The perfect prince [Oberyn]

THE PERFECT PRINCE

Daria Gargalen & @Oberyn Martell

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Même en hiver, Lancehélion conservait une chaleur agréable malgré les brises fraiches qui s'abattaient sur les déserts dorniens lorsque le soleil déclinait. Daria observait le soleil couchant au loin sur l'une des terrasses du château: elle avait été mise un peu plus tôt à la porte sans ménagement par son jumeau au prétexte qu'il existait des choses qu'une femme n'avait besoin de savoir. Mais la Gargalen était dubitative, soupçonnant son frère d'avoir juste besoin d'un peu de solitude alors même que chaque jour rapprochait davantage du mariage qui l'attendait. Ils étaient à Lanehélion depuis quelques semaines mais Nymor ne semblait pas d'humeur à sourire et personne, parmi ceux qui l'accompagnait, ne se serait permit de le lui reprocher. Daria, elle, tentait de se réjouir des festivités et de faire bonne figure: un mariage était une occasion heureuse de faire la fête et elle savait qu'avec le rang de la future épouse, les noces seraient magnifiques. Elle parlait de la musique, des danses, de la nourriture et des beaux-vêtements, de la noblesse dornienne qui ferait le déplacement pour ce jour si spécial. Daria meublait le silence. Elle le meublait pour que Nymor pense à autre chose. Elle le meublait pour oublier son propre malaise: le souvenir d'une première union était toujours présente dans les mémoires des deux cocatrix de Salrivage et il serait difficile, pour l'un comme pour l'autre, de tourner la page de Leonah. Ce premier mariage avait été un mariage d'amour, celui qui aurait lieu d'ici deux semaines était un mariage de raison. Une seconde union qui apportait beaucoup aux Gargalen mais quitte heurtait aux blessures personnelles que le marié connaissaient. Daria avait espéré que Nymor trouve en Arianne une alliée de choix: ils se connaissaient depuis l'enfance et, tout comme lui, Arianne avait souffert d'un premier mariage qui, bien que moins fatale pour le premier époux, s'était soldé d'une manière tout aussi catastrophique. Une fête grandiose qui avait eut lieu ici même près de deux années auparavant, unissant une fois de plus la couronne dornienne à celle des Sept Couronnes. Arianne Martell et Viserys Targaryen. Une union étrange à laquelle Daria avait voulu croire jusqu'à ce que le prince soit accusé et jugé coupable d'une tentative d'assassinat le conduisant à un exil inévitable et à la dissolution immédiate de son mariage avec la princesse dornienne. Se répétait donc une histoire déjà connu de tous: un nouveau mariage pour l'héritera de Lancehélion avec, cette fois, un époux de la région, un homme à la réputation irréprochable d'une maison en qui les Martell avait toute confiance. Nymor Gargalen. La brune savait combien cela avait été difficile pour Nymor: n'ayant d'autre choix que d'accepter, il avait du renier la promesse qu'il lui avait faite et devait apprendre à laisser une autre prendre la place de Leonah dans sa vie et dans son lit. Daria soupira. La situation n'était pas évidente et elle doutait sincèrement que sa bonne humeur puisse changer quoi que ce soit aux état d'âme de son frère. Toutefois, elle lui avait promis de demeurer avec lui jusqu'à ce que sa présence en devienne presque indécente et elle comptait bien épauler son jumeau autant qu'il pourrait en avoir besoin.

En cette fin de journée, cependant, Daria était fatiguée. Fatiguée des préparatifs qui lui rappelait le précédent mariage de son frère. Fatiguée de la lueur de tristesse dans son regard. Fatiguée de meubler des silences parfois pesant. Ce matin là, Daria avait réalisé une chose: qu'ils étaient venus ici ensemble mais qu'elle repartirait seule de Lancehélion. Nymor ne pourrait plus demeurer avec elle, il ne pourrait plus la protéger, être son bras armé. Une fois uni à Arianne, il la laisserait seule. Et cela avait atteint la jolie dornienne bien plus qu'elle ne l'aurait pensé. Bien sur, à Salrivage, elle pourrait compter sur la présence de ses parents, de ses cadets et, bientôt, de celui qui deviendrait son mari. Mais personne ne pouvait remplacer, dans son coeur, Nymor. Il était sa moitié, une part d'elle même qui resterait ici. Il était irremplaçable. Elle soupira, s'accoudant à la balustrade du balcon en se remémorant sa dernière visite. Tout était plus simple à cette époque ...? A présent, la voilà au première loge d'un mariage dont elle ne pouvait prévoir l'issue, espérant que dans cette union avec une amie, Nymor trouverait un peu de bonheur et de paix. Elle redoutait son propre mariage, s'interrogeant chaque jour d'avantage sur qui pouvait bien être Tobin Le Voi. Etait-il beau ? Etait-il grand ? Avait-il des faits d'armes qui l'avait distingué aux yeux de Nymor ou avait-il été proposé pour se débarrasser d'un cousin encombrant ? Etait-il lettré ou guerrier ? Parlait-il avec sensualité ou n'ouvrait-il jamais la bouche ? Daria était emplie d'appréhension autant que d'excitation. Elle ignorait tout de l'homme qui serait bientôt son époux et craignait les déconvenues qui ne cessaient de s'accumuler depuis quelques temps. Un bruit derrière elle la fit se retourner vivement dans un mouvement fluide de tissus. Face à elle, dans l'embrasure des deux piliers entourant l'entrée du balcon, apparaissait le prince Oberyn. Daria baissa la tête avec politesse, laissant ses genoux ployer en une révérence moins pompeuse que les femmes d'au delà des Montagnes Rouges, mais suffisamment convenable à Dorne. « Votre Altesse.  » salua la jeune Gargalen « Pardonnez moi pour le dérangement.  » ajouta-t-elle, intimidée par la posture du prince et par cette présence lumineuse qui se dégageait de lui, prête à déguerpir en vitesse.

