[FB] Before we're old and gray (Aladore)

Before we're old and gray

@Aladore Costayne & Margaery Tyrell

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Elle gravit les marches de pierres blanches aussi vite que ses jambes le lui permettaient, encore tremblante de sa rencontre secrète avec le prince, dans l'obscurité des jardins. La chaleur du château éloigna la brise fraiche de ce début de soirée tandis que la musique battait son plein dans la salle de réception de Hautjardin. Le mariage avait été fastueux et Margaery se surprit à songer que le sien le serait encore plus. Ce n'était pas la première union d'un fils de Mace Tyrell et si le suzerain n'était pas là pour voir son benjamin épouser la fille de Lord Tywin, elle se souvenait de l'émotion sur le visage rond de son père lorsque Garlan avait posé le manteau vert et or sur les épaules de Leonette Fossovoie. Sans nul doute auraient-ils eut le droit à cette petite larme, discrète mais présente, face à un mariage d'une telle importance. Margaery ignorait pourquoi c'était Loras qu'on avait choisit pour épouser Lady Cersei: elle aurait eut plus d'atome crochu avec Willos plutôt qu'avec son autre frère dont les préférences étaient connus de tous les Tyrell présent ce jour. Loras n'avait pas manqué de l'enlacer fort avant que la cérémonie devant le Septon ne le force à des obligations conjugales qu'il se révulsait d'accomplir. Margaery connaissait son aîné comme s'ils partageaient un même esprit: cette union ne serait jamais heureuse si Cersei attendait de son époux le regard d'un amant et l'attention d'un soupirant. Mais elle savait également que Loras ne pourrait qu'accomplir son devoir et souhaitait pour eux deux que la Lionne soit grosse rapidement pour abréger leurs souffrances respectives. Si l'on oubliait ce détails, les noces était magnifiques, dignes de l'union de deux des maisons les plus riches de Westeros. Et tandis que les invités se réjouissaient de la fête, une autre annonce retenait l'attention de certains, éclipsant presque la beauté qui se dégageaient du couple à l'honneur ce jour ci. Car bien que la jeune fille considérait Loras et Cersei comme mal assortis d'un point de vue personnel, on ne pouvait nier que le Chevalier des Fleurs avait un certains succès aux yeux de la gente féminine et que, malgré son âge, Lady Cersei était loin d'être flétrie.

L'annonce avait suscité une vague d'applaudissement un peu plus tôt, et les chuchotement se demandant combien d'enfants Ser Loras ferait à sa nouvelle épouse, ou si Cersei Lannister s'adoucirait au contact de Hautjardin avait laissé place à un autre type d'excitation. Comment se pouvait-il que la princesse des roses, que les rumeurs disaient prochainement promise au frère de Lord Stannis, et grand ami de Ser Loras, soit finalement offerte à l'héritier des Sept Couronnes sans que personne n'en ait vu le moindre indice ? Margaery, elle, était aux anges. L'amitié de son frère et de Ser Renly, Margaery la connaissait particulièrement bien et n'avait jamais caché son manque d'enthousiasme à l'idée de devenir Lady Baratheon. Comment son père avait-il pu songer à une union si grotesque alors même que Renly n'était qu'un second fils, jamais destiné à hériter. Si, depuis plusieurs lunes, son coeur et sa raison mourrait d'envie de se donner à Aegon Targaryen, elle savait que les fiançailles de son frère Willos et de la tante du prince, la princesse Daenerys, rendait cela impossible. Au diable, alors, Port-Réal et Accalmie, avait-elle crié à son père lorsqu'il avait déclaré la chose impossible et les discussions fort bien avancée ! Il y avait bien d'autre parti bien meilleurs que Renly Baratheon pour la seule et unique fille de la branche principale de Hautjardin. Brynden Nerbosc n'était peut être pas de son âge, mais au moins avait-il le mérite de pouvoir succéder à Lord Tytos et il n'y avait nul ricanement sur ses préférences amoureuses ! Elle avait eut beau tempêter et implorer, Mace Tyrell n'en démordait pas et bien qu'elle le vit s'agacer lorsqu'elle argumenta que même Wynafryd Manderly, ancienne promis de Willos, ferait meilleur mariage qu'elle, il avait refusé de prolonger la discussion. Quelques semaines plus tard, le seigneur de Hautjardin mourrait brutalement dans son fief, laissant sa fille sans voix, noyée dans la culpabilité qu'une de leurs dernières discussion fut si houleuse. Le regard satisfait de sa grand-mère, lors de l'annonce, laissa la jeune femme supposer que la Reine des Epines n'était pas totalement étrangère à ce changement brusque d'alliance au sein de la maison bieffoise. Si elle même avait été surprise lorsque, quelques jours auparavant, Willos lui avait annoncé en privé avoir rompu ses fiançailles avec Daenerys, Margaery comprenait aujourd'hui que cela entrait dans un dessein bien plus grand. Il avait été étrange de revoir Aegon en étant à présent sa fiancée. Elle s'était isolée dans les jardins afin de laisser ses joues rosies retrouver une couleur normale lorsque le prince l'avait rejointe. La promesse d'un avenir brillant accompagnait leur joie respective de se savoir promis l'un à l'autre alors même qu'au cours de leurs nombreux échanges de lettres, ils prenaient la mesure de cet amour impossible. Consciente que sa chaperonne n'apprécierait pas de la découvrir seule avec le prince, et ce même s'ils étaient à présent fiancés, Margaery s'était forcée à quitter la compagnie délicieuse du dragon pour retourner aux festivités, riant du stratagème proposé par l'héritier pour ne pas éveiller les soupçons. Elle l'avait donc quitté en première, admirant une dernière fois le reflet de la lune sur ses yeux d'argent, et retirant le châle qu'elle avait mis pour se protéger de la fraicheur de la nuit, se prépara à retourner dans le brouhaha général de la fête. Un serviteur lui apporta un verre de vin qu'elle accepta avecun signe de tête, cherchant Daena du regard dans l'espoir de lui raconter ce qu'il venait de se passer. Elle ne trouva pas son amie, mais distraite, elle sentit toutefois son bras cogner dans quelque chose de mou, et rattrapa son verre avant qu'il ne laisse échapper le liquide carmin sur le riche tissus d'une cape d'apparat. « Oh pardonnez moi ! » se hâta-t-elle de dire, les yeux fixé sur l'endroit où son verre avait manqué de causer un désastre. Son regard clair remonta sur le visage de sa victime. « Ser Aladore. » dit-elle comme un constat pour elle même, rougissant à l'idée qu'elle aurait pu commettre une grave bêtise.

