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{fb} You're a sky full of stars I'm going to give you my heart ft Lucas & Bran

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You're a sky full of stars. I'm going to give you my heart

« Castel-Bois
303, lune 1, semaine 3 »

Pas une seule journée, une seule heure, une seule nuit ne s’était écoulée sans que la jeune fille aux longs cheveux bruns n’ai pensé à son époux. Eloigné, dans les morsures de l’Hiver, preux quant à son courage, sa détermination, mais surtout ce désir plus que souverain de vouloir accorder la survie à tout un chacun. Jamais, Marianne n’aurait cru vivre des temps aussi dangereux pour le bienfondé de l’humanité, et pourtant, toute cette génération et celle qui débutait à peine, avaient été confronté à bien des éléments terribles et d’autant plus agités. Son cœur l’avait abandonné pour plus d’une fois, douloureux dès lors que ses tourments l’embarquaient vers des fins atroces pour beaucoup. Néanmoins, pas une seule fois, la Seigneur de Castel-Bois n’avait failli à sa mission. Pas une seule fois, elle avait omis de conter à leur fille, les prouesses de celui qui serait à tout jamais un héro à leurs yeux. L’un de ceux que l’on admire, mais surtout que l’on encourage et dont on se sent fières de partager des valeurs communes. Leur chevalier avait réussi, avait déjoué en compagnie de tous ces braves les détours démoniaques qui auraient pu leur coûter la vie. Elle en était déjà certaine, Marianne serait reconnaissante pour l’entièreté de son existence à chacun d’entre eux. Car de leurs combats, de leurs courages et efforts, le soleil avait pu à nouveau percer timidement aux travers les épais voiles brumeux qui hantaient le Conflans depuis des lunes entières. Ils avaient mis fin à l’Hiver et grâce à eux, le Printemps à venir n’en serait que plus beau. Impatiente quant à l’idée de voir Tysha découvrir les bienfaits d’une telle saison, la jeune mère avait recouvré son sourire bienveillant au moment où elle avait pu apprendre que l’ensemble des troupes se préparaient à revenir. Enfin, son foyer, leur foyer serait à nouveau empli d’une vie douce et on ne pouvait plus délicate. Il lui tardait tant d’entendre à nouveau le rire de Lucas résonner contre l’Arbre de leur maisonnée, de retrouver ses élans chaleureux dont la tendresse l’envoûtait à chaque fois qu’elle osait s’en rappeler le souvenir. Mais ce dont elle s’impatientait surtout n’était autre que de permettre au père de retrouver sa fille afin de l’accompagner pour un temps beaucoup plus élargi, un temps durant lequel, leur famille pourrait se rassurer, s’adonner les uns aux autres pour profiter tout simplement. Pour partager à nouveau un bonheur qu’ils n’avaient pas osé élaborer avant son départ et dont ils pourraient certainement, du moins l’espérait-elle, jouir pour beaucoup de temps à présent. Hélas son cœur à peine ravi s’encouru d’une inquiétude nouvelle au moment où on lui rapportait l’état de son époux. Angoissée à l’idée que le voyage de retour lui fut pénible et douloureux, Marianne priait un peu plus les Sept afin que la Mère puisse accompagner son époux dans la quiétude, que le Père lui porte quant à lui, l’espoir de ce même courage qui savait l’habiter et le rendre si vaillant. Ses prières l’amèneraient à croire que le voyage du retour se déroulerait dans le calme, sans aucune ombre de brigands ou quelques infâmies dont le Conflans avait déjà été victime. Et bien sûr, à cette pensée, son cœur s’imprégnait d’une horreur véritable alors que son passé lui donnait l’impression de la rattraper. Néanmoins, la jeune fille tenait, préservait sa force pour croire en ce meilleur, en cette paix que tous méritaient, en cet avenir bien plus rayonnant qui s’offrait à sa fille, leur Tysha.

Bien entendu, ses aspirations les plus innocentes mais aussi fortes de leurs déterminations, n’en furent que plus ébranlées au moment où les confidences de leur amie commune, lui avaient révélé une telle noirceur dans ce tableau. Désireuse de préserver son époux, Marianne avait tu ces dernières, préférant les lui rapporter dès lors qu’ils se retrouveraient. De même, elle attendait que Lucas en soit informé le premier pour en avertir par la suite Brynden. Toutefois l’euphorie des retrouvailles veillait à taire pour quelques temps cette angoisse, au profit d’une impatience qui se voulait de plus en plus palpable et visible de part les sourires qui ornaient ses lèvres et illuminaient son visage. Bien entendu, Marianne avait désiré que le retour des troupes fut à placer sous les meilleurs augures. Et ainsi avait-elle lancé à l’aide de Camelya et Ser Roadney quelques directives quant à l’élaboration d’un bon festin pour la soirée de leurs arrivées. Ils méritaient tant de belles renommées, de véritables reconnaissances quant à tout ce qu’ils avaient pu vivre. Le cœur de la jeune fille s’emportait dans ses élans de bienveillance, souvent ramenée à la réalité par son fidèle Roadney, mais elle désirait tant célébrer la vie et y apposer un avenir bien plus sûr que tout ce qu’ils avaient pu connaître jusqu’alors, qu’elle trouvait à chaque fois des prétextes pour envisager d’autres opportunités festives. Et autant l’avouer, cela lui faisait un bien fou que de pouvoir être l’espace d’une journée, d’une soirée voire même d’une heure, la même Marianne qu’elle avait pu l’être avant. Cette Marianne qui se plaisait à voir le monde sourire autour d’elle, qui appréciait les bontés de chacun et leur conférait un espoir indéniable. Elle avait besoin de pouvoir l’exprimer à nouveau, de pouvoir le partager à nouveau avec l’homme qui avait littéralement dégagé l’ensemble des nuages pesants au-dessus de leurs têtes pour qu’ils puissent profiter d’un moindre rayon lumineux. Pour l’homme qu’elle considérait comme son âme sœur et dont elle espérait que l’Amour puisse enfin lui apporter tout ce dont il méritait : ce tout. Ainsi jonchée sur les hauteurs de la demeure de Castel-Bois, Marianne scrutait depuis l’aube l’horizon. Impatiente quant à l’idée d’y voir se rapprocher des silhouettes qu’elle reconnaîtrait, mais surtout impatiente de le voir lui. Verpied ne tardait pas à la rejoindre, avant qu’elle ne se décide à rentrer à nouveau pour s’occuper de Tysha. Son sourire n’en devenait que plus grand à mesure que ses doigts jouaient sur les petits bourrelets potelés du nourrisson. « Aujourd’hui, on ne verra que toi et à quel point tu es merveilleuse. » Un rire lui échappait alors que ses lèvres s’apposaient délicatement sur le petit ventre de Tysha pour un instant maternel supplémentaire. « Tu lui dis cela tous les jours. » s’amusait Camelya qui se rapprochait doucement depuis l’entrée des appartements pour vérifier que tout allait pour le mieux. «  Parce qu’il s’agit là d’une vérité qu’elle ne doit jamais oublier. » répondait-elle sur ce même ton plaisant alors qu’elle revêtait de quelques linges encore épais la petite fille. «  Et je pense qu’aujourd’hui sera le bon. » Ses joues s’empourpraient, suscitant alors un rire plus amusé de la part de sa sœur de lait et servante. « C’est ce que tu as dis hier, et avant-hier, et avant-avant-hier, et… » «  Oui je sais, mais cette fois j’en suis sûre. » Leurs regards se croisaient, lui permettant de reconnaître un peu de moquerie de la part de sa servante. « Vraiment sûre ! » confirmait la jeune Seigneur tout en se penchant une fois de plus sur Tysha pour lui embrasser le front cette fois.

La journée lui parut d’une lenteur hors du commun. Combien de fois avait-elle été vérifié l’horizon ? Beaucoup parierait sur plus d’une vingtaine, mais Marianne ne pouvait se résoudre à abandonner aujourd’hui. Quelque chose lui édictait de bonnes raisons de croire en leur venue soudaine. Et elle eut raison de le croire. Quelques silhouettes se mirent à se dessiner sur l’horizon, d’abord timides, ces dernières n’en devenaient que mieux dessinées et plus nombreuses. «  Ils arrivent. » commentait-t-elle plus pour elle alors que son cœur se mit à battre à tout rompre contre sa poitrine. Roadney à sa droite se mit lui aussi à sourire avant de la fixer et de hurler de sa voix grave. « Dépêchez-vous tous, nos troupes sont de retour. Préparez-leur un accueil comme il se doit. » Leurs regards s’entendaient et déjà Roadney s’était écarté pour laisser le passage à la jeune fille. Cette dernière n’attendit pas plus longuement et s’empressa de vérifier que Tysha était réveillée avant de la prendre dans ses bras tout en appelant Verpied afin qu’il les suive. Si il n’y avait pas eu la petite fille, la jeune fille n’aurait certainement pas hésité à monter Grispoil et partir au galop les rejoindre. Mais Tysha était encore bien trop jeune et elle préférait grandement la savoir en sécurité dans ses bras. Aussi se hâtait-t-elle de descendre les deux étages de la demeure pour rejoindre rapidement les extérieurs, impatiente quant à l’idée de pouvoir à nouveau enlacer son époux mais également accueillir le jeune Brandon Stark, nouvel arrivant de leur grande famille.

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« Castel-Bois
303, lune 3, semaine 1 »

Plus Lucas approchait de Caste-Bois, plus le chemin lui paraissait long. Au fur et à mesure qu’il reconnaissait chaque virage et chaque paysage, son impatience se faisait plus grande encore. Il avait fait ce chemin tant de fois ces quatres dernières années mais il n’avait jamais représenté un tel supplice. Son arrêt à Corneilla avait été bref mais fort bien rempli. Il avait pensé y trouver son aîné Brynden mais Hoster lui avait appris que celui-ci était reparti quelques jours seulement après être arrivé, Daenerys l’accompagnant dans son voyage jusqu’à Salvemer où des Fer-nés s’étaient échoués et étaient retenus prisonniers. Au moment de quitter les Jumeaux, quelques jours avant d’arriver dans sa demeure natale, Lucas avait hésité à passer par la demeure de ses amis Mallister, mais il n’était pas retourné sur place depuis la guerre et avec ce qu’il venait de vivre, il avait préféré s’éviter l’émotion et choisi de longer la Verfurque jusqu’aux sources de la Bleufurque, s’arrêtant à Vieilles-Pierres plutôt qu’à Corneilla. Il avait donc pu parler des légendes autour de l’endroit à Brandon, mais surtout de la tentative de Garlan Tyrell d’y créer un ordre chevaleresque sans précédent. Il ne regrettait pas de ne pas avoir eu à s’approcher des Fer-nés, n’ayant plus envie de se confronter à eux, mais il regrettait du coup de ne pas avoir pu croiser Brynden sur la route. Cependant, Hoster avait fait sa part du travail, lui transmettant la mission que leur aîné attendait de lui : il se devait de rendre une visite à Shella Whent le plus rapidement possible pour en apprendre plus sur les tumultes qu’avait connu son territoire et celui des voisins tandis que le ban était absent. Oui en arrivant à Castel-Bois, il y aurait beaucoup de choses à faire et à aborder avec son épouse, comme le résumé de sa visite à Bel Accueil peu après son départ de Corneilla pour Winterfell. Mais ça n’était pas pour cette raison qu’il pressait inconsciemment sa monture. Il voulait retrouver le doux visage de son épouse, sa voix apaisante, les joues rondes de sa jeune fille qu’il n’avait pas vu depuis plusieurs lunes et l’air serein qu’il respirait à Castel-Bois. Les discussions étaient importantes et arriveraient vite, mais c’était pour l’étreinte de sa femme qu’il avançait. Il lui avait écrit au moment de reprendre la route à Corneilla, afin de la prévenir de son arrivée dans le courant de la semaine qui suivrait et nulle doute qu’elle s’impatientait et s’inquiétait elle aussi. Alors le Nerbosc, Brandon Stark, son loup, et la petite troupe d’hommes Harlon qu’ils menaient s’attarda à peine à Vivesaigues, pas plus chez les Ryger à Bois-de-Saule et bien qu’ils soient très amis avec les Piper et que les Vance d’Atranta soit sa famille par alliance, il ne resta là-bas que le temps strictement nécessaire afin de ne pas retarder ses retrouvailles avec son épouse. S’il avait préservé ses montures entre Winterfell et Corneilla, afin notamment de ménager sa jambe et d’habituer Brandon aux longs trajets, il n’avait plus su se montrer aussi raisonnable ces deux dernières semaines, et alors qu’il pénétrait sur les terres Harlton, il sentait que sa jambe le faisait souffrir. Mais il décida de l’ignorer. “Nous voilà sur les terres Harlton à présent Bran. Lorsque nous aurons contourner la colline que tu vois devant nous, nous serons presque arrivés à Castel-Bois. Le relief que tu peux percevoir un peu sur ta droite, ce sont les montagnes des Terres de l’Ouest, nous sommes juste à côté de la frontière.” en profita-t-il pour expliquer.

Le soleil était bien bas dans le ciel lorsqu'ils eurent laissé la colline derrière eux, et il n’avait de cesse de se cacher derrière des nuages gris. Si le temps n’était pas vraiment flatteur pour la région, au moins cela avait pour avantage de faire ressortir les sources de lumières et c’est ainsi que Lucas sentit son cœur s’emballer lorsqu’il aperçut la lumière lointaine de Castel-Bois. Il se hissa sur ses étriers pour s’en assurer puis pointa la lueur de son doigt. “La voilà ! Nous arrivons à la maison Bran !” Il se doutait qu’il était plus difficile pour le jeune garçon d’être enthousiaste, il ne savait pas vraiment ce qui l’attendait dans cette fameuse nouvelle maison, c’était un endroit inconnu de plus à ajouter à sa récente liste, un endroit dans lequel il allait passer beaucoup de temps ces prochaines années, que cela lui plaise ou non d’ailleurs. Si Lucas ne lança pas sa monture au galop, il la pressa encore un peu plus, invitant toute la petite troupe à augmenter le rythme également. C’était le dernier bout, la fin du voyage pour tout le monde. Ils allaient pouvoir retrouver leurs proches après plusieurs lunes de séparation, alors malgré leur fatigue, cela ne représentait pas vraiment un réel effort. Moins d’une heure après, ils pénétrèrent enfin dans la cour de Castel-Bois, le gravier crissant sous les sabots des chevaux, les voix s’animant sur la petite place et depuis les fenêtres du manoir des Harlton. Le visage du chevalier Nerbosc s’était illuminé et il avait à peine arrêté son cheval lorsqu’il sauta à terre, grimaçant au moment de la réception. Son enthousiasme lui avait fait oublier sa blessure. Heureusement pour lui un jeune garçon s’empressa de venir récupérer les rênes de son cheval alors qu’il se mettait à trottiner en direction de Marianne qui descendait vers lui depuis le pas de la porte, Tysha dans les bras. “Marianne !” s’exclama-t-il en les enserrant toutes les deux dans son étreinte, posant son front contre celui de la belle Harlton, et inspirant son doux parfum, les yeux clos. Puis il les rouvrit, s’écarta, mais à peine, simplement assez pour pouvoir regarder sa fille dans les bras de Marianne. Il retira ses gants pour caresser délicatement un de ses joues du dos de son index, avant de relever ses yeux verts dans ceux de la maîtresse des lieux, lui offrant un sourire amoureux. Sa main remonta sur sa joue à elle et il l’embrassa tendrement. “Vous m’avez tellement manquées !” Il aurait pu rester longtemps ainsi, même dans le froid encore plus hivernal que printanier, à ignorer le ballet humain qui se dansait autour d’eux. Mais il n’était plus seul et il ne pouvait pas se montrer impoli plus longtemps. Cette fois-ci il s’écarta vraiment de son épouse pour se retourner vers Brandon. “Brandon, je te présente mon épouse, Marianne, et ma fille Tysha. Bienvenue dans ta seconde maison.” dit-il en s’avança vers lui pour l’aider à descendre de son propre cheval puis l’inviter à rentrer à l’intérieur. “Et aux pieds de Marianne, c’est Verpied, mais il serait peut-être plus prudent de faire rentrer le chien pour le moment ?” Été pourrait n’en faire qu’une bouchée si l’idée le prenait.


