La capitaine et la guérisseuse - ft. Gwendys

# Jeu 18 Juin - 13:29

Welcome to Cormartel – Part 1

- The White Scythe -

Maintenant qu’Asha et Theon étaient rentrés sains, saufs et victorieux tout comme les volontaires partis pour les ramener, la vie reprenait son cours dans les Îles de Fer. Euron Greyjoy était mort. Un nouveau chapitre s’ouvrait alors. Pour Snöfrid, cela était d’autant plus significatif qu’elle avait désormais un navire et qu’il lui fallait donc un équipage. Là était le problème. Qui voudrait rejoindre l’équipage d’une femme. Asha avait plus que l’expérience depuis maintenant une dizaine d’années. De plus, elle était la fille du roi. Qui était Snöfrid ? Personne. Alors certes, Sigfryd Harloi était populaire sur Harloi. Le vieux fer-né avait eu sa période et son fils, Payton, semblait prendre la suite. Mais Snöfrid était une femme, bridée par son père pendant des années, préférant la marier à droite à gauche sans succès. Quoiqu’il en soit, Snöfrid avait désormais la paix et Payton, bien que toujours très protecteur envers elle, la laissait faire ce qu’elle voulait. Elle allait sur vingt-sept ans… Qu’avait-elle fait de sa vie ? Rien… Alors oui, elle avait accompagné son père jusqu’en Essos, elle avait mené une expédition pour Asha jusqu’aux Nocturnes mais rien de bien exceptionnel, rien qui pourrait faire venir des hommes sur son navire. Mais c’est une toute autre volonté qui l’amena jusqu’à Cormartel ce jour-là. La grande bâtisse avait de quoi impressionner les nouveaux visiteurs et Snöfrid en faisait partie. En effet, jusqu’alors, elle n’avait jamais mis les pieds à Cormartel, demeure de la branche principale des Bonfrère. C’est en voulant rendre visite à Grayce que Snöfrid se décidait enfin à venir voir ce qu’on lui avait raconté sur cet édifice pour le moins colossal.

Cela faisait tout juste dix lunes que Grayce et Snöfrid avaient fait la rencontre de l’autre. Elles avaient probablement du se croiser autrefois, les îles sont assez petites et dès qu’un événement se passait à Pyk, tout le monde y était convié. Snöfrid y faisait, par ailleurs, peu attention aux gens et ne faisait l’effort de sa présence que pour avoir l’occasion de voir sa cousine et meilleure amie, Asha. Mais désormais, la fer-née était des plus attentive, se permettant quelques regards vers Grayce. Leur histoire avait grandement évolué depuis leur rencontre. Au début hésitante puis entreprenante, Snöfrid était désormais complètement folle de la jeune Bonfrère. Était-ce un mal ? C’est la question qu’elle se posait bien parfois puis Grayce la lui faisait complètement oublier. Elles s’aimaient sans doute mais il y avait bien plus que cela entre elles. C’était une réelle révélation pour Snöfrid. Elle avait encore des doutes sur cette histoire, elle ne s’en cachait pas et en parlait parfois à Grayce qui la rassurait encore et toujours. Grayce était bienveillante, protectrice, aimante, douce, agréable, attentionnée envers elle. Snöfrid était la plus âgée mais pourtant, la maturité de Grayce lui faisait croire le contraire et dans ses bras, elle s’abandonnait volontiers, oubliant alors tout le reste. Arrivée à Cormartel, elle demanda alors à voir Grayce Bonfrère mais au regard de la personne qui l’accueillit, elle comprit bien vite que la jeune femme n’était sans doute pas présente. On lui demanda d’attendre dans la cour du château. Ce qu’elle fit, profitant alors de ce temps d’attente pour admirer la grandeur du château, son architecture et sa magnificence. Quelques minutes plus tard, ses yeux se posèrent alors sur une jeune femme blonde qui s’avança vers elle. Elle avait le visage de Grayce mais Snöfrid sut immédiatement que ce n’était pas elle. Elle inclina légèrement la tête et la salua.

- Bonjour, Gwendys.

