The knight and the northern girl ϟ Robar Royce
Invité
Père et Robin étaient rentrés depuis quelques jours à La Veuve, accompagnés de deux hommes que je ne connaissais pas. Mère m'avait forcé à mettre une robe pour leur retour et après avoir négocié pendant des heures pour garder ma tunique, et bien.. j'avais dû mettre une robe bordeaux. Par les Anciens Dieux, ce que je pouvais détester ces vêtements ! J'avais été pressée de les retirer et de m'exiler dans l'écurie auprès d'Alator.
Les deux hommes, Andar et Robar Royce, semblaient très gentils, mais je n'avais eu aucune envie de m'attarder près d'eux étant donné que mon père n'était pas loin. Je n'avais toujours pas digéré le fait qu'il me revoie à La Veuve alors que j'étais prête à combattre, même contre l'armée des morts. Robin avait tenté une approche, mais je l'avais vite remis à sa place et je m'étais éloignée sous le regard outré de ma mère, celui amusé de Lyam et celui plein d'incompréhension des autres.
Je n'étais plus une enfant, j'estimais avoir le droit de faire ce que je voulais. Père et Mère n'étaient pas d'accord avec moi sur ce point mais j'étais tellement têtue qu'il était difficile de me faire changer d'avis.
A plusieurs reprises, Byron avait tenté de me parler, mais à chaque fois, j'étais partie en furie. Et c'était la même chose pour Robin ou Lyessa. Je n'acceptais que Lyam à mes côtés. Les autres.. ils pouvaient aller se faire voir.
Cependant, ma condition de Lady m'obligeait à m'habiller convenablement lors des repas et puisque nous avions des invités, je consentais à faire un petit effort. Dès que nous sortions de table, j'oubliais toutes les étiquettes et filais vers mes appartements pour troquer ces affreuses robes contre mes tuniques. J'étais bien plus à l'aise dedans et je me sentais.. moi-même.
Un matin, celui du quatrième jour, après m'être changée, je me dirigeais vers une des cours extérieures, arc et carquois sur le dos, épée accrochée à la hanche. Je n'arrivais jamais à passer beaucoup de temps sans m'entraîner et ce jour-là, après une énième réflexion de ma mère, j'avais bien besoin de m'échauffer. Les cibles pour le tir à l'arc étaient encore en place, ainsi, après avoir encoché une flèche, je tirais, encore et encore.
Des bruits de pas qui s'approchaient attirèrent mon attention, mais je tirais une dernière flèche et celle-ci vint se loger pile dans la première, la cassant au passage. J'émis un grognement agacé et me tournais vers celui qui venait de déranger mon moment de paix. Pensant que c'était Robin, j'allais l'envoyer voir ailleurs, mais je retins mes protestations en reconnaissant la chevelure blonde de Robar Royce.
Je fronçais légèrement mes sourcils avant de soupirer et de faire une révérence exagérée.
« Lord Royce, lâchais-je finalement avant de me détourner pour aller chercher mes flèches. »
Après les avoir toutes retirées et sagement rangées dans leur carquois (sauf celle que j'ai cassée, bien entendu), je me tournais à nouveau vers le beau-fils du Roi Rhaegar, un sourire amer aux lèvres.
« Ce n'est pas très prudent de vous levez si vite alors que vous n’êtes pas remis de vos blessures, ser, lui dis-je en posant mon arc près de mes flèches avant de relever la tête vers lui. »
The Red Knight
The Knight and the northern girl
Robar Royce & @Rhéa Flint
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Il en avait marre. Après près d'une lune de voyage à travers les plaines enneigées du Nord, les quatre premiers jours de cette convalescence était parvenu à mettre sa patience à rude épreuve. Robar détestait demeurer sans rien faire: rarement malade ou blessé, le jeune homme avait l'habitude des chevauchés endiablées et des promenades quotidiennes. D'une santé de fer, il n'était pas habitué à rester allongé des heures entières. Pourtant, la bataille avait été rude et non sans douleur. Lorsque les spectres s'étaient effondrés en un nuage de glace et de poussière, il avait crier sa joie de se savoir en vie, de savoir cette guerre terminée. Mais le soulagement avait laissé place à la souffrance. A peine avait-il retrouvé son frère et son cousin Roland qu'il s'était effondré dans les bras du Vanbois, terrassé par la blessure qu'il avait au bras et que l'adrénaline lui avait fait oublié. Les heures suivantes avaient été floues. Il s'était réveillé pour voir son cousin à son chevet, ses boucles brunes comme seul repère d'un visage qui n'avait rien du joyeux qu'il lui avait connu. La guerre faisait des ravages, et pas que dans le nombre de morts ou de blessés ramassé sur le champ de bataille. Certains pouvaient être briser bien autrement ... Mais pour Robar, la douleur était purement physique: il n'avait pas encore eut à souffrir des cauchemars et de la vision de cadavre se relevant soudainement d'entre les morts. En revanche, le coup de lame qui lui avait traverser le bras, lui, n'était pas anodin. Son bandage de fortune n'avait en rien diminuer la dangerosité de la blessure et ses dernières forces, lancées dans le combats avaient achevé de l'épuiser. C'était le coeur lourd qu'il avait regarder Roland quitter Winterfell pour rentrer à Chênes-en-Fer, mais avec joie qu'il avait retrouver Andar dont les blessures à la jambe nécessitait une aussi longue convalescence au calme que lui même.