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Daria Gargalen & @Oberyn Martell

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Loin de la chasser, le prince dornien semblait, au contraire, vouloir profiter de la vue sans forcément exiger son départ. Pour Daria, l'instant était unique: jamais elle n'avait eut la chance de se retrouver seule, et surtout si près, du frère du prince Doran. Elle avait le vague souvenir d'un Oberyn plus jeune lorsqu'enfant, elle jouait avec Arianne dans les jardins aquatiques, mais ses souvenirs s'effaçaient à mesure que les années lui offraient de nouvelles choses à garder en mémoire. Ainsi, les rires d'enfants laissaient place aux échange avec sa fratrie, aux promesses échangées avec Nymor, et parfois à des choses moins réjouissantes. L'héritière tachait de ne garder que le positif, de peur d'éteindre la flamme qui brulait dans son regard, l'éternelle bonne humeur qui la caractérisait. Elle qui n'était ni une intrigante, ni une érudite se distinguait par son sourire à toute épreuve, son tempérament enjoué capable d'illuminer les salles les plus moroses. Daria était volontiers drôle, compatissante mais jamais éteinte. Au delà de son caractère naturelle, c'était la promesse qu'elle s'était faite à elle même pour Nymor, pour les Gargalen, pour Salrivage. Elle devait toujours avoir la tête haute, ne rien laisser l'atteindre de peur, si elle s'effondre, que tout autour d'elle ne s'effondre également. Lorsqu'elle avait laissé la peine prendre le dessus, lors du décès de Leonah, elle avait retrouvé son frère prêt à se jeter du haut d'un balcon ... Elle ne pouvait tout simplement pas se permettre de le perdre, elle ne pouvait pas cesser d'être souriante. Ses yeux s'équarqu!illèrent en entendant les mots de son prince. Comment pouvait-il envisager la déranger ? Ne mesurait-il pas l'honneur qui lui était fait, à cet instant, de pouvoir profiter de sa si rare présence à Lancehélion ? « Nu ... Nullement, mon prince. Bien au contraire.  » bafouilla-t-elle, en rougissant, tordant ses doigts de nervosité, dans son dos. Elle se retourna vers la vue qu'offrait le balcon sur les alentours du palais et la brise vint caresser ses longs cheveux noirs.  « Votre présence est souvent source ... D'inspiration.  » finit-elle par dire alors que son visage avait retrouvé sa couleur initiale et que le calme était revenu en elle. C'était comme rencontrer une idole, un modèle. Elle avait tant entendu parler du prince Oberyn, elle avait tant pu l'observer de loin dans sa jeunesse ... Elle peinait à croire qu'aujourd'hui, elle se trouvait aussi près de cet homme qu'elle adulait. Daria admirait, au delà d'un physique fort avenant du prince, ses talents de combattant, de diplomate et la loyauté sans borne qu'il offrait à sa famille. Comment aurait-elle pu faire autrement ? Lui qui avait accepté de quitter leur région pour les représenter auprès des dragons. Lui qui sacrifiait sa vie pour eux en laissant Lady Ellaria et leurs enfants pour répondre aux appels d'un roi qui ne le méritait pas. Si l'héritière de Salvemer n'était pas fondamentalement anti-royaliste, elle ne pouvait nier avoir été chamboulée par les récents évènements touchant la maison au dragon. « J'imagine que je ne suis pas la seule, dans ce chateau, à me ravir de vous voir de retour de la capitale.  » poursuivit-elle en songeant à la concubine du prince et à leurs nombreuses filles.