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Ce n'était pas tant son père -paix à son âme- que son frère qui lui avait enseigné la particularité de chaque maison de Bief. La rigueur de Willos était telle que la benjamine de la fratrie s'était passionnée pour les alliances et les particularité de chaque banneret de sa famille. Ainsi, Aladore de la maison Costayne ne lui était pas inconnu. Au delà de ses visites à Hautjardin, Margaery savait que Trois-Tours abritait une maison, certes mineure, mais vaste. Lord Tommen avait eut pas moins de neuf enfants, un exploit que peu réitérait de nos jours, songea la Rose avant de se souvenir que la lignée des Hightower était, elle aussi, prolifique. « Pardonnez-moi j'étais distraite, je ne vous ai pas fais mal ? » demanda la jeune fille avec sérieux. Il était connu que le troisième fils de Lord Tommen n'était pas l'homme le plus agile des Sept Couronnes, bien au contraire. Les récits de la légendaire maladresse de Ser Aladore se contaient au crépuscule des soirées mondaines du Bief, lorsque le concerné, lui même, se riait de sa personne. Avant d'être, officiellement, introduite dans le monde, Margaery se cachait derrière un rideau ou un battant de porte pour écouter Willos et Garlan discuter d'histoire croustillantes avec les invités des Tyrell. Aussi avait-elle l'impression de connaitre Ser Aladore presque aussi bien que ses frères, alors même qu'ils ne s'étaient que peu côtoyé jusqu'à présent. « Loin de moi l'envie de vous dépouiller de votre caractéristique si particulière. » répondit-elle avec un sourire, constatant du coin de l'oeil, le retour d'Aegon Targaryen dans la salle de fête. Ses joues rosirent à la vue du prince, au souvenir de cet intermède interdit dans les jardins, et elle se força à plonger son regard de biche dans les orbes claires du chevalier bieffois. « Je voulais juste voir si la vie était plus belle de votre point de vue. » ajouta-t-elle avec un rire léger, songeant que malgré une réputation qui aurait pu lui être douloureuse à vivre, il semblait s'en porter parfaitement bien. Maladroit, mais non ridicule, la était la nuance. Car bien qu'il fut sujet aux situations cocasse, Ser Aladore demeurait un homme que ses frères semblaient estimer et, lors de leurs quelques conversations, Margaery avait pu constater la gentillesse sincère du Costayne autant que son amour pour son épouse.

Cette dernière ne se trouvait d'ailleurs pas dans l'entourage du chevalier et il lui semblait l'avoir vu en grande conversation, un peu plus tôt, avec son frère aîné. Margaery était plus habitué à Lady Melior qu'à son mari: privilège de femme sans doute. La vouivre avait également un cousin, au service de Hautjardin, mais les les voyant que peu ensemble, Margaery se demandait si leur relation n'était pas quelque peu compliquée. Elle avait admirée, enfant, la délicatesse des toilettes de Lady Melior, la finesse de ses bijoux et surtout, elle avait envié cette couleur de cheveux si flamboyante qui mettait en valeur son teint pâle de noble bieffoise. C'était un couple étrange: Melior la belle et Aladore le maladroit, mais quelque part, Margaery les trouvait bien assortis, attachants. « Appréciez vous la fête, ser ? » demanda alors la petite rose, désireuse de passer un peu de temps avec le chevalier avant de partir à la recherche de Daena. « J'ose espérer que vous m'accorderez une danse dans la soirée ? Je serai si triste de n'avoir cette occasion. » ajouta-t-elle, songeant qu'avec ses fiançailles, elle devrait se réserver à un seul homme. Mais ce soir, c'était le mariage de son frère, c'était la renaissance des Tyrell, c'était sa dernière soirée de jeune fille avant d'entrer dans le monde, si dur et sans retour en arrière, d'une future princesse.  

