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Les confidences du passé Feat Alys
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Les confidences du passé
Je ne savais pas alors que, tot ou tard, l'océan du temps nous rend les souvenirs que nous y avons enfouis
Alys & Andar
Des chandelles éclairant la pièce, une bouteille vide renversée sur le sol, un homme le regard perdu dans le vide, se trouvant submerger par l'influence de l'alcool ingurgitée, la réalité se trouvant très loin de son être. L'oubli avait été son but et malheureusement, cette fois-ci les démons du passé n'avaient voulu le laisser s'échapper, ils le cernaient, prêts à venir le tourmenter. Andar Royce, le seigneur décrit comme austère et froid, cachait simplement au fond de lui le fait de ne s'est jamais remis de la rébellion du Robert Baratheon. Une cause juste contre un Roi fou, mais après des mois de guerres, il ne semblait que le sang n'appelait que le sang, ce n'était qu'un écuyer de la famille Tully, à ses yeux, vu le nombre d'années qui les avait servies, ils étaient sa famille et leur dernière décision avait provoqué leur chute. Encore aujourd'hui, Andar s'en voulait d'être encore en vie, alors que tant avait péri, condamné à mort par Rhaegar Targaryen. Ce pardon royal l'avait pesé tout le long de sa vie, le seigneur de Roche-aux runes s'était faite une promesse, en l'honneur de ceux qui avaient combattu à ses côtés et qui n'étaient plus de ce monde, de ne jamais combattre auprès de la famille qui les avait fait disparaître. Une promesse réduite à néant lorsqu'il avait sauvé la princesse Rhaenys et surtout aider à lutter contre les hommes des montagnes lors du mariage de son cousin. Un fait que les âmes maudites des morts semblaient lui rappeler par leur présence dans la même pièce que lui. Bien sûr, ce n'était qu'une hallucination due à l'alcool dans son sang, mais l'état d'Andar le poussait à croire que tout était réel.
Par chance, la main du Roi se trouvait dans son château, évitant de boire lorsqu'ils se retrouvaient entourés de tous, sa fonction exigeait qu'il garde l'esprit clair, mais pour le coup, Andar avait simplement voulu oublier. Ce jour-même, un jeune garçon était venu le trouver alors qu'il descendait de son cheval face à sa demeure. L'enfant était tout émerveillé devant son armure et lui avait annoncé qu'il voulait devenir chevalier tout comme lui et combattre pour le peuple. Il eut l'impression de voir son propre reflet à son âge, Andar avait tellement idéalisé les principes de la chevalerie, tout comme ce petit. Son regard s'était porté brièvement vers son épouse, puis il s'était abaissé vers le jeune garçon pour lui dire que c'était un beau rêve et que s'il s'en donnait la force, il pourrait y parvenir, mais il ajouta aussi que des fois, des rêves ne devaient rester que des rêves. Andar n'était pas le style d'homme à donner de faux espoirs, surtout à un enfant de basse naissance que devrait se battre dix fois plus qu'un enfant noble pour obtenir ce titre. Le monde était fait ainsi, les riches gouvernaient et ce n'était pas prêt de changer. Se relevant, l'enfant lui avait finalement demandé s'il pouvait lui raconter ses années d'écuyer. Là, une lueur étrange apparut dans son regard, la main ne parlait jamais de cela, c'était son histoire et il estimait qu'elle n'appartenait à lui seul. Refusant de lui raconter, il prit la direction des grandes portes du château pour mettre de plus de distance possible entre lui et celui qui voulait lui faire remémorer son passé. Malheureusement, le mal avait été fait et les souvenirs vinrent narguer l'esprit d'Andar tout le reste de la journée. Se montrant très distant, il décida de rester dans son bureau avec pour simple compagnie, le vin.
