[SOLO] The Road goes ever on and on.

Long days

L’obscurité avait laissé place à la lumière. Le jour se levait sur Winterfell. Ce fut une dure et longue nuit que les hommes et les femmes avaient subi ce jour-là. Ils s’étaient tous battus pour leur vie, leur survie, leur famille, leurs enfants, leurs frères, leurs sœurs, leurs parents. Le futur de Westeros avait été préservé. La victoire était acquise et le prix était lourd à payer. Pendant plusieurs jours qui suivirent cette bataille, Winterfell se réveillait au gré des cris de douleurs, des chagrins, de la souffrance, de l’horreur de cette bataille qui ne pouvait être qu’apparenter à un massacre. Les blessés légers comme graves étaient pris en charge par celles et ceux qui étaient valides. Transportés d’un endroit à un autre, la plupart se laissait faire, d’autres résistaient trop choqués de ce qu’il s’était passé cette nuit-là. Certains sombrèrent dans la folie, d’autres se figèrent, laissant vagabonder leur esprit loin de tout ça. Au milieu de ce tumulte, Ashter avait croisé la route de @Brynden Nerbosc, le Suzerain du Conflans. Il n’en revenait pas. Blessé à l’épaule et à la cuisse, Ashter était sacrément amoché et il avait perdu connaissance après avoir eu un épisode délirant où il avait cru voir son père et son frère. Quelle folie ! Cela faisait maintenant quelques jours que la bataille avait eu lieu, que Brynden l’avait amené jusqu’au campement des blessés. Il y en avait une sacrée foule. C’était incroyable. Ashter semblait complètement perdu. Il cauchemardait toutes les nuits et il pouvait compter sur une jeune servante qui prenait bien soin de lui. Ce ne fut que le quatrième jour qu’il revit Beren, fou inquiet mais heureux de retrouver son seigneur en vie. Il lui avait passé un sacré savon d’avoir fui comme cela après la fin de la bataille. Ashter lui tomba littéralement dans les bras. Il lui raconta alors ses mésaventures et sa rencontre cocasse avec lord Brynden. Beren esquissa un léger sourire. De son côté, le dornien avait aidé à rapatrier les Payne, Gerblance, Prestre avec l’aide d’Othell. Il y avait tellement de blessés que tous se mélangeaient et chacun avait bien du mal à retrouver les siens. Grand heureusement, du côté d’Ashter, tous semblaient avoir survécu, tant bien que mal.

Le cinquième jour fut l’un des plus horribles pour Ashter. Son épaule le faisait encore souffrir, quant à sa cuisse, c’était insupportable. Tout se mélangeait dans sa tête. Il revoyait ce qu’il s’était passé pendant la bataille, imaginait ce que son père dirait, semblait voir son frère rodait parmi les blessés. Le sixième jour, il crut qu’il devenait fou et si Beren n’avait pas été à ses côtés, bien que grièvement blessé lui aussi, le seigneur-chevalier n’était pas assuré de sa survie. Il checkait de temps à autre l’avancement de l’état de Podrick, son beau-frère mais également de ser Cédric. Il était, après tout, son oncle par alliance. Ils semblaient tous deux se remettre, tout comme les Prestre et les Gerblance. Les jours défilèrent et le mal semblait se calmer, revenir, le torturer puis de nouveau se calmer. L’épaule guérit en premier mais il fallut bien des semaines pour que la blessure écopée du Roi de la Nuit guérisse. Beren était à ses côtés. Othell l’était également. Cela le rassurait. Cédric était déjà parti avec Garrison et Forley Prestre. Ils étaient que légèrement blessés et la première semaine qui suivit la bataille, Winterfell s’était fortement désengorgée. La forteresse des Stark ne pouvait pas accueillir tout le monde. Les familles nordiennes rentrèrent chez elles, les blessés légers et les hommes valides rentraient chez eux malgré le temps encore peu clément. Winterfell se vidait peu à peu au fur et à mesure que le temps avançait. L’état dans lequel Ashter se trouvait ne permettait pas un départ dans l’immédiat. Il pensait alors à @Melleah Yarwyck et @"Alerah Yarwyck", seules à Bulwark en compagnie de sa mère, Ellya. Elles devaient être mortes d’inquiétude. Heureusement, ser Cedric, ser Garrison et son cousin Forley étaient partis. Ils pourraient ainsi leur annoncer la nouvelle de leur survie, de leur victoire, du retour prochain d’Ashter Yarwyck. En attendant, il devait guérir et cela prit bien plus de temps qu’il ne l’aurait imaginé. Alors qu’il discutait souvent avec la jeune fille qui le soignait, il voyait bien qu’elle avait jeté son dévolu sur Beren. Le charme dornien réchauffait un peu l’atmosphère hivernale de Winterfell. Qu’il en profite ! Il avait bien raison. En attendant, Ashter faisait face à ses démons. La bataille l’avait atteint plus qu’il ne l’aurait pensé.

