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At last, solace | ft. Lyanna Mormont
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At last, solace
An 303, lune 3, semaine 4 & An 303, lune 4, semaine 1
Lyanna Mormont & Lyra Norroit
An 303, lune 3, semaine 4
Un blizzard mordant, soulevant des tornades blanches et brouillant la vue avait cloué la petite équipée Mormont et Norroit, à quelques kilomètres à peine de Winterfell. Prises dans la tempête, les petites tentes montées à la hâte étaient malmenées par les vents hurlants. À l’intérieur, trois ou quatre silhouettes se pressaient les unes contre les autres pour se tenir chaud. Et qui avait-il de plus rassurant que de sentir la présence réconfortante d’un autre humain au milieu de la tourmente ?
Tout le corps enroulé autour de Jonnor, calé contre sa poitrine, Lyra avait passé un bras autour des épaules de Lyanna pour l’attirer contre elle. Brandon avait fait de même, serrant les trois corps contre lui de ses bras trapus. Malgré la nature déchaînée, le bébé dormait tranquillement, imperturbable et confiant dans l’idée que sa famille veillerait - de toute façon - sur lui.
Dans le cocon aussi formé, il faisait presque tiède. Les souffles si proches ne se transformaient pas en buée. Tous se taisaient, conscients qu’ils n’avaient pas besoin d’encouragements. Ils étaient des nordiens et les caprices du temps ne les effrayaient plus depuis longtemps. Il fallait simplement savoir s’y prendre et conserver son sang-froid.
Finalement, après des heures ainsi prostrés, la météo décida de se montrer clémente. Les rafales se turent et il semblait qu’à travers les peaux, une lumière blanchâtre filtrait.
L’héritier Norroit fut le premier à décrocher l’ouverture des pans, pour découvrir que les flocons les avaient ensevelis à moitié. Les yeux à hauteur de neige, il remarqua que les autres membres du groupe faisait de même.
« Eh ben, elle nous a pas ratés celle-là ! » lança-t-il de sa voix gaillarde.
Un concert de rires et de râles d’exaspération lui répondirent. En quelques coups de coude, il se fraya un chemin et s’extirpa de leur abri. Il tendit d’abord le bras à sa femme qu’il tracta sans mal vers l’extérieur, puis fit de même pour Lyanna. Lyra était attentive et jeta rapidement un coup d’oeil aux doigts de sa soeur. Pas d’engelure ni de marques noires.
« Qu’est-ce qu’on ferait pas pour bien se faire voir des Mormont, hein ? » plaisanta-t-il alors qu’il repliait déjà les affaires.
L’archère épousseta le dos de son mari qui était couvert de neige avant de siffler pour héler les chevaux. Plus robustes que les hommes, ils avaient été laissés à l’abri d’une petite colline étroite. Ils apparurent en trottant, des paquets de neige coincés dans leur crinière.
Une fois l’équipée repartie, Winterfell apparut de nouveau à l’horizon, masse grise et robuste au milieu de l’étendue blanche. La bonne humeur du Norroit semblait s’être essoufflée et sa bouche s’était affaissée en une moue amère.
« Tout va bien ? » s’enquit la troisième ourse d’une voix d’où pointait l’inquiétude.
Brandon resta silencieux et Lyra n’eut aucun mal à deviner où le portait ses pensées. La bataille contre les Marcheurs Blancs avait été terrible et lui avait arraché son cousin… celui qu’il considérait comme son frère.
Lorsque les yeux gris de la brune se portait sur les alentours du château, elle ne voyait ni les combats, ni les morts. Elle pouvait simplement les imaginer. C’était également ici qu’avait péri son oncle et cela, elle ne parvenait pas - elle non plus - à l’oublier.
Le nordien s’ébroua.
« Aye. Je vais voir si tout va bien à l’arrière. »
Après avoir affectueusement caressé le cocon de peaux qui enveloppait son fils, accroché à la poitrine de sa mère, il fit brusquement demi-tour, envoyant valser des mottes de terre et de neige sous les sabots de son cheval.
Lyra jeta un bref regard par dessus son épaule, apercevant la chevelure de son époux disparaître vers les derniers de la file où se trouvait probablement l’Écorce.
Toujours aux aguets, l’oeil alerte de l’archère scrutait les plaines glacées, en quête d’une quelconque menace. Les quelques bosquets qui clairsemaient le paysage avaient été couchés par la force des vents. Débarrassés de leur couverture blanche, ils présentaient si bien leur épaisses épines d'un vert vif qu'on aurait pu s'imaginer que le printemps était déjà là.