Voici, ce qui l'avait conduit à être dans cet état à l'heure actuelle, une simple question d'un enfant trop curieux. Emmenant une bouteille à sa bouche pour boire une nouvelle gorgée de vin, il essayait d'ignorer les apparitions autour de lui, jusqu'au moment où ce fut Edmure, son frère d'armes, qui apparut. Reculant sa chaise, envahie par la panique, s'étant levé, il essayait de tenir sur ses deux jambes, mais ne pouvait que tituber. Ils l'accusaient tous de les avoir trahis, de les avoir oubliés, mais c'était faux, Andar avait simplement survécu et finalement, l'image du sac de Port-Réal s'imposa à son esprit. Lui, encore si jeune, étant incapable du moindre mouvement, incapable de pouvoir abattre son épée sur une famille de Port-réal, il avait même pris la décision de les mettre à l'abri dans toute cette panique. Était-ce sa trahison ? Celle d'avoir choisi de sauver des vies ennemies au lieu de combattre . Mais ce n'était pas des ennemis, ce n'était qu'un peuple désarmé. Finalement, pour les faire disparaître, il lança sa bouteille remplie de vin sur eux, mais celle-ci s'éclata contre le mur. Quand il vit qu'ils étaient encore là, il se mit à crier :
- ALLEZ-VOUS EN...JE NE POUVAIS PAS LES TUER ILS ETAIENT INNOCENTS... INNOCENTS.
Andar n'entendit pas la porte derrière lui s'ouvrir, non, il regardait toujours vers l'endroit où les traces de vin recouvraient le mur. Pourquoi ne voulaient-ils pas le laisser tranquille ? Puis finalement, tout en balayant un grand coup ses affaires sur son bureau, il cria de nouveau :
- ON DOIT PAS ALLER A PORT-REAL !
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Les confidences du passé
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Andar & Alys
La vie dans son nouveau logis n'était pas aussi terrible qu'elle avait pu le penser. Si les premiers jours elle avait été perdue, paniquée et de fort méchante humeur, ne digérant toujours pas ce mariage qui lui avait été imposé, aujourd'hui la jeune femme se sentait mieux. Elle connaissait à présent l'endroit, avait appris à reconnaître les serviteurs et gens du château. Mieux encore, il lui arrivait parfois de sourire ! Chose qui aurait relevé du miracle il y avait quelques semaines de cela.
Bien entendu, le goût amer de ces noces non souhaitées ne quittait pas ses papilles, mais était beaucoup moins présent qu'avant. De temps en temps il lui arrivait même de l'oublier. Là, en pleine balade à cheval, découvrant chaque jours de nouveaux endroits à visiter. Quant à sa relation avec son époux... ne se portait pas trop mal. Pour dire vrai, il avait été plus occupé que prévu par sa fonction de main, aussi Alys ne l'avait pas vu aussi souvent qu'elle l'avait pensé. Andar Royce avait été très courtois envers elle et lui avait laissé une grande liberté de mouvement. Il semblait avoir confiance en elle et elle appréciait cela, elle lui en était même reconnaissante. Des hommes de sa vie, il avait été le premier à la considérer comme une femme indépendante et non comme une petite fille à qui l'on doit donner des ordres. Cela la changeait quelque peu de son père et surtout de son frère, qu'elle ne voyait plus. Finalement ce mariage avait des bons côtés. Et Alys commençait à développer un certain respect pour son époux, même si elle éprouvait parfois une certaine rancœur à se voir mariée à un homme qu'elle n'aimait pas.
Les serviteurs étaient également habitués à sa présence et à ses envies. Alys était quelque peu exigeante et capricieuse, quoique ces derniers mois, son caractère avait un peu évolué de ce côté là. Le fait que son époux ne la prenne plus pour une enfant, contrairement aux gens de sa propre famille, lui avait permis de quelque peu abandonné son côté capricieux. Ce mariage arrangé lui avait également fait comprendre qu'elle n'obtiendrait pas toujours ce qu'elle souhaitait. Bref Alys se montrait donc plus aimable avec les serviteurs de son époux que ceux qu'elle avait eu à Goëville, ne souhaitant pas non plus faire mauvaise impression.
