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War does not determine who is right, only who is left. - ft. Brynden
Knight of the West
Plus tôt…
La bataille était finie. Enfin. Les Spectres avaient été vaincus après le coup de grâce porté au Roi de la Nuit par une femme guerrière dont Ashter ne put qu’apercevoir la silhouette tellement il était mal. Il eut d’ailleurs bien du mal à se relever et ne dut la réussite de cet exploit qu’à son oncle. Othell Yarwyck, frère de Weslar. Il était membre de la Garde de Nuit. Il avait dû se battre sur le front comme le reste du Nord. Sa vision se floutait puis revenait à la normal au fur et à mesure qu’il semblait avancer parmi les cadavres, les blessés et la neige boueuse. Tenant fermement Dent-de-Lion qu’il ne voulait absolument pas perdre, Ashter se laissait presque porter par son oncle. Ses pas étaient lourds, son corps le faisait souffrir. Si sa blessure à l’épaule allait un peu mieux, celle à la jambe lui faisait mal à chaque pas. Ils arrivèrent alors au niveau des Payne puis Beren débarqua, sortant de nulle part. Les deux hommes tombèrent dans les bras l’un de l’autre, tous deux gémissant de douleur. Ashter remarqua alors la blessure de son frère de cœur au flanc. Il fallait vraiment qu’on les prenne en charge. Ils étaient dans un état lamentable. Les Prestre s’occupaient des Payne et du Gerblance qui ne semblait également pas trop en forme. Beren et Ashter partirent de leur côté tentant de trouver le coin pour la prise en charge des blessés. Cela fut alors une quête bien ardue. Il aurait sans doute fallu pour eux la présence d’Othell ou d’une tierce personne car ils avançaient bien difficilement et au bout d’un moment, Ashter perdit même l’équilibre et tomba au sol dans un cri de douleur qui fit se retourner quelques visages. Autour d’eux, les survivants réunissaient les morts, aidaient les blessés, pleuraient, souffraient, s’écroulaient, marchaient sans but. La bataille était finie mais une nouvelle venait de commencer, plus interne à chacun. Cette bataille était la guérison autant physique, la plus facile sans doute, que psychologique, bien plus compliquée qu’il n’y paraissait.
- Putain, Ashter ! Debout ! Oh ! Non, non, reste éveillé !!!
Ashter s’était écroulé. La douleur était trop forte. Il sentait les baffes données par Beren et tentait tant bien que mal de rester éveillé. Cela n’était pas évident, la douceur du sommeil l’entourait et il n’aurait pas craché sur un peu de repos après tout ça. Mais il fit face. Il resta éveillé, s’accrocha à Beren. Le seigneur de Bulwark était bien content d’avoir son frère de cœur à ses côtés. Il lui était fidèle et loyal jusque dans la mort. Se sentant quelque peu partir, Ashter crut voir de nouveau son père au loin. Même s’il savait que ce n’était pas la réalité, cela lui faisait du bien de le voir et il ne semblait pas être comme de son vivant. Avait-il finalement trouvé la paix dans la mort, aux côtés d’Arthur ? Ce-dernier apparut à son tour et tandis que Beren tentait de maintenir, avec difficulté, le jeune blond debout, il souriait dans le vide. Pour Beren, c’était le vide. Pour Ashter, c’était son père et son frère qui semblaient si fier de lui. Il avait vaillamment combattu les Spectres, avait même affronté le Roi de la Nuit. S’il l’avait presque tué, le seigneur l’avait touché et permis de l’affaiblir encore plus. Puis ils disparurent sans qu’il puisse les retenir. Gagné, semble-t-il, par la volonté de les garder près de lui, il reprit contrôle de son corps, poussa Beren qui tomba au sol, ne comprenant pas ce qu’il venait de se passer. Le temps qu’il se relève, rejoint par Othell qui avait vu la scène, Ashter avait disparu.
Plus loin, quelques secondes plus tard…
- Vous êtes où ? Allez… Montrez-vous !
Ashter errait sur le champ de bataille. Complètement déboussolé, il en avait oublié ses blessures. Il souffrait, c’était indéniable, à chaque pas même, mais il avançait parmi les blessés, les morts, les survivants. Il avait toujours son épée à la main qui traînait sur le sol, formant un chemin dans la boue. Il regardait à droite, à gauche, devant lui, derrière lui. Tout autour de lui, les gens grouillaient telle une fourmilière… mais une fourmilière qui venait de se faire attaquer violemment. Errant alors sans réel but si ce n’est retrouver deux hommes qui n’étaient plus, Ashter en avait oublié la famille de son épouse, ses oncles, son cousin, son frère de cœur. Le choc de la douleur lui avait fait perdre toute notion de temps et d’espace. Il voulait les retrouver à tout prix. Il ne voulait pas les perdre, pas maintenant. Il avait besoin d’eux en attendant de retrouver le chemin vers la maison. Malgré le passé, malgré les réprimandes, le mépris, la déception, la colère, il les aimait, ils l’aimaient. Ils avaient été présents pour lui à leur manière. Il s’arrêta soudainement, semblant avoir perdu leur trace. Il regardait autour de lui. Il était perdu, ne savait plus où aller, où les trouver. S’il ne les ramenait pas, que dirait sa mère ? Que dirait sa sœur ? Il échouerait sa mission, reviendrait perdant. Il reprit sa marche lente et boiteuse, ne faisant pas attention où il allait, avançant sans réfléchir. C’est alors qu’il bouscula un homme (@Brynden Nerbosc). Ashter tomba alors à terre, sa jambe le faisant souffrir de plus belle, reprenant alors conscience, se demandant bien ce qu’il venait de se passer.
#999999 : Ashter Yarwyck
#6633ff : Beren
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@Ashter Yarwyck & Brynden Nerbosc
◊ ◊ ◊
La guerre était terminée. Au milieu d'un champ de bataille où soldats, blessés et défunts côtoyaient les restes, mélange de glace et de poussières, de leurs ennemis, Brynden était immobile. La fatigue était palpable, mais la honte l'était plus encore: quand Lucas s'était blessé pour achever ses adversaires, lui avait peiné à se débarrasser des quelques marcheurs qui avaient croisé sa route. Pire encore, il avait laissé filé son cadet sans prendre la mesure de la dangerosité de l'acte qu'il s'apprêtait à commettre: combien étaient tombés sous les lames des Marcheurs Blancs ? Combien sous celle, implacable, du Roi de la Nuit ? Devant lui, hommes et femme confondus se relevaient, lâchaient leurs armes ou se précipitaient vers leurs proches. Visages connus ou anonymes, les régions et bannières n'avaient plus d'importance face au soulagement de retrouver un cousin en vie ou au désespoir de pleurer un ami tombé au combat. Des cris retentissaient de toutes parts: les pleurs des endeuillés, l'espoir de ceux qui n'avaient pas encore retrouvé les leurs, la joie des familles réunies. Au milieu de tout cela, lui, Brynden Nerbosc, était encore ébranlé, paralysé par la peur qu'il avait ressenti et le soulagement que cela soit derrière eux. Il avait retrouvé Lucas peu après la fin du combat et l'avait laissé partir avec des blessés et la gansait qu'il retrouverait son cadet dans l'enceinte de Winterfell où on prendrait soin de lui. Cette nuit là, il avait cru le perdre.