Contre le flanc de son cheval battaient déjà trois lapins, dont le pelage grisâtre était maintenant congelé par le blizzard. Son carquois débordait de flèches neuves et son arc était accroché sur la croupe de Compagnon. Après des mois d’errance dans la forteresse en rondins, être au grand air, libre et alerte, était un réconfort qui allégeait le coeur de l’ourse, encore lourd des événements des dernières lunes.
Elle respirait l'air froid qui gelait sa gorge et ses poumons, elle goûtait à la bise qui lui mordait le nez et colorait ses joues. Ses jambes la démangeaient de parcourir la lande, de marcher dans cette neige fraîche pour laisser son empreinte. Elle avait l'impression de sortir d'une longue et tiède léthargie.
Un silence confortable et intime régna entre les deux ourses avant que la silhouette de Winterfell ne se fasse plus présente. Plus proche, Lyra constatait désormais avec effarement des plaies qu’avaient laissé les Marcheurs Blancs. Une tourelle était à moitié effondrée, des blocs de pierres jonchaient le sol quand bien même ils n’avaient pas encore atteint l’enceinte de la forteresse, la façade ouest étaient entièrement noircie… calcinée, presque.
La brune raffermit sa poigne sur les liens de Compagnon alors que l’atmosphère se faisait plus lourde. Elle se racla la gorge.
« Tu ne crois pas que Dacey, Jorelle et Alysane vont se sentir seules sans toi ? » demanda-t-elle à Lyanna, espérant ainsi combattre la lourdeur qui tombait sur ses épaules.
Devenir pupille de lady Catelyn Stark était un honneur qui ne pouvait être refusé. D’ailleurs, pour la dernière ourse, plus qu’un honneur, Lyra avait deviné que cela était une joie indiscutable.
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Winterfell – Part 1
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Après des jours de voyage, Winterfell leur tendait les bras. Le convoi nordien composé des Norroit et de Lyanna Mormont se rapprochaient de la capitale nordienne. Lyanna put alors constater, même cinq lunes après, les dégâts causés par la bataille contre les Marcheurs Blancs. Alysane leur en avait déjà touché quelques mots mais voir la bâtisse en vrai était différent. La jeune oursonne, sur sa jument, se laissa sombrer dans les méandres de ses pensées. Elle allait à Winterfell. Elle avait agréablement accueilli la demande de lady Catelyn de devenir sa pupille. Cela était un immense honneur et une joie incroyable. Quitter l’Île-aux-Ours n’avait finalement pas été difficile pour la plus jeune des filles de Maege. Tout lui rappelait cette-dernière justement. Sa mère était partout et même si elle avait remonté la pente, Lyanna avait encore ce creux dans son cœur, un creux qui ne serait jamais comblé. Donnant un coup de talon, elle fit avancer sa jument jusqu’au niveau de Lyra et firent alors quelques lieues ensemble alors qu’au loin se dessinait de plus en plus la demeure des Stark. Il était désormais possible de voir les dégâts sur les murailles du château. Une tour était même tombée. Plus ils avançaient vers la demeure, plus les dégâts provenant de la bataille étaient visibles. C’est alors que la jeune maman adressa quelques mots à sa jeune sœur. Lyanna gardait son regard tourné vers la demeure des Stark. Réfléchissant à ce qu’elle pouvait bien ressentir envers ce qu’elle laissait derrière elle, la petite oursonne répliqua avec une voix neutre.
- Je ne pense pas. Elles seront bien contentes d’avoir une enfant en moins à gérer.
Lyanna ne l’avouait pas mais elle était heureuse de quitter l’île, de laisser derrière elle le fantôme de sa mère. Elle allait retrouver les Stark, des alliés et amis des Mormont depuis des décennies voire des siècles maintenant. Malheureusement, elle ne pourrait pas revoir lady Sansa ou bien le jeune Bran. Ils étaient tous deux dans le Conflans désormais. Elle l’avait appris lors d’une lettre d’Arya. Pour Sansa, elle le savait déjà bien sûr puisqu’elle avait elle-même assisté au mariage de la jeune fille avec ser Hoster. Il était difficile pour Lyanna d’oublier ce tragique mariage. Quant à Bran, il était devenu écuyer de ser Lucas. Voilà un réel honneur autant pour la famille Stark que pour la famille Nerbosc. Lyanna avait également appris qu’elle ne verrait pas tout de suite la maîtresse de maison, la mère des louveteaux puisqu’elle s’était elle aussi rendue dans le Conflans pour être auprès de Sansa qui arrivait en fin de grossesse. Ainsi, Lyanna se retrouverait donc seule avec Arya. Ce n’était pas un mal. Le seigneur des lieux était bien sûr présent ainsi que le benjamin de la fratrie, le tout jeune Rickon. Elle pensait donc à ce que serait sa vie à Winterfell en tant que pupille de lady Catelyn mais également en tant que compagnon de jeu d’Arya. Cela permettait aux deux jeunes filles de se retrouver, de partager de nouveau des moments ensemble. Lyanna en était ravie d’avance. Elle tourna alors la tête vers sa grande sœur, tout sourire, et parler de nouveau.