Aussi lorsque l'un deux frappa à la porte de ses appartements elle l'invita à entrer sans soupirer.
"Un problème ?" lui demanda t-elle alors qu'il attendait que sa maîtresse l'autorise à s'exprimer.
Celui-ci parut gêné. Mais répondit néanmoins, en se tordant les mains sous le signe de l'embarras.
"Je crains que Lord Royce n'honorera le dîner de sa présence ce soir Milady."
Alys haussa les sourcils étonnée. Andar était-il donc reparti pour accomplir son devoir de Main ? Pourtant il lui avait semblé qu'il dînerait avec elle le soir même. Il le lui avait annoncé plus tôt. Ceci dit, cela ne la dérangeait guère, au contraire, ils n'étaient encore que des inconnus et avaient que peu de choses à se dire. Leurs repas était remplis de silence pesants voire gênants et étaient souvent fort ennuyeux... du moins pour elle.
"Personne n'ose aller le déranger... il est enfermé dans son bureau et... enfin vous pouvez aller voir par vous même" Fit le Serviteur.
Cette fois la curiosité d'Alys fut piquée. Il lui semblait que le valet n'osait dire ce qu'il se passait chez son maître. Avait-il honte ? Peur des représailles ? Alys ne lui en demanda pas plus, sentant que le faire parler provoquerait chez lui une certaine panique. Elle le congédia en lui promettant d'aller trouver son époux rapidement.
Elle se dirigea donc vers le bureau d'Andar Royce. Les Serviteurs n'avaient pas souhaité le déranger pour aller dîner, elle se demandait bien pourquoi. Alys n'avait pas peur de son époux. Avait-il expressément demandé à ce qu'on le laisse seul ? Si c'était le cas, elle n'était pas au courant et se permettrait d'entrer, juste pour satisfaire sa curiosité et également pour faire disparaître son inquiétude. Parce que oui, elle s'inquiétait. Si on s'était permis de venir lui parler de ceci, c'était que c'était peut-être urgent... grave.
La jeune femme arrivait dans le couloir qui amenait à la porte du bureau de son époux. Elle entendit alors un bruit de verre brisé provenir de la pièce. Elle se figea... que se passait-il donc ? Andar se battait-il ? Un assassin ? Elle s'approcha de la porte non sans ressentir une certaine appréhension. Un hurlement suivit et sa main s'arrêta sur la poignet. Cette voix était celle de son époux... Ses paroles étaient confuses, ou tout du moins le semblaient-elles. Alys poussa donc doucement la porte, pour regarder tout d'abord ce qu'il se passait dans la pièce.
Son époux était seul. Après qui avait-il donc hurlé ? La jeune femme trouva bien vite l'explication au mystère en voyant la bouteille éclatée contre le mûr et la lumière se fit dans son esprit. Il était ivre. Elle voulut faire un pas en arrière en le voyant ainsi. Lui, qui ne perdait que rarement son calme, elle l'avait toujours vu être maître de ses émotions. C'était la première fois qu'Alys Royce observait son époux sous l'emprise de l'alcool. Et apparemment il délirait, semblait en tous les cas confus et peu avenant pour une conversation civilisée.
Elle sursauta alors qu'il balaya toutes les affaires de son bureau, dans un accès de rage sans doute. Alys se dit qu'il valait peut-être mieux qu'elle sorte. Mais, sa curiosité était frappée... pourquoi parlait-il de Port Réal. De plus sa conscience lui soufflait de ne pas le laisser seul en proie à de telles émotions. Andar Royce semblait être aux prises avec des pensées douloureuses, sans doute le fait de l'alcool, et il n'était pas bon de le laisser dans cet état. Alors elle entra et referma la porte derrière elle. Puis elle s'approcha doucement mais d'un pas décidé. La jeune femme posa alors la main sur l'épaule de son mari, ne sachant pas très bien si elle allait être repoussée ou non.