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Dorne était une principauté à part dans tous Westeros: la devise des Martell reflétait l'histoire si particulière de ce royaume jamais conquis par la maison au dragon. Daria était très fière de ses origines. Bien que les Gargalen n'aient à s'inquiéter de leur loyauté aux pouvoir en place, Daria se sentait intérieurement plus fidèle à la Maison au Soleil qu'à celle du dragon tricéphales. Les Targaryen étaient, pour elle, lointains, presque irréels. « Venant de moi ?  » dit-elle, surprise, en penchant sa tête sur le côté dans un mouvement de boucles brunes encadrant un visage où se reflétait un étonnement presque candide. Après quelques secondes à fixer le prince, silencieuse, un gloussement s'échappa de sa gorge avant de se transformer en rire franc. Elle laissa un soupire, fatigué par son rire, passer ses lèvres laissant la nervosité partir avec l'air qu'elle expira, le regard fixé sur l'horizon avant qu'il ne revienne au Martell. « Le temps a peut être fait son oeuvre, mais je demeure l'enfant qui s'extasiait de vos exploits lorsqu'ils étaient nous étaient compté durant nos visites aux Jardins Aquatiques.  » lui confia-t-elle avec un sourire nostalgique, se souvenant de cette époque où rien d'autre ne comptait que les jeux qu'elle inventait avec Nymor ou les rires qu'elle partageait avec Arianne. « Parfois ... J'ai l'impression que rien n'a changé depuis cette époque et pourtant ...  » soupira-t-elle à nouveau, songeant que, bien que son admiration pour le prince, son amitié pour Arianne ou son amour pour les paysages de Lancehélion soit les mêmes que lorsqu'elle était petite fille, le contexte n'était plus du tout le même. Les choses changeaient et elle se devait de suivre le courant si elle ne voulait pas si noyer: il n'était pas bon de vivre dans le passé.

Ses pensées dérivèrent vers le grand évènement qui aurait lieu très prochainement et les conséquences qu'il aurait sur sa vie, sur celle de son frère. Cela n'aida pas son regard à retrouver sa flamme dansante. « Il est triste de devoir faire ses adieux à l'un être que l'on chéri. D'autant plus lorsque l'on partage un lien de sang.  » fit-elle remarquer tout en songeant que la douleur des Aspics des Sables devaient être au moins aussi grande que celle qu'elle ressentait à l'idée d'être loin de son jumeau. C'était une réalité avec laquelle elle se préparait à vivre depuis que son père avait annoncé le remariage de Nymor avec la princesse Arianne, depuis l'officialisation de leur engagement. Arianne était une héritière, une Martell, le mariage serait matrilinéaire et ce serait au Gargalen de demeurer auprès de son épouse. Dès lors, il se devait de renoncer à sa promesse et bien que Daria lui eut assuré que cela n'était pas grave, que cela ne les empêcherait pas de se voir à l'occasion et de tenter de se réjouir de leur bonne fortune, elle en était intérieurement effondrée. La mort de Leonah avait été éprouvante pour l'héritière: au delà de la perte de cette soeur dont Nymor était éprit plus que tout, et de cet enfant qu'elle portait en elle et qui réjouissait Daria à l'idée d'être tante, cela avait sonné la fin des illusions. Après avoir perdu Leonah et Elmar, Daria s'apprêtait à laisser derrière elle un pilier de son existence. Si beaucoup se représentait la jeune cocatrix comme une personnalité forte et battante, elle le savait: c'était en soutenant Nymor qu'elle avait trouvé la force d'aller de l'avant, en occupant son esprit qu'elle empêchait le sien de vagabonder vers cet exilé qui avait été autrefois si cher à son coeur. Que se passerait-il maintenant ? Comment avancerait-elle au quotidien ? « Lancehélion n'est pas à l'autre bout du monde mais ... L'idée d'être séparée de mon frère me déchire d'or et déjà le coeur.  » avoua-t-elle alors avec un sourire triste. « J'imagine que ces demoiselles ne doivent pas être les seuls à souffrir de l'absence ? N'est-il pas difficile d'être ainsi loin des votre ?  » demanda l'héritière, incapable de comprendre comme faisait le prince pour partir si loin, si longtemps, sans un regard en arrière.