Rapidement, il fut décidé que les blessés les moins vitaux quitteraient Winterfell, dont une partie du château s'était effondré, pour être évacués vers des fiefs alliés de la maison Stark où ils pourraient reprendre des forces avant de rentrer chez eux. Les frères Royce étaient de ceux là. Le voyage vers Corbois fut difficile pour Robar qui, de part son bras en écharpe et les multiples bandages qui le rendait presque statique, ne pouvait monter à cheval. Auprès d'Andar, forcé de demeurer allongé, il échangea tout un tas de mots plus ou moins grossiers et de blagues à propos de leurs situations. Byron Flint, qui voyageait avec eux, proposa sa demeure, La Veuve, à l'extrême est des terres nordiennes: l'avantage d'un port et d'un château reculé où ils profiteraient du calme plutôt que d'être entassé avec tant d'autre dans un château comme Corbois. Une semaine plus tard, les deux frères reprenaient la route avec leur hôte en direction de la Veuve, laissant une partie de leurs hommes, sains et saufs, rentrer à Roches-aux-Runes pour y donner des nouvelles à la Dame des lieux. Cette dernière ferait alors envoyer un bateau depuis Goeville avec lequel ils pourraient rentrer chez eux.Voilà quatre jour qu'ils étaient arrivés à La Veuve. En d'autre circonstance, Robar aurait sans doute a pprécier l'endroit: éloigné du tumulte des armées rentrant chez eux, les Flint jouissaient d'une vue magnifique sur la mer, et d'un château relativement confortable. Les membres de la famille, Lord Byron tout comme Lady Lyessa les avaient accueilli avec chaleur et respect et Robar ne pouvait qu'admirer la force de la Dame des lieux. Ils avaient aussi fait la connaissance des cinq enfants du couple, dont la petite dernière, âgée de 3 ans, lui rappelait avec nostalgie sa nièce, Esmée.
Robar ne tenait plus. Au matin du quatrième jour, il parvint à s'habiller, à grand peine, et se glissa hors de sa chambre afin d'aller respirer l'air frais ! Lui qui n'avait jamais connu l'autorité d'une mère, Ysilla Royce étant décédée depuis maintenant vingt ans, devait admettre que la maitresse de maison l'effrayait quelque peu. Toutefois, il avait toute confiance en Andar pour le couvrir et, comme il aimait le répéter à tout va depuis leur départ de Winterfell: ne pas bouger son bras ne l'empêchait pas de pouvoir bouger ses jambes ! De plus, à son arrivée, on lui avait retiré les bandages qui couvraient la plaie que le mestre de Winterfell avait eu grand peine à refermer et à panser. Il était temps, qu'il se bouge et s'il savait ne pouvoir supporter le poids de son épée dans sa main, il acceptait bien volontiers celui d'une branche afin de pouvoir retrouver rapidement ses facultés. Car telle était la peur de celui qu'on appelait Robar le Rouge. Excellent bretteur, jouteur de génie si l'on omettait le fiasco de Lestival, il craignait que sa blessure ne limite l'usage de son bras ou pire, ne le paralyse. C'est ainsi qu'il se retrouva dans une cour extérieur du château. Il n'osa braver davantage les interdits de son hôtesse en sortant hors des murs de l'enceinte, mais il devait prendre l'air ! Toutefois, il ne s'attendait certainement pas à la vision qui s'imposa à lui. « Lady Rhéa ! » dit-il en reconnaissant la fille de son hôte, la jeune jouvencelle de dix-huit qui lui avait été présenté à son arrivée. Elle n'avait plus rien de la fragile demoiselle de ce soir là sans sa robe et les manières que les convenances lui dictaient d'avoir en société. « Je ne suis que chevalier ma dame. Un simple Ser est amplement suffisant je vous assure. » corrigea-t-il avec un sourire en coin tout en l'observant partir à la recherche de ses flèches. Bien qu'il avait senti un léger malaise chez la jeune fille, il avait mis cela sur le compte de l'arrivée d'inconnus en sa demeure il n'avait pas imaginé qu'il puisse y avoir, en elle, deux personnalités drastiquement opposées. Ce fut à son tour de se montrer suffisant alors qu'elle lui faisait remarquer avec justesse le repos dont il avait besoin. « Je ... Ne pensais pas vous trouvez ici. Pour être tout à fait honnête, j'ai fais le mur. Si je reste allongé une seconde de plus je crains que votre mère ne doive me décrocher du plafond. » plaisanta-t-il en lançant un regard au château d'or il espérait qu'on ne le verrait pas trop: il n'avait guère envie d'être ligoté dans son lit pour le reste de sa lune passée à La Veuve. « Mon frère sera tout à fait à même de vous conter combien il est vain de tenter de me maintenir en place. Je ne suis guère homme à apprécier demeurer au lit. » tenta-t-il de justifier avant qu'une idée ne traverse son esprit et qu'un sourire légèrement moqueur ne se dessine sur ses lèvres. Après tout, il ne semblait pas être le seul à ne pas être là où on l'attendait. « Pardonnez moi mais ... Il me semble qu'il y a quelque chose de différents chez vous, ma dame. » fit-il innocemment remarqué, passant sciemment sous silence la tenue éminemment masculine de la jeune fille.