Les jours continuèrent à s’écouler. La douzième lune de cette année 302 touchait à sa fin. Ashter se sentait mieux. Il revenait de loin. Son épaule ne lui faisait presque plus mal mais sentait quand il la bougeait qu’elle demeurait sensible. Sa jambe, il avait aussi du mal à la bouger et cela le faisait plus souffrir que son épaule. Il devrait sûrement rentrer à Bulwark en s’aidant de canne. Aucune possibilité de remonter à cheval dans cet état. La jeune femme qui s’était épris de Beren et était au petit soin pour le seigneur ouestien, lui avait dit que sa blessure était bien profonde et mettrait du temps à guérir. Le départ pour Bulwark avait néanmoins été permis et s’approchait à grand pas. Ashter n’en pouvait plus. Il avait apprécié l’hospitalité des Stark et du Nord mais il se devait maintenant de rentrer chez lui. Il devait, comme tout le monde, reprendre sa vie, s’occuper de son fief, continuer à vivre, heureux d’avoir participé à la bataille qui assura un avenir à Westeros, heureux d’avoir fait partie des quelques guerriers et guerrières à avoir fait mouche face au Roi de la Nuit et ainsi à avoir aidé à le tuer, l’anéantir mettant un terme à cette menace d’au-delà du Mur. De son côté, Beren se remettait également de ses blessures. Ashter ne pouvait que le constater au vu du jeu qui s’était installé au fil des jours entre la jeune servante et lui. Sacré dornien. Intenable. Quoiqu’il en soit, en cette tout fin de lune douze, Ashter était bien pressé de rentrer chez lui. Il savait que la route serait longue. Les conditions n’étaient pas optimales. Il demeurait blessé à la jambe, Podrick était dans un sale également. Beren faisait mine mais ses blessures parlaient d’elle-même. Le quatrième jour de la quatrième semaine de cette douzième lune, Ashter avait réussi à marcher jusqu’aux portes de Winterfell. Son regard se perdait dans l’horizon enneigée du Nord. Cette bataille était une victoire mais il ne pouvait s’empêcher de penser au prix de cette victoire. Ils avaient payé le prix lourd mais avaient ainsi assuré un avenir aux Ouestriens. Ils pouvaient en être fiers tout en gardant en mémoire tous ces hommes et toutes ces femmes tombés au combat.

Long road – Part 1 :

Farewell Winterfell

L’hiver était encore bien présent. Les jours étaient courts. Les nuits étaient longues. Winterfell s’était vidé peu à peu mais encore beaucoup de blessés étaient encore présents. C’était le cas d’Ashter et Beren. Leurs blessures étaient graves et ils n’avaient pu se déplacer dès les premières semaines. Ils durent garder le lit pendant près d’une lune avant de pouvoir espérer partir. L’année 302 débutait sa fin. La victoire était acquise et elle commençait à se répandre dans le Nord et en direction du Sud. La vie allait reprendre son cours tout naturellement. Les anciennes querelles allaient reprendre, les époux allaient retrouver leurs épouses, les enfants allaient retrouver leur père, les familles allaient se rassembler et fêter cette victoire. Seulement, cette bataille qui avait permis de gagner la guerre contre les Spectres n’était pas la dernière. Tout le monde le savait. Tout le monde savait comment fonctionnait Westeros. La nouvelle du retour du prince Viserys ne serait sans aucun doute pas étrangère à un futur conflit fratricide dans quelques lunes ou, ils l’espéraient, quelques années voire, pour les plus utopistes, jamais si les frères arrivaient à une entente pour préserver la paix. Quoiqu’il en soit, Ashter était loin de tout ça. Il n’était qu’un petit seigneur de l’Ouest, perdu derrière les collines, fidèle et loyal envers les Lannister. Bien sûr, si conflit il y avait, il se joindrait aux rangs du roi car tel est son devoir mais en attendant, il n’avait qu’une pensée : rentrer chez lui. Sa mère, sa sœur et plus encore son épouse l’attendaient probablement déjà. Ser Cédric et les cousins Prestre étaient déjà partis. Peu blessés, ils avaient pu prendre la longue route jusqu’à Castral Roc et aller à Bulwark prévenir la famille Yarwyck que son seigneur était sain et sauf, que la victoire était acquise et que son retour était imminent.