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Brandon Stark
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« Castel-Bois
303, lune 3, semaine 1 »

Alors qu’ils s’éloignaient progressivement de Winterfell, Brandon Stark jeta un dernier coup d’œil au château l’ayant vu naître. Son cœur se serra car il savait qu’il ne reverrait pas cet horizon familier avant des années. Encore endommagé par la Longue Nuit, le château des loups allait lui manquer, mais sa famille bien plus encore. Le paysage du Conflans s’offrait aux yeux juvéniles de Brandon Stark. Loin de son Nord natal, il se sentait quelque peu égaré mais la présence rassurante de son mentor atténuait ses angoisses. En partant de Winterfell, c’était une partie de sa vie à laquelle il tournait le dos maintenant. L’enfance. Pour embrasser sa condition de jeune adulte. Les contes  de Ser Lucas étaient fort intéressants, donnant la sensation au jeune loup de connaître un peu plus les lieux que le convoi traversait. La tentative de Garlan Tyrell de fonder un ordre chevaleresque fut l’histoire la plus notable, celle qui éveilla le plus son intérêt. Et pour cause, Bran adorait les histoires de chevalerie, désirant lui aussi en vivre sa propre aventure. Des rêves pleins la tête, il s’endormait le soir le cœur plus léger que la veille, oubliant peu à peu ses doutes. Sous ses yeux défilaient les paysages verdoyants du Conflans. Ils ne s’attardèrent que peu de temps chez les Ryger, là où il put croiser la route de la jeune dame Liliyana dont il tomba sous le charme. Jamais il n’avait aperçu une beauté pareille. Un ange parmi les hommes pensa-t-il lorsque ses opales sombres se posèrent sur la silhouette de la jouvencelle, suivie de près par son chien. Contrairement Eté, ce chien avait une vraie utilité et la guidait. La pauvre était privée de la vue, ce qui ne manqua pas d’émouvoir le Stark. Encore plus d’ailleurs. Evidemment, sur le chemin, il put saluer brièvement sa sœur, Sansa, qui semblait être bien entourée pour sa grossesse. De toute évidence, elle n’était plus la jeune lady naïve qui l’avait quitté quelques lunes plus tôt. Il espérait pouvoir la revoir rapidement. Pour l’heure, il avait hâte d’enfin descendre de sa monture, les semaines de voyage commençaient à l’épuiser, ainsi que son loup qui marchait plus loin derrière. Selon Ser Lucas, ils entraient dans les terres des Haltron, celles de son épouse. Parfait, ils n’étaient plus très loin. D’un regard, il détailla les Montagnes des Terres de l’Ouest. Par ses mots, il comprit qu’il était bien loin de son Nord natal. « C’est beau. » Avouait-il dans un sourire, appréciait la verdure qui s’offrait à lui. Non pas que le Nord n’en n’avait pas, mais souvent, cette beauté était recouverte d’un épais manteau neigeux. « Eté ! Viens, on est arrivés ! » S’exclamait-il à l’adresse de l’animal qui les rattrapa rapidement, alerté et probablement le ventre vide. Lui aussi était pressé.

Le loup en profita pour flâner aux alentours, renifler à tout va, lui aussi découvrant les lieux. Tout comme son maître, il n’avait jamais voyagé au-delà des contrées froides du Nord. Rapidement, le château était en vue, sonnant le glas de ce voyage interminable. La cadence accéléra, suivant celui qui en était à la tête. Bran comprenait amplement cet enthousiasme, Ser Lucas regagnait sa demeure qu’il avait quitté des lunes plus tôt. Il renouait avec sa famille. De loin, le fief arborait une allure agréable, des fortifications l’entourant pouvaient aisément rivaliser avec celles de Winterfell. L’adolescent songea alors à la possibilité d’y grimper. Ici, il n’aurait pas sa mère pour lui interdire ses escapades. S’approchant, il détaillait la bâtisse avec intérêt, tandis qu’il baissa son regard sur Marianne, portant son enfant dans ses bras, accompagné de Verpied. Bran préféra détourner le regard le temps des retrouvailles entre la famille, ordonnant à son loup d’être sage et de rester à ses côtés, car oui, il risquait de ne faire qu’une bouchée du chien. Quelle impression allait-il donner si dès le départ Eté faisait de Verpied son quatre heures ? L’animal, agacé, tournait autour de lui-même avant de se poser sur son arrière-train, non sans mal. Le brun remercia le chevalier lorsqu’il l’aida à descendre de sa monture. Retrouver la terre ferme faisait un bien fou. Autour d’eux s’affairaient les petites mains. S’approchant timidement de Marianne et de la jeune Tysha, le Stark se présenta alors. « Lady Marianne, c’est un honneur de vous rencontrer. » Une révérence quelque peu maladroite, ne sachant comment se comporter avec Marianne. Il ignorait tout d'elle et ne pouvait se permettre d'être trop familier. Elle était peut-être attentive au protocole ou pire encore ne désirait pas qu'il soit ici, dans tous les cas, Bran ne souhaitait pas s'imposer. En tant que futur écuyer, il se devait de se montrer poli et courtois. Son sourire s’agrandissait, attendri par la vue du nourrisson. Il ne s’y attarda pas plus et reposa son attention sur Marianne ainsi que Lucas.  « Merci pour votre accueil. Je vous promets qu’Eté se tiendra bien. Soyez rassurée pour Verpied. » Il se recula, lançant un coup d’œil amusé à son loup, assis. Ce dernier fixait le chien et semblait se contrôler pour ne pas céder à la tentation, il affichait alors un véritable visage de chien battu, enfin de loup battu. Comédie. Comme il savait bien le faire. « Vous voyez ? » Sourire en coin, pour sûr qu'il ne le quitterait pas des yeux. Le bébé babillait joyeusement dans les bras de sa mère, ce qui ne manqua pas de se faire remarquer. « Lady Tysha est très éveillée. » Et très mignonne également. A l’image de ses parents qui semblaient aimants. La fillette allait grandir fort bien entourée, tout comme il le fut, jusqu’à maintenant. Ned Stark vivait encore à travers son cœur. Tous ses faits et gestes étaient inspirés de la grandeur de l'ancien suzerain du Nord.
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the winged wolf
Remember that, Bran. Remember yourself, or the wolf will consume you. When you join, it is not enough to run and hunt and howl in Summer’s skin.

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« Castel-Bois
303, lune 1, semaine 3 »

Trépignant d’impatience, la jeune fille ne pouvait effacer le sourire de plus en plus grandissant qui s’étirait sur ses lèvres. Son cœur lui donnait l’impression de l’emporter vers ces si belles contrées qu’ils avaient pu découvrir lors de leur premier voyage. La vie lui revenait doucement, alors même qu’elle ne l’avait jamais quitté alors que les silhouettes des cavaliers se dessinaient de plus en plus nettement à l’horizon. Marianne avait tant attendu cet instant, ces retrouvailles desquelles, elle savait partager un bonheur complice avec son chevalier. Lui, qui revenait de si loin, d’épreuves si difficiles. Elle n’aspirait qu’à rendre son retour le meilleur possible afin de lui rappeler combien son courage ainsi que ceux des hommes qui l’accompagnaient était honorable. Parce qu’ils vivaient tous grâce à eux et qu’ils seraient à même d’oser entrevoir l’avenir par les prouesses de ces braves partis au combat. Reconnaissante quant à cette victoire à laquelle chacun avait contribué, la jeune fille se mit à serrer un peu plus Tysha en son sein, désireuse naïvement de lui partager cette même énergie. La petite fille était bien trop jeune pour comprendre les ressorts d’une telle sortie, néanmoins, elle osait croire qu’elle reconnaîtrait les traits de son père et lui offrirait, elle aussi, un accueil dont il se souviendrait pendant des années entières. Demeurant aux côtés de son fidèle protecteur, Ser Roadney, la jeune fille lui partagea un nouveau sourire alors que lui-même ne targuait pas à l’idée de faire de même. Surement était-t-il fier de pouvoir accueillir les hommes qui avaient vaincu l’Obscur. Elle en croyait les moindres volontés à mesure que ses gestes le trahissaient. Bien sûr qu’il se sentait fier de cela, tout comme elle était prête à mettre sa main à couper, qu’il ressentait cette même fierté pour Lucas. Le son des sabots dont l’allure doucereuse grattait le gravier attira à nouveau son attention. Ses émeraudes ne tardèrent pas à s’accrocher aux yeux verts de son époux et sans plus se retenir à son tour, malgré ses tentatives précédentes, la jeune fille rapprocha à son tour la distance alors que son chevalier posait pied au sol. « Lucas ! » l’appela-t-elle dans un échos amoureux alors que déjà l’un de ses bras se détachait du maintien de Tysha pour venir s’apposer doucement sur la nuque de l’homme qu’elle aimait. Le temps se suspendait, reprenant des droits qui les plongeait tous les deux dans cette bulle qui la transportait toujours vers les contrées les plus belles. Ses joues rosies mettaient en évidence combien l’émotion lui était intense, et ses yeux détaillaient avec le plus de minutie possible le visage de son époux, qui lui respirait le bonheur dans lequel elle baignait elle aussi. Son front contre le sien, la jeune fille respirait sa chaleur si enivrante, malgré la fraîcheur du voyage et de l’air. Il lui rappelait le sens même d’exister, et déjà ses doigts cherchaient à prodiguer quelques caresses au niveau de sa nuque. Son regard n’en devint que plus maternel au moment où le jeune homme se mit à détailler leur petite fille. Pour une fois de plus, Marianne sentait son cœur s’envoler devant une telle vision et l’inscrivait dans sa mémoire tant la beauté de l’instant lui était magnifique. Comment pouvait-t-elle autant sourire ? Dès que Lucas l’admirait, la jeune Seigneur se posait la question alors qu’il lui semblait que ses lèvres s’étiraient encore un peu plus. La chaleur se diffusait, irradiait de tout son être au moment où leurs lèvres se retrouvèrent dans ce baiser passionné. Par les Sept qu’elle désirait que cela ne s’arrête jamais. « Tu nous as terriblement manqué à nous aussi. » ne tardait-t-elle pas à lui répondre alors que ses émeraudes s’accrochaient à ses yeux verts si beaux. S’y perdant encore et encore, elle était prête à l’embrasser à son tour, tant l’intensité du moment l’enivrait. Néanmoins, la réalité la ramena au présent, lui rappelant qu’ils n’étaient pas seuls et surtout que Lucas revenait avec un nouvel écuyer.

Les joues encore rosies, la mine quelque peu gênée par l’émotion qu’elle retrouvait à peine, la jeune fille laissa son regard vagabonder quelques soldats en quelques soldat. Elle était si heureuse de les savoir de retour. Les familles se retrouvaient dans les environs, les plongeant dans les mêmes scènes que Lucas et elle venaient tout juste de partager. Néanmoins, son attention revint en direction du jeune Brandon Stark, dont les traits étaient sans pour lui rappeler quelques mimiques qu’elle avait déjà pu voir sur le doux visage de Sansa. Souriant avec bienveillance devant les salutations qu’il lui offrait, la jeune fille lança un rapide regard en direction de Lucas avant de revenir sur le jeune loup. « L’honneur est partagé cher Brandon. J’espère que votre voyage ne vous a pas causé de trouble et que vous en garderez de beaux souvenirs. » Parce qu’elle se doutait qu’un tel trajet pouvait apporter des maux aussi bien physiques que psychiques. Eloigné de sa maisonnée, de sa famille, le jeune garçon allait devoir apprendre en s’adaptant et en se créant de nouveaux repères. Bien entendu, Marianne n’hésiterait à l’aider pour y parvenir et veillerait à lui accorder l’oreille attentive d’une mère adoptive dès lors qu’il en ressentirait le besoin. « Il me semble reconnaître le même regard que celui de votre sœur, Sansa, dans vos yeux. » lui confiait-t-elle au même moment où son époux présentait le jeune chien à son écuyer et qu’il accompagnait ce fait par un rapide coup d’œil en direction du loup qui accompagnait les traces de son jeune maître. Animal qu’elle avait déjà rencontré par le biais de Sansa et de sa jeune Lady, mais dont elle ignorait le caractère concernant Eté. Ce dernier paraissait très obéissant, puisqu’il donnait l’impression de répondre aux attentes de son maître sans même qu’il n’ait eu à prononcer le moindre mot. Instinctivement, elle se mit à siffler afin de rappeler Verpied alors qu’elle acquiesçait d’un signe de tête à la supposition faite par son époux. « Je sais qu’ils vous sont fidèles et qu’ils vous écoutent. Mais Lucas a raison, nous veillerons à ce qu’ils se rencontrent plus tard. » Elle ne voulait pas que ce sujet soit un élément de gêne pour le jeune garçon et espérait grandement qu’il ne voit là rien qui ne puisse l’inviter à envisager une telle chose. « En tout cas, il me paraît très obéissant. » le félicitait-t-elle avant de reporter son attention à Tysha, qui paraissait s’amuser de la situation. « Elle l’est parce qu’elle retrouve son père. » s’amusait-t-elle à rétorquer tout en se rapprochant de son époux et lui tendre le nourrisson qui babillait toujours autant. « Tes chatouilles lui ont terriblement manquées. » Elle espérait qu’il puisse la saisir pour la porter au moins le temps du trajet qu’ils allaient faire jusque dans la Grand-Salle.

« Entrons, venez vite vous réchauffer et vous restaurer, vous devez avoir faim. » Les invitait-t-elle à pénétrer les lieux afin qu’ils puissent se reposer. « Vous êtes tous conviés à venir. » Son sourire s’agrandit une fois de plus alors qu’elle posait son regard sur les quelques hommes qui s’avançaient déjà. Ils avaient besoin de ce temps pour se rappeler combien ils étaient attendus, combien elle leur était reconnaissante de tout ce qu’ils avaient pu faire pour tous, combien elle était fière d’avoir des hommes tels qu’eux à ses côtés. « Brandon, si vous le désirez, Eté peut également rentrer. Je vais m’assurer de faire monter Verpied dans nos appartements pour que cela ne cause pas le moindre problème. » glissait-t-elle à l’encontre du jeune homme garçon afin qu’il ne se sente pas lésé de quoi que ce soit. Après quoi, elle entreprit de prendre le bras de son époux et lui glissa doucement pour qu’il soit le seul à pouvoir l’entendre. « Quant à nous, c’est une bonne excuse pour que nous puissions nous éclipser juste un peu. » Un air faussement innocent teinta son visage avant que le rose ne l’emporte et l’oblige à regarder en direction de ses pieds. Le mouvement de foule était déjà bien entamé et voilà qu’ils ne tardèrent pas à rejoindre la salle préparée.


