The clumsy knight & the fair maid - ft A. Costayne

# Mar 8 Déc - 21:57

The clumsy knight and the fair maid

An 303, lune 4, semaine 1

Lady Rhéa à Rubriant, sa mère encore fatiguée, Melora toujours aussi…folle. Bref, tout s'était ligué pour faire d'elle la maîtresse de maison durant ces quelques journées, intenses et un peu étranges, où s'étaient massés les vassaux de la maison Hightower. Le dos droit, le menton haut, elle était restée assise à la droite de son père, Baelor, héritier de Villevieille, de sa tour et de sa puissance. Le vieux seigneur était bien descendu saluer mais il était vite remonté auprès de tante Melara, continuer leurs recherches ou faire… Que faisaient-ils d'ailleurs là-haut ? Elle se refusait à écouter la rumeur parlant de sombres sortilèges et autres diableries.

Nul doute que les vassaux de Villevieille n'y avaient vu que la légitime rancœur de l'ancienne Main renvoyée à son port et à ses affaires pour qui semblait avoir disparu tout intérêt pour les affaires politiques des Set Couronnes. Grand-Père Leyton était vieux aussi. Ancien, voire antique selon l’avis tranché d’Elaena Hightower qui, pour son père avait fait honneur à sa famille durant ces quelques journées de discussions portées sur l’avenir du royaume. Plus belle que sa grand-mère par alliance, la dame de Villevieille – une Florent que la jeunesse avait fui - marquée, s’il en était, par le museau de sa famille et les grandes oreilles qui allaient de pair. Plus affable que sa mère, lady Rhonda – toujours la bouche un peu tordue par l’amertume – et, finalement, souriante et à propos. Tous les hommes présents connaissaient la jeune fille. Elles avaient joué avec leurs filles ou cousu avec les sœurs, avait tiré la langue à leurs héritiers ou pleuré à cause des blagues de leurs cousins. Et, mieux, elle s’était intéressée, ce qui tranchait avec l’orgueil habituel des Hightower, demandant des nouvelles de leurs familles. Ici à lord des Essaims afin de savoir si lady Alys allait et si elle avait des nouvelles d’Alla qui demeurait auprès de leur cousine Margaery ou, là, à lord Martyn si ser Quentyn s’était bien remis de sa mauvaise chute lors d’un tournoi l’année passée.

Tout cela sous le regard matois – et pas peu fier – du père qui, non content de faire parader sa cadette sous les yeux de ses voisins et vassaux, appréciait également ce qu’une touche féminine et gracieuse pouvait parfois apporter à la conversation. La façon qu’avait sa fille de se comporter en société lui rappelait Lynce au même âge. Avec plusieurs immenses qualités : elle avait la tête sur les épaules (et n’irait pas s’amouracher d’un Mormont ou, pire, d’un tenancier de bordel Lysien) et, mieux, elle savait se taire. Et elle s’était tu. Silencieuse, certes, mais attentive à chaque propos portant sur Viserys Targaryen, son dragon et les craintes que ce retour provoquait ou bien sur leur roi, Rhaegar, et les récits du coup d’éclat et de colère qui avait été le sien contre Dorne. Coup de colère à la fois mérité – ces Dorniens alors ! – mais quelque peu inquiétant, toutefois.

Ces longues journées emplies de palabres, de futurs éventuels, de prises de position se terminaient néanmoins, laissant à la jeune Elaena, quelques minutes pour souffler ou, en tous cas, être seule et réfléchir à ce qui avait été dit au cours des échanges entre sa maison et leurs vassaux. Peu de choses en vérité si ce n’étaient des conjectures sur ce que le futur pouvait comporter d’inconnus et de dangers. En entrant dans la grande salle voutée de l’antique tour, elle se sentait mieux, débarrassée de la coiffure compliquée qui la vieillissait et de la lourde robe de velours vert qu’elle avait dû porter pour les adieux avec les Mullendore. Ses pas la dirigèrent naturellement vers l’un des derniers seigneurs encore présents.

« Ser Aladore. Mon père vous prie de l’excuser, messer, il a dû descendre jusqu’au port pour s’entretenir avec le capitaine de notre flotte qui doit faire escale à Port-Cabanes sur la route de Lys. Il m’a demandé de vous dire qu’il n’en avait que pour peu de temps mais qu’il espérait pouvoir discuter de ce que vous lui aviez rapporté au sujet de Trois-Tours. En attendant, il vous faudra vous contenter de moi, » expliqua-t-elle avec un sourire beaucoup plus naturel et chaleureux que lorsque lord Mullendore l’avait longuement entretenue de son fils et héritier après une simple question sur sa santé.

