FB | Best friends ? More like sisters ! | Talia

Le Val, tout entier était endeuillé par la perte de son jeune souverain. Je vois encore Andar venir vers moi, le visage fermé, une missive à la main, ses yeux perdus entre cet écrit et ma présence en face de lui. Mais lorsque les mots tombèrent, je dus m’assoir, reprendre mes esprits face à la mort, épouvantable de Robert. Il était encore si jeune, ce n’était qu’un enfant… Pauvre Lysa. Je ne pouvais que comprendre et encore, je pense que ma peine n’était pas assez forte pour être à la hauteur de celle de la née-Tully. Mon fils n’avait que quelques jours lorsque les Dieux l’ont rappelé à eux, mais Robert avait la vie devant lui. C’est affreux. Je serais Angus si fort contre ma poitrine en embrassant son délicat visage encore bébé.

Malgré le deuil, le Val devait se relever et accueillir son nouveau suzerain. La famille entière prit la route pour la porte de la Lune afin de rendre hommage à Robert tout en accueillant à bras ouvert Harold. Le roi serait présent, et quelque part j’avais une petite boule à l’estomac… Comment les Royce males allaient-ils être devant sa Majesté… vis-à-vis de Rhaenys et de ce mariage qui vole en éclat à peine commencé. J’aimerais que les choses aillent mieux pour eux. Après tout, cela a fonctionné pour Andar et moi… et il faut dire que notre union avait commencé sur des chapeaux de roues. Je le détestais et il a réussi à me faire tomber amoureuse de lui. Digne d’un compte pour enfant. Mais dans le cas de Robar, on parle de la fille du roi. Et lorsque je regarde ma fille, je n’imagine pas un seul instant Andar être tendre avec son futur gendre. Il ferait tout pour le bien d’Edmée alors que dire du roi ?!

La petite famille arrivée dans ses appartements, je confis Angus à Maddy, pendant que je m’occupe de choisir les vêtements de mes enfants. J’ai envie qu’ils soient les plus beau du monde devant toutes les maisons du Val. Nous voilà fin prêt à pénétrer dans la Grande Salle. Vêtue d’une toilette bleu canard, je tiens la main de mon fils Lucas, Edmée dans les bras de son père. Je sais à quel point Andar déteste ces festivités mondaines. J’en ai un peu plus l’habitude, mon père adorait recevoir et festoyer à Göeville. Beaucoup de monde, le Val entier est ici. Il ne pouvait en être autrement. Après quelques pas un peu un hasard, saluant quelques personnes reconnus à ma portée, je vois enfin une chevelure dorée des plus familière. « Je me permets d’abandonner ton bras pour retrouver celui de ta chère tante. » Lui dis-je, déposant un baisé sur sa joue discrètement. Je n’aurais jamais imaginé, épousé le neveu de ma meilleure amie. Oui cette situation fut toujours très cocasse et amusante. Je ne m’en lasserai jamais. Lucas remarque très vite sa grande tante et trépigne avant de lâcher ma main pour galoper jusqu’à elle pour lui dire bonjour. « Lucas… combien de fois t’ai-je dis de ne pas courir en publique ? » Je le regardais, mon visage sur le côté en fronçant les sourcils. La seule réaction de mon petit garçon est de me regarder sans rien dire, un grand sourire naissant sur son visage enfantin et fini par cacher celui-ci dans la robe de Talia. Il sait qu’il a fait une petite bêtise mais joue de ces charmes avec sa tante. Après tout c’est un jour de fête… enfin de fête ça dépend pour qui j’imagine. Mais sans attendre plus longtemps je prends mon amie dans mes bras. « Ca fait si longtemps ma chère Talia. Comment vas-tu ? »

Comme le dis si bien ma chère amie, comment résister ? Lucas se cache dans les plis de sa robe, fuyant mon regard en essayant d’attendrir sa grande tante. « Il tient ça de son oncle Robar. » Et je ne serais pas surprise d’ailleurs, que ce soit lui qui lui enseigne de genre de subtilité. Mais nous passons bien vite ce sujet pour enfin nous prendre dans les bras. Je la serre délicatement contre moi, ravis de la retrouver depuis de longues lunes d’absences. Je ne peux qu’être d’accord avec ma tendre amie. « Tu as tout à fait raison. Un peu de nouveaux visages lui ferait le plus grand bien. Andar a été très préoccupé par l’accident de sa sœur. Il essaye de le cacher mais il ment très mal. » dis-je en souriant. Mon mari ne sait rien me cacher, bien qu’il se donne du mal à me cacher ses peines mais comment le blâmer quand il s’agit de sa petite sœur adorée. Je serais tout aussi bouleversé s’il arrivait malheur à l’un de mes frères. « Nous continuons de prier pour son bon rétablissement, en espérant pouvoir venir à Rougefort dès qu’ils nous le sera permis. » Avec les obligations d’Andar à Roche-aux-Rhunes, les enfants je ne peux le quitter ainsi. Je baisse mes yeux vers mon petit garçon. « Nous irons demander à papa pour aller voir ton cousin Zachery, il sera content de te voir. » Lucas semble heureux de cette proposition en faisant de grand « oui » de la tête.

« C’est terrible ce qu’il s’est passé. Je n’ose imaginer comment Lysa doit prendre tout ceux-ci… » Et quand je parle de tout ceux-ci… c’est un mélange d’hommage et de fête. Endeuiller de son fils depuis quelques jours, nous voilà à saluer notre nouveau suzerain. Il en a toujours été ainsi, la mort d’un père révèle souvent la naissance d’un fils au pouvoir mais pas dans cette situation. C’est même un peu malaisans. Quelle conduite à tenir ? Surtout qu’on ne parle pas ici, d’un vieil homme dont l’âge ou une longue et pénible maladie a emporté. Et pour avoir perdu un fils quelques jours après sa naissance… je n’espère pas croiser le regard de Lysa. Mais pour l’heure je profite de ma Talia « Je vais bien, malgré la perte du fils de Robar, nous tenons le coup. » Lui dis-je en souriant. Non la situation est catastrophique, son beau-frère a quitté sa femme car celle-ci aurait délibérément mit un terme à sa grossesse. De quoi me mettre les nerfs à dure épreuves à faire toujours bonne figure et calmer le jeu entre les deux jeunes époux qui se déchire. Pour être passer par là avec Andar, je sais à quel point c’est difficile.

« Chéri, tu ne voudrais pas retourner voir papa ? » Le petit garçon lâche sa tante, je m’abaisse pour lui déposer un baiser sur le haut de sa tête, et le revoilà parti en courant vers son père. « Pas en c… je ne peux que m’en prendre à moi-même, j’ai toujours été têtu ! Voilà ce que ça donne. » Je souris amusé, que puis-je faire ? C’est un enfant, il finira par comprendre qu’il y a des choses à faire et ne pas faire. Maintenant que le petit n’est plus dans nos jambes, nous pouvons entretenir des paroles plus profonde qu’en présence d’un enfant. Lysa apparait dans l’assistance, vêtu de noir, le visage fermé. Je me penche près du visage de la née Vanbois. « Tu crois qu’elle va faire un scandale ? »