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« Castel-Bois
303, lune 3, semaine 1 »

Le regard émerveillé de Bran ou les sourires enthousiastes de ce dernier à chaque nouvelle anecdote de Lucas avaient le don de faire oublier sa blessure au Nerbosc ainsi que la lassitude du voyage. L’énergie du jeune garçon et tout le courage dont il faisait preuve lui faisait relativiser la morosité qu’il avait lui-même accepté dans son quotidien ces dernières années. Il ne pouvait que se revoir dans les gestes et les paroles du jeune Stark et cela semblait faire revivre une partie de son cœur qu’il pensait morte à jamais. Ses souvenirs d’Harrenhal lui revenaient plus forts et plus vivants que jamais. Le chevalier des Corneilles se rappelait de ses propres ambitions et aspirations à son époque. Et si depuis sa captivité il s’était révélé être capable de pessimisme, la naïveté touchante de son apprenti l’obligeait à renouer avec son ancien optimisme. Parce que s’il s’était montré abattu sur son propre sort, ça n’était pas dans la nature du fils de Tytos que de briser les rêves des gens auxquels il tenait. Encore moins lorsqu’il s’agissait d’un garçon de l’âge de Bran. Lucas n’avait pas encore pleinement conscience du changement qui s’opérait en lui, mais inconsciemment il souhaitait que cela perdure encore longtemps. Que Bran ne se lasse jamais des nouveaux paysages qu’il lui présenterait ou des histoires qu’il lui conterait.

Si à l’avenir ça serait à Bran de s’occuper du cheval de Lucas, le Stark n’en était qu’aux prémices de son apprentissage et surtout, il découvrait tout juste l’endroit qui allait être sa demeure pour les prochaines années, après un long voyage. La chose sembla aussi évidente pour le garçon d'écurie qui s’était rapidement avancé vers lui pour récupérer les rênes de son cheval, lui permettant de pouvoir retrouver son épouse et leur fille après toutes ces semaines de séparation. Et pourtant, une fois son épouse dans les bras et ses yeux posés sur Tysha, il lui sembla qu’il n’était jamais vraiment parti et qu’il se trouvait simplement à sa place. Néanmoins Lucas n’était pas aveugle et ne pouvait pas ignorer que sa fille avait sacrément grandi durant ce laps de temps. Un temps qu’il ne pourrait jamais rattraper, alors il fallait profiter de tous les instants qui s’offraient à eux maintenant. Et si l’époux Harlton aurait donné cher pour ignorer le tumulte alentour et s’isoler avec femme et enfant, au même titre que les soldats derrière eux, il ne pouvait décemment pas oublier ses bonnes manières, ni mettre son écuyer à l’écart puisqu’il faisait également partie de leur famille à présent. Il l’aida donc à descendre de sa propre monture pour faire les présentations au plus vite, ignorant le lancement dans sa jambe. Il n’avait plus une minute à consacrer à la douleur.

Il se tint silencieux à leurs côtés, sourire aux lèvres, tandis que Brandon redoublait de politesse et que Marianne, fidèle à elle-même s’empressait de le faire se sentir le bienvenue chez elle. Loup et chien se toisaient de loin et il fut convenu qu’ils superviseraient une rencontre entre les deux bêtes un peu plus tard. Il n’était pas question que l’un ou l’autre animal se retrouve enfermé quelque part, il allait falloir que Verpied et Été apprennent à cohabiter, mais les priorités de leurs propriétaires étaient ailleurs en cet instant, déjà influencées par leur fatigue respective. Puis tous les regards se posèrent à nouveau sur Tysha, bien vive et éveillée, pour le plus grand plaisir de son père qui ne se laissait pas d’observer leur fille. Il voyait déjà les traits gracieux de son épouse dans ce visage poupin. Les époux Harlton avaient déjà retrouvé leur symbiose puisqu’au moment où Lucas s’apprêtait à lui demander à la porter, Marianne s’approcha et redressa légèrement sa prise afin de faciliter la transition. Il lui offrit un sourire transit d’amour avant de récupérer sa fille et de la serrer contre lui. L’espace de quelques minutes tout disparut autour de lui. Il n’y avait plus que Tysha qu’il faisait doucement rebondir contre lui, lui offrant mille et un sourire, gazouillant lui-même sans s’en rendre compte alors que ses doigts caressaient affectueusement son ventre rebondi de bébé bien nourri.

Puis la voix de Marianne le ramena à la réalité. Si les températures s’étaient faites plus douces au fur et à mesure qu’ils avaient laissé Winterfell derrière eux, ils n’en demeuraient pas moins en hiver, et dans le Conflans non pas à Dorne ou dans le Bief. L’humidité était présente, d’autant que le soleil avait définitivement disparut, quelques rayons de lumière subsistant tout juste encore. “Rentrons, rentrons !” dit-il enjoué avant de replonger son regard sur sa fille tandis que ses jambes se rappelaient naturellement du chemin ainsi que des marches à gravir, tandis que Marianne s’était accrochée à son bras. Elle en profita pour glisser quelques mots à son oreille qui le firent sourire. Il tourna brièvement la tête pour déposer un baiser sur sa tempe. Lucas se détacha d’elle un instant pour se rapprocher de Bran alors qu’ils étaient tous rentrés dans la Grande-Salle où de la nourriture les attendait, ainsi qu’un grand feu dans la cheminée et diverses boissons. “N’hésite pas, sers-toi, mange à ta faim. Mais ne touche pas à la bière, nous verrons ça dans quelques années.” ajouta-t-il avec un clin d'œil. “Je vais aller coucher Tysha, afin de lui épargner le bruit et l’excitation. Et il y a quelques sujets importants dont je dois discuter avec Marianne, qui ne peuvent pas vraiment attendre, mais nous revenons ensuite.” Il parlait d’une voix rassurante, hochant doucement son visage par la positive. “S’il y a quoi que ce soit, tu peux embêter ser Roadney. Je sais qu’il fait peur au début, crois-moi… j’ai cru qu’il ne me laisserait jamais épouser Marianne…” expliqua-t-il d’un air taquin. “Sinon…” Il releva le visage sur les membres présents dans l’assemblée. Il y avait évidemment les quelques soldats avec qui ils avaient fait le voyage, qui étaient des visages familiers pour lui, mais presque tous retrouvaient leur famille. Puis son regard s’arrêta sur une personne qu’il connaissait bien et qu’il savait parfaite, hormis Marianne, pour rassurer et tenir compagnie à Bran. “... À jolie demoiselle juste là, à côté de Marianne. Elle s’appelle Camelya… elle n’est pas blonde, mais je t’assure qu’elle est adorable.” ajouta-t-il en retenant un rire tandis qu’il se rappelait du visage de Bran lorsqu’il avait découvert Lady Liliyana chez les Ryger quelques jours plus tôt. Après une main posée affectueusement sur l’épaule du jeune Stark et un nouveau sourire encourageant, il s’écarta pour retrouver son épouse à l’entrée de la Grande Salle. “Camelya, je vous confie notre jeune Bran un instant. Maintenant, éclipsons-nous !” dit-il en tournant son visage vers Marianne et en prenant sa main dans la sienne, Tysha toujours maintenue contre lui.
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« Castel-Bois
303, lune 3, semaine 1 »

Bran s’émerveillait de chaque paysage, chaque nouveauté qu’il découvrait sous ses yeux encore innocents. La peur de quitter sa terre natale avait laissé place à un engouement certain. Et pour cause, il allait découvrir tant de nouvelles choses, des peuples, des paysages, des coutumes. Il avait hâte et surtout soif de connaissance. Il se montrait alors réceptif aux paroles de son maître d’armes. Ce dernier lui expliquait des anecdotes sur les lieux qu’ils traversaient. Et par tous les dieux, il pourrait l’écouter pendant des heures ! Heureusement pour son dos et sa monture, le convoi arriva rapidement à Castel-Bois. Bien qu’il ne partageait pas l’émotion de Lucas, le jeune loup était ravi d’enfin arrêter de chevaucher. Voilà des jours qu’il n’avait pas dormis dans un bon lit, confortable et moelleux mais surtout chaud. L’hiver était encore mordant, si Eté l’appréciait, lui appréciait ses épaisses fourrures qui ne recouvraient pas son visage. Lorsqu’il dormait, le bout de son nez était tout froid, le faisant éternuer. Les températures s’adoucissaient à mesure qu’ils s’approchaient de la destination. Les accueillant, Lady Marianne tenait la petite Tysha entre ses bras. Celle-ci était ravie de retrouver son époux parti depuis de longues lunes à la guerre. Autour d’eux se retrouvaient familles et enfants. Brandon Stark était si loin de chez lui que ces scènes lui serrèrent le cœur. Un petit instant durant lequel il regretta les bras de sa mère. Heureusement, la gentillesse dont faisait preuve la seigneur de Castel-Bois le fit oublier un instant ce manque, balayé aussitôt grâce à son sourire. « Le voyage a été très agréable grâce à Ser Lucas. » Disait-il en posant un regard bienveillant en direction du concerné. Ses nombreuses anecdotes avaient rendu ces jours plus courts et intéressants, loin de la morosité à laquelle il s’attendait d’un aussi long voyage. Un sourire fier étira ses lippes lorsqu’elle le complimenta, ses opales rappelant celles de sa grande sœur, Sansa. Il était vrai que la jeune Stark avait plutôt hérité de sa mère, sauf ce regard, que tous les louveteaux partageaient. Alors oui, l’écuyer ne pouvait qu’être honoré qu’elle remarque cette ressemblance. Cela lui donnait la sensation que malgré leur séparation, sa sœur demeurait à ses côtés, non loin, ce qui était le cas. Voilà que deux Stark peuplaient le Conflans.

Jetant un œil à Eté qui était intimidé par tout ce monde, il était rassuré de le voir aussi calme. A dire vrai, en un regard, l’animal comprenait les intentions de son maître. Un certain lien subsistait entre eux où les gestes étaient plus parlants que les mots. « Il l’est. Et si jamais il ne fait pas ce que vous lui dites, je le punirais. » Il se rappelait encore des dires de feu son père, les sommant à prendre leurs responsabilités. Leurs loups n’avaient pas droit à l’erreur, au risque d’en payer le prix fort. Une épée de Damoclès pesante encore aujourd’hui. Evidemment qu’il ne rechigna pas à leur proposition, le loup et Verpied auraient bien l’occasion de s’apprivoiser avec le temps. Une chose était sûre, la petite Tysha avait de grands yeux ouverts, heureuse probablement de retrouver son père. Dans les bras de Marianne, le bébé gazouillait, visiblement épanoui. Brandon n’était pas expert mais savait reconnaître un enfant bienheureux. « Oh merci Ma Dame, il sera sage, je vous le promets ! » Répondit-il, enjoué à l’idée que son loup puisse entrer avec eux à l’intérieur pour se réchauffer. Il était plus rassuré de la savoir à ses côtés que dehors, à la merci de quiconque désirait lui faire du mal. Il invita alors l’animal à le suivre, ce dernier s’exécutait, restant dans ses pieds et manqua d’ailleurs de le faire tomber. Ses opales se posèrent alors sur l’imposante pièce, la Grande-Salle, alors bondée de monde. Soldats, servants et courtisans, tous à la recherche d’un peu de chaleur. Pour l’adolescent, c’était surtout l’odeur de nourriture qui attira son attention, et de nouveau, son estomac se tordait de douleur. Voilà bien longtemps qu’il n’avait pas eu un repas digne de ce nom. « Mère m’a toujours dit que la bière, ce n’était pas bon. » Plaisantait-il en écoutant attentivement l’émissaire de la maison Nerbosc. A l’image de son épouse, il faisait preuve d’une grande bonté, tentant de le mettre à l’aise, au beau milieu d’inconnus. Ses doutes s’envolaient grâce à cet accueil chaleureux, grâce à ses hôtes qui bientôt deviendraient une seconde famille. « Merci. » Toujours polis et surtout sincère, il s’adressait non pas seulement à Lucas mais aussi Marianne. Tous ces mets disposés, cette chaleur, il n’aurait pu rêver mieux. Puis, son regard se posa sur l’imposant Roadney, il hochait la tête aux mots de son mentor avant de lâcher un léger rire. Ce bonhomme semblait être spécial. Une silhouette féminine se démarqua, Camelya, et quelques rougeurs apparurent sur les joues du jeune homme en songeant un instant à Lady Liliyana. Elle lui fit présentée et il s’empressa de s’en approcher, adressant un dernier sourire au couple. Camelya l’invita à se servir, à s’installer avec eux. Eté étonna évidemment, une conversation légère débutait entre eux. Bran le savait alors : il se sentirait bien ici.
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FINITO POUR BRAN.

Ouvre moua:




the winged wolf
Remember that, Bran. Remember yourself, or the wolf will consume you. When you join, it is not enough to run and hunt and howl in Summer’s skin.

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« Castel-Bois
303, lune 1, semaine 3 »

Il ne lui suffisait que d’un regard, d’un sourire, de ses bras qui l’entouraient pour oublier combien leur séparation lui avait été difficile. La jeune fille sentait à nouveau l’oxygène, la chaleur bienveillante et toutes ces petites choses si particulières et uniques alors que Lucas lui revenait. Le soleil n’avait aucunement besoin de percer haut dans le ciel pour savoir qu’il rayonnait dans son cœur. Parce qu’il était là, parce qu’ils se retrouvaient mais surtout parce qu’il n’avait de cesse de lui renvoyer cette image, malgré la fatigue du voyage, d’un homme heureux lui aussi de pouvoir revenir dans son foyer. Les doutes s’oubliaient volontiers au profit de ce bien-être duquel, ils auraient tous pu aisément profiter. Une part d’elle désirait d’ailleurs qu’ils puissent le réaliser afin de recouvrir cette force et cette joie si signifiante dans sa demeure. Hélas, le désir n’en n’était que plus innocent, alors que les dégâts de nouvelles alliances avaient surement dû faire écho aux traces de leur voyage. Mais pour l’heure, Marianne désirait simplement en profiter et se chérir de l’ensemble des sourires qu’elle pouvait capturer de-ci de-là de chacun. Le jeune Brandon Stark se révélait tel celui que son époux lui avait dépeint aux détours de ses écrits : un garçon poli, chaleureux et avide d’une curiosité prompte à le faire devenir un homme sage. Aussi se plaisait-t-elle à l’accueillir avec bienveillance et sincérité, tout en découvrant au passage cet animal si fidèle aux Stark. Bien entendu, les bonnes résolutions de tous parvinrent à trouver bonne entente afin de protéger l’un et l’autre et retarder à un autre instant leur rencontre officielle. Marianne se doutait de l’amusement que Verpied trouverait avec Eté une fois les premiers jours passés. D’ailleurs, son côté plus innocent veillait à croire que leur entente les mènerait vers l’élaboration de quelques bêtises qui parviendraient à tous les faire réagir. Mais en attendant que ce jour n’arrive et que les habitudes soient prises, la jeune fille trouvait recueil dans chacune des attitudes qu’elle retrouvait où qu’elle découvrait. La politesse du jeune loup allait de pair avec le chaleureux de son époux, si bien qu’elle ne put retenir l’œillade en direction de Lucas au moment où le jeune garçon lui rapportait quelques mérites. Lucas représentait cet espoir à l’état brut, celui duquel l’ensemble de ses proches se raccrochait toujours afin de croire en un meilleur. Les épreuves et les peines n’avaient pas eu raison de cette qualité et elle serait toujours celle qui le lui rappellerait. Voilà pourquoi, l’entendre de la bouche de Brandon lui réchauffait un peu plus son cœur. Et elle sentait ce dernier lui échapper davantage, s’envoler un peu plus haut encore au moment où le père redécouvrait sa fille en la tenant aussi précieusement dans ses bras. Un spectacle dont elle ne se lasserait jamais et qui l’amenait à couvrir de son regard maternel l’ensemble de la scène. Si l’Amour lui était connu, il savait se décliner sous des formes de plus en plus innocentes.