« Andar » Murmura t-elle. « Personne ne parle d'aller à Port Réal... vous êtes chez vous. »
Elle se surprenait elle même de tenter de le raisonner. Peut-être n'était-ce pas une si bonne idée après tout, Andar était confus et se croyait certainement loin de chez lui en ce moment même. Aussi prit elle une chaise derrière eux et le fit asseoir pour lui permettre de se calmer plus rapidement. De plus s'il lui tombait dessus, ivre comme il l'était, elle n'était pas certaine de pouvoir être capable de supporter seule le poids de l'homme.
« Là, ne bougez pas, vous êtes ivre et je ne voudrais pas vous voir vous blesser. »
Alys l'observa alors, pensant aux paroles qu'il avait prononcées, en parler l'aiderait peut-être à se décharger de cette tristesse qui l'accablait, certainement à cause de l'alcool. D'ailleurs le fait de le voir saoul, l'étonnait grandement, il devait y avoir une raison à cette soudaine ivresse. Andar ne lui semblait pas être un buveur, preuve à l'appui jamais elle ne l'avait vu boire autant. Elle jeta un coup d’œil à la bouteille brisée contre le mûr en face d'eux... le vin dégoulinait encore, répandant un odeur sucrée et acide dans la pièce.
«Il n'y a personne d'autre que moi ici » lui dit-elle en le voyant fixer le vide, comme s'il voyait une présence qu'elle ne pouvait déceler. « Contre qui était dirigée votre colère ? »
Alys voulait le rassurer, lui dire qu'il n'y avait aucune raison à cette détresse. Elle voyait bien que son époux imaginait des choses sous l'effet de l'alcool. Des choses qu'il préférait sans doute oublier. La jeune femme se demandait bien ce qui avait pu le mettre dans un tel état... en dehors de la boisson.
« Et qu'est ce qui vous a poussé à vous plonger dans l'ivresse ? » Ajouta t-elle, aussi inquiète que curieuse.
La situation était fort gênante, la jeune femme n'osait quitter la pièce et le laisser ainsi seul en proie à des démons et elle se surprenait elle même à avoir de la compassion pour un homme qu'elle connaissait finalement encore peu. Elle qui était assez égoïste habituellement.
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Je ne savais pas alors que, tot ou tard, l'océan du temps nous rend les souvenirs que nous y avons enfouis
Alys & Andar
Le coeur lourd de reproche, la colère nichée dans son esprit, Andar Royce n'était pas homme à dévoilé ses sentiments. Gardant toujours un calme olympien, maitrisant au mot après ses paroles et surtout ne laissant jamais échapper ses pensées les plus profondes, hormis quand il l'avait décidé. Un moyen de survivre comme un autre. Les yeux de la main du régent du royaume du Nord avaient vu les horreurs qui pouvaient provoquer un avis trop personnel et il avait appris des erreurs des autres. L'observation était une bonne leçon de la vie et surtout pour Andar la clef de sa réussite, bien plus que son talent pour l'épée. Mais comme toute personne, le seigneur de Roches-aux-runes avait une face cachée, des blessures impossibles à cicatriser tellement elle était profonde, mais des blessures avec laquelle il avait appris à vivre, hormis pour quelques occasions ou il avait besoin de tout oublier et rien de mieux que l'ivresse pour le faire. Malheureusement, ce soir-là, cela n'eut pas l'effet escompté, les démons du passé le pourchassaient et il ne pouvait laisser que ses sentiments revenir à la surface et ses blessures éclatées au grand jour.