#336699 : Snöfrid Harloi

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# Jeu 2 Juil - 20:18

Mes bottes martèlent le sol tandis que je me dirige à grands pas vers la cour du château. Je suis tellement furieuse que si je n’y tenais pas tant, je lancerais mes parchemins sur les murs. Mais les quelques rouleaux que j’ai pu grapiller auprès du mestre sont trop précieux pour que je fasse passer ma colère sur eux. Je dois me retenir d’ailleurs de les serrer trop fort entre mes doigts, je ne voudrais pas que les fragiles feuilles craquent et se délitent. Alors, pensant trouver un endroit calme où les parcourir, j’ai préféré fuir l’office du mestre et me réfugier dans la cour. Les passants ne me déconcentrent pas, au contraire, la vie autour de moi m’aide à réfléchir et me concentrer.

Je soupirais en pensant à Grayce, absente pour la journée, et qui me manquait déjà terriblement. Elle n’était pas partie depuis douze heures que déjà, elle occupait toutes mes pensées. Comment allais-je pouvoir faire lorsqu’elle partirait plus longtemps pour ses missions avec Snöfrid ? Second soupir. J’étudierais, probablement, comme j’avais pris l’habitude de le faire depuis de nombreuses lunes maintenant. Ce qui me ramenait maintenant à mes parchemins. Lesquels avait-je donc pu grapiller au passage, dans le dos du mestre avant qu’il ne me vire grossièrement de la pièce ? Je plongeais le nez dans une description de la Belladone tout en esquivant habilement les servantes qui s’activaient sur mon passage, et entrais à grand-pas dans la cour, pensant trouver un banc ou deux où je pourrais étaler mes trouvailles.

- Bonjour Gwendys.

La voix me fit sursauter, d’autant plus que pour une fois il s’agissait de mon propre prénom et pas de celui de ma sœur. Levant le nez du parchemin et le roulant entre mes doigts avec les autres, je détaillais la jeune femme qui m’avait saluée. Bien sûr, Snöfrid.

- Grayce n’est pas là, elle est partie pour la journée.

Habituellement, lorsqu’on me disait bonjour, c’était soit en utilisant le prénom de ma sœur, soit pour savoir où elle se trouvait, alors j’avais appris à anticiper les questions. Et puis, même si en soit je n’avais rien contre la Capitaine, et qu’elle s’était montrée plutôt agréable lors de notre conversation, elle allait tout de même m’enlever ma sœur, à plus ou moins long terme, et j’avais du mal à ne pas lui en vouloir un peu. Pathétique, mais c’était plus fort que moi, je n’arrivais pas à me détacher totalement de ma jumelle.

- Désolée. Je peux vous aider ?

Autant qu’elle ne soit pas venue pour rien, et puis je ne la détestais pas foncièrement. Autant apprendre à la connaître, si Grayce voulait tant rester auprès d’elle, non ?

# Lun 20 Juil - 23:41

Welcome to Cormartel – Part 2

- The White Scythe -

Pour une première visite à Cormartel, Snöfrid pouvait dire qu’elle avait été très impressionnée. L’architecture de la bâtisse était d’une complexité. C’en était magnifique, grandiose, merveilleux. Cela faisait aussi peur et il ne faisait aucun doute que la forteresse des Bonfrère devait sûrement bien tenir les sièges. Snöfrid aurait pu passer des heures à scruter la moindre parcelle de la demeure de Grayce mais elle avait mieux à faire. La voir notamment. Elle lui manquait à chacune de ses absences. Pourtant, elles se voyaient souvent et de plus en plus depuis le banquet de Pyk pour la mort d’Euron. Leur relation avait alors pris un tout autre tournant. S’avouant chacune les sentiments à l’autre, elles étaient désormais amantes et bien plus encore. Snöfrid en délaissait complètement Rognar qui n’avait de cesse de vouloir la retrouver. Elles se voyaient bien sûr en cachette. Il ne fallait pas qu’elles soient vues trop ensemble, surtout quand elles se donnaient l’une à l’autre. Elles pouvaient bien sûr compter sur Gwendys, la jumelle de Grayce. Cette jeune femme qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à sa sœur était la bonté même. Snöfrid savait dès qu’elle la rencontra – et malgré la gêne de l’avoir confondu avec Grayce – qu’elle apprécierait la jeune femme. Elle était bien différente de sa sœur. Elles étaient à la fois complémentaires et opposées. Snöfrid était par ailleurs l’une des rares à pouvoir les différencier et ce, avant même d’avoir succombé au plaisir charnel avec la charpentière.