L’entente résolue quant à la volonté de rentrer afin de se réchauffer, tous se mirent à emboîter un pas certain et joyeux en direction de la Grand-Salle. Marianne espérait tellement que tous trouveraient chaleur et restauration adaptée à la suite de ce grand voyage. Et les quelques rires qui en émanaient déjà étaient sans pour lui rappeler qu’ils avaient réussi leur mission. D’ailleurs, la jeune fille aux cheveux bruns ne tarda pas à lancer un regard en direction de Camelya, qui, se plaisait déjà de l’ensemble des festivités en lui souriant de cette manière. Oh elle le savait, elle trouverait le moyen de se moquer d’elle à un moment donné, mais leurs relations étaient si proches que Marianne saurait s’en amuser tout autant. Tout comme elle s’amusait de Roadney, qui, donnait l’impression de superviser l’ensemble des mouvements avec sérieux. Secouant légèrement la tête, l’épouse lança un dernier regard à son chevalier au moment où ce dernier la quittait pour isoler son écuyer pour quelques instants. Elle comprenait combien tous les deux avaient besoin de ce temps et de cette complicité qu’ils étaient en train de construire. Aussi, se hâtait-t-elle de rejoindre son plus fidèle Roadney accompagné de Camelya. « Chut. » Ses joues s’empourpraient déjà alors que sa sœur de lait éclatait de rire. « Je savais que j’aurai du parier, je te connais par cœur. » « Je ne suis pas certain que tu aurais trouvé une personne allant à l’encontre de tes paris. » Ser Roadney et Camelya se lancèrent un regard entendu avant de se remettre à rire, provoquant une fausse moue boudeuse de la part de la jeune seigneur. « Vous vous moquez de notre bonheur, c’est petit, vil et mesquin. » La réaction n’en fut que plus hilarante de la part de ses deux êtres qui lui étaient aussi chers que sa famille. « Pardonnez-nous ma dame, mais la tentation en est bien trop grande. » « Et le bonheur qui en résulte, Roadney, n’oubliez pas le bonheur voyons. » « Vous n’êtes que des moqueurs tous les deux ! » Cette fois Marianne abaissait ses armes et se mit à rire en leur compagnie, heureuse de voir que tous semblaient apprécier cet instant. Son regard balaya instinctivement l’ensemble de l’assemblée et se permit d’offrir des sourires à qui voulait bien les prendre. Elle avait hâte de leur parler à chacun, de prendre des nouvelles, de les féliciter quant à leur acte de bravoure qui n’avait aucun égal. Toutefois, ses désirs la menaient égoïstement vers le fait de désirer s’isoler avec son époux en premier lieu. Pouvoir profiter simplement de sa présence, d’être une famille comme toutes les autres, juste pour quelques instants. Son vœu s’exauça au moment où ses yeux se posèrent sur son chevalier, maintenant tout contre lui avec tendresse leur petite fille. Marianne en oubliait tout. Et son sourire ne fit que grandir à mesure où la distance les rapprochait pour finir par les réunir. Ses émeraudes remerciaient déjà son époux quant à la décision qu’il prenait tout juste avant de les décliner pour sourire à Brandon. « Soyez le bienvenue chez vous. » répétait-t-elle avant de se saisir de la main de son époux et emboîter son pas pour se frayer un chemin parmi la petite foule.

« Je vois que Tysha a bien repris ses habitudes. » laissait t-elle échapper alors qu’elle vérifiait derrière elle et appelait Verpied afin qu’il les suive lui aussi. Puis la mère reporta son attention vers leur fille et lui offrit un nouveau sourire enjoué alors qu’ils prenaient un virage pour rejoindre les escaliers les menant vers l’étage. « C’est bon de retrouver papa. Notre héros. » Ses joues se mirent à rosir devant cette vérité qu’elle défendrait jusqu’au bout et ses doigts se refermaient un peu plus sur sa main comme pour appuyer un peu plus les paroles de son cœur. « Est-ce que les escaliers ne te feront pas souffrir ? J’ai fait quérir à notre mestre les onguents qu’il préparait à feu mon oncle pour te soulager si tu en ressens le besoin. » Bien sûr, elle s’inquiétait de son état de santé et il lui tardait qu’ils puissent retrouver la chambre afin de vérifier que rien n’était purulent ou infecté. Ils ne tardèrent pas à s’y installer d’ailleurs, et à peine la porte de la chambre fermée, la jeune fille en profita pour déposer plus tendrement ses lèvres sur celles de son époux. Elle n’y tenait plus, Marianne avait besoin de ce contact pour réaliser pleinement de son retour et pour se rappeler combien le goût de ses lèvres étaient précieuses à son âme. Bien sûr, Tysha ne tarda pas à gigoter afin de rappeler sa présence, l’obligeant à éloigner doucement ses lèvres qui s’étiraient dans un sourire chaleureux. « Tu m’as tellement manqué, j’ai eu si peur pour toi, pour tout ces hommes qui nous ont sauvé. Jamais je ne pourrai assez vous témoigner ma gratitude et reconnaissance face à tout ce que vous nous avez offert en échange de vos bravoures. » Son front posé contre le sien, son souffle se répercutant chaleureusement contre son visage, le cœur de Marianne se gonflait de cet instant de bonheur alors que ses doigts jouaient doucement sur la nuque de son époux. « Tu as sauvé Tysha. » lui faisait-elle remarquer avec cette même gratitude alors que sa main libre se rapprochait de leur fille pour venir jouer avec ses petits doigts potelés. « Cependant, je ne sais pas si la nouvelle menace pourra l’épargner… j’ai peur Lucas de ce qui se trame. J’ai peur que tout se perde que l’avenir ne puisse plus exister et que l’espoir s’éteigne. » Elle lui confiait son ressenti depuis son retour de Bel-Accueil, depuis qu’elle avait pris conscience que l’ambition reprenait une envergure dont ils devraient se battre pour la défaire.



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« Castel-Bois
303, lune 3, semaine 1 »

Le brouhaha de la Grande-Salle se dissipa petit à petit, alors que le couple s’éloignait pour rejoindre leurs appartements à l’étage. Ce nouveau silence ne laissa que plus de place au Chevalier aux Corneilles pour entendre son coeur battre la chamade dans sa poitrine, bien trop heureux de retrouver son foyer et sa famille, et le tout dans une ambiance bien plus intime d’ici quelques instants seulement. Un nouveau sourire s’étira sur ses lèvres en entendant la remarque de Marianne sur leur précieuse fille. Son regard aussi vert que les prairies conflanaise au printemps passèrent de son épouse à Tysha, puis de cette dernière à la seigneur de Castel-Bois, chargé d’amour. “J’avais peur de ne plus savoir faire…” confia-t-il en un souffle. Peur que sa fille oublie son toucher, son odeur et sa voix, mais visiblement, ça n’était pas arrivé et c’était un poids de moins à porter, un soupir de soulagement en plus à libérer. Et lorsque la belle brune s’adressa directement à Tysha pour parler de lui, ses dents brillèrent un peu plus de bonheur alors que sa main se resserrer avec affection sur celle de Marianne, pressant imperceptiblement le pas pour arriver à destination plus vite encore, ignorant sa jambe douloureuse que son épouse venait justement de mentionner. “Après tout le chemin parcouru, je ne laisserai pas des escaliers m’arrêter !” Il hocha doucement son visage pour tenter de la rassurer. Lucas assura sa prise autour de Tysha puis s’évertua à gravir les marches d’une façon qui ne le faisait pas trop souffrir, l’obligeant à adopter une trajectoire quelque peu digne d’un crabe.

Mais rapidement, l’escalier ne fut plus qu’un souvenir tandis qu’ils pénétraient dans leurs appartements. Il ne put s’empêcher de parcourir la pièce du regard, heureux de voir que rien n’avait changé, le temps s’était suspendu pour l’attendre et il retrouvait sa place, celle qui remplissait son cœur de bonheur. Mais rapidement la situation et la présence de son épouse revint à son esprit et il accueillit son tendre baiser avec plaisir, lâchant sa main pour pouvoir la glisser dans le creux de ses reins et la serrer un peu plus contre lui. Cependant, coincée entre eux, Tysha se mit à gigoter pour rappeler sa présence et l’inconfort d’une telle embrassade dans sa position, tirant un rire à son père qui acceptait que Marianne de s’écarte d’eux à nouveau. Il laissa tout de même sa main glisser sur sa hanche, se refusant à couper complètement le lien et leurs retrouvailles. “Laisse-moi te regarder un instant.” lui intima-t-il avec une extrême douceur. Il sentit une vive émotion le heurter de plein fouet et probablement qu’il aurait pu pleurer s’il n’avait pas été aussi fatigué et concentré sur les sujets dont ils devaient parler ensemble. “Sache que tu n’as jamais quitté mes pensées, ni toi, ni elle.” dit-elle en baissant un instant le regard vers le bambin qui commençait à s’assoupir dans ses bras.

Il voulut s’approcher d’elle une fois de plus pour partager un nouveau baiser, mais la prise de parole de la Harlton le fit rester à sa place. Le Nerbosc écouta son épouse calmement et avec attention, baissant humblement les yeux vers le sol tandis qu’elle évoquait ses soi-disant mérites. Il soupira doucement en sentant le front de Marianne se poser contre le sien et sa main vint reprendre la sienne pour doucement caresser ses doigts. Sa gorge était devenue sèche et il ne savait plus quoi répondre. Cependant, la dernière phrase de Marianne le fit redresser la tête. Son sourire avait disparu et l’inquiétude pouvait se lire dans son regard. “La nouvelle menace ?” demanda-t-il un peu plus brutalement qu’il ne l’aurait souhaité. Marianne semblait parler d’un sujet bien spécifique, et il ne lui avait même pas parlé de ce que Brynden lui avait demandé de faire à travers Hoster, il n’était pas certain que la nouvelle du retour de Viserys l’ait encore atteinte, pas plus que celle des Fer-nés à Salvemer… Les menaces étaient déjà bien suffisantes et le Nerbosc aurait souhaité qu’il n’y en ait pas de nouvelles. Mais il savait aussi que Marianne s’était rendue à Bel-Accueil après son propre départ de Corneilla pour le Nord, à sa demande. Il serra sa prise autour de la main de Marianne, l’attirant légèrement vers lui. Il était inquiet, certes, mais il détestait la savoir inquiète et prête à faire une croix sur l’Espoir de la sorte. Il soupira doucement, puis lâcha sa main. Il serra Tysha contre lui, déposant un baiser sur son front, avant d’aller la déposer dans son berceau non loin d’eux, puis il revint vers son épouse, la mine toujours grave. “Il faut croire que la paix durable telle qu’on en rêve n’existe pas. Une menace vient, nous devons l’affronter, et puis une autre prendra sa place quelques temps plus tard. Alors il faudra nous montrer à nouveau fort et résilient et continuer encore. C’est ce que mon père m’a appris, c’est ce que je te vois faire chaque jour et c’est ce que nous souhaitons apprendre à nos enfants non ?” Il tendis ses deux mains vers elle pour qu’elle les attrape et qu’ils se retrouvent. Ils ne pouvaient pas baisser les bras, pas alors qu’ils venaient de se retrouver et se débarrasser de ce qui lui avait semblé être la pire menace de Westeros. “Les dernières nouvelles que j’ai eu de Corneilla ne sont pas très bonnes. Il y a des choses dont nous devons discutés. Mais parle-moi d’abord. Dis-moi ce qui peut rendre ma lumière aussi sombre ?” Il lâcha sa main un instant pour caresser son visage de son pouce et remettre une mèche de cheveux derrière son oreille.
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« Castel-Bois
303, lune 1, semaine 3 »

Leur intimité n’avait de cesse que de lui rappeler combien tout lui avait manqué. Sa voix, son sourire, cette manière si particulière qu’il avait de saisir sa main afin que leurs doigts s’entrelacent, sa présence, ce tout qui participait irrémédiablement à ce bonheur et cette impression de bien être dans lesquels la jeune fille se baignait à corps perdu. Ne désirant plus le quitter, préservant les moindres de ses instants dans son cœur, Marianne souriait de plus belle à mesure que les battements de son cœur répondait aux appels de son âme-sœur. L’intégralité de leurs retrouvailles lui donnait l’impression de les figer dans le temps afin de mieux les rapprocher et leurs permettre à tous les trois de retrouver des habitudes qu’ils n’avaient plus vécu depuis trop longtemps à son goût. Malgré la fatigue qu’elle lisait sur les traits du visage de son chevalier, malgré l’impatience qui n’avait de cesse de grimper en son être afin de vouloir égoïstement le garder pour toutes les deux, Lucas dégageait de cette aura si unique et enivrante qui lui rappelait combien elle l’aimait. De cette sincérité déroutante, de cette confiance permanente, de cet espoir inscrit au fond d’eux et qui n’avait de cesse de se partager aux rythmes des pas qu’ils foulaient ensemble pour rejoindre leur appartement. Leur famille était alors réunie et ce cadeau n’avait de cesse que de gonfler un peu plus l’Amour de la jeune fille pour son époux. Leurs sourires se confondaient derrière ce message si envoutant duquel Marianne laissait percevoir combien son bonheur était entier. Surtout devant la remarque qu’il venait à peine de lui partager. Elle désirait, par ce biais, lui prouver combien elle le soutenait dans les épreuves qu’il avait eu à traverser, combien elle lui était reconnaissante de tout ce qu’il avait pu faire pour leurs survies, combien elle resterait à ses côtés afin de lui permettre de ne jamais oublier comment retrouver les habitudes qu’ils avaient construis avec Tysha. Nul mot n’était nécessaire pour que le message soit compris, ce sourire et la manière dont ses doigts se mirent à serrer les siens en étaient un témoignage bien plus que suffisant. Et même les escaliers ne seraient pas un obstacle pour eux. Courageux jusqu’au bout, Lucas lui prouvait par sa témérité la chance qu’elle avait de pouvoir partager une vie tout entière à ses côtés. Une chance qu’elle n’oublierait jamais et dont elle préservait les souvenirs au plus profond de son cœur. Toutefois, elle préféra demeurer à ses côtés dans l’éventualité où elle pourrait être un appui au cas où la douleur n’en vienne à se réveiller. Elle fut rapidement rassurée de constater qu’ils rejoignaient les appartements sans difficulté particulière. Et profita de leur proximité pour se rapprocher de Lucas et lui témoigner de sa tendresse par le biais de leurs habitudes qui lui avaient tant manqué.