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Les joues rougies de la jeune fille, songeant encore à sa rencontre avec le prince dans les jardins -scène ô combien romantique pour son cœur d’adolescente- faisait ressortir l’aspect juvénile de ses traits. Margaery serait une très belle femme, elle entendait suffisamment sa bonne-maman le lui répéter pour y croire. Elle avait, des Tyrell, cette épaisse chevelure châtains bouclés et ce regard ingénu qui, entourés de très longs cils noirs, battaient au rythme régulier de ses paupières roses. De sa mère, Margaery avait hérité les traits fins des Hightower, ce port altier et cette silhouette fine qui laissait cependant apparaitre des atouts qui ne laissaient les hommes indifférents. Elle avait très tôt pris conscience du pouvoir que ses charmes pouvaient avoir sur la gente masculine et ce n’était pas ce pauvre Andrew Rowan qui nierait avoir succombé à l’appel des lèvres roses de la princesse de Hautjardin. Margaery était belle, elle le savait et surtout, elle avait appris à en user. Mais ils étaient encore peu nombreux, les hommes qui avaient essuyé les regards séducteurs de la jeune Tyrell, ou ses moues enfantines qui rappelait l’innocence virginale de la fille de Mace Tyrell. Et Aladore Costayne n’était pas l’un d’entre eux. Déjà parce qu’il n’y avait rien que le chevalier puisse lui apporter et ensuite parce qu’il était marié. Le sacrement ultime, pour la jeune fille, qui demeurait dans le cœur, une rêveuse admirant l’union magnifique, et bénie par l’amour, de Ser Aladore et Lady Melior. Cette dernière était de la même génération que Willos et les Vouyvère avait quelques liens avec Hautjardin. Suffisamment pour que Margaery ait été amené à parler régulièrement avec la rousse durant toute sa jeunesse. Loin d’être offusqué d’avoir été bousculé, il s’amusa de sa répartie la laissant secouer négativement la tête à sa remarque.  « Loin de là, je vous assure. Au contraire, j’y ai trouvé un point de vue très … Rafraichissant. » répondit-elle avec un sourire, songeant que son regard sur le prince devait avoir, à peu de choses près, des ressemblances avec celui que Ser Aladore posait sur son épouse.

Elle ne pouvait qu’approuver les dires du jeune Costayne : Olenna Tyrell n’avait pas lésiné pour rendre cette fête grandiose et faire oublier que, peu auparavant, le château était paré du noir du deuil. C’était aussi une question d’image : Mace Tyrell n’était pas que le père du marié, c’était aussi le suzerain du Bief et il importait de montrer que Hautjardin ne se complaisait dans un deuil alors même qu’un jeune et nouveau seigneur montait sur le siège seigneurial. Willos Tyrell était aux antipodes de son père : là où Mace souffrait de quelques embonpoint -la passion de la nourriture étant chose sacré dans la maison à la Rose- Willos était fin ; si Mace se plaisait à arborer son armure d’apparat sur son cheval, lui donnant sans doute l’impression de revivre ses exploits de jeune homme, Willos, infirme depuis ce malheureux tournoi qui l’obligeait à se déplacer avec une canne, misait sur son intelligence et son calme. Une page se tournait, une nouvelle ère s’ouvrait avec ce mariage digne de l’union de deux maisons suzeraines et riches. Car là aussi se trouvait toute l’importance du faste de cette soirée. « Ne le dites à personne, mais je crois que bonne-maman avait hâte de montrer à Lord Tywin qu’elle n’a pas perdu la main lorsqu’il s’agit de faire dans le grandiose ! » dit-elle en riant doucement. Il était vrai que les Lannister était la maison la plus riche de Westeros et que la Reine des Epines n’avait rien contre un peu de compétition. La fortune des Tyrell était, certes, moins imposante que celles des Lannister, mais ils ne comptaient pas ployer l’échine devant la maison natale de la mariée. « Et puis, une union avec l’Ouest, cela se fête ! J’imagine qu’elle a dû parvenir à extorquer quelques pièces à Lord Tywin. Telle que je la connais, elle aura joué sur la beauté d’une telle union. D’autant plus que Lady Cersei est très en beauté ce soir. » poursuivit-elle en regardant la dite épousée dont le visage, fier, ne semblait afficher nulles des émotions de bonheur candide qu’on attendait d’une jeune mariée. Il fallait dire que, de jeune, Cersei Lannister n’avait plus grand-chose, en comparaison de son nouvel époux qui arborait nombre d’années de moins qu’elle.