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Daria Gargalen & @Oberyn Martell

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Il lui semblait étrange que quelqu’un tel que lui puisse saisir la portée de sa tristesse à l’idée de quitter Nymor prochainement. Elle savait qu’elle devait s’en réjouir, et c’était la mine qu’elle arborait le plus souvent, partageant le discours familiale de l’honneur, fait à sa maison, d’avoir été choisie par mis toutes les autres, pour une place si prestigieuse. C’était aussi le visage qu’elle abordait, en famille, lorsqu’elle écoutait sa mère lui dire que c’était mieux ainsi, qu’il fallait qu’il refasse sa vie, qu’il fallait qu’elle aussi, quitte son célibat pour agrandir leur lignée et faire prospérer leur maison. Mais elle se sentait si peu attirer à l’idée d’un mariage, d’une vie conjugale, de la naissance d’enfant. Bien sur, elle jouait avec ses cadets, riait et faisait des blagues, mais cel ne voulait pas dire être prête à devenir mère ... Un questionnement vite balayé par la sienne lorsqu’elle avait tenté de l’évoquer. Elle savait qu’on ne lui voulait nul mal, que c’était dans l’ordre des choses, mais elle se sentait en décalage avec le monde, en décalage avec ce que l’on attendait d’elle. Alors pourquoi, alors que se décalage se faisait tant sentir ces derniers jours, avait-elle l’impression que le prince de Dorne la comprenait mieux que quiconque ? Lui qui vivait une passion insatiable avec son amante, Ellaria Sand, qui était déjà le père de nombreuses filles, à qui tout semblait sourire ? Peut être était-ce parce que malgré tout cela, il connaissait la douleur de l’absence ? Peut être était-ce parce qu’il savait ce qu’impliquait le devoir au delà des affections ? Car au final, cela n’était-il pas difficile d’être ainsi à Port-Réal, seul dornien face à la Cour, vivant avec le fantôme d’une sœur partie trop tôt et devant se réjouir de la nouvelle engeance que son mari avait avec une autre. Une remplaçante tardivement épousé, certes, mais qui n’était pas Elia Martell. Faisait-il cela en son souvenir ? Par simple devoir ? Elle l’ignorait, mais il lui semblait à la fois bien plus fort qu’elle, et aussi proche de la ligne de non retour. Laisser les siens derrière pour accomplir quelque chose de plus grand, renoncer à ce que dictait le cœur pour ne compter que sur la tête ... Des concepts que Daria avait du mal à accepter bien qu’elle fut pleinement consciente que son statut ne lui laissait pas le luxe d’avoir le choix.  « Est-ce moins difficile avec les années ?  » demanda-t-elle d’une voix légèrement rauque, espérant voir un jour le vide de son âme cesser de la torturer.  « Est-ce qu’on finit par s’y faire ?  » dit-elle alors, plus pour elle que pour lui. La présence d’un homme si longtemps adulé faisait tomber les masques. Face à Oberyn Martell, Daria se sentait redevenir enfant, elle voyait ses barrières tomber les unes après les autres, faisant fi de ce sourire qu’elle gardait en permanence, oubliant cette joie de vivre perpétuelle qui était la sienne. Un moment de faiblesse, un seul, avant de redevenir l’héritière de Salrivage, la sœur du futur époux d’Arianne, la fille de Lord Gargalen. « Il n’aura rien à craindre ici, n’est-ce pas ?  » finit-elle par demander, enfin. « Il a déjà trop souffert. C’est mon rôle de grande sœur que de veiller sur lui mais aujourd’hui ... Je dois le laisser aux soins d’une autre femme, je ne peux plus m’assurer qu’il va bien, je ne peux plus ...  » S’en était trop. Trop d’émotion refoulées, trop de peurs inavouées, trop de confiance en cet homme qui la ramenait près de vingt années en arrière. « Je ne peux plus prendre soin de lui ...  »  acheva-t-elle alors, luttant contre le sanglot qui la menaçait. C’était le genre de discussion qu’elle ne pouvait avoir devant Nymor, craignant que sa faiblesse ne le fasse flancher, que ses larmes ne le fasse reculer devant la seule opportunité qu’il avait encore de goûter au vrai bonheur qu’un homme pouvait connaître. Jamais il ne trouverait la paix à Salrivage. Il y aurait eut des moment d’accalmie, des joies furtives et peut être de brefs répits, mais elle n’était que sa sœur et sa mère avait raison: il avait besoin de bien plus. S’il en était une qui pouvait réussir cela, c’était bien Arianne. « Tant de choses sont sur le point de changer à présent ... N’y a-t-il autre émissaire que vous pour accomplir ce lourd fardeau ? Vous permettre de vous reposer, de profiter davantage de la vie, de votre famille, et de tout le reste ?  » lui demande-t-elle tandis que ses larmes précédentes s’éloignaient pour la laisser reprendre constance.  

