-39%
Le deal à ne pas rater :
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
1190 € 1950 €
Voir le deal


Savourer le faît de vivre

Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
Alysane était hors de danger et j’entendais une fête battre son plein au loin. J’embrassai la joue de ma compagne sans rien dire de plus. Elle dormait. Et moi j’avais bien besoin d’une bière pour me remettre de mes émotions après tout ça. Nous pleurons, sans aucun doute, mais pas tout de suite, il fallait aussi savourer la victoire et comme ma compagne était hors de danger… Ça devrait aller. Je mangeais et buvais juste un coup et je retournerais la voir après. Je poussais la porte d’un endroit avec bien trop de bruit pour que ça ne fût pas suspect et souris. Là, j’aurais de la bière.

J’ouvris la porte et une odeur de transpiration, de viande grillée, de bière me sauta au nez. J’étais au bon endroit pour de la bière. Je me faufilai entre les gens. Je ne voyais nul noble ou paysans. Juste des hommes, et quelques femmes, ravis d’être en vie et qui le fêtaient dignement. J’attrapais une bière et dans le même mouvement en bu une longue gorgée avant d’attraper une assiette. Ma jambe et mes quelques blessures me faisaient encore un mal de chien. Je me faufilais entre la foule pour trouver une place décente sur un banc. J’étirais un peu ma jambe avant d’engouffrer une bouchée de viande. Par les anciens…

« Ça fait du bien… »

Je poussai un soupir de soulagement laissant la faim s’éloigner. Une vie… J’avais l’impression qu’une vie s’était écoulée depuis ce matin. Je soupirais longuement avant de tourner la tête et voir un brun. Pas du nord lui. Je m’approchai et lui tendis ma bière avec un petit sourire :

« On a encore du mal à piger qu’on est en vie hein ? »

Ça faisait du bien ce bruit, cette foule. Cela rappelait qu’on l’était en vie justement. Je lui tendis également mon assiette avec un sourire avant de secouer la tête :

« J’m’appelle Edrick. Et toi ? »

Autant faire connaissance. On était vivants, on avait tous survécu, autant profiter.
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
Rien n’était plus dissemblable que cette nuit et celle qui la précédait. Les clameurs et les rires avaient désormais pris la place du silence pesant et des cris d'agonie qui avaient emplis la plaine quelques heures auparavant. À l’abri entre les murs de Winterfell, les survivants se retrouvaient enfin après avoir passé la journée à prendre soin des blessés et à pleurer et brûler les morts. Journée aussi éprouvante que la nuit. Quelques heures seulement qui eurent l’air de durer l’éternité. Mais la peur et le chagrin devaient s’effacer l’espace d’une soirée. La douleur de la bataille ne devait faire oublier l’essentiel, ils avaient vaincu. Ils étaient en vie.

Ilyn s’était rendu au chevet de son oncle dont il avait appris la blessure. Il l’avait retrouvé affaibli, épuisé mais en vie. Il fallait bien plus que quelques morts pour venir à bout du Hardi avaient ils plaisanté tous deux. Ser Barristan n’avait pas manqué lui aussi de féliciter son neveu pour son acte de bravoure mais Ilyn aussitôt avait changé de sujet. Après quelques instants passés aux côtés du vieux chevalier qu’il appréciait tant, le seigneur des Eteules avait estimé qu’il était temps de le laisser prendre du repos et avait rejoint les festivités. Ils avaient tous mérité de boire et de chanter et d’oublier un peu les lendemains plus difficiles qui s’annonçaient.

Un homme à l’allure toute nordienne vint lui présenter une chope de bière, un large sourire amicale et bienveillant étirant ses lèvres. Le Selmy s’empara de sa propre chope et la tendit à son tour, entrechoquant les deux verres et répandant quelques gouttes du précieux hydromel.  « C’est peu de le dire.» commenta-t-il alors avec un sourire qu’il espérait tout aussi amical. S’il avait toujours été chaleureux et d’une gentillesse à toute épreuve, Ilyn Selmy n’avait jamais été à l’aise pour tenir une conversation. Aussi se contenta-t-il de tremper les lèvres dans son breuvage avant de répondre à la question qu’on venait de lui poser.

