qu'il méprisait, mais jamais il n'oublierait.

Là, près de celle qu'il avait prise pour épouse, Andar ouvrit son coeur, laissant s'échapper les démons de sa cage intérieure. Plus aucune retenue, il vint lui parler de ces souvenirs de la rébellion de Robert et surtout du sac de Port-Réal, le premier instant dans sa vie où il s'était senti impuissant, obligé de vivre une situation à laquelle il ne pouvait rien. Contrairement à ses frères d'armes, l'Écuyer avait laissé guider son coeur, sauvant une famille de villageois, ne voulant pas voir leurs corps sans vie reposer auprès des autres. Les fantômes lui portaient rigueur de ce fait, ou plus clairement lui-même se punissait de cela, vu qu'Edmure Tully et les autres, ne représentaient qu'en fait, la voix de sa propre culpabilité. Finalement, alors qu'il s'inquiétait de voir les apparitions attaquées Alys pour le punir, il attrapa sa main et y déposa un baiser, lui promettant de la protéger. La réaction de son épouse fut de s'agenouiller face à lui et de serrer plus fort sa main, le ramenant encore un peu plus vers la réalité, la subjuguant par sa seule présence dans la pièce.

"Je ne vous déteste pas non plus Andar, au contraire, je vous apprécie et vous estime beaucoup. Et j'aimerais pouvoir ressentir autre chose que ceci pour vous, car vous méritez une épouse aimante, loyale, fidèle et respectueuse. A défaut de vous aimer je pourrai au moins être le reste. Votre rôle d'époux est peut-être de me protéger, mais le mien et de vous soutenir quoiqu'il advienne !"

Tout le long, leurs regards ne s'étaient pas quittés, le seigneur n'avait jamais recherché une femme aimante, car il connaissait le prix des unions entre familles Nobles. Non lui tout ce qu'il avait recherché s'était une épouse capable de gérer ses terres en son absence, puis surtout avoir un héritier. Le premier point, Alys ne faisait pas défaut, mais le deuxième restait toujours en discussion. De toute façon, il s'était totalement perdu dans ses yeux, pour réellement songer à tout ce qu'il recherchait dans une femme, mais d'un simple hochement de tête, un mouvement habituel de sa part, il lui signala qu'il avait compris.

"Et vous êtes un héros ! Vous avez sauvé des innocents ! N'est-ce pas en cela que réside le devoir des chevaliers ? Et de plus vous acceptez de me défendre face à eux. Moi, une quasi inconnue, ceci parce que je suis votre épouse. Vous êtes un homme d'honneur et bien loin d'être un lâche !"

De cela, elle n'arrivait pas à le convaincre. Une part de lui ne pouvait accepter qu'il ne fût pas un lâche, surtout en vue des nombreuses années que cela l'avait tourmenté. Devoir accepté ceci remettrait bien en cause certaine de ces décisions, même si au final, il agissait toujours de même, laissant son instinct de bon chevalier agir avant tout le reste. Andar était un homme austère, mais au moins il était facile de lui faire confiance, même derrière sa froideur.

"Ces hommes que vous voyez là... ne peuvent pas vous en vouloir. Si vous avez survécu au sac de Port-Réal, c'est sans doute parce qu'il y avait une raison, cela devait être ainsi. Et vous ne devriez pas vous blâmer d'être en vie. Je ne sais pas ce que vous avez vécu et je comprendrais que vous ne voudriez pas en parlé, mais j'ai cette impression que vous avez peur que vos amis vous considèrent comme un pleutre voire peut-être même un traître, parce que vous n'avez pas partagé leur sort. Considérez le fait que vous êtes encore en vie, comme un cadeau, comme une occasion de faire perdurer leur souvenir, leur mémoire"