Gwendys avait attiré l’attention de Snöfrid durant le banquet à Pyk quelques semaines plus tôt. Elles avaient pu échanger quelques mots à leur propos, faisant quelque peu connaissances. Bien sûr, cela fut bref vu que l’attention fut bien vite tournée vers le prince Theon et ses annonces qui chamboulèrent bien les choses ce soir-là. Mais depuis, la capitaine fer-née était intéressée par les attraits de Gwendys pour les soins et les plantes. Cela lui serait bien utile sur son navire. Puis, cela ne pourrait être que bénéfique. Elle se doutait bien que voir Grayce partir sur le navire de Snö ne devait guère plaire à la jeune Bonfrère. Elles étaient jumelles et avaient un lien inexplicable et incompréhensible. Être éloignées l’une de l’autre n’était guère facile et Snö pouvait comprendre cela. Avec ce qu’elle avait comme idée, les deux sœurs seraient ensemble pendant leurs aventures. Lorsqu’elle lui confirma que Grayce n’était pas là, elle ne semblait pas trop déçue. C’était alors là l’occasion de faire plus amples connaissances avec Gwendys. Elle portait d’ailleurs des parchemins qui intriguaient la capitaine mais n’en dit rien. Elle comptait juste repartir, ne voulant aucunement déranger la Bonfrère qui avait semblé bien déterminée dans sa marche. Les mots suivants interrompirent Snöfrid dans ses pensées de départ. Elle afficha un bref sourire puis lui répondit.

- Puisque Grayce n’est pas là, ma foi, que diriez-vous si nous passions un temps ensemble ?

Cette demande avait de quoi surprendre mais elle était sincère venant de Snöfrid. Elle avait trouvé là l’occasion de découvrir qui était vraiment Gwendys Bonfrère. Sur le moment cela semblait en effet être une bonne idée puis elle sembla se raviser soudainement. Elle la regarda de nouveau, la voyant les bras chargés de parchemins puis répliqua aussitôt.

- Pardonnez-moi. Vous êtes sans doute occupée… Je dois vous déranger dans vos… recherches ?

#336699 : Snöfrid Harloi

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# Mar 25 Aoû - 23:39

La jeune femme qui me faisait face était une énigme pour moi. N’ayant pas les mêmes appétits que Grayce, j’avais du mal à comprendre ce que ma sœur lui trouvait de si extraordinaire pour risquer la colère de Père et probablement aussi le déshonneur. Je ne pouvais nier son charme, et si j’avais eu la même tendance que Grayce, j’aurais pu y trouver un attrait certain, mais de là à s’attirer les foudres de mon père, je n’en aurais probablement pas eu le courage. Mon seul courage était de couvrir ma sœur en lui fournissant des alibis lorsqu’elle allait batifoler dans une grange avec sa brune.

J’appréciait la fer-née, nous avions, bien que brièvement, fait connaissance au banquet en l’honneur de Theon et Asha, mais le discours de ce dernier nous avait empêchées de pousser très loin la conversation. Je percevais son intérêt, mais je supposais qu’il ne s’agissait que de politesse pour la jumelle de son amante. Manifestement, je me trompais, puisque la Harloi me proposa de passer du temps en ma compagnie. Personne ne me connaissant un peu ne souhaitait passer de temps en ma compagnie. Grayce avait toujours été la plus drôle des deux, la plus intéressante, la plus rebelle aussi. Moi j’étais le rat de bibliothèque, l’indécise qui même si elle maniait bien la hache, ne savait pas trop quoi faire de ses dix doigts. Qu’une capitaine de navire me porte de l’intérêt, même si c’était par défaut vu que ma sœur était absente, me tira un sourire.

- Avec plaisir, mais que diriez-vous de nous tutoyer ?

Je regarde les parchemins à moitié froissés dans ma main, et les aplatis sur ma cuisse pour mieux les arranger.

- Oh, non, non, j’ai juste…emprunté ça au mestre. Cet avare ne veut pas me laisser apprendre quoi que ce soit, alors je dois négocier chaque parchemin comme s’il s’agissait de ma vie. J’envie Gysella d’avoir pu aller à Villevieille, je tuerais pour mettre la main sur leurs parchemins, ou même sur des livres !