« Ilyn, ravi de croiser ta route Edrick. » lança-t-il avec un nouveau sourire. D’autres que lui auraient pris la peine de décliner toute leur identité, de se présenter tels les seigneurs qu'ils étaient. De grimacer en remarquant les familiarités de leur interlocuteur. Mais Ilyn chérissait sincèrement ces moments simples où il n’était rien de plus qu’Ilyn, revenant ainsi quelques années en arrière lors de ses pérégrinations en Essos où le nom de Selmy était aussi inconnu que celui des Eteules. Depuis son retour et plus encore depuis la mort de son père, sa vie avait perdu de cette simplicité qu’il aimait tant. Mais ce soir-là, tous étaient sur un pied d’égalité. Seigneurs et roturiers, bâtards et chevaliers, tous étaient liés par une même vérité. Le bonheur d’être en vie et la promesse de revoir encore et encore le soleil se lever sur Westeros.   « J’ai l’impression qu’une vie s’est écoulé depuis notre départ pour le Nord. » souffla-t-il en secouant la tête, comme si ce qu’il venait de dire prenait alors tout son sens.   « La bière n’en est que plus savoureuse quand on prend conscience d’où on revient. »
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
À cet instant, on avait tous les mêmes têtes de fatigué, de survivant, incapable de savoir comment on avait survécu, mais on l’avait fait. C’était ça le plus beau. Savoir qu’on avait survécu. On pouvait se donner le droit pour quelques heures d’oublier les malheurs, juste boire et se reposer… On verrait pour pleurer demain… Juste respirer c’était déjà bon, alors le bon goût d’une bière et de la viande… Un régal. Je trouverais quelque chose à apporter à Alysane plus tard. Elle dormait. Et j’avais plus envie de parler et m’assurer qu’on était bien tous à savourer le goût de la vie qu’autre chose. Si bien que j’entamais la discussion avec un homme dont je ne savais rien. Pas grave. J’avais besoin de parler. J’eus un rire à sa remarque. Ouais… C’était dingue de retrouver les sensations de vie aussi brusquement. Je frappai ma chope contre la sienne :

« On passe du froid au chaud si brusquement… »

J’eus un rire et rendis le sourire à l’homme avant de tendre la main pour lui serrer quand il se présenta. Ilyn. Je lui serrais d’une poigne d’ours.

« Enchanté de même Ilyn. »

Je bus une nouvelle gorgée avant de lui tendre mon assiette pour qu’il puisse manger également. Je hochais la tête à sa remarque avant de boire une nouvelle gorgée :

« À qui le dis-tu ! Tu viens d’où ? Je vais rentrer, je vais retrouver mes enfants… c’est là que je vais comprendre qu’il s’est pas écoulé longtemps. »

J’eus un sourire en pensant à mes quatre enfants. Lydrick… Jeor, Benjen, et Marthe. Ça allait me faire étrange de les revoir alors que j’avais l’impression que ça faisait dix ans que je ne les avais pas vu. Je bus une nouvelle gorgée avant de hocher la tête.

« Ouais. C’est comme voir l’aube se lever alors qu’on était pas sûr de voir autre chose que la nuit. »

Je bus à nouveau une gorgée de bière avec un soupir de soulagement en regardant la foule. C’était beau cette union… Ça allait durer combien de temps ? Je rompis une miche en deux pour tendre à Ilyn l’autre moitié.
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
S’il avait pu avoir des doutes, ce qui ne fut jamais le cas, Ilyn eut la confirmation définitive qu’il avait affaire à un nordien sitôt que celui-ci lui eut serré la main. Il n’y avait bien que les vaillants hommes au nord du Neck pour avoir une pareille poigne. Mais l’orageois n'était pas de ceux à s'en émouvoir et il répondit d’une poignée toute aussi franche. Devant l’invitation d’Edrick, Ilyn se servit à manger et adressa un “merci” sincère mais la bouche déjà pleine. Manger, boire, converser comme si tout était normal… Rien ne l’était et pourtant c’étaient précisément ces plaisirs simples qui leur prouvaient à tous qu'ils étaient bel et bien vivants.

« Je viens des terres de l’Orage. Non loin de la frontière bieffoise. J’y ai laissé ma femme que j’ai tout aussi hâte de retrouver que toi tes enfants. On est parti depuis déjà trop longtemps, pour sûr. » Aucun enfant ne l’attendait, lui. Mais l’espoir était permis. Ce soir plus n’importe quel autre. Beth avait fait une promesse à son frère. Une promesse que lui-même n’imaginait pas trahir. Mais après cette bataille, après cette victoire contre la mort, il voulait croire que le printemps serait bientôt de retour.   « À n’en pas douter, ta place à toi est ici, dans le Nord. » lança-t-il avec un sourire qui disparut aussitôt que la suite de sa phrase se forma dans sa gorge.   « J’espère que tu retrouveras ton foyer tel qu'il était lorsque tu l'as quitté. » Il avait entendu dire qu’un grand nombre de nordiens étaient venu trouver refuge et protection entre les murs de Winterfell avant la bataille. Rien d’étonnant. Les monstruosités qu’ils avaient affronté la nuit dernière n’avaient du faire preuve d’aucune clémence avant d’arriver jusqu’ici.

« Une nuit éternelle…  » commenta-t-il en réprimant un frisson alors qu'il attrapait la demie-miche que lui tendait Edrick. « J’ai moi aussi eu cette étrange sensation. J’avais toujours entendu que l’hiver était rude ici mais cette nuit c’était… » Il secoua la tête comme pour chasser ses mauvaises pensées.   « Enfin, on va laisser tout ça derrière nous maintenant, hein ?! » conclut-il avec un sourire avant de disparaître un bref instant derrière sa chope. Le liquide ambré lui coula doucement dans la gorge. La sensation était agréable. Tout dans la simplicité de cette soirée différait tant de l’horreur de la précédente qu’il se demandait même si cela s’était seulement produit.
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
Je lui avais serré tranquillement la main, j’avais un caractère rude, bourru, mais c’était pas pour ça que je ne pouvais pas me montrer aimable et sympathique. Puis il avait une bonne tête ! Même s’il était sudiste, on pouvait pas tout avoir, comme les Nordiens, dans la vie. Mais j’aimais sa poignée de main aussi franche que la mienne. Un bon gars, à n’en pas douter. Et visiblement il avait faim ! Logique après tout. Un Orageois ? Voilà qui avait dû bien le changer ! Je hochais la tête en l’écoutant :