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Difficile de rester calme lorsque sa mère ne cessait de la sermonner à propos de son comportement. Rhéa savait parfaitement qu'elle n'était pas la fille la plus exemplaire qui existait, mais elle faisait de son mieux tout en respectant - plus ou moins - sa véritable personnalité. Hors de question qu'elle ne pratique pas l'art du combat durant un mois entier parce que des inconnus étaient dans sa demeure ! Elle en était bien incapable. Les Royce pouvaient bien penser ce qu'ils voulaient d'elle, ça ne la dérangeait absolument pas. Elle ne voulait juste pas amener honte et déshonneur à sa famille parce qu'une femme, en l’occurrence leur fille aînée, se battait à l'épée et tirait à l'arc. C'était tout bonnement impensable pour elle. Elle avait beau les détester lorsqu'ils lui refusaient certaines choses, elle leur portait tout de même un amour et un respect profond.
Mais son amour pour les armes et le combat l'avait poussée, ce matin-là, à sortir de son lit et à s'entraîner. Quatre jours. Quatre longues journées durant lesquelles elle n'avait pas touché ni à ses armes, ni à ses tuniques, se contentant de garder une de ses affreuses robes pour faire plaisir à ses parents. Même si cela pouvait paraître ridiculement court, c'était déjà une épreuve pour la jeune fille qui s'entraînait tous les jours sans exception en temps normal.
Aussi discrète qu'une souris, elle était donc sortie dans la cour pour tirer à l'arc, mais Ser Robar Royce l'avait interrompue. Elle ne pouvait pas dire qu'elle ne l'aimait pas, elle ne le connaissait absolument pas. Depuis qu'ils étaient arrivés, elle avait seulement fait bonne figure devant eux. Rhéa n'avait absolument pas cherché à apprendre à les connaître étant donné qu'à cause d'eux, elle était obligée de porter des robes.
Après une révérence tout bonnement ridicule, elle se redressa et toisa le blond d'un regard aussi neutre que possible.
« Lady Rhéa ! Je ne suis que chevalier ma dame. Un simple Ser est amplement suffisant je vous assure. »
Les pas de la jeune fille la menèrent vers ses flèches qu'elle retira d'un geste brusque, trahissant frustration et colère qu'elle cachait tant bien que mal. Elle détestait par-dessus tout qu'on l'appelle Lady, mais elle ne pouvait pas faire le moindre commentaire alors elle déchargea ses sentiments négatifs sur l'arrachage de ses flèches.
Elle ne pipa mot face aux dires du chevalier mais elle haussa tout de même un sourcil. Il pouvait bien dire ce qu'il voulait, elle l'appellerait "Lord" quand même. Peut-être serait-ce par pur esprit de contradiction, peut-être parce qu'elle était tout de même éduquée et qu'elle ne pourrait pas s'en empêcher.
Après avoir rangé toutes les flèches dans son carquois, elle prit la dernière et repartit vers Robar qui l'observait attentivement. La flèche cassée en main, elle l'observa à son tour avant de lui faire remarquer qu'il n'avait rien à faire ici et qu'il devrait plutôt se reposer. Un petit sourire amer - et moqueur - accompagnant ses paroles. Elle plissa cependant les yeux en entendant sa réponse, partagée entre l'envie de rire et celle d'afficher une petite grimace.
« Je ... Ne pensais pas vous trouvez ici. Pour être tout à fait honnête, j'ai fais le mur. Si je reste allongé une seconde de plus je crains que votre mère ne doive me décrocher du plafond. »
« Et où vouliez-vous me trouver ? Je vis dans ce château, Lord Royce, lâcha-t-elle dans un premier temps (en appuyant sur ses deux derniers mots) avant de soupirer. Si Mère vous attrape, je ne donne par cher de votre peau. Ce n'était pas très malin de votre part de venir dans cette cour, il aurait plutôt fallu aller dans un endroit plus... discret. »
« Mon frère sera tout à fait à même de vous conter combien il est vain de tenter de me maintenir en place. Je ne suis guère homme à apprécier demeurer au lit. »
Rhéa ne pouvait que le comprendre. Elle savait au combien c'était lassant de ne rien pouvoir faire, surtout lorsque vous étiez habitué à être tout le temps en mouvement, tout le temps occupé. Elle hocha lentement la tête avec d'afficher un petit sourire compréhensif.
« Je dois avouer que je suis un peu comme vous. Il m'est bien difficile de rester sage et courtoise alors que j'ai l'habitude de croiser le fer avec un de mes frères, lui dit-elle sans réfléchir. »
La brune se mordilla la lèvre inférieure, consciente qu'elle avait peut-être un peu trop dit. Enfin, de toute façon, il l'avait vu en train de tirer à l'arc. Elle serra la flèche qu'elle tenait en main avant de la plier pour finir de la briser. Lorsque ce fut fait, elle la laissa tomber sur le sol. Son regard remonta vers le visage du chevalier et elle pencha légèrement la tête sur le côté en l'entendant reprendre de plus belle la conversation.
