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An 302, lune 12, semaine 2 (Quelques jours après la bataille)

Il y avait bien des épreuves dans la vie. J’en avais vécu quelques-unes. Mais la pire à mes yeux était en train de se dérouler sous mes yeux. Alysane avait été durement blessée durant la bataille, au dos, et je m’en voulais de ne pas avoir réussis à la protéger ou lui épargner cela. Alors je restais près d’elle, mes blessures avaient aussi nécessité des soins, mais j’étais en meilleure forme, ou presque, que ma compagne. Je passai tout doucement mes doigts sur son front en regardant son dos. J’avais peur de la perdre… Je ne pouvais pas la perdre. Qu’est-ce que je dirais aux enfants ? À Lyanna ? À ses sœurs ? Et moi… Moi je ne pouvais pas vivre sans elle, je le savais, j’avais besoin d’elle autant que l’air qui gonflait mes poumons.

Je caressai tout doucement son visage une main dans la mienne. J’observais les autres personnes autour de nous avant de revenir vers ma compagne et prendre sa main dans la mienne. Je passais des heures près d’elle, avec elle. Je n’osais pas la laisser plus de quelques heures. J’avais trop peur de m’entendre annoncer une mauvaise nouvelle dès que je partais quelques heures. Je fermais les yeux avant d’embrasser sa main en la regardant dormir. Elle était vraiment… Je me mordis les joues en la regardant dormir. Elle était… Je regardais à nouveau son dos.

« Bientôt Alysane… Bientôt tu seras guéri et on rentrera à la maison. Je te le promets. »

On ne savait jamais ce qu’il pourrait se passer avec ce type de plaie, mais je priais de toute mon âme qu’elle reste avec moi. Alors, je passais mes journées près d’elle à la veiller et m’assurer qu’elle mangeait qu’elle n’avait pas mal et qu’elle ne s’ennuyait pas. Et que surtout elle ne s’agitait pas. Mon ourse… Je m’appuyai contre le mur en tenant sa main dans la mienne, je guettai son réveil.
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An 302 lune 12, semaine 2, quelques jours après la bataille

Edrick & Alysane ;
Le monde allait changer à tout jamais. De cela, la deuxième fille de Maege Mormont en était persuadée après ce qu’ils avaient tous vus et vécus. Cette mort, cette nuit allait leur laisser à tous une trace indélébile sur leurs peaux, incapable d’être effacée voire même oubliée à tout jamais. Car, à peine seraient-ils assoupis, leurs yeux seraient-ils à peine clos qu’ils les verraient à nouveau. Ces spectres éternels, dont les chairs ne tenaient par endroit que par des fils, leurs yeux aussi bleus que la glace et l’eau pour toujours condamnées, avides de sang neufs, désireux de tarir leurs faims comme des bêtes. Même des ours n’agissaient pas ainsi. Et comme chacun des guerriers de cette bataille, Alysane Mormont était marquée à tout jamais. Même si, ses comportements prouvaient à tous qu’elle demeurait toujours fidèle à qui elle était, il n’en restait pas moins qu’une partie d’elle songeait encore à cette épreuve. Comment savoir que tout était bel et bien terminé ? Comment survivre à cela ? Que rapporter à l’ensemble de sa famille dès que ses enfants lui demanderont des détails ? Elle savait déjà quels détails utiliser à outrance pour les dissuader de plus d’éléments. Et même si elle peindrait un tableau horrible pour ne rien leur cacher, il n’en restait pas moins que son côté maternel ne désirait en rien qu’ils vivent exactement cette même bataille. Personne d’autre n’avait à affronter cela, les réjouissances targuaient par endroit alors que les blessés se regroupaient tant bien que mal pour recevoir des soins plus ou moins poussés. L’Ourse savait qu’elle ne céderait pas à celle qu’elle avait reçu, pas alors qu’ils avaient tous vaincu l’Horreur. Et ce même si son dos lui faisait un mal de chien.

Des jours entiers, Alysane fut contrainte de rester sur le ventre, dos tantôt dénudé, tantôt recouvert par un linge qu’elle avait envie d’envoyer s’emplâtrer contre un mur ou la personne qui lui mettait. L’impact de l’épée, l’avait ouverte horizontalement, et n’avait, heureusement pas sectionné des nerfs susceptibles de lui ôter toute mouvance qu’elle quel soit. Ce n’était que superficiel. Mais douloureux… En effet, dès lors qu’elle se relevait, la plaie suintait pour cause de travail, aussi n’avait-elle d’autre choix que de rester alitée pour quelques jours seulement. Jours… Pas semaine. Autant faire oublier cette idée à la personne qui s’occupait d’elle. D’autant plus, qu’elle désirait plus que tout se rendre aux obsèques de son cousin, Joer. Celui-là même qu’elle avait toujours porté en modèle dans son cœur au point d’appeler son fils avec les mêmes contractions. Ses râles pareils à des impatiences d’ours n’avaient de cesse que de résonner sur ce lit de fortune, alors qu’elle s’ennuyait. Au sens littéral du terme. Elle n’était pas habituée à rester immobile et représentait cela comme une perte cruelle de temps. Car, même dans cet état, elle aurait pu participer à quelque chose, quoi, elle ne le savait pas, mais au moins elle n’aurait pas cette sensation d’être inutile. Edrick, toujours à ses côtés essayait comme il le pouvait de la calmer. Tantôt par ses gestes, tantôt par ses dires et était bien souvent le premier à encaisser son mauvais caractère quand son ennui lui devenait insupportable. Toutefois, elle constatait dans ses yeux que quelque chose le dérangeait. Incapable de dire quoi exactement, il lui semblait toutefois déceler de la peur dans son regard. Comme si, il craignait réellement qu’elle ne survive pas à cette blessure. Alors qu’elle-même en plein état de déni la concernant, n’y voyait pas la moindre inquiétude. « Bientôt, bientôt, j’commenc’ à en ‘voir marre d’rester là à rien faire… » Un nouveau souffle d’agacement quittait ses lèvres alors qu’elle levait ses yeux pour essayer de vérifier le regard de son compagnon. En vain… Elle ne voyait rien, si ce n’était leurs maisn réunies qu’il rapportait à sa bouche pour la lui embrasser. « Non mais t’sais qu’j’vais m’relever dans pas longtemps. » Et ce pas longtemps intégrait des heures puisqu’elle avait décidé qu’elle voulait se relever. « T’as vu Jorah pour s’voir quand sont les h’mmages d’son père ? » Parce qu’il était hors de question qu’elle reste ici alors qu’elle voulait prier les Anciens durant ce rituel. Et elle espérait bien qu’Edrick l’avait bien compris.