Lui allait relativement bien. En dehors de son égo blessé, il n'avait nulle blessure a recensé et seule la fatigue lui intimait le repos. Aussi, le suzerain du Conflans avait abandonné son titre un instant pour aider à rapatrier des morts, à retrouver des blessés. Dans le lot, il espérait voir Jorah Mormont, ou l'un de ses cousins venus à Winterfell avec lui depuis Corneilla. Il espérait retrouver un visage connus, une âme familière qui partagerait avec lui, la joie d'être en vie. Il venait de déposer un nouveau blessé sur une charrette de fortune et offrit à l'homme qui l'avait aidé à tirer le malheureux jusque là, un hochement de tête en guise de remerciement. Le traineau aménagé en toute hâte s'éloigna vers le château tandis que Brynden se retournait: il restait encore tant de personne ... Sans le vouloir, il bouscula une épaule et entendit le bruit de quelqu'un tombant dans la neige. La fatigue avait sans doute eut raison de cette pauvre âme. Le Nerbosc se retourna pour apercevoir un jeune homme, dans la vingtaine, avec des cheveux blonds que l'effort et la bataille avaient rendus poisseux et un regard ailleurs. Lui même ne devait pas avoir meilleur mine. « Oh pardonnez moi, Ser. » dit Brynden machinalement avant de se baisser et de lui tendre une main. « Attendez, je vais vous aider. » dit-il mais le jeune homme ne semblait pas l'entendre. Son regard était vide, comme s'il n'était pas vraiment là. Brynden constata alors la vilaine blessure qui s'était installé sur la jambe du malheureux et, se plaçant du côté de la jambe invalide, passa le bras du malheureux autour de son cou pour le relever en le prenant par la taille. « Et beh mon gars, toi on t'as pas loupé. » siffla le suzerain en cherchant une nouvelle charrette qu'il ne trouva pas. Il fit quelque mètre en trainant le jeune chevalier, recevant au bout de quelques minutes, l'aide d'un autre soldat. pour arriver enfin jusqu'au rempart de Winterfell. Il déposa son fardeau contre la pierre et, considérant la file des malades qui attendait une place dans le château partiellement détruit, décida de demeurer ici. Il ne pouvait pas laisser le jeune homme sans connaissance seul. Après quelques minutes, le blond reprit ses esprits et Brynden passa une main devant ses yeux pour vérifier l'attention du blessé. « Bienvenue chez les vivants. » dit-il avec un rire nerveux. Et pour cause: le visage de l'homme ne lui était pas inconnu sans qu'il ne parvienne à remettre un nom sur ce dernier. « Comment vous vous sentez, vous comprenez ce que je vous dis, vous sentez votre jambe ? » Il n'avait rien d'un mestre ou d'une guérisseuse mais il serait plus simple d'appeler à l'aide s'il connaissait l'étendu des dégâts.
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Le temps semblait s’être arrêté le temps d’un instant. Sentant qu’on le transportait, Ashter revoyait peu à peu ce qu’il s’était passé depuis son départ de Castral Roc en compagnie des renforts ouestiens. Une bataille avait eu lieu ici, avait fait rage ici. Les morts se comptaient, les blessés étaient rapatriés et Ashter, lui, sentait que tout redescendait en lui. La douleur de son épaule reprit et la blessure à sa jambe le faisait atrocement souffrir. Il venait de bousculer un homme, un soldat. Ça, il s’en souvenait mais de ce qu’il s’est passé avant et après jusqu’à maintenant, c’était flou. Il était avec Beren puis se retrouvait seul. Il cherchait quelqu’un mais ne savait plus qui. Il avait eu comme une absence qu’il ne savait pas expliquer. Reprenant ses esprits, il remarqua que l’homme qu’il avait bousculé était toujours à ses côtés. Il observa tout autour de lui. Ils étaient proches du château. Le bon samaritain avait dû le traîner jusqu’ici afin de l’emmener parmi les blessés mais il y en avait tellement. Il voulut se relever mais n’y parvint pas, sa jambe l’en empêchait et il porta une main à celle-ci. Son épaule le faisait grimacer de douleur. Ashter n’avait pas été épargné par les Spectres et il se revoyait alors les combattre. Il en venait de partout. Ils avaient été débordés et Ashter se demandait bien comment ils avaient pu gagner. Son combat contre le Roi de la Nuit lui resterait également en mémoire. Ce monstre puissant l’avait bien amoché en plus de lui faire payer le coup qui lui a porté. Ashter avait cru qu’il y passerait et le croyait encore. Il n’était pas sorti d’affaire. Il ne fallait pas que sa jambe reste comme ça trop longtemps mais il y avait tellement de blessés et probablement si peu de gens pour s’en occuper. La voix de son interlocuteur le fit ramener à la raison et il porta son regard sur lui tandis qu’il lui posait des questions sur sa jambe.
- Lord Brynden ?
Reprenant ses esprits, le seigneur-chevalier remarquait alors qu’il avait bousculé le Suzerain du Conflans. Encore une fois, Ashter voulut se lever mais ne réussit même pas à bouger. Brynden Nerbosc se tenait à ses côtés et il demeurait avachi contre le mur, blessé et incapable de faire quoi que ce soit. Quelle image de lui allait-il avoir maintenant ? Tentant néanmoins de se redresser, grimaçant de plus belle sous la douleur, Ashter se souvenait maintenant l’avoir aperçu dans la bataille. Puis il repensa soudainement à Beren. Il devait le retrouver. Il l’avait abandonné. Podrick. Cédric. La famille de son épouse était sans doute en danger, blessée sans possibilité d’être rapatrié au château. Ashter s’agita mais la douleur était si vive. Il ne comprenait pas. Jusqu’ici, tout allait bien, il avait su se relever après la mort du Roi ennemi. Othell l’avait aidé certes mais il s’en sortait bien. Il fallait croire que l’adrénaline et l’ambiance du combat acharné s’estompaient. Le corps d’Ashter ne voulait désormais qu’une chose : se reposer. Cela n’arrangeait pas les affaires du chevalier qui se laissa retomber contre la pierre. Grognant, il repensa alors aux questions du Suzerain auxquelles il n’avait jusqu’alors pas répondu. Il leva les yeux vers lui, resongeant brièvement à leur dernière rencontre, huit lunes plus tôt, au mariage de son frère. Il ne devait probablement pas s’en souvenir au vu de l’événement tragique qui assombrit le mariage mais Ashter avait aidé à la protection des convives et surtout à l’arrestation du suspect, Harry Rivers. C’était là, la seule rencontre entre l’ouestien et le conflanais. Jusqu’à aujourd’hui, jusqu’à cet événement mémorable qui serait connu de toutes et de tous pour des années, des décennies, des siècles durant.
