[EXPRESS] Wylis & Wyman Manderly & Aubelia Locke

Les Manderly et une partie des Locke étaient arrivés à Castel Cerwyn, que légère blessé, les troupes du triton avaient rapidement laissé respirer Winterfell en se rendant vers un fief voisin. Mais aujourd’hui, était le jour où le cas des Locke devait être traité. Wylis avait rapidement discuter avec son père sur le sujet avant de convoquer la jeune Aubelia Locke qui était devenue l’héritière de sa famille suite au décès de son frère Benjen durant la bataille. Les Locke n’avaient pas joué franc jeu avec la première convocation du ban des Manderly, Wynafryd avait survolé leur fief avec Vraël est avait vu une absence de troupe à Châteauvieux alors que le vieux seigneur avait dit vouloir les conserver pour se protéger. Finalement, quand alerte des marcheurs blancs était arrivée, ils avaient envoyé leurs hommes qui était arrivé avec les Bolton mais les Manderly désirait savoir pourquoi ils avaient été dissident à l’appel de leur seigneur. Wylis allait demander des comptes. L’entretien se faisait en privé, entre Aubelia, Wyman et lui-même. Son père avait certes pris sa retraire et avait laisser la gestion de Blancport à son fils héritier mais il en conservait néanmoins le titre de seigneur. La jeune nordienne arriva devant les deux tritons. « Ah Lady Locke. » la salua-t-il d’un ton froid.

    Depuis la bataille, tout lui avait semblé étrange. Comme si les Anciens avaient décidé de jouer une mauvaise blague avant que tout ne rentre finalement dans l'ordre. Mais les jours passaient, et il lui fallait se rendre à l'évidence. Son frère était mort, et il ne reviendrait jamais. Tout comme Myranda, d'ailleurs...Finalement, seul le fait que Ramsay ait survécu parvenait à lui maintenir la tête hors de l'eau. Mais il s'en était retourné à Fort-Terreur alors qu'elle et ses hommes avaient dû suivre les Manderly en vue de regagner Châteauvieux. A présent héritière de sa Maison, elle faisait ce qu'elle avait à faire, faisant momentanément fi de ses griefs envers les Manderly, même si elle ne les oubliait pas pour autant. Pour l'instant, il fallait s'occuper de ramener tous les survivants chez eux, sains et saufs.
Mais ce chemin vers leurs foyers risquait de ne pas se faire entièrement sans encombre. Et à ce sujet, l'hiver n'y était pour rien.
En effet, lorsqu'un jeune garçon au service des Manderly vint lui faire savoir qu'elle était attendue par le Lord et son héritier, elle sut que quelque chose clochait.
Forcément ils avaient dû les voir arriver à Winterfell avec plus d'hommes qu'ils étaient supposé en avoir laissé sur leurs terres...Mais qu'aurait-elle dû faire? En renvoyer un grand nombre à Châteauvieux au risque de diminuer leurs chances de vaincre les Marcheurs Blancs? Elle qui s'appliquait à toujours corriger les erreurs de son grand-père n'avait ici pas trouvé de solution permanente. La survie du monde était passée avant le reste.
Mais à présent, c'était la survie de sa famille qui devait primer.

Arrivée au lieu de rendez-vous, elle s'inclina devant Wyman et Wylis Manderly qui l'accueillirent avec une certaine froideur.

-Mes Seigneurs.Répondit-elle simplement, la mine tout aussi peu joviale que celle qu'elle arborait tous les jours depuis la bataille.

   

Les Cerwyn avaient accepté de laisser un petit office à la disposition de Wyman Manderly et de son fils Wylis afin de recevoir Aubelia Locke en privé, afin de discuter de la réponse des Locke à la levée du ban. Bien sûr, un tel entretien ne dispenserait pas Lord Ondrew de répondre par lui-même un peu plus tard à ces mêmes intérogations. Mais les deux têtes dirigeantes des Manderly n’étaient pas encore rentrés à Blancport, et ils avaient besoin de premiers éléments de réponses au plus tôt. Lorsque Aubelia arriva dans la pièce, Wylis était au devant, tandis qu’il se tenait en retrait dans un fauteuil. Son fils réserva un accueil plutôt froid à la jeune femme et elle y répondit dignement. Wyman se redressa alors avec difficulté pour avancer jusqu’à elle. Il posa sa main sur son avant-bras, bienveillant. “Lady Aubelia, vous avez toutes nos condoléances pour le décès de votre frère. Il s’est bravement battu à nos côtés.” dit-il avec solennité avant de lui lâcher le bras et de reculer. “Avez-vous tout ce dont vous avez besoin à Castel-Cerwyn ? Si vous manquez de quoi que ce soit, il faudra nous le faire savoir, nous ferons de notre mieux, compte tenu du contexte.” ajouta-t-il sur le même ton alors qu’il retrouvait l’assise confortable du fauteuil, prêt à observer l’échange avec attention.