« Sûrement bien plus moi de chez moi. Elle aura de quoi être fière et soulagée ta femme de t’voir revenir. T’es partis quoi… Deux lunes ? Quelque chose comme ça ? Tu m’étonnes que t’as envie de rentrer. »

J’eus un rire à sa remarque et hochais la tête. Moi, à part le Nord et le Grand Nord, j’étais pas allé très très loin. Le Nord… C’était largement assez. Je hochais la tête à sa remarque.

« Le Nord ou rien. »

J’eus un soupir et baissai les yeux sur ma chope avant de sourire :

« Mes enfants font du dégât, mais ils devraient pas avoir tout fait cramer. J’en ai quatre, mais quand même ! J’viens d’l’île aux ours. On a eu d’la chance d’être épargné. »

Alors je retrouverais toujours ma maison. Sauf si Marthe avait tout fait brûler. Mais ça devrait aller, quand même. J’avais hâte de repartir, ramener Alysane à la maison, rentrer, revoir mes enfants… Il fallait revenir, revoir mes quatre monstres, profiter un peu de temps au près d’eux et… Voir ce que l’avenir allait nous réserver. Je bus une gorgée de bière. Nuit éternelle, je hochais la tête, on était pas passé très loin, j’eus aussi un frisson. Je donnais une tape amicale sur l’épaule d’Ilyn.

« Nuit et Hiver c’pas la même chose tout à fait… La nuit est partie, reste l’hiver, mais avec des fourrures… ça ira. Puis, on a des femmes, on aura toujours quelqu’un à prendre dans nos bras pour se réchauffer. Ouais… laisser ça derrière nous et regarder nos enfants grandir. J’espère que t’en auras bientôt, tu verras, on a beau faire les hommes, quand ton gamin te sourit pour la première fois, t’as juste l’air d’un grand couillon parce que rien est plus beau. Ma p’tite dernière me mène par le bout du nez. »

J’eus un rire à nouveau en pensant à Lydrick, ma petite dernière, je regardais dans le vague un peu.

« Ma grande adore mes sucettes au miel. Pis… ça fait toujours un p’tit quelque chose quand elle m’appelle Papa. »

J’eus à nouveau un rire, je préférais parler de choses joyeuses Je levais ma chope :

« Aux enfants ! »
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
« Deux lunes, ouais, dans ces eaux-là. C’est pas grand chose dans une vie mais ça peut paraître bien long par moments. » Ilyn rendit son sourire à Edrick. Toute son allure parlait pour lui et mettait en confiance. Il avait tout l’air d’un homme simple et authentique, de ceux qu'on croise trop peu dans les hautes sphères de ce monde et que précisément Ilyn fuyait. Il suffisait de poser les yeux sur le nordien ou de l’entendre évoquer ses contrées natales ou le souvenir de ses enfants pour le remarquer. Un réel attachement semblait le lier à ce Nord austère auquel Ilyn n’avait pas réussi à prendre goût. Sans doute fallait-il être né par delà le Neck pour cela. Les nordiens avaient toujours été un peuple quelque peu à part mais l’orageois prenait plaisir à les côtoyer à présent que tout était plus apaisé. L’Ile-aux-Ours, petit îlot perdu qui portait bien son nom à en croire certaines histoires. Il parvenait vaguement à mettre un point sur une carte mais bien incapable de savoir à quoi ressemblait la vie là-bas.   « Tu as l’air d’avoir une belle tribu. Je suis certain qu’ils seront très fiers de leur père. »

Lorsque le nordien vint à évoquer le bonheur que pouvait procurer les enfants, Ilyn se fit plus pensif. Un léger pincement au cœur vint accueillir les souhaits d’Edrick de voir le Selmy connaître ce sort bientôt. Il fit de son mieux pour l’ignorer sans totalement y parvenir. Devenir père. Son vœu le plus cher au monde depuis le jour où il avait entouré Beth du manteau nuptial. Ce vœu qui aurait pu être comblé depuis déjà plusieurs lunes si le destin ne s’en était pas mêlé.