Elle pencha légèrement la tête sur le côté lorsqu’acceptant la danse, il fit cependant mention d’une condition. Entre curiosité et méfiance, Margaery avait reporté toute son attention sur le maladroit chevalier riant lorsqu’il fit mention de la première danse qu’il réservait à son épouse. « Cela est tout à votre honneur, Ser Aladore. » dit-elle en hochant la tête. « Quelle piètre dame serais-je de m’offusquer de pareille demande. » ajouta-t-elle avec une moue complice. Parcourant la foule du regard, elle retomba sur la chevelure or argenté d’Aegon Targaryen et son cœur manqua un battement. Il semblait évident qu’il serait sa première danse, maintenant que la chose était officielle. Ses orbes revinrent au bieffois. « Pour être tout à fait honnête, je crains que ma première danse ne soit également réservé à quelqu’un qui m’est aussi cher que ne l’est Lady Melior à vos yeux. » confia-t-elle en remettant, derrière son oreille, une mèche de cheveux ondulés. « Aussi, je me note de faire un échange : je confie mon cavalier aux bons soins de votre épouse, ainsi ne sera-t-elle pas esseulée lorsque je viendrai quémander ma danse. » Elle rit. Bien qu’elle n’ait le pouvoir de telle promesse, ainsi allaient les convenances à cette cour du Bief.

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Autour d'eux, la fête battait son plein. L'alcool coulait généreusement et de nombreux serviteurs tentaient d'avancer dans la masse des invités, portant de larges plateau remplis de victuailles. En se concentrant un peu, Margaery pouvait entendre le rire gras de quelques seigneur à la blague d'un fils, le ton sérieux d'un chevalier vantant ses mérites à l'oreille de la dame qu'il désirait séduire, et tout un tas de chose qu'une dame n'aurait du écouter si indiscrètement. Le tout formait un joyeux brouhaha qui prenait place sur un fond musical fait de flutes, citoles et autres psaltérions dont jouaient les musiciens grassement payé par la maison Tyrell. L'heure n'était encore aux chansons, mais s'agissant d'un mariage, Margaery ne doutait qu'ils aient droit aux traditionnelles chansons d'amour relatant l'idylle de Florent et Jonquil dans les Six Belles du Bain, ou encore la romance tragique du prince des Libellules et de sa bienaimée Jenny de Vieillespierres. Si l'alcool continuait à remplir les panses, peut être le chanteur se risquerait-il à fredonner L'Epouse du Dornien, mais la Rose en doutait: le prestige du mariage n'exigeait que le meilleur. Songeant qu'il lui faudrait, un jour, aller délivrer Loras de son épouse, Margaery appréciait la simplicité de son échange avec le Ser Costayne. Son regard descendait le long des plus de ses yeux jusque sur ses joues relevées en un franc sourire. Rien ne laissait penser que Ser Aladore pouvait feindre l'honnêteté de ses mots et de sa joie de partager si belles noces. Cela faisait du bien, ce soir, de profiter des heures et des festivités sans chercher quel était le sens caché des phrases qu'on lui adressait: il n'y avait, avec lui, point de tout cela. Ne doutant pas que sa chère bonne-maman lui intima de se détendre après un si dur labeur, Margaery s'autorisa une coupe de vin qu'elle attrapa sur un plateau auquel était raccroché une petite blonde à l'allure paniqué. Elle n'osait imagier la pression en cuisine ! Reportant son attention sur son partenaire de conversation, elle tenta de retenir le sourire à la mine emplie de réflexion qu'affichait le bieffois face à son annonce. Loras était, d'ordinaire, le seul à profiter de ses premières danses, mais dès ce soir, cela changeait et le cavalier qu'elle s'était troué était maintes fois plus désiré. « Considérons que nous avons un accord. Je vous assure que Lady Melior ne sera guère déçue de vous laissez à moi le temps d'une danses. » ajouta-t-elle, secrète, tout en s'amusant de ce secret qui n'était, pour l'heure, encore qu'à elle.