    La Locke arriva, droite et froide comme les salutations qu’elle fit aux deux Manderly présent. Wyman ne s’en formalisa guère, se montrant avenant et soucieux de sa vassale. Il présenta également les condoléances de la famille Manderly pour la perte de Benjen lors de la bataille, faisant d’Aubelia la nouvelle héritière de sa famille. Le visage fermé, Wylis claqua légèrement sa langue contre son palais pour signifier son agacement par rapport à tous ces ronds de jambe. Ils n’étaient pas là pour et ils n’avaient pas convoqué la jeune femme pour parler bien être. Ils étaient là pour discuter des décisions du seigneur Locke et de ses armées qui n’avaient pas joué franc jeu. Il la laissa cependant répondre à son père, non s’en tapoter nerveusement ses doigts sur le bois de son siège. Une fois la réponse faite, il reprit la parole. « Bien bien...Nous vous avons convoquer lady Locke pour un sujet relativement fâcheux. Nous avons été surpris de voir votre armée arrivée avec l’ost de Lord Bolton alors que votre grand père nous avait assuré garder ses soldats chez lui pour se protéger de la menace... » Il ne passait pas par quatre chemins, il y allait direct, lui mettant la pression sans le moindre ménagement. « Que nous vaut un tel revirement de situation et comment cela se fait que votre armée se trouvait au côté de Lord Bolton...La route Fort-Terreur – Winterfell ne croise pas celle de Châteauvieux – Winterfell... »
   

    Aubelia n'aimait pas ce qui était en train de se tramer. Une convocation de la part des Manderly ne présageait rien de bon pour l'avenir...Mais elle n'aurait pas d'autre choix que celui de faire face contre vents et marées. Elle était seule. Les événements qui suivraient dépendraient d'elle.

Lorsqu'elle entra, si l'accueil de la part de Wylis Manderly fut froid, celui du vieux Lord, lui, le fut bien moins. Il lui présenta ses condoléances pour la perte de Benjen, et elle hocha la tête pour le remercier.

-C'était le meilleur d'entre nous...Dit-elle en ne parvenant pas à retenir une larme. Sa perte est une douleur dont nous pourrons difficilement nous remettre.

Et elle n'aurait jamais pensé le perdre et se retrouver à la place d'héritière...Une charge dont elle devrait s'acquitter...Et qu'elle n'était pas certaine de vouloir. Pas pour ce prix.

Il lui demanda ensuite si ses hommes avaient tout ce dont ils avaient besoin.

-Oui...Nos hommes ne manquent de rien. Mais nous ne voudrions pas abuser. Les temps sont difficiles pour tout le monde.

La bataille et l'hiver avaient déjà affaibli bien des fiefs...Il était inutile d'en rajouter.

Bientôt, l'héritier Manderly l'interrogea quant à la venue des Locke avec les Bolton.

Nous-y voilà, pensa-t-elle. Et, écarquillant les yeux afin de prendre un air surpris, elle répondit:

-Pardonnez-moi, je ne suis pas certaine de comprendre...Qu'est-ce qui vous surprend?

Elle devait se dédouanner de tout celà...Trouver des raisons, et vite...Et elle trouva.

-Une part de nos hommes se trouve toujours à Châteauvieux, énuméra-t-elle, ce qui était vrai, nous vous avons envoyé des hommes commandés par mon frère, et nous avons envoyé le reste combattre au Nord où les Bolton avaient signalé des arrivées massives de sauvageons. C'est bien ce que vous nous aviez demandé de faire. Etant donné que vous avez un dragon, vous aviez jugé plus judicieux de répartir les effectifs en fonction des besoins selon les points d'attaque.

Elle parlait avec assurance, comme si elle se remémorait de choses certaines. Peu importait que ce le soit ou non, elle devait y croire...Afin de laisser croire que s'il y avait eu une erreur, ce n'était pas de sa part.