Le premier jour de la première semaine de la treizième lune de cette année trois cent deux, Ashter et Beren préparaient leurs affaires. Encore deux-trois jours pour être sûrs que tout aille bien et ils allaient pouvoir rentrer. Podrick semblait également en meilleur forme quant à Selmond, la convalescence lui avait fait du bien également. La jeune soignante qui s’était occupée de Beren n’avait pas laissé insensible ce-dernier et il semblerait qu’en trois semaines, des choses se soient passées entre eux. Ashter ne voulait pas savoir, il était juste heureux de voir que la vie reprenait petit à petit son cours. Pour lui, les visions de son père avaient semble-t-il cessé et ce n’était pas un mal. Cela l’avait fait passer pour un fou auprès du Suzerain du Conflans. Il préférait que ce-dernier ait l’image qu’il avait donné de lui à Corneilla en facilitant l’arrestation d’Harry Rivers. Seul face à l’immensité nordienne, Ashter se concentrait sur la seule chose qui valait la peine d’avoir combattu férocement les Spectres à en presque perdre la vie : son épouse, @Melleah Yarwyck avec qui il allait pouvoir construire un futur. Ashter avait compris bien des choses alors même qu’il était à l’article de la mort. Lady Melleah, si ravissante, si attentionné, si… amoureuse, ne le laissait finalement pas insensible. Il avait sans doute peur de ce qu’il ressentait actuellement pour son épouse mais cette nouvelle aventure tombait à pic. Après les horreurs qu’ils avaient vécues, les Ouestriens ne devaient pas se laisser abattre, consumer par cette peur, envahir par ce traumatisme. Il fallait le combattre avec les bonnes choses de la vie. Tout n’était pas que ténèbres. Les armées du Nord, du Val, du Conflans, de l’Ouest, de la Couronne et de l’Orage l’avaient prouvé lors de la bataille de Winterfell. L’Obscurité a été vaincue par la Lumière.

Les deux jours suivants furent longs pour Ashter qui ne désirait que partir, prendre la route et enfin quitter la demeure des Stark, aussi bienveillant soient-ils sur les blessés. Mais vint enfin le quatrième jour. C’était le jour du départ. Enfin. Ashter, Beren et Podrick étaient prêts. Bien sûr, la jambe d’Ashter allait être un frein à leur aventure jusqu’à Bulwark mais il pouvait se passer de brancard et marcher avec des béquilles. Le voyage serait long. Ashter et Beren avaient calculé le tout, même en comptant les pauses pour se reposer et dormir. Ils étaient à pieds et emmenaient avec eux les quelques hommes Yarwyck et Prestre qui avaient été salement amochés. Ils étaient donc un petit groupe d’une quinzaine d’hommes tout au plus. Les autres avaient accompagné Cedric, Garrison et Forley. Pour ce qui est des morts, puissent les Sept veiller sur eux désormais. Leur combat est achevé. Leur sacrifice ne sera pas oublié. Ashter en avait fait le serment silencieux le jour des bûchers. Après avoir croisé la route de quelques camarades du champ de bataille, des hommes devenus des frères d’arme sur l’instant, l’heure était vraiment au départ. La route était longue et il ne fallait pas traîner. Prenant la direction du Sud, le petit groupe vit Winterfell s’éloigner au fur et à mesure qu’ils avançaient dans les paysages enneigés nordiens. Selon les estimations d’Ashter et Beren, ils mettraient environ deux lunes et demie pour rentrer. Ils avaient prévu de nombreuses haltes au vu de leur état plutôt déplorables. Si Beren et Podrick semblaient plus ou moins s’en remettre, l’état d’Ashter était des plus préoccupants. Il allait mieux et allait vivre encore de longues années mais la convalescence n’était pas encore finie. Sa jambe le faisait encore grimacer de douleur. Ce serait une guérison longue tout comme la route jusqu’à chez lui...