Je mordille ma lèvre pour me faire taire. Parfois, je m’emballe un peu, mais ces sujets me passionnent tant ! Les soins et la navigation, deux préoccupations qui ne ressemblent que de loin aux fer-nés. Heureusement que Grayce m’entraîne régulièrement à la hache, parce que vu mon désintérêt pour la broderie, j’aurais fait une bien piètre Lady.

- Qu’est-ce qui vous, euh, t’amènes à Cormartel, mis à part Grayce ?

Je tends la main vers un banc, et l’autre vers la porte menant à l’extérieur de la cour.

- On s’assoit ou on marche ?

# Dim 30 Aoû - 19:24

Talk in Cormartel – Part 1

- The White Scythe -

Cormartel était vraiment impressionnant. Snöfrid n’était jamais venue et elle n’était guère déçue. Si elle aimait Château d’Harloi, elle appréciait tout autant l’architecture de Cormartel et la grandeur de la forteresse. Mais elle n’était pas venue pour admirer la charpente des Bonfrère. Elle était venue pour Grayce. Elle lui manquait atrocement et elle avait déjà le prétexte tout près si jamais elle tombait sur lord Gorold ou bien l’une des onze sœurs de son amante. La capitaine de la Faux Blanche avait besoin de sa charpentière. Snöfrid avait besoin de son amante. Cela devenait vital. Elle se posait d’innombrables questions comme depuis ces dernières lunes. Elle l’aimait, elle le savait désormais et voulait le lui dire, le lui avait dit et le lui dirait encore. Mais le Dieu Noyé n’approuvait pas, elle le savait alors elle doutait, elle paniquait même parfois, faisant des cauchemars où leurs pères respectifs les découvraient et les faisaient pendre ou décapiter, cela dépendait des nuits. Chassant ces vilaines pensées, s’étant jusqu’ici assurer de la discrétion de leur relation, Snöfrid reporta son attention sur Gwendys. La jeune femme lui proposait de se tutoyer et la capitaine acquiesça d’un coup de tête. Il est vrai que cela serait plus convivial maintenant qu’elles commençaient à connaître l’autre. D’autant qu’il ne faisait plus de doute que Grayce ait parlé d’elles à sa sœur jumelle. Ah les hommes fer-nés, qui plus est, les mestres. Il y en avait peu sur les Îles de Fer. Cela n’était guère la culture mais il en existait quelques-uns et Snöfrid imaginait aisément la vision qu’il avait de Gwendys qui semblait plus être intellectuel que manuel. C’était une bonne chose. Il en fallait et c’est en ça que Snöfrid s’était montrée intéressée par la jeune fille.

- Comme tu dois te douter, j’étais venue voir Grayce. Maintenant que j’ai mon navire, je songe à partir écumer les mers et océans.

Gwendys lui propose alors de s’asseoir ou bien de marcher. Cela relève d’un dilemme presque difficile mais après le trajet en bateau, Snöfrid avait besoin de se dégourdir les jambes. Elle opta plutôt pour la marche, ce qu’elle indiqua avec sa main droite. Elle laissait Gwendys guider, connaissant probablement mieux les lieux que Snöfrid pour qui cette visite était une première. Après quelques pas, elle poursuivit sa réponse.

- Mais, je voulais également te voir, Gwendys. Je voulais vous voir toutes les deux à vrai dire. Au banquet, la lune dernière, nous n’avions pas pu terminer notre conversation. Notre prince a quelque peu attiré l’attention sur lui, à juste titre. Du coup, je m’étais dit qu’en passant voir Grayce, nous pourrions poursuivre cette conversation et apprendre à se connaître, qu’en dis-tu ?