Son regard se posa sur Edmure, il était toujours auprès d'eux, mais il y avait un changement qui opérait sur lui, un regard moins sévère, une lueur de compréhension qui traversait ses yeux. Oui, la parole d'Alys avait un effet sur Andar qui se répercutait sur ses apparitions. Considérer le fait d'être encore en vie comme un cadeau, était surement un poil trop exagéré pour lui, mais du moins, elle avait raison sur le fait qu'il pouvait vivre en leur mémoire. Son air réfléchi vint remplacer son air tourmenté, puis pour finir ses traits reflétèrent de la colère. Au final, il vint à penser à la personne qu'il détestait le plus au monde. D'une voix plus sévère, il annonça :

- Tout le monde veut oublier cette époque, ou pire RhaegarTargaryen lui refait l'histoire de son point de vue, son père et Robert étant les grands responsables. Lui, se présente comme le grand innocent qui à tous voulus nous sauver alors que tout ce qu'il a fait, c'est provoquer cette fournaise. L'élément déclencheur, c'est lui, au lieu de chercher à avoir une femme pas disponible, il aurait mieux fait de s'occuper de la sienne. Même aujourd'hui, il a préféré aller se reproduire avec sa bâtarde au lieu de soutenir les siens. Alors s'il pense que de m'avoir épargné lors de mon procès, me ferait le respecter, il se trompe largement. Edmureétait qu'un enfant qui a suivi son père, qu'un enfant qui a fini par mourir alors qu'il était mon frère.

En prononçant sa dernière phrase d'un ton plus calme, Edmure et les autres apparitions vinrent à disparaitre de la pièce. Andar était encore sous l'effet de l'alcool, mais il reprenait de plus en plus pied avec la réalité. Rien de mieux que de s'imposer la vision de l'ancien Roi pour y parvenir, il n'était jamais plus lucide que quand il venait à penser aux actions de Rhaegar. Soufflant un grand coup, même si la plupart savaient ce qu'il ressentait vis-à-vis des Targaryen, il ne venait jamais à l'exprimer de cette façon, ou alors sous des allures plus diplomatiques.

- Vous savez, je m'étais promis de ne jamais me battre aux côtés des Targaryens, mais j'ai rompu celle-ci lors du mariage d'Elbert en sauvant la fille de Rhaegar. Je ne regrette pas ma décision, seulement le fait d'avoir trahi la mémoire de mes frères d'armes.

Il avouait qu'il s'en voulait d'avoir trahi sa promesse faite lorsqu'il avait découvert le sort des Tully, alors qu'il était déjà en route vers la Roche-aux-runes. Son regard devint plus compatissant et il vint à caresser la main de sa femme avec son pouce tout en lui demandant :

- Vous vous êtes déjà fait une promesse à vous-même qui se retrouve à être une lutte contre les événements qui vous touche ?

Andar ne connaissait que très peu sa femme, elle lui avait dit qu'elle lui respectait et le soutiendrait, mais cela allait dans les deux sens.



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Les confidences du passé

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Andar & Alys

Ces mots pouvaient-ils avoir un effet sur son époux ? Alys semblait en avoir l'espoir. Il était en proie à une détresse immense et elle ne pouvait le laisser dans cet état. Essayer de le convaincre qu'il n'était pas un lâche, qu'il n'était pas responsable de la mort de ses amis, qu'il était quelqu'un de bien : tout ceci n'était pas chose aisée. La jeune femme ne savait s'il croyait en ses paroles. Andar semblait pris dans cette spirale infernale que provoquait l'alcool et c'était ce qui l'enchaînait à ses souvenirs douloureux. Le vin faisait resurgir des sentiments refoulés, cachés dans son cœur.

Si jamais l'alcool prenait le dessus sur les mots qu'elle prononçait pour apaiser son époux, Alys serait désarmée, démunie, sans rien pour ramener son époux à la réalité. Pour lui faire comprendre qu'il n'avait pas à se sentir aussi misérable. Il ne l'était pas ! Ou tout du moins, elle n'avait jamais pensé cela de lui. Elle ne le connaissait certes pas encore beaucoup, mais ce qu'il avait fait transparaître de sa personnalité, les choix qu'il avait pu faire devant elle, tout ceci lui laissait des indices de son caractère d'homme d'honneur et courageux. Oui elle en était certaine, il n'était pas un lâche. Pas le moins du monde.