Leur baiser échangé, Marianne ne put retenir le sourire derrière lequel son bonheur reflétait combien son bien être était à son paroxysme. Elle avait l’impression de respirer pleinement à nouveau, de se sentir entière surtout lorsque la main de son époux mettait tout en œuvre pour la rapprocher un peu plus de lui. La chaleur si douce de ses joues s’embrasait sous l’effet de ce geste, même si rapidement le rire en vint à s’échapper de la situation au moment où Tysha leur rappelait à tous les deux sa présence. Alors, acceptant de laisser un peu de temps au père de retrouver sa fille, la jeune fille s’écarta un peu, mais pas assez pour couper le lien qu’ils entretenaient tous les deux et dont ils ne voulaient plus se défaire. Ses yeux se baissèrent l’espace de quelques secondes, ses joues se mirent à s’embraser alors qu’elle se savait ainsi observer. « J’espère que ce que tu regardes ne te déçois pas. » confiait-t-elle dans un murmure, timide quant à cet espérance mais également incertaine. Peut-être ne la trouverait-t-il plus à son goût ? Peut-être en avait-t-il gardé une image qu’elle n’était plus en mesure de lui offrir ? Elle désirait tant lui offrir qu’elle ne voulait en rien le décevoir de quoi que ce soit. Ses émeraudes vinrent à retrouver les contrées verdoyantes de son regard au moment où les aveux de son époux la touchèrent en plein cœur. « Et tu n’as jamais quitté les nôtres. » lui rapportait-t-elle dans cette vérité emplie d’une tendresse sincère alors que ses lèvres se rapprochaient de son front pour le couvrir d’un baiser. Elle aurait pu rester ainsi à les admirer pendant des heures. Si seulement le monde n’était pas enclin à s’assombrir. L’avenir était parfait dans les bras de son époux, dans l’endormissement de leur fille, dans cet espoir qui l’habitait en ce moment même. Mais l’ombre guettait, la jeune fille en avait pu prendre pleinement conscience à son retour à Castel-Bois et ne désirait en rien le cacher à Lucas. Pas alors que sa vie avait été ainsi mise en péril et qu’elle aurait pu le perdre. Même si elle désirait le préserver du moindre tracas et de toutes les menaces de Westeros, elle ne pouvait décemment pas lui cacher tout ce qui l’inquiétait. Alors encline à lui partager tout ce qu’elle avait pu voir et entendre, Marianne laissa entrevoir ses premières inquiétudes. Les réactions de son époux ne tardèrent pas à lui rappeler combien tout n’était qu’éphémère et combien il était difficile d’accepter toute cette situation. Si seulement, elle avait été en mesure d’avoir la force nécessaire pour braver tous les fléaux, si seulement elle détenait le même courage que son chevalier afin de le rassurer. Elle hocha la tête en signe d’affirmation au moment où il répétait ses mots. Oui « la nouvelle menace ». Celle qui l’effrayait énormément et dont elle ne savait quel chemin emprunter afin d’apercevoir un infime espoir. « Pardonne-moi de t’inquiéter autant. » lâchait-t-elle dans cette voix qui laissait nettement présager de la culpabilité qui la rongeait. Néanmoins, elle ne pouvait rien faire de plus, elle ne savait que faire de plus, si ce n’était lui rapporter les récits qu’elle avait vécu.

Ses yeux se perdirent pendant plusieurs longues secondes sur le sol de l’appartement, désireux de trouver le meilleur moyen d’expliquer ses avances, sans que cela ne soit une blessure béante dans le cœur de son époux. Que dire ? Comment le lui rapporter sans le blesser ? Marianne n’avait jamais désiré que le bien de Lucas et espérait que le bonheur leur reviendrait tout entier. Comme cet avant, comme lorsqu’ils avaient voyagé jusqu’à Harrenhall et que les simples menaces qu’ils devaient braver n’étaient autres que les fantômes. Pourquoi le monde tenait-t-il à être si brutal ? Si ambitieux ? Pourquoi n’agissait-t-il pas dans l’intérêt de tous mais cherchait-t-il à réduire à la soumission ? Les confidences de son chevalier au sujet de la paix telle qu’ils en partageaient la vision tous les deux l’incitaient à croire elle aussi en cette optique. Ses incompréhensions la tiraillaient de plus belle, jusqu’à ce que l’Espoir de son Amour ne l’amène à redresser son regard vers lui. Touchée dans son âme quant à ce message si clair et si déterminé, la jeune fille ne tardait pas à tendre ses deux mains à son tour afin de serrer celle de son époux. Empreint de ce courage qu’elle aimait tant et qu’il savait lui transmettre. « Oui, c’est ce que nous leurs apprendrons, même si cela risque d’être difficile. Jamais je ne laisserai nos enfants se ternir, alors que l’espoir et la paix pourront être à portés de leurs mains. » Elle espérait le rassurer, tout comme lui parvenait à le faire par ses confidences et ses gestes. Mais attentive aux informations qu’il lui donnait, la jeune fille laissa son visage exprimer une réelle surprise. Que se passait-t-il pour que Brynden donne des informations à Lucas ? Bien entendu, le visage de Liane vint derechef se dessiner devant ses yeux, alors qu’elle n’osait imaginer si le lien entre ce qu’elle allait lui révéler et ce dont il l’informerait en retour était vrai. « Je ne sais comment te le dire… » laissait-t-elle dans un soupir qui laissait nettement entrevoir son malaise à venir. « Lors de notre retour à Castel-Bois, nous avons fais une halte à Bel-Accueil, comme tu l’avais demandé… » Ses doigts serraient d’avantage ceux de son époux, désireux de chercher un soutien devant ce dont elle allait lui rapporter. « Hélas, je suis au regret de t’annoncer que tes craintes se sont révélées vraies. Bel-Accueil n’est plus aussi chaleureux que ce que nous avons toujours connu. Bien au contraire, à peine fusses-nous arrivés que les portes furent closes et qu’il fallut énormément de temps pour que Liane nous offre gîte et couvert au moins pour la soirée. » Elle ne savait pas si il était nécessaire d’entrer dans les détails mais elle préférait le protéger. « Lorsqu’enfin les portes se sont ouvertes, son cousin m’a escorté jusque dans ses appartements… » Son regard s’affaissait soudainement, son échine se mit à trembler. « Et c’est là que je l’ai vu… cette créature… cette légende qui était bien là devant Tysha et moi… » Sa déglutition se fit plus difficile, son souffle se coupait légèrement. « Un dragon, Lucas. Liane possède un dragon. Et ce n’est malheureusement pas le pire… Notre échange fut controversé par les réactions violentes et incontrôlées de la bête, j’ai eu si peur pour Tysha. Et cela ne touchait en rien Liane, au contraire, elle lui trouvait un comportement adapté. Et de tout cela, le secret est tombé telle une sentence. » Elle ne savait réellement pas comment le lui avouer une telle information, néanmoins, elle ne pouvait se permettre de la lui cacher. Aussi, Marianne se mit à inspirer lourdement, fermant ses yeux afin de se donner du courage, avant de finalement laisser ses confidences prendre le dessus. « Lady Liane est complètement perdue. Elle m’a confié avoir mis fin aux jours de son père… d’en arriver à désirer la mort de son époux afin de rester avec cette créature. Et puis… cet accueil, cette distance si froide, cela n’a pas laissé le moindre doute quant à tes inquiétudes d’allégeance. Elle nous a tourné le dos, Lucas. Et je suis terriblement navrée de ne pas avoir réussi à la ramener à la raison, de ne pas avoir réussi à la ramener vers toi et je sais combien tu l’apprécies, mais j’ai eu si peur pour Tysha que j’ai préféré fuir. » Confuse, gênée, la jeune fille n’osait redresser son regard pour affronter celui de son époux. Elle avait échoué dans cette mission et elle savait qu’elle le décevrait. « Je suis terriblement navrée. » se confondait-t-elle en excuse, toujours gênée, honteuse, mais surtout peinée pour son époux.
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« Castel-Bois
303, lune 3, semaine 1 »

Le Chevalier aux Corneilles ne put retenir un petit rire amusé, persuadé que son épouse se moquait gentiment de lui en lui posant une telle question. Mais ses yeux baissés et sa mine soudainement embarrassée témoignaient de sa sincère inquiétude. Il refit donc un pas vers elle, ignorant les protestations que venaient de faire Tysha lorsqu’il s’était trouvé trop proche de son épouse pour déposer un fougueux baiser dans son cou, remontant jusque derrière son oreille, avant de faire un pas en arrière pour satisfaire Tysha et ne pas devenir un simple esclave de ses pulsions et de son amour alors que tant de choses devaient être discutées. “Jamais, tu m’entends, jamais ta vision ne me lassera ou ne sera plus à mon goût. Du premier jour où je t’ai vu, Marianne, je t’ai aimée, même si je ne l’ai su que plus tard… lorsque tu étais enfin disposée à t’ouvrir à un futur à côté de moi. C’est plutôt moi qui devrait m’inquiéter d’un tel sentiment de ton côté, je suis sale et puant de tout ce voyage…” ajouta-t-il avec un rire gêné. Et il était celui qu’elle avait épousé ensuite, après son premier amour. Par dépit parfois se disait-il, bien qu’il s’empêchait toujours d’aller plus loin sur ce chemin, surtout depuis qu’il cherchait à rester loin des recoins sombres de son esprit qui le rendait jaloux, impatient et intolérant et insupportable. Si elle était déçue, il n’en avait rien perçu de ses sourires et ne s’en était pas inquiété jusqu’à ce qu’elle ne le mentionne pour elle-même. Au moins, si déception il pouvait y avoir, tout comme elles avaient occupé ses pensées, il avait occupé les leurs et il s’en contentait. Il acceptait tout d’elle, dans la mesure où elle acceptait de le lui donner, c’est pourquoi il se pencha de bonne grâce, basculant son poids sur sa jambe valide pour lui permettre de déposer un baiser sur son front, anticipant ses gestes comme autrefois.

Marianne s’excusait de l’inquiétait tandis qu’il couchait Tysha qui s’était à présent calmée. “Non, non, ne t'excuses pas. Je souhaite que tu puisses te reposer sur moi lorsque quelque chose te tracasse, il n’y a qu’ensemble que nous pourrons affronter les choses. Inquiets ou non, cela n’importe guère.” Dit-il doucement avant de se retourner vers elle. Il importait surtout qu’il fasse les choses ensemble, tout en demeurant fidèles à leurs valeurs. Les mots des Nerbosc étaient clairs et le sacrifice pour un avenir meilleur n’effrayait pas Lucas, il craignait cependant un peu plus pour l’avenir de sa famille, il ne voulait pas les voir suivre ses pas sur cette fin de chemin là. Et malgré sa crainte, la seigneure de Castel-Bois semblait en accord avec lui et ses convictions quant à ce qu’ils souhaitaient enseigner à leurs enfants, puisqu’il n’avait jamais été question de s’arrêter avec Tysha. Voilà ce qu’elle lui confiait alors qu’il s’approchait à nouveau d’elle et lui demandait de livrer sa nouvelle, avant de se charger des siennes. Lucas serra doucement les mains de son épouse dans les siennes tandis qu’elle cherchait comment formuler ce qu’elle avait à lui conter. Il resta silencieux durant cet instant, laissant Marianne prendre le temps qui lui était nécessaire, se refusant à la brusquer, se contentant de l’accompagner. Puis sa bouche s’ouvrit à nouveau et comme il l’avait pressenti, Bel-Accueil était au cœur de ses inquiétudes. Son sourire disparut progressivement alors que la concentration prenait le pas sur les encouragements et qu’il prêtait une attention particulière à chacun des mots, les ancrant dans son esprit et composant doucement mais sûrement le tableau politique que son épouse lui décrivait. Ses mâchoires se serraient progressivement et son visage se baissait doucement vers le sol. Il ne se rendit pas compte tout de suite que ses mains serraient de plus en plus fort celles de son épouse, non plus en signe de soutien mais en expression de sa crispation. Lucas avait besoin de s’asseoir. Nul doute qu’ouvrir une fenêtre pour respirer l’air frais et vivifiant de l’hiver lui aurait fait le plus grand bien. L’envie de faire les cent pas dans leurs appartements au point d’en user le parquet de bois lui démangeait les jambes. Il avait besoin de jurer, de crier, d’exprimer sa frustration et sa colère d’une telle révélation et il s’apprêtait à prendre l’une de ces solutions lorsque Marianne exprima son regret et sa culpabilité.

Alors toute sa colère se mit en sourdine et son épouse devint à nouveau sa priorité. Il lâcha avec empressement ses mains, se rendant compte que son emprise devait commencer à être douloureuse, pour envelopper son amour dans ses bras pour la rassurer. “Tu n’as rien à te reprocher ma douce. Je ne t’en veux pas. Evidemment que je ne t’en veux pas. Tu as fait ce qu’il fallait, tu as protégé notre famille. C’est de ma faute, je t’ai envoyée au casse-pipe...” Il la garda contre lui quelques instants de plus, silencieusement, venant déposer plusieurs baisers, énergiques, sur sa belle chevelure à l’odeur fleurie. Puis Marianne rassurée et sa famille de Castel-Bois protégée, il en revint à sa colère et à son besoin d’expression. Il pris un pas de recul et se passa une main sur le visage, soupirant longuement. “Liane est une femme intelligente qui a toujours eu parfaitement conscience de ce qu’elle voulait. Prête à tout pour l’obtenir… Je l’avais déjà crains par le passé, je pensais que c’était derrière elle et je me suis trompé. Mais là encore, je sais qu’elle sait. Je l’avais prévenue et je refuse de croire qu’elle ait pu oublier. Il n’y a à présent plus d’amitié entre ma maison et la sienne. C’est fini.” Il se mit à faire quelques pas hésitants d’un côté, avant de revenir face à son épouse. Il avait l’impression de devoir prendre une décision en urgence et il ne savait pas laquelle prendre. Si cela n’avait tenu qu’à lui, il aurait donné l’ordre d’aller l’arrêter sur le champ. “Voilà donc pourquoi elle ne m’a jamais répondu après la mort de son père…” pensa-t-il à haute voix. “Je n’en reviens pas qu’elle l’ait tué… Elle est longuement perdue pour en être arrivée là.” Ce père qu’elle aimait tant. “Et si elle n’a rien dit du dragon aux Nerbosc, c’est bien que ses intentions sont tout sauf louables. Mais ça je pouvais déjà m’en douter à partir de la poignée d’hommes qu’elle a envoyée pour combattre à Winterfell. Une honte ! Heureusement que Desmond était là…” Lucas devenait rouge et sa voix de plus en plus forte. Ses yeux croisèrent le berceau de leur fille et il s’en rendit compte, reprenant la parole plus bas. “Quelle taille fait-il, ce dragon ? S’il était avec elle, dans l’enceinte du château, alors il ne devait pas être bien grand ? J’en ai vu quatre de ces bestioles à Winterfell, dont trois qui étaient assez gros pour être montés. De ces trois il n’en resterait que deux… Et ce ne sont pas les seules choses qui ont fait leur retour à Westeros Marianne. L’un de ces dragons était monté par l’ancien Prince Viserys… Tu avais raison, c’est un avenir bien sombre qui se dessine si nous ne pouvons pas agir vite pour protéger les nôtres…” Il s’avança finalement jusqu’à leur lit pour s’y laisser tomber assit, un peu maladroitement, afin de soulager sa jambe. Il ne savait plus où donner de la tête et par où commencer la suite. Il n’avait même pas encore mentionné Harrenhal ou Salvemer...
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« Castel-Bois
303, lune 1, semaine 3 »