« Pardonnez moi mais ... Il me semble qu'il y a quelque chose de différents chez vous, ma dame. »
Déjà, le sourire moqueur qu'il arborait ne lui plaisait guère. Mais ce fut encore pire lorsqu'elle entendit ses propos. Figée par la stupeur, elle resta silencieuse quelques instants avant de froncer ses sourcils et de s'approcher de lui d'un pas vif. Elle détestait qu'on la juge, et s'il faisait l'erreur de le faire, elle lui en ferait passer l'envie. Nettement plus proche de lui à présent, peut-être trop pour que ce soit normal, elle baissa les yeux sur sa propre tenue. Il était vrai qu'elle n'arborait ni les vêtements, ni les coiffures typiques du Nord, bien au contraire. Sa peau était recouverte par une tunique en cuir sombre ainsi qu'un pantalon de la même matière et ses longs cheveux bruns étaient tressés d'un seul côté avec des fils de différentes couleurs. Son épée pendait à sa hanche et bougeait nonchalamment à chacun de ses pas. Il est vrai qu'en ce instant, elle ressemblait plus à une pauvre fille qui se donnait un genre en jouant à l'épée qu'à une dame de noble famille. Mais quoi de plus normal ? Elle n'était pas une dame.
Les dents serrées, elle se retint de lui sortir une réplique désagréable. A la place, elle releva la tête vers lui, planta un regard un peu trop assassin dans le sien pour qu'elle paraisse calme et elle entra dans son jeu.
« Mais je vous en prie Ser. Continuez sur votre lancée, qu'ai-je de si différent par rapport aux autres ? demanda-t-elle avec un sourire pincé par la frustration. Si par différent vous parlez de ma beauté, je suis tout à fait d'accord avec vous, je suis exceptionnelle, cru-t-elle bon d'ajouter avec, cette fois-ci, un grand sourire malicieux au coin des lèvres. »
Rhéa faisait la fière mais elle ne pensait absolument pas un mot de ce qu'elle disait. Peut-être se donnait-elle un genre, finalement.
- HRP:
- Je teste juste le temps d'un rp la troisième personne, j'espère que ça ne te dérangera pas trop
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Robar Royce & @Rhéa Flint
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Il semblait que la jeune Flint soit désireuse d'en découdre: son air bagarreur et son entêtement à lui donner un titre qui n'était pas le sien témoignait d'une envie, visible aux yeux du Royce, de se lancer dans un tour de force visant à déterminé lequel des deux avait l'ascendant sur l'autre. Malheureusement pour elle, l'année de vie conjugale avec Rhaenys avait été la meilleure école pour ce genre d'exercice et il ne comptait pas se laisser avoir par une jouvencelle de dix huit ans. De plus, la fougue que la jeune nordienne mettait à lui répondre l'amusait, lui rappelant Ysilla et sa répartie tout aussi retentissante lorsqu'elle était encore jeune fille à Roches-aux-Runes. Prenant une mine faussement réfléchie et innocente, Robar rétorqua d'un ton ironique. « Je ne sais pas, sans doute dans quelques salons à broder de jolis motifs à l'éffigie de votre Maison. Je dois admettre ignorer ce que les nordiennes font de leur temps libre ... Mais peut être accepteriez vous d'éclairer ma lanterne ? » lui demanda-t-il avec un sourire en coin. La voir enrager des clichés féminins qu'il évoquait le faisait rire: elle n'était pas la première à vouloir aller à l'encontre des conventions, à s'écarter de la norme voulant que les dames soient douces et dociles. Maddy n'avait jamais été docile et c'était bien ce qui lui avait plut. Rhaenys aussi mais il avait eut une toute autre raison de ne guère apprécier l'expérience. De la même manière, lui même sortait des carcans voulant que le fils puiné jalouse l'héritier: bien au contraire, il soutenait Andar dans toutes ses décisions et ne s'était jamais autant réjouis que lors de la naissance des jumeaux, lorsque l'arrivée du jeune Lucas Royce l'avait fait dzscendre de deux places dans l'ordre de succession. « Tiens donc ? Ainsi voilà deux âmes entêtées bien loin de là où on les attends ... » fit-il remarquer avec humour. Ils semblaient évidents qu'ils n'étaient pas les deux personnes les plus dociles de ce château: lui faisant le mur de sa chambre de convalescence, elle quittant ses robes pour tirer à l'arc au beau milieu d'une cour enneigée. Finalement, ils se ressemblaient peut être bien plus qu'il ne le pensait ...