En effet, au banquet pour la victoire des enfants Greyjoy, ils avaient tous été interrompus par Theon, le prince et ses annonces pour le moins déroutantes. Il renonçait à se poser en rival d’Asha pour la succession de Balon. Il demeurait dans l’ordre de succession et il était évident que lorsqu’Asha deviendrait reine, Theon sera son héritier mais il lui laissait la primeur. S’il avait voulu, il aurait pu être son rival mais il semblerait que le prince ait bien pris en compte les risques que cela aurait. Quoiqu’il en soit, cette annonce fut la plus chamboulante semble-t-il mais ne changeait rien pour la plupart d’entre eux. Cela avait surtout interrompu des discussions intéressantes. Snöfrid voulait vraiment faire connaissance avec Gwendys qu’elle verrait bien sur son navire. Elle voulait s’entourer d’un équipage hétérogène. La culture et l’intelligence de Gwendys en plus de ses capacités en soin, d’après ce qu’elle avait compris, seraient un atout plus que majeur pour les expéditions de la Faux Blanche. Elle voulait retourner en Essos, faire un vrai tour des cités libres, voire le continent oriental, faire du commerce, trouver des alliances. C’était un projet qu’elle mûrissait déjà depuis quelques lunes voire années maintenant. Elle était consciente des risques, consciente que cela ne serait sûrement pas une croisière mais elle était prête pour relever le défi. Elle en parlerait sûrement à Grayce et Gwendys plus en détail lorsqu’elle-même aura pensé à tout ou presque. Il lui fallait également l’accord de son grand-père et seigneur, voire peut-être – elle n’en savait rien – du roi lui-même. Ce n’était pas un raid. Elle ne voulait pas piller et tuer. Cela appartenait au passé. Son envie de découverte était plus grande et qui de mieux que les jumelles Bonfrère pour l’entourer dans cette quête qui lui tenait à coeur.

#336699 : Snöfrid Harloi

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# Sam 19 Sep - 11:26

Je vois bien que je ne suis pas celle que Snöfrid veut voir. Et même si j’en ai pris l’habitude au fil des années, j’aurais bien aimé que pour une fois quelqu’un vienne pour me voir. Mais à part Corban, peu étaient ceux qui me rendaient visite. Ou qui ne me confondaient pas avec ma sœur. Mais bon, puisqu’elle est là, autant discuter.

- Voyager…Et tu embarquerais Grayce avec toi ?

Je suis l’indication de la jeune femme et nous entraîne vers l’extérieur, tâchant de cacher mon trouble. Et si Snöfrid revenait sur ses paroles et me laissait seule à Cormartel ? Je ne sais pas encore où elle compte aller, mais je doute que ça soit pour visiter les autres îles de l’archipel. Ce qui promet un voyage long, plusieurs semaines, plusieurs mois peut-être sans voir Grayce. Impossible, j’allais devenir chèvre. La tête me tourne déjà mais Snöfrid me ramène à la réalité en parlant du banquet, où le discours du Prince avait détourné notre conversation et nous avait forcées à nous séparer. Je relâche mon souffle qui s’est fait court, et sourit à la Capitaine. Apprendre à se connaître ? Pourquoi pas !

- J’en sais probablement plus sur toi que tu ne le penses ! Grayce est une vraie pipelette quand il s’agit de parler de toi, c’est tout juste si j’arrive à en placer une ! Alors n’hésite pas à me poser des questions si tu en as, je serais ravie d’y répondre.

Mon sourire s’étire tandis que je nous guide vers les hauteurs de Cormartel, vers la mer aussi. Le cadre est idéal, et il y a peu de passage dans ce coin-là, les insulaires préfèrent souvent aller au chantier naval ou au centre d’entraînement plutôt que se promener sur les falaises escarpées. Tout en guidant Snöfrid, je coince pensivement les parchemins dans ma ceinture, et hésite à poser la question qui me brûle les lèvres. Est-ce qu’elle pensait sincèrement ce qu’elle disait, au banquet, en m’invitant à bord de son navire ? Aurait-elle réellement besoin de moi ? Je mordille ma lèvre, et finis par craquer.

- Alors…ta proposition au banquet…c’était sérieux ?