Il nous fandra prendre la route royale pendant une quarantaine de jours. Après quoi, nous nous dirigerons vers les Jumeaux pour pouvoir rejoindre Salvemer et prendre un bateau qui nous ramènera à Castral Roc. Si mes comptes sont justes et que le voyage se passe bien, nous devrions être à Bulwark dans le courant de la deuxième lune de la nouvelle année. Que j'ai hâte de retrouver mon épouse, elle qui a accompagné mes pensées pendant ces longs jours passés à Winterfell...

Long road to go home – Part 2 :

By the Riverlands

L’obscurité était tout ce qu’Ashter pouvait voir. Avançant dans la neige, s’étant chaudement habillé, il ne voyait pas plus loin que ses pieds. Il avançait, avançait, continuait, encore et toujours. C’était un voyage d’une longueur interminable. Il n’en pouvait plus, il voulait être à Bulwark, au chaud, avec son épouse, sa famille. Rien d’autre. Il voulait ne plus avoir mal, ne plus avoir peur, ne plus avoir envie qu’on l’achève. Cette douleur à la jambe le reprenait parfois quand il insistait trop. Le Nord était une région trop froide pour lui, c’était une certitude. Puis, il le vit au loin. Il avait pourtant les yeux ouverts. Il ne dormait pas. Il était debout avec ses béquilles, avançant, suivant Beren, accompagné des hommes qui faisaient le trajet jusqu’à Castral Roc avec eux. Un homme venait dans l’autre sens. Cela n’était guère étonnant. La Route Royale allait dans les deux sens. Pourtant, cet homme, à cheval, s’arrêta à leur niveau et s’adressa à Ashter. Il le reconnut immédiatement. Arthur. Son frère mort de la peste rouge il y a un peu plus de deux ans maintenant. Arthur Yarwyck se tenait là devant lui sur son cheval, comme si de rien n’était. D’où sortait-il ce bougre ? Était-il réellement vivement ? Il ne savait plus faire la différence désormais et il était trop occupé à se demander ce qu’il lui voulait pour comprendre ce qu’il se passait. Il l’accosta, lâchant alors ses béquilles et commença à le frapper de toutes ses forces. Il sentit quatre mains le prendre et le reculer. Ils hurlaient d’arrêter, le sommaient de se calmer. En vain. Arthur n’était pas mort alors il allait le tuer lui-même. Après toutes ces années où il le traita comme un moins que rien, où il ne faisait pas attention à leur sœur. Même Beren qui était depuis moins longtemps qu’Arthur avait de la considération pour Ashter et Alerah. Mais il ne put assouvir ce besoin pressant et il sentit un violent coup de poing contre son visage qui le fit tomber à la renverse. La tête dans la neige, il se releva et regarda autour de lui. Beren et Podrick se précipitèrent sur lui pour l’aider à le relever. Aucun signe d’Arthur. Aucun signe d’un homme sur un cheval dans un sens ou dans un autre. Lorsque Beren lui raconta ce qui s’était passé, Ashter avait alors compris qu’il avait déliré… encore.