Cependant, Robar n'était pas le seul à vouloir rire et la jeune fille sembla vouloir s'amuser des allusions du chevalier, éludant la question initiale pour la retourner contre son propriétaire. Décidément ! Il n'allait pas s'ennuyer à La Veuve ! « Jamais je n'oserai vous comparer à une autre voyons. J'ai reçu une éducation de noble bien que je ressemble plus à un infirme qu'autre chose en ce moment. » dit-il, désignant ses vêtements qui n'avait rien d'aussi flamboyant que son habituelle armure écarlate ou ses cheveux en bataille. Plaçant sa main valide sous son menton, il fit mine de considérer l'apparence de Rhéa, avec un air profondément sévère. « Je pensais plutôt au diner ... Peut être était-ce ... Vos cheveux ou ... Hum ... Le teint de votre peau que la neige met merveilleusement en valeur ? » lui dit-il avec un regard charmeur: si elle voulait jouer, elle n'allait pas être déçue. Après tout, il n'avait que six années de plus qu'elle et elle était tout à fait capable de se défendre toute seule: s'il ne pouvait pas la bousculer sur ses étranges habitudes de se travestir pour jouer les archers dans des cours désertes, il parviendrait à la faire sortir de ses gonds autrement ! Détournant le regard de la silhouette fine de la Flint, il lança un coup d'oeil vers le château et les quelques lumières qui transparaissaient des fenêtres. « Mais si je dois le prêter à l'exercice alors oui, vous êtes sans doute la plus belle dame qu'il m'ait été donné de voir depuis que j'ai passé la frontière du Nord. » lui concéda-t-il volontiers avant d'ajouter avec un sourire moqueur. « Lady Stark est un peu ... Âgée pour moi. » Bien sur, sa route n'avait pas croisée que celle de l'ancienne Dame du Nord: de nombreuses nordiennes s'étaient vaillamment battue sur le champ de bataille, mais il se doutait que si Lord Flint avait intimé à sa fille de demeurer à La Veuve, c'était pour la protéger. Remuer le couteau dans la plaie d'un égo déjà malmené par l'autorité paternelle serait à coup sur un suicide.
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Il est vrai que Rhéa adorait avoir le dessus sur les hommes, surtout sur ceux qui se moquaient d'elle et de ses passions. Le chevalier n'allait très certainement pas faire exception, il la cherchait, il la trouverait, c'était aussi simple que cela. Surtout que la jeune nordienne n'était pas réputée pour sa patience, loin de là. Tout ce qu'elle voulait, en cet instant, c'est qu'il la ferme et qu'il arrête d'avoir un ton si... condescendant avec elle. Voilà bien une chose qu'elle ne supportait absolument pas.
« Je ne sais pas, sans doute dans quelques salons à broder de jolis motifs à l’effigie de votre Maison. Je dois admettre ignorer ce que les nordiennes font de leur temps libre ... Mais peut être accepteriez vous d'éclairer ma lanterne ? »
La Flint plissa les yeux, outrée. Ses dents, tout comme ses poings, se serrèrent d'un coup alors qu'elle toisait le Royce avec un semblant de colère, mal maîtrisée, dans le regard. Si elle avait pu, elle lui aurait placé son épée sous sa gorge, mais ce n'était même pas la peine d'y penser, ses parents la puniraient à coup sûr, et ils étaient très imaginatifs lorsqu'il s'agissait de sévir. Au lieu de s'énerver, elle invoqua tout son sang-froid et sa concentration pour afficher un sourire poli, qui trahissait facilement sa frustration. Il devait bien rigoler, de la voir furieuse à ce point. Elle se savait impulsive et par moment, elle regrettait un peu d'avoir hérité de ce trait de caractère.
« Je ne sais pas si vous l'aviez remarqué, Ser, mais je ne suis pas comme les autres nordiennes, lâcha-t-elle tout d'abord, ses paroles légèrement hachée par son manque de self-contrôle. Je crois qu'il faudrait vraiment être idiot pour ne pas voir que je ne suis pas du genre à coudre ou à broder. Enfin, je vous pardonne, vous n'êtes qu'un chevalier après tout, peut-être n'avez-vous pas conscience de ces choses-là. »
Sa petite tirade terminée, la brune se détourna d'un geste vif pour récupérer son manteau qui était posé sur une barre d'attache pour les chevaux, non loin de là. Elle l'enfila rapidement et émit un soupir soulagé en sentant déjà la chaleur irradier dans son corps. Il est vrai qu'il ne faisait pas très chaud, ces temps-ci, enfin.. il ne faisait jamais très chaud dans le Nord de toute façon. Elle arrangea la fourrure autour de son cou et vérifia que son arme était bien à portée de main avant de se tourner de nouveau vers Robar.
« Tiens donc ? Ainsi voilà deux âmes entêtées bien loin de là où on les attends ... »
Elle préféra ne pas répondre, seul un fin sourire se dessina sur ses lèvres, témoignant de son amusement. Cependant, celui-ci disparut aussi vite qu'il était arrivé et elle fronça ses sourcils en entendant les paroles du chevalier.
« Jamais je n'oserai vous comparer à une autre voyons. J'ai reçu une éducation de noble bien que je ressemble plus à un infirme qu'autre chose en ce moment. »
« Vous ressemblez surtout à un arriéré qui juge avant de connaître, grogna-t-elle, de mauvaise foi. »
Le regard qu'il lui porta ensuite, mi-sérieux, mi-sévère, la fit légèrement frissonner et elle croisa ses bras sur sa poitrine avant de se redresser pour reprendre un peu de contenance. Elle n'allait tout de même pas se laisser dominer de cette manière, ce serait tout à fait indécent de sa part.