« J’te jure qu’si j’pouvais ramener c’truc pour lui arracher la tête, j’le f’rai ! » Sa colère parlait à nouveau et elle gesticulait peut être un peu trop pour sa plaie puisqu’elle grimaçait accusant ainsi la douleur qu’elle ressentait. « Au moins toi t’peux marcher, t’l’ont bien rafistolé ta cuisse ? » Elle serrait les dents un peu plus pour oublier la douleur et essayait de se concentrer sur la cuisse d’Edrick. Un sourire parvint à apparaître sur ses lèvres alors qu’elle lui reconnaissait un bandage et que ce dernier n’était pas souillé de sang. C’était bon signe.

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Alysane s’agitait pour tout et n’importe quoi et j’essayai par tous les moyens de la calmer et que surtout elle arrête de rouvrir sa blessure. Je haussai un sourcil avant de rire :

« Bientôt ? T’en as déjà marre Alysane. »

Qu’elle essaye pas de me rouler dans la farine. Je savais très bien qu’elle tenait pas en place. Quelque part ça me rassurait de la voir si active. Je serrais doucement sa main dans la mienne avant de quitter mon tabouret pour m’asseoir à même le sol pour regarder son visage. Je secouais la tête, il fallait qu’elle reste couchée, je grondais, comme un ours :

« T’t’releverais plus vite s’tu t’agitais pas comme un p’tit asticot ! »

Si je devais l’assommer pour qu’elle reste tranquille et qu’elle guérisse j’allais le faire, mais je ne lâchais pas sa main. C’était hors de question. Je secouais la tête, Je n’avais pas encore vu Jorah pour l’instant. J’imaginais qu’il fallait trier les corps pour l’instant. Il fallait attendre.

« Non, on est encore en train d’trier les corps et d’préparer les bûchers. S’tu restes tranquille tu pourras t’être remise assez pour y aller sans tomber tous les deux pas. »

Je grondai plus fort quand je la vis encore s’agiter et en plus gémir de colère. J’étais un vrai ours actuellement. Elle méritait que je l’attache pour qu’elle reste tranquille ! Je soupirais avant d’écarter doucement ses cheveux de son visage, j’étais en colère qu’elle n’arrive pas à rester calme :

« T’vas rester tranquille ?! Ou faut que j’t’attaches pour qu’tu bouges plus ? Ma cuisse ça va, t’inquiète pas, elle se soigne, parce que MOI j’reste tranquille. »

Non mais oh ! Je secouai la tête en caressant à nouveau son visage. C’était un contraste entre mon ton froid et cassant et la douceur de ma main alors que je lui caressais le visage.
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An 302 lune 12, semaine 2, quelques jours après la bataille

Edrick & Alysane ;
L’impatience continuait à battre de son plein, amenant l’impuissance à s’alimenter plus que de raison au point de voir du mal là où il n’existait pas. Cette impression grandissait encore et encore alors qu’elle ne désirait qu’une chose à vrai dire : rentrer chez eux. Retrouver l’île aux Ours et leur famille pour ainsi réaliser le fait qu’ils avaient survécu. Car oui, malgré la reprise certaine d’une activité banale pour beaucoup dans ce nouveau monde, ils étaient aujourd’hui ceux qui avaient réussi, ceux qui avaient pu contribuer à la survie de chacun. Ceux qui perpétuaient la normalité pour quelques temps encore. Et quoi de plus normal que de vouloir à son tour vivre comme les autres ? Oublier cette blessure pour repartir aussitôt en direction de leur foyer. Parce que là était la réelle volonté de la deuxième fille de Maege Mormont, revoir ses sœurs, ses enfants, même Neige arrivait à lui manquer. Elle désirait également rendre hommage à leur oncle, Jeor, qui, dans son héroïsme n’avait pu survivre aux derniers fracas de celui qui les avait plongés dans cette torpeur. Ce spectre assoiffé de chair humaine, qui d’un simple regard avait réussi à en figer plus d’un.  Elle le savait, elle serait hantée à tout jamais par ce regard d’acier, ce bleu si froid, si dur, qu’elle n’aurait jamais cru pouvoir se heurter à tant de message de mort. Quelque chose l’avait changé, elle le sentait au plus profond d’elle, mais elle était encore bien incapable de savoir si cela était en bien ou en mal. Pour l’heure, son regard essayait de capter, celui qui la supportait depuis tout ce temps. Celui qui restait à son chevet alors qu’il aurait très bien pu aller ailleurs pour ainsi échapper à ses excès de colère. Encore aujourd’hui, l’Ourse n’arrivait pas à comprendre comment il la supportait et comment il avait assez de patience pour le faire. Mais malgré ce questionnement, aveuglée par son désir de vouloir aller de l’avant pour rentrer au plus vite, Alysane ne voyait là que de la moquerie de la part de son ours. Rien d’autre. Et même si ses yeux n’arrivaient pas à capter son regard, elle se mit à adopter un regard beaucoup plus noir devant la remarque à peine entendue. « Parc’qu’t’en avais pas marr’ toi d’rester couché dans l’lit ? » Sa voix ne laissait aucun doute quant à son agacement. Lui-même avait été infernal à un certain moment et ne désirait qu’une chose : sortir. Alors si il y avait bien une personne capable de la comprendre quant à sa volonté, cela ne pouvait être qu’Edrick. Un nouveau souffle quittait ses lèvres, extirpant par ce biais, une véritable impatience. Son visage pris des teintes bougonnes qu’on pouvait souvent voir sur le visage de Benjen, alors que ses yeux trouvaient enfin foyer dans ceux de son rouquin à peine assis à son niveau. La jeune femme se pinça les lèvres en prenant un air dépité par cette situation, comme pour appuyer un peu plus ce mal-être qui l’empêchait de voir le bout du tunnel. La remarque concernant l’asticot aurait pu la faire rire à une autre occasion. Mais pas aujourd’hui et pas maintenant. Elle se contenta simplement de rouler des yeux avant de souffler comme un ours en proie à l’agacement, mais contraint d’écouter ce qu’on lui conseillait. « On dirait Dacey qui parle ! » commenta-t-elle simplement avant de finalement laisser ses pensées revenir sur ce qui était le plus important : les funérailles de leur oncle.