Plus d’une lune s’était déjà écoulée depuis leur départ de Winterfell. C’était bien étrange de « fêter » la nouvelle année alors qu’ils avaient tout juste dépasser Moat Cailin, à l’Est de la Fièvre et à l’Ouest de Blancport. Ils avaient encore un long chemin à parcourir ne serait-ce que pour atteindre Salvemer. Ils avaient atteint néanmoins les frontières du Conflans. Dans un peu moins de dix jours, ils atteindraient les Jumeaux et pourraient alors espérer une halte offerte par les Frey ou bien continueraient leur route jusqu’à Salvemer. Comme à l’aller, c’était là le point de chute des bateaux ouestiens. Ils espéraient alors pouvoir séjourner un petit temps. Après tout, ils étaient tous salement amochés et ils méritaient bien un peu de repos. Ashter devait lui soigner sa blessure à la jambe. Si Beren changeait le pansement comme il savait le faire, cela ne suffisait point. Quoiqu’il en soit, ils n’avaient pour l’instant perdu aucun homme sur la route. Ils tenaient bon et il le fallait. Vaincre des Spectres et mourir sur la route du retour. Quelle idiotie ! Il en était hors de question pour tout homme qui se respecte et tout homme qui veut revoir son épouse ou bien ses enfants voire même sa famille tout entière. Reprenant ses esprits, remerciant Beren pour l’avoir aidé, Ashter poursuivit la route. Il ne voulait pas s’arrêter. La nuit était encore loin, ils pouvaient poursuivre encore quelques lieues. Ils avaient passé Fort Griseaux il y a quelques jours et la frontière entre le Conflans et le Nord ainsi que celle du Val puisqu’un morceau de la Route Royale se situait sur cette triple frontière, était désormais derrière eux. Ils continuèrent encore quelque temps sur cette route qui reliait Port-Réal à Winterfell et se terminait à Châteaunoir. Ils devraient la quitter à un moment donné puisque les Jumeaux se situaient à l’Est de leur position. Salvemer était sur les côtes encore plus à l’Est d’eux. Il fallait donc quitter cette route principale pour emprunter une route secondaire qui les mènerait tout droit chez les Frey puis chez les Mallister. Ashter connaissait les deux familles uniquement de nom. Il connaissait une Frey néanmoins en la personne de Walda, la dame auprès de laquelle il était bouclier-lige jusqu’à il y a peu. Quant au Mallister, il connaissait les deux dames qui avaient épousé ser Desmond et lord Patrek. @Liane Vance et @Myrielle Lannister. Si la première, il la rencontra en la sauvant il y a bien des années, la seconde, il lui servit de chevalier servant sur le chemin de Lestival. Il ne fait nul doute que plus il se savait proche de Salvemer, plus il serait ravi d’avoir la possibilité de revoir lady Myrielle.

Une quarantaine de jours se sont déjà écoulés alors que nous quittons la route royale pour prendre la direction des Jumeaux. Je pensais en avoir fini avec le fantôme de mon frère. Il semblerait qu’il me pourchasse, le bougre. Je n’ose en parler ne serait-ce qu’à Beren. Je ne veux pas paraître fou. Je préfère ignorer tout cela et me concentrer sur la route, sur ce long chemin qui me mènera à ma tendre épouse, ma sœur adorée et ma très chère mère. Bulwark me semble si loin. Puissent les Sept me donner la force et le courage de poursuivre ce voyage de retour et de retourner auprès des miens.

Suite dans le RP prévu avec Myrielle à Salvemer.

Long road to go home – Part 3 :

Ironman’s Bay

C’est épuisé qu’Ashter et ses hommes arrivèrent à la fin de la première lune de cette nouvelle année à Salvemer où ils furent accueillis par les Mallister. Ce fut là l’occasion pour le jeune ouestien de retrouver une ancienne connaissance, lady @Myrielle Lannister qu’il avait eu l’honneur d’escorter pour Lestival. Mais désormais, il devait reprendre la route. Après un peu de repos, des soins prodigués sur les blessures, Ashter et ses hommes devaient entamer la deuxième partie de leur voyage qui les mènerait jusqu’à Castral Roc. Ils avaient fait le plus dur. Désormais, ils ne devaient que se laisser transporter par un bateau jusqu’à leur destination. Ashter n’avait qu’une hâte, c’était de rentrer à Bulwark. Ce voyage était long et épuisant, il n’en pouvait plus. Sa blessure à l’épaule ne lui faisait plus trop mal. Quelques mouvements le faisaient grimacer mais il sentait qu’elle se remettait bien. Sa jambe, cependant, la convalescence serait longue. Il y avait un léger mieux néanmoins et avec les soins reçus à Salvemer, il ne pouvait qu’aller de mieux en mieux. Ce n’était de toute façon pas le moment de calancher. Il voulait retrouver sa mère et sa sœur qui avaient déjà perdu un fils et un frère puis un époux et un père. Il ne voulait pas leur faire subir un nouveau deuil, pas le sien. Montant sur le bateau, il s’entretint avec Beren sur cette éventualité. Le jeune dornien ne voulait rien entendre. Il le sommait de se taire et d’arrêter de dire de telles sottises. Il allait survivre. Ils étaient bientôt arrivés. Le voyage en mer était plus rapide que par la terre. Ashter finit par s’endormir, complètement épuisé tandis que Beren s’assurait que le jeune Podrick ne renvoie pas tout son déjeuner sur le bateau.