Loin des préoccupations intérieures de son hôte, Margaery prit l'un de ses bras, s'assurant de ne pas renverser de verre cette fois ci et tourna légèrement le chevalier vers la foule. Dans cet amas de coiffure sophistiqué, de tissus brodés, il lui semblait qu'Aegon resplendissait dans la simplicité, relative compte tenu de son statut princier, de son habit d'apparat. « J'ignore s'il m'est permis de vous révéler pareille nouvelle avant qu'elle ne soit annoncé par mon cher et tendre frère. » joua-t-elle, taquinant la curiosité aiguisée du chevalier sans toutefois prononcé le nom tant attendu. « Il me faudrait votre parole, Ser: pas un mot, à quiconque ! » ajouta-t-elle avec un sourire en coin. Si tout se passait selon ses désirs, la danse échangée informerait les invités d''autres réjouissances à venir. Elle s'impatientait: si une part d'elle voulait laisser à Loras son jour de gloire, bien qu'il n'eut guère le visage de l'époux enchanté par la journée, elle avait hâte de montrer son triomphe. Il y avait des mariages prisé certes: celui de Willos ou de tout autre héritier ou suzerain, il y avait des mariages bien vus, avec de nobles gens dont les riches propriétés assuraient fortune et santé à leur maison. Et il y avait LE mariage. Celui auquel toutes les demoiselles de Westeros aspirait. Car au delà des héritiers, seigneurs ou suzerains, il y avait la maison royale et s'il aurait été déjà fort convenable de se faire passer la bague au doigt par le prince Viserys, il n'y avait pas de plus beau mariage que celui qui impliquait l'héritier de la couronne. C'était précisément l'union à laquelle Margaery venait d'accéder: Aegon Targaryen, qu'on avait longtemps pensé destiné à sa soeur aînée comme il en était de coutume chez les dragons, était à présent son fiancé. L'union était d'autant plus belle qu'au delà d'un merveilleux coup de poker politique, les sentiments des deux jeunes gens étaient sincères. Si elle s'était maudite de s'être laissée aller aux sentiments, lorsqu'il semblait évident que jamais cela ne pourrait être autre chose qu'une idylle avortée, elle remerciait à présent les dieux. Non seulement son promis était d'une beauté rare, il avait de la conversation, une couronne en héritage, et, mieux que tout ce que le possible prétendant envisagé par son père, il aimait la compagnie des femmes. Ce qui n'était pas un détail aux vues de la vie qui aurait pu être la sienne si elle avait épouser Ser Renly ! « Attention Ser Aladore, je vous confie mon plus grand secret à l'heure actuelle ! » lui chuchota-t-elle à l'oreille, peu désireuse toutefois, que le bruit ne court avant l'annonce officielle que Willos ne manquerait pas de faire prochainement. « Les dieux m'ont offert la plus merveilleuse des romances ... Et il va de soi que ma première danse ne peut aller qu'à lui. ne le voyez vous pas ? » lui dit-elle en désignant l'amas d'homme discutant non loin de la table d'honneur. « Le prince Aegon. » révéla-t-elle avec un sourire victorieux et enamouraché.

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Elle aurait pu rire de la panique naissant peut à peu sur les trait de Ser Aladore. Pour sa défense, elle doutait que quiconque ici, en dehors des personnes déjà au courant, eut réagit différemment. Sans doute les choses ne seraient pas aussi surprenantes s'il s'agissait d'un seigneur bieffois. Peut être même s'était-on attendu à entendre d'heureuses nouvelles après les heures qu'elle avait passé en compagnie d'Andrew Rowan. Et quelques lunes auparavant, sans doute s'en serait-elle réjouit. Mais elle devait se rendre à l'évidence: sa grand-mère avait toujours raison. Les mots si durs que sa grand-mère avait eut envers elle, l'intimant à mettre fin à cette relation avec l'héritier de Boisdoré, s'avérait bien vrais à présent. Si elle n'en aurait dit mot à quiconque, la flamme qui avait brulé pour Ser Andrew ne s'était guère tarie. Mais le brasier que le prince Aegon avait allumé en elle… Pourrait faire passer cette flamme pour une simple étincelle. Son cœur s'affolait du regard qu'il posait sur elle, et elle avait l'intime conviction qu'ils changeaient de nuance en fonction de ce qu'il cherchait à exprimer. Elle suivit doucement les pas de Ser Aladore, s'éloignant de la plupart des invités. Elle ne dissimula guère l'amusement que cela lui procurait, cachant modestement son rire derrière un poing faussement pudique. « Allons, allons, Ser Aladore. » lui dit-elle entre deux gloussements. « Me pensez-vous aussi cruelle ? » La question demeura en suspend sous l'air mutin de la princesse des lieux. Son regard allait du chevalier à son bras, au prince de l'autre côté de la pièce, lequel devait avoir surement l'habitude d'être au centre des attentions puisqu'il ne fit pas mine de remarquer l'œillade fixe du Costayne. « N'ayez crainte, le bruit circule déjà au sein de notre petite cour. Et ce n'est qu'une question de temps avant que la chose ne soit officiellement annoncée. D'heures ou de jours… Cela dépendra de mon cher frère. » expliqua-t-elle avec fierté, levant la tête avec une moue victorieuse qui ne se séparait pas du sourire en coin qu'elle arborait depuis le début de leur conversation. Elle ignorait quand est-ce que sa grand-mère avait prévu l'annonce. Une part d'elle aurait voulu sauver Loras de l'attention qu'on lui portait mais cela aurait pu être aussi fort indélicat pour Lady Cersei et le faste des noces lui laissait supposer que les premières lueurs du jours verraient l'annonce de la nouvelle. L'occasion était trop belle pour les Tyrell, trop tentante. Nombreux étaient les invités du mariages qui ne quitteraient Hautjardin avant plusieurs jours et une telle alliance, un mariage avec le prince héritier avait de quoi imposer le respect. Margaery n'était pas sotte, elle n'était pas la première à avoir battu des cils devant Aegon Targaryen. Mais en définitive, c'était elle qui remportait le jeu du cœur et de la couronne face à toutes ses rivales, c'est-à-dire, une grande partie des femmes en âge de se marier.