- La plaie… de ma jambe est pas belle à voir. Il m’a pas loupé le Grand Glaçon.
À s’écouter parler, il entendait Beren et son cynisme en toute circonstance. Cela le fit alors rire bien que la douleur s’intensifiât. Il espérait que le seigneur de Corneilla ne lui en tiendrait pas rigueur. Il avait mal et il préférait rire que hurler de douleur comme pouvaient le faire certains hommes çà et là. Il y avait aussi les cris après la découverte des morts. Ce cri-là était des plus horribles mais Ashter n’y pensa pas. Il avait quitté les Payne, les Prestre et les Gerblance alors qu’ils étaient tous en vie, certes blessés mais en vie. Il voulait croire que c’était toujours le cas et agrippant ce qu’il pouvait, il le fit comprendre à Brynden.
- Il faut trouver Beren ! Il faut trouver ma famille ! Il y a des blessés… Je… Je vous en prie...
Ashter était épuisé. Il voulait rentrer chez lui. Il voulait être à Bulwark auprès de sa mère, sa sœur et son épouse. Il ne voulait pas être ici. Il ne voulait pas être blessé, presque mort. Le regard fuyant, regardant autour de lui, il fut pris de panique très soudainement. Il ferma les yeux pour calmer la douleur et son esprit. Cela semblait passer puis il rouvrit les yeux qui se posèrent alors directement sur un homme qui se tenait en face de lui : Weslar Yarwyck, son père.
#999999 : Ashter Yarwyck
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Brynden n'avait jamais été très doué pour s'occuper des autres. Bien sur, il était l'aîné d'une fratrie nombreuse et c'était attaché à veiller sur ses cadets, mais ce n'était qu'avec la disparition de leur père que le Nerbosc prenait cette tâche réellement à coeur. Brynden n'était pas un homme particulièrement sociable ou extraverti: c'était le rôle de Lucas et en cela, les deux frères se complaisaient à merveille. La tête et le coeur. Toute sa vie, Brynden avait été élevé pour devenir un seigneur respecté, sage et juste mais il en avait gardé un certain recul vis a vis du monde et de ses habitants. Ses piètres tentatives avec Daenerys témoignaient bien de sa maladresse -bien que dans le cas des relations conjugale l'unissant à la princesse, tous deux avaient leur part de responsabilité. Aussi ne sut-il quoi répondre quand la voix du blessé lui parvint entre deux battements de cils, preuve qu'il revenait à lui. « Hum ... » se contenta-t-il de répondre, ignorait quoi faire, comment se comporter avec ce chevalier qui lui disait quelque chose sans qu'il ne puisse toutefois mettre de nom sur ce visage. Toussotant dans son poing, Brynden tenta de sortir de sa zone de confort: ils étaient tous égaux sur ce champ de bataille, touts décontenancés par les évènements, épuisés par le combat. Prenant sur lui, il détourna le regard un instant avant de répondre. « Je vois que vous avez toute votre tête, c'est plutôt bon signe. » Il ne connaissait pas l'étendue des blessures du jeune homme mais visiblement, il n'avait pas à craindre pour son pronostic vital: l'homme n'avait pas prit de coup à la tête et en dehors de la blessure qu'il avait à la jambe, il semblait relativement saufs.
Ce fut la blessure en question qui arracha de nouveau mot au garçon, et Brynden ne put retenir un acquiescement affirmatif: la plaie était vilaine et c'était un miracle qu'il ne se torde pas dans tous les sens comme un asticot. « Je ne peux dire le contraire. Mais votre courage vaut bien une jambe non ? C'est grâce à des hommes comme vous qu'Il a disparu. » tenta le conflanais avec une forme de bienveillance dans la voix. C'était grâce aux combattants qui avaient fait face au Roi de la Nuit qu'ils étaient vivant. Cependant, certains y avaient laissé leurs peaux et s'entassaient avec le reste des combattant, tombé face aux Marcheurs. Triste nuit, songea Brynden avant de revenir à son blessé, agacé de ne voir personne venir à leur secours. Il arbora alors une grimace contrit. « Et puis ... Je n'suis ni mestre, ni guérisseuse. Partez pas défaitiste avec ça, pour le moment, elle est toujours accrochée au reste de votre corps, c'est bon signe j'imagine. » dit-il d'une manière qui se voulait optimiste mais qui, a bien y réfléchir, n'était sans doute pas ce que le chevalier désirait entendre. Par tous les dieux qu'il pouvait être gauche avec les inconnus ! Il n'eut pas le loisir de poursuivre son introspection que l'ouestien s'accrochait à lui comme un damné, le secouant dans tous les sens. Brynden posa une main, ferme, sur la bras du blessé, le faisant lâcher prise. « Hop hop hop ! Vous, vous irez nul part ! Et j'hésiterai pas à vous ficeler comme un cochon pour m'en assurer ! Vous avez perdu beaucoup d'sang. » expliqua-t-il avec un sérieux qui détonnait des paroles qu'il venait d'employer. Mais Brynden était comme les autres, fatigué. Au diable les convenances et les politesse. Au diable le suzerain du Conflans ! Si cet imbécile décidait d'aller se vider de son sang dans la neige, il n'aurait pas la conscience tranquille ! Il plongea son regard sombre dans celui du jeune homme et lui répondit. « Mais si vous êtes raisonnable, j'irai me renseigner sur votre compagnon et votre famille. » C'était comme une promesse et Brynden tenait toujours ses promesses. Il attendit de sentir le jeune homme se calmer, continuant de guetter les alentours dans l'espoir d'apercevoir une servante ou n'importe qui pouvant s'occuper de la vilaine blessure du blond. Mais personne ne vint. Autour d'eux continuaient de s'amasser les hommes: vivants, morts, blessés ou bien portants, fatigués par la bataille ou encore sous le coup de l'adrénaline du combat. Brynden soupira.