« Je pensais plutôt au diner ... Peut être était-ce ... Vos cheveux ou ... Hum ... Le teint de votre peau que la neige met merveilleusement en valeur ? »
Rhéa sentit ses joues chauffer d'un coup et sa mine se renfrogna encore un peu plus. A quoi jouait-il, au juste ? Elle ne trouva même pas quoi dire pour lui retirer cet air satisfait et charmeur de son visage ce qui la fit virer au rouge encore un peu plus. Elle n'avait pas l'habitude de faire face à ce genre de situation et elle n'avait aucune idée de comment réagir ou quoi dire. Et ce qui l'énervait et la frustrait d'autant plus, c'est qu'elle était tout de même ravie qu'on lui fasse un compliment. Il fallait dire que ce n'est pas quelque chose qui lui arrivait tous les matins. Il y avait bien ses frères qui la complimentaient, mais ce n'était pas du tout pareil.
« Mais si je dois le prêter à l'exercice alors oui, vous êtes sans doute la plus belle dame qu'il m'ait été donné de voir depuis que j'ai passé la frontière du Nord. »
Cette fois-ci, ses joues prirent une couleur cramoisie et elle détourna le regard d'un coup, préférant échapper à son regard plutôt que de l'affronter de face. Ce qu'elle avait l'air faible en cet instant... Elle se serait giflée.
« Lady Stark est un peu ... Âgée pour moi. »
La colère la submergea d'un coup et elle manqua de lui sauter dessus pour lui faire ravaler ses paroles. Ce qu'il pouvait être condescendant ! En plus d'être complètement tombée dans le panneau, elle était désormais aussi rouge qu'une écrevisse. Rhéa avait très clairement envie de le tuer et elle cherchait rapidement quoi dire avant que la situation n'empire.
« J-Je..., balbutia-t-elle, clairement mal à l'aise. »
Un grognement de frustration lui échappa, ce qu'elle pouvait être niaise par moment... Il lui avait fait perdre sa langue et elle ne savait même plus quoi dire pour se défendre. Elle était de plus en plus rouge et évitait son regard du mieux qu'elle le pouvait tout en restant face à lui. La Flint n'avait aucune solution de repli et devait donc se contenter de le foudroyer du regard tout en se contenant pour ne pas le tuer tout de suite.
Décidément, cette conversation lui réservait bien des surprises...
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Robar Royce & @Rhéa Flint
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Il eut un sourire amusé: la demoiselle ne marchait pas dans la combine, elle y courrait. Elle possédait la même fougue qu'Ysilla ou Maddy, l'esprit du Nord en plus bien sur, et Robar savait que dire pour lacé davantage un esprit en tel décalage avec les normes sudistes des activités féminines. Il ne manqua pas d'afficher la lueur victorieuse de son regard sur ses lèvres lorsqu'il l'entendit pester contre les propos visiblement bien trop rétrogrades qu'il avait pu avoir. Levant les mains en signe d'apaisement le chevalier prit une mine faussement contrit en lui rappelant les raisons de sa présence. « Je n'ai guère eut le loisir d'admirer quelconque nordienne avant vous, ma Dame. » dit-il avec un sourire en coin, calant son bras valide contre sa hanche. « Les rares qui m'ont été donné d'admirer avait l'esprit à la bataille plus qu'à tout autre chose. » nota-t-il en songeant aux quelques nordiennes qu'il avait pu croiser à Winterfell et dont les tenues trahissait le combat passée. Tout comme les hommes, certaines n'avaient quitté le champ de bataille, l'esprit à jamais prisonnier de cette longue nuit sous les remparts de Winterfell. « Mais oserais-je avoir imaginer que vous possédiez bien de qualité que le simple maniement d'un arc ? Sans doute ... Je ne suis qu'un chevalier idiot après tout » ajouta le blond en reprenant son sourire taquin. Après tout, l'un n'empêchait pas l'autre ? Il avait bien vu Lady Wynafryd aux côtés de Rhaenys dans ce quotidien de dame de compagnie avant de la croiser en tenue de combattante après la bataille. Cependant, il comprit, au ton employé par la jeune Flint, que cela demeurait un sujet sensible: un manque de confiance ou quelques railleries auraient sans doute aiguiser les sens de la jeune fille qui devait se sentir agressée à la moindre mention de son passe temps pour le moins impromptu. Il n'avait rien contre cette idée: épée ou arc, nord ou val quelle différence cela faisait-il ? Son amie Teora était bien une archère accomplie sans qu'il n'eut jamais à moquer ce talent. Pourquoi donc réagir de la sorte ? Robar ne s'y attarda guère plus: Rhéa Flint était encore une inconnue et que pouvait-il faire des états d'âme d'une pastourelle ? Il prit un air faussement outré face aux paroles agacée de la nordienne: un arriéré ? Voilà un nom d'oiseau qu'on ne lui avait jamais donné encore, songea-t-il avec humour bien qu'il tiqua légèrement à cette mention. « Que de mots blessants Lady Rhéa. Moi qui en demandait justement qu'à faire plus ample connaissance avec vous. » Le ton était ouvertement théâtral, le sourire était à nouveau de retour. Au moins cette petite pique avait-elle eut le mérite de le sortir de sa torpeur: s'apesentir sur ses blessures et son états ne lui ressemblaient pas et, bien au contraire, il n'avait qu'une hâte: pouvoir retirer son bras de cette écharpe handicapante afin de vérifier que ses réflexes étaient toujours bien présents. Si tournoi il y avait dans les prochaines lunes, il se devrait de décliner l'invitation - ce qui n'était pas plus mal au vue de ses dernières performance- mais il espérait que la blessure que lui avait infligé le Marcheur ne signifiait pas la fin de sa carrière militaire.