- Elles sont trois après tout, sans compter leurs enfants qui les occuperont bien assez comme ça. Dis-moi, Lyra, ne te sentiras-tu pas seule loin de nous quand vous repartirez auprès des Norroit ?
Un petit sourire malicieux se dessina sur le visage de Lyanna qui se concentra de nouveau sur la vision de Winterfell qui s’offrait à elle.
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At last, solace
An 303, lune 3, semaine 4 & An 303, lune 4, semaine 1
Lyanna Mormont & Lyra Norroit
An 303, lune 3, semaine 4
L’Îles aux Ours comptait cinq soeurs. Et elles appartenaient à l’écume grise des plages, à la terre gelée du sol et aux arbres gigantesques des forêts. Leurs ombres, quand elles ne s’étalaient pas près de la chaleureuse cheminée de la forteresse de rondins, parcouraient les bois et se promenaient dans les rares villages clairsement le paysage désolé, mais aimé. Tous les connaissaient et elles connaissaient tout le monde.
Aujourd’hui, pourtant, deux d’entre elles laissaient leur foyer derrière elles. Bien sûr, pour Lyra, le départ avait été promis dès que ses doigts s’étaient entrelacés à ceux de Brandon devant le barral des Mormont. Mais les Ancien Dieux étaient joueurs. À ce jour, elle n’avait pas encore vu le fief de la famille de son époux. Pas une seule fois en plusieurs lunes de mariage. À la place, elle avait séjourné dans le Conflans pour assister aux épousailles de lady Sansa et du jeune Nerbosc - une fête tâchée de sang -, puis elle s’en était allée à Winterfell où elle avait appris le décès de sa mère, avant de rentrer sur l’Île aux Ours, enceinte jusqu’aux yeux et plus fatiguée qu’une mère louve à la fin de l’automne.
Alors, elle n’avait pas l’impression d’avoir quitté son île natale. Pas vraiment. Et voilà qu’elle retournait à Winterfell en compagnie de sa cadette. Et qu’elle n’en partirait pas avant d’avoir assisté et goûté à la justice que l’on réservait à Ramsay Bolton. Vraiment, le mystère du fief des Norroit ne serrait pas lever dans les prochaines semaines.
Quant à Lyanna, ce départ n’avait beau pas être définitif, il s’agissait tout de même d’une absence. Et les Dieux seuls savaient quelle fille les Stark rendraient aux Mormont. Lyra n’imaginait pas qu’elle puisse changer - elle était trop têtue pour cela -, mais elle se voilait la face. Au fond d’elle, elle craignait que sa petite soeur grandisse. Elle qui l’avait tant couvée et protégée… Mais cette expérience la métamorphoserait. Et se faire à l’idée était plus compliqué qu’elle ne l’aurait cru.
« Tu n’es plus une enfant, » sourit-elle en débarrassant la crinière de Compagnon de la neige qui s’y était accumulée.
Elle l’avait remarqué lors de leur discussion après la naissance de Jonnor, cette nouvelle habitude qu’avait Lyanna de se qualifier d’enfant. Elle qui, déjà petite fille, jouait aux adultes et démontrait étonnamment la force de caractère et l’obstination des femmes d’âge mûr… Elle qui détestait qu’on lui fasse des leçons et qui refusait que l’on s’occupe d’elle… Lyra se rappelait avec une certaine nostalgie et un peu de malice de ses yeux noirs et courroucés lorsqu’elle avait osé la prendre sur ses genoux alors qu’elle avait sept ans.
Les poneys trapus, sentant l’odeur exquise du repos qui émanait des murs de la forteresse, avaient inconsciemment accéléré le pas. Toute la colonne s’ébranla d’un même mouvement. Les cavaliers, fatigués eux aussi, les laissèrent avancer à leur rythme.
Lyra jeta un coup d’oeil par-dessus son épaule, dans l’espoir d’apercevoir la tignasse de Brandon. Malheureusement, elle se heurta au flot oscillant des hommes Norroit et Mormont qui la séparait de lui. Contre elle, Jonnor dormait encore profondément, lové comme une petite loutre contre sa poitrine. « Vraiment, » songea-t-elle affectueusement. « Il dort plus qu’une marmotte qui hiberne. » Le mestre des Mormont lui avait dit que ce tempérament était l’apanage des enfants sages. Et Lyra, en bonne mère, en était aussi fière que s’il lui avait annoncé qu’il serait une terreur. Peu importait ce qu’elle apprenait de lui, elle en était toujours ravie.