Elle se rappelait des paroles de Ramsay...Et il se pouvait qu'elle soit obligée d'en arriver là.

-C'était bien ce que vous nous avez commandé de faire? Non?

Son dernier mot resta en suspension un instant...Comme si elle doutait. Comme si elle réalisait soudainement avoir été dupée.
   

De retour dans le confort de son fauteuil, Wyman offrit un sourire compatissant à la jeune femme qui évoquait son aîné tout juste tombé à Winterfell. Puis il hocha doucement le visage à sa réponse concernant leur confort, heureux de l’entendre. “Il nous faut espérer que le printemps reviendra vite à présent.” philosopha-t-il doucement. Mais son fils ne semblait pas disposer à de tels sujets de conversation et  demanda très ouvertement à la jeune femme pourquoi le reste des troupes Locke était arrivé avec les Bolton et non pas le reste du ban, à l’époque où les Manderly l’avaient demandé. Les yeux bleus de Wyman scrutaient Aubelia, observant sa surprise puis son embarras. Mais cela ne dura que quelques secondes puisqu’elle répondit avec un semblant d’assurance dans la voix, jouant la demoiselle parfaitement surprise par les questionnements du Manderly. “Est-il possible Wylis, que les Locke aient reçu un corbeau des Stark différent du nôtre et de nos autres vassaux ?” demanda alors Wyman en quittant la jeune femme du regard pour se poser sur le chevalier en question. “Peut-être Lord Robb Stark a-t-il écrit à tous les nordiens au sud de Winterfell de lever leur ban et rejoindre sa demeure, excepté pour les Locke de Châteauvieux ?” Wyman parlait très calmement, tout laissait croire qu’il pensait vraiment ce qu’il disait. Après tout, n’était-il pas le Lord Lamproie ? Dont le seul souci était de se sustenter. “Ou peut-être est-il vraiment temps d’écrire à la Citadelle pour se débarrasser de cet idiot de mestre Lannister, il aura dû demander le rassemblement à Blancport du ban complet aux Flint, aux Woolfield, aux Moss mais tout autre chose aux Locke…” Ses yeux revinrent vers la Locke, les sourcils haussés, alors qu’il cherchait lui aussi à comprendre ce qui avait pu se passer.

    La nordienne joua bien. Elle mima la surprise et l’embarras avant de répondre. Mais Wylis ne mordit pas à ce visage doux qui se jouait de lui. « Non ce n’est pas l’ordre que nous avons envoyé à votre famille. » répondit sèchement l’héritier de Blancport. Son père lui posa alors des questions sur les ordres et les corbeaux reçus, allant même jusqu’à incriminer leur mestre. « Non, c’est impossible. Pourquoi les Stark auraient envoyé des ordres différents uniquement aux Locke alors qu’ils sont nos vassaux ? Cela ne fait aucun sens. Le jeune loup fait de nombreuses erreurs mais il est bien entouré et ce genre de chose est impossible sinon pourquoi aurait-il appelé à l’aide les seigneurs du sud de Westeros ? » Répondit Wylis à son père. « Mestre Theomore a parfaitement fait son travail. Nos ordres étaient clairs, levée du ban qui devait se rendre à Winterfell. Pas se battre plus au nord face aux sauvageons. Nous n’étions pas des maisons concernées par cet ordre. Les Manderly et leurs vassaux sans exception devaient se rendre à Winterfell. Chose que les Locke n’ont pas fait. » Il posa ses yeux clairs sur la nordienne. « Votre grand père, Lady Locke, a spécifié très clairement par écrit qu’il conservait son armée au sein de son château. Mentir et envoyer ensuite des hommes aider les Bolton est un acte de trahison… » Wylis laissa sa voix en suspens…
   

    Les hypothèses du vieux Lord étaient difficiles à croire. Aubelia ignorait si c'était là un piège tendu dans le but de lui faire réadapter son discours et révéler la vérité au sujet des Locke...Mais elle ne mordrait pas. Jamais.
Elle ne savait rien. Tout ce qu'elle avait fait, c'était obéir sans poser de question. Du moins, c'était ce qu'elle affirmerait. Même sous la torture, s'il le fallait.