Mais l’heure n’était ni aux apitoiements ni aux regrets. Ce soir était une occasion unique de poser un regard neuf et optimiste sur le monde. Un grand nombre d’hommes (et de femmes) étaient tombés la nuit dernière pour que l’Espoir survive à la nuit. Le meilleur moyen de leur rendre hommage était de vivre. Des enfants, il y en aurait tôt ou tard.   « Je te crois sur parole. Mais je suis prêt à courir le risque de ne plus être maître chez moi. J'ai déjà un... oiseau qui me donne un net avant-goût de ce que ça peut être… » Évoquer ainsi l’intrépide perroquet lui arracha un sourire. Il se demandait comment l'orripilante petite bestiole avait ainsi pu faire son entrée dans la conversation. Ilyn se demanda alors s'il avait-il déjà été “maître” chez lui, même sans la complicité de Pouic ? Il abhorrait tellement cette expression pour tout ce qu’elle dégageait de méprisable, qu’il avait toujours émis le souhait de diriger son fief avec simplicité et équité. La réalité des choses mettait parfois à mal ses idéaux mais il espérait ne pas trop mal s'en tirer. Et il n’avait aucun mal à s’imaginer esclave de ses propres enfants. Mais s’ils heritaient de son caractère ou de celui de Beth, nul tyran ne devrait poindre à l’horizon.

« Aux enfants. » répondit simplement Ilyn d’une voix neutre avec un léger sourire. Il tendit sa choppe et vint l’entrechoquer à celle d’Edrick.
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
J’avais l’habitude de partir si longtemps que parfois, deux lunes… Dans les plaines vastes du nord au-delà du mur j’en oubliais parfois la durée de mon absence et une année pouvait vite chasser l’autre. Mais jamais je n’oubliais ma famille. Mais ces temps loin des miens ne m’avaient jamais paru aussi long que mes années loin d’eux. Peut-être parce que je les savais à l’abri avant et plus maintenant ? Ouais c’était tout à fait possible, j’arrêtais d’essayer de saisir plus que cela. Je prenais la vie comme elle venait, j’attendrais simplement la suite et me battrais pour mes convictions et pour ma famille, je pouvais pas faire mieux. Une tribu… fier de moi ?

« J’ai deux filles deux garçons. Je sais pas s’ils sont fiers, mon aînée m’a fait la gueule un long moment et ça fait pas longtemps qu’elle m’appelle papa, faut dire qu’y a presque dix ans entre elle et son petit frère. Mais… j’crois savoir qu’ils aiment quand j’leur raconte quand je tue un ours au-delà du mur à mains nues. J’enjolive à peine. »

Je lui fis un clin d’œil avant d’avaler une bouchée de nourriture en l’écoutant avant de rire et lui donner une tape sur l’épaule. Alors les gosses… qu’est-ce qu’on faisait pas pour eux ! Père ou mère ! On était pareil, on fondait devant, quand j’avais ma petite dernière dans mes bras, ou les autres, je pouvais passer des heures avec eux, même si Marthe parfois… Un… oiseau ? Je fronçais les sourcils :

« Un oiseau ? T’as un corbeau apprivoisé ? Tu m’diras, ma Marthe voulait venir avec sa mère et moi pour se battre. Fin bon, elle est restée sur l’île avec ses tantes et la p’tite louve Arya. Elle et sa tante s’entendent bien toutes les trois. Un conseil, les regarde pas dans les yeux quand tu les grondes, garçons ou filles, tu pourras pas tenir. »

Je ris doucement avant de frapper ma pinte contre la sienne et de boire une longue gorgée que je finis avant de la poser sur le banc près de moi et m’appuyer contre le mur pour regarder la foule. C’était étrange ce moment, je fronçai légèrement les sourcils, pensif avant de soupirer :

« Putain… on est encore en vie. »

J’avais toujours du mal à le croire, on avait tous dégusté, moi avec ma jambe et Alysane tout son dos, je regardais mon camarade :

« T’as été blessé toi ? »

Le plus dur serait de remonter vers mon aimée.
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
Le sourire d’Ilyn s’élargit à mesure que le nordien partageait avec lui des bribes de sa vie. Il avait tout l’air d’un homme honnête et simple comme l’orageois les appréciait. Un gars dont la bravoure semblait n’avoir d’égal que la sincérité. Il suffisait de le voir parler de sa marmaille. Deux filles et deux garçons… Jolie tribu. A l’image de celle dont Ilyn osait parfois rêver tout en sachant que cette possibilité s’éloignait. Devenir père n’avait jamais été une fin en soi. De par son statut d’héritier, il avait toujours su qu’il n’y couperait pas. Que sur ses épaules reposait la lourde taches de faire perdurer le nom de Selmy à travers les âges. Mais il n’y avait que Beth qui était finalement parvenu à faire de cette inévitable obligation, un projet d’avenir auquel il voulait se raccrocher. Oui, contre toute attente il voulait des enfants. Moins pour faire perdurer son nom que pour faire perdurer le souvenir de son épouse. « Tu m’en diras tant. » glissa un Ilyn amusé en réponse au commentaire d’Edrick quant à ses exploits face aux ours d’au delà du Mur. Ceci dit, les ours sauvages n’étaient pas les créatures les plus terrifiantes que recelait le nord du Nord. Ils en avaient désormais la preuve. « Oui j’ai un oiseau. A défaut d’enfant. C’est un perroquet. Un oiseau exotique que j’ai ramené de mes voyages sur Essos. C’était il y a une éternité maintenant. Mais va savoir pourquoi, il n’a jamais cherché à partir. » Le volatile s’était fait à cette vie à Westeros et semblait y trouver son compte après tout ce temps. Le climat était bien différent de celui qu’il avait connu par le passé mais il s’en était plutôt bien accomodé.