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Daria Gargalen & @Oberyn Martell

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Il n’y avait nulle promesse dans les paroles du prince dornien, nulle assurance que le déchirement qui brisait lentement son coeur cesserait, un jour, d’occuper tout son esprit. Le temps ferait peut être son œuvre, mais ils avaient tous leurs devoir et ce n’était qu’utopie que de croire que les dieux leur offriraient ce dont ils rêvaient tous. « Dans ce cas, il me faudra me rassurer de le savoir avec une amie.  » répondit l’héritière avec un soupire attristé. Il n’y avait guère de lassitude, juste le constat froid qu’ils étaient impuissants face à ce qui les obligeait à quitter leurs proches les plus précieux. Nymor était sa moitié. Depuis toujours ils avaient tout fait à deux mais il était de ces choses qu’une soeur, fussent-elle jumelle, devait apprendre à laisser aller. La séparation lui était d’autant plus douloureuse que leur relation avait légèrement changé depuis la mort de Leonah. Elle l’avait déjà laissé partir une première fois et avait ramassé les morceaux brisés de son coeur, et de son être, lorsque le première épouse de son frère avait expiré. Après la mort de la jeune femme, Daria avait eut à coeur de demeurer avec Nymor, de s’assurer qu’à défaut de tourner la page, il parvenait à survivre à l’affreuse perte qui était la sienne. Aujourd’hui, le voir la quitter à nouveau, plus définitivement cette fois, lui permettait de se rendre compte qu’il avait, lui aussi, joué un rôle dans le deuil de cette belle-sœur, dans le deuil de ses illusions brisées. Mais là était son seul réconfort. Nymor ne faisait peut être pas un mariage d’amour, mais il connaissait Arianne et Daria aurait préféré mourir que de le voir l’abandonner pour une autre que la princesse héritière. Son regard se plongea sur le soleil déclinant à l’horizon. « Je n’ai aucun doute là dessus, votre Altesse.  » assura la Gargalen qui reprenait un peu courage et confiance. La vague venait de passer, la présence compatissante d’Oberyn l’aidait à extérioriser ce qu’elle avait tenu enfoui jusque là et elle se sentait allégée d’un poids considérable maintenant qu’elle avait pu mettre des mots sur l’angoisse qui la tenaillait. « Je n’oublie pas les liens que nous avons eut avec votre maison et l’hospitalité de votre famille durant mes jeunes années. Je pense qu’il n’aurait pu trouver plus parfaite famille pour y couler des jours heureux.  » ajouta la dornienne avec sourire, se souvenant des semaines passées dans les jardins aquatiques en compagnie des jeunes Martell. « Je ne peux que nous souhaiter de nombreux neveux et nièces dans les années à venir.  » Un sourire taquin se dessina sur son visage tandis qu’elle imaginait aisément son frère, dépassé par une horde de petit Martell-Gargalen qui l’appeleraient leur tante. C’était une opportunité unique pour Salrivage, c’était une opportunité unique pour son frère et ses peur ne devaient pas venir ajouter aux doutes de son jumeau.

Le sérieux du Martell dans son devoir auprès de la cour était tout à son honneur: bien que Daria ignorait ce qui parvenait à motiver son prince, elle se doutait que cela avait à voir avec l’héritage de leur défunte princesse, puis reine, Elia et aux deux enfants Targaryen qu’elle avait donné au royaume. Cela avait peut être aussi à voir avec la particularité politique de Dorne, toujours envahie mais jamais conquise, qui leur offrait une relative autonomie face au reste des Sept Couronnes. Elle devait davantage travailler sa politique, songea-t-elle alors qu’elle trouvait, jusque là, l’exercice peu exaltant. « Vous, vieux ? Le sable de Dorne s’envolera du désert avant que vous ne soyez jamais considéré comme vieux.  » plaisant a-t-elle, les yeux pétillants face à celui qui avait toujours été son modèle.  

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Daria Gargalen & @Oberyn Martell

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Même si dans les jours qui venaient, Nymor appartiendrait à la maison Martell, Daria craignait de commettre un impair. La maison princière ne lui avait jamais fait douter de leur bonté et de la bienveillance des princes et princesses envers leurs sujets, mais les temps étaient sombres et Daria ne savait plus quoi penser. Arianne avait toujours une compagne de jeu exceptionnelle et, aujourd'hui encore, elle était une amie chère à son coeur et, bientôt, sa soeur. Le prince Doran était bon, éclairé et posait sur le monde un regard indéchiffrable dans lequel l'héritière lisait une grande bienveillance envers les siens. Quand au prince Oberyn ... Comment pouvait-elle penser une seconde qu'une erreur de familiarité pourrait lui attirer les foudres de la Vipère Rouge ? Le Prince Oberyn était peut être connu pour sa rage lors des combats, son talent et son désir de victoire mais il n'avait jamais été injuste ou cruel. S'il était venu aux oreilles de la Gargalen que le Martell se montrait avide de satisfaire ses moindres désirs, il n'était pas homme qu'elle imaginait se réjouir du malheur et de la souffrance. Pas comme d'autre ... songea la jeune femme avec un frisson d'horreur en songeant que certains de ses compatriotes n'avaient pas de bougies à tous les étages !Sa crainte, éphémère, de faire preuve de trop de présence laissa place à un sourire tandis qu'il approuvait la naissance prochaine de nombreux enfants issue de l'union de Nymor et d'Arianne. Elle étouffa un rire, imaginant son frère aux prises avec une armée de petits Martell qui, connaissant le caractère de certains Martell, ne le laisseraient jamais en paix. Pauvre Nymor, se dit-elle alors qu'elle regrettait un peu de se moquer de lui intérieurement. Cependant, cela lui fit du bien. Les enfants étaient un cadeau et tous à Dorne, respectait la sacralité de cette vie juvénile. Nymor n'avait pas perdu que Leonah lors de ce jour tragique qui l'avait vu devenir veuf trop précocement. Il avait également perdu un enfant et Daria savant qu'il ressentait cette double perte jusqu'au plus profond de son être. Ses voeux pour le nouveau couple était nombreux mais, le plus prégnant, était sans doute qu'ils puissent trouver paix et bonheur l'un avec l'autre. « Je crains que Lancehélion ne s'effondre, le jour où cela arrivera.  » répondit-elle, tentant de garder un visage sérieux et énigmatique que son sourire en coin finit par trahir. « Sérieusement ! Avez vous déjà vu le reste de ma fratrie ?!  » expliqua-t-elle en riant, lâchant dans son fou rire, la nervosité des derniers jours.