Il lui ouvrait son cœur et ce qu'elle y percevait était beau, bien loin de ce qu'il semblait penser de lui même. Le vin semblait le plonger dans un abîme d'où il était difficile de le tirer. Alys ne savait pas si elle aurait la force de le faire. Mais au moins, elle essayait.

Les visions de son époux n'avaient pas l'air de s'estomper, il fixait toujours un point de son imagination devant lui, semblant poser ses yeux sur ses anciens compagnons, ou plutôt subissant leurs regards qu'il imaginait accusateurs.

Si la jeune femme avait l'impression d'avoir convaincu Andar de son amitié à son égard, elle n'était pas certaine de sa crédulité concernant les déclarations qu'elle avait faites par la suite. Pourtant, Alys était sincère. Elle n'était pas hypocrite, elle n'avait jamais aimé les faux semblants. Ils allaient devoir se supporter jusqu'à la mort, alors autant jouer la carte de la vérité dès le début. Et puis elle détestait jouer un rôle et elle préférait dire les choses comme elles étaient. Aussi elle avait cru en ses paroles.

En revanche, elle n'avait pu se résoudre à le laisser se faire manipuler par ses visions. Et la jeune femme avait tenté de le convaincre qu'il pensait à tort. Il ne pouvait se blâmer d'être encore en vie. Cela n'était pas de son fait et s'il était encore de ce monde, ce ne devait pas être par hasard. Alys ne connaissait rien aux desseins des Dieux, mais elle était prête à parier qu'ils ne faisaient rien sans une bonne raison.

Le regard d'Andar changea. L'inquiétude semblait le quitter signe qu'Alys avait peut-être réussi à le rassurer. Mais cela elle ne pouvait pas vraiment le savoir. Lui seul pouvait observer ce changement et lui seul avait son regard posé sur ses compagnons disparus. La jeune femme attendit donc patiemment, le laissant réfléchir à ce qu'elle venait de lui dire, observant les pensées défiler dans ses yeux. Puis les traits de son visage changèrent, traduisant sa colère. Et la jeune femme comprit ce qui attisait cette fureur.

Alys n'avait jamais détesté Rhaegar Targaryen, elle ne l'appréciait pas non plus. Pour dire la vérité, elle s'en fichait. Jusqu'ici elle n'avait été obnubilée que par son petit monde à elle. Le reste n'avait aucune importance tant que cela ne modifiait pas son petit confort. Mais à présent que la jeune femme était mariée, elle commençait à voir les autres et la politique autrement. L'ambition commençait à se faire un chemin parmi les traits de son caractère. Et la volonté de se faire une place devenait plus urgente. Pour assouvir sa vengeance mais pas seulement. Son nouveau statut de Lady Royce ne lui déplaisait pas et elle y prenait goût. La position de son époux en tant que Main la rendait fière, plus qu'elle ne voulait l'admettre

Elle n'avait donc pas eu d'avis véritable sur le rôle de Rhaegar dans ce conflit qui appartenait au passé. Mais la jeune femme comprenait parfaitement le ressenti de son époux. Elle partageait en revanche son avis sur le sort d'Edmure. Un fils n'avait pas à payer les erreurs de son père. Sinon Westeros manquerait cruellement de population. Mais hélas, ils étaient beaucoup à ne pas éprouver de pitié pour les enfants entraînés dans des conflits qui les dépassaient le plus souvent.

La dernière remarque d'Andar était pleine de lucidité, son esprit s'éloignait certainement des vapeurs d'alcool qui brouillaient son discernement.  