Son regard, perçant, traversa la pièce, passant en revue les dames susceptibles d'avoir tenté leur chance. Mais en dehors de la Lannister ou de Daena, elle ne voyait nulle femme ayant la naissance et l'audace de se prêter au jeu. « Toutefois, si cela n'est qu'une question d'heures, je vous serai fort reconnaissant de garder cela pour vous encore quelques temps. » lui demanda-t-elle avec des yeux suppliants comme si elle lui demandait la plus grande des faveurs. « Ce n'était guère à moi de dévoiler une telle chose cependant … Je vous fais confiance, Ser Aladore. » ajouta-t-elle avec un clin d'œil et un sourire doux se voulant complice. Si le chevalier parlait, cela ne changerait pas grand chose, songea la jeune fille. Mais elle doutait que Willos soit ravi que l'entièreté du château soit au courant de la bouche d'un de ses bannerets avant qu'il ne l'ai lui même, et sur les conseils de leur grand-mère, décidé. Magaery, elle, se permettait ce délicieux écart. Elle savait que s'il était une personne à qui il parlerait en premier, ce serait son épouse et elle avait toute confiance en la discrétion de Lady Melior pour tempérer la maladresse, même vocale, de son cher et tendre. A cet instant, elle pouvait profiter. A cet instant, elle pouvait voir. Lorsque l'annonce serait faite, elle se devrait de sourire et de jouer son rôle: cette opportunité était la seule de pouvoir écouter une réaction à vif.

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Margaery savait que Willos l’aurait grondé s’il avait su qu’elle avait révélé cette information avant qu’elle ne soit officielle, mais la Rose avait confiance en ce chevalier maladroit. Sa loyauté à sa famille ne faisait aucun doute et elle appréciait de voir la réaction de quelqu’un qui n’était ni Daena, ni un membre de sa famille. Il était vrai qu’Aegon Targaryen avait bien des qualités: au delà de sa naissance royale et de l’héritage qui serait, un jour, sien, il était beau et répondait en tout point aux critère du prince charmant. Il avait fallut à la Tyrell toute sa retenue pour ne pas tomber bêtement dans ses bras et se rappeler que leurs rencontres, dans les couloirs du Donjon Rouge, devaient la mener là où elle se trouvait aujourd’hui. Combien de noble demoiselle s’étaient laissé prendre au jeu de séduction ? Combien avait succombé aux charmes du prince sans avoir, en retour, qu’un regard ou, au mieux, une amitié ? Elle voulait plus. Pour sa famille comme pour elle même. Elle avait maintes fois entendu des compliments sur sa beauté, avait été qualifiée de princesse bieffoise à bien des reprises. Mais elle voulait plus qu’une couronne de roses et d’épines et plus que des compliments offerts à la jeune fille qu’elle était. Sa grand-mère s’était assurée qu’elle ne sombrerait pas dans les flatteries en oubliant combien son temps était précieux ... Certes la beauté pouvait durer, mais la fraîcheur, elle, s’estompait avec les ans. Elle devait user de ses qualités tant que la jeunesse le lui permettait pour obtenir bien plus que de simples mots. Et en un sens, elle avait réussit. Le souvenir de la veille de son départ pour Hautjardin lui revenait sans cesse, premièrement car il y avait un goût d’interdit à s’être retrouvée seule, sans chaperon, dans une pièce avec le prince mais surtout car c’était le seul instant où elle avait pu oublier les ambitions de sa grand-mère, oublier leurs noms respectifs pour simplement apprécier la réciprocité de leurs sentiments. Car là était tout le noeud de cette histoire. Elle s’était rendue à Port-Réal avec une mission et s’était perdue en chemin, oubliant qu’au jeu de la séduction, elle n’était guère la seule à connaître les ficelles du charme.