Retrouvant son calme avec peine, la jeune femme se sentit rosir à la réponse du prince, son sourire charmeur la laissant bafouiller des mots incompréhensibles tandis qu'elle tentait de regarder droit devant elle pour éviter de regarder les billes sombres et insondables du Martell. Toute femme bien portante ne pouvait qu'avouer que le prince était fort bel homme. Elle n'avait pas manquer de glisser à son jumeau une remarque sur leur propre mère lorsqu'ils avaient croisé la Vipère Rouge à leur arrivée. Et bien qu'il eut plus de quinze années de plus qu'elle, Daria n'était clairement pas insensible à son charme. Elle connaissait son amour, incorruptible, pour sa concubine, la mère de la majorité de ses filles. Et pour être tout à fait honnête, Daria n'aurait sans doute pas dit non à Ellaria Sand non plus ! Que devaient s'ennuyer les dames du reste de Westeros, étouffées dans leurs robes et leurs convenances ! Bien sur, jamais l'héritière ne l'aurait admis ou dit en public la maison au Soleil orangé pouvait se vanter des physiques agréables de ses membres. « Nous en reparlerons un jour !  » finit-elle par réussir à dire. « Je suis certaine que d'ici peu, vous aurez oublier !  » dit-elle, finissant par accepter de regarder à nouveau l'homme dans les yeux avant qu'un sourire taquin ne se dessine sur son visage. « Après tout, que disiez vous sur votre "grand âge" ?  » acheva-t-elle dans un rire. La solennité de ses remerciements l'avait mise mal à l'aise un bref instant mais Daria rebondissait sur ce qu'elle connaissait le mieux: l'humour.

Ils demeurèrent un instant silencieux avant qu'il ne brise par ses mots, l'étrange ambiance qui s'installaient. Elle eut un sourire tendre: il y avait quelque chose de romantique dans ce ciel étoilé, dans les révélations intimes qu'Oberyn Martell lui offrait sur ce balcon. Elle hocha la tête, approuvant ses dires. « La nuit est magnifique. Elle est la mère de tous les renouveaux, de toutes les possibilités. Je comprends ce que vous y trouvez ...  » dit-elle, reportant son attention sur la nuit, de plus en plus sombre face à eux. L'obscurité faisait disparaitre les désastres du jours, accueillait les amants et endormait les sages. L'obscurité était effrayante et réconfortante à la fois: là, dans le noir, la lueur des flammes, s'offraient des visages nouveaux. Séducteur, épuisé ou manipulateur, chacun revêtait un autre visage lorsque la nuit tombait. Mais elle était aussi synonyme de fêtes, de joie, de danse, de vie. Beaucoup redoutait la nuit, son manteau sombre enveloppant le monde comme s'il n'y aurait jamais de lumière mais Daria pensait autrement: sans cette nuit salvatrice, jamais ils n'apprécieraient la beauté et la chaleur du soleil. « Je vais me marier ... Bientôt.  » finit-elle par dire après un moment de silence. « Je suis terrorisée de voir ce jour venir. Et même si je sais que Nylor ne m'aurait jamais promise à un homme quelconque, je redoute de découvrir ce parfait inconnu lorsque nous serons unis.  » dit-elle d'un rythme rapide, déversant ses craintes qu'elle n'avait abordé, jusqu'à là, qu'avec ses plus proches parents. La nuit était secrète et libératrice: elle dissimulait les regards emplis de jugement, les joues rougissantes, les témoins de la gêne. La nuit était libératrice: à peine les mots sortis de sa bouche, elle eut la sensation qu'on lui ôtait un poids de la poitrine. « Voilà pourquoi je crains tant la nuit, ces derniers temps. Mes réflexions me ramènent à mes peurs qui, indéniablement me terrorise davantage.  » ajouta-t-elle, les yeux fixés vers une paire d'étoile, brillant au loin.