Rejoindre Castral Roc prendrait une quinzaine de jours si la mer était calme. Bien sûr, le navire sur lequel ils avaient embarqué longeait les côtes conflanaises. Se trouver dans la Baie du Fer-né, c’était un risque à trop se rapprocher des Îles si on prenait la pleine mer. Il ne fallait donc pas tenter le diable non plus. Il s’était d’ailleurs murmuré que des fer-nés avaient été vus longeant les côtes conflanaises plus au nord. Ashter et ses hommes n’en tinrent pas rigueur. Ils voulaient se reposer et dormir lorsqu’ils arrivèrent à Salvemer. Ils n’avaient pas l’envie ni le temps de s’occuper de ce genre d’affaire. Rentrer chez eux était l’objectif de tout le monde et ils arriveraient. Ashter n’avait jamais été malade en bateau, non pas qu’il soit un grand navigateur mais il avait eu l’occasion de prendre la mer à plusieurs reprises. Seulement sur le trajet de Salvemer à Castral Roc, il fut en prise à de violents maux de ventre. Sa blessure le lançait par moment mais semblait guérir quant à son jeune beau-frère (@Melleah Yarwyck), le pauvre, avait semble-t-il le mal de mer. Beren, lui, était égal à lui-même. Pour le jeune seigneur, Beren avait toutes les qualités et était presque parfait. Presque oui car il avait un peu trop la confiance quand même et cela lui avait déjà joué quelques tours. Plusieurs jours passèrent de nouveau sans qu’Ashter ne puisse évaluer où ils étaient et combien de temps il leur restait. D’après ce qu’il avait entendu, ils étaient encore dans la Baie du Fer-né et ne tarderait pas à passer la pointe où se trouvait Fléaufort, la demeure de la maison ouestienne éponyme. L’Ouest les accueillait de nouveau. Leur foyer les attendait. Ashter tenait bon, Podrick semblait aller mieux, Beren supervisait. Leur retour était imminent. Enfin. Enfin, ils rentraient chez eux après cette longue route qui n’en finissait plus.

Si mes calculs sont exacts, dans environ quinze jours, je serai rentré à Bulwark. Je n’ai aucunement besoin de m’attarder à Castral Roc. Je passerai sûrement voir messire Tyrion et lady Walda mais je ne resterai pas une nuit. Croiser lady Cersei me terrifie. J’ai encore en mémoire ses mots et je ne peux que les prendre sérieusement. Je n’aurais pas la force d’affronter Meliodas si un combat devait être engagé. Quant à @Sacha… Sacha… Voilà un prénom que je n’avais pas prononcé depuis longtemps. Mes pensées même l’avaient chassé au profit de ma chère et tendre épouse. J’avais mis fin à ce chapitre interdit, ce chapitre impossible. Quant à Sacha donc… je ne veux pas la voir. Cette histoire, si on pouvait appeler cela comme tel, était finie définitivement.

Long road to go home – Part 4 :

Into the West

La longue traversée depuis Salvemer mettait environ une quinzaine de jours. Ainsi, ils passeraient leur temps sur la mer en cette seconde lune de l’an 303 alors que cela faisait maintenant quatre lunes qu’ils étaient partis pour combattre dans le Nord. Ashter n’en pouvait plus de ce voyage et alors que le court séjour à Salvemer l’avait requinqué, les derniers jours avant leur arrivée à Castral Roc furent difficiles pour le seigneur ouestien. Malade comme un chien, il avait pu compter sur le soutien de Beren qui semblait bien se remettre. Quant à son beau-frère, il suivait le mouvement, difficilement mais sûrement. Hors de question pour lui de mourir. Il devait rentrer auprès de sa famille. Ils devaient tous rentrer. Ils arrivaient presque au bout de ce long périple. Le plus dur avait été fait. Une fois sur terre, ils rejoindraient Castral Roc pour les hommes qui y rentraient puis pour ceux accompagnant lord Ashter, ser Beren et Podrick, ils poursuivraient leur route jusqu’à Bulwark. Le jeune blond ne voulait pas s’arrêter plus que de raison à la capitale ouestienne même si son désir de revoir Tyrion et Walda était grand. Il les reverrait sans doute mais il repartirait dans la journée. Pas de temps à perdre. Il voulait retrouver sa famille et surtout son épouse @Melleah Yarwyck. Ses pensées à son égard s’étaient multipliées ces dernières semaines. Il n’avait qu’une hâte, c’était de la retrouver. L’expérience de cette horrible guerre lui avait fait prendre conscience de bien des choses. Il comptait s’en remettre aux Sept, à leurs enseignements, à ceux de son père, de sa mère. Il voulait être un bon seigneur, un bon mari, un bon père si la volonté des dieux était de faire de lui un père, ne serait-ce que pour assurer l’avenir de la maison Yarwyck. Tout reposait sur sa sœur et lui désormais. Ils étaient les derniers Yarwyck.