Il fut cependant décontenancé de la voir réagir aussi vite à ses plaisanteries. Le rose qui vint coloré ses joues était des plus délicats et dans ce paysage enneigé, cela lui donnait une allure presque divine. Robar était habitué à charmer les femmes: bien avant son mariage avec la princesse, il n'avait guère était regardant sur les origines de ses conquêtes et se plaisait à dire à Andar qu'il ne faisait que satisfaire les désirs de ces dames. Bien sur, le retour de Maddy avait changé bien des choses et bien que le chevalier n'eut cessé de courtiser quelques servantes de Roches-aux-Runes ou paysannes des environs, il y avait une forme d'étrange fidélité dans la récurrence de leurs étreintes charnelles. Puis, il y avait eut Rhaenys. Maddy avait quitté Roches-aux-Runes dès l'annonce des fiançailles de son amant et de la princesse ensoleillée et il aurait été idiot que de les bruits de ses aventures sans lendemain arrivent aux oreilles d'un roi qui lui donnait la main de sa fille. Malheureusement, Rhaenys ne fut guère charmé par sa personne et la réciproque était aussi valable: la princesse avait beau jouir d'atout physique qu'il ne pouvait nier, le couple ne s'entendait guère. Des fiançailles désastreuses qui débouchèrent sur un mariage tout aussi catastrophique. La haute naissance de son épouse retenait Robar d'avoir quelques aventures extra conjugale: il se devait d'honorer sa femme et cette union, et saisit la première occasion, dès l'annonce de la grossesse de la princesse, pour cesser de partager sa couche. Un couple sur le papier qui n'avait même pas pu nouer d'amitié et dont la fin, inévitable, avait été précipité par la perte de leur enfant à naitre et la révélation des terribles causes de cette mort prématurée. Ainsi, depuis plus d'un an, Robar n'avait cherché à courtiser une femme et la réaction soudaine de Rhéa le troubla bien plus qu'il ne l'aurait désiré. Il tacha cependant de se tenir: par respect pour son hôte autant que pour la jouvencelle, il se devait de garder l'esprit clair, alerte et de se souvenir que les beautés nordiennes ne l'aideraient pas davantage à se séparer de sa femme. « Vous semblez soudainement souffrante, ma dame. » dit-il en reprenant la distance taquine du début de leur échange. « Peut-être puis-je vous proposer une promenade ? Vous seriez une hôtesse exemplaire d'aider un pauvre blessé tel que moi à prendre un brin d'air ... » Il voulait aussi éviter que leur présence, statique dans cette cour, n'éveille les soupçons: loin des regards, cela pourrait passer pour un rendez-vous clandestins et il ne doutait pas que Lord Byron ayant entendu ses exploits de célibataire, ne soit guère ravi de voir sa fille adorée sans chaperon, loin des habitants du château.
(c) oxymort
┗ the red knight ┛
Invité
Rhéa était impulsive, trop parfois. Elle ne pouvait pas s'empêcher de répondre, de façon plus ou moins acerbe, aux critiques et aux moqueries. Elle savait parfaitement qu'un jour, ce trait de caractère, bien trop présent chez elle, lui ferait défaut. Elle ne cherchait cependant pas à changer, loin de là. Cela lui permettait de se protéger des autres et au fond, ce n'était pas plus mal.
Cet air victorieux qu'il avait sur le visage ne faisait que renforcer sa fureur et visiblement, il le savait puisqu'il en jouait, affichant même un fin sourire. Heureusement pour lui, la jeune nordienne avait décidé de faire preuve d'un peu de sel-contrôle : elle s'efforça donc à rester la plus calme possible face aux piques répétées du blond qui lui faisait face. Néanmoins, lorsque le chevalier tendit ses mains devant lui en signe d’apaisement, elle faillit presque se calmer. Presque. C'était avant de voir sa mine faussement contrite pour tenter de calmer le jeu. Ne savait-il pas être vrai ? Elle avait la terrible impression que tout de lui était faux, allant de ses paroles à son sourire. C'était agaçant.
« Je n'ai guère eut le loisir d'admirer quelconque nordienne avant vous, ma Dame. Les rares qui m'ont été donné d'admirer avait l'esprit à la bataille plus qu'à tout autre chose. »
Elle serra les dents et les poings. Ce n'était pas pour les mêmes raisons que quelques temps auparavant. Cette fois-ci, il lui avait douloureusement rappelé qu'elle n'avait pas participé à la bataille de Winterfell. Déjà que ça avait été dur de supporter les réflexions de sa famille, si lui commençait à lui lancer des piques sur ce sujet, elle allait craquer et très certainement lui hurler dessus. Cependant, au lieu de s'énerver, elle fit de son mieux pour rester tout à fait calme avant de lui répondre.