# Mer 30 Sep - 10:02

Talk in Cormartel – Part 2 :

The Proposal (1)

- The White Scythe -

Embarquer Grayce ? Snöfrid tourna le regard tandis qu’elle suivait la jeune fer-née qui connaissait clairement mieux les lieux qu’elle qui n’avait jamais mis un pied à Cormartel. Gwendys l’intéressait aussi. Il n’y avait pas que Grayce Bonfrère même si cette dernière représentait bien des choses pour la capitaine. Certes, elle embarquerait la charpentière sur son navire, c’est une chose qu’elle avait décidé il y a quelques semaines maintenant. Mais elle ne serait probablement pas la seule. Snöfrid voulait Gwendys à son bord également. Si les jumelles intriguaient, de différentes façons, la jeune Harloi, c’était pour leurs aptitudes, leurs connaissances et aussi parce qu’elles semblaient avoir envie de plus qu’une simple vie à Cortmartel. Lord Gorold avait eu une dizaine de filles, voire plus, on s’y perdait souvent dans les comptes, et il était indéniable qu’il ne pourrait toutes les marier. Cela lui reviendrait trop cher pour le peu de garçon qu’il avait. Aussi, Snöfrid espérait au moins pouvoir emmener les deux dernières avec elle, en expédition, en découverte, en voyage vers elle ne savait pas trop où pour le moment. Il fallait qu’elle réfléchisse à tout ça. Elle avait tellement d’envie. Explorer l’Ouest, retourner aux Nocturnes, retourner et découvrir plus encore Essos. Il y avait tellement de destinations possibles et imaginables.

- Ouais, j’ai promis à Grayce une place sur mon navire.

Snöfrid ne rajouta rien, bifurquant alors sur leur conversation interrompue au banquet. C’était bien plus qu’une promesse qu’elle avait faite à Grayce. Depuis, elles étaient amantes et jamais elle ne pourrait supporter d’être loin d’elle. Les quelques semaines passées en mer à la recherche d’Asha et Theon avaient été longues et éprouvantes. Ses pensées étaient concentrées sur Grayce si bien qu’elle en oubliait tout le reste. Harren Kenning serait bien furieux à cette idée et plus les lunes passaient, plus elle se disait qu’elle devrait être honnête avec lui. Il a sûrement déjà remarqué l’éloignement flagrant de la jeune Harloi à son encontre. Il en allait de même du côté de Rognar même s’il avait eu, lui, la chance de passer une nouvelle nuit avec la jeune femme. Tout cela devait cesser. Rognar. Harren. Sigfryd. Grayce. Snöfrid s’installait dans une situation des plus stressantes et dans laquelle, elle commençait à perdre le contrôle. Il fallait qu’elle le reprenne et vite. Les mots de Gwendys la ramenèrent à la réalité. Grayce était donc une pipelette. Cela ne disait rien qui vaille et pourtant en regardant la jeune blonde, elle ne vit rien. Si elle savait pour Grayce et elle – bien sûr qu’elle savait – elle ne semblait pas porter quelques avis négatifs sur la chose. Elle ne dit rien et regarda le sol, quelque peu gênée en voyant son sourire. Elle le savait et Snö ne pouvait que le savoir en retour. Grayce et Gwendys étaient jumelles. Il aurait été bien étonnant que la charpentière n’en parle pas à sa sœur. La Harloi se laissa guider et toutes deux se retrouvèrent alors face à la mer, la surplombant sur une falaise. L’endroit était magnifique à regarder. Gwendys lui demanda alors si sa proposition était sérieuse au banquet. La réponse ne se fit pas attendre.

- Bien sûr que j’étais sérieuse. Pour plusieurs raisons d’ailleurs. Je sais que Grayce et toi êtes proches. C’est un truc de jumelles ça et je m’en voudrai de vous éloigner pendant un temps qui pourrait être long. Puis, j’ai cru comprendre que tu t’intéressais aux plantes et aux soins. T’imagines bien que sur un navire, quand on part pendant des lunes, la présence d’une guérisseuse ne serait pas de refus.

Snöfrid afficha un léger sourire. La proposition était réellement sérieuse. La capitaine voulait les jumelles Bonfrère dans son équipage. Elle voulait son amante et une guérisseuse. Bien sûr, elle ne pourrait pas avoir que des femmes sur son navire mais un équipage d’hommes dirigés par des femmes, cela serait intéressant à voir. Snöfrid s’était toujours imaginée cela depuis qu’Asha elle-même était devenue capitaine. Quoiqu’il en soit, elle espérait que la proposition plairait à Gwendys et surtout qu’elle y réponde positivement. Elle songeait déjà au départ. L’année 303 qui s’annonçait serait sûrement son année, l’année où enfin, elle peut prendre son envol et quitter Château d’Harloi pour voguer sur les mers à sa guise.