-Que vous a-t-il écrit, précisément? Répondit-elle.  Lui m'a affirmé que vous lui aviez signifié qu'un quart de notre armée suffirait à Winterfell pendant qu'un autre quart defendrait nos terres dans l'éventualité d'une attaque. Et que le reste s'opposerait aux attaques ditectes plus au nord. Il m'a dit que c'était là les ordres reçus de votre part...Et je les ai trouvé plutôt bien pensés étant donnée la situation.

Elle parlait vite, laissant l'angoisse qui l'étreignait transparaitre. C'était de toute façon ainsi que réagirait une jeune fille venant de découvrir que sa famille ne lui avait pas dit toute la verité. Une fille qui craignait pour l'avenir des siens.

-L'accuseriez-vous de m'avoir bernée en affirmant cela? Poursuivit-elle. Qu'il ne s'est pas montré sincère envers moi en me donnant l'ordre de mener nos hommes là où le danger était le plus présent?

Car c'était le cas. Combien de fiefs auraient fini complètement avagés si personne ne s'était chargé du nettoyage de cet endroit? Combien d'hommes leur aurait-il manqué pour la bataille contre la mort?

-C'est mon grand-père. Je lui fais confiance...Même si j'ai d'un coup du mal à savoir que penser de tout cela...

Elle ne voulait pas que les choses se terminent mal pour eux...Même si elle se disait, tout au fond d'elle-même, que le péché ne pourrait être nettoyé que par celui qui avait commis la faute d'établit un plan si bancal.

   

WWylis s'était empressé de venir à la défense du mestre qui les servait depuis bien longtemps maintenant. Le vieux seigneur se contenta d'hausser les épaules. Comment pouvait-il savoir ce qu'il se passait dans la tête du jeune Stark ou du gros Théomore ? Néanmoins Wylis évoquait simplement la vérité en rappelant que les ordres étaient clairs : rassembler les bans des vassaux à Blancport pour marcher ensemble à Winterfell et ainsi répondre aux ordres du Jeune Loup. Mais la lady Aubelia s'obstina à feindre l'ignorance. Wyman fronça les sourcils. "Mes années d'éducation sont loin derrière moi, mais à mon époque, lever son ban signifiait venir avec tous les hommes en capacité de se battre, pour répondre à l'appel de son seigneur, ne laissant que le strict minimum dans sa demeure pour en assurer la sécurité au besoin. Répondez-moi honnêtement jeune lady : un quart d'hommes au ban et trois quart d'hommes à Châteauvieux... Cela vous semble-t-il répondre à ce que je viens de décrire ?" Le Lord Lamproie s'était exprimé très calmement, presque avec douceur. "A-t-on une carte dans ce bureau ?" demanda-t-il finalement en s'agitant légèrement sur son siège, jetant son regard perçant de part et d'autre de l'office. "Parce que ma mémoire n'est plus ce qu'elle était, mais Châteauvieux étant bien au sud de Blancport, si attaque sauvageonne il y avait dû avoir... notre demeure aurait fait barrière avant ? Et les fiefs entre le notre et le Mur, tout autant ? Parce que si vous en venez à me faire douter des nouvelles façons dont la diplomatie s'exprime entre nos familles, bien que votre grand-père soit de la même génération que moi, je vous rappelle qu'il est de notre rôle de seigneur que de vous protéger et vous aider en cas de besoin." Cependant le seigneur ne s'attendait pas à voir la jeune femme rejeter la faute sur le dos de son grand-père de la sorte pour tenter de sauver sa peau. "Vous... vous voulez dire que votre grand-père vous aurez envoyée avec une armée, sans informations ? Il vous aurez mis en danger de la sorte ? Ma pauvre petite, peut-être devriez-vous vous arrêter à Blancport et ne pas retourner à Châteauvieux si vous êtes traitée de la sorte."

    La jeune héritière des Locke perdait de sa prestance, sa voix n’était plus aussi assurée que quelques instants auparavant. Son père, commença lui aussi à poser des questions à la jeune lady et Wylis redressa la tête, haute et fière. Si le Lord de Blancport parlait avec douceur, il n’en restait pas moins fidèle à lui-même. Et quand il demanda une carte, l’héritier des Manderly se mit à fouiller les papiers présents pour dénicher une carte du Nord qu’il finit par trouver et par poser en évidence sur le bureau. Wylis appuya ses dires « Et Winterfell aurait déployé ses troupes bien avant que les sauvageons nous atteignent. » Rappelant ainsi l’ordre de regroupement à Winterfell par les Stark. Le plus jeune des Manderly ne rajouta rien aux questions de son père, laissant Aubelia y répondre. Il ne posa que ses yeux bleu perçant sur la jeune femme, attendant avec impatience sa réponse.
   