L’atmosphère lui donnait l’impression de vivre à nouveau, de recouvrer ce naturel duquel sa force parvenait à lui revenir pleinement grâce à lui. Grâce à sa présence et à cet amour qu’elle n’avait de cesse de s’en laisser bercer pour profiter simplement de ce tout qu’ils concevaient ensemble. Ses craintes, quant à ce doute de ne plus lui plaire, s’envolaient sans la moindre difficulté devant les ardeurs chaleureuses de son époux. Sentir à nouveau ses lèvres au niveau de son cou, ressentir la chaleur de son souffle contre son épiderme, veillaient à transporter la jeune fille vers ce chemin empli de désirs et de fougue qu’ils se plaisaient à retrouver dans leur intimité. Lucas lui avait manqué de toutes les manières qu’elles pussent exister et son cœur lui donnait l’impression de chanter à mesure que les mots quittaient ceux de l’homme qu’elle aimait pour se confondre au sien. Il la rassurait à bien des égards et Marianne ne put que sourire de plus belle devant chacune de ses paroles. Elle, qui, désirait tant lui offrir tout le bonheur qu’il méritait, il lui semblait toucher du bout des doigts ce désir alors que leurs regards se perdaient l’un dans l’autre de cette si belle tendresse qu’ils avaient appris à construire et à partager au fils des années. « Peu importe la saleté… » débutait-t-elle alors que ses lèvres trouvaient à l’instant le haut de sa main dans un baiser délicat. «… l’odeur… » Cette fois-ci, malgré les quelques protestations de Tysha, la jeune fille déposait un nouveau baiser dans le cou de son Amour. « … ou quoi que tu puisses trouver dérangeant, sache que je t’aime tout entier et que rien ne pourra détourner mes sentiments à ton égard. » Elle avait envie terriblement envie de l’embrasser, de lui prouver de la véracité de ses sentiments et de ses mots par le biais de ce geste si naturel et enivrant. Toutefois, elle s’en ravisa par crainte d’occulter Tysha et les retrouvailles avec son père. « Tu es mon âme sœur, Lucas. » son affirmation allait de pairs avec l’ensemble de ses pensées, et bientôt, alors que tous les deux partageaient à nouveau cette vive émotion de leurs retrouvailles, Marianne ne put contenir son geste plus longtemps. Ses lèvres retrouvaient le front de son chevalier, le couvrait de son amour tout entier dans ce geste qui leur était devenu une habitude et qui exprimait combien leur amour était véritable et sincère. Son sourire n’en devenait que plus grand, fort de l’ensemble des expériences qu’ils avaient vécu et traversés ensemble et dont ils continueraient à braver sous cette même allure. La lumière aurait pu demeurer intacte, propice à leurs retrouvailles afin de leur permettre de reconnaître cette intimité qui leur avait tant manqué, ou du moins qui avait énormément manqué à la jeune fille. Mais l’ombre commençait, insidieusement, à percer. Dévalant comme une cavalcade, rappelant combien sa mesure occultante était perfide. Bien entendu, la gêne s’invita. Laissant ainsi place à une inquiétude débordante quant aux révélations qu’elle allait lui livrer. Marianne avait toujours souhaité être honnête avec son époux, lui révéler la moindre des vérités, mais cela impliquait aussi de l’attrister. Ce dilemme avait tendance à la meurtrir de l’intérieur, mais bientôt, les vœux qu’ils s’étaient donnés tous les deux lui rappelaient combien ils étaient plus forts ensembles.

S’excusant une première fois, la réponse de son époux ne tardait pas à faire naître à nouveau le sourire timide sur le coin de ses lèvres. O combien elle savait qu’elle pouvait se reposer sur lui et combien elle avait conscience que leur union était bien plus forte que tout ce qu’ils avaient pu braver jusqu’alors. Lucas lui prouvait cette tendance générale qu’il détenait pour toutes les personnes qu’il aimait : passer en second plan. S’effacer pour mieux protéger et soutenir. Un trait de caractère qu’ils partageaient et dont il savait, elle espérait, qu’il trouverait également les mêmes aspects la concernant pour lui. D’ailleurs, n’était-ce pas là ce qu’elle prouvait par le biais de ses aveux ? Mais comment commencer ? Comment trouver les bons mots pour le protéger malgré les révélations qui suivraient ? Confuse dans un premier temps, elle trouva le courage nécessaire à ses confidences alors que ses doigts s’accrochaient aux siens. Les mots fusèrent. Lui échappaient naturellement afin de lui rapporter le plus de détails possibles. Et plus le récit continuait, plus Marianne sentait les mains de son époux se serrer contre les siennes. Elle y vit une preuve de son soutien, forte, mais surtout à même de lui rappeler que tout était terminé à présent et qu’ils étaient ensemble. Du moins c’est ce qu’elle crut reconnaître jusqu’au moment où l’emprise lui parut bien trop ferme et qu’elle comprit, par la crispation des mâchoires de Lucas, qu’il était en train de prendre sur lui. Que les Dieux pouvaient être cruels de leur infliger telle sentence. Surtout aujourd’hui, surtout au lendemain de cette survie qu’il leur avait offert à tous. « Je suis désolée… » répétait-t-elle inlassablement. Signe de son impuissance, de sa propre déception d’avoir failli là où bien d’autre aurait peut-être pu en devenir victorieux. Elle aurait tant désiré ramener Liane à la raison, lui rappeler combien son amitié avec Lucas était un cadeau qu’elle se devait de chérir et non de refuser en lui tournant le dos. Mais au lieu de cela, elle avait simplement pris peur pour Tysha. Pour leur fille, qui méritait bien plus que d’être objet de convoitise d’une créature aux cris stridents et aux allures violentes. Un soupir de désespoir lui échappait alors qu’elle retrouvait les bras de l’homme qu’elle aimait. Rassurée par sa présence, par son pardon, il n’en restait pas moins qu’elle demeurait coupable d’une certaine manière. « Ce n’est pas vrai… Tu m’as envoyé vers un élan d’espoir dont je ne suis pas parvenue à saisir. » Elle ne voulait pas qu’il se rende coupable de son échec à elle. Elle était la seule fautive. A son tour ses bras se mirent à chercher le réconfort de la silhouette de son chevalier dans cette étreinte riche en réassurance. Il était là, dans leur foyer, au sein de leur famille. Les baisers qu’elle sentait sur sa chevelure n’avaient de cesse que de lui rappeler, mais surtout de lui apporter un peu d’apaisement concernant la culpabilité qui la rongeait malgré tout.

Toutefois, tout s’arrêta alors que le froid s’abattait sur elle par le biais de ce recul qu’il prenait. Marianne comprenait les réactions de Lucas, dans la mesure où elle savait que la déception prendrait le dessus. Son cœur se mit à s’arrêter doucement, prenant conscience, de la douleur à laquelle il faisait face. Et autant l’avouer, elle n’aimait pas le voir ainsi. Torturé, déçu, la colère se lisait aussi bien sur son visage qu’elle s’entendait dans le ton et les mots qu’il lui confiait. Et tout ceci lui faisait mal au cœur. Silencieuse, la jeune fille écoutait chacune de ses réactions, essayait de l’inviter à la rejoindre dès qu’il passait devant elle alors qu’il s’enfermait dans ses pensées. Si seulement elle avait pu lui donner de bonnes nouvelles… Hélas, c’était dans les instants les plus difficiles que le mariage puisait de ses ressources pour n’en devenir que plus fort. Suivant les moindres de ses allers et venues, Marianne ne put s’empêcher d’en vouloir à Liane à son tour d’infliger autant de colère et de tristesse à Lucas. « Lorsque je l’ai vu, il était à peine un peu plus grand que Verpied. » lui annonçait-t-elle alors qu’elle lançait à son tour un regard vers le berceau de leur fille, espérant que la voix de son père ne l’effraie pas. Mais ses émeraudes revinrent rapidement sur le visage de son époux au moment où il lui rapportait en avoir vu quatre de son côté. « QUATRE ? » ne put-t-elle retenir sa surprise et l’exprimer alors que le souvenir d’un seul lui faisait déjà froid dans le dos. Mais la suite de son récit veilla à l’amener à agrandir ses yeux. Certains pouvaient être montés. Que les Dieux la gardent d’une telle révélation, elle n’osait imaginer les gabarits des créatures et combien leur dangerosité devaient être inquiétante. Vision qui s’accompagnait bien trop rapidement par ce retour dont elle n’aurait jamais envisagé l’existence. « Viserys… Targaryen ? » demandait-t-elle tout en sachant pertinemment la réponse positive à sa question si crédule.  Ses yeux accompagnaient la silhouette de son époux jusqu’à leur couche et à peine fut-t-il installé assis, que la jeune fille s’empressait de reprendre sa main tout en se rapprochant de lui. « Comment est-ce possible ? N’était-t-il pas exilé ? » lui demandait-t-elle tout en cherchant à ne plus le laisser partir. Pas après ces révélations, pas alors qu’elle avait besoin de lui pour la rassurer et qu’elle espérait qu’elle pourrait le rassurer à son tour. « Comment la magie a-t-elle pu renaître aussi soudainement ? » rajoutait-elle tout en essayant de trouver réponse dans son regard. « Lucas, je ne te cacherai pas ma peur devant cet inconnu. Mais malgré tout ce que nous risquons de connaître en mal ou en bien, sache que je me battrai pour toi, pour notre famille et tu me sais assez téméraire pour m’y tenir. Même si c’est au détriment de ma vie, je vous défendrai toujours comme je défendrai ton nom et ta maison. » Sa confession faisait également office de vœux de serment devant toute cette menace. Devant toutes les épreuves auxquelles ils risquaient d’être confrontés. Mais elle ne le laisserait jamais, ni lui, ni Tysha, ni Brynden.

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« Castel-Bois
303, lune 3, semaine 1 »

Marianne et Lucas avaient en cet instant, tout d’un couple nouvellement marié. Rassurés par leurs sentiments respectifs toujours présents et toujours aussi forts, ils renouvelaient de preuves d’affection et d’amour envers l’autre, qui auraient pu aller plus loin encore si Tysha n’avait pas refusé de se trouver plus longuement coincée entre ses parents et si eux-mêmes n’avaient pas eu tant de sujets importants à évoquer. Il leur faudrait attendre quelques heures encore pour se retrouver complètement, lorsqu’ils auraient fait le tour des thématiques qu’ils souhaitaient absolument aborder, après avoir retrouvé la compagnie de leurs amis au rez-de-chaussée pour un temps, et sans oublier Bran, qu’il faudrait installer dans ses nouveaux appartements. Après quoi, il ne demeurerait plus qu’eux et leur amour, sincère et fort. Mais ce temps n’était pas encore là et ils se raisonnèrent tous deux, bien que cela soit fort compliqué pour Lucas après les derniers aveux de son épouse. Une partie de lui était tentée de tout oublier, de lui proposer de quitter leur région et de partir vivre comme des gens de basses naissance de l’autre côté du Détroit, loin des guerres qui s’annonçaient. Mais les Harlton préféraient rompre plutôt que ployer et il était inconcevable, du moins pour plus de quelques minutes, que le Chevalier aux Corneilles puisse abandonner sa famille de naissance. Et Lucas savait qu’Essos aurait ses propres problèmes puisque ainsi semblait aller la vie. “Et toi la mienne…” répondit-il alors, le souffle court.

Inconsciemment, le jeune père avait voulu épargner sa fille de ce qui allait se dire ensuite. La mine grave de Marianne n’avait pas laissé de doute. Il était naïf de songer que parce qu’elle se trouvait dans son berceau et non dans ses bras, rien ne pourrait l’atteindre. Au moins il se rassurait en se disant qu’il ne lui communiquerait pas sa tension et son agitation. Parce que les révélations de sa tendre épouse le mirent dans tous ses états. Sa colère était incommensurable, à la hauteur du sentiment de trahison qui l’habitait. Et pourtant, il s’en voulait à lui-même également. Parce qu’il était celui qui avait accepté d’accorder une seconde chance à Liane et qu’il en voyait les résultats. Au moins sa rage fulminante l’empêchait de laisser trop de place à la peur pour leur avenir. Son désir de justice prenait le pas sur tout le reste. Il se contenait physiquement, mais tous les signes étaient là et son esprit était tout sauf contenu. C’est son aimée qui le ramena sur le chemin de la réalité, avec ses excuses et son propre tracas. Le Nerbosc enchaîna les longs soupirs pour tenter de se calmer, faisant quelques pas, lâchant les doigts fins de son épouse qu’il était en train de blesser sans s’en rendre compte. Il finit par s’avancer à nouveau vers elle, prenant son visage fin dans ses mains rendues calleuses par la bataille et les rênes de cuir, serrés pendant plusieurs semaines. “Tu n’as à t’excuser de rien. Tu n’es fautive de rien, si ce n’est d’être trop bonne.” Il n’y avait là nul reproches mais bien des compliments encenseurs. “Ma colère n’est pas contre toi, je suis navré de te la faire subir une nouvelle fois… Je m’en veux de ne pas avoir vu plus clair plus tôt. De lui avoir laissé le bénéfice du doute si c’est pour être remercié de la sorte…” Il baissa ses yeux verts vers le sol et soupira, dépité. Ses mains glissèrent doucement le long du visage de Marianne jusqu’à ce que leurs doigts se rencontrent à nouveau. Visiblement, son épouse s’en voulait toujours. Il approcha alors son visage du sien pour l’obliger à la regarder dans les yeux. “Marianne, tu n’as pas échouée… Je t’ai demandé d’aller prendre de ses nouvelles, pas de t’assurer qu’elle ne voulait pas nous trahir ou je ne sais quoi. La loyauté des conflanais aux Nerbosc ne t’incombent pas, tu n’as pas à porter ce poids sur  tes épaules. Je te l’ai dit avant ton départ, Liane a une part d’ombre, que même la plus vive lumière ne peut pas éclairer. Et s’il y a bien quelqu’un qui sait illuminer les choses, la vie des gens, c’est toi mon aimée. Mais il vient aussi un temps où tous les bons conseils du monde ne suffisent plus. Lorsque la personne n’en a que pour ses ambitions personnelles, elle sera prête à écraser tout le monde sur son passage et la raison et la douceur ne pourront rien y faire…” Ca n’était pas avec ces choses là qu’il avait combattu les Marcheurs Blancs en tout cas.