Le plus douloureux fut de voir l'apparition du jeune Edmure, son frère de coeur avait toujours les traits d'un jeune homme, comme la dernière qui l'avait vu. Sa vie lui avait été fauchée alors qu'il n'avait pas atteint l'âge d'un homme mûr. En contre-partie, le temps avait eu de l'effet sur Andar, n'étant plus le jeune écuyer de treize ans, surement aurait-il été plus vieux, il aurait agi autrement lors de sacs de Port-réal, mais les sept avaient décidé que les choses seraient ainsi. Ne supportant plus les reproches et surtout sa propre culpabilité, il lança une bouteille sur les fantômes, pensant les faire disparaître, mais ceci ne les avait pas fait partir. Sa colère ne pouvait plus être retenue, ses haussements voix se répercutèrent dans la pièce, tandis qu'il poussa tous les objets de son bureau. Il était tellement absorbé par les effets des hallucinations causés par l'alcool et ses regrets, Andar n'avait pas entendu sa porte s'ouvrir, ni même senti la présence de son épouse avant que celle-ci pose une main sur son épaule. Pris d'un sursaut, pensant qu'Edmure était le propriétaire de la main, il se retourna et eut du mal à reconnaitre les traits du visage d'Alys, ce fut grâce à sa voix qu'il comprit une parcelle de réalité entourée de ses hallucinations.
« Andar. Personne ne parle d'aller à Port Réal... vous êtes chez vous. »
Ses yeux embrumés par les effets de l'alcool et par un voile de tristesse, se plongèrent dans ceux de son épouse, une femme qui connaissait si peu et pourtant était lié à sa vie. Là, près d'elle, il arriva à oublier les fantômes autour de lui quelques instants. La surprise de la trouver ici dans un tel moment de tourmente eut l'effet de le rendre immédiatement plus calme, ou était-ce sa façon de s'occuper de lui ? Il avait écouté ses mots avec un certain réconfort. Il était chez lui et non dans le cauchemar qu'est Port-Réal. Ses yeux la suivaient, tandis qu'elle l'installait sur une chaise. Une de ses mains alla toucher ses boucles brunes, parmi tous ceux qui l'entouraient, elle semblait être la seule de son côté.
« Là, ne bougez pas, vous êtes ivre et je ne voudrais pas vous voir vous blesser. »
Il ne perçut que des fragments de cette dernière phrase, absorbé de nouveau par le visage des fantômes. Par une moindre lueur de compassion, il était l'ennemi dans cette pièce, le traitre. Pourtant, lui tout ce qu'il souhaitait, c'était de ne jamais les avoir quittés et de faire honneur en leur mémoire, mais il avait surement échoué dans cette oeuvre.
«Il n'y a personne d'autre que moi ici. Contre qui était dirigée votre colère ? »
Il ne pouvait pas douter de la présence de ses frères d'armes, il les voyait, il était présent près du couple, les entouraient, les menaçant du regard. La détresse ne le quittait pas, l'alcool étant encore trop présent dans son organisme. La panique pouvait se lire facilement sur son visage, regardant Alys, il lui murmura :
- Ils m'en veulent et ils ont raison, je suis un lâche.
Un terme sévère contre lui qui voulait dire beaucoup pour une personne de sa nature. La paix de l'âme lui était inaccessible tant que cette idée de trahison envers ses anciens compagnons lui restait à l'esprit. Andar était sa propre destruction, se faisant du mal à lui-même en ne se pardonnant pas une action dont au final, il n'était que peu responsable.
« Et qu'est ce qui vous a poussé à vous plonger dans l'ivresse ? »
Plonger dans l'ivresse ?! Comme beaucoup d'hommes dans cet état, il ne croyait pas l'être, pensant être maître de son esprit, alors qu'il n'était que sous l'influence de ce nectar. Depuis qu'il avait immergé de son état de choc, alors qu'il se trouvait déjà loin de Port-Réal et de ses cellules, Andar avait intériorisé tous ses souvenirs de cette époque, mais quand c'était trop difficile à gérer, l'alcool se retrouvait à être son seul salut. Le reste du temps, il évitait de trop boire, sachant très bien dans quel état cela pouvait le mettre. Se mordant légèrement les lèvres, son coeur fit des grands boum dans sa poitrine et il laissa quelques larmes s'échappèrent de la prison qu'étaient ses yeux.