La remarque gentille, mais espiègle de Lyanna, laissa Lyra un peu triste. Sa gorge se noua et elle cacha l’expression de son visage en le plongeant dans le cocon de fourrures de son fils pour déposer un baiser sur son crâne.
« Oh si, bien sûr… » sourit-elle en relevant la tête. « Vous allez toutes beaucoup me manquer. »
Elle n’avait jamais été éloignée de ses soeurs, de son île, bien longtemps… Alors, la perspective de les laisser indéfiniment l’inquiétait. De les voir rarement, de venir sur ses terres comme une invitée… Tout allait changer. Et comme pour Lyanna, elle ne parvenait pas à s’habituer à l’idée. Elle le savait, elle était trop sentimentale. Trop émotive. Après tout, c’était elle qui avait forgé son futur en acceptant la demande de Brandon. Et elle savait qu’elle avait fait le bon choix. Mais cela ne l’empêchait pas de se questionner, lorsque le soleil disparaissait et que la nuit se faisait propices aux angoisses.
« Peut-être autant que mes moutons, » rajouta-t-elle sur le ton de la plaisanterie pour essayer de diluer son malaise.
Son chien, ayant entendu son nom, apparu de nulle part, oreilles et langue battant au vent. Il jappa joyeusement dans les pattes de Compagnon qui ne se laissa pas déstabiliser.
« Non, non, non, toi, tu viens avec moi ! » rit-elle en se penchant sur sa selle. Ses doigts grattèrent sa tête brune.
Il gigotait sous sa paume. À ses aboiements se mêlèrent bientôt la voix d’un éclaireur qui revint au petit trot.
« Nous arrivons ! » annonça-t-il. « Encore quelques minutes et Winterfell nous ouvrira ses bras ! »
Un soupir de soulagement parcourut l’assemblée. Même Lyra, pourtant ravie de sentir le grand air sur ses joues rosies par le front, était plutôt contente d’arriver.
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Winterfell – Part 2
- Here We Stand ! -
La famille Mormont avait connu bien des remous avant la naissance de Lyanna. Dirigée par des hommes, l’Île-aux-Ours s’était vu reprendre par une femme après maintes péripéties. Entre un frère partie au Mur et un cousin exilé en Essos, lady Maege Mormont était devenue la nouvelle seigneuresse de l’île et cheffe de famille des Mormont. Elle n’avait par ailleurs engendré que des filles changeant complètement la vision des gens quant aux Mormont. Cinq filles avaient vu le jour sur l’île. Dacey. Alysane. Jorelle. Lyra. Lyanna. Elles n’étaient pas toutes du même père. Certaines ne savaient d’ailleurs pas qui était le leur, à l’instar de la dernière oursonne qui, au plus profond d’elle-même, cherchait désespérément à savoir. Jamais les filles Mormont ne s’étaient quittées et pourtant vint ce jour où il le fallut. Lyra avait décidé de s’unir avec un fils Norroit, l’héritier de la maison. Lyanna, quant à elle, avait été choisie pour être pupille de lady Catelyn Stark. L’année 303 marquait un renouveau en Westeros et les choses changeaient alors que la vie reprenait doucement son cours. Les cinq filles Mormont allaient être séparées. Trois sur l’Île-aux-Ours, une à Winterfell et une chez les Norroit. Il était évident qu’elles manqueraient à chacune et qu’elles n’hésiteraient pas à correspondre entre elles. Mais le fait de s’en rendre compte, de voir que cela devenait une réalité, Lyanna semblait triste soudainement à cette idée. Elle ne le montra bien évidemment pas à Lyra. Hors de question. De plus, un homme venait d’annoncer que Winterfell n’était plus très loin et qu’ils étaient bientôt arrivés. Tant mieux. Lyanna n’en pouvait plus de ce voyage éprouvant et épuisant. Elle n’avait qu’une hâte, c’était d’arriver au château et de découvrir les appartements que les Stark lui auraient préparé. Elle avait hâte de retrouver Arya, de se présenter à lady Catelyn, de côtoyer la famille Suzeraine qui avait toujours été proche et amie avec les Mormont et ce, depuis des siècles.