Il se redressa, considérant la respiration plus calme du ouestien. Bien: il ne risquait pas de fuir comme ça. Et puis il n'irait pas très loin de toute façon. Un gémissement d'effort se fit entendre alors que le Conflanais se remettait debout, tirant sur ses jambes épuisées. « Bien. Alors, dites moi: qui dois-je demander ? A quoi ressemble vos amis ? » demanda alors le suzerain de Corneilla, espérant que les concernés ne soient pas trop loin.
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La guerre laissait bien des marques. Des marques visibles provoquées par les blessures physiques, les coups d’épées, les coups de poings, les coups de pieds. Des marques invisibles provoquées par un choc émotionnel, une vision d’horreur. Beaucoup d’hommes qui se combattirent cette nuit-là auraient beaucoup de marques comme celles-ci. Ashter ne faisait pas exception. Sa jambe le faisait souffrir et son esprit vacillait, tentant encore, en vain, de comprendre les visions qu’il avait eu de son frère et de son père. Après un léger épisode d’hystérie qui sembla faire agir le Suzerain conflanais, Ashter accepta de se calmer. L’homme avait raison. Il ne pouvait aller nulle part avec cette sale blessure. Il avait perdu énormément de sang et devait être pris en charge le plus tôt possible. Mais autour d’eux, rien ni personne ne venait les aider. Les hommes s’entassaient autant les vivants que les morts. Les soignants et aides-soignants devaient être débordés pour que le jeune ouestien ne puisse être pris en charge. Pourtant, il allait falloir qu’on s’occupe de lui car tout ce sang perdu ne disait rien qui vaille. Si Ashter avait réussi à se calmer c’est parce que son esprit vacillait. L’adrénaline redescendait petit à petit. Si son épaule ne le faisait pas souffrir, sa jambe le lançait et il grimaçait de douleur tandis que Brynden lui promettait de l’aider s’il se montrait raisonnable. Le seigneur-chevalier n’avait donc pas le choix. Il fallait retrouver Beren. Il se calma, reprit sa respiration, regarda l’état de sa jambe. En effet, elle était toujours accrochée au reste et ce n’était pas plus mal mais le pansement de fortune bien orchestré par Beren ne suffisait plus semble-t-il. Ashter effectua alors une pression sur la plaie, ce qui eut pour résultat de le faire gémir fortement. C’est alors que Brynden lui demanda à quoi ses amis ressemblaient.
- Il y en a un que vous ne pourrez pas louper.
Il dut marquer une pause, la douleur s’intensifiant. Il regardait à droite, à gauche, devant, derrière. Personne. Il n’allait quand même pas mourir ici et maintenant. Lord Brynden ne pouvait rien de plus pour lui, il en était conscient. Comme il le lui avait dit quelques instants plus tôt, il n’était ni mestre, ni guérisseur, rien. Sa présence était néanmoins rassurante et bienveillante. Il en convenait. Il appréciait en tout cas. Il ne savait pas s’il l’avait reconnu. Il faut dire que dans le tumulte, le Suzerain avait probablement autre chose à penser que de tenter de mettre un nom sur un visage. Soufflant, pressant la plaie avec un linge, il savait que ce qu’il faisait lui permettrait sans doute de survivre. Arrêter le saignement. Mais il fallait vraiment que quelqu’un s’occupe de cette plaie car il ne savait pas quoi faire de plus et il était hors de question de perdre sa jambe. Reprenant ses esprits, reportant son regard sur le Suzerain qui le dominait, il poursuivit alors sa description.
- Beren est un dornien. Nul doute qu’ici, il sera facilement reconnaissable, vous en conviendrez. Quant aux autres… il y a un jeune écuyer brun, blessé à l’épaule comme moi accompagné de son oncle, grisonnant, moustaches pointues et petite barbe. Il y a également ma famille mais je crois que pour eux ça va aller. Il s’agit… il… je…
Cette concentration l’avait semble-t-il épuisé et Ashter se sentait soudainement partir, devenir complètement léger. Il regarda alors en direction des cieux. Tentant de revenir à lui, de ne pas céder à cette sensation légère, les yeux d’Ashter se posèrent de nouveau sur son père. Il l’avait vu apparaître quelques minutes plus tôt avant que la voix de Brynden ne le ramène à la raison. Pourquoi ? Pourquoi était-il là ? Il était mort. Weslar était mort, Ashter le savait. C’est pour cela qu’il était seigneur désormais. C’est pour cela qu’il avait été obligé de partir dans le Nord. Oubliant complètement le conflanais, Ashter regardait en face de lui. Si pour une personne quelconque il n’y avait rien, pour le jeune blond, il y avait un homme aux cheveux gris, le regard froncé, le visage fermé qui se tenait là, les bras croisés. Ashter ne savait pas quoi faire ni penser. Il devait halluciner à cause de la douleur aigue qu’il ressentait. Il fallait vraiment qu’on s’occupe de lui, qu’on le soigne, qu’on l’aide à enlever ses visions.
- Que... Que m’arrive-t-il ?
Ashter ne put rien dire de plus et tomba alors sur le côté, sa main glissant de sa jambe, laissant le léger flot rouge coulé. Le jeune seigneur était tombé inconscient.
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@Ashter Yarwyck & Brynden Nerbosc
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Il savait qu'il avait de la chance. Il savait qu'il aurait pu mal finir et ne jamais revoir son château natal, le visage de son épouse ou sa jeune fratrie jouer dans les couloirs de Corneilla. Il aurait pu rester ici, éternellement, prisonnier de cette neige éternelle, de cette bataille improbable contre une armée de spectre. Brynden était heureux d'être vivant, mais les blessures de Lucas, et son entêtement à retourner au combat, l'avait inquiété et fatigué bien plus que son combat contre les Marcheurs. A vrai dire, il avait été un piètre combattant durant la bataille, bien qu'il eut voler au secours de son frère avec brio, il s'agaçait de cette épée inutile qu'il avait à son côté. L'une des épées de son père, que ce dernier lui avait donné des années auparavant lors de la Rébellion contre la Couronne. L'attachement sentimental était immense, mais la lame semblait avoir fait son temps ... Oui il avait de la chance d'être sain et sauf. Cependant, l'épuisement avait raison de son habituel silence et patience. La fatigue le faisait devenir autre, plus grincheux, moins conciliant. Et ce pauvre chevalier aux cheveux blonds en faisait malheureusement les frais. Brynden se sentait immédiatement coupable et empreint de pitié pour ce pauvre bougre qui souffrait déjà de sa blessure sans avoir à être malmené par la frustration du Nerbosc. Tentant de prendre sur lui pour offrir un peu de réconfort au chevalier de l'Ouest, il écouta sa description et hocha la tête, d'un air grave. « Un dornien ? D'accord je vais aller voir si un dornien s'est rendu dans le chateau. Ce serait bien l'un des seuls ... » s'étonna le seigneur conflanais alors même qu'il avait pesté contre le peuple du sud sur la plus grande partie du voyage. Cependant le jeune homme n'avait pas fini et Brynden finit par l'arrêter d'un geste de la main: il ignorait combien d'âmes se trouvaient au pied de Winterfell en ce moment, combien attendaient soin ou nouvelles de leurs proches. En dehors du dornien, il lui serait difficile de retrouver les amis du blessés sans passer des jours à questionner les ouestiens. « Votre nom, ser ? Ce sera sans doute plus simple pour assurer vos compagnons que vous avez survécu ... » expliqua Brynden avec simplicité: s'il trouvait le dornien, il pourrait faire passer le message plus vite, mais dans le pire des scenario, avec son nom il pourrait laisser les dames du château répandre auprès des soldats de l'Ouest, la nouvelle. Légèrement mal à l'aise, il ajouta. « Je suis désolé, votre visage ne m'est inconnu mais ... La bataille, les morts ... Je peine à penser convenablement. » Il était pourtant certain que lavé et reposé, le nom du jeune homme lui reviendrait plus vite. Mais à cette heure, son cerveau refusait de coopérer à quelques efforts de souvenir possible.