- Le petit avec son idée de devenir chevalier. Qu'aurais-je dû lui dire ? Que mes années d'écuyer se sont finies dans un cachot de Port-réal, n'ayant qu'obscurité et plaintes des autres détenus pour compagnie.
La famille Royce se souvenait, c'était leur devise, eux n'avaient pas oublié qu'Andar s'était retrouvée enfermée un long moment dans les cachots de la capitale, mais les autres familles semblaient avoir oublié ce détail. Andar n'était alors qu'un écuyer de peu d'importance comparée à la fin de la rébellion de Robert et le retour au calme. L'apparition d'Edmure s'approcha de lui, posant une main sur son épaule, comme pour le pousser à parler. Levant la tête vers lui, il annonça :
- Edmure, tu te souviens de notre dernière discussion, j'étais encore fier de notre cause, pensant bien agir. tu m'as souri et dis qu'on deviendrait des héros de guerres. DES HEROS...tant de vie perdue, le peuple était innocent et incapable de nous faire face...J'aurai dû combattre, comme pour les autres batailles, j'avais un devoir envers ta famille, mais j'étais tétanisé face à l'horreur. Vous avez avancé, me laissant entourer de tous les cadavres.
Des fragments de souvenir douloureux, il avait combattu lors de toutes les batailles auprès de Tully, se montrant triomphant et impertinent. Andar s'était crue imbattable, pensant que rien ne pouvait l'atteindre, mais rien ne l'avait préparé au sac de Port-Réal. Là, dans cette ville, il avait réalisé les horreurs d'une guerre, surtout quand les adversaires n'étaient que des gens du peuple désarmés. Parler, il ne réalisait pas a quel point cela pouvait faire du bien, de laisser s'échapper ses mots de sa bouche et surtout les partager. Attrapant la main d'Alys, il se concentra rien que sur elle.
- Ils m'en veulent car au lieu de me servir de mon épée, j'ai mis à l'abri une famille, je n'ai pas pu les tuer. Tout ce que je voulais c'était que tout s'arrête et ça s'est arrêté, mais Rhaegar Targaryen les a condamnés à mort et m'a laissé en vie. J'aurais dû partager leur sort. Déposant un baiser sur la main d'Alys. Ils ne vous feront aucun mal, je les empêcherais, même si vous ne m'aimer pas, mon devoir d'époux est de vous protéger.
Là, dans son état d'ébriété, proie à ses démons, il ne laissa pas simplement apparaitre sa vulnérabilité par rapport à son vécu, mais aussi que d'une certaine façon, Andar Royce était prêt à défendre son épouse même contre ses frères d'armes, certes irréel, mais qui avait de l'importance pour lui.
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Andar & Alys
Alys n'avait jamais été douée pour les effusions de tendresse. Le plus souvent cela la mettait mal à l'aise et elle ne savait comment se comporter. C'était également le cas lorsqu'il lui fallait réconforter les gens. La jeune femme n'était pas quelqu'un de tactile loin de là et elle évitait souvent les discussions qui se terminaient par les confidences et pleurs de ses amis, qui la mettaient dans une situation fort gênante et embarrassante, elle souhaitait alors disparaître comme par magie.
C'est pour quoi elle se sentait presque de trop dans cette pièce avec son époux, qui semblait avoir besoin de parler et également de dessaouler certainement. Pourtant Andar lui avait semblé être la dernière personne à avoir besoin de réconfort parmi son entourage, c'était aussi ce qui la déstabilisait. D'autant plus qu'elle ne le connaissait pas assez pour comprendre ce qui le tourmentait et ainsi pouvoir mettre un terme à ses lamentations et souffrances.