Lucas recula finalement, ayant besoin d’exorciser sa colère d’une autre façon pendant un instant. Mais il n’en perdait pas pour autant le fil de la conversation et interrogea la seigneure de Castel-Bois sur quelques détails supplémentaires, notamment la taille du dragon, confiant ensuite à Marianne qu’il en avait vu quatre dans le ciel nordien, au moment de la bataille. Le Nerbosc hocha la tête pensivement alors qu’elle évoquait une équivalence à Verpied, le dragon était petit. “Cela veut dire qu’il est encore tout jeune…” pensa-t-il à haute voix, songeant au dragon du prince Aegon. Il releva le visage à la surprise de son épouse. “Il n’en reste plus que trois à présent… je crois que l’un d’eux était le légendaire Dragon des Glaces…” expliqua-t-il d’un air contrarié. Cela ne changeait nullement la gravité de ce qu’il dévoila ensuite avec le retour du prince exilé… Accablés par toutes ces nouvelles, fatigué par le voyage, Lucas se rapprocha finalement de leur couche pour s’y asseoir et fut suivi par Marianne. “Il faut croire qu’il se moque bien d’ordre prononcé par son frère… et en même temps, est-ce si surprenant lorsqu’on sait qu’il s’est attaqué à une jeune nordienne ? Je sais l’attachement de Daenerys pour lui, mais décidément… je ne le comprends pas. Même avant qu’il ne soit officiellement accusé, Brynden m’avait raconté tout le dédain qu’il avait eu pour lui… Je crains malheureusement que son aide durant la bataille ne soit pas seulement fortuite et désintéressée, là encore nous avons à faire à un sombre personnage… Nous le reverrons probablement…” Il soupira et se tut un instant. Oui l’avenir semblait bien sombre, avec tant de paramètres qu’ils ne maîtrisaient tout simplement pas. Les mots de Marianne firent battre son coeur un peu plus vite encore et il lui offrit un sourire teinté de tristesse, tandis que sa main venait caresser sa joue, aussi doucement qu’il le pouvait. “Oh oui, je t’en sais parfaitement capable. Mais j’ai besoin de te savoir loin du danger, à protéger notre fille et le reste de nos enfants lorsque les Sept et les Anciens auront décidé de nous bénir à nouveau…” dit-il en posant sa main libre affectueusement sur son ventre plat. “Promets-moi de ne pas prendre de risques insensés à partir de maintenant ? Les temps sont troublés mon amour. Certains disent que c’est depuis la comète rouge, aperçue dans le ciel il y a quelques années déjà… Voilà quand la magie serait revenue.” Il reprit sa respiration quelques secondes avant de reprendre. “Mais il n’y a pas que la magie que nous devons surveiller… Les Mallister ont appréhendé un navire fer-né sur leurs côtes, Brynden s’est rendu sur place avec Daenerys pour savoir de quoi il en retournait vraiment… Il a laissé Hoster en charge de Corneilla, avec une mission pour moi… Je ne sais pas si tu le sais, mais durant notre absence, il y a eu du grabuge du côté d’Harrenhal, Shella en a informé mes frères… Brynden souhaite donc que je me rende sur place pour en savoir plus… Je dois lui écrire tout ce que tu viens de me raconter à propos de Liane, dès demain matin lorsque j’aurais l’esprit clair mais je dois également préparer mon prochain départ… déjà…” Il posa ses lèvres sur les siennes avant qu’elle n’ait pu répondre quoi que ce soit. Il était incapable d’entendre sa déception. “Je me doute que tu as beaucoup à faire ici avec le retour des troupes, que Tysha est très jeune, mais peut-être serait-il envisageable que vous fassiez le voyage avec moi ? Après quoi nous pourrions aller aux Portes de la Lune directement depuis l’Œildieu ? Je sais que tout ce que nous venons de raconter ne s’y prête pas mais je l’ai promis à Mya… Et peut-être que voir un peu de bonheur, de paix, revoir nos amis du Val pourra nous redonner un peu d’espoir…” Après tout ils avaient des amis et des alliés, d’autres gens sur qui compter et ce voyage pourrait être l’occasion de l’expérimenter et de reprendre des forces.
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« Castel-Bois
303, lune 1, semaine 3 »

Pourquoi le temps ne pouvait-t-il pas se suspendre seulement quelques heures ? Pourquoi le monde cherchait-t-il toujours à étendre des griffes afin de rapiécer les âmes ? Pourquoi la paix ne pouvait-t-elle pas demeurer durable à jamais ? Les questionnements n’avaient de cesse que d’augmenter alors que la jeune fille désirait simplement s’abandonner dans les bras de son époux. Profiter de cet instant si précieux, emplir son âme de cet amour sincère et véritable qu’ils avaient su construire ensemble et qui embellissait un peu plus à chaque seconde son cœur. Cependant, la naïveté ne pouvait perdurer, pas alors que la gravité s’étendait au-delà des remparts de leur domaine et visait à plonger dans le trouble l’ensemble de ce pourquoi ils s’étaient battus tous ensemble. Leurs tentatives d’apaisement vrillaient dès lors que la réalité les rattrapait et qu’elle les plongeait ensemble à la fois dans la déception et la colère. Pourquoi ? Marianne sentait son cœur se serrer à mesure que les expressions faciales de son chevalier lui apprenait combien sa colère était légitime. Il ne méritait pas tout cela. Lui, qui revenait d’un combat duquel il les avait tous sauvés. Lui, qui prônait haut et fort les bienfaits de l’honneur au détriment de sa propre vie afin d’assurer quiétude et justice sur leur terre. Lui, qu’elle aimait de tout son cœur et qu’elle désirait chérir pour des décennies entières. Mais voilà que l’ombre s’attachait à agripper ses bassesses sur ce tableau idyllique. Leurs ouvrant les yeux sur cet espoir qu’ils désiraient maintenir et protéger. Ensemble, ils y parviendraient. La jeune épouse n’avait jamais douté de cet élément et cette réalité qui avait su les rapprocher par le passé. Et c’est ensemble qu’ils parviendraient à affronter les épreuves afin de permettre à leur fille de pouvoir grandir et s’épanouir dans un environnement sain et délicat. A cette pensée, les émeraudes de la jeune fille se détournèrent instinctivement de son époux afin de les poser avec bienveillance sur le berceau à peine rempli de Tysha. Elle aspirait à tellement de belles choses elle aussi, que la jeune mère ne put s’empêcher de désirer tout lui offrir. Toutefois, son attention s’échappa pour revenir entièrement sur Lucas, dont ses doigts se joignaient naturellement aux siens. Son cœur ne put que battre un peu plus contre sa poitrine alors que les mots lui échappaient afin de venir se confier auprès de son Amour. Bien entendu, la crainte la saisissait à mesure que les souvenirs défilaient devant ses yeux comme si elle les avait vécus la veille. Et plus les confidences s’échangeaient, plus Marianne sentait la culpabilité la ronger devant l’échec qu’elle avait essuyé. Celui de ne pas avoir pu ramener Liane vers elle, vers l’amitié qu’elle portait à Lucas. Celui d’avoir failli alors que peut-être une chose aurait pu faire la différence.

Elle s’était permise de ressasser cette scène encore et encore dans son esprit, dans l’espoir de trouver un changement notoire qui aurait pu faire cette différence-là. Mais rien ne lui était venu en tête. Aurait-t-elle pu trouver un moyen d’ouvrir les yeux à Liane à un moment donné ? De la ramener à la raison alors que les serres de la créature marquaient l’environnement autour d’elles ? Il persistait cette part qu’elle ne comprenait pas et dont elle n’osait en envisager le cheminement. Comment une créature pouvait passer avant ses propres enfants ? Surtout si cette dernière menaçait de les dévorer à la moindre occasion ? Ses pensées allaient naturellement vers cette pauvre Diana ainsi que Rhialta, qui, devaient probablement angoisser du matin au soir devant de tels cris. Comment pouvait-t-elle les aider si ce n’était en les sommant de fuir Bel-Accueil pour trouver refuge ailleurs ? Leurs survies en dépendaient, mais cela signifiait également l’isolement permanent et un point de non-retour pour Liane. Combien elle regrettait de ne pas s’être battue plus longuement ? Ainsi aurait-t-elle pu trouver un argument qui aurait pu faire la différence et ramener une once d’inquiétude dans l’esprit de celle qu’ils avaient apprécié comme une véritable amie. Cependant, comme elle l’avait noté, dès lors que Tysha était en danger, Marianne désirait plus que tout la protéger. Ses excuses n’en étaient que plus sincères alors qu’elle prenait une fois encore conscience de son échec. Elle, qui désirait rapporter paix et quiétude à son époux, voilà qu’elle lui ramenait troubles et colère. Des états d’âmes qu’elle aurait voulus lui épargner, hélas, elle n’était pas seule maître de ce destin précis. Son regard se perdait dans les contrées verdoyantes de son époux au moment où ses mains prenaient son visage afin de la rassurer. Sa bonté était sans pareille alors qu’il témoigner de sa compréhension quant à ce qui lui avait échappé. Par les Sept qu’elle aurait souhaité fouler vents et marées afin de retrouver Liane et lui redire avec un ton plus incisif qu’elle n’avait pas le droit de laisser Lucas ainsi. « Je le sais… » balbutiait-t-elle alors que son époux l’encensait d’une manière qu’elle estimait ne pas mériter. Pas après cet échec notoire, surtout pas alors que lui les avait sauvés. « Mais j’espérais tellement te ramener de bonnes nouvelles, t’apprendre que sa grossesse se déroulait à merveille et qu’elle attendait avec impatience le retour de Desmond. Je me sens bien trop naïve d’oser croire en cela. Et c’est pour cela que je te demande pardon. » Elle réitérait sa demande pour la simple et bonne raison que sa confiance en elle lui échappait. Même si elle était touchée par tout ce qu’il venait de lui avouer, elle aurait simplement voulu lui offrir tout ce que lui lui apportait au quotidien : de la sérénité.

Témoin de la colère dont il tentait de réprimer, la jeune fille accompagnait silencieusement mais avec détermination les moindres de ses allers et venus devant elle. Bien entendu les sujets évoqués réveillaient chez elle des interrogations quant à toute cette magie en pleine puissance. Tout comme, elle s’interloqua du nombre de dragons que son époux avait pu côtoyer durant sa bataille. Ainsi étaient-t-ils nombreux. Ainsi le monde se couvrait à nouveau de crainte face à des légendes qui n’auraient de cesse que de devenir véritables au fur et à mesure de leurs avancées dans le temps. La remarque de son chevalier concernant la taille de Kaerion, comme la Seigneur de Bel-Accueil lui avait confié, eut tendance à lui faire acquiescer d’un signe positif de la tête l’interprétation.  Mais l’évocation du Dragon des Glaces tendit à lui faire afficher une mine bien plus inquiétante et blêmir son visage. « La bête est-t-elle fidèle à ce que les anciennes légendes ont conté ? » Elle craignait déjà la réponse positive à cette question, mais elle désirait en connaître la vérité sans retenue. Tout comme elle désirait la même chose concernant les révélations sur le traître Targaryen. Accompagnant chacun des mouvements de son époux, Marianne ne tarda pas à rejoindre ce dernier afin de saisir à nouveau l’une de ses mains et la poser sur sa cuisse. Elle sentait combien la tension guidait les comportements de son Amour, combien la colère le figeait, mais elle ressentait également ce besoin important de se savoir soutenu, comme elle le ressentait également de son côté. Attentive aux moindres révélations qu’il lui confiait, la jeune fille ne put qu’accorder ses propres pensées avec celles de son époux concernant la relation qui unissait la Princesse Argentée à son frère. « Il y aura toujours des choses qui nous échapperont concernant les Targaryens. Il demeure chez eux des traits que l’on pourrait considérer comme incestueux, mais je ne pense pas qu’il en soit ainsi entre Daenerys et son frère. Ils ont été élevés ensemble, il est un repère pour elle et de ce que nous en savons, son caractère manipulateur a certainement dû influencer la douceur de sa jeune sœur. Peut-être est-t-elle sous une emprise dont elle ne veut se défaire tant cela lui ferait perdre pied ? Même si, tout comme toi, je ne comprends pas comment elle ne peut estimer ton frère à sa juste valeur… » Des choses leurs échappaient et ils n’étaient pas en mesure de connaître l’entière vérité de cette relation malsaine. Mais là n’était pas le sujet. « Quoi qu’il en soit, j’espère que les actes récents de Viserys n’effaceront en rien les gravités de ses agissements passés dans l’esprit des gens. » Car là serait la véritable menace, que les personnes oublient, qu’elles lui accordent une confiance qu’il ne méritait pas et qui serait une ouverture vers un chaos permanent. Dans tous les cas, elle n’oublierait pas et tenait à le prouver à son époux par le biais de ce serment qu’elle réitérait aussi bien pour lui que pour son frère et l’ensemble du Conflans. Marianne chercherait toujours à prôner la paix, à accorder aux générations futures des instants de bienveillances.

Son sourire accompagnait celui de son époux et naturellement sa joue cherchait les caresses si douces et enivrantes de sa main alors qu’il lui reconnaissait son courage. La pâleur de son teint se changea rapidement en quelques dorures sur ses joues alors que la main de Lucas venait naturellement caresser son bas ventre devant des vérités qu’ils s’étaient confiés. Le temps aurait pu se suspendre juste à cet instant, la tendresse aurait pu reprendre de ses droits et la jeune fille l’aurait accompagnée volontiers afin de pouvoir profiter de sa présence. Son port de tête acquiesça au moment où son époux lui demandait de ne pas prendre de risques insensés. En ce sens, Lucas savait à quel point Marianne prendrait toutes les considérations nécessaires avant d’agir. Car elle ne le faisait plus pour elle, mais bien pour leur famille et celle en devenir. « Je n’agirai jamais de manière à mettre en danger notre famille. » préférait-t-elle lui spécifier avec certitude et honnêteté alors que son front cherchait à venir se frotter au sien. Par les Sept qu’elle aurait pu rester ainsi des lunes entières. Mais bientôt la gravité reprit ses droits et les amenait à partager un peu plus d’informations complémentaires. La comète rouge se fraya un chemin dans son esprit, lui rappelant combien les présages avaient fusé à cette époque. Et puis, devant l’évocation de la famille des Mallister, Marianne ne put s’empêcher de se remémorer les échanges épistolaires tenus avec Myrielle, peu après le départ de leurs époux respectifs. Et autant avait-t-elle été mise au courant de l’apparition des Fer-Nés sur les côtes, autant son visage témoigna de sa surprise alors qu’elle apprenait que quelque chose avait pu toucher Shella Whent à Harrenhal. Elle n’avait pas anticipé le baiser qu’il se dépêcha de lui offrir et le lui rendit en retour avant de prendre à nouveau ses mains dans les siennes. « Shella est-t-elle en sécurité ? » demanda-t-elle sans plus attendre alors qu’elle savait combien Lucas affectionnait cette dame qu’il considérait comme une mère. « Bien sûr, tu te dois d’aller la protéger et lui porter secours. » Au détriment de leurs retrouvailles à eux. La jeune fille en avait parfaitement conscience, mais elle ne pouvait être égoïste devant le danger qui menaçait ceux qui leur étaient chers. Et comme si lui avait pu lire dans ses pensées, Lucas exprima sans retenue combien il désirait les avoir Tysha et elle à ses côtés. Et bien entendu, la sourire de la jeune fille revenait de plus belle, alors que ce fut à son tour de déposer ses lèvres contre les siennes dans un élan de tendresse reconnaissant. « Nous te suivrons toutes les deux. Tu viens tout juste de nous revenir, nous avons besoin de toi. Alors oui, nous te suivrons, parce que j’ai besoin de toi. » lui confiait-t-elle alors que ses mains cherchaient à l’attirer un peu plus vers elle afin de l’enlacer tendrement et lui conférer toute cette force qu’elle détenait en elle pour lui apporter un peu d’apaisement.


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« Castel-Bois
303, lune 3, semaine 1 »

Voir Marianne s’excuser à nouveau ne faisait qu’accentuer la colère que le Chevalier aux Corneilles ressentait pour Liane. Il n’en voulait pas à son épouse, jamais. Mais il lui était intolérable de la voir douter d’elle de la sorte alors qu’elle n’avait rien à se reprocher. Sa naïveté ? Il ne la voyait pas. Pour lui il n’y avait que bonté et espoir. Elle voyait toujours les personnes dans la plus belle des lumières. Ca n’était pas de la naïveté, tout simplement parce que tous ceux qui s’y exposaient, voulaient ensuite se montrer digne d’être vue d’une telle façon. Marianne incitait toujours ses proches à être la meilleure version d’eux-mêmes, sans pour autant ressentir une quelconque pression. Mais encore fallait-il que la personne en face veuille s’en montrer dignes. Et ça n’était pas le cas de Liane qui visiblement ne se souciait que de sa propre vision d’elle-même, peu inquiétée par l’autorité des Nerbosc pour confesser un meurtre de la sorte. Cependant, il commençait à connaître son épouse et il savait à quel point elle se sentait responsable des choses qui l'entouraient et de son propre bonheur à lui. Il savait qu’il aurait beau lui répéter qu’elle était digne, belle, forte et tout sauf naïve, elle ne démordrait pas de sa déception et de sa culpabilité. La seule chose qu’il pouvait faire, était de se montrer présent pour elle et de la soutenir comme il le pouvait. Il lui offrit donc un sourire rassurant, avant de l’embrasser avec tendresse, espérant pouvoir calmer ainsi son tourment et la rassurer un peu. Il ne lui en voulait pas.