« Vous auriez dû y venir auparavant. Il y faisait moins froid, durant l'été, se contenta-t-elle de dire, la gorge nouée. »
Rhéa savait qu'elle n'aurait pas dû être en colère après son père, il n'avait voulu que la protéger. Mais au fond d'elle, elle n'arrivait pas à le pardonner, pas alors qu'il savait que c'était important pour elle d'aller faire ses preuves en dehors de La Veuve. Elle était téméraire, parfois trop, et la façon dont Byron l'avait congédiée l'avait terriblement blessée.
« Mais oserais-je avoir imaginer que vous possédiez bien de qualité que le simple maniement d'une rapière ? Sans doute ... Je ne suis qu'un chevalier idiot après tout. »
Voilà qu'elle regrettait ses paroles, désormais. Elle savait qu'elle avait peut-être été un peu loin, mais le mal était fait, les mots, sous la colère, avaient passé la barrière de ses lèvres. Un soupir s'échappa de ses lèvres et elle préféra détourner le regard pour ne pas répondre. Elle n'avait pas vraiment voulu le blesser et même s'il affichait un sourire taquin aux lèvres, elle se doutait que ses paroles avaient fait mouche. Il ne pouvait pas en être autrement après tout.
Lorsqu'elle vit sa tête alors qu'elle l'avait traité d'arriéré, elle eut envie de se pendre. Bon sang, il était un invité et elle se comportait de la plus mauvaise des manières avec lui. Si Lyessa l'apprenait, elle ne vendait pas cher de sa peau. Un fin sourire contrit vint habiller ses lèvres alors qu'elle le regardait de nouveau en face, un peu mal à l'aise. Encore une fois, ses propos avaient dépassé sa pensée et elle s'en mordait les doigts...
« Que de mots blessants Lady Rhéa. Moi qui en demandait justement qu'à faire plus ample connaissance avec vous. »
« Je... Je suis désolée, marmonna-t-elle alors. Vous êtes un invité et je me comporte de la pire des façons, veuillez m'en excuser. »
Lorsqu'il retrouva le sourire, le sien vint fleurir sur ses lèvres également. Elle n'avait pas voulu être aussi acerbe, mais le fait qu'elle soit en mauvaise entente avec sa famille, que la bataille lui ait été refusée et que des invités se trouvent chez elle la stressait et la mettait sur les nerfs. Elle espérait alors qu'il accepterait ses excuses. Déjà qu'elle avait souvent du mal à reconnaître ses fautes, surtout avec les siens, s'il les refusait elle se retrouverait dans une belle position.
Rhéa ne cessait d'osciller entre la colère, la consternation, le malaise et une étrange timidité. Ce que ça pouvait être lassant ! Jamais elle n'avait réagi de cette manière avec un autre homme, mais Robar Royce avait le don de la mettre dans tout ses états.
Lorsqu'il la vit rougir, sa tête changea du tout au tout et la fureur de la nordienne se calma. Elle avait l'impression de tout faire de travers, avec lui. Pourquoi semblait-il si décontenancé, tout à coup ? Était-ce à cause d'elle et de sa réaction ? Elle aurait bien voulu dire quelque chose, mais ses mots se perdaient dès qu'elle tentait d'ouvrir la bouche. Qu'aurait-elle pu dire de toute façon ? Qu'elle était désolée de réagir ainsi ? Qu'elle n'avait pas l'habitude qu'on la complimente ? Tout ce qui lui venait était terriblement puéril, si bien qu'elle se tut durant quelques instants, incapable de parler.
Lorsqu'il se reprit, il semblait toujours autant troublé et la brune se trouvait de plus en plus mal à l'aise. Elle n'avait pas voulu le mettre dans cet état, loin de là, surtout qu'elle ne comprenait pas vraiment sa réaction.
« Vous semblez soudainement souffrante, ma dame. »
« Par pitié, cessez donc de m'appeler "ma dame", je déteste ce surnom et tout ce qu'il implique, lui dit-elle finalement, affichant un petit sourire contrit. Un simple Rhéa suffira. Elle marqua une petite pause. Et cessez de vous moquer de moi, je ne trouve vraiment pas ça drôle, grogna-t-elle, grincheuse. »
« Peut-être puis-je vous proposer une promenade ? Vous seriez une hôtesse exemplaire d'aider un pauvre blessé tel que moi à prendre un brin d'air ... »
Rhéa sembla peser le pour et le contre durant quelques instants. Qu'est-ce que ses parents diraient, s'ils la trouvaient en compagnie du chevalier hors de leur demeure ? Cependant, elle n'avait aucune envie d'entendre les moqueries de ses frères, elle finit donc par réajuster son manteau avant d'hocher doucement la tête.
« Avec plaisir, Ser Robar, lui dit-elle finalement. Je suis une bien piètre hôte, vous m'en voyez désolée. »
Elle hésita un instant en le voyant lui tendre son bras gauche et finalement, elle y glissa le sien pour se rapprocher de lui. Au moins, il ne verrait peut-être pas ses joues reprendre une couleur rosée face à cette soudaine proximité.
« Venez, il vaut mieux passer par derrière. Si mère nous attrape, je crains que s'en soit fini de nous, ajouta-t-elle en le guidant tranquillement jusqu'à la sortie du château qu'elle empruntait pour s'enfuir de manière clandestine. »