Attentive quant aux informations qu’il lui confiait, Alysane se sentait à nouveau plongée à corps perdu dans cette gravité devant laquelle ils avaient eu à faire face. L’horreur de la bataille grondait encore au loin de son esprit et lui rappelait combien de familles se verraient privées de leurs proches à cause de cela. La colère se mit à grandir de plus belle, l’amenant à laisser ses pensées se libérer de ces chaînes. « Tu les aides ? » Posait-elle de manière beaucoup plus rhétorique que réellement dans un souci de savoir. Parce qu’elle le connaissait assez pour savoir qu’il participait à cela, que son courage était tel qu’il ne restait pas les bras croisés. C’était pour cela aussi qu’elle l’aimait. Néanmoins, cet intermède fut de très courte durée puisque déjà son ton se fit plus dur envers elle. L’amenant à se renfermer alors qu’elle désirait simplement pouvoir participer aux hommages rendus à son oncle. Et comme pour lui prouver, l’Ourse commençait déjà à bouger dans un sens puis dans l’autre, grimaçant à quelques reprises mais bien déterminée à vouloir guérir au plus vite pour aider le reste. Elle ne pouvait pas rester dans cet état, elle ne voulait pas rester à ne rien faire. Mais la voix tonitruante d’Edrick l’amena à renfrogner son regard, se refermant un peu plus. Elle comprenait sa volonté et sa tentative de vouloir lui faire peur pour essayer de la faire tenir tranquille. Mais c’était bien mal connaître Alysane que de penser que cela pouvait fonctionner. « Hey, s’tu m’parles comm’ça, j’te jure que j’te colle mon poing dans la figure. » Bon d’accord, il aurait une longueur d’avance parce qu’elle n’y arriverait certainement pas. Mais elle n’avait pas à se faire parler de cette manière. Bougonnant dans sa barbe qu’elle n’avait pas, l’Ourse n’entendit qu’à moitié sa réponse concernant sa cuisse. Il allait bien, c’était tout ce qu’il comptait. Le reste… Voilà qu’elle boudait complètement et qu’elle se contentait de le fixer avec ce même regard froid alors qu’il lui caressait le visage. « Même temps t’as l’autre jambe pour t’appuyer… » Lorsqu’Alysane faisait sa mauvaise tête, il fallait énormément de patience pour la faire revenir à la réalité et la calmer.


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Je souris à la remarque d’Alysane et fis mine de réfléchir quelques secondes en frottant mon menton couvert de barbe :

« Boarf… Non, puisque t’étais avec moi et on s’amuse bien tous les deux. »

Un peu d’humour, quand même. Oui, à la fin j’en avais eu marre, mais au début j’avais trop mal et la fièvre me rongeait assez pour que je ne remarque pas le temps qui passe. Enfin, c’était de l’histoire ancienne, maintenant c’était moi qui la veillais, alors qu’elle couchée dans un lit, désirant plus que tout être libre et bouger dans tous les sens. J’eus un rire à sa remarque et haussais les épaules à sa remarque :

« J’parfois des éclats de lucidité et de conscience. »

Dacey la sage. Enfin, c’était une autre histoire, je voulais juste pas qu’Alysane souffre. Je hochais la tête. Quand elle dormait j’allais les aider d’une manière ou d’une autre. Même si je pouvais faire grand-chose avec une jambe en moins. Mais je hochais la tête : oui, je les aidais autant que je pouvais. Mais c’était autre chose, traîner les corps, parfois en identifier… C’était pas joyeux, on allait faire des cauchemars tous les deux pendant le reste de notre vie. J’éclatais de rire en voyant son expression :

« Tu r’ssembles à Benjen avec c’te tête de faire du caca boudin. J’accepterais qu’t’tentes d’me frapper quand tu seras soignée. »

Je haussais un sourcil à sa remarque. Ouais, une autre jambe. Je soupirais longuement à sa remarque :

« J’sais que t’es active, mais t’as qu’un dos. Alors, faut prendre ton mal en patience. S’tu t’énerves et qu’tu bouges tu vas empêcher la guérison. J’sais que c’est dur, mais faut qu’tu restes calme, t’es pas idiote, tu l’sais ça. Plus t’restes calme, plus tu pourras quitter vite cet endroit. »

Patience… sainte patience… J’allais finir juste par lui faire boire quelque chose pour qu’elle dorme et qu’elle guérisse. Fallait juste… être patient, d’une manière ou d’une autre. Je lui pris la main pour la serrer.

« Bon… allez, j’vais un peu t’occuper. T’veux que j’te raconte une histoire ? »

Oui, comme aux enfants, mais c’était totalement quelque chose qui pouvait marcher. Après tout… c’était de quoi l’occuper quelques instants.
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An 302 lune 12, semaine 2, quelques jours après la bataille

Edrick & Alysane ;
Agacée par cette situation ou plutôt par sa condition, l’Ourse ne pouvait retenir ses remarques. Après tout, qui d’autre que son compagnon était à même de la comprendre. Aux vues de ce qu’il avait pu connaître à son tour, de ces blessures qui auraient pu avoir raison de lui à son retour sur l’île, Edrick était probablement la seule personne de son entourage capable d’admettre ce qu’elle ressentait en cet instant. Piégée, traquée peut être, Alysane avait la sensation que le monde tournait autour d’elle et qu’elle n’était pas en mesure d’y participer. En réalité, ce n’était pas seulement une sensation mais bien une réalité. Et oser le lui dire en posant cette question avait l’opportunité de chercher un moyen de sortir de cette condition pour marcher à nouveau. Pour retrouver leur famille au plus vite, puisque là était son véritable but en ce moment. Mais son dos ne l’acceptait pas et malgré toutes ces railleries et ces moments d’égarements, Alysane devait bien admettre qu’elle n’avait d’autre choix que de rester là encore et encore. A prendre son mal en patience comme il le lui avait dit. Mais accepter le fait d’être inutile était un vrai calvaire pour la jeune femme. « Pfff… » pouffa-t-elle tout en levant les yeux au ciel devant la réponse qu’elle entendait mais dont elle ne voulait pas accepter pour autant. Cette excuse était fausse selon elle. Même si, elle voulait bien admettre que la présence d’Edrick parvenait à atténuer un peu sa mauvaise humeur, puisqu’il se portait bien, cela n’empêchait pas que ce genre de discours n’était pas ce qu’elle voulait entendre en ce moment. Non, elle aurait plutôt préféré qu’il lui dise la vérité, celle qu’elle vivait en cet instant. «… comm’si t’allais m’faire gober ça ! » Bougon jusqu’au bout, la deuxième fille de Maege Mormont appuya un peu plus ses dires en essayant de tenir tête par le biais de son regard planté dans celui de son compagnon. Ce fut pour cette occasion qu’elle laissa échapper cette réflexion sur la sagesse de Dacey ou plutôt sur cette fâcheuse tendance qu’elle avait à toujours jouer les rabat-joie à n’importe quel moment. Au moins, la remarque avait eut le don de faire rire Edrick, qui profita de l’occasion pour lui rappeler ce rôle de père qu’il endossait fièrement avec leurs petits oursons.