Lyanna n’était plus une enfant. Lyra lui avait dit. Lyra l’avait reconnu et pour cause, la jeune oursonne avait fêté ses treize ans juste avant son départ pour Winterfell. Cela avait été l’occasion d’une célébration quelques jours avant son départ. Parmi les quelques cadeaux qu’elle reçut, il y en avait un qu’elle allait chérir tout autant qu’elle chérissait sa dague. Il s’agissait d’un livre qu’elle avait déjà vu dans les appartements de mestre Ormund. Cet ouvrage appartenait à lady Maege qui l’avait hérité de sa mère et de sa mère avant elle. Loin des leçons sérieuses qu’Ormund lui apprenait, de l’histoire de Westeros à la devise des familles du Nord et des familles suzeraines, cet ouvrage racontait des histoires. Lyanna avait déjà hâte de le parcourir, chose qu’elle n’avait pu faire entre la réception de ce cadeau et son arrivée prochaine à Winterfell. Sortant de ses pensées nostalgiques, Lyanna reporta son regard sur sa sœur. Elle portait le jeune Jonnor qui semblait dormir et à leurs pieds, son chien, qui pensait qu’elle l’avait appelé, tout excité. Elles avancèrent de plus belle, suivant le reste du convoi, Lyanna jetant de temps à autre un regard derrière elle. L’Île-aux-Ours allait lui manquer, c’était certain mais elle savait également qu’à Winterfell, elle serait bien. Aux côtés d’Arya, elle ne pouvait qu’être bien de toute évidence. Elle avait également hâte de débuter les leçons de lady Catelyn ou bien de poursuivre avec mestre Luwin ce qu’elle avait commencé à faire avec mestre Ormund. Lyanna espérait ainsi que sa routine studieuse pourrait se poursuivre à Winterfell. Alors que la bâtisse des Stark se faisait de plus en plus proche, Lyanna adressa quelques mots à sa sœur.
- Vous comptez rester combien de temps à Winterfell ? Tu ne repars pas tout de suite, j’espère… Même si nous avons pu profiter l’une de l’autre pendant près de dix lunes, j’aimerai encore t’avoir à mes côtés avant que tu ne suives Brandon.
Il était difficile de quitter sa famille. Quand bien même il y eut des moments douloureux où le chagrin, la colère, les cris, les mots se faisaient plus forts qu’à l’accoutumée, une famille restait une famille. Lyanna aimait ses sœurs plus que tout. Elle ferait tout pour elle et même si elle était heureuse d’être à Winterfell, elle voulait encore profiter de sa sœur un moment. Qui sait quand elles pourraient se revoir ?
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At last, solace
An 303, lune 3, semaine 4 & An 303, lune 4, semaine 1
Lyanna Mormont & Lyra Norroit
An 303, lune 3, semaine 4
Oui, Winterfell leur ouvrait les bras. Elle les tendait vers les nouveaux arrivants dans un silence glacé de désespoir et ses mains s’ouvraient, calcinées, décharnées, blessées. Ce que la petite troupe avait deviné au loin, à l’horizon, se révélait terrifiant maintenant que le château était sous leur nez.
Désormais, les blocs de pierres n’étaient plus clairsemés aux quatre vents, mais empilés en tas désordonnés, derniers vestiges des remparts écroulés. Ils semblaient avoir été écroulés par des mains de géants. On avait fourragé dans les entrailles de Winterfell avec hargne et sauvagerie pour lui en retirer le coeur et l’éparpiller tout autour.
La route avait été dégagée, aussi Lyra s’autorisa-t-elle à lever le nez pour observer la tour renversée. On aurait pu la croire tranchée nette par un glaive enflammée. La roche avait fondu. Désormais, elle voyait nettement les coulures le long des murs chancelants. Comme les restes d’une vieille bougie dont le vent aurait figé la cire. Dans le dais d’hiver, sa silhouette meurtrie découpait de grandes ombres bleues, de cette couleur si particulière qu’avaient les lèvres des morts. Et de cette bouche tranchée, elle paraissait vouloir gober le ciel, avide.
Compagnon trébucha sur une pierre oubliée là et d’une main, l’archère se cramponna à ses rennes pour se stabiliser. L’autre main serra Jonnor contre son sein pour amortir le choc. Elle s’ébroua pour chasser un frisson. Elle se retourna sur sa selle, dans l’espoir d’apercevoir Brandon. Elle le remarqua rapidement, sa imposante carrure apparaissant par intermittences entre les mouvements des chevaux. Lui, n’avait pas le nez en l’air. Il regardait droit devant lui, la mine sombre et les sourcils froncés. Il hocha la tête lorsqu’il l’aperçue à son tour. Son épouse était trop loin pour discerner clairement l’éclat au fond de ses yeux, mais elle le connaissait assez pour savoir que ce triste spectacle lui rappelait son cousin bien-aimé. Elle hocha la tête à son tour et se remit face à la route.
Elle se rendit compte que Lyanna lui avait répondu.
« Oh, excuse moi, j’avais la tête ailleurs… » souffla-t-elle. « C’est que… »
Un nouveau regard vers la façade ravagée de Winterfell lui ôta les mots de la bouche. « Un dragon a fait ça, » songea-t-elle. « Un seul. Et il n’y en a pas qu’un à Westeros actuellement. » Elle pensa alors à Viserys, à Rhaegar et au Nord. Pourtant, elle ne parvint pas à organiser le fil de sa réflexion.