  Ils jouaient avec les mots et tentaient de la piéger...Mais Aubelia savait qu'elle n'avait rien fait de mal. Au contraire, la décision des Locke avait sauvé des milliers de gens, quoi que les Manderly puissent en penser. Cette carte...Ils croyaient vraiment que tracer des triangles vers le haut allait plus vite que descendre en ligne droite vers le bas? Avec tout le bardas que des soldats se coltinaient? Une fois les sauvageons repérés, il avait fallu à Stark le temps de prendre une décision, puis de convoquer tout le monde à Winterfell. Tout le monde avait dû se préparer à se rendre à Winterfell...Le temps de faire route, de tailler le bout de gras pour savoir qui allait faire quoi, de reprendre la route et de se disperser dans tout le Nord, les sauvageons auraient eu le temps d'attaquer bien des villages. Surtout dans des fiefs vidés de leurs hommes sur ordre de Stark! Comment Blancport, plus au Nord-Ouest, aurait-il pu les aider? Pas besoin d'être un expert pour s'en rendre compte. En montant directement là où les sauvageons avaient été repérés, les Locke avaient empêché bien des désastres.
Mais leur faire la leçon serait-il stratégique? Non...Pas vraiment...D'autant plus qu'elle était une femme...Une femme piégée au milieu d'hommes qui ne lui voulaient pas forcément de bien...
-Je ne sais plus quels mots ont été employés, répondit-elle donc en se rapprochant de la carte. Tout ce que je sais, c'était qu'il fallait envoyer des hommes pour la défense du Nord.

Chose qu'ils avaient faite...

Devant les questions qu'on lui posait, Aubelia ne put qu'hocher la tête négativement en répondant:

-Je ne sais pas quoi vous dire...Je n'ai fait que recevoir des directives et obtempérer...Je n'ai pas réfléchi à tout cela.

Alors qu'elle constatait, même sur cette carte, que le plan de Stark était sot...Et il entendait gouverner le Nord?

Lorsque le vieux Manderly lui proposa de rester à Blancport pour la protéger de son grand-père, elle répondit:

-Je ne pense pas qu'il voulait me mettre en danger. Je ne le pense pas...C'est quelqu'un de bien...

Elle avait peur pour elle même, et maintenant que sa famille se trouvait amputé de Benjen, elle avait peur pour les autres.
 

Wyman s’agaçait des fausses minauderies de la jeune femme, mais il était assez expérimenté pour ne rien laisser paraître. Plus jeune que sa Wynafryd, de la même génération que sa Wylla, n’ayant jamais ou presque jamais quitté le Nord, s’étant battue pour la première fois, elle pensait vraiment berner les deux Manderly. “Vous me laissez quelque peu perplexe Lady Aubelia, je dois le reconnaître.” reprit le vieux seigneur avec calme. “Vous nous dites avoir obéit, puis vous nous dites ignorer l’exactitude des ordres, vous évoquez par vous-même la possibilité que votre grand-père vous ait trompé, puis vous le défendez… Je vais finir par croire que je comprendrais encore moins la situation une fois que vous aurez quitté cette pièce.” Il conclut sa remarque d’un petit rire qui accompagne habituellement une plaisanterie légère. “Alors peut-être pourriez-vous nous dire à l’ordre de qui, les Locke ont répondu en envoyant ce deuxième contingent ? Puisque ça n’était pas un ordre des Stark ? Et quand cet ordre a-t-il été donné ?” Il affichait toujours une mine aimable, mais ses yeux bleus se faisant perçant dans le regard de miel de la Locke.