Quoi qu’il en soit, la brune parvint à calmer ne serait-ce qu’un peu ses ardeurs colériques au moment où l’évocation des rôles que le jeune homme revêtait furent mis en avant. Si elle seulement elle n’avait pas été impotente… Elle aurait pris sa place ou du moins l’aurait accompagné dans cette tâche difficile. Marqués tous les deux à jamais aussi bien par ce qu’ils avaient vécu mais également par ce qu’ils vivaient encore aujourd’hui. Rares étaient les nuits où les râles n’emportaient pas les plus faibles et où elle ne les entendait pas. Cet après était aussi horrible que le combat tant les dégâts corporels avaient réduits en charpie nombre de corps. Soupirant aussi bien d’impuissance que de désolation face à ce constat interne, la jeune femme se mit à bouder littéralement comme son fils pouvait le faire. Chose qui ne manqua pas d’amuser et donc de détendre l’atmosphère. Lui lançant un regard quelque peu taquin suite à cette remarque, l’Ourse ne tarda pas à lancer une boutade. « Au moins peux pas dire qu’c’est l’fils de la poissonnière ! » Elle avait eu envie d’appuyer sa paume de main contre son visage, mais l’élaboration du geste était encore trop compliqué pour elle et pour son dos. Au lieu de cela, elle se mit à grogner d’agacement, chose qui ne manqua pas de faire réagir son compagnon. Et le voilà reparti dans les discours de Dacey. Levant les yeux au ciel, Alysane finit par se laisser tomber en soufflant, épuisée de chercher des excuses pour qu’il la comprenne. « C’est bon t’as gagné ! » Lasse aussi bien dans sa voix que dans ses gestes, elle décida de ne plus bouger et d’attendre. Attendre encore et toujours, ne faire que ça.

Cependant, cette courte pause fut vraiment très courte. Cinq minutes ne s’étaient pas écoulées alors que déjà elle soufflait à nouveau d’agacement. Heureusement, Edrick, qui la connaissait assez, voyait très clair dans son jeu et lui proposait déjà de lui raconter une histoire. Chose qui eut le don de lui faire redresser un sourcil en signe de curiosité. « Pas celle ou t’as tué un ours, j’la connais par cœur à force qu’tu la racontes aux p’tits. » La boutade était trop tentante et elle affichait déjà un sourire en coin pour lui prouver qu’elle avait envie de le chambrer. « ‘Fin j’suis sûre qu’t’enjolives juste pour paraîtr’ le père fort et fier, et qu’ils t’prennent en exemple. » Cette fois elle trouva la force nécessaire pour réussir son coup et apposer sa main sur la tête d’Edrick pour lui ébouriffer les cheveux.



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Je crois qu'il n'y avait pas pire qu'une Alysane blessée. Pire qu'un gosse. Mais c'était aussi pour ça que je l'aimais malgré sa mauvaise humeur son air bougon. J'avais cru la perdre quand elle avait attaqué cette chose et j'étais soulagé qu'elle râle. Au moins ça voulait dire qu'elle était en vie et allait bien sinon... Si elle n'était pas aussi énergique je serais mort d'inquiétude, mon ourse, ma fière ourse avec ses peurs en elle bien cachée et sa pudeur. Je l'aimais même si elle râlait. Je ris doucement à sa remarque avant de caresser doucement ses cheveux, je haussais un sourcil sous entendu " Je peux te faire gober autre chose ". Je parlais bien évidement de pain ou de soupe pas autre chose. Mais au moins j'avais réussis, un peu, à la calmer. Je ris à sa remarque sur le fils de le poissonnière.

« Tu m'aurais arraché les couilles avec les dents si j'avais eu un fils avec la poissonnière. Puis bon... J'étais pas inquiet sur ça. »

Autant la taquiner un peu plus, juste assez pour qu'elle reste couchée quand même c'était ça aussi le but d'une manière ou d'une autre et visiblement j'avais gagné ! Je lui pinçai même un peu le nez pour l'embêter. Cinq minutes de calme. Ah mais y avait du progrès ! Je me laissai ébouriffer très dignement les cheveux avant de me coller au lit et de lui pincer la joue à nouveau en levant les yeux au ciel.

« Quoi ? C'était exagéré que j'étrangle l'ours à mains nues ? "

Je l'embrassais comme je pus avant de soupirer un peu et chercher une histoire à lui raconter avant de choisir celle de ma toute première exploration avec mon père. Je ne lui avais jamais rencontré ni à elle ni aux enfants. C'était pas très glorieux, sachant que je parlait peu de mon père. Autant par pudeur que peut être pas la honte d'être au fond comme lui et jamais présent pour les enfants ? Je savais pas trop. Je caressai doucement sa joue à la fin

« Alors ? Elle t'a plus ? »

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Edrick & Alysane ;
Exaspérée par cette situation devant laquelle elle n’avait pas d’autre choix que celui de s’y faire, l’Ourse se contentait à présent de regarder son compagnon avec ce même air bougon qu’il lui connaissait. Si lui s’amusait pour essayer de dédramatiser la situation, elle ne s’en trouvait que plus impuissante mais surtout comme piégée à voir les autres agir pour aider au mieux les plus démunis. Alysane subissait un véritable calvaire que peu de personne était à même de comprendre. Surtout lorsque l’on a pris l’habitude de veiller au grain concernant la meilleure gestion d’un domaine. Aider Dacey dans cette tâche, pour ainsi assurer les meilleures réserves était un rôle qu’elle avait instinctivement pris au lendemain des départs de leur mère pour des champs de bataille. Et qu’elle adorait remplir pour aider au mieux. La sororité était parfaite à ses yeux et Alysane ne pouvait envisager un temps où tout ceci prendrait une fin. Du moins pas encore, pas alors qu’ils venaient tous de vaincre un ennemi commun qui leur laisserait pendant bien longtemps des cauchemars dans leurs nuits. Alors rester ici, dans cette position, à ne rien pouvoir réaliser de mieux que « se reposer » veillait à l’agacer. Même si elle comprenait parfaitement les désirs d’Edrick de bien vouloir faire pour la rassurer et lui conférer une certaine sureté quant à sa santé, il n’en restait pas moins qu’elle se sentait moins que rien. Mais abattue, la jeune femme finit par abdiquer et se contenta d’arquer un de ses sourcils devant le regard qui lui en disait long sur la réponse inaudible de l’Ours roux. Dans d’autres circonstances, elle l’aurait probablement poussé avant de chercher à s’amuser en se chamaillant gentiment avec lui. Mais ici, en cette heure, avec sa blessure encore ouverte, mieux valait garder le silence et essayait d’agir comme Lyra le ferait : en acceptant les choses. Par les Anciens qu’elle l’admirait pour sa patience et sa gentillesse si tendre envers le monde entier. Alysane était incapable de tenir plus de cinq minutes sans se remettre à souffler d’agacement bruyamment. Chose qui lui valu ce fameux rappel quant à une ressemblance notoire avec l’un de leurs fils. A mi amusée par cette remarque, l’Ourse se mit toutefois à sourire en coin devant l’évocation de Benjen. Et naturellement les traits de son petit visage vinrent à se dessiner devant ses yeux. Elle leur reviendrait à tous, ils devraient la supporter encore longtemps. « Y a pas qu’ça j’t’aurai arrachées ! » rétorquait-elle dans son cynisme habituel en haussant son sourcil avec défi. Oh elle lui en aurait énormément voulu et ne lui aurait plus permis de la toucher si les choses avaient de cet ordre. Mais heureusement, leur amitié ou plutôt leur amour avait été un moteur pour leur apprendre lé fidélité. Si bien que tels des ours, ils s’étaient unis pour la vie. « Après t’sais pas, s’y faut c’Marthe qu’à l’rejetton du fils de l’poissonnière dans l’ventre ! » Un pavé lancé dans la mare, un ! Cela faisait quelques lunes voire années qu’Alysane voyait clair dans le jeu du petit et dans la fausse indifférence de sa fille. Tous les deux lui rappelaient Edrick et elle-même à leurs âges, âge auquel elle était tombée enceinte de sa première fille.