Le court monologue eut cependant raison du peu de force que le jeune ouestien avait encore. Brynden posa sa main sur l'épaule du blond, le calant dans une position qu'il le força à garder, posant sur lui un regard sévère qu'il réservait habituellement, aux plus jeunes de ses frères ou à ses propres enfants. « Calmez vous ou vous risquez de retrouver vos dieux plus tôt que vous ne le devez. » Son agitation n'était pas que physique et il lui faudrait toutes ses forces pour se remettre: le plus dur n'était pas encore passé, mais Brynden ne voulait pas l'accabler davantage et garda pour lui cette dernière remarque. D'un signe de la tête, le conflanais désigna la jambe blessée du chevalier. « Je vous l'ai dis, vous perdez beaucoup de sang, si vous continuez de vous agitez vous allez vous vider sur cette neige. Attendez ! » Il l'attrapa par l'épaule et le tira légèrement de côté pour lui permettre de s'allonger davantage avant d'allonger sa jambe saine et de tenter, en grimaçant de peur de lui faire mal, de remonter celle qui était blessée. « Voilà, levez votre jambe, ça devrait ralentir le saignement. » expliqua-t-il vaguement tandis que lui revenait en tête les conseils qu'il avait entendu sur les champs de bataille de quelques infirmières venue au secours de blessés. Avec un regard désolé, il poursuivit. « Je vous avez dis que je n'étais pas guérisseuse ... » cela n'excusait pas la brutalité de ses gestes, mais Brynden était plus habitué au maniement de l'épée qu'à celui des bandages. A cet instant, il repéra un soldat portant le barral blanc sur fond rouge, entouré de corneilles, de la maison Nerbosc. Se redressant il le héla. « Hey toi là ! Va chercher le mestre de ce maudit château et dis lui qu'y une urgence. » Son ton ne laissait pas place à la discussion: quoi que faisait l'homme, son seigneur lui ordonnait quelque chose et il devait s'y plier. Cependant, il se sentit obligé d'insister. « Si ce gars reste dehors dix minutes de plus je te jure que tu passera un très mauvais moment. » La menace était à peine voilée.
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Knight of the West
Part 1
Avant de tomber inconscient, Ashter avait bien entendu les mots de lord Brynden. Il tentait en vain de le calmer. Mais cela était inutile. Ashter était habité par la panique, la douleur, la folie, l’angoisse. Tout lui revenait en tête. Les morts qui marchent. Les morts qui tuent. Les morts qui se relèvent. La bataille sanglante et meurtrière. Les blessures de Beren, Podrick et Cédric. Le Roi de la Nuit en prise avec les plus preux chevaliers des armées du Nord, du Conflans, du Val, de l’Ouest, de la Couronne et de l’Orage. La blessure à sa jambe causée par ledit roi qui l’avait alors envoyé plus loin de colère. Il s’était senti vulnérable à mesure que les hommes possédant une arme en obsidienne ou une épée valyrienne comme Dent-de-Lion ne l’assaille de toute part. Des visages défilaient. Des visages de morts. Des visages de vivants. Des visages connus. Des visages inconnus. Son père. Son frère. Deux fantômes de son passé. Deux fantômes récurrents qui venaient le hanter jusque dans ses cauchemars. Il n’entendit pas alors Brynden ne pas se souvenir de lui. Il ne fait aucun doute qu’Ashter aurait été quelque peu déçu mais compréhensif. Ils sortaient tous d’une horrible bataille et il allait de soi qu’ils avaient tous d’autres choses à faire que de se reconnaître les uns, les autres. Alors qu’il tomba dans l’inconscience, il sentit qu’on le déplaçait, sans doute pour stopper le saignement. Astucieux mais il lui fallait au plus vite quelqu’un pour l’aider, pour le soigner, pour s’occuper de lui. Ashter sombra quelques minutes dans l’inconscience, quelques minutes qui parurent soudainement des heures. Lorsqu’il se réveilla, un vieil homme se tenait à ses côtés. Ils avaient changé d’endroit. Le seigneur du Conflans semblait toujours présent – Ashter ne l’aurait pas cru, pensant qu’il l’aurait laissé à juste titre dans les mains expertes du mestre.
- Que s’est-il passé ?
Émergeant peu à peu, il comprit qu’il se trouvait dans l’enceinte du château, à quelques pieds de là où il était quelques minutes – heures ? – plus tôt. Il était complètement déboussolé. Le mestre s’était occupé de sa jambe et il était ainsi immobilisé. Le saignement avait semble-t-il cessé et le mestre lui conseilla énormément de repos et de laisser une chance à sa jambe de guérir. Il ne devait pas forcer ni vouloir aller plus vite que le temps, sans quoi il perdrait cette jambe. Ashter ne voulait pas prendre le risque et n’essaya même pas de bouger. Il remercia le mestre dont il ne retint pas le nom et regarda quelques peu aux alentours. L’intérieur de la cour de Winterfell avait été réorganisé. Il y avait des blessés de partout, une tente au loin, sûrement une sorte d’entrepôt improvisé pour le matériel nécessaire. Les gens allaient et venaient. Les blessés qui succombèrent à leurs blessures étaient transportés en dehors des murs. Dans quelques jours, des bûchers remplaceraient le champ de bataille. Quelle horreur ! Ashter mit du temps à émerger et son regard se porta enfin sur l’homme qui se tenait droit à ses côtés. Lord Brynden Nerbosc. N’avait-il pas mieux à faire que de s’occuper d’un petit seigneur ouestien ? Il se rappela alors soudainement les minutes qui s’étaient écoulées avant de sombrer. Il lui avait demandé de trouver Beren, un dornien. Un dornien dans le Nord, cela ne devait guère être compliqué. Ses premiers mots à l’encontre du seigneur conflanais furent alors ceux-ci.