Pour tout dire, elle aimait bien l’émissaire des Costayne qu’elle connaissait depuis longtemps. Certes, il était vieux mais il était d’une gentillesse rare chez leurs contemporains, prompts à toujours juger, jauger ou mépriser leur prochain. Et il avait l’air heureux, ce qu’elle trouvait agréable. Elle se doutait que tout n’était pas toujours rose à Darkdell mais, les rares fois où elle avait aperçu les maîtres du fief de la Vouivre, elle avait été frappée par la sérénité que dégageait le couple, bien différent en cela de ses parents ou de sa sœur Daena et de son mari.

« Les discussions de ces derniers jours ont parfois été bien longues. Les repas qui les ont suivies également, d’ailleurs… » ajouta-t-elle d’un air malicieux avant de reprendre : « Est-ce que vous pensez aller jusqu’à chez votre frère ou bien rentrerez-vous directement auprès de lady Melior ? D’ailleurs, je n’y ai plus pensé mais mon petit frère m’a demandé si vous pouviez dire à Bertram qu’il espère plus que tout qu’ils soient écuyers ensemble et j’ai promis que vous lui feriez la commission. »

DRACARYS

Date d'inscription : 02/09/2020

# Dim 20 Déc - 14:37

The Young Hightower – Part 1

- The First to Rise -

La vie reprenait sensiblement son cours dans tout Westeros. Dans le Bief, on ne pouvait pas dire que les soldats, chevaliers, seigneurs et autres bons hommes partis soutenir les côtes çà et là furent épuisés par l’effort de guerre. Les Marcheurs Blancs, puisque tels étaient les ennemis qui avaient envahi les terres du Nord, avaient été vaincus à Winterfell, bien loin des terres verdâtres bieffoises. Ser Aladore Costayne avait donc pu rentrer chez lui sain et sauf, sans une seule égratignure. Pour une personne aussi maladroite que lui, c’était un exploit. Il était malencontreusement tombé de son cheval dans la cour même du château de Darkdell. Mais cet épisode fut vite oublié. Il avait eu alors hâte de retrouver ses enfants et bien sûr son épouse. Mais, qui dit retour chez soi, dit retour à ses occupations et l’ordre de Villevieille ne tarda pas à atterrir sur le bureau du Costayne. Bien que marier à lady Melior Vouyvère, seigneuresse de Darkdell, Aladore demeurait toujours l’émissaire de sa famille. Il faisait par ailleurs souvent des allers et venues entre son fief natal et le fief de son épouse. Depuis son retour, il n’avait toujours pas mis les pieds à Trois Tours et il se doutait bien que son père aurait voulu un rapport de son escapade près des côtes. Aladore n’avait pas grand-chose à raconter à lord Tommen et il se garderait bien de mentionner la rencontre avec ce beau cerf blanc. Connaissant son père, celui-ci l’aurait tué, dépecé et mangé et au dîner. Pauvre bête. Si Aladore mangeait très souvent de la viande, il était hors de question pour lui qu’une créature aussi magnifique, majestueuse et extraordinaire qu’un cerf blanc finisse dans son assiette. Il y avait çà et là bien assez de bêtes sauvages pour rassasier tout le monde.

Ainsi, alors que la quatrième semaine de la troisième lune de cette année pointait le bout de son nez, ser Aladore fit de nouveau ses adieux à sa famille. Lady Melior avait fort à faire à Darkdell. Elle demeurerait donc là avec leurs enfants Bertram et les jumelles. Ce voyage serait de nouveau long dans la mesure où au retour de Villevieille, le jeune chevalier s’attarderait aux Trois-Tours. Il était temps d’aller rendre visite à lord Tommen, son père et lady Calanthe, sa mère. Il voulait également prendre des nouvelles de ses jeunes sœurs. De surcroît, après l’avoir rencontré sur la route du retour, Aladore savait que son cousin Aemon serait aux Trois-Tours un temps avant de repartir parcourir les routes, tout barde qu’il était. Il disait donc adieu à sa chère petite famille pour environ deux lunes. Telle était la fonction d’émissaire parcourant les routes, se rendant là où on lui demandait, là où on l’attendait, là où il était intéressant d’y croiser un Costayne. L’objet de cette venue à Villevieille était pour parler de l’avenir. Depuis le retour des troupes, énormément d’informations avaient circulé dans tout Westeros. La bataille de Winterfell était une victoire ouestrienne rudement menée par le roi Rhaegar et ses vassaux. Il y avait bien d’autres nouvelles moins réjouissantes cependant. Il semblerait que des dragons aient été vus à Port-Réal. Est-ce vrai ? Ces créatures volantes dont Aladore n’a entendu parler que dans les livres seraient de retour en Westeros. Il fallait le voir pour le croire. Pire encore, l’on dit – et Aladore le sut par son cousin barde – que le prince Viserys avait pris part à la bataille. Ainsi, il était revenu. Les nouvelles fusaient alors que les divers vassaux des Hightower se retrouvaient là, autour d’une même tablée.