« Tu ne te débarrasseras pas de moi comme ça, » répondit-elle en chassant loin le sombre futur qu’elle imaginait. « Je dois encore en discuter avec lord Stark, mais j’aimerais rester jusqu’à… » Elle s’éclaircit la gorge. « Jusqu’à ce que justice soit faite pour Mère. »
À leur approche, les portes de bois s’ouvrirent à ses dernières paroles furent noyées dans le claquement des battants. Lyra n’eut pas besoin d’y regarder à deux fois pour constater qu’elles étaient neuves.
Dans la cour boueuse, elle s’était attendue à un plus triste spectacle que cela. Peut-être s’était-elle attendue à y trouver les restes des derniers bûchers funéraires, à des ombres collées aux murs et à des visages livides - après tout, c’était ce que l’extérieur du château pouvait laisser songer -. Mais la vie avait triomphé de la mort et elle comptait bien le faire savoir.
Quelques marchands avaient trouvé refuges dans l’enceinte de la forteresse et proposaient des navets et des choux tandis qu’au-dessus de quelques brasiers, des cochons rôtissaient doucement. Un homme s’évertuait à les arroser de graisse en un ballet interrompu. Mouton avait la bave aux lèvres et sa maîtresse dut lui ordonner de rester au pied.
Même si elle ne parvenait pas à le voir, elle entendait nettement le chant du métal et elle devina que le forgeron était à l’oeuvre. Des bâtisseurs discutaient au-dessus de plans dessinés sur de la peau de mouton et des ouvriers s’attelaient à tailler des pierres grises.
Arya les attendait devant la lourde porte menant au coeur de Winterfell. La troisième ourse sourit. Jonnor, dérangé par le bruit soudain, se mit à pleurer.
*
An 303, lune 4, semaine 1
Les chasseurs revinrent au petit matin et Lyra était heureuse de se trouver parmi eux. Accrochés à sa selle, quatre beaux lièvres rebondissaient contre les flancs de Compagnon. Malgré ses longues lunes confinées et alitées, elle n’était pas si rouillée qu’elle le craignait. Certes, elle avait connu des jours meilleurs, mais elle se satisfaisait de ce dont elle était capable aujourd’hui.
À sa droite, un homme chevauchait avec la plus belle prise ficelée sur la croupe de son destrier : un chevreuil rondelet au pelage couleur de châtaigne mûre.
Depuis qu’il avait été décidé que Lyra et Brandon pouvaient demeurer à Winterfell le temps de s’occuper du cas du bâtard légitimé, le couple s’était mis à la tâche et avait à coeur de participer à l’effort de reconstruction. Les Norroit étant de grands forgerons et Brandon étant doté d’un physique à faire pâlir les ours, il lui était aisé d’aider à la forge ou les tailleurs de pierres.
Quant à Lyra, naturellement, elle parcourait la forêt du matin au soir pour garnir les cuisines.
« Sara ! » chantonna-t-elle en se glissant dans les cuisines, ses lièvres dans la main. « Vous allez être contente ! »
La cuisine sentait une odeur de graisse, de venaison et de cuir chaud. Certains auraient pu la trouver répugnante, mais pas la chasseuse. Au contraire, elle y trouvait même un réconfort maternel.
La toute jeune cuisinière se retourna en s’essuyant les mains dans son tablier. Lyra découvrit alors sa soeur attablée.
« Ah, Lyanna ! » la salua-t-elle avec entrain. « Tu es matinale ! »
Sara lui ravit les lièvres qu’elle entreprit de dépecer d’un geste d’experte.
« Tu n’es pas avec lady Arya ? » s’étonna-t-elle en se mettant à la tâche à son tour.