    Elle se contredisait, ne savait plus trop où elle en était, comme perdu face à la pression que lui mettait l'héritier de Blancport et malgré la bienveillance de Wyman. Ses mots soufflaient qu'elle avait aveuglément fait confiance à son grand père. Une erreur qu'elle ne devrait plus commettre en tant qu'héritière. Son père lui aussi souleva les contradictions. Wylis laissa son père poser ses questions afin d'éclaircir les différents ordres données. "Un conseil Lady Locke, d'héritier à une jeune héritière non expérimenté...faites attention à ce genre de détail, obéir aveuglément est une erreur grave surtout quand vous voyez votre ost se diviser en deux. Généralement, nous sommes plus fort unis que divisé." Il gonfla la poitrine, se montrant un peu plus imposant que sa stature de l'était déjà. "Si vous ne pouvez pas nous répondre Lady Locke, je crains que nous devrions directement aller demander à votre grand père...J'aimerais éviter d'imposer ce genre de chose à mon père, fatiguée de la guerre de part son âge, vous comprendrez. Alors soyez brève, concise et honnête.". Dernière perche tendu pour que la jeune femme révèle la vérité afin que l'affaire soit réglé au plus vite.
   

 

-J'ai obéi à mon grand-père qui m'a soutenu que les ordres qu'il me donnaient provenaient de vous. Tenta de résumer Aubelia du mieux qu'elle le put. Il ne m'a pas lu le message, ni montré. Il m'en a juste fait un résumé avant de me diriger sur la démarche. J'ignore donc précisément ce qui était écrit. Mais je n'avais aucune raison de mettre sa parole en doute.

Wylis Manderly doutait-il des ordres de son père?

-Je n'ai plus la date exacte en tête...Répondit-elle au vieux Lord. Mais il a dû me communiquer ses ordres peu avant le début de la neuvième lune...

Ce qui était vrai. Maintenant, quant à la teneur de ces ordres...
Elle écouta ce que l'héritier du vieillard avait à dire. Et elle acquiesça. Inutile de se montrer sur la défensive...Même si ce qu'il disait n'était pas forcément vrai. Deux biches traquées risquaient la mort à coup sûr tandis que leur séparation redirigeait la mort sur une...

-Certes...Concéda-t-elle alors.

Mais ils voulaient en savoir plus. Ils lui demandaient d'être honnête...Mais si elle devait croire que ses paroles jusque là étaient les paroles d'une jeune femme dont la confiance avait été abusée...Alors elle ne pouvait en dire davantage. Elle n'en savait pas plus.

-Je ne sais vraiment pas quoi vous dire de plus... Dit-elle. Peut-être mon frère en aurait-il su davantage, mais...

Elle ne parvint pas à finir, des larmes venant lui piquer les yeux.

-Et si...Poursuivit-elle en oubliant la mort et préférant passer à la suite, effectivement, les directives données par mon grand-père ne viennent pas de vous, alors...Soit elles viennent de lui, soit d'ailleurs...Comme je n'ai pas vu le message, j'ignore s'il y a eu invention de sa part ou une lettre avec un sceau contrefait qui l'aura abusé...Je ne sais pas...

C'était possible aussi...

-Mais je veux le savoir parce que soit le loup est dans la bergerie, soit il en est près. Et il n'y a pas que la maison Locke qui risque d'en pâtir. Nous avons des hommes, des femmes, des enfants. Des gens sous notre protection. Pour eux, je veux vous aider à éclaircir celà...Seulement, j'ignore comment.

 

Alors que Lady Locke tentait de s'expliquer, laissant l'émotion la submerger quelques secondes, Wyman ne put s'empêcher de grimacer soudainement, pressant sa main contre son estomac rebondit. Quelque chose passait mal. Il 'excusa du spectacle d'un geste négligé de la main. Retrouvant sa contenance au moment où Aubelia terminait de parler de loup et de bergerie. Un excellent choix de mots. "Je crois que Lady Locke a raison mon fils. Quelque chose de dangereux pourrait se tramer. Je ne suis pas serein. Lady Locke, je vous en prie, je réitère à nouveau mon invitation, restez avec nous à Blancport. Vous ne voudriez pas qu'un vieil homme comme moi se fasse du mouron si vous pouvez empêcher cela ? J'ai entendu à quel point vous aviez été courageuse sur le champ de bataille, sauvant même des vies. Allons, c'est décidé ! Vous resterez avec mes petites-filles et nous préviendrons votre grand-père peu de temps avant notre arrivée afin qu'il nous rejoigne et que nous puissions tirer tout cela au clair une bonne fois pour toute et nous assurer que tous les loups sont bien là où ils doivent être." Il hocha la tête aimablement en direction de la Locke, avant de se tourner vers son fils. "Nous pouvons bien faire cela pour elle et sa famille, n'est-ce pas mon fils ?"