Elle lui adressa un sourire emplit d’une éventuelle reconnaissance pour le bref silence qu’il acceptait de garder sur cette annonce. « Je vous remercie, Ser Aladore. Je suis heureuse qu’un ami de ma famille tel que vous soit parmi les premiers à l’apprendre. » dit-elle d’une voix empreinte d’innocence, dissimulant l’expression de son égo à désirer voir quelques réactions à la chose avant qu’elle ne soit officielle. Margaery faisait cependant attention, Aladore Costayne n’était pas connu pour bavasser bêtement ou trahir les secrets volontairement. Sans doute était-ce une raison, en plus de le leur collision un peu plus tôt, qui l’avait poussé à lui faire part de son annonce. « Oh très honorée bien sur ! » répondit-elle à sa question en hochant vivement la tête dans un ample mouvement de boucles brunes. « J’aime à penser que le Sept ont voulu bénir l’amour sincère que nous avons l’un pour l’autre. N’avez-vous pas, vous même, apprécié la présence de Lady Melior dès le premier jour ? » lui demanda-elle alors, usant de ses longs cils noirs pour ajouter de la candeur à son propos. L’histoire de l’amour au premier regard, gagnant envers et contre tout, d’autant plus à des rangs comme les leurs, étaient bien plus agréable à mettre en valeur que les machinations qu’elle, comme toutes les autres femmes gravitant autour d’Aegon Targaryen, avait mis en place pour s’attirer ses faveurs. Il y avait beaucoup de chance, et de savoir-faire, dans ses fiançailles, songea la Rose au souvenir de celui qui aurait pu devenir son promis si sa grand-mère n’avait pas œuvré pour qu’il en soit autrement. « J’espère que cette bénédiction se poursuivra une fois nos vœux prononcés et que nous aurons de nombreux enfants. » ajouta la jeune fille consciente que cette dernière partie serait décisive dans l’image qu’elle laisserait à la postérité. L’affection partagée, un couple éclairé, une descendance nombreuse, cela lui rappelait l’exemple du grand Roi Jaehaerys et de sa sœur épouse Alysanne. Les années de leur règne avait sans nul doute était un véritable âge d’or pour les Sept Couronnes et la reine avait tant fait pour les femmes ... Nul doute qu’après les sombres années précédant le règne du Roi Rhaegar et l’effort qu’il avait fait pour rendre sa stabilité au royaume, le règne d’Aegon ne pourrait être que lumière et gloire. Et ce serait elle qui serait à ses côtés. Son regard pétilla à cette idée.

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@Aladore Costayne & Margaery Tyrell

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Elle remercia le chevalier d'un signe de tête pour ses voeux à venir. Nul doute qu'il s'agissait des premiers d'une très longue liste mais au moins était-elle certaine de la sincérité qu'elle lisait sur le visage du bieffois. Ce ne serait pas forcément le cas de tous ceux qu'elle serait amené à croiser d'ici son mariage. Une telle union donnait immédiatement beaucoup de pouvoir la famille de la future épousée : les Tyrell jouissait d'une grande popularité auprès des classes pauvres autant qu'auprès de la noblesse mais jamais ils n'avaient été amené à offrir à la couronne, une future reine. Les deux Hightower et la Costayne qui avaient, un jour, accéder à ce titre n'en avait pas connu un destin aussi radieux que celui qui semblait guetter Margaery. La Rose comptait à ce que son mariage, et le règne de son époux, apporte gloire et faste autant à sa maison qu'au royaume, rappelant un âge d'or lointain et un couple royal tout aussi célébré qu'elle espérait le devenir. Toutefois, la jeune fille ne pouvait se départir d'une autre joie. Il n'y avait nulle comédie dans le bonheur qu'elle exprimait, dans l'admiration qu'elle avait pour son promis. Elle avait cru que son coeur ne semblerait jamais pour d'autre yeux que les orbes sombres de Ser Rowan, mais elle avait été prise à son propre jeu. Aegon Targaryen était très séduisant et, bien plus que de se réjouir de devenir la future reine de Sept Couronnes, Margaery ne pouvait nier que les battements de son coeur devenaient imprévisible lorsque les lèvres du prince dessinait un sourire qui n'était destiné qu'à elle. Ses charmes avaient opérés sur l'héritier du trônes mais dans sa tâche, elle s'était laissée prendre au jeu devenant par la même victime des retournements de situation qui s'achevait à présent sur une issue heureuse pour leur idylle.  