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Daria Gargalen & @Oberyn Martell

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Au delà de la peur avouée, Daria n'était pas certaine d'être faite pour la vie rangée d'épouse et de mère. Ce n'était pas tant qu'elle détestait l'idée mais elle avait le sentiment d'être encore l'adolescente jalousant la proximité de Nymor et Leonah, se satisfaisant parfaitement de sa vie de jeune femme sans désirer les affres de l'amour. Elle n'avait jamais ressenti le besoin impérieux de vivre quelque chose de romantique et riait volontiers à l'idée d'un amour éternel que les dieux bénissaient d'un mariage. Une union revêtait alors une signification uniquement contractuelle à ses yeux et elle craignait que cela ne lui convienne pas plus. Certes, si Tobin Le Voi lui apporterait le bonheur, elle ne cracherait pas dessus, mais elle craignait de tomber sur un homme autoritaire ou ennuyeux. Elle qui aimait tant s'amuser, rire et profiter de chaque journée redoutait de tomber sur son exact opposé. Pire encore, l'idée de se retrouver enchainée à un ambitieux qui s'empresserait de lui voler ce qui lui revenait de droit accentuait ses réflexions profondes. Dorne n'était, certes, pas aussi vieux jeu que le reste de Westeros en matière d'héritage: depuis sa naissance elle était destinée à devenir seigneur de Salrivage à la mort de son père et ce, même si elle était venue au monde avec un frère jumeau et qu'un autre était venu agrandir la famille quelques années plus tard. Toutefois, l'être humain était envieux par nature. C'était Elmar qui lui avait apprit cette leçon. Douloureusement d'ailleurs. L'homme convoitait ce qu'il n'avait pas. Un titre, une femme, une réputation ... Elle qui avait tant admiré son cousin, elle qui faisait confiance si spontanément, ne risquait-elle pas de subir à nouveau pareille décision ? Lorsque se taisaient les réflexions censées autour du mariage, naissait alors la pensée irrationnelle, celle selon laquelle aucun homme n'était à la hauteur de la moitié que les dieux lui avait octroyé. Parler ainsi faisait sonner la chose étrangement. Il n'y avait guère ce genre de pensée dans l'esprit de Daria: elle voyait Nymor bien plus que comme un simple frère, certes, mais certainement pas de manière romantique. Ils partageaient tout depuis le premier jour et il y avait, aux yeux de la jeune Gargalen, nul homme capable d'aussi bien la comprendre que celui ci. S'ouvrir à un autre, tant corps qu'âme lui semblait être une trahison envers celui qui comptait tant )our elle. Laisser l'opportunité à son fiancé d'apprendre à la connaitre, c'était prendre le risque de perdre cette exclusivité qu'elle avait offert à son jumeau en échange de sa promesse d'être toujours avec elle. Les noces de la princesse Arianne et de Nymor venait briser cette promesse: en demeurant auprès de son épouse, il ne serait pas à Salrivage pour la protéger du danger. Mais ce n'était de son fait, il n'avait pas ardemment désirer ce mariage et ne faisait que suivre les directives de leur père, de leur prince, du destin. Si elle acceptait de laisser un autre homme entrer dans son coeur, ce serait de son propre chef et ce serait elle, en définitive, qui briserait ce qui l'unissait à Nymor. Et cela la terrorisait. S'ouvrir revenait à se livrer, à accorder une aveugle confiance en l'Autre. Et elle craignait l'Autre.