Au milieu des tables dressées, des victuailles et des pintes, les deux hommes étaient là, parlant de choses et d’autres, cherchant à en apprendre plus sur la vie de chacun. Tout semblait simple et presque irréel en vérité après tout ce qu’ils avaient vécu.. Cette conversation paraissait suspendue dans le temps. « Ouais. On est en vie. » répondit l’orageois en écho, tout aussi pensivement, presque pour lui-même. Oui, ils étaient en vie. Et tous les hommes présents dans cette salle devait partager le sentiment de ces deux-là. C’était si difficile à croire. Ils s’étaient vu mourir tant et tant de fois. Et pourtant ils étaient bien là, debout et vivants. Le corps et l’esprit probablement marqués à jamais. Mais au moins étaient-ils encore parmi les vivants. « Non, j’ignore par quel miracle mais les Dieux ont été indulgent, je n’ai reçu que des blessures superficielles. Certains de mes hommes n’ont pas eu cette chance malheureusement. » ne put-il s’empêcher d’ajouter, conscient que cette simple remarque risquait de plomber un peu l’ambiance. Mais il refusait de laisser ses gars tomber dans l’oubli.

« Je ne rentrerai pas qu’avec de bonnes nouvelles, c’est une certitude. C’est le lot de toute guerre mais...ouais c’est dur de se dire que certains reviendront pas. » Toutes les épouses n’auront pas la même chance que la sienne. Tous les enfants n’auront pas la chance de ceux du nordien. Oui c’était le lot de toutes guerres mais il y avait un arrière-goût de profonde injustice. « Et toi, comment t’en es-tu tiré ? Et ton...épouse ? » risqua-t-il alors en se souvenant qu’Edrick avait évoqué la mère de ses enfants parmi les combattants. Il n’avait croisé que peu de visages féminins jusqu’à présent dans la salle, il espérait ne pas avoir commis l’irréparable en prononçant ses paroles mais il était trop tard pour faire machine arrière. Il se rassurait en se disant que le nordien était trop enjoué pour être un homme en deuil mais qu’en savait-il après tout ?
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
Je souris simplement, j’allais pas lui raconter toute l’histoire, mais ça faisait toujours plaisir à mes enfants que je la raconte. Ils adoraient ça, et moi j’adorais simplement leur faire plaisir et surtout l’enjoliver un maximum pour les faire rêver. Même si… ce n’était pas tout à fait vrai sur certains faits… Mais bon ! Ce n’était qu’un petit détail après tout ! L’important c’était vraiment de faire rêver les enfants ! Et ils aimaient tellement que je leur raconte tout. Enfin, lui raconter… Je n’étais pas sûr que ce soit le bon moment pour que je lui parle de tous mes exploits, surtout que je n’avais aucun mérite : j’avais appris à survivre dans ces milieux après tout. Un perroquet ?! C’était quoi ce truc ? Venant d’Essos ? D’accord, c’était pour ça que je n’en avais jamais entendu parler.

« Bah… Il doit aimer ta compagnie écoute. »

Je souris simplement avant de regarder à nouveau devant nous et affirmer qu’on était en vies. C’était un miracle, je le savais quelque part, c’était incroyable, mais c’était comme ça. Il fallait accepter, pour l’instant boire à la santé des vivants et des morts. Demain il y aurait d’autres choses… Je hochais la tête, ouais, les dieux avaient été cléments. Pour tous les survivants c’était un miracle. Je hochais la tête :

« Ouais… sur l’île aux Ours aussi… Je ne sais pas trop comment ça va se passer, mais on portera pas tous de bonnes nouvelles. »

Ça non… combien de gars et de femmes que j’avais connus ne feraient pas la route de retour ? Je ne savais pas. Je ne voulais pas compter pour l’instant. Comment j’allais ? Et mon épouse ? Je tapotai ma jambe salement blessée, mais j’allais m’en tirer ! Jorah m’avait sauvé la vie. Quant à mon Alysane…

« J’ai pris an sale coup à la jambe en affrontant un géant qui voulait bouffer ma compagne, mais ça va, Jorah m’a sauvé de justesse. Quant à mon Alysane… Le roi de la nuit la touchait dans le dos. Mais elle râle, donc ça peut aller. Et je vais devoir l’entendre râler et la convaincre de se tenir tranquille quelque temps. Et ça, sans l’assommer. Elle a le caractère Mormont quoi, comme sa mère, Maege, ses sœurs. Ou d’un ours, c’est pareil chez les filles. Ma grande a le même et ma petite, même si c’est un bébé l’aura. »

Je bus une gorgée de bière avec un sourire en étirant ma jambe. J’allais en baver pour la faire tenir tranquille. Je fronçais les sourcils en repensant à son combat…

« J’ai cru la perdre quand il l’a touché… »

Mauvais souvenir… j’eus un frisson avant de secouer la tête pour chasser les larmes qui me montaient aux yeux. J’observais la grande majorité d’homme dans la pièce.