Ce fut au tour de Lucas d’annoncer sa part de mauvaises nouvelles en avouant à son épouse que le dragon de Liane n’était pas le seul sur le continent. “Il était immense, terrifiant… soufflant des flammes glacées. Il a fallu deux dragons adultes pour en venir à bout… Cela fait s’interroger sur les autres créatures légendaires qui pourraient être de retour parmi nous…” dit-il doucement. Il s’agissait là plus d’une réflexion personnelle que d’une véritable question. Mais il était vrai qu’il y avait un certain nombre de choses qu’ils pensaient avoir laissé loin derrière eux, dans leur histoire ancienne, et le retour des dragons venait balayer cela d’un revers de main et ne donnait que plus de raisons de s’inquiéter de l’avenir et de la prochaine menace qui surgirait.

Évoquer ces dragons ne pouvait se faire sans avouer que Viserys s’était trouvé sur le dos de l’un d’eux. Un échange qui avait mené à un aveu de Lucas quant au lien que le Targaryen entretenait avec leur belle-soeur, Daenerys. Un lien que Marianne ne voyait pas d’un plus bel œil que lui… “Je n’ai pas revu Brynden et Daenerys depuis que nos routes se sont séparées à Winterfell, je ne sais donc pas comment le retour de son frère les a impactés pour le moment… Cependant, lorsque nous quittions le Conflans, nous avons un peu parlé de leur couple, de ses doutes et de ses espérances vis à vis de celui-ci… Il semblait qu’ils avaient pu discuter un peu, se rapprocher un peu depuis la mort de notre père… Espérons que cela continue en ce sens.” dit-il avec un sourire un peu triste, tandis qu’il serrait la main de son épouse entre ses doigts. “Quant à la mémoire du peuple de Westeros, je ne sais pas si l’on doit s’inquiéter ou non… beaucoup de choses se sont passées depuis cet événement à Blancport et son mariage à Lancehélion. Mais peut-être qu’il ne serait pas une mauvaise chose que de s’assurer que les gens s’en rappellent, même si je ne sais pas vraiment comment l’on pourrait procéder. J’en parlerais à Brynden dans le courrier également.”

Le Chevalier de Corneilla réclama ensuite une promesse de son épouse afin de s’assurer un esprit serein tandis qu’il participerait dans cette lutte contre l’ennemi. Évidemment, Marianne ne rechigna pas à prononcer les mots tant espérés. Il serait le seul à prendre des risques insensés pour cette famille et c’était déjà bien suffisant à son goût. Il lui retourna un regard tendre, attarda sa main sur son ventre, espérant le voir se gonfler à nouveau prochainement… bien que la nuit où Tysha était arrivée parmi eux l’avait profondément marqué. Il ne pourrait jamais oublier ces instants où il lui avait semblé qu’il les perdrait toutes les deux. Ce seul souvenir parvenait à lui faire reconsidérer son désir de grande famille à Castel-Bois.

Lucas dut ensuite faire part de la mission que Brynden lui avait confié à travers Hoster quelques jours plus tôt. Il redoutait la réaction de son épouse, peu ravi de devoir lui annoncer son prochain départ du fief, à peine arrivé depuis une heure… Mais ça n’était pas quelque chose qu’il désirait lui cacher. S’il l’empêcha de protester d’un baiser, il lui proposa cependant de l'accompagner dans ce périple si ces devoirs de seigneure le lui permettait. Au moins ce départ ne serait pas une séparation pour autant. “Oui, Shella a l’air d’être en sécurité… Il semblerait que Lord Bracken, dans un élan noble qu’il n’a pas eu pour Winterfell soit dit en passant, ait envoyé plusieurs de ses gardes armés pour éloigner les bandits responsables des attaques… Mais Shella a été brève et concise dans sa missive, craignant probablement qu’elle puisse être interceptée, il faut donc que je m’y rende pour avoir plus de détails sur les événements et les reporter à Brynden. L’idée de faire ce voyage avec toi et Tysha me rend tout de suite la mission plus douce. Cela nous rappellera quelques souvenirs…” ajouta-t-il presque en chuchotant, tandis qu’il approchait ses lèvres des siennes pour y déposer un nouveau baiser. “Et même si je souhaiterais ignorer le temps qui passe et m’enfermer dans cette chambre durant plusieurs jours avec toi, je crois qu’il est temps pour nous de redescendre faire honneur à nos hommes et à notre nouveau membre de la famille… Sauf s’il te reste encore de tristes nouvelles à me partager ?” demanda-t-il avec un rire jaune.
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« Castel-Bois
303, lune 1, semaine 3 »

La culpabilité se frayait une place dans son âme. Perfide, encline à semer le trouble devant les faits auxquels elle avait failli, Marianne se sentait complètement impuissante. Certes, elle ne pouvait s’en vouloir d’avoir essayer autant qu’elle l’ai pu, mais il demeurait ce « si » qui avait tendance à ne lui révéler qu’une part plus triste. Parce qu’elle rendait celui qu’elle aimait le plus au monde triste à son tour, déçu quant à des agissements de la part de sa meilleure amie, devant lesquels elle aurait surement dû plus s’acharner. Pour lui. Pour ce mérite auquel il aspirait de plus en plus et dont elle n’avait pas réussi à lui offrir. Elle admettait toutefois qu’elle ne pouvait faire des choix à la place de Liane, mais pourquoi avoir balayé d’un revers de main aussi rapide l’amitié qui la liait à Lucas ? Marianne avait toujours vu à quel point tous les deux tenaient l’un à l’autre, les manières dont tous les deux parvenaient à mettre en place afin de se partager une telle force que d’un regard extérieur, la jeune fille avait eu l’impression que rien n’aurait pu l’ébranler. Pourquoi ? Cette question se répétait encore et encore dans son esprit, cherchait des réponses auxquelles se raccrochaient pour agir en fonction et ainsi permettre à Lucas et Liane de se retrouver. Mais aucune réponse ne lui venait à l’esprit, rien, si ce n’était les mots qu’elle entendait encore et encore et qui accentuaient un peu plus encore ce malaise qu’elle dévoilait à son époux. Elle espérait néanmoins qu’une réponse saurait se trouver à un moment donné, qu’elle parviendrait à trouver le moyen de tout arranger. Et cet espoir grandissait devant le regard plein de compassion de son époux. Marianne aimait Lucas d’un amour inconditionnel et même si elle lui avait répété et continuerait de le faire, aucun mot ne serait suffisamment fort pour lui témoigner de ses sentiments à son égard. Il continuait de croire en elle, l’encourageait même en silence, lui montrait à quel point il ne lui tenait rigueur de rien. Sa présence était suffisante pour effacer un peu la culpabilité et ce baiser qu’il lui donnait n’avait de cesse que de lui prouver une fois de plus. Un soupir de soulagement ou plutôt de relâchement lui échappait suite à ce geste, avant qu’elle n’inspire profondément pour ainsi s’imprégner de son odeur. Peu importait les jours montés, les épreuves encourues, Marianne avait besoin de Lucas. Son cœur s’apaisait doucement, ses lèvres cherchant à goûter les siennes pour un baiser supplémentaire, pour une tendresse qu’elle n’oubliait jamais, pour un instant qui leur appartenait. Mais bientôt, la gravité reprit de ses droits, les plongeant à nouveau dans cette réalité à laquelle ils devaient se confronter pour mieux appréhender l’avenir. Cet avenir qu’ils construisaient à deux, à trois, et devant lequel ils devraient surement apprendre à vivre autrement. C’était ce qu’elle pensait comprendre devant le récit à peine conté des dragons. Ces créatures mystiques, qui réapparaissaient depuis … Elle n’était pas certaine de la date de cette dernière, mais Lucas le lui avait bien dit, la comète qui avait percé le ciel quelques années auparavant n’était pas en reste de ces révélations. La description qu’il lui donnait à propos de ce dragon des glaces lui fit froid dans le dos. Si bien, que son regard n’en devenait que plus apeuré, fuyant en direction du berceau de leur fille. Comment Tysha allait-t-elle pouvoir vivre devant de telles menaces ? « Par les Sept et les Anciens… » laissa t-elle échapper par instinct alors que ses doigts serraient sous cette même nature ceux de son époux dans l’espoir de se rassurer. « J’espère que le Printemps reviendra rapidement, cela serait une solution pour au moins freiner ces bêtes… » Ses émeraudes se mirent à chercher de l’apaisement dans les contrées verdoyantes de son chevalier. « Crois-tu que d’autres viendront ? » lui demandait-t-elle-même si elle savait au fond d’elle-même que la réponse était positive. Si les Dragons avaient pu réapparaître alors le reste des mythes et légendes qui avaient bercés ou apportés des instants de craintes durant leurs enfances suivraient.

Toujours encline à profiter du moindre contact qu’ils pouvaient s’adonner, la jeune fille cherchait à caresser doucement le visage de son époux, déposer de temps à autre des baisers sur son visage et ce malgré la gravité des sujets qu’ils évoquaient. Bien sûr, la politique ou plutôt les histoires de famille ne tardèrent pas à se frayer un chemin. Et tous les deux s’entendaient sur ce même point : ils espéraient pour Brynden et Daenerys que le temps puisse leur permettre de se rapprocher, de trouver un réel équilibre qui assurerait les fondations de leur couple. Hélas, la montée en tout puissance du frère usurpateur allait à nouveau tâcher le tableau des suzerains du Conflans. Heureusement, les confidences à peine confiées par Lucas dévoilaient une accalmie, un meilleur auquel Marianne espérait pouvoir se raccrocher. « Les épreuves sont bien souvent le moyen nécessaire pour consolider les relations. » commentait-t-elle doucement non sans faire écho à leur propre expérience, devant laquelle ils avaient réussi à affronter les ombres les plus noircies. Naturellement, les doigts de la jeune fille se mirent à caresser le haut des mains de son époux. « Je leur souhaite aussi trouver cet équilibre qui leur apprendra combien tout vaut la peine dès lors que l’on trouve son âme-sœur. » Un mince sourire se dessinait sur le recoin de ses lèvres alors que son front venait se poser contre celui de son chevalier pour lui prouver de la véracité de ses dires. Des aveux qu’elle lui confiait sans retenue et dont elle ne pourrait jamais se lasser de vivre à ses côtés. Et puis, le discours veilla à l’interroger elle aussi sur cette manière dont ils pourraient mettre en œuvre afin de rappeler à certaines personnes combien la dangerosité de cet homme était grande et imprévisible. « Je pense que la foi de Rh’llor risque d’être un moyen pour lui d’user des gens… S’il cherche à rallier des fidèles de cette religion grimpante à sa cause, nous risquons de ne plus avoir d’occasion de leur rappeler la vérité. Hélas, l’Histoire a toujours montré que la meilleure propagande n’est autre que la religion… » Elle lui partageait sa réflexion de manière à peut-être pouvoir trouver une solution, parce qu’ils devraient parler ensemble afin de confronter leurs idées dans l’espoir de trouver un moyen de recouvrer la paix. « S’il me vient une idée, je n’hésiterai pas à t’en faire part dans l’éventualité où cela pourrait aider. » Ses révélations étaient on ne peut plus sincères et Marianne parlait aussi bien en épouse, qu’en meilleure amie de Brynden, qu’en Seigneur désireuse de protéger les siens.

S’en suivit ensuite, cette promesse à laquelle elle n’hésita pas une seconde pour en prononcer les volontés. Bien sûr, elle ne prendrait aucun risque inutile, et elle veillerait toujours à protéger sa famille, leur famille du mieux qu’elle le puisse. Et même si cela devait se réaliser au détriment de sa vie, Marianne n’hésiterait pas à sauver Lucas et Tysha. Leurs sourires se confondaient alors que la jeune fille regardait doucement en direction des mains de son époux. Elle comprenait le message auquel il faisait référence par ce simple geste, parce qu’ils en avaient discuté et qu’elle savait à quel point cela lui tenait à cœur de fonder une famille nombreuse. Peut-être même aussi nombreuse que la sienne. Tant l’histoire qui avait lié Arwyn et Tytos l’avait marqué. D’ailleurs, cette belle histoire l’avait marqué à elle aussi et elle aspirait à ce même modèle d’amour entier et de dévotion pour toute une vie durant. Ses iris devaient probablement refléter ce désir, brillants mais surtout forts de ces émotions qu’elle ressentait et qu’elle désirait lui transmettre par le biais de son regard. Cela les rapprochait même si la suite du récit les conviait tous les deux vers ce retour et ce danger auquel le Conflans avait à faire face. Attristée et inquiète, Marianne n’hésita pas plus longtemps à demander à son époux comment celle qu’il considérait comme sa mère adoptive se portait. Bien heureusement, il ne tardait pas à la rassurer à son tour et au fond d’elle, la jeune fille sentit son cœur se soulager d’une telle nouvelle. « Je comprends et ne t’inquiète pas, nous nous y rendrons dès que possible. » Elle allait s’affairer afin de confier la gestion de Castel-Bois à une personne de confiance, Ser Roadney était celui qui revenait en tête même si elle savait qu’il la suivrait. Aussi, elle réfléchirait à une autre personne, aussi digne de confiance que ce dernier. Mais en attendant, elle désirait simplement profiter de Lucas et de tout ce qu’ils avaient à rattraper. Si seulement le temps avait pu se suspendre et leur accorder quelques heures ici et maintenant. Hélas, les devoirs les empêchaient d’assouvir leurs désirs et elle ne put que soupirer, déçue, devant cette vérité à laquelle ils devaient se plier. « Tu as raison, nous devons redescendre… » glissait-t-elle non sans lui voler un baiser délicat au passage. « Je n’ai rien d’autre à te confier, du moins, pas sur des sujets sérieux. » lui avouait-t-elle tout en essayant de se raisonner pour s’échapper d’entre ses bras et lui tendre sa main. « Cela pourra attendre que nous nous retirions toute à l’heure et que je puisse m’occuper de mon époux afin de lui donner un bain comme il se doit. » Un sourire à la fois amusé et heureux venait tout juste de poindre sur ses lèvres alors qu’elle s’empressait de rapprocher une fois encore son visage du sien pour qu’elles puissent se rejoindre. « Ma patience risque d’être mise à rude épreuve. » Ses lèvres se mouvaient contre les siennes alors que les mots s’échangeaient puis elle finit par l’embrasser tendrement et essaya de se raisonner en quittant un instant le visage de son époux pour que ses yeux puissent se poser sur le berceau de leur fille. « Tysha risque de s’endormir rapidement, si ce n’est pas déjà fait. » Un beau sourire se mit à illuminer son visage alors qu’elle accompagnait Lucas jusque devant le berceau d’où la petite fille dormait paisiblement. Au moins, elle ne craignait rien ainsi et restait innocente de toutes les menaces que le monde extérieur serait à même de la confronter au cours de son existence. « Je vais demander à Camelya de venir la surveiller. » finit-t-elle par conclure alors qu’ils s’empressaient de rejoindre l’ensemble des convives pour fêter ce retour tant attendu ainsi que la bienvenue à ce jeune Brandon Stark, dont elle espérait qu’il puisse trouver ses marques rapidement.

FIN

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