Et toujours amusée par cela, Alysane en profita pour ébouriffer les cheveux de son compagnon tout en lui lançant un regard qui voulait en dire long sur son abdication. Oui, elle lui laissait lui raconter des histoires si cela pouvait l’apaiser à lui. Et elle préférait largement entendre sa voix plutôt que les râles qui s’exprimaient un peu partout dans cette infirmerie de fortune. C’est alors que l’image de ces repas de famille devant le foyer chaleureux lui revenaient en mémoire et lui permettaient de réchauffer son cœur et sa patience. « A peine, un peu ouais. Mais sont p’tits ça va. » Un sourire vint s’apposer en même temps sur les lèvres de l’Ourse au moment où Edrick l’embrassait comme il le pouvait. Cela la rassurait également, au moins n’avaient-ils rien perdus de leur complicité. Après quoi, elle porta toute son attention sur le récit qu’il lui confiait bien plus qu’il ne lui racontait. Et Alysane reconnut immédiatement les stigmates des douleurs que son rouquin avait dû ressentir à ce moment-là. Il était jeune lorsqu’il avait été promu à cette expédition et un autre garçon n’aurait certainement pas survécu au froid. Mais il avait réussi et avait suivi le même chemin que celui qu’il a craint pendant de nombreuses années. Souriant à quelques occasions, Alysane se laissa entraîner dans ce récit et imaginait sans grande peine le froid courir le long de son dos comme elle le ressentait ici. Une fois qu’il eut terminé, et alors qu’il lui caressait la joue, la jeune femme s’enquit de récupérer sa main avant de la porter au niveau de ses lèvres pour y déposer un rapide baiser. « C’était bien ouais, ç’m’rappelle notr ‘ jeuness’. » Ils étaient bien plus jeunes que Marthe à l’heure actuelle et ne pensaient pas encore que leur amitié finirait par les réunir dans l’amour à l’époque. « J’me souviens quand t’revenu, t’m’as dis… » Elle essaya de gonfler ses poumons pour prendre un air qui se voulait ressemblant à la petite tête rouquine de son enfance. «… J’ai tué une biche tout seul ! » Un rire lui échappait mais interrompu bien rapidement au moment où son dos lui faisait un mal de chien à cause de l’effort qui n’en n’était pas un. « Saloperie ! » bougonna t-elle avant d’essayer de calmer cette lourdeur dans le dos et de reprendre. « T’en as fais du ch’min depuis. »



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Je souris tout doucement par les remarques de ma compagne. Ouais, elle était un poil rancunière quand même. Je l’aimais même pour ça, même quand elle m’engueulait pour rien. Mais je l’aimais cette ourse, cette manière qu’elle avait d’être avec moi, d’être tout court. Sa manière de se réveiller le matin en grondant doucement, son visage enfoui dans l’oreiller, la douceur de sa peau, son odeur avant ou après que nous eûmes dansé entre les draps, sa manière de grogner… Tout, son visage, sa manière de me regarder, d’éduquer nos enfants… Tout… Je n’avais pas envie de la perdre ni même d’aller voir ailleurs ! Elle était la seule que je voulais dans mes bras et dans mon lit. Je me redressais aussitôt avec un grondement de colère.

« Elle est trop jeune ! Pis s’il s’approche trop j’vais lui montrer qu’on provoque pas l’ours ! »

Je grondais un peu de douleur, je m’étais trop agité et ça faisait mal à ma jambe. Non, il fallait aussi que je me calme et que je donne l’exemple, laissant ma compagne m’ébouriffer les cheveux avant de repasser la main dedans pour remettre en place ma tignasse rousse avant de me masser l’épaule. Je viens l’embrasser avec un rire en posant mon front contre le sien.

« Laisse-moi en profiter des p’tits… »

Pour une fois que j’étais là pour profiter de l’enfance de mes enfants, je voulais profiter d’eux avant de repartir en traque, je voulais que l’hiver se tasse un peu avant de pouvoir repartir, savourer le fait d’avoir des enfants, les voir grandir un peu… Il fallait bien profiter de la vie que j’avais donnée, ce n’était pas… anodin. Dans le Nord, plus qu’ailleurs à mes yeux, avoir un bébé c’était un petit miracle à mes yeux avec ce climat si rude. Alors je racontais ma première expédition avec mon père. J’étais tout jeunot à l’époque, mais ça m’avait plus parce que j’y avais fait ma vie après tout. Je lui souris en la laissant m’embrasser la main. Je ris

« Hey ! J’vais d’quoi être fier ! »

Je fronçais aussitôt les sourcils en la voyant s’agiter, je soupirais un peu en lui caressant la joue avant de rire tout doucement. Encore heureux que j’avais progressé ! Je haussais un sourcil, moqueur :

« Ah bah j’passe de tuer une p’tite bichette à égorger un ours géant avec les dents ! C’pas tout l’monde qui peut faire ça ! »

Toujours exagérer pour la faire rire. Je viens poser mon front contre le sien avec un sourire :

« T’veux qu’j’te chante une chanson ? Pour qu’t’endormes ? »
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An 302 lune 12, semaine 2, quelques jours après la bataille

Edrick & Alysane ;
Retrouver un semblant de taquin permit à l’Ourse de se détendre quelque peu. Certes, son état ne tenait qu’à un fil et elle oscillait par fragrance vers l’impatience, néanmoins le fait de pouvoir partager quelques instants supplémentaires en compagnie de son rouquin parvenait à l’apaiser. Ses yeux se teintèrent de cette malice qu’on lui connaissait, qu’elle partageait pour plus d’une fois avec Jorelle, au moment où le thème des enfants fut abordé. Autant l’avouer, les péripéties vécues par leur fille aînée, Marthe, veillaient à lui rappeler celles qu’ils avaient déjà partagé au même âge. Combien de fois, Alysane avait-elle rejoint Edrick à ce moment où ils apprenaient du corps de l’un et de l’autre ? Combien de fois s’était réfugiée dans ses bras alors que Maege reprenait la route de la guerre et laissait l’ensemble de la sororité vouée à elles-mêmes ? Les souvenirs se succédaient les uns aux autres alors que son sourire amusé imprégnait toujours ses lèvres. Visiblement, son compagnon avait la mémoire courte et le voir réagir ainsi veilla à la faire rire de bon cœur, même si cet état dernier fut bien vite repris, en raison des pincements qu’il engendrait dans son dos. « Trop jeune, trop jeune… » commenta t-elle dans cette retenue mal dissimulée qui voulait donner raison à leur fille. « On était trop jeunes nous quand on l’a eu ? » Son sourcil se mit à vaciller en guise d’amusement mais surtout de message subliminal visant à lui rappeler qu’ils avaient bien profité de leur jeunesse. Marthe avait elle aussi le droit de le faire. D’autant plus qu’en tant que Mormont, personne ne viendrait revendiquer quoi que ce soit en raison de son choix de parti. « T’sais faudra qu’on s’y attende… ç’fait qu’lques temps qu’je vois qu’ils fricotent. » Rajoutait-elle cette fois ci une pointe de sérieux dans le timbre de sa voix. Car oui, elle se doutait qu’un jour ou l’autre ce petit rentrerait dans leur famille et qu’ils seraient grands-parents. Même s’ils étaient encore jeunes pour cela, si Marthe reproduisait l’exemple de sa mère, le temps ne serait pas un obstacle à quoi que ce soit. Et même si elle ne regrettait nullement la naissance de leur petite ourse à ce moment, elle voulait bien admettre que Edrick ne partageait surement pas son point de vue. Après tout, elle le lui avait caché, de manière à ce qu’il puisse partir faire ses propres expériences et vivre avec son père. Voilà pourquoi, le lien qui unissait Marthe et elle était si fort. Elles avaient appris à se reposer l’une sur l’autre mais surtout à ne vivre que l’une pour l’autre.