Aussi, Alys ne sut pas quoi dire lorsque son époux se qualifia de lâche. Elle ne comprenait pas ce qui le poussait à penser cela. Et qui lui en voulait ? Il hallucinait et la jeune femme ne savait pas comment lui faire entendre raison. Mais peut-être était-ce impossible ? Peut-être lui fallait-il simplement l'écouter... avait-il seulement parlé de tout ceci à quiconque ? Sans aucun doute ce qui le rongeait à présent était une vision qu'il devait souvent voir, une illusion qui était l'illustration d'un remord bien réel certainement.
"Vous n'êtes pas un lâche ! Vous êtes un chevalier ! Et bien loin de la couardise."
Que pouvait-elle dire ou faire de plus ? Il ne croirait certainement pas ses paroles... mais tant qu'elle ne savait pas ce qui lui faisait penser une telle chose, la jeune femme ne pouvait pas être à même de le consoler. Mais elle pouvait écouter ses confidences et faire en sorte qu'elles ne soient pas vaines.
- Le petit avec son idée de devenir chevalier. Qu'aurais-je dû lui dire ? Que mes années d'écuyer se sont finies dans un cachot de Port-réal, n'ayant qu'obscurité et plaintes des autres détenus pour compagnie.
Quel petit ? Alys fronça les sourcils, mais secoua la tête ! Cela n'avait pas vraiment d'importance. Non, ce qui importait était ce que son époux pensait, ressentait en cet instant. Que s'était-il donc passé à Port Réal ? Alys savait bien entendu qu'Andar avait participé à cette révolte, mais jamais ils n'en avaient parlé... et pour tout dire la jeune femme n'avait posé aucune question. Les larmes coulaient le long des joues de son époux, rien ne semblait pouvoir les retenir, était-ce à cause de l'alcool ou bien des souvenirs qu'il semblait revivre ? En tous les cas Alys eut un pincement au coeur, c'était la première fois qu'elle le voyait dans cet état et elle ne savait que dire et que faire.
Ce qu'il avait semblé vivre à Port Réal revenait certainement le hanter et lorsqu'elle l'entendait parler de sa détention, la jeune femme ne pouvait s'empêcher de frissonner, étant seulement capable d'imaginer ce que cela pouvait être et encore.
"Il n'y a sûrement pas eu que ces années là à retenir... c'est fini à présent, vous n'êtes plus à Port Réal, essayez de vous affranchir du passé Andar."
Bien qu'elle ne savait pas quels secrets, quelles tragédies constituaient ce passé, Alys pouvait essayer de le ramener dans l'instant présent. Hélas ce serait peut-être en vain.
Elle l'écoutait alors qu'il semblait s'adresser à une illusion. Pour la jeune femme, il fixait le mur, mais, lui devait y voir un compagnon, un ami. Edmure ? S'agissait-il de Tully ? Très probablement, mais elle se refusa d'interrompre son époux pour le lui demander.
Alys comprenait. Elle saisissait à présent pourquoi Andar s'était qualifié de lâche. Il racontait la scène avec tant de regrets et de tristesse dans le regard. La jeune femme se sentait envahie par la compassion et pouvait presque ressentir le désespoir de son époux. Elle ne savait pas ce que c'était que la guerre. Oh elle en avait eu un aperçu lors du siège de Goëville, mais elle n'avait pas eu à tuer pour survivre. Et encore, ce que semblait dire Andar, c'était qu'il avait eu à massacrer des innocents, de simples civils...
Et c'était pour cela qu'il se qualifiait lui même de lâche ?! C'était insensé ! Alys ne comprenait pas... il avait sauvé des vies certainement et pourtant ce souvenir, ces remords semblaient le hanter. Mais il n'y avait pas que cela sans doute.
Elle sentit la main de son époux prendre la sienne. La jeune femme la serra, sans vraiment s'en rendre compte d'ailleurs. En cet instant elle n'était que compassion et les émotions affluaient en elle. Andar semblait prendre conscience de sa présence sans pour autant cesser d'accorder du crédit à ses illusions. Mais c'était peut-être ce qui leur donnait une certaine véracité : le fait d'avoir un encrage dans le réel.