« Pas beaucoup de femmes qui viennent du sud… Vous leur apprenez vraiment pas à se battre ? C’est pas… un peu dangereux qu’elles savent pas ? »

Je disais ça avec mon regard de nordien habitué aux contrées rudes ! Mais c’était vrai que j’étais rassuré de savoir que mes filles sachent se battre. Pour moi c’était essentiel qu’elles sachent.
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
Partager ces quelques mots avec l'homme de l'île aux Ours avait quelque chose de rafraîchissant, une étrange parenthèse après les ténèbres de la bataille. Tout séparait les deux hommes et Ilyn prenait pleinement conscience des différences qui existaient entre le Nord et le Sud. La plus vaste de toutes les Couronnes, la plus sauvage, la plus dangereuse aussi sans doute, resterait un mystère pour ses voisins sudistes. Ilyn avait parcouru le monde durant des années et c'était ce genre de conversations qui l'animait, lui qui n'avait rien d'un grand bavard pourtant. Et Edrick lui prouvait une fois encore ce qu'il avait découvert depuis longtemps lors de ses voyages sur Essos. Peu importait les différences qui séparaient les hommes, tous se retrouvaient dans l'amour qu'ils ressentaient pour leurs proches. L'amour c'était ce qui maintenait ce vaste monde encore debout et trop souvent les hommes l'oubliait… Il avait eu le temps de le comprendre.

Un frisson parcourut l'orageois lorsque Edrick évoqua ses blessures et celles de son épouse, comme si cela le ramenait quelques heures plus tôt, au cœur de la nuit précédente. Cauchemar désormais derrière eux mais qui resterait sans doute encore longtemps gravé dans leur chair et leurs cœurs. Oui, Ilyn avait eu de la chance, une chance presque insolente. Lui qui avait cru être abandonné des dieux quelques lunes plus tôt avait le bonheur de découvrir que les Sept ne l'avaient peut être pas tout à fait quitté. Et qu'Ils parvenaient même à veiller sur lui sur des terres où nul ne reconnaissait leur autorité. D'étranges histoires s'élevaient depuis le matin concernant une possible résurrection du prince Aegon. Conte étrange qui plaçait ce tout aussi étrange Dieu de la Lumière comme protagoniste principal. Anciens et Nouveaux Dieux, tous semblaient s'être Unis poir vaincre les Ténèbres.

« J'espère qu'elle se remettra vite. » répondit Ilyn après que le nordien lui ait conté l'état de son épouse suite à la bataille. Il lui adressa un nouveau sourire avant de plonger son nez dans sa chope pour déguster le liquide ambré qui lui réchauffait le corps. Cette sensation de chaleur était pleinement satisfaisante. Il n'était vraiment pas fait pour l'hiver... Les paroles d'Edrick le laisserent un instant songeur. Il n'osait imaginer Beth ici. Il ne voulait même pas y penser. S'il avait vu un seul de ces monstres s'en prendre à elle... Les Sept seuls savent de quoi il aurait été capable...

« Il est vrai que les femmes sont très différentes entre le Nord et le Sud... Comme tant de choses. » tenta-t-il d'expliquer. « Nos contrées sont moins dangereuses que les vôtres. En temps de paix, nos vies sont plutôt tranquilles. Et ne t'amuse pas à poser ce genre de questions à certains "preux chevaliers"... J'crois que certains ont encore du mal à admettre l'idée que des femmes aient pu se battre à leurs côtés... Et tout aussi vaillamment. Les traditions ont la vie dure. » Sur ce point encore Ilyn divergeait beaucoup de ses homologues. S'il ne voulait imaginer son épouse, sa mère ou sa jeune sœur, une épée à la main à risquer leurs vies sur un champ de bataille, il ne remettait nullement en cause le choix de certaines peuplades de faire différemment sur ce point. Mais il était heureux de savoir que ni Beth, ni Jyana ni Alia n'aient eu à vivre ce cauchemar. « Pour ma part, je suis assez soulagé que mon épouse n'ait pas eu à m'accompagner... Je ne peux que comprendre ton sentiment lorsque tu as vu ton Alysane tomber face au roi de ces monstres... Mais tu peux être sacrément fière d'elle. Elle s'est comportée plus courageusement que la moitié des hommes qui composaient notre armée. Mais vu ce que tu me décris, cela n'a rien d'étonnant. » compléta-t-il avec un sourire plus large avant de reprendre une nouvelle gorgée de bière. Petite maison nordienne perdue sur leur île, la réputation des ours Mormont n'était pourtant plus à faire.
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
J’eus un rire à sa remarque. Ma Alysane était plus solide que le roi de la nuit ! Elle s’en remettrait ! C’était une ourse après tout !

« C’est une ourse, elle râle déjà donc… elle va s’en remettre, il va juste falloir que je l’oblige à se tenir tranquille. »

Et ça c’était plus dur à mes yeux, l’obliger à rester tranquille et à ne pas rouvrir ses blessures… Je n’étais pas beaucoup mieux il fallait l’avouer, on était intenables tout les deux ! C’était pas pour rien qu’on était ensemble. Et qu’on avait quatre gamins. Si les dieux le voulaient peut-être d’autre ? Je ne savais pas, pour l’instant on profitait on savourait un peu de pain et de fromage en discutant avec un… ancien inconnu ? Peut-être, alors je posais des questions sur le sud. Je l’écoutai en finissant tranquillement ma bière sans rien dire. J’eus un rire à sa remarque à cause des preux chevaliers.