- Lord Brynden. Avez-vous pu trouver Beren ?
Avant de rajouter dans un soupir dirigé vers lui-même..
- Pardonnez-moi. Je ne suis qu’un égoïste. Vous devez probablement avoir mieux à faire. Retrouvez vos hommes, votre frère, ser Lucas si j’ai bonne mémoire ?
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Transporter le chevalier inconscient à l'intérieur ne fut pas de tout repos. Le garçon ne lui avait même pas répondu lorsqu'il l'avait interrogé sur son nom, trop épuisé pour ouvrir la bouche. Aussi lorsqu'après avoir donné ses ordres, Brynden constata qu'il s'était évanoui, il ne put s'empêcher d'avoir un juron que son frère lui aurait sans doute reproché s'il avait été là. Profitant de l'arrivée de quelques hommes trimballant de nouveaux corps, le seigneur de Corneilla attrapa les épaules du malheureux tandis que deux autre s'occupaient de trouver une prise pour l'aider sans aggravé la blessure du chevalier. Il ne le quitta des yeux qu'une fois le mestre auprès de lui, quelques minutes plus tard, s'occupant de la vilaine entaille avant de réveiller le blessé, de peur que la douleur ne lui soit trop insupportable. Eloigné de son paquet le temps que le mestre prodigue les premiers soins, Brynden s'aventura dans une pièce annexe, cherchant le fameux dornien si cher au coeur de son protégé de fortune, interrogeant quelques personnes présente sur l'homme qu'il recherchait. Il ne rencontra que mines sombres et interrogatives, hochement négatif de la tête. Après plusieurs minutes, Brynden revint auprès du ouestien tandis que le mestre se pressait auprès d'un autre. Il demeura ainsi, à regarder les mèches blondes et sales retomber sur le front crasseux du chevalier jusqu'à ce que les yeux de sa Jonquil de fortune de commence à papillonner. « Doucement, doucement. » intima Brynden tandis qu'il sentait revenir l'empressement et la panique du jeune homme. Cela ne manqua pas: désorienté, le soldat semblait ne pas savoir ce qui lui arrivait. « Vous étiez inconscient, j'ai eu peur de devoir annoncer à votre ami dornien que vous en aviez pas échappé. » expliqua le seigneur de Corneilla tout en désignant la jambe blessée, mais pansée, du garçon.
L'inquiétude première, du moins, c'est ce que pensais Brynden, du jeune ouestien revint rapidement: son ami dornien soudainement disparu. Prenant appuis contre le mur, le conflanais soupira, embarrassé. Ses recherches avaient été courtes, mais infructueuse sur ce point bien que, dans ce cas précis, ne pas avoir de nouvelles était peut être le signe d'une bonne nouvelle. « Pas encore, mais ce que je peux vous dire, c'est qu'il n'est pas parmi les blessés graves ou les cadavres qu'on a pu ramener aux portes du château. Aucune trace d'un dornien dans les parages pour le moment. » expliqua Brynden, tentant de se montrer optimiste vis a vis de la survie du dornien mystérieux. Bien sur, il restait encore beaucoup de corps, mais il y avait encore plus de vivants faisant des allers-retour pour débarrasser la neige des cadavres. Il glissa une oeillade vers le blond. « Si votre ami est encore sur le champ de bataille, en train d'aider à ramener des blessés et des défunts, il est normal que je n'ai pu le trouver. Ne vous inquiétez pas, Ser, nous allons mettre la main dessus. » assura le trentenaire en croisant les bras sur son torse. D'ici quelques heures, tout serait fini: les noms des disparus seraient connus de tous et, de fait, ceux des survivants aideraient les gens comme le chevalier à apaiser les inquiétudes pour des êtres chers. Mais le seigneur de Corneilla n'en resta pas là. « Pour ce qui est des autres et bien ... Il y a pas mal d'écuyers bruns qui sont en train de se faire rafistoler dans une grande pièce mais il me semble avoir trouver votre "oncle à barbiche" dans un petit groupe de ouestiens tout à l'heure. » annonça-t-il avec un sourire en coin. Une bonne nouvelle, même s'il ne pouvait garantir qu'il s'agissait bien de ceux qui recherchait le jeune homme. Peut être cela apaiserait-il ses craintes vis a vis des siens. « Je ne pourrais en être certain bien sur, mais ... Je pense que vous en saurez plus dès que vous pourrez recevoir de la visite. » annonça-t-il en songeant qu'après une bonne nuit de repos, et un brun de toilette, le ouatine serait à nouveau sur pieds, ou du moins en état de s'en faire pour ses proches.
Il eut un rire nerveux. « Y a pas d'mal. On est tous un peu tendu après cette nuit. » expliqua-t-il, sachant pertinemment dans quel état était Lucas. Il avait été durement touché durant les combats, mais Brynden se savait impuissant à lui venir en aide à cette heure. Si on lui avait assuré que sa vie n'était pas en danger, l'ainé savait que son cadet devait souffrir des blessures reçues durant la Longue Nuit et soigné à la va-vite au niveau d'un camp de fortune. Cependant, il décida de ne rien en dire au jeune homme. « Lucas ... Va bien. Vous devriez plutôt vous inquiétez pour vous même. » dit-il. « Comment vous sentez-vous ? »
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Knight of the West
Part 2
Ashter était réveillé, reprenait peu à peu conscience de l’endroit où il était et de ce qu’il s’était passé. Pris d’une soudaine panique, il s’était quelque peu agité avant que le Suzerain du Conflans ne l’encourage à se calmer. Les blessures qu’il avait subies étaient sérieuses et il fallait réellement qu’il se repose, laisse le temps faire son travail – et le mestre surtout – mais Ashter voulait à tout prix retrouver Beren, les Payne, les Prestre et son oncle, Othell, qu’il avait retrouvé en ces si tragiques circonstances. La voix de Brynden le calme soudainement et il se rallongea complètement écoutant alors ce que le suzerain avait à lui dire. Il n’avait pas encore retrouvé Beren et cela inquiétait le chevalier et seigneur. D’ailleurs, il ne savait pas s’il devait s’inquiéter ou pas. L’absence de nouvelle pouvait être signe de bonne nouvelle. Aucune trace du dornien. Cela pouvait être bon signe. Brynden semblait être allé et venu sans tomber sur son ami et frère. Il n’avait donc pu le voir parmi les blessés et encore moins parmi les morts. Un dornien à Winterfell, c’était assez exceptionnel. Beren devait par ailleurs être le seul dornien à s’être combattu là cette nuit-là. Dorne n’avait pas eu à combattre dans le Nord. Tant mieux pour eux même si les rumeurs disaient qu’ils n’avaient pas non plus répondu à la demande du roi de soutenir le Sud. Cela, Ashter s’en moquait bien. La politique ouestrienne lui passait au-dessus de la tête. Seule lui importait sa famille à ce moment présent et Brynden sut trouver les mots pour apaiser l’esprit du jeune homme. Il le rassura et semblait confiant dans le fait de retrouver Beren. Cela permit à Ashter de se calmer. Il contempla alors le travail du mestre. Du bon travail malgré la douleur qui le lançait.