« Le monde est fait d'injustices qu'on ne peut combattre. » Répondit Alys le regard désolé. « Mais elles ne sont pas de votre fait. Vous n'êtes pas responsable de la mort d'Edmure, si quelqu'un doit s'en sentir coupable, c'est Rhaegar. »

Non il ne devait pas se sentir responsable de cela. La jeune femme tenait à le lui faire savoir, même si elle ne réussissait pas totalement à le convaincre.

Il avait exprimé son dédain pour les Targaryen, il était rare qu'il se laisse aller de la sorte. C'était la première fois qu'Alys entendait cette histoire, de la bouche de son époux, pour la première fois. Il se confiait comme si la jeune femme avait été la personne la plus apte à écouter ses tourments. C'était peut-être un signe que leur union ne fonctionnait pas si mal que cela.


- Vous savez, je m'étais promis de ne jamais me battre aux côtés des Targaryens, mais j'ai rompu celle-ci lors du mariage d'Elbert en sauvant la fille de Rhaegar. Je ne regrette pas ma décision, seulement le fait d'avoir trahi la mémoire de mes frères d'armes.

S'il savait qu'elle ressentait la même chose, évidemment pas pour les mêmes raisons. Ce sentiment d'avoir failli à sa parole, d'avoir trahi un proche, elle le connaissait parfaitement bien. Et c'était d'ailleurs ce qui avait tout d'abord freiné leurs fiançailles, une promesse qu'elle s'était juré de tenir et qui avait fini par voler en éclats.

« Je comprends. Il y a des promesses qu'on ne peut pas tenir, malheureusement nous ne pouvons pas prévoir qu'elles seront brisées, lorsque nous les faisons. »

- Vous vous êtes déjà fait une promesse à vous-même qui se retrouve à être une lutte contre les événements qui vous touche ?

Elle serra les dents. Cette question touchait un point sensible et la jeune femme regrettait de n'avoir pas une bouteille dans laquelle noyer cette douleur qui ne partait jamais vraiment. Le souvenir de son seul amour ne la quitterait jamais vraiment, peut-être parce qu'il s'était terminé de façon tragique. En aurait-il autrement s'ils avaient eu à se quitter en bons amis ? S'il n'avait pas disparu ? Elle ne le saurait jamais. Il y avait tout un tas de détails dont elle n'aurait jamais connaissance.

Alys lui devait une réponse et ne venait-il pas de se livrer à elle, quasiment à nu ? Que risquait-elle ?

« Oui, c'est une promesse, un serment que j'ai fait sur un cadavre, ou presque, que je n'ai pu tenir. La vie en a décidé autrement. Mais je ne peux m'empêcher de me sentir coupable. »

Alys savait qu'elle en avait déjà trop dit. Qu'elle devait lui en dire plus, qu'elle ne pouvait le laisser avec cette seule explication. Mais, en parler, signifiait avouer qu'elle aimait un autre homme, qui certes n'était plus, mais tout de même. Andar pouvait mal le prendre. Pourtant alors qu'elle plongeait ses yeux dans le regard profond de son époux, la jeune femme eut l'impression de s'immerger dans un océan calme, rassurant. Oui quelque chose lui disait qu'elle ne risquait rien à se confier. Elle avait confiance... pour la première fois depuis longtemps.

«J'ai aimé un homme, bien avant nos fiançailles. C'était notre garçon d'écurie. Nous avions l'intention de prendre la fuite si mon père refusait notre union. » Elle eut un petit rire amer. « Nous étions de jeunes adolescents, insouciants des dangers qui menaçaient notre idylle. Il s'est écoulé plusieurs années sans qu'un seul obstacle vienne entraver notre relation. Et puis je ne sais pas comment, mon frère a découvert mon amour pour ce « simple petit garçon d'écurie ». Il s'en est débarrassé, je ne sais comment et je ne le saurais jamais. Mon frère l'a très certainement assassiné, ou forcé à prendre le noir. »

Alys marqua une pause, les yeux dans le vide, songeant au beau visage de son amour. Elle ne saurait jamais ce qu'il serait advenu d'eux si rien n'avait été découvert. Ils seraient très certainement heureux. Loin des conflits.