#336699 : Snöfrid Harloi

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# Sam 17 Oct - 15:57

La vue de la mer m’apaise et m’arrache un sourire. J’ai toujours apprécié cet endroit, ce bout de falaise en surplomb de l’océan, et Grayce et moi y avons passé de longues heures à observer les vagues et les bateaux au loin. Loin des chichis de Mère et des réprimandes de Père, nous avons échappé à la fourmilière familiale et parfois regardé notre sœur et notre père partir sur leurs navires qui nous faisaient envie. La perspective d’un voyage, surtout en si bonne compagnie, me réjouissait de plus en plus. Mon sourire flanche un peu quand elle m’affirme que Grayce a été invitée sur son vaisseau.

- Quelque part, je m’en doutais un peu.

J’essaye de redresser les coins de ma bouche en un sourire, mais ce n’est que lorsqu’elle me confirme avoir envie de ma présence sur son bateau que je le retrouve pleinement. Je pouffe quand elle parle d’un « truc de jumelles ». La plupart des gens ne comprennent pas notre relation, à Grayce et moi. Nous sommes bien plus que deux sœurs, nous sommes autre chose. Si jamais je venais à la perdre un jour, je me perdrais du même coup. Elle sans moi, moi sans elle, c’est quelque chose qui relève de l’impossible, et c’est pour ça que Père et tous ceux qui nous entourent ne pourront jamais comprendre ma douleur de la voir si loin de moi au quotidien. Lorsque Snöfrid me confirma qu’elle voulait me voir à ses côtés, je me mordis l’intérieur de la joue pour vérifier que je ne rêvais pas. Mais le sourire de la Capitaine me rassura, et mue par une joie irrépressible, je me jetais dans ses bras pour l’enlacer comme une sœur.

- Merci.

L’émotion me serrait un peu la gorge, alors je n’ajoutais rien, tâchant de faire passer dans cette brève étreinte l’intensité de ma gratitude. A part pour Grayce et Corban, je n’avais jamais eu réellement d’intérêt de la part du monde qui m’entourait. Mon père avait trop de filles pour se soucier des dernières, d’autant que Grayce qui ne rentrait absolument pas dans le moule lui demandait plus d’attention, et ma mère me trouvait trop intellectuelle, pas assez Lady à son goût, et me préférait les autres filles. Alors que Snöfrid ait envie de me voir sur son bateau, pour ce que j’apportais et pas seulement pour ce que j’étais, la « sœur de », la Lady, cela me transportait de joie.

- Où et quand part-on ?

# Sam 7 Nov - 12:25

Talk in Cormartel – Part 3 :

The Proposal (2)

- The White Scythe -

L’année 302 s’était annoncée bien mouvementée. Snöfrid était devenue capitaine, avait pu construire son bateau, avait fait la rencontre de Grayce, une rencontre des plus inoubliables. À son retour d’expédition pour ramener l’héritière et le prince des Îles de Fer, Snöfrid avait alors entrepris de faire un voyage jusqu’à Essos. Elle voulait retourner sur ce continent qui l’intriguait tellement. Elle s’y était rendue avec son père il y a de cela bien des années et n’avait pu guère profiter comme elle l’avait voulu. Maintenant qu’elle avait son propre navire, elle pourrait y aller, participer à un échange commercial tout en découvrant le continent. Cela était un projet qu’elle laissait mûrir dans son esprit. Bien des choses étaient encore à l’œuvre sur les îles. Elle avait surpris une conversation entre son père et son grand-père à propos d’un mariage. Elle n’avait pas su de qui ils parlaient et elle espérait que cela ne serait pas d’elle. Il était hors de question qu’elle se marie. Le mariage avec le Merlyn lui avait suffi. Pour Snöfrid, l’année 302 serait probablement l’année de la révélation, de sa révélation. Elle aimait une femme, avait des amants, un navire, voulait partir à l’aventure. Être une dame ne la satisfaisait plus. Elle voulait aller toujours plus loin et en tant que dame, elle ne pouvait faire cela. Bien sûr, elle respecterait toujours les leçons que sa mère lui a faites et se comporterait comme elle le devrait lorsque la situation l’exigeait mais en dehors de cela, au fond d’elle, elle voulait garder sa liberté, vivre son idylle avec Grayce, partir en expédition, découverte, aventure, conquête. Elle ne voulait plus rester là, elle ne voulait plus être la petite fille de Sigfryd, la fille de Payton, la nièce de Sigfryd. Elle voulait exister par elle-même. Elle voulait être comme Snöfrid Harloi, capitaine de la Faux Blanche.