La côte ouestienne était visible. Les hommes commençaient à annoncer l’arrivée prochaine à Port-Lannis. De là, une bonne journée devrait suffire à rejoindre Castral Roc où une petite halte ne serait pas de refus. C’est Beren qui avait insisté pour qu’il fasse au moins une petite halte de quelques heures pour se reposer et prendre des chevaux si possible. Mais pas sûr qu’Ashter puisse monter à cheval. Sa jambe allait mieux mais ce n’était pas encore ça non plus. Le débarquement eut enfin lieu. Fouler la terre ferme rassurait Ashter. Il ne saurait l’expliquer mais les quinze jours de bateau l’épuisèrent alors qu’il les avait passé allonger et à moitié dans les vapes la plupart du temps. La marche vers Castral Roc fut éprouvante mais ils arrivèrent enfin à la capitale au milieu de la troisième semaine. Après l’avoir travaillé au corps pendant des jours durant, Beren avait réussi à le convaincre de rester quelques heures de plus à Castral Roc. Pendant que le dornien préparait donc le voyage jusqu’à Bulwark, Ashter put consulter le mestre pour sa jambe mais revoir rapidement @Tyrion Lannister et @Walda Lannister. Bien sûr, il avait espéré mieux comme retrouvailles depuis son départ quelques lunes plus tôt. Ce fut néanmoins une joie de les revoir. Ashter avait cependant bien changé. Encore secoué par les horreurs qu’il avait vécu dans le Nord, il avait changé aussi bien physiquement que mentalement. Il arborait désormais des cheveux un peu plus longs, qui lui arrivaient plus bas que la nuque. Sa pilosité faciale avait également poussé. Il va sans dire qu’une fois à Bulwark, il arrangerait tout cela. Cela lui donnait des airs de chef de clans d’une terre reculée et sauvage. Heureusement, sa tenue permettait encore de le reconnaître ainsi que la marque des Yarwyck sur son armure. Mais tout cela allait finir. Le voyage. Les souvenirs. Le changement physique. Ashter, Beren, Podrick et les quelques hommes les accompagnant repartaient tous en direction de Bulwark. Il était temps de rentrer à la maison.

Après environ une centaine de jours parti loin de chez moi, voilà que j’aperçois au loin les tours de Bulwark. Chez moi. Mon foyer. Mon fief. Enfin je le revois. Enfin, je vais revoir mon épouse, ma sœur, ma mère. Le retour victorieux du jeune seigneur Ashter. Je les entends déjà m’acclamer avec joie. Pourtant, je n’en retire aucune envie, aucun mérite, aucun bonheur. Je veux juste rentrer. Je veux juste revoir le visage doux de cette femme dont j’ai bafoué l’honneur à plusieurs reprises. Je veux implorer son pardon. Je veux me racheter. Je dois me racheter. Certes, elle semble m’avoir pardonné. Je lui en saurai gré jusqu’à la fin de mes jours. Nos premiers instants en tant qu’époux et épouse avaient été bien timides et à la fois doux. Après tout ce que j’ai vécu dans le Nord, je ne peux m’empêcher de penser à tout ce qui s’est passé. Quand bien même nous avons tourné la page, je veux honorer les promesses que je lui ai faites. Lady Melleah, mon épousée, je vous reviens changé, un homme nouveau, un homme dont le regard a changé, un homme qui tiendra ses promesses et plus encore, un homme prêt à vous aimer.