« J'ai juré de refuser tous les prétendants que mon père me présenterait.» reprit-elle «Je souhaitais lui rester à jamais fidèle. Mais... mon père ne m'a présenté aucun prétendant, il n'a pas eu besoin, nos fiançailles avaient déjà été arrangées. Mon frère avait réussi à faire accélérer les événements. La suite vous la connaissez. »

Elle soupira. A présent c'était trop tard pour se morfondre, mais Alys ne pouvait empêcher de ressentir une immense culpabilité. Elle avait trahi l'une des personnes qui avait le plus compté. Mais il ne fallait pas qu'Andar se méprenne, la jeune femme ne lui en voulait pas.

« Vous comprenez Andar, je n'ai absolument rien contre vous. Notre mariage ne tombait pas au bon moment... mais comme n'importe quelle autre noce. Avec vous ou un autre j'aurais eu la même réaction. Mais je suis heureuse d'avoir un époux à qui je peux confier ces choses là, et qui, j'espère, se sent libre d'en faire de même »

Elle se sentait un peu mieux. Libérée un peu d'un poids. Même si elle avait toujours cette impression d'avoir commis une ultime trahison.

Bon sang, voilà qu'elle avait envie d'accompagner son époux dans l'ivresse. Mais l'un d'eux devait rester sobre, néanmoins un petit verre ne lui ferait certainement pas de mal.





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Les confidences du passé

Je ne savais pas alors que, tot ou tard, l'océan du temps nous rend les souvenirs que nous y avons enfouis



Alys & Andar

Le passé restait ancré dans son esprit, le pire comme le meilleur et ce soir-là, l'alcool en avait fait ressortir le pire. À jamais, il resterait marqué par ce qui s'était passé lors du Sac de Port-réal ainsi que les répercussions sur la famille Tully. Une part de lui avait disparu avec eux. Enfant, Andar était plus espiègle, plus souriant, mais chaque événement de la vie permet d'évoluer et d'un certain sens le jeune Royce qui avait quitté Roche-aux-runes pour devenir écuyer chez les Tully n'était jamais revenu.

Les paroles d'Alys le ramenaient de plus en plus à la réalité, même si elle n'arrivait pas à lui faire arrêter de penser qu'il était un lâche, il vint à laisser partir les fantômes qui l'entouraient pour ne plus que voir la présence de son épouse. Il était étonnant qu'elle l'épaule ainsi, surtout en vue de leur mariage, mais au final, leur union marchait bien, tant qu'elle se tenait à son rôle d'épouse, dans le sens qu'elle gérait bien les terres des Royce en son absence, il laissait Alys agir à sa guise. Toujours plongé dans son regard, il vint à évoquer la promesse qu'il s'était faite et il constata que la réponse de sa femme était pleine de sagesse. Celle-ci le soutenait réellement et il voulut en faire de même, lui posant une question fort personnelle, une sorte de question qu'il n'aurait jamais posée en étant sobre.

« Oui, c'est une promesse, un serment que j'ai fait sur un cadavre, ou presque, que je n'ai pu tenir. La vie en a décidé autrement. Mais je ne peux m'empêcher de me sentir coupable. »

Andar restait sans bouger, prêt à l'écouter. Sa nature calme semblait reprendre le dessus, elle était devenu l'élément sur lequel se concentrer, là auprès d'elle, il s'oubliait lui-même. Il semblait que son épouse puisse le comprendre à propos des promesses impossibles à tenir, encore une fois, cela prouvait à tels points, ils ne se connaissaient pas, un mariage de deux inconnus qui apprenaient à se connaître.