- Je me demande bien où a pu passer ce dornien de malheur !
Les mots avaient été tout justes murmurés. Il écouta de nouveau son sauveur en le regardant. Il parla d’écuyer brun et il comprit alors qu’il s’était mis en quête de trouver Podrick. Seulement, des écuyers bruns, il devait y en avoir de toute part. Ce fut lorsqu’il mentionna son oncle – par alliance mais oncle tout de même – qu’Ashter se rendit plus attentif aux mots du Suzerain. Le voilà rassuré. Les Payne étaient donc entre de bonnes mains. Il était donc bizarre que Beren ne soit pas avec eux. Il devait probablement être à la recherche d’Ashter ou bien d’aider les autres. S’excusant alors auprès de lui, Ashter se rendait bien compte du fardeau qu’il avait représenté pour le conflanais alors qu’il avait lui-même de la famille à retrouver. Il avait vu juste. Son frère, Lucas Nerbosc, qu’il avait aperçu au mariage de leur autre frère, Hoster, était là lui aussi, avait combattu aux côtés des ouestiens, valois, orageois et couronniens. Après de brefs mots sur lui, il conseilla plutôt au jeune seigneur de s’occuper de lui. Comment il se sentait ? Bizarre. L’esprit rempli d’images de Marcheurs Blancs, de morts, de dragons. Son corps le faisait atrocement souffrir. Il avait des courbatures, sentait les bleus, les petites blessures et surtout son épaule et encore plus sa jambe. Ce Roi de la Nuit ne l’avait guère loupé et vice versa d’ailleurs. Ashter sembla alors se remémorer son combat avec le chef ennemi. Cela était passé si vite. Il fallait le mettre à terre. S’il ne porta pas le coup final, il fut l’un des contributeurs de sa chute permettant ainsi à ses armées de tomber et à Westeros d’être libéré du Mal. De plus, il était fatigué et sentait l’excitation du combat redescendre. Il avait tenu bon jusqu’à la fin, jusqu’à retrouver sa famille. Puis, il l’avait perdu de vue, rencontrant alors le Suzerain du Conflans.
- Pas trop bien pour être tout à fait franc. Ces… Spectres ne m’ont guère loupé, surtout leur chef. Mais grâce à vous, je m’en remettrais, je l’espère. Comme nous tous, j’ai une famille à retrouver une fois rentrer et un fief à diriger.
Cela lui était alors revenu. Oui, Ashter Yarwyck de Bulwark, une fois rentré, devrait diriger son fief, sa famille, ses terres. Il n’en avait pas eu le temps encore puisqu’à peine une semaine après la mort de son regretté père, il avait reçu les nouvelles de la levée du ban ouestien. Si Tywin était à Port-Réal auprès du roi en tant que maître de la Guerre, c’est ser Kevan, son frère, qui dirigeait Castral Roc et dirigeait donc pour son frère, les armées renforts de l’Ouest. Ashter n’avait donc pas encore réellement goutté aux responsabilités d’être seigneur. Quelques décisions avaient été prises cependant mais il avait vite remis en main la gestion de Bulwark à sa mère et sa sœur – qui était également son héritière. Il avait hâte de rentrer auprès d’elles, auprès de son époux, lady @Melleah Yarwyck. Sa vie l’attendait là-bas et il espérait que sa convalescence ne prendrait pas trop de temps. C’est alors qu’il vie une tête brune passée au loin et qui semblait chercher quelqu’un. Si au premier abord, il n’y prêta guère attention, il s’y intéressa soudainement lorsqu’il aperçut un morceau de lance en obsidienne dans la main du jeune homme. Beren ?
- Beren ? BEREN !!!
Ashter tenta alors de se lever mais ressentit une vive douleur et préféra rester allongé. Il savait que s’il retentait, de toute façon, Brynden l’en empêcherait. Il espérait cependant que son ami l’ait entendu. Il n’y avait plus de doute, c’était bien Beren. Un Dornien à Winterfell, il serait reconnu entre mille.
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Brynden ricana au juron du chevalier, comprenant dans la familiarité qu'il employait pour parler de l'absent la forte complicité qui existait entre les deux. On ne se faisait pas du soucis pour un simple inconnu et il n'avait pas connaissance d'avoir vu d'autre dornien dans la bataille de Winterfell: ce Beren était la pour le Ouestien et pour personne d'autre. « Je suis sur que le dornien de malheur sera ravi de vous punir de ces mots ... » lui dit-il avec un sourire en coin, soulagé de constater que son protégé de fortune semblait allait mieux que lorsqu'il l'avait trouvé dans la neige. Beaucoup n'auraient pas sa chance, songea le Conflanais avec amertume tandis que le champ de bataille était loin d'avoir été évacué et que de nombreux blessés, certains entre la vie et la mort, attendait encore la main secourable d'un vivant. C'était ce qui le chagrinait le plus, dans la guerre. Ceux qui, alors juste blessés par leurs ennemis, finissaient par périr des suites de leurs blessures car non sauvé à temps par les équipes médicale. Oui cela le chagrinait, mais ils n'y pouvaient rien. Les mieux portants continuaient les allers-retours, faisant de leur mieux. Les femmes prêtaient mains fortes au mestres dans le soin des blessés les moins critiques. Ils faisaient tous, de leur mieux. Les quelques nouvelles que Brynden avait pu apporter au chevalier blessés semblèrent cependant le réjouir -si on pouvait appeler cette grimace une réjouissance compte tenu de son état. Au moins était-il sauvé, pensa le seigneur de Corneilla tout en se demandant comment Lucas allait. La quête du chevalier pour ses propres réveillait les inquiétudes de Brynden pour les siens et la frustration de ne pouvoir avoir une idée claire de l'état de son armée. Demain, il leur faudrait s'atteler à la lourde tâche de recenser les morts, de prévenir les familles. Une tâche qui n'était pas plus facile que le combat en lui même, bien qu'il n'y risqua pas sa peau.