Son bonheur à venir sembla inspirer le chevalier à raconter sa propre histoire. Les mains reposant contre son abdomen, l'une tenant encore une coupe presque vide, Margaery écouta le récit d'un amour qui remontait à des années qu'elle n'avait connue. Possédant quelques années de moins que le couple Costayne, qui étaient plus proches en âge de Willos que d'elle même, elle imagina ce que cela avait du être, apprécia le romantisme derrière cet amour porté par le destin. Elle n'avait, en mémoire, nulle histoire aussi belle que celle que lui contait le chevalier maladroit dont les défauts s'estompait face à l'affection si pure qu'il témoignait à sa femme. Bien sur, sa propre fratrie connaissait de belles histoires et si la sienne semblait prendre un tournant heureux, elle admirait l'union de son frère Garlan et de Lady Leonette dont les échanges de regards trahissaient tout autant de tendresse que celle que Ser Aladore portait à sa douce. Dans une certaine mesure, elle songeait que Loras avait ses propres amours bien que le destin ne lui donne la main d'une personne qu'il serait incapable d'aimer de la sorte. Ses yeux, passant du chevalier à son épouse rencontrèrent la silhouette de Willos, chuchotant à l'oreille de son cadet, sans doute pour l'inviter à adopter une mine moins renfrognée. Elle espérait que lui aussi serait heureux en mariage. Car si les noces de Loras l'inquiétait, l'ambiance générale célébrait le bonheur et sa conversation avec Ser Costayne l'emplissait d'espoir quant aux mariages d'amour.  « Ne vous excusez jamais de célébrer une telle chance, Ser Aladore. »  répondit la jouvencelle avec un sourire bienveillant, la main se posant sur l'avant-bras du bieffois. « C'est une bien belle histoire que la votre et la preuve que les dieux sont miséricordieux quand ils offrent l'amour à nos coeurs malmené par la rudesse de l'existence. Vous et Lady Melior êtes des exemples que bien des demoiselles et gentilhommes aimeraient pouvoir suivre. Je prie pour qu'un jour, chacun trouve dans le mariage le bonheur que vous et moi avons d'aimer et de se savoir aimé en retour » assura la demoiselle avec un nouveau sourire. Elle connaissait bien des dames qui, à défaut d'aimer leur époux, s'habituaient à leurs présences ou satisfaisaient leur besoin d'affection en donnant naissance à de nombreux enfants. Bien sur, il y avait des unions bien malheureuses, mais Margaery n'avait souvenir, à cet instant, de connaitre mariage si peu harmonieux. « Cependant, permettez que je vous remercie encore pour vos voeux. J'espère que les prochaines années donneront raison à notre vision du monde et de l'amour ... Tout comme j'espère faire honneur à notre région en montrant que le Bief peut être bien plus que le Grenier de Westeros. » dit-elle avec un air plus sérieux. Margaery était réaliste et sa grand-mère ne cachait pas non plus ce qu'elle pensait des défaut de feu Mace Tyrell. Si la jeune fille louait le père gentil et aimant qu'il avait été, l'arrivée de Willos au pouvoir pouvait changer la vision que le reste de Westeros avait de sa famille autant que de leur région. Certes le nouveau seigneur était jeune et devait faire ses preuves, mais tout comme Lord Tywin avait sut faire oublier la faiblesse de son père, elle espérait que la nouvelle génération des roses offrirait une nouvelle gloire à Hautjardin.

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Before we're old and gray

@Aladore Costayne & Margaery Tyrell

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La réaction de Ser Aladore était au dessus de ses espérances. La nouvelle de ses fiançailles serait sans doute un sujet de conversation qiu durerait des lunes entières et Margaery en était ravie : c'était exactement ce qu'elle, et sa grand-mère, voulait. Elle serait la prochaine Reine des Sept Couronnes et si les Tyrell ne manquait pas d'argent et d'influence, elle assurerait la gloire de Hautjardin pendant encore des décennies. Elle offrit un sourire et une révérence polie au chevalier. « Merci à vous, Ser Aladore, je ne vous retiens pas davantage. » répondit-elle tandis qu'elle le sentait pressé de retrouver son épouse. « N'oubliez pas ma danse. Si ce n'est à ce mariage, alors ce sera au prochain. » ajouta-t-elle avec un clin d'oeil complice. Tout serait parfait, elle en était certaine. Bien sur, ces noces là n'auraient pas lieux avant plusieurs lunes, une année peut être, mais elle serait patiente. De la même mesure qu'il fallait du temps aux roses pour fleurir, elle profiterait de chaque instant pour préparer cet instant de gloire, ce moment où, devant les dieux, Aegon Targaryen ferait d'elle, une princesse royale et sa future reine. Leur histoire d'amour, réelle, était déjà un terreau fertile pour les histoires qui se raconteraient sur eux, et sur la naissance de celle, avec un grand H, qu'ils laisseraient aux générations futures. Un nouvel âge d'or, la fin de la malédiction des Aegon, un règne aussi apprécié et vanté que celui de Jaehaerys et de sa soeur-épouse.

Elle observa Aladore se frayer un chemin à travers les invités avec un sourire en coin avant de tourner, elle-même, les talons pour observer la liesse des invités et la mine, toujours peu enjouée de son frère. Son regard finit par trouver une tête rousse, en grande discussion avec elle ne savait quel noble. Desmera. Margaery secoua la tête, cherchant un autre visage familier. Elle finit par le trouver, ses boucles chatains retombant sur une épaule pudiquement recouverte du tissus d'une robe qui était outrageusement magnifique. Daena. Voilà la cousine qu'il lui fallait. La Tyrell se fraya un chemin jusqu'à sa cousine et posa une main sur sa taille, l'autre sur son épaule. Leurs regards se croisèrent tandis que sans un mot mais avec un sourire complice, elles se parlaient. « Je suis désolée, je peux vous emprunter ma cousine quelques instants ? » dit-elle avec un sourire innocent avant de prendre le bras de Daena sous le sien et de se retourner rapidement pour l'emmener vers un endroit moins peuplé. « Faut que je te raconte ce qu'il vient d'arriver dans les jardins, tu ne vas jamais me croire. » gloussa-t-elle à l'oreille de la Hightower, l'esprit déjà loin du Costayne qui lui avait tenu compagnie.

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