« Ils ont peur que leur queues tombent s’ils avouent ça ? Fin, bon… T’as raison, les traditions, c’est comme les Nordiens, ça a effectivement la peau très dur. »

Je l’écoutais avec attention parler de sa femme. Je plissais les yeux en l’écoutant, lorsque le sang de mon épouse avait giclé… J’eus un frisson rien que d’y repenser. Je secouai légèrement la tête avec un sourire :

« Je crois que beaucoup de personne aurait préféré être à la place de ton épouse, et de pas être ici. Puis… J’ai cru qu’on m’avait moi-même lacéré le cœur… Et l’âme aussi. Horrible. Mais bon, elle est vivante. Et elle râle, donc elle va bien. »

Enfin, elle avait mal ! Mais elle était vivante. C’était le plus important, je tendis la main pour prendre sa pinte :

« Une autre bière ? Pour se rincer le gosier après tout ce qu’on à causé ! »

Je lui fis un sourire en me massant légèrement la cuisse machinalement.
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
savourer le fait de vivre

Winterfell | An 302, lune 12, semaine 2



Edrick & Ilyn Selmy

Les remarques spontanés du nordien réchauffait le cœur du chevalier orageois qui appréciait sincèrement cette causerie sans prétention où se mêlaient la légéreté et la simplicité. Malgré les souvenirs douloureux et bien trop frais de la nuit dernière, malgré le sentiment de deuil qui enserrait les cœurs, tous ayant vu tomber des amis, des frères, des pères, le simple fait de se savoir en vie était un tel cadeau que tous dans cette pièce partageaient le pain et la bière avec la même légèreté que les deux hommes. Tout paraissait tellement plus simple quand on avait conscience de sa chance. Anciens et nouveaux dieux, peu importait la foi des deux hommes, ils étaient saufs. Et sincèrement heureux de l'être. Un rire nerveux échappa au Selmy tandis qu'Edrick rebondissait sur sa critique des chevaliers vis-à-vis de la gente féminine. Il n'avait pas sa langue dans sa poche celui-ci.

Cela avait quelque chose de rafraîchissant mais pour un homme aussi réservé qu'Ilyn il y avait aussi quelque chose de déroutant. S'il était mal à l'aise au possible en compagnie de femmes, on ne pouvait dire qu'il soit davantage à son aise aux côtés d'autres hommes, particulièrement lorsque les conversations lui échappaient. Sa grande timidité lui avait longtemps jouait des tours. Et si ses années passées sur Essos l'avaient aidé à évoluer sur ce point, au même titre que son nouveau statut de seigneur qui lui demandait de prendre de la place, chose qu'il s'était longtemps interdit, ils continuaient encore souvent de se sentir en décalage avec ceux qui pouvaient l'entourer. Là où certains aurait aisément pointé le choc des cultures entre un nordien et un sudiste, Ilyn voyait simplement ses vieilles barrières qui restaient solidement ancrées en lui. Car en vérité, il se sentait infiniment plus à l'aise au côté d'un homme simple et spontané comme le guerrier de l'Ile-aux-Ours que face à n'importe quel grand seigneur sudiste, c'était une certitude.

Le chevalier ne fit aucun geste pour arrêter le nordien tandis que ce dernier lui remplissait à nouveau sa choppe. Ce dernier ne lui en avait laissé le temps de toute manière. « Pas de refus. Merci. » acquiesça-t-il simplement avant de plonger à nouveau le nez derrière son breuvage et de laisser le liquide ambré au goût légèrement amer lui réchauffer la gorge. Lorsqu'il baissa le bras, il regarda quelques secondes sa bière qu'il faisait tourner à l'intérieur de la choppe d'un simple geste de la main. Il fixa les mouvements de la mousse mais non sans remarquer la gêne d'Edrick alors que celui-ci posait la main sur sa cuisse. Ilyn se souvenait des premiers mots échangés entre eux. Et là où la compagne du nordien avait eu une chance inouïe d'en réchapper, il se souvenait que le nordien lui avait dit avoir été salement amoché également. Mais il était là, bien debout, à partager les rires, les chants et la bière avec ceux qui étaient assez valides pour profiter de ces moments précieux. Ilyn aurait pu, peut-être du, faire comme s'il n'avait rien vu.

Il hésita un instant sur la conduite à tenir, mais son grand cœur prit le pas sur ses interrogations. « Tu as pu faire regarder cette blessure ? » s'enquit-il alors plus par réflexe qu'autre chose. Après tout cela ne le regardait pas vraiment et on pourrait facilement lui répondre que cela n'était pas ses affaires. Mais d'expérience il savait qu'il était des blessures qu'il valait mieux ne pas ignorer au risque qu'elles se rappellent à nous toute notre vie durant. De son côté, il avait de la chance, il n'aurait aucune de ces questions à se poser tant les dieux avaient été cléments à son égard. Il espérait que le nordien était également de ceux-là et qu'il ne minimisait pas son état.