Lors du banquet de victoire des Greyjoy sur Euron, Snöfrid avait pu faire plus amples connaissances avec Gwendys, la jumelle de Grayce. Bien sûr, Snö l’avait déjà rencontré et avait même brillé en la confondant avec sa jumelle. Ce fut là, par ailleurs, la seule fois où elle se trompa entre les deux. Depuis, elle savait faire la différence, elle savait les reconnaître. Snö, en voyant le regard de la jumelle, savait que le fait que Grayce parte loin d’elle la peinait quelque peu. Elles étaient jumelles, partageaient tout sur tout. Il s’agirait là de la première fois où elles seront séparées. Snöfrid n’y avait en premier lieu pas pensé puis lorsqu’elle se fit la réflexion, elle avait déjà dans l’idée de faire venir Gwendys sur son navire. Au cours de la brève conversation interrompue par le prince au banquet, la capitaine avait ainsi pu apprendre que Gwendys s’intéressait aux plantes et à l’art de soigner. Qu’elle ne fut pas sa chance ! Une Bonfrère charpentière. Une Bonfrère guérisseuse ! Cela lui donnait bon espoir de remplir ses rangs et d’espérer pouvoir partir sur mer courant 303. Mais Snöfrid se laissait encore le temps de la réflexion. Elle devait préparer le voyage, remplir son équipage qui ne comptait que quelques hommes de confiance pour le moment. Il fallait également l’approbation du voyage vers Essos et donc une bonne raison de s’y rendre. Elle pouvait bien évidemment compter sur son grand-père, grand navigateur en son temps. Quoiqu’il en soit, elle voulait également Gwendys sur son navire et elle lui fit part de sa proposition. Son remerciement lui avait semblé peu enjoué mais Snöfrid ne manqua pas cette petite lueur dans le regard de la fer-née. Bien sûr qu’elle devait être contente. Elle se retrouverait avec sa sœur jumelle sur un navire loin de Cormartel, loin de la routine fer-née. Elle laissa échapper un petit rire lorsque la jeune femme lui demanda quand et où elles partaient.

- Quand ? Je ne sais pas encore, je laisse quelque peu le projet mûrir et il faut que je prépare tout cela.

Partir. Loin. Le plus vite possible. Snöfrid en avait tellement rêvé depuis si longtemps. Quitter ses frères taquins, quitter son père possessif, quitter son oncle qu’elle désirait, quitter Rognar qui la collait, quitter Harren qui la perturbait, quitter les Îles de Fer qui l’ennuyaient. C’était son foyer, elle l’aimait, cela était indéniable mais il fallait reconnaître qu’en vingt-sept ans, elle en avait bien fait le tour, au moins plusieurs fois. Voyant au loin un fer-né venir dans leur direction, Snöfrid se retourna de nouveau vers Gwendys et poursuivit.

- Où ? Je pense que nous irons vers Essos. Ce continent a tellement de choses à nous apprendre.

Avant qu’elle ne puisse lui demander son avis sur la chose, l’homme était arrivé à leur niveau. Quelque peu essoufflé, il salua les deux dames et sembla vouloir s’adresser à Gwendys. Après quelques mots échangés, l’homme repartit vers le château tandis que Snöfrid déclara.

- Je ne voudrai pas te retenir plus longtemps, si tu dois rentrer. Je dois aussi de mon côté pas trop tarder à regagner Château d’Harloi.

Snöfrid regarda alors l’horizon qui s’offrait à elle. Elle pensait déjà au voyage, Grayce à sa gauche, Gwendys à sa droite. Toutes trois allaient partir à l’aventure. C’était écrit, elle le savait et ferait tout pour que cela se produise. C’était son destin.

#336699 : Snöfrid Harloi

@Gwendys Bonfrère

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