Délaissant ses pensées de côté, Alysane se plut à admirer le père de ses enfants au moment où il lui partageait ce sentiment patriarcal dans lequel il se baignait avec plaisance. Un sourire fier imprégna ses lèvres alors que ses yeux s’illuminaient probablement devant cet élan de tendresse qu’elle adorait voir lorsqu’ils partageaient du temps tous ensemble. Lorsqu’il leur racontait ses histoires, qui, pour certains devenaient redondantes, mais suscitaient toujours l’excitation des plus jeunes. « Oh j’te les laisse. » commentait-elle de son ton qui se voulait las, mais qui cachait en réalité une confiance absolue en son compagnon. Bien sûr qu’elle lui laisserait toujours s’occuper de leurs enfants, après tout, il était leur père, mais surtout celui qui deviendrait, si ce n’était pas déjà le cas, l’exemple des plus jeunes. Attentive dans le récit qu’il lui racontait pour la énième fois, Alysane retrouva volontiers des souvenirs qu’ils n’avaient pas partagé mais qu’elle s’imaginait à merveille. Et déjà, son cœur se fendit quelque peu en faisant ce parallèle duquel son compagnon ne se plaignait jamais mais dont elle se doutait de la souffrance qu’il endurait. Aussi préférait-elle laisser libre court à son humour pour ainsi lui rappeler qu’elle n’avait rien oublié. La réaction de son rouquin ne tarda pas à la faire rire une fois de plus, lui arrachant cette grimace qui lui rappelait pour une fois de plus cette blessure que la heurtait. Mais désireuse de lui prouver toute sa tendresse, elle se dépêcha de prendre sa main et rassembler leurs doigts pour lui prouver, qu’elle serait toujours là. Avec son sale caractère, avec son aspect bougon, avec tous ses défauts, l’Ourse n’abandonnerait jamais son rouquin et veillerait à lui rappeler qu’ils s’appartiennent mutuellement. Il était à elle comme elle était à lui. « Flatteur ! » Elle venait de lui tirer la langue comme pour lui rappeler qu’il n’avait plus à l’impressionner depuis longtemps. « Va pas leur dir’ ça, vont vouloir tuer Neige. » Un nouveau soupçon de rire franchit la barrière de ses lèvres avant que ses yeux n’osent se perdre dans les azurs qui se rapprochaient d’elle. Attendrie par ce geste, la deuxième fille de Maege Mormont se cala de manière à essayer de profiter le plus possible de ce contact. « Maint’nant qu’y neige plus, t’veux qu’y pleuv’ ? » Elle se pinça la lèvre pour s’empêcher de rire et vint rapidement plaquer ces dernières contre celles de son compagnon afin d’échanger un baiser qui se voulait tendre et envieux. « J’ai pas envie d’dormir ! » Rajoutait-elle une fois leurs lèvres séparées, juste pour voir la réaction d’Edrick. Même si ils ne pouvaient rien faire, Alysane désirait lui prouver que cela ne lui ôtait en rien ses idées dès qu’ils étaient ensemble. « L’fils du trappeur avec la fille d’la Mormont ! ça avait fait jaser, t’te souviens ? »

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Oui, ma fille, ma petite fille de dix ans, elle aurait toujours dix ans pour moi !, avec un garçon ?! Non ! C’était juste hors de question, elle était beaucoup trop jeune pour qu’un garçon la fréquente ! Et puis quoi encore ?! Accepter un mariage ? Devenir grand-père ?! J’avais pas encore de cheveux blancs ! Je grognais à sa remarque en secouant la tête.

« C’tait pas pareil ! Elle pourra penser à avoir un garçon dans sa vie quand j’aurais des cheveux blancs ! Et sont bien roux ! Elle est trop jeune ! Elle a que dix ans ! Pis on est trop jeune pour être grand-parents. »

Je savais qu’elle n’avait pas dix ans, mais pour moi, oui elle aurait dix ans jusqu’à sa mort. Oui, j’étais un papa ours ! Et puis quoi encore ?! Laisser un homme toucher à ma première fille… Non et puis quoi encore ! Mon petit bébé… Elle pourra quand j’aurais les cheveux blancs ! Pas avant ! Et puis quoi encore ? Je grondais encore plus de colère quand elle évoqua la durée de leur fricotage.

« Elle va apprendre la traque avec moi pendant quelques-temps sur l’île aussi…»

Marmonnais-je. J’allais pas laisser tout ça se produit, et puis quoi encore ?! Mon petit bébé ! Elle était à peine plus vieille que ma petite Lydrick. Ce qui était pas peu dire. Puis moi je voulais profiter de mes tout petits bébés. Fallait que j’en profite quoi, déjà que j’avais pas été là très souvent et qu’après que le temps se soit calmé, j’allais repartir. Je le savais, Alysane savait qu’un jour ou l’autre j’allais repartir. Je caressais doucement sa joue sans rien dire. J’eus un rire à sa remarque.

« Nan, t’inquiète on touche pas à neige ou c’est papa qui mord. »

Je ris à sa remarque en secouant la tête avant de lui pincer la joue :

« Mais j’chante bien ! En plus j’ai pleins d’chansons d’sauvageon qu’tu connais pas ! »

Compagne indigne ! Je l’observai, me noyant dans ses yeux et je lui rendis aussitôt son baiser lorsqu’elle vient capturer mes lèvres. Mmh… J’avais pas très envie que ça s’arrête. Je la laissais rompre son baiser, mmmhf… Pas dormir… Je haussai un sourcil plein de sous-entendu :

« T’sais que de une, t’es blessée, et de deux y a du monde autour d’nous ? »

Je lui tirais la langue à nouveau, mais visiblement elle avait les même idées. Je posais mon menton près d’elle en passant mes doigts dans ses cheveux.