D’autres nouvelles parvinrent jusqu’au Bief. Dorne n’avait pas souhaité participer à l’effort de guerre aux côtés du Bief. Cela rajoutait une offense en plus. Mais il semblerait que le prince régnant ait refusé de participer à la guerre qui se préparait entre Rhaegar et Viserys en ne soutenant pas le Roi Dragon. Dorne était officiellement déclarée traitre à la Couronne. En apprenant cela, Aladore en fut des plus choqués. Il ne s’attendait pas à de telles nouvelles successives. L’année 303 s’ouvrait sous de bien étranges auspices. Il serait évident que les Tyrell, et donc le Bief, se portent en soutien fidèle et loyal envers Rhaegar contre le perfide prince empoisonneur. L’avenir n’était pourtant pas gravé dans le marbre. Le retour de Viserys plairait à certains à n’en pas douter. Il y avait toujours des insatisfaits dans les divers royaumes de Westeros et ces insatisfaits se tourneraient vers ce prince qui représentait une occasion, une alternative, un autre chemin possible à emprunter.

La journée touchait à sa fin lorsque ser Aladore se retrouva seul dans la grande salle. Il admirait l’architecture de l’endroit mais également le mobilier. Ce sont des pas derrière lui qui le ramenèrent à l’instant. Cela devait être lord Baelor qui revenait. Pourtant lorsqu’il se retourne, Aladore se retrouva face à une dame qui, de toute évidence, n’était pas Baelor Hightower. Il s’agissait de la jeune Eleana qu’Aladore n’eut pas de mal à reconnaître. Elle lui présenta les excuses de son père et lui annonça qu’en attendant que celui-ci ne revienne, il devrait faire à elle. Le jeune chevalier se laissa alors à une réflexion qui lui échappa.

- Je ne perds pas au change, me direz-vous.

Il s’arrêta quelques secondes, conscient au moment de la dire, que sa phrase était quelque peu déplacée. Il se mit alors à rougir, bien gêné par cette maladresse dont il était réputé. Si sa plus grande maladresse était dans ses gestes, il lui arrivait d’être maladroit verbalement. Il reprit alors sans plus attendre.

- Pardonnez-moi, ma Dame. Loin de moi l’idée de manquer de respect à votre père.

La jeune femme venait alors de poursuivre la discussion et Aladore en profita pour tourner cette page gênante, se concentrant sur les questions de la bieffoise.

- En effet, une fois mes affaires réglées ici, je vais me rendre pour un temps aux Trois Tours dans ma famille. Cela fait un moment que je ne m’y suis rendu. Après quoi j’irai rejoindre mon épouse, lady Melior. Par ailleurs, je manque à tous mes devoirs mais je dois vous transmettre ses hommages et ses pensées pour vous et votre famille.

Aladore ne savait plus trop où se mettre. Les imprévus, ça n’était pas son fort. Les maladresses, ça le rendait presque malade. Le chevalier n’était pas un mauvais bougre, il se laissait parfois gagner par l’engouement du moment. Il connaissait bien sûr la jeune Elaena depuis un moment. En tant qu’émissaire, il a eu de nombreuses occasions de venir à Villevieille. Par ailleurs, il se faisait la remarque que la jeune fille avait bien grandi depuis sa dernière visite. Elle devenait une femme alors qu’elle venait de fêter ses quinze ans semble-t-il. Voulant masquer sa gêne, Aladore l’invita alors à le suivre. Peut-être voulait-elle s’asseoir ou bien macher quelque peu ? Il n’en savait trop rien et n’osait trop demander ou proposer.

#E6C200 : Aladore Costayne

@Elaena Hightower

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