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Winterfell – Part 3
- Here We Stand ! -
Pendant la semaine qui suivit son arrivée, Lyanna Mormont avait pu se rendre compte des dégâts causés par la bataille de Winterfell. L’enceinte du château n’était pas encore tout à fait reconstruite et il était très clair que la porte principale était neuve. De loin, le château avait perdu de sa superbe et il fallait laisser le temps aux Stark de se reconstruire. Les traces du passage des Marcheurs Blancs étaient encore présentes. Celles des armées de Westeros, tout autant. Néanmoins, cela appartenait au passé désormais. Les dernières troupes avaient quitté les lieux trois lunes plus tôt, au moins. Les retrouvailles avec Arya ne tardèrent pas et rapidement une routine s’installa. La jeune Mormont reprit les entraînements matinaux, les enseignements du mestre, les repas en compagnie de la famille suzeraine, les balades à cheval, les prières au barral. Bien sûr, son quotidien était différent de celui qu’elle avait sur l’Île-aux-Ours mais elle s’y adaptait rapidement. Elle était heureuse d’être là, heureuse d’être à Winterfell, d’être la pupille de lady Catelyn Stark. Si au départ, elle avait été quelque peu déçue de l’absence de la dame des lieux, elle comprit rapidement qu’elle avait en hâte été retrouvée sa fille, lady Sansa Nerbosc, à Corneilla pour la naissance de son enfant. Cela avait d’ailleurs fait l’objet d’un pari avec Arya. Si c’était un garçon, Arya devrait porter une robe et suivre les leçons du mestre sérieusement. Si c’était une fille, Lyanna se retrouverait à effectuer le gage. Elle se préparait en secret à devoir porter des robes si jamais elle perdait ce pari. Quoiqu’il en soit, son quotidien ne changeait pas grandement. Elle était ravie des leçons de mestre Luwin même si mestre Ormund lui manquait. Elle était aussi contente que sa sœur ait eu l’autorisation de rester séjourner à Winterfell. Avoir Lyra auprès d’elle était un plaisir, une joie immense et en plus, elle pouvait voir son neveu, Jonnor.
Un matin, elle descendit tôt dans la salle où était servi le petit déjeuner. Lord Robb était bien sûr déjà levé et cela fut l’occasion pour les deux nordiens de discuter quelque peu. Lyanna n’ose rien lui dire à propos de l’affaire concernant sa mère. Elle n’avait pas osé le déranger avec cela. Elle le voyait très peu et elle se doutait bien pourquoi. Le seigneur et suzerain avait bien des choses à faire et à s’occuper. La conversation reste bon enfant et s’axa autour de la venue de Lyanna à Winterfell. Robb lui souhaita la bienvenue officiellement et espérait qu’elle se plairait parmi eux, lui assurant que sa mère reviendrait dans quelques lunes. Elle en avait conscience, lady Catelyn serait absente un long moment mais elle savait qu’elle reviendrait, dans la mesure où le mariage de Robb avec Kylis, se profilait et se préparait chaque jour durant. Elle se retrouva alors seule à table, les servantes et autres personnels du château allaient et venaient dans la salle. Cela lui permit de se perdre dans ses pensées lointaines. Elle se faisait la réflexion que bien des choses s’étaient passées depuis sa dernière visite à Winterfell qui remontait à un peu plus d’un an. Elle remettait les pieds dans le château suzerain avec un œil nouveau sur le monde, comme bien des gens. Imaginant qu’elle pourrait être son future ici, à Winterfell, elle fut interrompue par la voix d’une servante qui lui demandait si elle désirait autre chose.
- Oh, euh… non merci, c’est gentil.
Lyanna eut le droit à un « Je vous en prie, lady Lyanna. », ce qui la fit sourire. Rares étaient les personnes qui l’affublait de son titre de dame. Entre Arya et elle, elles s’appelaient par leur prénom, pas de formalité, pas d’étiquette, pas de code. Elle quitta la salle pour se diriger vers les cuisines. Elle avait expressément fait comprendre à la servante qu’elle ramènerait elle-même son assiette et ses couverts. Elle avait bien assez à faire comme cela et de toute façon, il était encore tôt pour qu’elle aille à l’entraînement ou bien au barral. C’est alors qu’elle vit sa sœur, Lyra. Voilà une rencontre qu’elle n’aurait pas imaginé dans les cuisines et à une heure si tôt de la journée.
- Je vois que toi aussi, tu es matinale.
Remarquant qu’elle aidait à dépecer les lièvres que les chasseurs avaient rapporté, Lyanna releva le regard vers sa sœur qui s’étonnait de ne pas la savoir avec Arya, ce à quoi, elle répondit tout simplement.
- Elle ne doit pas être encore levée. Je ne l’ai pas croisant en descendant. J’ai croisé Robb par contre...
#AACE3A : Lyanna Mormont
@Lyra Norroit
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At last, solace
An 303, lune 3, semaine 4 & An 303, lune 4, semaine 1
Lyanna Mormont & Lyra Norroit
An 303, lune 4, semaine 1
Depuis l’arrivée des Mormont et des Norroit à Winterfell, il était rare de croiser Lyanna ou Arya l’une sans l’autre. Constamment ensemble, elles arpentaient les couloirs ou s’entraînaient dans la cour à longueur de journée. Et lorsqu’on ne les voyait pas, c’était leur voix et leurs rires qui secouaient les pierres calcinées du château, comme pour le réveiller d’un long sommeil. Comme pour signifier que les vivants avaient définitivement tourné la page du chaos et de la mort.