« Et qu’est-ce qu’on en avait rien à foutre. Et j’en ai toujours rien à foutre de leur avis. »

Je reviens l’embrasser et mordiller légèrement ses lèvres.

« T’sais que ça va être très long ? D’attendre qu’tu sois soignée… ? Autant pour toi qu’pour moi. Surtout si tu prends tout l’lit. Faudrat que j’aille dormir autre part… »

Je la taquinai à mon tour, je pouvais sus-entendre d’aller dormir à la caverne, ou bien aller trouver une prostituée… Chose que je ferais jamais, sinon j’allais me faire arracher la tête.
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An 302 lune 12, semaine 2, quelques jours après la bataille

Edrick & Alysane ;
Les remarques n’eurent aucun mal à fuser. Mettant ainsi quelques complicités en exergue dans cet instant où les souvenirs paraissaient trop éloignés. L’Ourse s’y raccrochait, tendait ses deux mains de manière à laisser le visage de leur aînée se dessiner un peu plus encore devant ses yeux. Marthe lui manquait tout autant que le reste de leurs enfants. Sa première née, celle pour qui, la jeune femme avait appris à se battre en premier lieu aussi bien pour la défendre qu’aussi pour lui inculquer l’héritage duquel les Mormonts perpétuaient les légendes qui les touchaient. Et autant l’avouer, pouvoir participer à ce moment de relâchement veillait à estomper un peu plus encore l’impatience d’Alysane. Certes, l’absence et la distance participaient aux manques, néanmoins, ils parvenaient à lui rappeler sa survie et sa « bonne » robustesse en comparaison à ce qui aurait pu l’être. Son sourire ne se fit que plus grand, moqueur, quant à la réaction on ne pouvait plus prévisible de son compagnon concernant ce sujet. Mais cela lui faisait énormément de bien de pouvoir connaître cet engouement paternel qu’il apprenait à exercer au fil des années. Pouffant finalement de rire, le geste arracha une grimace quelque peu blessée de la part de l’Ourse même si le cœur lui, demeurait intact quant aux intentions qu’elle désirait lui partager. « En quoi c’tait p’pareil hum ? » se moquait-t-elle un peu plus curieuse, mais aussi impatiente d’entendre la réponse qu’il s’apprêtait à lui livrer. La différence n’était pas de taille. Puisque Maege veillait sur ses filles à cette époque, tout comme Grizzly. Et pourtant ses deux parents ainsi que ceux d’Edrick ne s’étaient que très peu opposés à cette union. La liberté leur avait toujours été accordé et il s’agissait là d’un choix qu’elle désirait laisser également à Marthe. « T’sais, j’préfère être grand-mère et s’voir notr’ fille heureuse, plutôt qu’la voir s’enfermer… » Et les Anciens avaient bien remarqué à quel point l’aînée de cette nouvelle génération avait eu ce comportement au moment où Lyanna l’avait repoussé. Un crève-cœur pour l’Ourse, qui avait préféré laisser les deux protagonistes s’apprivoiser l’une et l’autre. « Mais j’comprends qu’ça foutrait un sacré coup ! » conclut-t-elle enfin tout en gardant cet air taquin dans le coin de son regard. La réponse qu’il lui donna en retour ne tarda pas à la faire rire de bon cœur, surélevant son dos aux rythmes des soubresauts de ce rire, lui octroyant pour l’occasion une nouvelle grimace. « J’pense qu’elle va t’surprendre. », glissa-t-elle entre deux éclats. Car oui, Marthe allait forcément le surprendre dans bien des domaines, surtout celui de la traque des petits gibiers.

Toutefois l’occasion leur offrit de pouvoir partager un nouvel instant de complicité mettant cette fois-ci en évidence quelques souvenirs partagés avec les plus jeunes de leur portée. Alysane se plaisait à oser laisser défiler certaines images dans ses souvenirs. Les unes rapportant des instants de partage entre père et fils, les autres en lui rappelant combien elle avait besoin de leurs présences à tous au sein de son existence. La jeune femme trouvait un peu plus de sens à sa vie alors qu’elle les voyait tous attentifs devant les dires qu’ils buvaient de son compagnon, leur père. Sa famille. Son cœur se mit à se gonfler de ce sentiment si fier et si chaleureux dès lors qu’elle songeait à eux et elle ne put s’empêcher de vouloir mordre à son tour le doigt de son compagnon au moment où il cherchait à lui pincer la joue. « Oh j’leur laisse ça. » se mit-t-elle à commenter comme pour dévier cet élan de chant, alors qu’elle savait au fond d’elle, qu’elle ne manquerait pas de venir l’écouter lorsqu’il apprendrait les paroles à leurs enfants.

Désireuse tout simplement de profiter de cet instant qui s’offrait à eux. L’Ourse ne put s’empêcher de chercher le moyen de rappeler au jeune homme qu’elle ne le désirait pas seulement physiquement, mais bel et bien de cette manière si sincère qu’ils avaient appris à construire tous les deux aux rythmes des années. Ses lèvres goutaient aux siennes un peu plus encore, désireuses de les imprégner aux siennes ainsi qu’à l’ensemble de son être pour en perpétuer le souvenir pour des heures et des heures. « Et ? » se contentait-t-elle de rétorquer dans un élan de défi alors qu’Edrick lui rappelait des évidences qu’elle n’avait pas oublié. Après tout, ils étaient en droit de s’embrasser et ce même si le public était présent. Elle n’en voyait pas le problème. Mais la réponse qu’il lui offrit veilla à lui faire retrouver le sourire alors que leurs lèvres scellaient une nouvelle étreinte qu’ils ne retenaient plus. « J’préfère ça. » glissait-elle alors que ses propres lèvres étaient capturées entre ses dents et qu’elle se mettait à nouveau à rire plus docilement cette fois. La remarque ne tarda pas à lui faire arquer son sourcil. « T’as qu’à dormir par terre ! » répondit-t-elle au tac au tac tout en lui lançant un regard quelque peu suspect en suivant le fil de sa réflexion. « Pis t’fais comment quand t’es pas là pendant des années ? » Parce qu’il piquait un peu plus sa curiosité et qu’elle était bien attentive à la réponse qu’il s’apprêtait à lui donner.


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Je me frottai le menton à sa question avant de soupirer un peu, prenant un air de papa ours mal luné. Je finis par grommeler avec une mauvaise foi évidente :

« Parce que c’pas pareil ! L’a qu’dix ans la p’tite ! Pis t’avais pas des sœur ENCORE en couche culotte ! Pis voilà ! Moi j’dis non ! J’veux pas trop partager mon p’tit ourson… »

Je fis à nouveau une moue boudeuse uniquement pour l’amuser un peu avec un soupir. J’eus un frisson d’horreur à m’imaginer grand-père ! Brr ! N’importe quoi ! Je secouais la tête !