«J'ai aimé un homme, bien avant nos fiançailles. C'était notre garçon d'écurie. Nous avions l'intention de prendre la fuite si mon père refusait notre union. Nous étions de jeunes adolescents, insouciants des dangers qui menaçaient notre idylle. Il s'est écoulé plusieurs années sans qu'un seul obstacle vienne entraver notre relation. Et puis je ne sais pas comment, mon frère a découvert mon amour pour ce « simple petit garçon d'écurie ». Il s'en est débarrassé, je ne sais comment et je ne le saurais jamais. Mon frère l'a très certainement assassiné, ou forcé à prendre le noir. J'ai juré de refuser tous les prétendants que mon père me présenterait. Je souhaitais lui rester à jamais fidèle. Mais... mon père ne m'a présenté aucun prétendant, il n'a pas eu besoin, nos fiançailles avaient déjà été arrangées. Mon frère avait réussi à faire accélérer les événements. La suite vous la connaissez »

Dans le fond, il comprenait sa promesse, l'amour représentait l'un des plus doux sentiments que l'univers est créé. Beaucoup s'y perdaient, beaucoup s'y oubliaient. Alys et lui, se ressemblait bien plus qu'il avait pu croire, elle s'était pour l'amour d'un homme, lui pour l'amour d'une famille de substitution, rien n'empêchait que les promesses furent vaines, car malgré ce qu'ils avaient souhaité, ils avaient dû faire avec ce qui se présentait à eux. En tout cas, à présent, il comprenait mieux la froideur de leur rencontre, il la comprenait mieux elle. Loyal à ses sentiments, il ne pourrait jamais lui en vouloir pour ça, de plus, qu'elle avait passé au final, l'honneur de sa famille avant cette promesse signe d'une grande intelligence.

« Vous comprenez Andar, je n'ai absolument rien contre vous. Notre mariage ne tombait pas au bon moment... mais comme n'importe quelle autre noce. Avec vous ou un autre j'aurais eu la même réaction. Mais je suis heureuse d'avoir un époux à qui je peux confier ces choses là, et qui, j'espère, se sent libre d'en faire de même »

Au final, il prenait bien la nouvelle, tout le monde avait un passé et puis, il avait l'impression d'être plus proche d'Alys à présent. Ils s'étaient confiés l'un à l'autre et cela ne pouvait que les rapprocher. Après, il fallait l'avouer qu'il aurait surement eu plus de mal avec cette annonce si le garçon d'écurie se trouvait toujours dans le coin, mais par le fait de son frère, il était loin ou même mort. Andar n'aurait jamais agi ainsi contre son propre sang, même s'il ne se serait pas retrouvé en accord avec cette histoire d'amour.

- Je suis sincèrement désolée pour cet homme, il ne méritait surement pas ce sort et vous non plus. Naître noble à bien des avantages, mais il n'y a jamais des avantages sans sacrifice malheureusement. Sachez que je ne vous en porterais jamais rigueur, cet amour à fait de vous la femme que vous êtes aujourd'hui et je n'aurai pas pu souhaiter de meilleure épouse. Le principal est que j'ai votre respect et votre confiance.

Il se montrait sincère envers elle, jamais, il n'avait recherché son amour, c'était une grande chance si un mariage arrangé débouchait sur ce genre de sentiment, mais pour lui, tant qu'ils pouvaient se faire confiance, tout fonctionnerait très bien. 

- Nous sommes unis l'un à l'autre, vos secrets seront les miens et mes secrets seront les vôtres... Vous êtes une Royce à présent et les Royce se souviennent.

Il prononçait cette dernière parole pour bien signifier qu'à présent étant sa femme, il se tiendrait toujours à ses côtés, mais que surtout rien ne devait être oublié. Lui prenant sa deuxième main, il ajouta :

- Si vous le souhaitez, je pourrai me renseigner pour savoir si ce garçon d'écurie a rejoint le Mur. Je suis votre époux, je ne peux surement pas concevoir que vous le revoyez, mais je comprends que vous puissiez avoir besoin de savoir ce qui lui est arrivé.


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