Lyra observait alors avec une tendresse mêlée d’une fierté toute maternelle sa soeur avancer, elle aussi, au-delà de la noirceur qui avait été la sienne depuis la mort de Maege. Après ce long chemin, éclairé aux seules lueurs de la tristesse et du chagrin, la benjamine de la famille Mormont avait troué son ciel d’obscurité de rayons lumineux. Et chacun de ses sourires, chacune de ses bouderies et chacune de ses conversations étaient autant de victoires qu’elle célébrait silencieusement, sachant sa soeur trop pétrie d’honneur pour accepter docilement les compliments qu’elle aurait pu lui adresser. Alors, elle se contentait de la couver du regard, de loin, et de mesurer ce qu’elle avait accompli à la seule force de sa volonté.
Il était évident que la présence de lady Arya avait grandement contribué à l’amélioration de la situation de Lyanna. Sur l’Île aux Ours, tout d’abord, où elle avait été un soutien fidèle et à l’écoute - ce dont Lyra ne pourra jamais lui être assez redevable - et à Winterfell désormais où elle ne doutait pas qu’elle ferait preuve de la même profonde amitié.
Lyra devait l’avouer ; la joie de l’annonce de la demande de pupillage de Catelyn Stark passée, elle s’était inquiétée de savoir sa dernière soeur loin de l’île. Loin de sa famille. Les dernières lunes avaient été particulièrement éprouvantes, tant physiquement que moralement. Elle doutait de l’éloignement durable comme étant une bonne solution. Lyanna n’aurait-elle pas été mieux avec Dacey, Alysane et Jorelle pour veiller sur elle ? Dans sa demeure pour guérir ?
Néanmoins, elle devait aujourd’hui se rendre à l’évidence : sa réserve était infondée. Au contraire, même, elle s’était plus épanouie en quelques jours à Winterfell auprès des Stark qu’en deux lunes sur l’Île aux Ours avec les siens. Ce dont la dernière fille de Maege avait besoin, était tout simplement de changer d’air, d’atmosphère, de décor. Et Lyra s’en voulait de ne pas y avoir songé plus tôt. Désormais que la réalité se déroulait sous ses yeux comme un ruban ininterrompu, elle était plus que confiante.
Le couteau de Lyra trancha nettement la membrane reliant la peau des muscles du premier lièvre avant de précautionneusement retirer la graisse gluante pour la mettre de côté.
« Aye, je suis allée chasser, » sourit-elle en désignant les autres chasseurs qui venaient déposer leurs proies dans les cuisines. « Et tu sais bien que je me lève toujours aux aurores ! »
Car c’était à l’aube que commençait ses journées à arpenter les bois, à s’occuper de la bergerie et à aider aux cuisines pour préparer les petits-déjeuners.
Elle avait également l’habitude de se coucher avec les poules, ce que sa soeur n’était également pas sans savoir. Lorsque la nuit tombait, ses paupières se fermaient irrémédiablement, comme cherchant à imiter le soleil tombant sur l’horizon. Après le repas et quelques instants passés près du feu à profiter des bavardages et de la présence familiale, elle se retirait souvent en premier, une fois les enfants bordés et couchés.
« Et chez les Norroit, alors ? » se demanda-t-elle soudainement. « Pourrais-je occuper mes mâtinées comme j’ai l’habitude de le faire ? » Il faudrait en parler à Brandon.
La dernière phrase de sa soeur lui fit lever les yeux de sa besogne.
« Ah oui ? » s’étonna-t-elle. « Comment se portait-il ? »
Le fardeau du devoir était tombé sur les jeunes épaules du seigneur comme une chape de plomb. Tout jeune suzerain du Nord, encore contesté de part son enfance passé au sein de la famille Targaryen par certaines familles, il avait dû organiser coup sur coup la défense de sa région, l’accueil des blessés, les funérailles des morts et la reconstruction de la forteresse ancestrale tout en se battant aux côtés des vivants. De dire qu’il était épuisé était un euphémisme.
« De quoi avez-vous parlé ? » demanda-t-elle à sa soeur.
Elle finit de préparer les lièvres et se prépara de quoi manger. Le départ hâtif d’il y avait quelques heures n’avait pas été accompagné d’un repas à proprement parlé, si ce n’était un morceau de viande séchée échangé lors d’une de leurs rares pauses.
« Tu as faim ? »
Elle accepta avec un sourire l’écuelle que lui proposait Sara.
« J’ai eu, moi aussi, un entretien avec lui, dernièrement, » admit-elle en s’installant en face de Lyanna. « À propos de Mère et de notre présence, à Brandon, Jonnor et moi, ici. »
Et lorsqu'elle eut prononcé ces mots, elle ne se sentait plus étranglée par le chagrin. Simplement étreinte par la profonde détermination de voir la justice faite.
DRACARYS