Cependant, bien qu'il ait reprit des couleurs le petit blond avouait lui même ne pas être en grande forme, un constat que Brynden pouvait faire de lui même mais qui lui permettait de voir ô combien lucide était le chevalier. « C'est normal. Cela s'arrangera au fil des jours. Laissez vous le temps de guérir. » commenta le conflanais, songeant à l'empressement de la jeunesse d'aujourd'hui face au repos indispensable que tout blessé se devait de respecter. « Je gage que vous retrouverez bien vite vos terres ... Et que tout ceci ... Sera bientôt derrière vous. » Cependant, les images de la Nuit, elle, resterait, de cela il était certain. Il pensait quitter le chevet du chevalier lorsque ce dernier se redressa brusquement, criant le nom de ce dornien dont il ne cessait de parler depuis des heures. Brynden posa une main sur l'épaule du blessé, le forçant à reprendre sa position allongée. « Sauf si vous continuez de vous agiter de la sorte. » pesta-t-il en exerçant le peu de force qu'il lui restait pour le maintenir immobile. Brynden soupira, au final, avoir la carrure qu'il avait n'était pas une mauvaise chose lorsqu'il s'agissait de maintenir un homme allongé. « Voyez, votre ami est vivant. Je vais aller vous le chercher mais par tous les dieux si vous vous agiter encore je vous jure que c'est moi qui vous achève ! » Quand il fut assuré que le ouestien ne bougerait pas, forçant sur son regard sombre pour paraitre plus sévère qu'il n'en avait déjà l'air, Brynden le relâcha. Il était temps pour lui de prendre congé: le blond était vivant, ses proches semblaient tous allait bien et ce maudit dornien venait de réapparaitre. Il s'éloigna, suivant la direction prise par le fameux Beren jusqu'à le trouver, cherchant sans doute son insupportable et gigotant ami. « Beren, c'est ça ? » demanda-t-il sans réellement attendre de réponse: le teint mat du dornien trahissant ses origines. « Votre ami vous cherche, il est par là bas » dit-il, pointant du doigt le lit de fortune du pauvre chevalier blessé. « Je vous conseil de trouver une corde pour l'attacher: il ne tient pas en place et avec ses blessures, ça risque de pas être une bonne idée. Je vous le laisse, je vais chercher ma propre famille. Prenez soin de lui. » dit-il avant de se détourner, lançant un dernier regard au ouestien avant de partir à la recherche de Lucas.
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Le Dornien était soudainement apparu dans le champ de vision du jeune chevalier. Ashter s’était de nouveau relevé et le seigneur conflanais le somma de rester calme. Quelle insolence ! L’épreuve qu’il subissait après la bataille était épuisante et Ashter paniquait quelque peu, il fallait bien le reconnaître. Il était largement plus docile en temps normal. Face aux mouvements de Brynden, il ne fit rien, tentant d’appeler son ami, d’attirer son attention. Lorsque le conflanais lui annonça qu’il l’aiderait, il se calma quelque peu, voyant dans son regard un peu plus de sévérité que précédemment. Il ne voulait pas finir attacher sur ce lit, aussi il se calma, reportant son regard dans la direction de son ami et frère. Il ne le quitta pas des yeux et se sentait déjà quelque peu soulagé de le savoir en vie, de le savoir proche de lui et de savoir qu’ils rentreraient tous les deux, ensemble. Brynden prit ainsi congé et le chevalier blond ne manqua pas de le remercier et de lui souhaiter bonne chance pour la suite. Chacun avait payé le prix fort cette nuit-là, chacun avait failli mourir, d’autres l’ont réellement été. Les horreurs vécues resteraient en leur mémoire pendant un long moment. Les questionnements qui bourdonnaient allaient les occuper un long moment également. Voyant que son sauveur parlait avec Beren, Ashter se repositionna de tout son long sur le lit, grimaçant en sentant sa jambe le lancer. Le calvaire était fini et il pensa alors à son épouse, la douce et belle Melleah. Il n’avait qu’une hâte, c’était de la retrouver, de retrouver son foyer et de reprendre sa vie là où il l’avait laissé.
- Lord Brynden, que puis-je pour vous ?
Beren s’était retourné en entendant son nom et il se retrouva face au seigneur Nerbosc. Il cherchait Ashter parmi les blessés depuis plusieurs minutes maintenant. Il avait laissé les Payne et les Prestre pour son meilleur ami, son frère. Il était blessé, gravement et avait besoin de lui. Il avait failli à sa mission sur le champ de bataille quand bien même il avait aidé Podrick ou même Tywin Lannister. Il avait abandonné Ashter, l’avait laissé aller au-devant du danger en affrontant le monstre qui servait de roi ennemi. Mais voilà que Brynden Nerbosc lui apportait une bonne nouvelle. Ashter était en vie et se trouvait non loin d’eux. Le visage du dornien s’éclaircit et remercia de tout cœur le seigneur. Il se mit à rire à la remarque de celui-ci en apprenant qu’Ashter avait été intenable. Pas de remarque ironique pour le dornien néanmoins, il était trop pressé de retrouver son ami. Remerciant de plus belle Brynden, lui souhaitant de retrouver sa famille, Beren se précipita vers le lit du blondinet. Un sourire au coin des lèvres se dessina et le jeune chevalier s’accroupit pour se mettre au niveau de son meilleur ami.
- Beren, mon frère, te voilà enfin !
- Alors, comme ça je t’ai manqué ?
- Tu sais bien que ma vie sans toi, ce serait… moins amusant.
Les deux hommes se mirent alors rire. Malgré les horreurs qu’ils venaient de vivre, malgré les douleurs et la souffrance de leurs blessures, les deux hommes étaient heureux, heureux de se retrouver, heureux d’être en vie et ensemble. Le chemin du retour vers la maison n’était pas encore pour tout de suite. Ils étaient tous deux dans un sale état. Même si Beren semblait aller mieux, ses blessures n’étaient pas jolies, il avait bien du mal à marcher. Côté Ashter, il était encore cloué dans ce lit et il y avait une bonne raison. Ils devraient s’armer de patience, missionner les Prestre, qui étaient aptes au voyage, d’apporter les nouvelles à Bulwark le temps qu’ils achèvent leur convalescence et qu’ils soient autorisés à partir. En attendant, Ashter et Beren restèrent ensemble, plus unis que jamais.
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