« Ca m’ferait avoir l’cheveux tout blanc ! Mais vi, son bonheur avant tout ! Même si bon… J’suis pas pressé d’être grand-père ! »

Nan ! Vraiment, je m’en passerais bien d’être grand-père, très peu pour moi. Je préférais clairement faire rire ma compagne et lui proposer d’emmener Marthe à la chasse et lui apprendre à traquer. Je souris à sa remarque avant de froncer les sourcils à sa grimace de douleur.

« Doucement Alysane, par les Anciens… Je n’aime pas te voir souffrir. Je sais qu’elle me surprendra en bien. »

Je retirais mes doigts au moment où elle essaya de me mordre, je haussais un sourcil quand elle m’affirma ne pas vouloir connaître les chansons… La connaissant :

« J’te f’rais danser dessus, t’inquiète pas pour ça ma petite ourse mordeuse. »

Je la taquinai un peu sur le fait qu’il y avait du monde autour de nous. Je la rassurai, me moquant doucement des gens autour de nous à voix basse. J’allais pas lui faire l’amour là tout de suite maintenant, c’était sûr, mais je pouvais la taquiner un peu sans fin. C’était comme ça entre nous ! Je haussais les épaules à sa remarque :

« J’pourrais dire que j’dors dans ma grotte, mais faut bien quelqu’un pour s’occuper des gosses et d’toi. »

Je lui fis un sourire avant de rire à sa remarque, je m’appuyais contre le lit en la regardant, une petite moue sur le visage avant de hausser les épaules :

« J’ai une main droite t’sais, faut qu’ça serve. »
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Edrick & Alysane ;
Cette discussion parvenait à la détendre. A lui faire oublier qu’elle était coincée sur ce lit de fortune et qu’elle ne pouvait rien faire d’autre si ce n’était d’attendre. Attendre encore et toujours que les choses se profilent d’une meilleure manière, attendre que son état physique aille mieux, attendre pour retrouver les leurs. Son compagnon avait ce mérite de réussir là où tous les autres auraient échoué, en lui changeait les idées. En lui rappelant que leur vie commune et simple était suffisante et qu’elle n’aurait nullement d’autre chose. Leurs enfants étaient une véritable source de bien être, de confort, mais surtout de sureté quant à cette existence qu’ils partageaient. Et pouvoir l’admirer ainsi, penaud, obstiné, mais tout autant protecteur concernant leur ainée, visait à la rassurer. Pour sûr Alysane n’était pas celle qui se remettait en question concernant ses choix, et partager sa vie avec ce rouquin, son meilleur ami et amant, était le meilleur choix qu’elle ait pu faire dans son existence. Celui là et soutenir ses sœurs envers et contre tout. Alors oui, rire lui faisait du mal vis-à-vis de sa plaie, tiraillait les chairs de son dos, mais cela lui faisait également énormément de bien dans la mesure où elle redécouvrait cette facette d’Edrick qui lui avait manqué durant les dernières lunes. « T’oublies Lyanna ? J’te rappell’ qu’elle est née un an avant la not’ » Ses sourcils se haussèrent d’un air qui se voulait commémoratif d’un détail qu’il n’aurait pas du oublier. Mais elle se doutait qu’à cette époque, il avait bien d’autre chats à fouetter. Et pour cause, il était parti sans même qu’elle ne lui ai dit qu’elle portait son enfant. Parce qu’une fois de plus, Alysane assumait ses choix seule et n’avait jamais cherché à réduire le bonheur d’Edrick. Au contraire, il avait appris de ses expériences et pour rien au monde elle ne désirait revenir en arrière pour changer quoi que ce soit. Pas après les années qu’elle avait pu partager avec Marthe, surtout pas après cette relation mère-fille qu’elles ont pu développer et dont elle elles n’en ressortent que plus fortes aujourd’hui. Ainsi, le bonheur des autres passait toujours avant le sien. Et son témoignage allait vers cette idée. Un nouveau rire rauque lui échappait devant les élans réprobateurs de son compagnon. Devant ce désir de ne pas devenir grand-père, là où elle ne voyait aucun inconvénient à la chose. Car comme elle venait de lui confier, le bonheur de sa fille passait bien avant leurs propres attentes. Et quoi de plus probant que de savoir sa fille assumer ses propres choix et les clamer à son tour sans laisser aucune ombre entraver ceci. « T’sais ça peut t’aller bien les ch’veux blancs. » concluait-t-elle alors que sa main avancer pour venir ébouriffer sa tignace rousse. Cela lui arrachait une nouvelle grimace devant la douleur de son dos, mais n’enlevait en rien le caractère joueur de ses intentions.

Bien entendu les bonnes grâces de son compagnon lui permirent de se ressaisir. « Comme j’aime pas t’voir souffrir non plus, mais c’comme ça. » Un soupir s’échappait d’entre ses lèvres alors qu’elle ressassait quelques souvenirs du passé. Des instants durant lesquels le jeune homme devant elle, père de ses enfants, partageaient des moments de complicité avec leurs enfants. Comme lorsqu’il leur racontait ses aventures en les enjolivant, ou bien lorsqu’il chantait des contines dont elle leur laissait tout le loisir d’écouter. La réponse du rouquin ne tarda pas à lui faire recouvrer son sourire amusé et espiègle, surtout lorsqu’elle se mit à entendre le terme « danser ». « Rien qu’pour ça, j’ai hâte ! » se moquait-t-elle un peu plus, avant d’attraper sa main au passage et la serrer entre ses doigts tendrement. Heureusement qu’il était avec elle, qu’il la soutenait et qu’il lui apportait un peu de paix.

Et puis la conversation se mit à se dévier naturellement ou presque vers ce côté joueur et quelque peut envieux d’une tout autre situation. L’Ourse reconnut immédiatement le caractère joueur dans les quelques étincelles du regard de son compagnon et s’engouffra volontiers dans cette conversation. C’est alors que les explications tombèrent. Sans retenue aucune, dans une sincérité des plus strictes mais dont le côté amusant prenait le dessus sur tout le reste. Alysane se pinçait les lèvres rapidement. « Tu m’en diras tant ! » rétorquait-t-elle dans un ton faussement innocent avant de se mettre à rire de bon cœur et de parler plus fortement. Après tout, elle se fichait pas mal des oreilles distraites et indiscrètes, tous revenaient de loin. « ç’va qu’on a la même dans c’cas ! » A quoi bon feindre l’innocence alors qu’Edrick devait bien se douter qu’elle répondait elle-aussi à quelques-uns de ses désirs lorsqu’il n’était pas là. « T’sais qu’j’peux m’servir d’la mienne avec toi. » ses insinuations n’étaient pas sans arrières pensées. Même si pour l’heure il se tenait, viendrait forcément le moment où ils n’y pourraient plus et veilleraient à répondre mutuellement à ce désir qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre. Mais en attendant, ils riaient, passaient du temps ensemble et pansaient leurs plaies pour se retrouver au plus vite et surtout retourner sur l’île pour rejoindre leur famille.

FIN


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