DRACARYS


Navrée pour ce retard @Edrick Savourer le faît de vivre 3663664295 J'espère que cette réponse un peu tardive te convient quand même Savourer le faît de vivre 2414428499
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
On pouvait boire et profiter un peu, du moins les vivants. Mais bientôt il faudrait que je remonte voir mon ourse pour lui porter à manger et vérifier qu’elle allait bien. Je lui servis quand même sa bière avant de me rajouter un peu dans ma propre pinte. Ça faisait du bien de boire un peu. Ma jambe ? Je baissais les yeux dessus.

« Ouais. J’ai eu d’la chance. Un géant m’ait tombé dessus et il m’a légèrement… prit pour un p’tit bout d’viande à manger. Fin bon, j’préfère que ce soit moi qui m’le suis mangé que mon Alysane. Ou d’autre. Mais Jorah m’a sauvé. Sans lui… »

J’agitais la tête. Cela voulait tout dire. Je finis de manger et de boire une longue gorgée de bière avant d’attraper une serviette pour mettre quelques morceaux de pain, de la viande et du fromage. J’allais devoir remonter, pour qu’elle puise manger un peu. Je souris à Ilyn.

« J’vais d’voir remonter un peu. J’vais porter à manger à ma compagne. »

Et surtout j’avais envie de la retrouver, de m’assurer qu’elle était vivante… Je lui tendis la main pour lui serrer la sienne.

« Heureux d’t’avoir rencontré Ilyn. Au plaisir d’te revoir un jour. Si les Anciens l’veulent. »

Je lui offris un sourire avant de glisser mon petit paquet de nourriture sous mon coude et de me frayer un chemin au travers de la foule pour remonter en boitant jusqu’à l’infirmerie retrouver ma compagne et la faire manger, ou supporter ses râleries. C’était ça aussi d’être amoureux : supporter aussi ses petits défauts. Je l’aimais aussi pour ça mon Alysane.
Invité
Invité

Anonymous

Informations
Personnage
Badges


   
# 
savourer le fait de vivre

Winterfell | An 302, lune 12, semaine 2



Edrick & Ilyn Selmy

Ilyn aperçut son compagnon du soir rassembler quelques denrées à la va-vite et après lui avoir adressé un sourire, il en expliqua à demi la raison. Evidemment, il était naturel qu’il quitte ces festivités pour rejoindre sa compagne qui plus que chacun d’entre eux avait besoin de reprendre des forces. Le chevalier orageois lui sourit en retour. « Le plaisir est partagé, va au chevet de ta compagne, elle doit avoir faim. Et elle mérite autant que nous de profiter de ce qu’il y a ici. Et si les Anciens et Nouveaux Dieux souhaitent nous placer à nouveau sur la même route, j’espère qu’Ils le feront dans d’autres circonstances… Transmets mes amitiés et mes vœux de rétablissement à ton… ‘Ourse’. » Pour ce que ça valait… Mais Ilyn trouvait assez impoli de ne pas offrir un mot ou une pensée pour la jeune femme à qui cela ferait sans doute une belle jambe d’obtenir de telles pensées de la part d’un modeste seigneur des Terres de l’Orage qu’elle ne croiserait jamais de sa vie…

Il adressa un dernier signe de tête tandis que l’homme à la chevelure flamboyante quittait la pièce puis plongea le nez dans sa chope, pensif. Il observa aux alentours et ne put que remarquer que d’autres qu’eux avaient suivi le même chemin. On conversait, on riait, on se découvrait, en dépit des origines ou de la couleur des blasons. Des terres de l’Orage à celles du Nord, des soldats de la capitale à ceux du Conflans ou de l’Ouest, tous avaient répondu présents et s’étaient levés face à la menace terrifiante. Et tous à présent savouraient le fait d’être vivant. Une seule nuit. Une seule nuit les séparait de l’horreur qu’ils venaient de vivre. Et le Selmy avait soudain une pensée émue et chagrine pour ceux qui ne reviendrait pas. Ceux à qui on avait rendu hommage le matin même, sous une aube triste et grisâtre. Nombreux étaient-ils, les malheureux tombés au combat. Braves parmi les braves dont il ne voulait pas nier le souvenir.

C’était une drôle de soirée, une soirée où la bière coulait à flots, les rires emplissant la pièce. Et pourtant, l’ombre de ce qu’ils avaient vécu ne pouvaient quitter si facilement les esprits. La nuit dernière aurait au moins cela de positif, elle avait inévitablement rapproché tous ceux qui l’avaient vécu. Désormais le seigneur des Eteules n’attendait qu’une chose, tourner le dos à ces contrées enneigées et reprendre la route pour retrouver la douceur de son épouse. Lui n’avait peut-être pas épousé une Ourse, mais sa Beth valait à elle seule tout ce que le monde avait à offrir.



DRACARYS
Contenu sponsorisé


Informations
Personnage
Badges


   
#