« Je crois que j'aurai aimé avoir votre assurance pour donner du fil à retordre sur ce point précis.  » dit-elle avec un rire léger. Le non mariage du prince Oberyn était un sujet qui avait fait rire Daria, lorsqu'elle avait entendu parler de l'histoire, quelques années plus tôt. La chose n'était pas si secrète, bien que le concubinage du prince avec Ellaria Sand avait quelque chose de bien plus profond et engageant que des noces en bonnes et dues formes. « Mais ma position d'aînée ne me donne d'autre choix que de penser à la pérennité de mon nom. Et je doute avoir autant d'assurance pour refuser la chose.  » ajouta-t-elle avec une once de mélancolie dans la voix. C'était son devoir d'héritière que de s'assurer que son nom lui survivrait, un devoir que le prince, née loin du poids d'une telle fonction, avait pu esquiver avec intelligence. « Enfin ... Peut être que d'ici quelques années, je tiendrais un tout autre discours ... Qui peut savoir.  » conclut-elle avec un sourire légèrement forcé, doutant sérieusement que son avis change, même une fois mariée. Elle qui se suffisait tant à elle même parviendrait-elle à se laisser aller à accepter une certaine dépendance envers quelqu'un ? Seul l'avenir pourrait le dire. Mais si elle savait qu'elle devrait faire des efforts, ses doutes, eux, ne la quittaient guère. S'il ne s'agissait que de relations charnelles, un mariage ne lui était guère indispensable: elle n'avait rien d'une oie blanche, bien qu'elle fut très discrète sur la chose. Une énième différence, songea-t-elle, l'opposant aux dames westerosi. S'il n'y avait ce besoin de fournir, à Salrivage, une nouvelle génération et un héritier, sans doute se serait-elle contenter de quelques aventures choisies, de visages anonymes disparaissant dans les plaisirs que l'obscurité apportait avec elle. eut être même que ... Elle posa sur le prince, ce regard que toutes avaient pour lui. Non, se dit-elle, riant intérieurement. Si elle n'avait rien contre l'idée de partager une nuit avec le prince et sa concubin -après tout pourquoi se limiter à quelques semaines de son mariage- elle préférait garder l'idée à l'état de fantasme. Il était un idéal lointain, l'une des étoiles dans ce ciel sombre: intouchable et entouré d'une aura toute particulière. La question la ramena à la réalité, et son sourire disparu. « Ser Tobin.  » répondit-elle, lointaine. « De la maison Le Voi. Le neveu de Lord Daeron.  » ajouta-t-elle. « Nous avons beau être voisins, je n'ai pas le souvenir de l'avoir vu un jour. Ni lui, ni aucun Le Voi à vrai dire ...  » Leurs fiefs n'étaient pourtant qu'à quelques jours de voyage l'un de l'autre, bien plus près que Salrivage et Lancehélion ne le serait jamais.

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THE PERFECT PRINCE

Daria Gargalen & @Oberyn Martell

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Un peu d'elle même espérait que le prince eut connu celui qu'elle allait épouse: bien qu'elle ait pleinement confiance en Nymor, avoir l'avis d'une tierce personne sur la personnalité de son futur époux aurait peut être permit d'apaiser les derniers doutes qui vivaient dans son esprit. En réalité, Daria ne redoutait pas tant la personne de Ser Tobin que l'inconnu de ce qu'il amenait dans son sillage. Bien sur, elle connaissait la théorie de ce qui touchait au mariage et avait eut tout le loisir d'observer l'union fertile de ses parents ou passionnément romantique de son jumeau. Pourtant, elle avait le sentiment de ne pas en saisir l'essence même et craignait de ne savoir vivre avec une personne constamment à ses côtés. Ce ne sera pas si différent de la présence de Nymor, avait-elle pensé avant que l'évidente différence d'un lien conjugal et fraternel ne la heurte. Si elle n'avait aucun mal à partager ses promenades, ses pensées et son quotidien avec son jumeau, c'était parce qu'il la comprenait sans qu'elle n'ait un mot à dire. Nymor la connaissait par coeur et c'est ce qui le rendait encre plus précieux à son coeur. Mais Ser Tobin ignorait tout de son caractère, de ses habitudes et de ses états d'âme. Et il lui faudrait en plus partager ses nuits et ses instants les plus intimes avec lui et jusqu'à ce que leurs âmes ne soient rappelées à par l'Etranger. « Je tâcherai de m'en souvenir.  » répondit la jeune femme avec un sourire. Il était vrai que dans cette affaire, elle avait la chance de rester auprès des siens quand le Le Voi, lui, devait tout quitter. Comme Nymor, songea-t-elle, considérant pour la première fois que son promis pourrait partager l'état d'esprit de son jumeau à cette heure.

Prise dans ses réflexions, Daria regarda son prince avec l'air hagard d'un philosophe arraché à une théorie qu'il était sur le point de retranscrire. Ses joues prirent une couleur rosée tandis qu'elle réalisait les mots qu'il venait de lui dire et elle s'inclina à de multiple reprise comme pour s'excuser de son manque d'attention soudain. « Je vous remercie pour votre attention votre Altesse.  » dit-elle avec une politesse qui ne laissait en rien soupçonner les mots échangés plus tôt. « Je vais me retirer pour rejoindre ma famille. Je vous souhaite une bonne soirée.  » ajouta-t-elle avec un sourire chaleureux et le regard emplit d'une certaine gratitude. Il venait de lui présenter sa situation sous un jour nouveau, un jour qui lui permettrait peut être de ne pas quitter Lancehélion le coeur lourd mais impatient d'un futur qu'il lui restait à créer. Avec une dernière révérence, elle disparue vers l'intérieur du palais, laissant la Vipère Rouge seule face au ciel désormais sombre et parsemé d'éclats d'étoile. 

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