Comment pouvaient-ils lui en vouloir ? Ils étaient morts et ce n'était pas de la faute de son époux. Alys le voyait comme un héros contrairement à ce qu'il en disait.
La jeune femme sentit les lèvres de son époux sur sa main. Elle fut subjuguée par ses paroles et ne sut quoi répondre à cette démonstration de fidélité. Ils étaient mariés certes, mais depuis peu. Et pour la première fois, elle se sentit coupable de ne rien éprouver pour lui rien plus que du respect. Mais elle n'y pouvait rien, elle avait promis de n'aimer qu'un seul homme.
Alys s'agenouilla pour lui faire face. Elle serra un peu plus fort sa main, comme pour s'excuser de cet amour qu'elle ne ressentait pas pour lui. Mais en cet instant, elle aurait tout donné pour pouvoir lui prouver qu'il ne représentait pas rien non plus. Et la jeune femme n'arrivait pas à mettre les mots sur ce qu'elle voulait lui dire... et pourtant elle ne manquait que rarement d'éloquence.
"Je ne vous déteste pas non plus Andar, au contraire, je vous apprécie et vous estime beaucoup. Et j'aimerais pouvoir ressentir autre chose que ceci pour vous, car vous méritez une épouse aimante, loyale, fidèle et respectueuse. A défaut de vous aimer je pourrai au moins être le reste. Votre rôle d'époux est peut-être de me protéger, mais le mien et de vous soutenir quoiqu'il advienne !"
Elle avait soutenu son regard et ses paroles étaient sincères... elle n'avait pas voulu lui mentir concernant ses sentiments et le reste aussi d'ailleurs.
"Et vous êtes un héros ! Vous avez sauvé des innocents ! N'est-ce pas en cela que réside le devoir des chevaliers ? Et de plus vous acceptez de me défendre face à eux" qui étaient irréels d'ailleurs, mais elle avait bien compris qu'il n'était pas prêt à entendre cette vérité là. "Moi, une quasi inconnue, ceci parce que je suis votre épouse. Vous êtes un homme d'honneur et bien loin d'être un lâche !"
Alys sentait bien que ses paroles n'auraient pas l'effet escompté, qu'il garderait cette rancœur qu'elle tentait peut-être en vain de faire disparaître.
"Ces hommes que vous voyez là... ne peuvent pas vous en vouloir. Si vous avez survécu au sac de Port-Réal, c'est sans doute parce qu'il y avait une raison, cela devait être ainsi. Et vous ne devriez pas vous blâmer d'être en vie. Je ne sais pas ce que vous avez vécu et je comprendrais que vous ne voudriez pas en parlé, mais j'ai cette impression que vous avez peur que vos amis vous considèrent comme un pleutre voire peut-être même un traître, parce que vous n'avez pas partagé leur sort. Considérez le fait que vous êtes encore en vie, comme un cadeau, comme une occasion de faire perdurer leur souvenir, leur mémoire"
Ces hommes qu'il voyait était le fruit de son imagination et peut-être même d'une certaine culpabilité, d'un dégoût de lui même qu'elle ne lui connaissait pas. Alys découvrait une nouvelle facette de l'esprit de son époux et commençait à comprendre qu'il cachait un passé bien tourmenté. Mais comme elle l'avait dit, en tant qu'épouse elle était là pour le soutenir, pour le porter même, dans les moments le plus durs. Et c'était exactement ce qu'elle était en train de faire. Elle qui avait juré de ne point laissé ce mariage la changer... mais peut-être que cet altruisme, cette compassion, exprimés dans cet élan soudain, devant son époux vulnérable, venait d'être redécouvert, extirpé des entrailles de sa personnalité où la douleur, la peine et la colère les avaient enfouis.
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